“i know i’m a handful but that’s why you got two hands for.”  feat @heather harris & birdie cadburry

{outfit} Il y a quelques jours de cela, elle lui a dit qu’elle avait le goût du risque. C’est écrit noir sur gris sur son téléphone. Il y a une preuve écrite. Heather Harris peut prendre des risques – envoyer son adresse à une femme qu’elle a tout juste rencontré mais ne pas voir la vidéo où la ledit femme apparait. Autant dire que c’est un paradoxe certain qui n’a pas échappé à Birdie Cadburry, ravie de voir que l’actrice ne l’a pas oublié. Mieux encore, elle lui a vraiment donné son adresse, chose qu’elle n’aurait vraiment pas pensé qu’elle aurait fait. Mais quand on sait s’y prendre, rien n’est impossible. Tout comme Heather qui la trouve ‘‘intéressante’’ – encore une fois, ses mots et non les siens. Une accumulation de petites choses qui ont fait que Birdie s’est enfin décidée à quitter son antre après avoir vérifié sa clé usb et son contenu une dernière fois – il ne suffirait plus que la raison (sordide) de sa visite (non surprise mais non planifiée non plus) ne soit pas au rendez–vous. Heureusement qu’Heather ne l’a pas encore vu. La Cadburn est curieuse de connaitre et de voir sa réaction en direct. Elle pourrait presque filmer mais cela serait du gâchis ; elle filmera avec ses yeux.

L’actrice habite à Spring Hill. Evidemment. Elle n’est même pas surprise, Birdie. Une personne comme elle doit sûrement vouloir le meilleur. Même – surtout – en logement. Elle s’est renseignée sur Heather entre temps. Et que ne fut pas sa surprise de voir qu’elle a agressé un paparazzi. Visiblement, ce dernier l’avait bien cherché. Mais cela avait fait sourire la jolie blonde qui ne s’attendait pas à ce genre de coup de chaud de la part d’une personne qui a l’air de se contenir à tout point de vu. L’information principale qu’elle retient est qu’elle a vu juste lors de leur première rencontre ; Heather semble avoir un point sensible pour la gente féminine. D’où le poing. D’où son exil forcé. Birdie pourrait être presque outrée mais au final, elle n’aurait jamais rencontré la jolie actrice. Le malheur des uns fait le bonheur des autres, n’est–ce pas ?

Cadburry a donc en tête qu’Heather est capable de lâcher du zèle s’il le faut. Elle veut voir ça. Pour l’expérience – bien sûr. Juste pour cela et pas parce que ça pourrait la rendre encore plus attirante. Pas du tout. Voilà pourquoi elle se trouve devant sa porte, à Spring Hill, à appuyer comme une enfant sur la sonnette. Deux coups, arrêt, un coup, arrêt, trois coups, arrêt et ainsi de suite. « Heaaaaather ! Mlle Harriiiiiiis ! Votre Majestéééééééééé ! Si vous n’êtes pas décemment vêtue, c’est pas grave, ça ne me dérangera pas ! » Birdie se mord la lèvre pour étouffer son rire parce qu’elle n’ignore pas que ça risque d’exaspérer Heather. Pas forcément le bon moyen de rentrer dans ses bonnes grâces – et encore moins dans son lit, chut – mais Birdie est comme elle est. La changer serait compliquée. Et il parait que cela fait partie de son charme alors, c’est à prendre ou à laisser – même si elle espère vraiment qu’elle va être prise. N’importe comment tant que c’est fait.

