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Cela faisait une semaine que Lucas avait revu sa cousine, Alex. Leurs "retrouvailles" - même si ce n'en était pas vraiment - avaient été... gênantes au départ. Pour ce qui est de la suite, il ne savait pas encore trop quoi en penser. Est-ce qu'il était prêt à laisser Alex rentrer pleinement dans sa vie à nouveau ? Est-ce qu'il le voulait déjà ? Est-ce que c'était le moment ? Toutes ces questions tournent en boucle dans sa tête depuis une semaine déjà. Et ce n'est pas tellement son genre de ressasser quelque chose de la sorte. Ça l'agace, le frustre. Il a besoin de sortir, de voir du monde. Il se sent seul, face à ses pensées.
Le pire, dans tout ça, c'est que seul, il est loin de l'être. Ses collègues de la caserne prennent régulièrement de ses nouvelles. Ses amis lui rendent visite régulièrement, l'aident. Mais il se sent parfois un peu mal à l'aise, face à tout ça. De plus en plus, il a l'impression que ses proches le prennent en pitié, et ne le voient plus que comme un infirme, un pompier brisé par le feu, qui ne s'en remettra jamais.
Certes, son retour dans sa brigade n'est pas pour tout de suite. Sofia, sa kiné, a été très claire dès le départ. Retrouver l'usage complet de sa jambe sera long et difficile. Peut-être même qu'il ne récupèrera jamais sa mobilité à cent pour cent. Mais tout ça, c'est sans compter le traumatisme de cet accident qui le hante toujours, la nuit notamment. Il ne sait pas lui-même s'il se sent capable d'un jour faire face aux flammes à nouveau. Son retour dans son logement de fonction, à la caserne avait été difficile. Trop difficile. Le bruit des sirènes, des alarmes, lui avait déclenché d'importantes crises de paniques, le forçant alors à déménager pour un appartement du centre-ville.
Il fallait qu'il se trouve une occupation. Quelque chose à faire d'une part, pour s'occuper l'esprit, et d'autre part, pour rencontrer du monde qui ne soit ni là pour l'assister, ni là pour lui remonter le moral. Mais que faire ? Son frère lui avait conseillé de se mettre à la peinture. S'il ne pouvait plus exercer son métier de pompier, autant investir son temps dans quelque chose qui pouvait être lucratif, lui avait-il dit. Lucas soupire en repensant à cette conversation. Dans sa famille, seul son frère était au courant de son récent accident. Nana et Marc aussi, même si cette dernière perdait un peu la tête dernièrement, du fait de son âge avancé. Et il y avait Alex. Et voilà. Il divague à nouveau.
Il soupire en observant Jazz, son chien, faire sa meilleure sieste, dans son panier non loin du radiateur. Parfois, il se dit qu'il aimerait bien être comme elle : faire la sieste toute la journée et ne penser à rien. C'est tout ce dont il a besoin. Lucas jette un oeil à l'horloge accrochée au mur du salon : dix-sept heures. Il juge alors que c'est un heure totalement acceptable pour se faire du thé. Son frère, qui vivait toujours à Londres, lui a d'ailleurs fait parvenir du très bon Earl Grey. Il se lève, et se dirige vers sa cuisine, toujours en boitant, comme d'habitude, puisqu'il refuse de se servir de sa béquille chez lui. Il met de l'eau dans une bouilloire, puis la met à chauffer.
