ÂGE : trente-cinq ans. (14/02) SURNOM : nao, naoo. STATUT : boys boys boys, i'm looking for a good time. MÉTIER : escort-girl. LOGEMENT : vit au 55, kent street, dans un appartement ridiculement petit. POSTS : 253 POINTS : 60
(#) Sujet: blurred lines (Elijah&Naomi) Mar 6 Juin 2023 - 21:40
Positionnée devant le miroir de sa cabine, Naomi prenait le temps de s’observer. Elle passa une main dans ses cheveux ondulés, et les rejeta derrière ses épaules dénudées. Les convives avaient commencé à arriver, mais son entrée en scène était prévue un peu plus tardivement. Elle ménageait toujours ses effets de surprise, trop heureuse de se glisser dans un costume qu’elle adorait revêtir. Aujourd’hui, elle se le promit : elle allait faire tourner des têtes. Pas uniquement celle du client qui possédait ce yacht clinquant et onéreux, et qui lui avait déjà fait savoir sa volonté de la faire sienne ce soir ; non, aujourd’hui, elle avait envie de sentir se poser sur elle des regards envieux, des regards plein de désir. Elle avait cette irrésistible besoin de plaire. Il y avait bien longtemps que Naomi avait compris qu’elle ne laissait que très rarement les hommes de marbre. Certains la trouvaient vulgaire, d’autres sexy. Certains ne se fiaient qu’aux apparences, jugeant avec une facilité ce corps aux formes plantureuses ; d’autres, à l’inverse, essayaient parfois de gratter le vernis pour découvrir ce que la brune pouvait bien dissimuler. Les prétendants n’étaient pourtant pas nombreux ; la garde majorité était intéressée par le plaisir, et le plaisir immédiat si possible. Une récompense qui avait un prix — tout le monde n’avait pas les moyens de s’offrir les services de l’escort-girl. Elle sourit à son reflet dans le miroir, et récupéra la coupe de champagne qu’elle avait négligemment posé sur la tablette en marbre. Elle en but une gorgée, enfila son maillot de bain et sa robe, et déposa ses lunettes de soleil sur le haut de sa tête. Ses yeux étaient déjà légèrement maquillés, et elle ajouta une touche de brillant sur ses lèvres charnues. Belle, et sensuelle ; Naomi était prête à faire des ravages. Elle vida sa coupe d’une traite, et se mit en direction du lieu des festivités.
Elle se pressa près de son client, qui entoura ses hanches d’un bras possessif. Il marquait son territoire, sans prononcer le moindre mot. Naomi sourit, et salua poliment certains des convives. D’un signe de tête pour certains, d’un sourire pour d’autres, d’une bise pour les plus chanceux. Elle se libéra de l’emprise de son client, et s’éloigna en direction de l’avant du bateau — comme il le lui avait expressément demandé. Elle rejoignit les quelques autres poules de luxe qui accompagnaient certains de ces messieurs présents sur le parquet de ce bateau luxueux. Parmi elles, elle se sentait comme une reine. Ces gamines étaient jeunes et jolies, certes, mais terriblement ennuyeuses et insipides. Il suffisait de les regarder pour comprendre ; elles riaient bêtement, sirotaient des cocktails à une vitesse affolantes, et parlaient fort — tout ce que Naomi détestait. Et elle allait leur donner une bonne leçon, à ces idiotes. Elle avait récupéré son sac, entendu sa serviette, et s’était légèrement mise à l’écart — d’un mètre à peine. Si peu, et pourtant, cela signifiait beaucoup. Elle avait replacé une mèche de cheveux derrière son oreille et avait passé ses mains sur ses épaules pour faire descendre les bretelles de sa robe. Elle avait choisi un tissu ample, vaporeux, qui avait lentement glissé le long de sa poitrine, dévoilant un haut de maillot de bain multicolore. Elle s’était tournée d’un quart de tour, offrant son dos à la vue des spectateurs restés en contrebas. Et puis, d’un geste qui se voulait innocent, elle fit glisser le reste du tissu le long de sa peau, et dévoila une chute de reins à faire se damner un saint. Elle s’allongea finalement sur sa serviette, prête à passer une heure à faire bronzette. Des missions comme celle d’aujourd’hui ? Elle signait sans la moindre hésitation.
Elle s’était redressée deux heures plus tard, alors que le soleil descendait progressivement dans le ciel. Ses lunettes sur le bout du nez, elle embrassa les convives d’un regard — et croisa les prunelles azures d’un héritier qui avait su capter toute son attention lors d’une précédente soirée. Consciente que son immobilisme pourrait susciter des interrogations, elle retourna silencieusement en direction de sa cabine — et, en chemin, réalisa qu’elle espérait qu’Elijah ferait partie des convives qui resteraient pour la réunion du lendemain. Sa soirée, qui n’avait pas commencé, venait de prendre une toute nouvelle dimension. Un sourire vissé aux lèvres, elle prit une douche et s’habilla pour affronter le reste des festivités. Elle le savait déjà : le temps lui paraîtrait long, avant que ses retrouvailles avec l’aîné des Walker ne puissent avoir lieu.
Dès l’instant où elle avait été certaine que son client était bien endormi, elle avait récupéré le kimono de soie noir qui traînait sur le dossier d’une chaise. Elle l’avait enfilé, et s’était empressée de sortir. Elle s’était machinalement dirigée vers le pont, où quelques uns des convives de son client étaient restés pour s’enivrer davantage — et elle les avait volontairement salués, pour attirer leur attention. Une fraction de seconde plus tard, elle s’éloignait et disparaissait de leur champ de vision. Mais qu’importe ; elle avait visé juste. Quelques minutes plus tard, alors qu’elle avait contourné le bateau, elle entendit des pas se rapprocher. « Bonsoir Elijah. » Elle n’avait pas besoin de se retourner pour savoir que c’était lui. Dès l’instant où leurs regards s’étaient croisés, bien plus tôt dans la journée, elle avait su qu’aucune autre issue n’était possible. Qu’elle, ou lui, se chargerait de créer une occasion pour une nouvelle rencontre. Qu’ils allaient, ensemble, provoquer le destin si celui-ci avait le malheur de ne pas les mettre sur la même route. Elle se redressa légèrement et, lentement, se retourna. Ils y étaient parvenus, enfin. Leurs regards se croisèrent, cette fois-ci plus longuement. Désormais, ils n’avaient plus besoin de se dérober. Naomi posa ses coudes sur la barrière métallique du ponton, et esquissa un léger sourire. « Je ne savais pas que vous seriez là aujourd’hui. » Elle ne mentait pas ; elle avait été surprise de le voir, alors qu’elle regagnait sa cabine pour se préparer pour la soirée. Elle s’était déroulée sans accroc ; pourtant, Naomi et Elijah s’étaient mis en danger. Ils avaient échangé quelques longs regards, et quelques sourires malicieux. Autant de preuves qui auraient pu se retourner contre eux, s’ils n’avaient pas été suffisamment discrets. « Les dessins de vos projets doivent être aussi ambitieux que pharaoniques. » Déclara l’escort-girl en souriant. Son client, un riche industriel, souhaitait diversifier son activité. Il avait fait l’acquisition de plusieurs terrains constructibles, et avaient réuni aujourd’hui toutes les personnes qu’il voulait voir travailler sur le projet — en plus de quelques amis. Que du beau monde, qui avait été invité le temps d’un week-end fastueux. « Le monde est vraiment petit. » Fit-elle remarquer, alors que le brun s’avançait vers elle. C’était juste une façon de faire la conversation, de gagner du temps, de repousser l’inévitable. Elle le savait, et il le savait. « Avez-vous passé un agréable moment, aujourd’hui ? » Demanda la brune, alors qu’un léger vent venait faire virevolter le kimono de soie qui recouvrait partiellement ses cuisses.
You sit there in your heartache, Waiting on some beautiful boy to, To save you from your old ways, You play forgiveness, Watch it now, here he comes, He doesn't look a thing like Jesus, But he talks like a gentlemen, Like you imagined when you were young.