« Birdie ?! Mais qu’est-ce que tu fous ici ? » Que quelqu’un la prépare à ce genre de visions ou une Cadburn s’apprête à tourner de l’œil devant tant d’éblouissement – à peine d’exagération (juste un peu). La porte qui s’ouvre à la volée, rapidement, une voix paniquée, Birdie ne comprend pas pourquoi. Elle porte des vêtements, pourtant, elle a même daigné à foutre des chaussures – des sandales plates mais des chaussures malgré tout. Elle mérite qu’on l’applaudisse pour l’effort. Quand Heather ouvre la porte, la jolie blonde a l’air d’un lutin qui vient de se faire prendre à voler les chocolats des enfants à Noël. Autrement dit, plutôt surprise devant tant d’énergie – avant que ses yeux soient ravis de la vision. Une vision qui ne dure pas très longtemps et qui ne lui permet pas de s’étancher sur le sujet – très vivant, très transpirant – qu’elle a en face d’elle car Birdie est immédiatement agrippée par le bras et attirée dans l’appartement sans plus de retenu. « Tu sais que les gens envoient un message lorsqu’ils ont l’intention de venir chez quelqu’un ? » Les messages, c'est surfait, sans saveur et gâchent la surprise es prunelles bleutées se posent sur Heather, qui a cessé de gesticuler dans tous les sens. Avec beaucoup moins de fringues que lors de leur première et unique rencontre. « Et puis c’est quoi cette robe remplit de couvertures de comics ? Je me doutais bien que Miss Météo ne devait pas payer des masses mais pas au point de devenir une pub géante pour Hulk. » Elle parle, l’actrice, énormément, bien plus que Birdie aurait pensé, à tel point qu’elle ne lui en laisse même pas placer une. Une techniquement comme une autre pour la faire taire en retour ? « Je sais que je te l’ai déjà dit mais tu es vraiment bizarre. » Birdie regarde un œil aux alentours tout en riant légèrement.

« Et moi qui croyais que j’allais devoir batailler pour que tu me laisses entrer. Faut croire que j’ai de la chance aujourd’hui. » Est–ce qu’elle parle d’être entrée en étant tirée dedans ou parce qu’elle arrive au bon moment ? Son air mutin et son clin d’œil laissent le choix aux réponses multiples. La Cadburn baisse ses yeux sur sa tenue avant de virevolter sur elle–même, laissant peu de place à l’imagination sur sa jupe qu’elle a encore plus raccourci suite à un commentaire stupide qu’une vieille lui a dit un jour dans la rue. « T’aimes pas ? Avoue qu’en guise de pub géante pour Hulk, on a vu pire. Les comics, c’est comme la météo, il faut savoir attirer pour les rendre accro. » Birdie a un sourire amusé tout en se déchaussant – il était temps – avant de suivre Heather vers le salon. « Si je t’avais prévenu, il n’y aurait plus eu de surprise ni le goût du risque alors que c’est là toute la question. Donc, est–ce que je dois comprendre que tu es une véritable flippette ? » La jeune femme se vautre dans le canapé, ses yeux parcourant sans gêne le physique de son interlocutrice tout en tripotant sa poche arrière. « J’arrive à un mauvais moment ? C’est encore mieux si c’est le cas. » Ses yeux dérivent sur la télévision, qui est à un arrêt sur image d’une position assez intéressante. Birdie plisse ses paupières, avance la tête, la penche sur le côté. « C’est faisable à deux, l’un sur l’autre, ça ? Question purement pratique. Joindre l’utile à l’agréable. Tu sais faire ? » Même si Birdie s’en contrefout du sport. La seule activité de sport qu’elle pratique est celle du lit – ou de la cuisine, du salon ou de la douche. Elle n’est pas très regardante. Elle reporte son attention sur Heather, qui a véritablement des ondes qui appellent au vice. Encore plus avec l’expression blasée et l’envie de la voir déguerpir du plancher le plus rapidement. « Tu peux me faire une démo ? »

« Je suis presque triste de t’avoir fait rentrer directement, j’aurais bien aimé savoir tes futurs arguments. »
« Je suis sûre que tu les aurais a d o r é s. »  Les arguments ponctués de sa jolie frimousse qui se serait voulue attendrissante et prononcés avec une voix chaude, enveloppante, comme une jolie petite douceur qui promet monts et merveilles. Finalement, elle n’a pas eu besoin de la liste qu’elle s’est créée dans sa petite cabosse blonde cadburrienne et ce n’est pas plus mal. Elle peut rentrer comme si elle connait déjà les lieux, balançant ses pompes à travers la pièce sans regarder où elles atterrissent, sa vue bien trop occupée à scruter chaque coin et recoin de l’appartement. « Mais qu’est-ce que tu racontes ? C’est vrai cependant qu’il y’a pire comme moyen de faire de la pub, tu arriverais presque à la rendre intéressante. » L’attention particulière de Birdie se décroche de la plante et des babioles qui s’étalaient sur les étagères pour s’appuyer sur la propriétaire des lieux, à qui elle adresse un clin d’œil malicieux. « On sait que la couverture n’est qu’une entrée en matière pour ce qu’il y a en dessous. Si t’aimes pas, je peux l’enlever. Ou tu peux le faire. » La pudeur n’est pas dans ses gènes. Un corps est un corps, il n’y a aucune honte à le laisser vivre dans sa forme la plus honnête. Même si Birdie doute qu’Heather veuille la déshabiller maintenant – elle souhaite d’abord ouvrir l’appétit. Elle a exactement ce qu’il faut pour cela.