C'est alors qu'il entend Jazz aboyer dans le couloir de l'entrée. « Jazz ! », dit-il fermement depuis la cuisine. « Chuuuut ! ». Mais le jeune chien continue d'aboyer. Puis, quelques secondes plus tard, la sonnerie de son appartement se fait entendre. Lucas lève alors un sourcil, étonné : il n'attend personne. Jazz à quant à lui arrêté d'aboyer, attendant docilement que son maître vienne ouvrir la porte pour accueillir cet invité surprise. En faisant les derniers pas qui le séparent juste qu'à la porte d'entrée, Lucas fait mentalement la liste des personnes qui pourraient passer à l'improviste chez lui : Adriana ? Aleisha ? Alex ? Il pose sa main sur la poignée de la porte, et l'ouvre : la personne qui se tient derrière est inattendue, dans tous les sens du terme. « Caleb ? », interroge alors Lucas, surpris. S'il y a bien quelqu'un qu'il n'attendait sur le pas de sa porte cet après-midi, c'était Caleb Anderson, le mari de sa cousine Alex. Un silence gêné s'installe alors entre les deux hommes, ne sachant quoi dire. « Qu'est-ce que tu fais ici ? », demande le jeune pompier, perplexe. Quelques secondes plus tard, Lucas l'invite alors à entrer dans l'appartement, davantage par politesse que par plaisir de sa compagnie, il doit bien l'avouer. Il se sent mal à l'aise auprès de Caleb, à bien des égards, notamment à cause de toute cette histoire avec Alex, il y a quelques années en arrière. Néanmoins, il l'invite à s'asseoir sur le canapé de son salon, en disant : « Tiens, assieds-toi. J'étais en train de faire du thé. ».
Quelques secondes plus tard, les deux hommes sont installés, chacun une tasse fumante entre les mains. La gêne entre eux est palpable, mais Lucas décide de rompre le silence en premier : « Je dois t'avouer que tu es bien la dernière personne que j'imaginais sonner à ma porte, cet après-midi. »

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@Caleb Anderson  

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Caleb entre dans l’appartement en s’excusant, emportant avec lui les dernières voluptes de fumée de sa cigarette électronique. Quelques minutes plus tard, les deux hommes sont assis dans son salon, dans un silence gênant. Le mari de sa cousine s’excuse à nouveau, en se frottant le menton, proposant de passer à un autre moment. « T’inquiète pas, je ne faisais rien d’important. », dit-il pour le rassurer. Lucas ressent le malaise de la Caleb dans sa voix, mais il ne sait pas vraiment quoi faire pour rendre l’atmosphère plus confortable pour eux deux. Il aborde sans trop de préambule sa rencontre avec sa cousine quelque jours plus tôt, et l’annonce de son accident. « Oui… Au mois de février. », répond-il pensif. Ça avait déjà été assez difficile d’en discuter avec Alex. Aussi, il ne se voyait pas trop se confier à son mari. Tout comme avec Alex, leurs rapports étaient très bons à une époque, mais le temps et la distance avaient fait leur office, et rien n’était plus vraiment comme avant.
Néanmoins, Caleb finit par lui demander comment il va. C’était une question à laquelle lui-même ne savait pas trop répondre. Il avait des hauts et des bas. Il se remettait petit à petit. Il allait beaucoup mieux qu’il y a quelques mois, juste après son accident, bien évidemment. Il retrouvait sa mobilité, petit à petit, grâce à sa détermination mais aussi à beaucoup de séances de kinésithérapie. Certains jours, il se sentait plein d’espoirs concernant sa guérison. Il avait l’impression qu’il pourrait réintégrer sa brigade dans les jours qui viennent. Et d’autres jours, toute forme d’espoir le quittait. Il se sentait au pied du mur, incapable de sortir de son lit, maudissant chaque jour la béquille qu’il cachait dans l’entrée de son appartement, symbole de ses lents progrès et de la distance restante pour se rétablir complètement. Quand il se regardait dans la glace, torse nu, avant d’aller prendre sa douche, les cicatrices des brûlures sur son corps lui rappelaient sans cesse le jour de cet accident. Elles le brûleraient presque à nouveau, telles des douleurs fantômes. Lucas prend une gorgée de thé brûlant, avant de répondre. « Ça peut aller. Il y a des jours avec et des jours sans, en réalité. », commence-t-il en regardant Jazz, roulé en boule dans un coin de la pièce, qui les observe. « Mais ma kiné est optimiste. Elle dit que je fais énormément de progrès, et que je me rétablis aussi bien que possible. Puis, il faut dire que je suis quand même bien entouré. Mes collègues de la caserne m’ont énormément soutenu, lorsque j’étais à l’hôpital, puis pendant ma convalescence. Je n’ai pas trop à me plaindre, j’imagine. », dit-il, en essayant un sourire.