Elijah Walker
les mauvaises décisions
ÂGE : 38 ans (04/01/1985) SURNOM : eli, simple et efficace STATUT : cœur autrefois brisé, désormais jalousement gardé, mais dont l’armure ne cesse de se craqueler face à une adorable petite souris MÉTIER : architecte au sein du walker group, et chargé du cours de recherche en environnement et durabilité à la faculté d'architecture de l'université du queensland. LOGEMENT : un penthouse lumineux à spring hill, qu’il partage avec son chat siamois zelda et ses deux nouvelles recrues félines, safflina et drogon - ou plutôt dans lequel il est autorisé à rester tant qu’il n’oublie pas de remplir leur gamelle POSTS : 1986 POINTS : 680
TW IN RP : ex-toxicomanie GENRE : Je suis un homme ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : né à Brisbane, il a sillonné les plus belles régions du globe une fois sa majorité atteinte puis s’est installé à New York avant de revenir dans la ville qui l’a vu grandir fin 2021 ✵ aîné de la fratrie Walker ✵ architecte depuis plus de dix ans, il excelle dans son travail ✵ un passé riche d’excès en tous genres, le seul vice ayant persisté au travers des années étant la cigarette ✵ (trop) honnête, il préfère une vérité blessante à un mensonge confortable ✵ très sociable, doué avec les mots et le sourire facile, sa façade s’effondre lorsque l'interaction devient trop réelleCODE COULEUR : eli se pavane en #00B464 RPs EN COURS :
WALKER ✵ we don't talk much, not anymore. broken bottles and slammin' doors, but we still care about each other, say we care about each other. i know life took us far away, but I still dream 'bout the good old days. when we took care of each other, we were livin' for each other.
ELIORA ✵ gimme what you got - your talk is incredible, so, so, so unusual. you taste like surfing videos. i'm going to read your mind, who you hiding? you fake your shyness, i just wish that i could see through you... hot glue, vape juice, hit undo, how the hell are you so cool?
ELETT ✵ boy, when I left you, you were young, i was gone, but not my love. i want you to be happy, free to run, get dizzy on caffeine, funny friends that make you laugh. i know you'll feel the ghost of some memories so warm.
ELIYA ✵ yes my love, i confess to you - i am only here to break your heart in two. the very flower you chose that day, its only task was to decay. indeed, it's wrong to keep you near me. one could call me cruel and deceiving, but in your sacred air i am full of light - your loving arms are the true delight.
Un architecte au service du client avant tout. C’est ainsi qu’Eli aimait se qualifier auprès de ceux qui demandaient ce qui le rendait si particulier, ce qui faisait de lui un homme dont la réputation dans le milieu le précédait sans le renvoyer exclusivement à son nom de famille. Évidemment qu’être le fils de celui qui avait brillé à la tête du plus grand empire immobilier du pays ne faisait rien pour nuire à son nom, pourtant, ceux qui s’intéressaient d’un peu plus près à Elijah Walker constataient assez rapidement qu’il n’avait pas volé son succès. Il était incontestablement talentueux et brillait dans le métier qu’il exerçait – mais cela ne suffisait pas à justifier l’immense capital sympathie dont il bénéficiait et qui faisait à ce point affluer les clients. Un architecte au service du client avant tout, c’était la réponse qui semblait, elle, suffire à élucider cette question. D’une patience et d’un investissement sans faille lorsqu’il s’agissait de donner vie aux rêves les plus fous de ses clients, Eli ne se limitait pas à donner le meilleur de lui dans le cadre strict de ses projets. C’était sa disponibilité et son dévouement à l’égard de ses clients qui achevaient de rendre toute expérience à ses côtés absolument remarquable. Il ne comptait plus les rendez-vous à des heures impossibles qu’il avait accordés, sans jamais jeter un regard à sa montre même lorsque les entrevues se faisaient interminables ; il ne lésinait pas non plus sur la façon d’accueillir ceux qui louaient ses services, et mettait toujours les petits plats dans les grands. Enfin, il ne refusait jamais une invitation lorsque celles-ci se présentaient, pas qu’il en eût besoin –au contraire, les expériences avaient tendance à être bien en-deçà de ce qu’il pouvait s’offrir, et avait d’ailleurs l’habitude de s’offrir– mais cela faisait partie intégrante de cette sacro-sainte disponibilité qui faisait partie intégrante de sa carte de visite.
Ainsi, lorsque l’un de ses clients au portefeuille particulièrement dodu et qui avait, en outre, pris l’excellente décision de lui confier un projet pour le moins colossal, lui adressa une invitation pour un week-end à bord d’un yacht, Eli répondit sans hésiter par l’affirmative. Arrivé sur les lieux, l’architecte ne tarda pas se poser des questions concernant le degré de productivité attendu de la réunion de travail qui avait, initialement, justifié l’invitation à bord du navire et qui était prévue pour le lendemain des festivités qui battaient déjà leur plein alors que l’après-midi était encore loin d’être terminé. Malgré la bonne tenue des invités de marque rassemblés pour l’occasion par le richissime homme d’affaires qu’Eli salua d’une poignée de main chaleureuse dès qu’il mit un pied sur le pont, l’héritier connaissait par cœur ce genre d’événements et savait parfaitement que l’ivresse serait au rendez-vous. Partout où il posait les yeux, des mains tenaient des flûtes de champagne ou des verres de cocktails extravagants, et Eli ne tarda pas à en faire autant en acceptant, le sourire aux lèvres, la flûte proposée par une serveuse qui croisa sa route.
Il n’était pas particulièrement friand de ce genre de rassemblements, bien qu’il en eût connu suffisamment dans sa vie pour évoluer en leur sein avec l’aisance d’un poisson dans l’eau. Eli était un homme au contact avenant et à la conversation agréable, et il n’eut aucun mal à s’intégrer dans les discussions qui rythmèrent l’après-midi. Elles n’étaient pas toutes intéressantes, mais Eli était d’une politesse exquise et n’avait aucun mal à feindre une implication totale à l’égard de ses interlocuteurs. Mais, alors que l’un d’entre eux se lança dans un exposé particulièrement ennuyeux, l’architecte laissa brièvement divaguer son regard vers l’avant du bateau où se prélassaient des jeunes femmes à la plastique de rêve. Son attention fut rapidement attirée par l’une d’entre elles lorsque celle-ci se releva gracieusement de sa serviette de bain, dégageant un magnétisme parfaitement hypnotisant. D’abord accroché par les courbes affolantes de son corps parfait, mis en valeur par un maillot de bain aux couleurs chatoyantes, le regard d’Eli ne tarda toutefois pas à remonter vers le visage de cette véritable sirène, et ses yeux manquèrent de s’écarquiller, ne manifestant finalement qu’un bref éclair de surprise, lorsqu’ils en reconnurent les traits. Ces traits, il ne les avait vus qu’une seule fois dans sa vie, des mois plus tôt – pourtant, il ne lui fallut pas plus d’une fraction de seconde pour se remémorer l’ensemble des moments lors desquels, le temps d’une soirée, il avait eu le plaisir de les contempler dans les moindres détails. L’ombre d’un sourire étira le coin des lèvres d’un Eli par ailleurs impassible, et il leva très légèrement sa flûte dans sa direction avant de la porter à ses lèvres et de se reporter sur le spectacle bien moins captivant des hommes qui continuaient à discuter à ses côtés.
Tout au long de la soirée, leurs regards se croisèrent à nouveau, subrepticement mais avec intensité. S’ils n’avaient pu se permettre de communiquer quoi que ce soit par leurs expressions faciales, leurs yeux, eux, avaient exprimé autant d’énigmes que d’envies à chaque fois qu’ils s’étaient accrochés, pris dans une danse aussi harmonieuse qu’elle n’était irrégulière et entrecoupée de moments de pause. Indéniablement, Eli avait été aussi intrigué que tenté par la jeune femme aux courbes enchanteresses et aux traits sculpturaux, titillé à l’idée de pouvoir partager avec elle un moment aussi délicieux que celui qu’ils avaient connus le soir de leur rencontre. Mais il ne fit rien pour l’approcher, retenu par le pressentiment que le moment était mal choisi, non sans espérer que l’occasion d’échanger avec elle ne se présente à lui à l’instant opportun.
