« Si ce n’est pas la meilleure période de l’année ! » “La meilleure de toutes!” Enrichit Birdie en levant les bras tout en tournoyant sur elle-même. L’effet Noël est quelque chose à ne pas négliger et cette année encore moins que les années précédentes. La raison est simple ; elle a toute une Grande maison à décorer. Ce n’est pas un euphémisme ; la demeure est plus que spacieuse, ça change de l’appartement que Jordan et elle squattaient le temps de pouvoir se retourner. Et c’est en somme la plus parfaite des excuses pour dépenser de l’argent dans des décorations - et dans du matériel de décoration car il va s’en dire que Birdie compte bien faire aussi une partie de ses propres ornements. Il n’y a rien de mieux que le fait maison, même si ce n’est pas renversant ou particulièrement joli.

Mais il faut bien avouer que même si son esprit n’est pas fait pour accepter la surconsommation de la société actuelle, la trouvant stupide et révoltante, une véritable nuisance à la créativité et à l’originalité selon elle, les décorations proposées sont toujours aussi incroyables. Les guirlandes lumineuses ou touffues attirent le regard autant que les boules, aussi paillettées que de couleurs diverses et variées mais le tout dans une harmonie à couper le souffle. Le sapin est vertigineux, trônant fièrement au milieu du hall du centre commercial, surplombant les étages de l’endroit de toute sa majesté. “Ils savent s’y prendre, ces cons.” Elle murmure en levant ses prunelles bleutées vers le haut du sapin où il y a une énorme étoile scintillante. « Attends, Chloe. » La Cadburn regarde la petite fille qui est attirée par une des vitrines et ça la fait sourire. « Tu crois que c’est à cause de nous ça ? » “De quoi ? Son émerveillement, son impatience ou son incapacité à écouter ?” Qu’elle pouffe de rire. A l’entendre, on pourrait croire que Chloe vient d’un mélange de Zoya et d’elle-même ; il faut dire que Birdie a tellement participé dans le soutien de son amie pendant et après que cette enfant aura toujours une place particulière dans sa vie.

« Par où on commence ? On a de quoi faire en plus, avec toi et ta grande maison maintenant. » Birdie se met à sautiller sur place. “Tellement!” Y’a pas besoin de le lui dire deux fois. “Je compte sur tes conseils les plus avisés. Et l’aide de ma chipie préférée.” Elle prononce en ponctuant sa fin de phrase avec une petite pichenette sur le nez de la gamine avant de déposer un baiser sur son front alors que maman la porte. « Je crois que moi, je vais choisir tout ce que Cameron déteste. » Birdie éclate de rire. “Ca devrait pas être bien compliqué.” Elle se rappelle que le frère de son amie n’est pas un friand de Noël et un râleur né. “Par contre, j’aimerai bien aussi trouver le shop des activités manuelles. Je compte bien faire mes propres décorations aussi.” Zoya ne sera pas surprise ; Birdie fait déjà ses propres fringues, elle chine en se révoltant contre le prêt à porter et chez elle, il n’y a toujours quasiment que des meubles de récupération qu’elle a retapé. Pareil dans son magasin. “Il faudra que je kidnappe Chloe une après midi. J’aimerai bien avoir sa petite main sur une boule avec son prénom et tout ça.” Elle dit tendrement en caressant les cheveux de la fillette. “Je peux aussi t’en faire une si tu veux.” Après tout, pourquoi pas ? Elle demandera aussi à son neveu, même s’il est plus grand. Et à Linda aussi. Il n’y a pas d’âge pour ça. “Oh et laisse donc cette enfant marcher. Elle doit se faire les jambes, cette petite sauterelle!” Et puis, elle pourra aussi les guider si elles ne savent où donner de la tête. Les enfants se posent toujours moins de questions, ils y vont à l’instinct. Birdie les adore pour ça.