« C’est juste que si tu m’avais prévenu j’aurais pu t’accueillir d’une meilleure manière, pourquoi de suite imaginer le pire ? » L’actrice est piquée là où il ne faut pas – mauvaise stratégie de la part de la Cadburn mais qui ne l’empêche pas de rejeter la tête en arrière pour laisser éclater son rire, gorge déployée sans retenue. « Je trouve que c’est la meilleure des manières d’être accueillie quand c’est le pire. » Est–ce que cela a du sens ? Tamponnée et certifiée Cadburry sur son front, évidemment que non. « Non j’étais en train de finir ma séance de sport. Tu m’as permis d’y mettre fin plus tôt. » Birdie secoue les épaules en ramenant un pied contre elle, s’enfonçant un peu plus dans le canapé. « Tu peux la finir, ça me dérange pas. Je suis très douée pour m’occuper tout seule. » Comme observer un corps savamment bâti qui se plie, se déplie, force et transpire sous l’effort, par exemple. Une activité au combien déconcertante – alors que déjà, la tenue précaire et presque inexistante d’Heather qui ne laisse guère place à l’imagination, suffit à être distrayante. De toute façon, le but de Birdie ne va en rien calmer ses ardeurs, ce petit jeu qui s’opère entre elles suffisant à retenir son attention assez longtemps pour qu’elle prenne le temps de lui rendre visite. Un exploit. « Faudrait que tu me fasses une démo de ta souplesse et peut-être je pourrais répondre à ta question. » La petite blonde balance une main dans les airs, une moue résignée sur ses lèvres. « On verra si t'es sage. Ou pas, d'ailleurs. » Elle ne fait pas beaucoup de sport mais elle est petite, elle est fine et elle a beaucoup couru étant plus jeune – pour courser des animaux, s’enfuir dans la forêt, échapper à sa sœur, se cacher. La démonstration sera directement l’application du seul sport qu’elle pratique en tant qu’adulte.

« Tu venais pourquoi d’ailleurs ? » Birdie regarde l’écran éteint avant de passer le bras sur l’accoudoir du canapé et y poser la tête dessus. « Ta curiosité à assouvir. » Elle sort la clé usb de sa poche et la fait danser entre ses doigts, sourire aux lèvres. « J’ai une surpriiiise. Que tu peux qu’aimer, j’en suis sûre. » A peu près sûre. Après tout, elles ne se connaissent pas vraiment. Il y a juste cette alchimie qui s’est installée entre elles, cette familiarité aussi déroutante que surprenante. Birdie se lève pour aller brancher la clé sur le côté de l’écran avant de retourner sur le canapé et de tapoter l’endroit à ses côtés. « Viens par ici, bella. La vue ne sera que meilleure. » Baisser les rideaux. Eteindre la lumière. Quand l’actrice est prête.

« Bizarrement j’ai quand même des doutes sur ça. » Heather a des doutes et Birdie n’a qu’une moue à la lèvre pliée en jouant la carte de la déception dramatisée. « Tu me brises le cœur. » Une mascarade, un jeu perpétuel et pourtant, ce n’est que la deuxième fois qu’elles se voient. Mais la familiarité certaine qu’il y a entre elles – sûrement l’idée que Birdie s’en fait en tout cas – donnerait l’impression qu’elles se fréquentent depuis une éternité. Aussi la petite blonde n’est que guère perturbée de voir l’actrice toujours aussi détachée, avec l’impression qu’elle va lui faire le plus gros facepalm de l’univers tout entier – et rien que ça, ça nourrit son essence pour continuer à venir l’embêter dans les jours à venir. La Cadburn ignore combien de temps cela va l’amuser, de pousser l’hollywoodienne dans ses tranchées et surtout celles d’un lit ou tout endroit assez confortable pour franchir les barrières de la décence, mais elle en profite tant que cela est présent. La vie est un jeu et Heather est sa partie du moment. Celle à faire craquer, fléchir. Qui est comme une bulle qui n’attend que son aiguille pour être brisée. Une partie dont la petite blonde se frotte les mains dans sa tête à gagner, s’attendant à cocher toutes les cases nécessaires de l’objectif. « Je vois que tu ne perds toujours pas de temps. » Birdie fait le signe d’un baiser de son canapé. « Jamais. Je suis une grande impatiente. » Ce qui n’est qu’à moitié vrai. A vrai dire, elle peut faire preuve d’une attente à rude épreuve. Heather en est la preuve ; si elle n’avait pas voulu attendre, elle aurait déjà eu ses lèvres sur les siennes. Une attaque physique en bonne et due forme, Birdie ayant la prétention certaine qu’un baiser à la jolie reine suffirait pour qu’elle finisse dans ses bras sans broncher.