La nuit était déjà bien entamée lorsque la chance sembla enfin sourire à Eli, alors qu’il ne l’attendait plus. Aux côtés des derniers survivants de la soirée, avec lesquels il échangeait sur le pont du somptueux navire illuminé par des guirlandes lumineuses, Eli fut arraché à sa conversation par une apparition qu’il avait cessé d’espérer voir. Son regard sembla pétiller à la lueur des loupiotes en croisant celui de Naomi lorsque celle-ci émergea telle une vision onirique de la cale du navire où se trouvaient les cabines déjà plongées dans l’obscurité. Il n’eut toutefois pas le temps de lui répondre qu’elle s’était à nouveau évanouie dans la nuit en direction de l’avant du bateau. À partir de là, Eli n’eut pas besoin de plus d’une poignée de minutes pour prendre congé de ses interlocuteurs avant de prendre, prudemment, la direction qu’il avait vue emprunter Naomi. Sans surprise, il finit par la trouver, accoudée à la balustrade qui séparait le navire des eaux environnantes. Il s’apprêta à s’annoncer mais n’en eut pas besoin – Naomi le devança en le saluant sans même se retourner, laissant supposer qu’elle l’avait délibérément invité à la suivre. L’idée de s’être fait prendre au jeu de l’enivrante brune ne fit que rendre cette dernière plus séduisante aux yeux de l’héritier, dont l’esprit joueur se vit titillé à son tour. Il sourit dans l’obscurité, et prit la parole à son tour, de sa voix posée et sereine bien que tous ses sens se fussent mis en alerte. « Bonsoir, Naomi », susurra-t-il en laissant son regard courir le long de sa silhouette qui se découpait contre les lumières tamisées qui illuminaient faiblement cette partie du bateau. Le sourire d’Eli s’élargit lorsque l’intéressée se retourna vers lui et qu’il put poser les yeux sur son visage. « Moi non plus, je ne m’attendais pas à vous voir – mais c’est une très belle surprise », confia-t-il à son tour, le regard teinté de malice, s’interrompant momentanément dans sa progression dans sa direction alors qu’il était encore séparé d’elle par plusieurs mètres. Sans plus chercher à s’en cacher, il plongea son regard dans le sien, se délectant de cet échange qui pouvait enfin se faire en toute impunité. Un petit rire s’échappa de ses lèvres lorsque Naomi évoqua son travail d’architecte, et Eli secoua légèrement la tête. « Vous me flattez. Pas que ça me déplaise – au contraire », rétorqua-t-il sans se départir de son sourire. « Disons qu’ils sont… reconnaissables. Mais je dirais que mes tarifs sont plus pharaoniques que mes dessins – avec certaines personnes, j’ai l’impression que c’est même ça qui semble faire gage de qualité », admit-il sans honte, lui-même amusé par le ridicule de cet énoncé pourtant véridique. Il poursuivit son avancée dans la direction de la jeune femme, un air mutin sur les traits. « Ridiculement petit », confirma-t-il, avant de poursuivre : « Qui aurait cru qu’on se retrouverait tous les deux, confinés sur un bateau pendant tout un week-end ? » Enfin arrivé à sa hauteur, il s’empara avec prévenance de sa main pour y apposer un baisemain aérien, son regard espiègle démentant partiellement le caractère pompeux des salutations qu’il avait choisies au détriment d’une bise ou d’une poignée de main. Il se plaça ensuite à une distance plus acceptable de Naomi, le regard brièvement happé par la façon dont son kimono ondulait autour de son corps. « Plutôt agréable, oui – bien que j’aie parfois aspiré à une compagnie plus stimulante », lui répondit-il sans se dérider ni préciser à quel type de stimulation il avait aspiré. « Et vous ? Je ne vous ai plus vue pendant tout un temps », demanda-t-il à son tour, sans approfondir sa question afin de laisser le libre choix à Naomi d’y répondre ou de l’esquiver. Il n’avait, à ce stade, aucune idée de la raison de sa présence sur le bateau, aussi sa question était-elle motivée par une curiosité innocente dont il espérait toutefois qu’elle ne semble pas trop déplacée.
rainmaker
❝oh my lungs are begging me to beg for you❞ all of these highs and all of these lows don't keep me company. i've been breathing you in and drinking you down, you're the only remedy. say you're gonna hold my head up, say you're gonna break my fall ; say you're gonna stay forever, baby, this is all i want. cause all my bones are begging me to beg for you, begging me to beg for your love.
Dernière édition par Elijah Walker le Mer 1 Nov 2023 - 18:53, édité 1 fois
Naomi Carlson
le fruit défendu
ÂGE : trente-cinq ans. (14/02) SURNOM : nao, naoo. STATUT : boys boys boys, i'm looking for a good time. MÉTIER : escort-girl. LOGEMENT : vit au 55, kent street, dans un appartement ridiculement petit. POSTS : 253 POINTS : 60
Elle n’avait pas eu de doute en entendant une tierce personne se diriger vers elle, mais la douceur avec laquelle Elijah entreprit de saluer Naomi la fit frissonner. Elle n’aurait pas su mettre des mots sur ce qu’il avait déclenché en elle, mais force est de constater que son assurance la stimulait d’une délicieuse manière. Elle continua de se perdre dans la contemplation de l’océan pendant quelques secondes, s’octroyant un dernier répit avant de faire face à l’héritier. Lentement, elle se retourna pour croiser ses prunelles azures, dans lesquelles elle se laisserait happer sans la moindre hésitation. La faible luminosité lui donnait l’impression de braises qui dansaient dans son regard. C’était à la fois doux et rassurant, brûlant et dangereux. Une dichotomie certaine, qui suscitait la curiosité de l’escort-girl et qui éveillait un désir latent qu’elle supposait être aussi ressenti par Elijah. « Sentiment partagé. » Confessa l’escort-girl en inclinant légèrement la tête, alors que l’architecte osait révéler à voix haute le plaisir qu’il avait de la croiser. Puisqu’il était suffisamment audacieux pour jouer carte sur table, alors l’Australienne n’allait pas se priver d’en faire tout autant. Jusqu’où oseraient-ils jouer ? Jusqu’à quel point allaient-ils repousser les limites ? A quel moment leurs règles deviendraient-elles trop insupportables à respecter ? Qui franchirait la ligne blanche ? Naomi ne donnait pas cher de sa peau, et doutait franchement de sa capacité à rester raisonnable. Mais pour le moment, elle s’employait à éloigner le danger — pour mieux y replonger ultérieurement. « Notre hôte aime les jolies choses. » Déclara-t-elle, soulignant indirectement qu’elle connaissait bien celui qui avait sollicité les compétences de l’architecte. Ce n’était pas la première fois qu’il faisait appel à elle, et à ses services — tant d’escort que de prostituée. « Et en quoi le sont-ils, reconnaissables ? » Demanda-t-elle, poussée par la curiosité. Jusqu’à maintenant, elle s’était royalement fichue des projets pharaoniques de son client ; maintenant, elle était intriguée. Peut-être Elijah lui ferait-il voir le résultat visuel de ses projets, à l’occasion. « Intéressante, cette analyse. » Fit remarquer la brune en arquant un sourcil, amusée. Elle ne doutait ni de la qualité du travail de l’architecte, ni de ses tarifs exorbitants, ni de la singularité de ses projets. Une fois de plus, elle se délectait de l’attitude rebelle et non conventionnelle de son interlocuteur. « Avec votre nouveau pécule précieusement acquis, vous n’aurez plus d’autre choix que de m’inviter au restaurant pour partager un délicieux repas. » Était-elle en train de lui suggérer un rendez-vous, en tête-à-tête, loin des conventions et autres obligations au cours desquelles ils s’étaient déjà rencontrés ? Naturellement ; l’héritier avait clairement tapé dans l’oeil de l’Australienne, et elle n’avait pas abandonné l’idée de passer plus de temps en sa compagnie. Les lippes de Naomi s’étirèrent en un sourire malicieux, tandis qu’elle remettait une mèche de cheveux derrière son oreille. « Si nous trouvons une disponibilité commune, évidemment. » Elle s’offrait une porte de sortie, au cas où Elijah Walker ne veuille pas d’elle. Rapidement, cependant, il balaya ses doutes : non seulement il continuait sa progression vers elle mais en plus, il eut l’audace de lui faire croire qu’ils n’étaient que tous les deux sur ce bateau. « Certainement pas moi. » Répondit-elle, alors qu’Elijah venait s’emparer de sa main. Elle ne fit aucun geste pour l’en empêcher, se rendant prisonnière volontaire. « Nous ne sommes pas vraiment que tous les deux. » Précisa-t-elle à voix basse, comme si elle lui confiait un précieux secret. Et à cet instant précis, elle ne savait pas vraiment si elle regrettait amèrement, ou si cela stimulait ses sens. « Vos bonnes manières me font