« Langage, Cadburn. » Cette dernière roule des yeux fort. “Comme si t’en dis pas, toi! Et puis, il y aura bien un moment où elle sera grossière elle aussi.” Birdie trouve ça stupide de prendre les enfants pour des idiots. Et puis, Chloe est bien trop occupée et prise dans toutes les décorations qu’il y a à voir (et sentir, toucher, baver, embrasser, tirer, ect) pour s’occuper de ce que disent les grandes personnes qui chiantes dont l’une lui refuse son envie d’exploration par elle-même. Elle va avoir du caractère, cette petite - elle en a déjà mais quand on voit la mère, quand on connaît un peu le père, c’est certain qu’il y a du souci à se faire. Et il est clair que ce n’est pas tante Bird qui va calmer le jeu, bien au contraire. Elle sera la tante cool, celle avec qui elle pourra fumer des joints en toute sécurité et aller voir des films cochons sur internet. Elle n’est pas la mère même si parfois on pourrait croire l’inverse. Mais Birdie a confiance en l’instinct de la petite ; les enfants sont si purs, innocents et instinctifs que c’est complètement stupide de vouloir leur mettre des bâtons dans les roues parce que les parents ont juste peur. Il faut juste qu’ils restent vigilants sans les arrêter pour autant. La jeune femme a eu cette chance de pouvoir évoluer à son rythme quand elle était toute petite. Même avec ses parents elle avait cette liberté. « Je parlais de son excitation pour Noël mais tu as raison aussi c’est un peu de tout ça. » La tête penchée, Birdie la regarde avec un air sous entendu. Evidemment qu’elle a raison. C’est un mini elles, c’est touchant. « On va dire que c’est pas le pire… pour l’instant » Voilà qu’elle pouffe de rire, la blonde - oui, elle a lâché la couleur brune pour redevenir solaire sur le sommet de son crâne. “T’inquiètes, on sera là toutes les deux pour veiller au grain.” Surtout Zoya mais son amie sait qu’elle peut compter sur Birdie sans problème. Que ce soit pour Chloe ou pour sa maman. La loyauté de Birdie va vers la brune en premier lieu après tout.

« Tu peux compter sur nous ! »
“J’en ai pas douté une seconde!”

Les deux jeunes femmes partagent le même amour pour cette fête qui est la meilleure de l’année, à l’humble avis de Birdie. Ce qui n’est par contre pas le cas du nouveau colocataire de Zoya en la personne de son frère - d’ailleurs, soit la Cadburn n’avait pas eu l’information soit c’est arrivé quand elles ne se parlaient plus mais elle ne se rappelait pas qu’elle vivait de nouveau avec lui. « Si tu vois des choses en rapport avec le Grinch, tu me le dis. Je compte lui prendre tout un attirail pour le rendre encore plus grumpy. » La jeune femme se marre. “Autant faire un thème vert. Il existe le Grinch pour le sapin qui passe à travers le sapin. Ca pourrait le faire rire, j’en suis sûre.” Même si les sceptiques de Noël et les esprits fermés pour en accepter la magie sont toujours les plus durs à convaincre, ce n’est pas ça qui va arrêter les bons petits lutins comme Birdie de tenter année en année de convaincre que si, c’est magique, c’est féérique, c’est beau et ça mérite d’être vécu tous les ans. Il faut dire qu’elle ne voit tout ça qu’avec des yeux d’enfant ; elle n’a pas l’aspect pratique en tête, le côté comptable non plus. Elle fait le plus souvent ses propres décorations mais l’appel de la consommation a malheureusement raison d’elle ; elle n’est qu’une simple humaine et elle ne peut résister à la beauté des choses. « Hein, Chloe ? Tonton Grinch sera parfait tout vêtu de vert pour Noël ? » Chloe regarde sa mère avec un drôle d’air mais ça fait rire une nouvelle fois Birdie en tout cas. “Ca peut être très drôle. Il me faut une photo si tu réussis à lui faire enfiler ça!” Elle plaint sa fille qui a un père aussi grincheux. “J’espère que sa fille n’a pas trop hérité de lui.” En tout cas, heureusement sa tante est là pour égayer un peu cette période de l’année qui mérite d’être lumineuse et magique à souhait.