« Evidemment que tu penses ça, je ne sais même pas pourquoi j’ai pu penser le contraire. »
« Je suis si prévisible ? Ou on se connait déjà assez pour faire des pronostics l’une sur l’autre ? On peut être deux à jouer à ça. » Ses sourcils blonds se haussent, un sourire flâne sur ses lèvres et son bras passe par–dessus le dossier du canapé. « Tu devines mes pensées et je teste les tiennes. » Voilà une (autre) occupation qui peut être amusante. Elle pourrait savoir quel genre de personnes Heather pense qu’elle peut être. « Ah oui et quoi comme idée par exemple ? » Birdie gigote son index de la main qu’elle vient de lever. « Nope, tu dois deviner, c’est le deal. » Elle peut lui faire toutes les démonstrations qu’elle veut. Seulement si Heather l’accompagne. Le sport à deux, c’est beaucoup plus drôle. « Ohhh je suis déçue moi qui voulais profiter de la vue. » « Ce n’est que partie remise. » Parce qu’elle n’a pas dit son dernier mot, l’oiseau volage.

« Pourquoi est-ce que je sens que je vais pas du tout aimer ta surprise ? » Birdie roule des yeux en attrapant la télécommande d’une main et le bras de l’actrice de l’autre pour la forcer à s’asseoir. « Je crains le pire… » Une jambe pliée sous ses fesses, un sourire taquin qu’elle cache sous ses dents attrapant ses lèvres, la petite blonde regarde Heather sur le côté, la tête penchée, prenant l’initiative de dégager les cheveux de l’actrice qui sont sur son trajet pour aller murmurer à son oreille. « Tu me diras si ça vaut un oscar. » Sur une note suave, et ses prunelles bleutées qui ne lâchent pas l’apparence de la cadette, Birdie lance la vidéo. Est–ce que le cœur d’Heather va supporter la fameuse vidéo dont elle n’avait qu’entendu parler par un membre de l’équipe technique ? Après tout, ce n’est pas de la faute de Birdie si Heather lui a parlé de cette vidéo. Si ce n’est pas une invitation au vice, ça.

« Oh non ma pauvre, c’était donc ça le petit bruit comme un verre qui se casse que j’ai entendu. » Birdie hoche la tête. « Exactement. Maintenant ça va atterrir dans mes poumons, je vais plus pouvoir respirer et t’auras mon décès sur ta conscience. » Voilà qui est dit, surjoué et dans les règles de l’art. La petite blonde ne va jamais à moitié dans ses propos et en rajouter est encore plus drôle et facile avec Heather, qui rentre toujours dans son jeu, que ce soit malgré elle ou non. Ceci dit, étant une actrice, entrer dans le jeu doit bien être une seconde nature qui se mêle à sa nature de base, non ? Cela ne doit pas lui demander beaucoup d’efforts – et Birdie est toujours la mieux placée pour organiser/improviser des jeux en premier lieu.