Il sort une cigarette du paquet de Lucky Strike posé sur la table du salon, et la glisse entre ses lèvres avant de se lever. Il boîte jusqu’à la fenêtre du salon et l’ouvre, avant de l’allumer. « Tu peux vapoter, si tu veux. », dit-il à Caleb, en faisant un geste du menton vers la cigarette électronique qu’il a posé sur la table quelques minutes auparavant. Il expire une longue traînée de fumée vers la fenêtre, avant de dire : « Je t’en proposerai bien une, mais je suppose que t’essaies d’arrêter ? C’est pour Alex ? », demande-t-il. « Après… je ne lui dirai rien, si tu en fumes une. Je te dois bien ça. », dit-il, avec un sourire un peu gêné, faisant évidemment référence à tout ce que Lucas lui a caché, lorsque’Alex vivait chez lui, il y a quelques années. « Bon. », dit-il en aspirant une bouffée de nicotine. « Quelle est donc la raison de ta venue ? Je suppose qu’Alex t’a déjà plus ou moins fait un petit résumé de notre rencontre de la dernière fois. Tu voulais me demander quelque chose ? », demande-t-il. Lucas savait que la venue de Caleb n’avait rien d’innocent. Aussi, il se disait que de poser les choses clairement pourrait mettre fin au malaise ambiant qui régnait dans la pièce, depuis son arrivée.

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Lucas sourit tristement lorsque Caleb lui demande s'il pourra réintégrer la caserne. Sofia, sa kiné, élude souvent la question, lorsque c'est lui qui la pose. Il ne sait jamais dire si c'est parce qu'elle ne peut pas encore y répondre, ou parce qu'elle a peur de sa réaction, si elle devait lui dire qu'il ne pourrait plus jamais exercer son métier. Cette idée suffit à lui nouer l'estomac. Il pourrait toujours se mettre en disponibilité, essaie-t-il de rassurer. Il y a plein de postes administratifs à pourvoir chez les pompiers. Mais serait-il capable de s'investir à ce poste ? De voir le regard gêné et attristé de ses anciens compagnons d'opérations ? Serait-il en mesure de supporter les sons de la caserne, ces sons qui l'ont poussé à déménager, peu de temps après sa sortie de l'hôpital ?
Lucas a dû rester perdu dans ses pensées un petit moment car Caleb n'insiste pas pour connaître la réponse à sa question. Il lui répond néanmoins : « Les médecins ne se sont pas vraiment prononcés à ce sujet. », commence-t-il. « Ils ne sont pas sûrs de grand chose d'ailleurs. ». Un silence gêné s'installe à nouveau : l'occasion parfaite pour fumer une cigarette. Quelques instants plus tard, Lucas est près de la fenêtre et Caleb l'y rejoint. Il refuse toutefois son invitation, lui expliquant qu'il avait arrêté de fumer il y a quelques mois. Lucas hausse un sourcil, en tirant à nouveau sur sa clope, admiratif. « Quatre mois ? T'es sur la bonne voie. Vraiment, bien joué. » Il expire la fumée, avant d'ajouter, avec un sourire. : « Désolé pour avoir tenté de te ramener du côté obscure de la force. »
Lucas demande alors au mari de sa cousine ce qui l'a poussé à lui rendre visite. Le trentenaire, certainement un peu gêné, fixe sa cigarette électronique, l'espace de quelques secondes. Sa réponse le surprend, lui faisant à nouveau hausser un sourcil. Il s'excuse. Au début, Lucas ne comprend pas trop pour quoi, puis Caleb développe. Le jeune pompier se trouve à son tour mal à l'aise face aux justifications du jeune chef. Effectivement, tout n'avait pas été simple à l'époque. Lucas se souvient très bien avoir été "le cul entre deux chaises". Lorsqu'Alexandra a débarqué chez lui ce soir-là, il n'avait certainement pas mesuré à quel point son secret allait se relever parfois lourd à porter. Notamment lorsque Caleb allait lui envoyer un message, lui demandant s'il n'avait pas eu de nouvelle de sa cousine, s'il ne savait pas où il était. Alors qu'elle était juste chez lui, enceinte de cinq mois et demi. Lucas n'a jamais aimé mentir. Mais s'il l'avait fallu, il aurait emmené le secret de sa cousine dans sa tombe.