« Je serai curieuse de voir ce qu’ils proposent aussi. Tu me donneras quelques tips. » Birdie tapote dans ses mains. “Bien sûr! On pourra se faire une aprem biscuits et décorations de Noël. Ca rappelera le bon vieux temps.” Qu’elle lui dit en bousculant son bras avant son épaule, le sourire complice aux lèvres. Ce temps où elles habitaient ensemble et où il n’y avait pas d’enfant dans le tableau. « Tu as plutôt intérêt. C’est ma fille d’abord. » Birdie roule des yeux en souriant. “Oui mais c’est moi la reine des activités manuelles et de la créativité.” Et ça, mère ou pas mère, Zoya ne pourra le nier. Birdie aurait pu être institutrice ou animatrice - si elle avait la patience d’une sainte pour gérer une ribambelle de gosses. Un, elle peut. Mais plus de cinq, ça commence à faire trop, même pour elle. « Tu es libre de la prendre quand tu veux. Il faudra juste que tu me le dises à l’avance pour que je décommande la nounou. » “Evidemment. Dis donc, on dirait presque que t’es organisée!” Elle souligne, se moquant allègrement d’elle car il n’y a pas de raison de ne pas le faire. Birdoya sans chamaillerie et taquinerie, ce n’est pas Birdoya, tout simplement. Et puis, elles savent quand l’autre rigole ; quand ce n’est pas le cas, leurs expressions sur leurs visages le crient pour elles.

« Très bien, mais c'est toi qui lui coure après si elle s’échappe ! » “Très bien!” Qu’elle répond du même ton, relevant le menton tout en prenant la petite main de Chloe qui se dandine sur ses deux jambes. Autant dire qu’elle ne doit pas pouvoir courir bien loin, pas vrai ? En tout cas, c’est la petite qu’elles suivent pour la première boutique - elles comptent faire toutes celles de Noël de toute façon donc autant la laisser faire. Et elle se dirige directement vers les boules du sapin exposé à l’entrée de celui-là. “Il est beau, hein ?” Même Birdie a ses prunelles claires qui sont émerveillées devant autant de brillance, de dorure, de couleurs, de paillettes, de lumière. « Puis si jamais tu veux faire une soirée pyjama avec Chloe, ce jour-là, tu peux… » Une soirée pyjama ? Ça fait doucement rire Birdie. “Une soirée pyjama ?” Qu’elle répète, comme si elle avait mal entendu alors que non. La jeune femme trouve ça intriguant que Zoya lui propose ça comme ça. Comme un cheveu sur la soupe. « Je cherche pas à me débarrasser de Chloe, tu te doutes bien. C’est juste que… c’est pas toujours évident d’avoir une soirée de libre pour… » Voilà que son amie a toute l’attention de l’oiseau qui a la tête penchée vers elle, attendant la fin de sa phrase. “Pour ?” Parce qu’elle est longue à cracher le morceau, la Lewis. « Bon oui, passer du temps avec Mickey. » Les yeux deviennent gros et la bouche se transforme en rond. « Canon, tu trouves pas ? » “La guirlande ou ton nouveau toy boy ? Tu me diras, je sais toujours pas à quoi il ressemble, je peux pas juger.” Birdie a un petit timbre hyper léger et toujours amusé. Ce n’est pas la première fois que Zoya a un copain mais est-ce que ça sera le dernier ? Rien n’est moins sûr. Et il va sans dire que le fait que Birdie soit fiancée aide beaucoup à temporiser le processus de jalousie qui aurait pu la prendre - et qui l’a déjà prise dans le passé. “Rien que pour son prénom, je l’aime déjà.” Okay, c’est complètement superficiel. Mais c’est littéralement la seule information que Birdie a de ce type mystérieux qui est dans la tête (et peut-être pas que ?) de son amie. “T’as conscience que ton écharpe de guirlande ne suffira pas pour te soustraire à la petite histoire de toi et ce Mickey, hein.” Birdie tire doucement Chloe vers elle. “Regarde maman, elle met des paillettes dans nos vies, là!” La gamine a l’air cependant bien plus intéressée par les boules qu’autre chose.