« C’est surtout pas très compliquée de te cerner pour ça, mais va s’y fait un pronostic sur moi, je suis très curieuse de ce que tu vas dire. » ‘Pour ça’, qu’est–ce que ça veut bien dire ? Son charme irrésistible, sa bouche mutine, son air taquin, sa tête pleine de malice ? Il y a plein de choses qui est prévisible chez Birdie, dont son imprévisibilité. Elle–même ne contrôle pas ses propos, ses gestes et encore moins ses pensées. Alors si Heather réussit à attendre ce qui se martèle dans sa petite cabosse, cela relèverait sûrement du miracle. « Et je pense à quoi actuellement ? » La tentatrice qui se fait charmeuse de serpent en se plantant droit devant elle, ses yeux clairs dans les siens et se mettant très certainement à son niveau – aussi bien par la taille que spirituellement. « Que tu es très très trèèès curieuse sur ma raison ici. » Après tout, Birdie ne débarque souvent jamais chez les gens pour le simple désir de la compagnie d’autrui. Elle a toujours une arrière–pensée, noble ou pas, acceptable ou non, mais clairement, les visites de courtoisie pour prendre des nouvelles ne font pas partie de ses habitudes. Et encore moins quand elle vient visiter les lieux pour la première fois. « La seule chose qui me vient à l’esprit n’est pas très catholique comme activité, est-ce que j’ai raison ? » Birdie a un sourire de coin qui se forme, son dos s’engouffrant dans le dossier du canapé. « Cela dépend si t’es croyante ou pas. » Elle se redresse en faisant les yeux ronds. « Tu l’es ? » On ne sait jamais, il y a peut–être une sainte nitouche qui se cache derrière cette tenue qui ne serait sûrement pas validée par le Vatican.

« Qu’est-ce que tu racontes ? »
« Wait and see. »

Et là, c’est le début de la fin. Ou la fin du début. Cela dépend dans quel ordre se forme l’histoire et quel point de vue on peut avoir. « Oh mon dieu… Mais non… Mais c’est pas vrai ! tu te fous de ma gueule c’est ta sex-tape ! T’es pas sérieuse là ! » L’actrice s’insurge, elle gesticule, elle veut attraper la télécommande mais Birdie se lève, elle se repousse, elle l’écarte, l’hilarité se faisant entendre contre les murs de l’appartement. Heather finit par réussir à profiter d’une micro seconde de faiblesse pour attraper l’engin et mettre sur pause. « Non mais en plus voilà on a vu sur sa bite, merci quoi ! Je me serais bien passée de ce genre de vision. » Des propos qui font redoubler les rires de Birdie. Vraiment, Heather est la candidate parfaite pour ce genre de mésaventures. « Sérieusement Birdie, c’est comme ça que tu veux me séduire ? » La Cadburn passe une main sur ses yeux, pour se calmer, tout en se redressant. « Oh, c’est toi qui m’en as parlé la première, t’aurais pas dû jouer les commères avec le premier vigile que tu croises. » Est–ce qu’elle considère cela comme une punition ? A moitié. Birdie lève une main vers Heather, déblayant une mèche de cheveux de son épaule, s’approchant un peu plus d’elle. « Si je veux te séduire, j’aurai plutôt fait ça. » Elle dépose ses lèvres contre la courbe de son cou et de son épaule. « Et ça. » Elle l’embrasse sous l’oreille. « Sans oublier ça. » La commissure des lèvres qu’elle rejoint. Birdie s’éloigne juste un peu, léger sourire aux lèvres. « Avoue que c’était drôle, quand même. » Parce qu’elle, elle a fait ses abdos pour les mois à venir, là.

« Oh quelle tristesse ! Et pour ton enterrement qu’est-ce que tu voudras que je dise ? » Birdie hausse les épaules tout en remettant avec exagération une mèche derrière son épaule. « Ce que tu veux tant qu’y les mots ‘géniale’, ‘irremplaçable’ et ‘la meilleure d’entre nous tous’ » qu’elle répond en papillonnant ses yeux. Même elle sait que cela sera au–dessus des forces d’Heather de sortir de telles compliments à son égard même si la petite blonde est persuadée qu’elle pourrait lui en trouver des tas si elle le voulait. Cependant, l’actrice étant ce qu’elle est, elle a un égo et une fierté qui ne sont pas invisibles, bien au contraire. Difficile dans ces conditions de pouvoir flatter quelqu’un d’autre que soit sans perdre une partie de ses dents. L’image fait rire la Cadburn avant de taper la main d’Heather. « T’inquiètes pas, tu seras pas seule à faire mes éloges, y aura tout plein d’autres personnes pour t’épauler. » Parce qu’après tout, et malgré elle, Birdie a pas mal d’amis sur lesquels elle peut compter. Plus sur eux que sur Heather pour évoquer à quel point elle est merveilleuse et extraordinaire, unique en son genre et hors du commun. Oui, il faut bien au moins tout cela pour que son enterrement soit réussi sinon, où est l’intérêt ?