Il se râcle la gorge, ne sachant pas trop quoi répondre, ni par où commencer. « Oh, euh... Ne t'en fais pas pour ça. », commence-t-il, en tirant à nouveau sur sa cigarette. « Je pense qu'on était tous dépassé par les événements à l'époque. Alex, toi, moi... » Il fait une pause. « En plus, c'est plutôt moi qui te dois des excuses. Si j'avais pu, je t'aurais dit où elle était, comment elle allait. Mais elle m'avait fait promettre de ne rien dire... Et Alex était la seule famille qui me restait. Je n'ai pas hésité une seconde quand elle m'a demandé de garder son secret. ». Il se rend compte qu'il parle au passé pour parler d'Alex, et il se sent un peu peiné. Leur discussion de la dernière fois a bien évidemment calmé sa rancœur et sa déception. Mais il avait toujours du mal à lui pardonner, de toute évidence.
Lucas écrase sa cigarette dans le cendrier posé sur le rebord de la fenêtre, puis retourne s'installer dans le canapé, Caleb faisant de même. Même si l'ambiance a l'air plus légère, il y a toujours une certaine gêne entre eux d'eux, mais plutôt liée à leurs confidences respectives, plus qu'à un réel sentiment de malaise. « Alex m'a dit que tu avais ouvert ton propre restaurant ? Je trouve ça trop cool! Qu'est-ce que ça fait de vivre de sa passion, alors ? », demande-t-il, en buvant une gorgée de thé. Quand il y repense, lorsqu'ils se sont rencontrés, Caleb venait tout juste de finir ses études, et officiant en tant que commis dans un petit restaurant de la ville. Ce détail lui fait alors penser à un objet que Lucas possède. « Oh, attends, ça me fait penser ! », dit-il en se levant, aussi rapidement que sa jambe lui permet. Il boîte sur quelques mètres, jusqu'à sa bibliothèque, qui compte davantage de livres de cuisine que de roman. Il en attrape un, et retourne s'installer dans le canapé. Il le tend à Caleb en souriant : Cooking Basics for Dummies. « C'est toi qui me l'avais offert à l'époque ! T'étais beaucoup trop gentil pour me dire que j'étais nul, je crois. » Caleb avait demandé à Alex de lui faire passer ce livre à l'époque, suite à un dîner préparé par Lucas. Il se souvient qu'à l'époque, il ne savait pas cuisiner grand chose, et que Caleb l'avait gentiment conseillé sur sa façon de faire, notamment pour qu'ils puissent avoir quelque chose de mangeable à table. « Si j'avais su que tu deviendrais un chef étoilé, j'aurais demandé une dédicace. », dit-il, un mince sourire aux lèvres.

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La réponse de Caleb aux excuses de Lucas le surprend légèrement. Il ressent une pointe de colère dans sa voix. Il le regarde tirer sa cigarette électronique, puis le suit dans le salon, sans un mot. Il ne sait pas trop quoi dire. Heureusement pour lui, Caleb reprend la parole, pour défendre Alexandra cette fois-ci. Lucas se contente d’un simple sourire, assez mal à l’aise d’avoir un discussion au sujet de sa cousine avec son mari. Certes, ils avaient pu ouvrir un peu leur coeur la dernière fois, néanmoins, il y avait encore tout un tas de choses à régler entre eux. Il décide alors de changer de sujet et de lui poser des questions sur son restaurant. Un énorme sourire illumine le visage du jeune chef, lorsqu’il parle de son métier. Lucas sourit par mimétisme, pensant à son travail et le bonheur que cela procure que de vivre de quelque chose que l’on aime. « J’y passerai avec plaisir. Y a un menu végétarien ? », demande-t-il.