Zoya réfute l’idée même que sa fille sera grossière mais si elle est la digne héritière de sa mère, elle le sera forcément. Et ce n’est pas la Lewis senior qui pourra empêcher sa progéniture de jurer comme un charretier si tel est son désir - même si ça ne serait pas très beau ni distingué. Cependant, son air révolté te fait doucement rire. C’est mignon comme les parents prennent leurs gosses pour de futurs anges à en devenir. Tu trouves ça terriblement stressant à ton avis. Ne pas savoir ce qu’ils adviennent d’eux plus tard et prendre le risque de se foirer. Tu as trop vu de problèmes familiaux autour de toi pour que ça te donne envie de vivre la même chose. Non et puis vraiment, tu as vraiment l’étoffe de la tante cool, pas de la mère chiante. Tu serai mal placée de faire la morale à un gosse alors que tu fumes, tu bois et que tu prends encore des petits champignons une fois de temps en temps. « Uhm, je tiens pas à avoir une décoration entièrement dans le thème, j’en ai suffisamment avec sa tronche. » Tu pouffes de rire de plus belle. Heureusement que ton entente avec ta fratrie est meilleure et, surtout, que vous partagez tous cet amour de Noël. « Compte sur moi. » Oh tu sais que tu peux ocmpter sur ton amie pour ça. Jamais elle ne passera à côté de se foutre de son frère et encore moins de le brandir au monde entier. « C’est un amour de petite fille. » Tant mieux alors. Heureusement pour elle.

« Je suis partante. Mais tu me laissera faire les biscuits par contre. » Tu fronces des sourcils. “Les biscuits et cookies de Noël sont ma spécialité. Okay, ils sont quasiment les seuls trucs que je sais faire en cuisine. Donc non, j’en ferai aussi et tu le sais!” Puis que t’en fais tous les ans. Et ils sont BONS, oui oui. « C’est donnant-donnant, sinon je te laisse pas Chloe. » Alors là. Tu mets les mains sur tes hanches. “Dis donc, je pense avoir assez participer à la venue de cette enfant sans que t’es besoin de me faire du chantage, Zoya Lewis.” Oui parce que l’accouchement reste un fait marquant à tout jamais gravé dans ta petite cabosse. Ce n’est pas tous les jours que l’on aide une amie à accoucher, hein. Autant ça crée un lien encore plus spécial entre vous, ainsi que toi avec Chloé, mais… Il n’empêche que jamais, jamais tu veux revivre ça. En actrice ou spectatrice. « T’as vu ça ! » “Qui êtes-vous et qu’avez vous fait de ma peste ambulante ?!” Que tu te marres - même si en vrai, vous devenez adultes responsables chacune à votre façon et ça te fouterait presque le bourdon.