fondre, Elijah. » Murmura la brune, alors que sa main reposait dans celle de l’héritier. Elle inclina légèrement la tête, tandis que les lèvres du brun venaient caresser sa peau hâlée. Il relâcha sa main, qui retomba mollement le long de son corps. S’inquiétant de perdre la face, l’escort-girl veilla à déposer sur un main sur son kimono, qui découvrait partiellement le haut de ses cuisses. Jouer aux ingénues, et faire comme si elle était intimidée ? Elle adorait ça. Elle laissa un léger rire s’échapper de ses lippes, tandis qu’il confiait avoir aspiré à une compagnie plus stimulante au cours de la journée. « Avez-vous noyé votre ennui dans l’alcool, en attendant une arrivée providentielle ? » Demanda Naomi, un sourire narquois affiché sur les traits de son visage. « Je suis navrée pour vous que nous ne soyons pas invitées à la table des grands, lors de vos moments d’échange. » Les hommes n’aimaient pas beaucoup partager leur pouvoir, et préféraient éloigner les distractions éventuelles. Naomi s’était toujours interrogée : était-ce par crainte de ne pas savoir garder une concentration suffisante sur leurs affaires, ou était-ce par peur que les donzelles ne les surpassent d’une manière ou d’une autre ? « Cela étant dit, j’espère sincèrement que votre fin de soirée sera encore plus agréable que ne l’a été votre journée. » Déclara la brune, en se penchant légèrement pour s’accouder contre la rambarde métallique. Elle tourna la tête vers Elijah, presque surprise par sa question. « Moi ? » Qu’elle répéta en faisant la moue. Elle n’y avait même pas réfléchi, à vrai dire. Elle avait agi comme un robot, respectant les ordres qui lui avaient été donnés. La journée n’avait pas été mauvaise, mais elle n’avait pas non plus était exaltante. « J’ai pu me faire dorer la pilule tout en évitant d’écouter des babillages sans intérêt. » Ce qui était déjà une petite victoire, en soi. « Et ce soir, j’ai pu profiter du buffet. La journée n’était donc pas tellement perdue. » Gloussa-t-elle, sans préciser qu’elle serait grassement payée pour tout ça. Ça en disait beaucoup sur sa façon de voir les choses, et sur sa lucidité. « J’aurais bien voulu vous dire que je ménageais mes apparitions pour susciter les interrogations et le manque… » Commença-t-elle, avant de poursuivre : « Mais la réalité est toute autre : j’ai dû border notre hôte. » Volontairement, elle évita de préciser la méthode qu’elle avait utilisé pour endormir cet homme. Plus tard, peut-être, elle se laisserait aller à quelques confidences ; mais pour le moment, elle préférait laisser le doute planer. Elijah pourrait s’imaginer tout et n’importe quoi, et c’était justement ça qui plaisait à Naomi. Elle poursuivit : « Mais je n’avais pas tellement sommeil, alors je me suis dit que j’allais profiter d’un peu de temps libre pour faire quelques pas sur le pont. » Mensonge, bien sûr : si ses pas l’avaient menée jusque là, ce n’était aucunement pas hasard. Elle avait eu une intuition : celle que l’héritier était du genre à veiller, et à saisir les bonnes opportunités. Sa curiosité piquée, elle n’avait eu qu’un seul objectif : vérifier que son intuition était bonne. « Je ne m’attendais pas à ce que quelques âmes soient encore éveillées. » Deuxième mensonge : elle l’avait cruellement espéré. Et quand elle avait constaté qu’elle ne s’était pas trompée, elle s’était signalée pour aussitôt disparaître. Attirant les regards, et s’évanouissant la seconde d’après dans la nature pour éviter aux hommes mal intentionnés d’y voir une quelconque ouverture. Ce qui l’amenait directement à son troisième mensonge : « Ne voulant pas déranger, je me suis donc éclipsée. » Pour une prétendue balade, le plus loin possible des témoins encore éveillés. Parfaitement coupable, l’Australienne prenait un malin plaisir à jouer les innocentes. Elle s’arracha à la contemplation de ses mains manucurées, et releva les yeux vers Elijah : « J’espère que je n’ai rien interrompu, au moins. » Déclara-t-elle, faussement compatissante. Comme si elle en avait quelque chose à faire ; après tout, elle était parvenue à ses fins. Elle ne savait pas encore comment la situation allait évoluer, mais elle était impatiente de le découvrir. « Et si tel est le cas, j’en suis sincèrement désolée. » Ajouta-t-elle en faisant la moue, avant de poursuivre : « Dites-moi comment je peux me faire pardonner. » Indirectement, elle s’abandonnait à lui et à ses volontés. Saurait-il saisir sa chance, ou ses bonnes manières seraient-elles un frein ? Elle avait partiellement dévoilé son jeu, et attendait impatiemment que l’héritier abatte l’une de ses cartes. Le jeu avait commencé, et la partie était loin d’être terminée.
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Elijah Walker
les mauvaises décisions
ÂGE : 38 ans (04/01/1985) SURNOM : eli, simple et efficace STATUT : cœur autrefois brisé, désormais jalousement gardé, mais dont l’armure ne cesse de se craqueler face à une adorable petite souris MÉTIER : architecte au sein du walker group, et chargé du cours de recherche en environnement et durabilité à la faculté d'architecture de l'université du queensland. LOGEMENT : un penthouse lumineux à spring hill, qu’il partage avec son chat siamois zelda et ses deux nouvelles recrues félines, safflina et drogon - ou plutôt dans lequel il est autorisé à rester tant qu’il n’oublie pas de remplir leur gamelle POSTS : 1986 POINTS : 680
TW IN RP : ex-toxicomanie GENRE : Je suis un homme ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : né à Brisbane, il a sillonné les plus belles régions du globe une fois sa majorité atteinte puis s’est installé à New York avant de revenir dans la ville qui l’a vu grandir fin 2021 ✵ aîné de la fratrie Walker ✵ architecte depuis plus de dix ans, il excelle dans son travail ✵ un passé riche d’excès en tous genres, le seul vice ayant persisté au travers des années étant la cigarette ✵ (trop) honnête, il préfère une vérité blessante à un mensonge confortable ✵ très sociable, doué avec les mots et le sourire facile, sa façade s’effondre lorsque l'interaction devient trop réelleCODE COULEUR : eli se pavane en #00B464 RPs EN COURS :
WALKER ✵ we don't talk much, not anymore. broken bottles and slammin' doors, but we still care about each other, say we care about each other. i know life took us far away, but I still dream 'bout the good old days. when we took care of each other, we were livin' for each other.
ELIORA ✵ gimme what you got - your talk is incredible, so, so, so unusual. you taste like surfing videos. i'm going to read your mind, who you hiding? you fake your shyness, i just wish that i could see through you... hot glue, vape juice, hit undo, how the hell are you so cool?
ELETT ✵ boy, when I left you, you were young, i was gone, but not my love. i want you to be happy, free to run, get dizzy on caffeine, funny friends that make you laugh. i know you'll feel the ghost of some memories so warm.
ELIYA ✵ yes my love, i confess to you - i am only here to break your heart in two. the very flower you chose that day, its only task was to decay. indeed, it's wrong to keep you near me. one could call me cruel and deceiving, but in your sacred air i am full of light - your loving arms are the true delight.
Si la soirée passée sur le yacht avait été tout ce qu’il y avait de plus agréable, Eli savait qu’elle s’apprêtait à prendre un tournant autrement plus intéressant. Il ignorait tout de la tournure que prendraient les événements maintenant qu’il avait enfin l’occasion de parler à Naomi, qui s’était faite terriblement inaccessible tout au long de la journée – mais il avait la certitude que l’ennui ne serait pas de la partie, et qu’au contraire, le vrai divertissement pourrait enfin débuter. Il voyait cette rencontre inattendue avec l’intrigante brune aux courbes enchanteresses comme une récompense qu’il accueillait plus que volontiers. Voilà des mois depuis leur dernière, et unique rencontre, pourtant, Eli fut frappé par l’impression de reconnaître les mimiques et les réactions de Naomi, dont le charme égalait largement celui dont elle avait marqué ses souvenirs, voire le dépassait. Était-ce à cause du contexte, le navire sur lequel ils évoluaient créant à lui tout seul une atmosphère qui regorgeait d’un charme tout particulier, ou en raison de l’anticipation que créait chez Eli le souvenir de l’étendue de l’irrésistibilité de la brune, il n’en savait rien – mais peu lui importait, car à cet instant précis, tout ce qui lui importait était de s’abandonner au moment qu’il s’apprêtait à passer en sa charmante compagnie.