« Non non tu triches, je l’ai dit à voix haute plein de fois ça. »
« Ca reste une pensée quand même. A voix haute mais une pensée. » Elle est fière, la Cadburn, de noyer le poisson de la sorte. Heather va sûrement poser des contrariétés dans sa logique mais tant pis, pour la petite blonde, cela a du sens et c’est totalement légitime. « Bien sûr que non, est ce que j’ai l’air d’une bonne sœur pour toi ? » Oh, c’est qu’elle a l’air vexé, l’actrice. Birdie sourit en la regardant de la tête aux pieds. « Si t’es une bonne sœur, j’exige qu’on me guide vers le couvent. » L’appétit dans ses yeux n’est pas transparent, il est là depuis le début et il est clair qu’imaginer Heather en bonne sœur n’est pas du tout vexant pour elle, bien au contraire. Un kink qui serait peut–être intéressant à exploiter, même. A supposer que l’actrice ôte cette expression outrée de son visage – si Heather compte prendre tout ce que Birdie raconte au premier degré, la tâche va être plus compliquée que prévue.

« Peut-être ! Mais je n’ai jamais dit que je voulais la voir. Ptain bonjour la vision d’horreur. » Elle gesticule, elle est encore plus outrée, aberrée, dégoûtée peut–être même, sûrement, à croire l’expression des traits qu’elle aborde. Elle s’en frotte les yeux dans une tentative veine d’ôter la vision qu’elle vient d’avoir mais l’arrêt sur image n’aide en rien ; elle ne s’est même pas arrêtée sur Birdie ou l’autre partenaire féminine mais sur leur partenaire masculin, le seul mâle de la vidéo pour la plus grande des malchances – mais aussi pour redoubler l’hilarité de Birdie.
Mais elle tente de se faire pardonner parce qu’après tout, brutaliser l’esprit sensible et délicat d’Heather n’est pas dans ses intentions – peut–être au début, pour la rigolade, mais certainement pas l’aboutissant. La petite Cadburn décrète que d’éteindre le feu le plus efficace est d’en allumer d’autres et visiblement, « Là tout de suite je préfère un peu plus comme méthode. », cela fonctionne. Birdie sourit. « Le contraire aurait été surprenant. » dit–elle avant de rire de nouveau, provoquant les nouvelles foudres de son interlocutrice. « Non c’est pas drôle ! La vue parfaite sur le pénis et les testicules de cet homme ne m’enchante absolument pas ! A la limite j’aurais préféré une vidéo de toi seule, là ça aurait été intéressant, même si je préfère voir de mes propres yeux. » Décidément, Heather a une capacité incroyable de provoquer l’hilarité de la Cadburn. « On t’a déjà dit que tu es absolument, spectaculairement très drôle ? » Même à ses dépens, parce qu’elle ne doit pas le faire exprès. L’actrice donne souvent la sensation de se retenir, de se contenir et de ne jamais lâcher prise. Birdie veut l’inverse. Elle veut voir jusqu’où elle peut l’entrainer et cela commence avec des doigts qu’elle traine sur la peau nue du ventre de la jeune femme. « Tu préfères voir de tes propres yeux, hein ? » Forcément que ça, ce n’est pas tombé dans l’oreille d’une sourde. « T’es sûre que tu vas pouvoir gérer cette vision aussi ? » De son propre corps qu’elle sait attrayant parce qu’elle a l’attitude pour, même si les formes ne sont pas forcément au rendez–vous. Ses lèvres frôlent de nouveau son cou, l’y embrassant doucement, ses doigts virevoltant de son ventre à sa hanche pour coller l’actrice un peu plus contre elle. « Je n’aimerai pas que tu t’évanouisses, ça fouterait tous mes plans à l’eau. » Plans qui sont aussi limpides que de l’eau de roche.