« La guirlande, idiote ! » Tu fais un “o” parfait avec ta bouche. “Ooooh. C’est moche de dire ça. Tu le trouves pas canon, ton toyboy ? Ou alors…” Tu te diriges vers les boules pour en dégoter deux que tu lèves vers ton visage. “Comme ça, c’est mieux ?” T’es absolument idiote, Birdie Cadburry et le pire, c’est que tu te fais rire toute seule. « Bon, très bien. » Mais au moins, ça a le mérite de faire parler Zoya, qui a plutôt intérêt. « C’est pas mon toy boy, d’abord. Ensuite, il est canon et sera sûrement tout aussi à tomber avec cette guirlande, d’ailleurs. » Tu joues de tes sourcils mais sans rien de plus pour ne pas la couper dans ce bel élan. T’es bien placée pour savoir que d’avouer un crush (ou plus) est délicat. Surtout entre vous. Mais tu es d’ores et déjà ravie pour elle, quoi qu’il arrive. C’est la première fois que vous êtes en couple en même temps. C’est un souffle nouveau. « En fait, je couchais avec lui quand j’ai un peu déraillé après avoir eu Chloe. On s’est disputé en novembre de la même année et on ne s’est plus jamais reparlé depuis. Nos routes se sont recroisées en mai par hasard et j’ai pu lui expliquer pourquoi j’avais été aussi cruelle avec lui. A partir de là, on a renoué petit à petit, il m’a accompagné au mariage de Rory et Swann notamment et il était même à mon anniversaire fin août. Donc tu l’as forcément croisée. » Tu balaies la main dans les airs. “Tu sais, moi, si on me présente pas et que c’était pas écrit en néon sur sa tronche “boyfriend”, je risque pas de m’en souvenir.” Tu as une mémoire très sélective et t’es persuadée que si t’avais vu quelqu’un qui s’était introduit comme étant Mickey, tu t’en serai rappelée. « Bref, on passe dès qu’on le peut du temps ensemble, je lui écris sûrement beaucoup trop de fois dans la journée et il me manque dès que je n’ai pas de nouvelles ou que je ne le vois pas… » “Aaaaaaw… T’as presque les joues qui rosissent.” Que tu dis avec attendrissement en allant pincer ladite joue. « J’ai vraiment besoin d’en dire plus ? Ou ça te suffit comme explication ? » Tu pinces tes lèvres avant de sourire. “C’est réciproque ?” Sait-on jamais. “C’est un bon coup ?” Ah. Voilà la vraie question. Ton regard se tourne pour choper la vision de Chloe mais tu ne la vois pas d’un côté donc tu regardes de l’autre. “Où est donc passée cette chipie ?” Ce qui te fait penser ; “Vous vous protégez, hein ?” Oh Birdie. Tu ne paniques pas encore du fait que la gosse est déjà trois rayons plus loin en train de vivre sa vie. Loin de votre attention.

« T’es conne ! »
“Et fière de l’être.”

Le monde l’aime pour ça, pour sa stupidité, son apparente légèreté, sa capacité à pouvoir illuminer une pièce avec une histoire rocambolesque ou une remarque idiote qui fera rire toute la galerie. C’est le charme de la petite blonde stupide qui semble peut-être trop naïve pour ce monde mais qui a des couches et des couches de protection. Elle donne beaucoup, Birdie, sans jamais rien attendre en retour et parfois, parfois, c’est pesant. Mais le sourire d’aujourd’hui est sincère, autant que son amusement. Zoya a du croquant à lui mettre sous la dent, c’est rare quand ça arrive et, pour une fois, il n’y aura aucune crise de jalousie étouffée et déniée d’une des femmes puisqu’elles semblent avoir trouvé leur bonheur toutes les deux. « Il n’était pas mon boyfriend. A ce moment-là. » Birdie penche la tête sur le côté, l’air stipulant clairement que ce ne sont que des excuses ce qu’elle entend là. « N’importe quoi, c’est pas vrai. » La Cadburn mime des baisers surjoués juste pour faire grincer un peu plus les dents de Zoya - et de la faire rire aussi car ça fonctionnera. « En tout cas, on est d’accord tous les deux pour dire qu’on veut quelque chose de sérieux et construire une histoire ensemble. S’il arrive à me supporter, c’est qu’il m’aime bien, du moins suffisamment pour pas partir en courant. » Birdie hausse un sourcil avec un léger sourire. “Vous avez déjà signé un contrat ou quoi ?” Car la façon dont elle lui dit ça ne lui paraît pas très naturel… Ou alors que son amie et son boyfriend sont plus adultes que Birdie peut l’être. Après tout, avec Jordan, ils se sont mis ensemble sans s’en rendre compte. C’est juste arrivé. Alors qu’il y a l’air d’avoir eu une mécanique entre Zoya et… Mickey (quel drôle de nom, elle adore) qui lui échappe totalement. Mais si les choses sont claires dès le départ, ce n’est sûrement pas plus non plus… Pas vrai ?