Feignant une retenue édictée par son éducation respectable, Eli dissimula les dizaines d’envies que faisait naître en lui Naomi derrière des manières impeccables et des déclarations sincères, mais d’une banalité affolante, lui confiant le plaisir qu’il expérimentait de la revoir alors que leur rencontre était inattendue. Posté à une distance raisonnable de la brune, il jaugea attentivement les réactions de cette dernière, qui lui fit bien vite comprendre qu’elle était loin de se formaliser de sa présence à ses côtés, allant même jusqu’à le lui confirmer à voix haute avec une moue qui ne fit que le séduire davantage. Bien vite, la conversation prit ce tournant tout particulier qu’ils avaient déjà eu l’occasion d’exploiter la fois précédente, s’habillant de connotations implicites mais bien plus parlantes que les sujets ouvertement abordés. Ainsi, lorsqu’Eli entreprit de détailler un peu davantage le projet qui lui avait valu sa place parmi les invités de ce soir, ce ne fut pas sans continuer de dévisager effrontément la belle brune en face de lui, ce dont il ne chercha nullement à se cacher, un sourire prétendument innocent flottant sur ses lèvres. « J’aime que mes immeubles aient l’air vivants. Pas d’angles, que des courbes. De la végétation. Beaucoup de lumière, aussi. De ce que j’ai compris, c’est ça qui lui a plu », répondit-il avec une apparente modestie, feignant une pointe de doute alors qu’il savait pertinemment que c’était précisément cet aspect de son style reconnaissable qui lui avait permis de décrocher le contrat. Mais il ne s’attarda nullement sur l’aspect technique, à ses yeux, peu pertinent dans le cadre de cette conversation, de son travail, retrouvant rapidement la légèreté teintée de cynisme en évoquant le prestige inhérent aux tarifs qu’il osait pratiquer auprès de ceux qui faisaient le caprice de l’embaucher. Ce virage dans la conversation ne manqua pas d’exercer l’effet attendu sur son interlocutrice, dont les lèvres charnues s’ourlèrent dans un sourire amusé, qui trouva écho chez l’héritier dont l’expression ne perdit rien de sa malice, le regard brillant d’une lueur particulière, à la fois parlante et indéchiffrable. Il hocha la tête à la réponse de Naomi, avant de sourire plus largement lorsqu’elle lui soumit une proposition quant à la façon de dépenser le salaire qu’allait lui procurer son travail pour leur hôte. Il arqua légèrement un sourcil, sans chercher à dissimuler l’agréable surprise que suscitait cette invitation pour le moins transparente et l’audace dont ne manquait manifestement pas Naomi. Une surprise qui lui fit chercher ses mots pendant un court instant, toutefois suffisamment long pour que la brune ne nuance sa proposition. « Oh, j’ai des tas de disponibilités pour vous emmener dîner, Naomi », lui assura-t-il d’un ton neutre, qui contrastait avec la lueur malicieuse qui continuait de danser dans ses prunelles azur. L’audace de Naomi semblait avoir trouvé écho chez le Walker, dont le propos se redirigea vers le plaisir de la revoir ce soir, et dont il ne se cachait nullement, malgré la prétendue retenue des mots qu’il choisit pour l’exprimer avant de s’emparer de sa main pour y poser un baiser aérien. Si Naomi lui rappela, sur le ton de la confidence, qu’ils n’étaient nullement seuls sur le prestigieux navire, Eli ne se laissa nullement déstabiliser pour autant, lui murmurant à son tour, feignant autant qu’elle le ton du secret : « Non, mais nous pourrions très bien prétendre le contraire, pas vrai ? » Il la gratifia d’un clin d’œil avant de relâcher sa main, et de sourire de plus belle lorsqu’elle complimenta ses manières, réprimant un léger frisson au son du murmure de Naomi, qui était incontestablement dotée d’au moins autant de capacités à déstabiliser ses interlocuteurs qu’il ne l’était lui-même. Sobrement, il hocha la tête sans répondre davantage, et se redressa pour la contempler ouvertement, s’accoudant à la rambarde à une distance ridiculement faible de là où se tenait la belle brune. « J’ai arrêté de l’attendre il y a bien longtemps. Mais je vois que ma patience a finalement été récompensée », complimenta-t-il avec une malice qui n’enleva rien à sa sincérité. Son expression se fit goguenarde lorsqu’elle évoqua la table des grands, et il secoua faiblement la tête. « Vous n’avez rien raté de bien trépidant, si ça peut vous rassurer », confia-t-il sans chercher à remettre en cause le sexisme décrit par Naomi, qu’il savait réel en dépit de l’aversion qu’il lui inspirait. « Je l’espère également – mais quelque chose me dit que je n’ai pas trop de soucis à me faire à ce sujet », murmura-t-il en la toisant d’un air complice, reportant brièvement son regard sur l’étendue d’eau derrière eux avant de retrouver le visage charmant de Naomi, qu’il écouta lui conter sa journée avec intérêt, sans l’interrompre au-delà d’un sourire amusé ou d’un regard complice. Aux explications qu’elle fournit quant à son absence durant une bonne partie de la soirée, il ne chercha pas à savoir si elle disait vrai ou non – il était davantage intéressé par ses intentions présentes, qu’il croyait deviner sans trop de doute à la façon dont elle lui rendait chacun des regards qu’il lui adressait. Ce n’est que lorsqu’elle s’enquit d’un éventuel dérangement occasionné auprès de lui en interrompant sa conversation parfaitement assommante avec les autres invités encore debout qu’il se permit d’intervenir, secouant la tête avec ferveur. « Ne soyez pas désolée – au contraire, je suis content que vous l’ayez fait », renchérit-il aussitôt, loin de se douter qu’elle n’avait, en réalité, pas sincèrement besoin d’être rassurée à ce propos. Si Eli excellait dans l’art de la manipulation, Naomi lui faisait incontestablement de l’ombre dans le domaine, sans qu’il n’en eût la moindre idée – mais, même si le contraire avait été vrai, rien ne disait qu’il aurait cherché à se défendre de ses talents. Il préférait de loin la regarder faire cette moue irrésistible et jouer, sans limites, au petit jeu dont elle édictait savamment les règles.
Il ne s’était, pour autant, pas attendu à la conclusion du propos de Naomi, qui se rendit, par une simple phrase, à sa volonté avec une innocence à laquelle il peinait, cette fois-ci, à croire. Involontairement, Eli se pinça les lèvres avant de brièvement attraper celle inférieure entre ses dents et de la relâcher aussitôt. Elle n’avait pas à se faire pardonner, pourtant, si elle insistait, il pouvait imaginer des dizaines de façons de le lui permettre – mais cela ôterait tout le charme de leur petit jeu, qu’il n’était pas pressé de voir se terminer, aussi décida-t-il de ne pas opter pour l’évidence. « Mmmh… c’est bien parce que vous y tenez », commença-t-il, faussement solennel, son sourire démentant le ton formel de sa voix. « Vous pourriez rester encore un peu, partager un verre avec moi, et faire semblant avec moi que nous sommes seuls sur ce bateau », susurra-t-il en lui adressant un regard inquisiteur, comme pour lui demander si sa proposition lui convenait, loin de vouloir l’y contraindre sous prétexte qu’elle lui en avait offert la possibilité. « Qu’en dites-vous ? Le barman a fini son service, mais le bar n’est pas franchement difficile d’accès », suggéra Eli avec un nouveau clin d’œil, poussant un peu plus loin le curseur de l’audace en rapprochant suffisamment sa main, posée non loin de celle de Naomi sur la rambarde, jusqu’à effleurer la sienne, sans quitter son regard du sien, comme pour l’inciter à transgresser les règles de bienséance à ses côtés.
rainmaker
❝oh my lungs are begging me to beg for you❞ all of these highs and all of these lows don't keep me company. i've been breathing you in and drinking you down, you're the only remedy. say you're gonna hold my head up, say you're gonna break my fall ; say you're gonna stay forever, baby, this is all i want. cause all my bones are begging me to beg for you, begging me to beg for your love.
