« Je me ferais beaucoup trop chier sans une Birdie Cadburry dans ma vie. » C’est exactement ce que tu dis et ce que tu penses aussi. Tu as le visage dans l’émotion fortuite, la main sur le cœur car c’est une deuxième déclaration que Will te fait. Comme quoi, ton mari peut se montrer aussi détaché qu’il le veut, tu peux faire ressortir la guimauve qui sommeille en lui. Il faut croire que toi en couple ça ne vous réussit pas à tous les deux. De vrais jumeaux, vous êtes adorables. Mais c’est aussi l’émotion du départ qui approche à grand pas qui rôde au-dessus de vous, d’autant que Will n’est jamais parti aussi loin tout seul et oui, tu es un peu dans le stress pour lui. A deux doigts de le prendre contre toi pour le bercer en lui disant que ça ira mais non, tu n’en es pas encore à ce stade. Tu te concentres sur les pancakes et c’est déjà bien. « Trop nul la vie réelle. » Tu roules des yeux - il ne veut pas non plus que tu lui récures un plateau en argent pour les lui apporter, peut-être ? « Mais bien sûr que tu es trop mignonne ma petite lionne des îles. » Tu lui tires la langue - ouh, ça faisait longtemps - en te disant que t’aimes ce surnom. « Et vu que ton meilleur ami est un vrai don juan t’as plutôt intérêt à garder l’œil bien ouvert. » Ton sourire revient au galop sur tes lèvres. “Exactement. C’est joli à voir, un désert à cette période, paraît-il.” Le désert étant sa vie amoureuse, tu te fous clairement de sa gueule en retour avec un clin d'œil à l’appui. Ce n’est que de bonne guerre. Vous la continuerez à distance grâce aux moyens merveilleux de la technologie - faut bien que ça soit utile à quelque chose, ces gadgets.

« T’es sûre que j’ai rien oublié ? » Voilà que c’est Will qui finit par te demander ça et tu arques un sourcil en tournant ton attention sur lui. “On a regardé au moins dix fois. Si t’as oublié quelque chose, je suis sûre que tu trouveras des trucs sur place. Il va falloir que tu communiques avec des gens, Willounette.” Un exercice compliqué pour lui, tu en as conscience, mais il va bien falloir qu’il se force, ton adorable mari. Tu n’es quand même pas sereine de le savoir tout seul là-bas, t’espères que les gens vont prendre soin de lui - arrête de le voir comme ton gosse, Birdie. « 18h de vol.. » Tu grimaces, compatissant largement à ce chiffre aberrant. Tu en as un pas mal qui t’attends toi aussi en mars. « Imagine ils ont pas des bons films, je fais comment pour m’occuper pendant dix-huit heures ? » Tu mords ta lèvre. “Me rappelle pas que je vais devoir subir la même chose dans quelques semaines, s’te plait.” Oh non, t’y arrives très bien toute seule. “C’est dommage que tu puisses pas prendre la lampe, on se serait envoyés des signaux au-delà de l’océan.” Mais la lampe est trop grande, dommage. Tu finis par te tourner complètement vers Will en posant tes mains sur ses bras. “Essaie de dormir. T’as pris des somnifères ou un truc comme ça ? Ça passe vite en faisant dodo. Normalement. J’espère.” En tout cas, c’est ce que tu avais fait avec Jordan alors que le trajet était le double. “S’ils ont pas les bons films… Et ben tu peux faire la liste du moins pire au plus pire que t’as vu. Et t’auras le droit de leur faire un scandale.” Comme si Will a besoin de toi pour ça. Mmh, quoiqu’il va être seul face à un parterre d’inconnus dans une destination tout aussi inconnue qu’inédite… Tu grimaces une nouvelle fois avant de le prendre dans tes bras. “Tu m’envoies un message quand t’atterris, okay ? Y'a des gens qui viennent te chercher, pas vrai ?” Tu sens qu’il est stressé et tu n’aimes vraiment pas ça. Ni les au revoir d’ailleurs. Tu as la moue si triste. Tu vas aller chouiner dans les bras de Jordan en rentrant, tu le sais. Tu n’aimes pas déposer les gens aux aéroports pour les voir s’envoler loin de toi. C’est cruel - et pourtant, tu t’infliges ça toi-même car évidemment que tu accompagnes tes proches quand ils partent, c’est logique à tes yeux. Tu t’en voudrais encore plus autrement. Tu embrasses sa joue avant de passer ton bras sous le tien et de vous diriger vers la queue pour l’enregistrement des bagages. “N'oublie pas de m’envoyer des photos. Pas de tes cailloux mais des paysages.” Oui, tu le contraries exprès.