« Le meilleur que j’ai eu. » Birdie plisse les yeux. « Tu es hors compétition, ne t’offusque pas. » Puis un sourire vint éclairer son visage en même temps que son amie lui donne un coup de coude. “Je préfère, ouais.” Elle se marre légèrement avant de commencer à regarder autour d’elles. « Evidemment ! » Elle hausse les épaules. “On sait jamais.” Birdie n’aura pas le temps de demander s’ils ont abordé le sujet - car à ce stade, ça ne l’étonnera pas, d’autant que Zoya est déjà mère donc si ce n’est pas fait, le sujet arrivera bien tôt ou tard sur la table - car Chloe n’est pas dans leur champ de vision respectif. « Bird ? Où est Chloe ? » Elle aimerait bien le savoir mais… “Elle ne doit pas être loin…” Qu’elle marmonne en sentant la panique la gagner. « Chloe ??!! Chloe ??! Tu es où ? » Elles s’agitent un peu plus toutes les deux dans tous les sens. « Bird ! Je t’avais demandé de la surveiller !!! » “Elle est haute comme mes jambes, elle ne peut pas aller loin!” Oh Birdie, tu as oublié comment tu étais toi-même à son âge, à la petite Chloé. Un enfant même sur courtes pattes peut galoper plus vite que son ombre.

La vague de culpabilité submerge la Cadburn alors qu’elle continue de chercher frénétiquement dans les rayons alors que Zoya est partie demander une annonce au magasin. “Chloé, ma petite crevette à la mandarine, où est-ce que tu te caches ? Il y aura plein de bonbons quand tu vas revenir, et des cookies aussi!” Mais rien n’y faisait ; la mini Lewis était nulle part dans le magasin malgré l’aide des employés. Quand Birdie revient auprès de son amie, cette dernière est en larmes. “Zoya, il faut qu’on aille voir à l’extérieur, allez, dépêche toi!” Elle donne le numéro de la mère et le sien au magasin au cas où vous la voyez. Le magasin a appelé la sécurité du centre afin qu’une recherche soit faite dans tout l’établissement.

le dééé:

« Oui, c’est ça. Et il sait que s’il agit comme un connard avec moi, il finira six pieds sous terre ou avec ses couilles en moins. » T’éclate de rire. “Tu peux compter sur moi pour t’aider.” C’est ça, l’amitié. C’est donner un coup de main aux copines quand leur copain pense qu’ils peuvent jouer avec leurs cœurs sans aucun scrupule. A quoi tu servirai si ce n’est pour bloquer Mickey afin que Zoya puisse faire son œuvre ? L’image t’amuse. Même si t’espère que ça n’arrivera pas. Ton amie a les yeux brillants en évoquant son boyfriend. Comme toi quand tu parles de Jordan. Vous êtes dans la même situation. Pour une fois. Il n’y a donc pas de crises de jalousie. Jordan sera ravi de constater que la brune ne fera plus de tentative de possessivité envers toi. Même, dans le fond, t’aime bien quand elle fait ça. T’aime que tes amis se battent ton affection. Même ton fiancé qui est si peu jaloux. A part de Will. Fut un temps. Et d’Alistair. Un peu. « Dans six mois, on habite ensemble, dans un an, il a l’obligation de me demander en mariage. » Tu fais les gros yeux. « Je peux continuer encore longtemps. » Avant de la frapper au bras. “J’ai emménagé chez Jordan à peine six mois après… Enfin, plutôt rapidement. Et si je l’avais écouté, on serait déjà mariés!” Contrairement à Zoya, aucun accord n’a été passé. Il n’y a pas une date fixe sur le début de votre histoire. C’est juste arrivé. Par contre, tu grimaces légèrement en pensant au mariage. S’il n’y avait pas eu Will et votre mariage bidon, t’es certaine qu’il aurait tenté une demande. La seule demande que t’as pu accepter, c’est celle des fiançailles en juillet dernier. En témoigne la jolie bague à diamants que tu portes à ta main gauche.