Dernière édition par Elijah Walker le Mer 1 Nov 2023 - 18:53, édité 1 fois
Naomi Carlson
le fruit défendu
ÂGE : trente-cinq ans. (14/02) SURNOM : nao, naoo. STATUT : boys boys boys, i'm looking for a good time. MÉTIER : escort-girl. LOGEMENT : vit au 55, kent street, dans un appartement ridiculement petit. POSTS : 253 POINTS : 60
« Voilà qui est plutôt flatteur. » Concéda Naomi avec un sourire enjôleur, alors que l’héritier lui faisait savoir que non seulement il était prêt à l’amener dîner mais qu’en plus, il serait vraisemblablement prêt à se rendre disponible pour mener à bien ce projet. Si cela venait à se produire, elle irait sans aucune appréhension : bien que consciente qu’ils jouaient à un jeu dangereux, elle se sentait pleinement à l’aise en sa compagnie. Elle avait le sentiment, à tort ou à raison, d’être traitée comme une égale. Elle ne lui servait pas de faire-valoir, et il n’avait pas fait appel à ses services ; par conséquent, elle en déduisait que chaque instant qu’ils passaient ensemble était le fruit d’une volonté, et non pas d’un apparat ou d’une obligation. Ils avaient d’ailleurs le chic pour faire le vide autour d’eux. Ce soir, à l’instar de la fois précédente, c’était à l’abri des oreilles et des regards indiscrets qu’ils se rencontraient. Un point qu’Elijah avait vraisemblablement envie d’occulter, quand Naomi ne pouvait s’empêcher de rester méfiante. « Nous pourrions, oui. » Répondit-elle, alors que son interlocuteur déposait un baiser aérien sur sa main. Faire semblant qu’ils n’étaient que tous les deux, ça n’avait rien de compliqué ; c’était même plutôt agréable, et prometteur. Mais allait-elle le faire ? Rien n’était moins sûr. En réalité, elle attendait surtout de voir comment cette conversation évoluerait avant de faire le moindre mouvement pouvant l’incriminer. Elle n’oubliait pas les raisons pour lesquelles elle était là, et devait garder en mémoire que si la présence d’Elijah était une surprise pour elle, elle n’était pas fortuite pour autant. Il était là pour faire du business, et pour assurer le service après-vente de ses projets ; autrement dit, il n’avait d’autre choix que d’être, aux yeux de tous, irréprochable. L’Australien s’accouda à son tour à la rambarde, créant une bulle dans laquelle ils plongèrent tous les deux. « Vous avez raison. » Dit l’escort en souriant, alors que leurs deux bras s’effleuraient en raison de leur proximité. Était-ce dérangeant ? Nullement. Mieux encore : si quelqu’un les apercevait, rien d’incriminant ne pourrait être noté. L’escort-girl tourna la tête vers l’héritier Walker, et fit remarquer : « Ne plus rien attendre, ça permet d’éviter les déceptions, n’est-ce pas ? » Heureusement pour lui, Naomi savait provoquer sa chance que le destin n’oeuvrait pas en sa faveur. Il y avait bien longtemps qu’elle ne s’en remettait plus au hasard, pour arriver à ses fins ; Elijah aurait tout le temps de s’en rendre compte, s’il apprenait à mieux la connaître. « Et inversement. » Avoua-t-elle en faisant la moue. Elle n’avait pas réellement cherché à s’intégrer aux autres nymphes, elles aussi convoquées pour exhiber leurs courbes parfaites. Il y avait bien longtemps que Naomi avait cessé d’entretenir l’illusion d’une bonne entente avec ses pairs ; au fond, elles étaient toutes rivales, elles se battaient pour des broutilles, et se plantaient des couteaux dans le dos dès que l’occasion se présentait. Elle avait donc pris le parti de faire cavalier seul, se fichant royalement d’être considérée comme une peste hautaine par les autres. Seule Lara avait eu droit à une autre forme de considération — et encore, ça leur avait pris des années avant d’être capables d’accorder leurs violons. « Heureusement que nos chemins se sont croisés, ce soir. » Ajouta-t-elle en inclinant légèrement la tête, feignant toujours que cette rencontre soit le fruit du hasard. « Je sais que j’aurai le droit à un peu de stimulation intellectuelle, grâce à vous. » Si cette remarque flattait l’égo de son interlocuteur, ce n’était pourtant pas le but recherché ; elle se montrait simplement honnête. Chacun des échanges qu’elle avait pu avoir avec Elijah avait été plein d’esprit, et ça lui avait plu : pour une fois, elle pouvait endosser un autre rôle que celui de la potiche que l’on exhibe fièrement à ses côtés. « Possible. » Admit-elle, un air mutin s’accrochant à ses traits. Elle ne savait pas encore quel tournant allait prendre leur soirée, mais une chose était sûre : Naomi était d’humeur badine, d’humeur joueuse, d’humeur espiègle, et elle ne comptait pas laisser l’héritier se défiler trop rapidement. À sa demande, elle lui fit ensuite un état de sa journée — qui, sans avoir été horrible, n’avait pas non plus été exaltante. Jusqu’à ce qu’elle aille se pavaner sur le pont, en quête d’une interaction nettement plus stimulante et salutaire. De quoi lui faire tenir la journée de demain, qui s’annonçait encore bien remplie. « Vos compères ont-ils pris la direction de leur chambre, ou jouent-ils la troisième mi-temps ? » Demanda-t-elle en souriant, cherchant à savoir à quels dangers ils pourraient être exposés. La peur n’évite pas le danger, parait-il. Mais l’anticipation permettrait d’éviter certains écueils, Naomi en était convaincue. Et surtout, jusque là, la méthode avait porté ses fruits.
Se rendant faussement coupable d’une prétendue faute qu’elle aurait commise, Naomi se constitua prisonnière volontaire de son interlocuteur. Indirectement, et sans l’annoncer de but en blanc, elle lui donna carte blanche et attendit de voir comment il allait réagir. Ses espoirs ne furent pas déçus ; roublard, l’héritier lui proposa de s’imaginer un moment fictif où ils seraient seuls sur ce bateau, et où ils pourraient partager un moment au bar. Le sourire de Naomi illumina ses traits, et elle laissa perdurer quelques secondes de suspense avant de lui répondre. « Voilà un programme qui s’annonce… » Elle réfléchit quelques instants, en quête du meilleur mot pour décrire le programme énoncé par Elijah. Ses lippes s’étirèrent en un sourire malicieux, et elle poursuivit : « Transgressif. » Et elle adorait ça, à vrai dire. Pour un peu, elle aurait presque trépigné d’impatience, comme une gamine ayant hâte de pouvoir tester son nouveau jouet. À la différence près que ce jouet-là interagissait vraiment avec elle, et n’obéissait pas uniquement aux règles qu’elle dictait. L’intérêt ne pouvait donc qu’en être plus vif. « Ça me plait. » Avoua-t-elle à voix basse en se penchant légèrement vers son interlocuteur, comme si elle lui confessait un secret. Elle pouvait bien se le permettre, maintenant qu’elle sentait la main d’Elijah qui effleurait la sienne, sans savoir si ce geste était voulu ou non. Elle ne moufta pas, préférant jouer l’innocence. « Vous me guidez ? » Elle lui tendit ouvertement sa main manucurée, attendant en retour qu’il s’en saisisse. Elle aurait pu prendre les devants et se diriger vers le bar ; mais à quoi bon, quand on pouvait bénéficier d’une galante compagnie ? « J’espère que vous avez un talent caché pour faire les cocktails. » Déclara la brune, alors qu’ils avançaient en direction du bar. Elle surveilla les coins, s’attendant presque à tomber sur une tierce personne — un invité, un membre d’équipage, qui aurait forcément remarqué leurs doigts enlacés. Les rumeurs étant rarement infondées, elle redoublait de vigilance. « Et si ce n’est pas le cas… Eh bien, je n’aurais qu’à me contenter de champagne. » Fit-elle remarquer en haussant les épaules. Ce qui, au demeurant, n’avait franchement rien de dramatique. « Alors Elijah, racontez-moi : qu’est-il advenu de vous, de votre vie, de vos projets, depuis que nous nous sommes croisés la dernière fois ? » Demanda la brune, comme si elle connaissait et fréquentait l’héritier depuis de longs mois. Il n’en était rien ; il ne s’agissait que de leur deuxième rencontre. « Avez-vous été satisfait de la soirée organisée par votre groupe ? J’ai lu la presse, qui s’est montrée très élogieuse à votre égard. » Déclara-t-elle, avec un sourire entendu. Pour quelqu’un qui n’aimait pas tellement faire d’effort donner le change en public, on pouvait dire qu’Elijah avait frappé un grand coup.