Lorsque Lucas lui tend le livre que Caleb lui avait offert des années plus tôt, il le voit sourire. Évidemment, c’était sa façon très diplomate et subtile de l’époque de lui dire qu’il ne savait pas cuisiner. Et pour cause, Lucas avait vécu la majeure partie de sa vie dans une grande maison, entouré de domestiques et de nounous. On ne lui avait jamais appris à cuisiner. Il savait à peine faire cuire des pâtes, à l’époque où il a commencé à vivre seul. Le livre que lui avait offert Caleb l’avait en fait énormément aidé. Plus que ça même, il s’était découvert une vraie passion pour la cuisine, et avait petit à petit rempli sa bibliothèque de livres de recettes. Il regardait toutes les émissions culinaires, écoutait tous les podcasts. Bien sûr, il était loin d’avoir le niveau du jeune chef en face de lui. Lucas rit légèrement lorsque Caleb lui propose de lui montrer un jour comment il cuisine aujourd’hui. « C’est terrible, parce que je me dis qu’il y a quelques années, je ne savais presque rien cuisiner, et j’ai proposé de te faire à manger sans pression. Alors qu’aujourd’hui, ça me ferait stresser. », dit-il en souriant. « Tu sais que tu as ouvert une porte en m’offrant ce livre ? », lui fait-il remarquer. « Vraiment. J’ai appris à cuisiner et à aimer ça. Alex t’a dit que j’étais parti plusieurs fois en missions humanitaires ? Je suis allé en Asie, en Europe de l’Est, en Afrique, en Amérique du Sud… J’ai appris plein de nouvelles recettes, grâce à ça, au contact des locaux. J’ai tout noté dans un cahier. Je pourrai te le prêter si tu veux ! », lui propose-t-il en souriant. Lucas reprend une gorgée de thé, après un léger silence. « Enfin, je suis vraiment content que ton restaurant marche bien. Tu le mérites, tu as beaucoup travaillé pour ça. J’ai une amie qui vient souvent manger à l’Interlude d’ailleurs, elle s’appelle Greta. Une petite blonde qui écrit des bouquins. Tu l'as peut-être déjà croisée. », dit-il pour faire la conversation.

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Lorsque Caleb lui demande pourquoi il stresserait s’il devait cuisiner pour lui, la réponse lui semble évidente. Il rit avant de répondre : « Bah maintenant t’es un vrai chef ! Et moi je suis l’équivalent d’un jeune commis - bon, promis, je me suis tellement amélioré par rapport à la dernière fois. Mais maintenant que j’ai un peu les bases, les techniques, et tout ça, je me rends compte des erreurs qu’il est possible de faire en cuisine. Et comme c’est un peu toi qui m’a plongé dedans, je sais pas, je pense que j’aurai envie de vraiment bien faire si je devais te cuisiner quelque chose. ». Lucas lui explique ensuite en quoi Caleb a vraiment été une sorte de déclencheur pour sa passion pour la cuisine. Bien évidemment, il reste un total amateur et cuisine uniquement pour son plaisir. Il lui raconte ensuite ses voyages, le carnet de recettes qui l’a suivi à chacun de ses déplacements. Il voit un sourire illuminer le visage de Caleb. Il lui raconte à son tour ses expériences en Italie et à Paris. « C’est clair que ça doit être quelque chose. Surtout Paris, qui est une des villes incontournables lorsqu’il s’agit de cuisine. Est-ce que c’est vrai que la gastronomie française est l’une des meilleures du monde ? », lui demande-t-il. Il n’y était jamais allé, mais c’était certainement un voyage qu’il aimerait bien faire, plus tard. Lucas le félicite alors à nouveau pour le succès de l’Interlude, et lui parle de Greta. Mais lorsque Caleb lui dit qu’il la connait, le jeune pompier fronce les sourcils. Le nom de famille de la Greta dont il parle n’est pas celui de la Greta qu’il connaît. Il tique, et ne peut s’empêcher de lui demander de répéter. « Greta comment tu dis ? ». Il se sent un peu idiot de poser la question, car c’est bien lui qui lui a parlé de Greta quelques instants plus tôt. Il a certainement mal entendu, ou Caleb doit parler d’une autre