« A croire que si puisqu’on ne la voit plus ! Putain Cadburn ! » Mais l’attention s’éloigne vite des histoires de cœur. Il y a un petit être haut comme trois pommes qui est introuvable. Dans les rayons et dans le magasin en général. Zoya appelle sa fille et tu fais de même. Frénétiquement, vous allez partout et nulle part à la fois. L’hystérie commence à gagner la brune. T’essaie de reprendre dix inspirations pour calmer Zoya qui est en train de s’effondrer. Toi même, tu as le palpitant en feu. Il s’embrase dans l’angoisse. Cette gamine est comme ta fille. S’il devait arriver quelque chose à Chloé, qui était sous ta responsabilité, tu ne t’en remettras jamais. Mais pour l’instant, tu gardes l’espoir. Ne serait-ce que pour contrebalancer la détresse de Zoya. « Qu’est-ce qui se passera si on ne la retrouve pas, Birdie ? Je suis une terrible mère, cette petite ne sera jamais heureuse avec moi. » Tu prends Zoya contre toi. “Ca va aller, ma crevette au pamplemousse, on va la retrouver. Et si ça doit être la faute de quelqu’un, c’est la mienne.” Elle pourrait te disputer une fois la gamine retrouvée. Ça sera justifié et tu n’auras rien à redire. En même temps, qui parle de son histoire de cul devenant un couple en plein shopping de Noël avec une enfant de presque trois ans ?? Forcément que la vigilance est un peu bancale!

Puis il y a une annonce qui est faite dans les hauts parleurs. Tu t’arrêtes, tu ouvres les yeux et tu secoues Zoya. “Zolo!” Pour la sortir de sa torpeur. Et voilà que la brune se met à courir. Tu la suis, évidemment. Quand t’arrives, la Lewis a déjà Chloe dans les bras. Elle est saine et sauve. Bordel. « Merci infiniment. » T’arrives à ce moment-là, reprenant ta respiration. T’as un point de côté et t’es sûre que des courbatures apparaîtront le lendemain. « Je suis désolée, Bird’, de t’avoir accusé. » Tu passes une main dans les cheveux Chloe puis un baiser avant de camoufler ton visage dans le bras de ton amie. “Elle était sous ma responsabilité, Zoya. Tu pourrai me disputer que je te dirai que t’as raison. Pour une fois.” Que tu dis avec un petit sourire. “Birdie ?” Tu te retournes. Voilà qu’apparait Alistair. Souriant fort, les yeux brillants de te voir. “Alistair! Quelle surprise!” “Je me disais bien que je reconnaissais cette voix.” “Le monde est petit.” Tu tournes la tête vers Zoya. “Zoya, voici Alistair. Il m’aide parfois à la boutique.” Plus que parfois. Jordan juge que c’est trop. Mais il t’arrange beaucoup la vie. “Alistair, Zoya, une très très bonne amie.” Que tu dis avec un petit sourire de coin envers ton amie. Ce qui crispe un peu Alistair. Je sais qui c’est. “Ravie de vous rencontrer, Zoya.” Quelques secondes flottent avant que tu ne réagisses. “Bon et bien, on va retourner à nos emplettes. Bonne après midi!” Tu chantonnes en entrainant Zoya et Chloe plus loin pour reprendre la route des magasins. Sous l'œil d’Alistair qui voit son sourire s’effacer de plus en plus au fur et à mesure que vous vous éloignez. Quelle petite garce.

“Tu nous as fait une belle frayeur, Chloe Lewis! Est-ce que ta mère avait l’habitude de faire ce genre de peur à sa mère petite ?” Que tu demandes sans camoufler ton interrogation portée sur Zoya, un sourire de coin, alors que t’embrasses une nouvelle fois le bras de la gamine.