You sit there in your heartache, Waiting on some beautiful boy to, To save you from your old ways, You play forgiveness, Watch it now, here he comes, He doesn't look a thing like Jesus, But he talks like a gentlemen, Like you imagined when you were young.
Elijah Walker
les mauvaises décisions
ÂGE : 38 ans (04/01/1985) SURNOM : eli, simple et efficace STATUT : cœur autrefois brisé, désormais jalousement gardé, mais dont l’armure ne cesse de se craqueler face à une adorable petite souris MÉTIER : architecte au sein du walker group, et chargé du cours de recherche en environnement et durabilité à la faculté d'architecture de l'université du queensland. LOGEMENT : un penthouse lumineux à spring hill, qu’il partage avec son chat siamois zelda et ses deux nouvelles recrues félines, safflina et drogon - ou plutôt dans lequel il est autorisé à rester tant qu’il n’oublie pas de remplir leur gamelle POSTS : 1986 POINTS : 680
TW IN RP : ex-toxicomanie GENRE : Je suis un homme ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : né à Brisbane, il a sillonné les plus belles régions du globe une fois sa majorité atteinte puis s’est installé à New York avant de revenir dans la ville qui l’a vu grandir fin 2021 ✵ aîné de la fratrie Walker ✵ architecte depuis plus de dix ans, il excelle dans son travail ✵ un passé riche d’excès en tous genres, le seul vice ayant persisté au travers des années étant la cigarette ✵ (trop) honnête, il préfère une vérité blessante à un mensonge confortable ✵ très sociable, doué avec les mots et le sourire facile, sa façade s’effondre lorsque l'interaction devient trop réelleCODE COULEUR : eli se pavane en #00B464 RPs EN COURS :
WALKER ✵ we don't talk much, not anymore. broken bottles and slammin' doors, but we still care about each other, say we care about each other. i know life took us far away, but I still dream 'bout the good old days. when we took care of each other, we were livin' for each other.
ELIORA ✵ gimme what you got - your talk is incredible, so, so, so unusual. you taste like surfing videos. i'm going to read your mind, who you hiding? you fake your shyness, i just wish that i could see through you... hot glue, vape juice, hit undo, how the hell are you so cool?
ELETT ✵ boy, when I left you, you were young, i was gone, but not my love. i want you to be happy, free to run, get dizzy on caffeine, funny friends that make you laugh. i know you'll feel the ghost of some memories so warm.
ELIYA ✵ yes my love, i confess to you - i am only here to break your heart in two. the very flower you chose that day, its only task was to decay. indeed, it's wrong to keep you near me. one could call me cruel and deceiving, but in your sacred air i am full of light - your loving arms are the true delight.
À l’instar de la suggestion qu’il avait faite à Naomi, Eli avait déjà presque oublié la présence des autres convives sur le bateau, véritablement happé par son regard de succube et la douceur de sa voix. La façon qu’elle avait de le ramener à la réalité, en évoquant les hommes qu’il n’avait été que trop heureux d’abandonner pour profiter de la compagnie de la belle brune, n’eut qu’un effet mitigé sur l’héritier, qui esquissa un sourire insolent avant de hausser les épaules. « Je l’ignore – mais je pense qu’ils ne vont plus s’attarder. De toute façon, ils ne m’ont l’air ni très vifs, ni très attentifs », murmura-t-il d’un ton provocateur. L’idée de tutoyer le danger lui paraissait bien plus grisante qu’effrayante, et il n’envisageait pas de se priver de la compagnie de Naomi sous prétexte qu’il leur fallait être discrets. La perspective des efforts qu’il leur faudrait fournir pour échapper à l’attention des autres convives le tentait véritablement, et cette audace se lisait sans équivoque dans son regard pétillant. Il redoubla donc de provocation en suggérant à Naomi de l’accompagner jusqu’au bar, et ne détacha pas son regard du sien en attendant sa réponse. Son sourire fit écho à celui, malicieux, qui finit par étirer les lèvres pleines de la brune, et il hocha doucement la tête comme pour l’encourager à braver l’interdit à ses côtés. « J’en étais certain », murmura-t-il avec aplomb lorsqu’elle confia être conquise par son plan, inspirant les effluves de son parfum floral alors qu’elle s’était légèrement rapprochée de lui. Il s’empara sans hésiter de la main qu’elle lui tendit, et lui adressa un clin d’œil tentateur. « Avec grand plaisir, Naomi », renchérit l’héritier avant d’ouvrir la marche en direction du bar qui accueillerait leurs méfaits. « Oh, j’ai de nombreux talents cachés », annonça-t-il d’un ton faussement nonchalant tandis qu’il traversèrent le pont, l’air moins prudent que sa cavalière dont l’expression attentive rivalisait avec son propre flegme. « J’espère vous faire goûter à bien plus mémorable que du champagne », confia l’héritier avec un sourire mutin alors qu’ils atteignirent le bar. Il en tira l’un des tabourets pour inviter Naomi à y prendre place, et ne relâcha sa main que lorsqu’elle fut installée. L’architecte contourna le plan de travail et commença à s’affairer, un sourire satisfait ne tardant pas à gagner ses lèvres lorsqu’il découvrit la large gamme d’ingrédients à sa disposition. Il s’empara de ceux qui l’intéressaient, et mélangea vodka, sirop de vanille et purée de passion dans un shaker avant d’en remplir généreusement deux verres à pied. L’héritier remplit deux flûtes de champagne, avant de tendre un verre de chaque à sa partenaire de crime. « Pornstar martini. C’est mon préféré – j’espère qu’il vous plaira », annonça-t-il avant de lever son cocktail dans sa direction afin de trinquer, sans jamais quitter la ravissante brune du regard. Il prit une gorgée de la boisson, un peu plus généreusement dosée en alcool que ce que prévoyaient les manuels de mixologie, et sourit d’un air satisfait avant de jauger la réaction de Naomi. Il prit ensuite une gorgée de champagne et reposa le verre sur le comptoir, sur lequel il s’accouda, légèrement penché en avant pour réduire la distance qui les séparait. « J’ai retrouvé le calme de mon métier d’architecte depuis que mon frère a repris sa place au Walker Group – et je suis bien plus détendu que je ne l’ai été en six mois », confia-t-il sans détour à la question posée par Naomi, sans savoir si celle-ci attendait une réponse sincère ou ne cherchait qu’à faire la conversation. Si la sincérité était la signature de l’héritier auquel le mensonge était un concept pratiquement étranger, il n’était pas pour autant habituel de le voir se livrer avec une telle franchise sur des sujets susceptibles de fâcher – et l’image de marque de l’entreprise familiale faisait partie de ces derniers. À l’interrogation qui suivit, le sourire de l’héritier se fit quelque peu goguenard, et il continua de répondre sans langue de bois. « Vous lisez la presse mondaine ? », s’enquit-il à son tour, avant de revenir au vif du sujet. « Je dois vous avouer que je n’ai jamais été très friand de ces galas. J’ai eu la chance de le passer en agréable compagnie, et d’avoir pu m’éloigner un peu des actionnaires », conclut l’héritier avec un air malicieux, faisant référence à sa rencontre impromptue mais enchanteresse avec Naomi.
Il contourna à nouveau le bar et prit place sur le tabouret à côté de celui où trônait la brune, et plongea une nouvelle fois son regard dans le sien. « Mais assez parlé de moi. J’aimerais en connaître plus à votre sujet », demanda-t-il, volontairement évasif de crainte de se montrer trop intrusif. « Je dois dire que vos airs mystérieux vous vont à merveille – et vous les maniez avec brio, parce que vous m’intriguez beaucoup, Naomi », admit-il sans détour, nettement plus franc que ce à quoi leur petit jeu de séduction les avait habitué dans le peu de temps qu’ils y avaient consacré. Eli laissa courir son regard autour d’eux, et avisa le verre de cocktail vide de la brune. « Voulez-vous que je vous en resserve un verre ? », demanda-t-il, à peu près sûr de la réponse, avant d’adopter une expression théâtrale lorsqu’un détail lui sauta aux yeux. « Vous n’avez pas mangé votre fruit de la passion », remarqua-t-il d’un ton faussement réprobateur en remarquant le demi-fruit resté intact au fond du verre. « C’est presque offensant », surenchérit l’héritier en attrapant le fruit de la passion et en le portant, le regard lubrique, en direction de la bouche de Naomi, avant de le pencher au contact de ses lèvres.