“Vraiment ? Et j’imagine qu’une statue à ton effigie pour qu’on se rappelle de ta beauté ne serait pas de trop aussi ?” “Et mon esprit aussi. Tout mériterait d’être gravé dans le marbre.” Concernant sa petite personne, Birdie juge que cela serait une œuvre d’art reconnue et appréciée par le monde entier. Elle se satisfait qu’Heather ait pu avoir l’idée et elle espère vraiment pouvoir revenir en tant qu’esprit pour contempler tous les hommages à son effigie. “Ah oui ? Pourtant j’aurais juré que tu étais du genre à avoir autant d’amis que d’ennemis.” La petite blonde hausse les épaules. “J’oublie mes ennemis. C’est eux qui ne peuvent pas m’oublier.” Ce qui est à moitié vrai. Les ennemis passagers, les conducteurs outrés, les passants scandalisés, les collègues agacés, les anciens camarades de classe dépassés et bien d’autres encore, elle ne peut pas se tarir qu’elle s’en rappelle. Leurs visages sont dans un sac qu’elle vide dans la déchetterie de sa tête tous les jours, lui permettant d’avoir ce cœur léger et de profiter de chaque instant que lui offre la vie - pour minauder, pour agacer, pour exaspérer encore plus de monde. Comme Heather, en ce moment, qui lui lâche un petit “tu n’es pas drôle Birdie” alors qu’elle se sait tout le contraire. L’actrice peut dire ce qu’elle veut, ses mots n'empêchent pas la Cadburn de se sentir pleinement comblée d’elle-même et de se sentir affreusement très drôle. “Tu es du genre à aimer les sexy nonne en costume à Halloween ?” Birdie lui fait un clin d'œil. “Pas qu’à Halloween, mon petit bonbon sucré.” qu’elle finit en faisant un baiser de loin avec ses lèvres. Pour y ajouter plus de tension à ses propos. Elle va sûrement gagner un nouveau soupir, une nouvelle expiration, une remarque acerbe mais qu’importe ; Birdie n’est pas compliquée, elle n’a pas de standards, elle apprécie la beauté dans tout ce qu’elle peut voir à qui veut bien le lui montrer (ou non, d’ailleurs).  

“Oui ben… Je m’en passerais bien car c’est pas drôle Birdie, pas drôle du tout.” Heather le répète, elle devient un petit perroquet et Birdie se retrouve à suivre ses mots comme l’oiseau répétiteur et coloré “pas drôle pas drôle pas drôle”, son souffle à quelques centimètres de l’actrice. Lui montrer l’étendu de son vocabulaire qui est pauvre tout d’un coup. Birdie se sent pousser des ailes alors que ses doigts se baladent sur la peau d’Heather, toujours le ton léger et le regard espiègle, ses intentions nullement cachées - à quoi bon ? Heather n’est pas stupide, elle a bien compris depuis le début à lire le regard fougueux de sa partenaire. “Evidemment, je préfère voir une femme se courber pour moi que pour une autre personne. Pourquoi ne pas tenter par toi-même pour voir si c’est le cas ?” Voilà comment Birdie se retrouve à avoir les lippes qui se courbent un peu plus - la première courbe que son corps forme pour et grâce à Heather - amusée et conquise par sa jeune partenaire qui se retrouve finalement charmée bien plus vite qu’elle ne l’aurait pensé. Il faut croire que son charme cadburien est bel et bien présent, qu’il n’est pas qu’un mythe et qu’encore une fois, la petite blonde a réussi à viser comme il faut. “C’est prévu.” Une réponse à voix basse, trépidante et enfantine, les phalanges d’Heather contre elle laissant une trace vibrante sur leur passage. “Beaucoup de blabla Birdie mais je vois peu d’action pour le moment.” La Cadburn émet un léger rire avant de glisser une main à la nuque d’Heather. “Quelle fougue en toi. Telle l’actrice que tu es, évidemment que tu veux de l’action.” Alors elle va en avoir.

Birdie attrape ses lippes avec les siennes, sa main guidant sa tête - au cas où la direction assistée ne serait pas très claire. Son buste se rapproche instantanément, elle se redresse un peu plus, courbant la jeune actrice contre le large accoudoir de son canapé dans le processus. Les flammes qui s’allument, la passion qui envahit les pores, la transe qui prend le dessus - l’attente fut longue mais le résultat en vaut la peine. L’exaltation de certains sens, le répit des autres et les membres qui se mouvent et qui s’accordent sans équivoque. Birdie est dans son domaine, dans son élément le plus basique mais celui qui procure toujours ce quelque chose d’intense ; la sensation d’être voulue et désirée n’a d'égale que celle du plaisir brut. Comblée mais pas rassasiée, satisfaite mais assouvie, le cœur au bord de la cage, enflammée et inflammable, les lippes rougies de félicité qui s’étirent alors qu’elle s’écarte légèrement. “Montre moi quelle actrice d’action tu serais, Heather Harris.” Un défi dans un murmure, les doigts qui se dirigent déjà vers la bordure de sa brassière. Et là, tu peux lire mes pensées, Heather?