personne. Mais tout de même, une blonde qui s’appelle Greta, auteure, qui fréquente souvent l’Interlude, il ne doit pas y en avoir beaucoup à Brisbane… Mais le jeune chef le sort de ses pensées avec une question bien inattendue. Lucas hausse les sourcils, surpris. Là encore, il pense ne pas avoir bien entendu. « Attends, quoi ? », demande-t-il. « Je suis désolé, je dois être un peu sourd ou idiot, tu viens de me demander si je veux venir travailler dans ton restaurant ? ». Lucas est tout à fait perplexe face à cette proposition. Il n’avait aucune formation, une jambe pas encore en très bon état de marche. La cuisine, c’était vraiment quelque chose qu’il aimait beaucoup, mais de là à en faire son métier… Il y a certainement un fossé qu’il n’est pas prêt à franchir. D’autant qu’il était encore pompier aux dernières nouvelles, et pas cuisinier ! Enfin, pompier… peut-être qu’il ne le sera plus jamais. Mais tant que les médecins ne s’étaient pas prononcés de façon ferme là-dessus, il gardait secrètement l’espoir de pouvoir un jour porter à nouveau l’uniforme. « Je… Je sais pas. », finit par répondre Lucas, voyant que la proposition de Caleb était bien sérieuse. « J’ai aucune formation, tu le sais très bien. Les livres ne suffisent pas. Et puis, je peux pas quitter la caserne, mes gars auront besoin de moi quand je serai de nouveau sur pied… », dit-il, en passant une main nerveuse dans ses cheveux. Encore une fois, il se voile la face, incapable d’accepter ce que son corps essaie désespérément de lui faire comprendre depuis plusieurs semaines. Mais peut-être que cette proposition faite par Caleb et un peu de temps suffiront à planter une graine dans son esprit…

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Lucas se sent un peu perturbé. A la fois parce qu'il a le sentiment que Caleb ne s'est pas trompé de Greta et que cela signifie que la jeune blonde lui a certainement caché pas mal de choses, mais aussi par la proposition que vient de lui faire le jeune chef. Être cuisinier n'avait jamais fait partie de ses projets, que ce soit avant ou maintenant. Lucas explique à Caleb toutes les raisons pour lesquelles ça ne peut pas être une bonne idée. Et pourtant, il insiste, argumentant à son tour qu'il le formera. Il ne le force pas et l'invite à y réfléchir. D'un côté, il a l'impression que tout est déjà réfléchi. Mais de l'autre, tout est tellement flou dans sa vie. Il se dit qu'effectivement, il pourrait s'accorder le temps de la réflexion. Il a rendez-vous avez Sofia, sa kiné, la semaine prochaine, cela devrait l'aider aussi à y voir plus clair, lui donner un horizon de temps, notamment sur sa reprise du travail. « Je... je vais y réfléchir. », répond Lucas. Un léger silence s'installe, brisé par le bruit de son téléphone qui vibre. Il s'en saisit, et les pixels sur l'écran principal forment le nom de Greta. La jeune femme lui propose d'aller boire un verre. Le jeune pompier fronce légèrement les sourcils, toujours un peu perturbé. Il soupire et repose son téléphone. Avant de la revoir, il doit mener son enquête de son côté, afin de savoir si tout ceci est un simple malentendu ou bien un réel mensonge. Il a soudain une très forte envie de solitude et de calme pour réfléchir à tout cela. « Désolé Caleb, je suis un peu fatigué... J'ai besoin de me reposer, un peu. », dit Lucas, un peu gêné. Il n'aimait pas mettre les gens à la porte, mais il sait que Caleb comprendrait. « Merci beaucoup d'être passé, en tout cas. Et pour la proposition. Je te promets d'y réfléchir. », termine-t-il, avec un petit sourire. Caleb lui adresse un sourire entendu, avant de se lever et de se diriger vers la porte de son appartement. Lucas le raccompagne, et les deux hommes se saluent, avant que la porte ne se referme derrière le jeune chef.

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@Caleb Anderson  je pense que c'est bien de clôturer ici, non ?