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Naomi Carlson
le fruit défendu
ÂGE : trente-cinq ans. (14/02) SURNOM : nao, naoo. STATUT : boys boys boys, i'm looking for a good time. MÉTIER : escort-girl. LOGEMENT : vit au 55, kent street, dans un appartement ridiculement petit. POSTS : 253 POINTS : 60
Si elle avait attendu avec une véritable impatience de se retrouver seule en compagnie d’Elijah Walker, elle se délectait désormais de ses mots, qui sonnaient presque le glas de ses précédents interlocuteurs. La faute à la fatigue, à l’alcool, à d’autres substances plus ou moins licites ? Naomi s’en fichait royalement ; l’information qui l’intéressait et qu’elle retenait, c’était qu’elle allait bénéficier d’une paix royale avec cet homme, et qu’elle comptait bien en profiter. S’affranchir des règles, dépasser les limites ? Ils étaient tous deux de taille pour cela. « Aurais-je un jour l’occasion de les découvrir ? » Demanda la brune avec un sourire enjôleur, alors qu’Elijah vantait ses talents cachés. Gentleman, il veilla à avancer l’assise de Naomi pour qu’elle puisse s’installer, tandis qu’il prenait place derrière le bar. « Serait-ce une promesse ? » Gloussa-t-elle, loin d’être offusquée par cette proposition qu’elle devinait indécente. Alors qu’il s’attelait à la préparation d’un cocktail dont il n’avait pour le moment rien révélé, l’escort-girl en profita pour l’observer plus longuement. Presque qu’étonnement, il avait l’air d’être aussi à son aise à discuter de ses projets d’architecte à une table d’hommes importants, que derrière un comptoir à jouer du shaker. Il disposa deux verres à pied sur la tablette qui les séparait, et y versa sa préparation à la jolie couleur jaune. « Décidément… » Elle passa une main dans sa crinière, alors qu’un léger sourire venait étirer ses lèvres ourlées. Ce choix de cocktail était-il purement anodin, ou relevait-il d’une machination scabreuse de la part d’Elijah ? Le nom de ce cocktail n’était pas sans lui rappeler qu’elle s’était illustrée dans le domaine « pornstar », le temps de quelques tournages. « On en revient toujours au même point. » Commenta-t-elle, alors qu’elle plongeait son regard azuré dans celui de l’héritier. Mais contrairement à la première fois où ils avaient évoqué le sujet, elle ne cilla pas et ne baissa pas les yeux. Elle soutint son regard, fière et déterminée, avant d’enchaîner : « Mais je dois reconnaître que vous avez bon goût. » Parce qu’au-delà de l’aspect ironique du nom de ce cocktail, elle aussi adorait ce breuvage sucré aux parfums de voyage. Les deux compères trinquèrent, et chacun goûta à la préparation, avant de divaguer sur d’autres sujets. « Un point positif pour vous. » Résuma-t-elle, non sans prendre le soin de faire une moue boudeuse. Ses soirées mondaines allaient être nettement moins drôles, si Elijah Walker disparaissait du paysage pour laisser sa place à son frère. « Vaguement. » Confessa-t-elle en haussant les épaules. Elle n’était pas toujours au fait de ce qui se passait, à quel endroit, et avec qui. Naomi, contrairement à d’autres de ses concurrentes, préférait rester discrète plutôt que d’écumer les soirées. Ne la voir qu’en quelques occasions donnait l’impression qu’elle était comme plus insaisissable. « Dommage : je crois que je me serais facilement habituée à votre présence lors de ces soirées barbantes. » Il ne manquait pas de conversation, et faisait preuve d’une franchise qui séduisait la brune ; et, pour ne rien gâcher, il était bel homme. Oui, définitivement, Naomi n’aurait eu aucun mal à s’accommoder de sa présence.
« Le sujet était pourtant intéressant. » Fit remarquer l’escort-girl, alors que son interlocuteur souhaitait faire dévier leur conversation sur elle. La franchise de l’héritier sur ses airs mystérieux la fit rire, et elle admit : « Tout le monde n’y a pas droit, vous savez ? » Le faire se sentir unique, ou presque ; on pourrait l’accuser d’être une manipulatrice. Pourtant, elle ne mentait pas. « Ça fait de vous un privilégié, en quelque sorte. » Alors qu’elle s’attendait presque à une salve de questions, l’Australien nota que son verre était vide — ou presque. Elle avait vraisemblablement commis un crime de lèse-majesté, en délaissant le morceau de fruit au fond de son verre. L’escort-girl ne quitta pas des yeux l’index et le pouce de l’héritier, qui allèrent récupérer le restant de son cocktail. « Je garde ce que je préfère pour la fin. » Confessa la brune à voix très basse, comme si elle partageait un secret avec son interlocuteur. Un secret qui n’en était définitivement pas un, mais dont le double sens de compréhension ne ferait que renforcer son image d’intrigante. « Toujours. » Précisa-t-elle en se penchant légèrement, alors que ses lèvres s’entrouvraient pour que l’héritier puisse y glisser le fruit de la passion. En pleine confiance, elle poussa le vice jusqu’à fermer les paupières lorsque sa bouche entra en contact avec les premiers pépins. Elle grignota le fruit qui lui était offert, tout en veillant à ne pas en croquer la peau. Elle rouvrit les yeux, et croisa le regard brillant de l’héritier Walker. Elle libéra l’index et le pouce d’Elijah, qu’elle avait soigneusement rendu prisonniers de ses lèvres charnues. Se rendant coupable d’un pseudo méfait qu’ils avaient apparemment tous deux imaginé sans jamais le concrétiser, Naomi murmura, sans en penser un mot : « Désolée. » Les prunelles brillantes du fils Walker trahissaient son trouble. L’escort-girl n’était, pour sa part, pas en reste : une douce chaleur s’était insinuée jusqu’au fond de ses entrailles, stimulant un imaginaire rudement mis à l’épreuve. « Votre proposition tient-elle toujours ? » Demanda la brune. Elle retira son kimono de soie, qu’elle déposa sur le dossier de sa chaise, rompant momentanément le contact visuel avec son interlocuteur. Lorsqu’elle lui fit à nouveau face, elle sourit de voir que son regard ne l’avait vraisemblablement pas quittée une seule seconde. Elle posa son coude sur le comptoir, et déposa sa joue dans le creux de sa main. Devant le manque de réaction de l’héritier, la brune poursuivit : « Je parlais d’être resservie, bien sûr. » Elle se mordit la lèvre inférieure, et laissa échapper un gloussement savamment étudié. Elle n’était ni naïve, ni idiote, ni née de la dernière pluie : elle sentait bien que la situation prenait une tournure beaucoup plus sensuelle que ce qu’ils avaient expérimenté jusqu’à maintenant. Elle fit tapoter l’index et le majeur de sa main droite sur la cuisse d’Elijah, initiant un contact physique dont la portée dépassait largement les apparences. Ils jouaient tous les deux à un jeu dangereux, et faisaient brûler une flamme qui vacillait et risquait de se transformer en incendie dans les prochaines minutes. « Vous m’aviez dit, si je me souviens bien, que vous me trouviez… Intrigante. » Elle se pencha légèrement, offrant à son interlocuteur une vue avantageuse sur son décolleté plongeant. Une vallée qu’il pouvait observer à sa guise, en attendant des autorisations plus charnelles, que Naomi lui donnerait volontiers quand l’occasion se présenterait. « Souhaitez-vous que je lève le voile sur certaines de vos interrogations ? » Elle prenait un risque, en lui faisant une telle proposition ; elle ne savait pas à quelle sauce elle allait être mangée. « Attention, je me dois de vous prévenir : ça n’est pas sans risque. » Il aimait ses airs mystérieux ? Elle n’allait pas se priver d’en user et d’en abuser.
You sit there in your heartache, Waiting on some beautiful boy to, To save you from your old ways, You play forgiveness, Watch it now, here he comes, He doesn't look a thing like Jesus, But he talks like a gentlemen, Like you imagined when you were young.