Awkward Situation @Mila Salvatori Spring Hill - Fire Station - 15 JANVIER 2024

Depuis le début de l’année, une jeune femme est arrivée à la caserne. En soit, rien qui ne puisse déranger le capitaine. C’est un homme ouvert, qui n’a aucun aprioris et pas misogyne pour un sou. Pourtant, son arrivée a le don d’irriter Joaquin. On lui a imposé une assistante de direction. C’est une volonté de la ville, ils ont voulu embaucher des assistant.es dans les casernes qui n’en possédaient pas déjà. Encore une fois, sur le principe, c’est plutôt une bonne chose, ça veut dire que le pompier pourra se reposer un peu plus car il peut déléguer certaines tâches. Ce n’est pas comme si Joaquin en faisait déjà trop… Mais pour le coup, il a pris ça comme une sorte de punition. L’impression qu’on lui renvoie à la figure qu’il ne fait pas assez bien son travail de Capitaine. Sûrement que le pompier est un peu à fleur de peau, il a appris une nouvelle qu’il a beaucoup de mal à digérer et dont il n’a parlé à personne, même pas à sa hiérarchie…

Suite à la tempête de fin Novembre, début Décembre, Joaquin a consulté un médecin. Il faut dire que le capitaine s’est tapé la plus belle quinte de toux de sa vie à ce moment-là, il a eu l’impression qu’il manquait d’air et a décidé de consulter après quelques semaines à repousser l’inévitable. Et puis le médecin lui a demandé de se rendre à l'hôpital pour effectuer un scanner. Il y a une tâche. Il doit faire une biopsie pour confirmer, mais jusqu’à présent il repousse, encore et encore. Parce que pour faire la biopsie, il devra s’absenter quelques jours et Joaquin ne prend jamais de congés… Faire une biopsie signifie qu’il devra l’annoncer à sa hiérarchie et qu’on pourrait le mettre au repos forcé… Non, c’est impossible pour lui. Il ne peut pas être malade, c’est une tâche, une simple tâche, voilà tout.

Alors voir Mila débarquer ça remue tout ça. Ça remue toutes ses incertitudes et ça l’enfonce dans son entêtement, il ne fera pas de biopsie. Mais pour le coup, Joaquin en devient désagréable avec la jeune femme qui n’a absolument rien fait d’autres que suivre l’affectation qu’on lui a donné.

- Bates, ça n’a rien à voir avec vos états de services, personne ne veut vous évincer. Voyez ça comme une épaule pour vous reposer ! Vous pourrez avoir un peu plus de temps libre… » Lui dit-on au bout du fil. Il est en communication avec son supérieur, c’est la première fois qu’il peut discuter avec lui de cette décision.

- Écoutez, j’ai besoin de personne pour m’occuper de cette Caserne ! Je suis Capitaine depuis sept ans maintenant et vous m’imposer quelqu’un ? Elle va faire quoi de plus ? Sauf votre respect, Monsieur, je n’ai pas besoin d’avoir quelqu’un dans les pattes… » Répond-t-il alors en faisant le tour de son bureau pour s’installer sur sa chaise. Il se stop net dans son geste lorsqu’il croise le regard de Mila. « Je vous rappelle Monsieur, bonne journée. » Dit Joaquin en raccrochant. Il sait qu’elle a entendu sa dernière phrase. « Mademoiselle Salvatori... » Commence-t-il. Il ne sait même pas comment s'adresser à elle. Madame ? Mademoiselle ? Salvatori ? Mila ? Non, non, non cette situation le dérange beaucoup trop.

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Ca y est, la page du Walker Group était définitivement tournée pour Mila. L’italienne avait remis sa démission à Channing en fin d’année puis s’était envolée pour Sorrento pour passer Noël avec sa famille -et en l’absence de sa sœur, ce qui avait accentué la bonne humeur de la brunette. Ensuite, Mila avait rejoint Nicholas à Londres pour assister à plusieurs de ses concerts et, à la demande de l’équipe de communication du chanteur, s’afficher en public avec ce dernier. C’était le sourire aux lèvres qu’elle était revenue à Brisbane et pleine d’optimisme qu’elle avait commencé son nouveau job dans une des casernes de pompiers de la ville. Avant de quitter le Walker Group, elle s’était assurée d’avoir signé un nouveau contrat. Après tout, elle devait faire face à des charges importantes et était toujours criblée de dettes. Alors elle avait postulé dans de nombreuses sociétés, envoyant son CV à tour de bras, espérant pouvoir occuper un poste similaire au sien dans une autre entreprise. Mais son absence de diplôme était visiblement un frein pour de potentiels employeurs qui, pour certains, ne cherchaient même pas à recruter. Finalement, Mila était tombée sur une offre d’emploi de la ville de Brisbane, qui cherchait à doter toutes ses casernes d’assistantes de direction. L’italienne avait un instant hésité à postuler, n’y connaissant rien en feux, secourisme, ou même en gestion d’une caserne. Mais l’offre était trop belle pour y résister et, tout comme son poste au WG, elle apprendrait bien sur le tas. Après tout, c’était le même métier qu’elle avait exercé pendant plusieurs années aux côtés de Channing, et son expérience ne pourrait que l’aider. La ville avait en effet valorisé sa pratique et Mila avait été recrutée dans une des casernes. Pourtant, depuis qu’elle avait mis les pieds, elle ne pouvait que ressentir la réticence du capitaine. Alors que la jeune femme était censée l’épauler, être une aide au quotidien, elle se heurtait sans cesse à un mur. Certes, il avait eu l’habitude de tout faire lui-même, mais ne pouvait-il pas désormais apprendre à déléguer ? Bien décidée à ne pas abandonner, Mila multipliait les efforts. Et ce matin, elle allait revoir l’agenda de la semaine avec Joaquin, comme elle le faisait habituellement avec Channing. Cet exercice permettait d’éviter toute surprise et de s’assurer que le chef était prêt pour toutes les échéances et réunions à venir. C’est avec deux tasses de café dans les mains et l’agenda coincé sous le bras que Mila frappa doucement à la porte du bureau du capitaine avant d’entrer. Il était en pleine conversation téléphonique mais, à l’époque, Channing ne l’avait jamais renvoyé pour cette raison. Après tout, le job de Mila était d’être au courant de tout et de tout prévoir. La brunette avança donc dans la pièce, s’apprêtant à poser les tasses sur le bureau de Joaquin.

« Ecoutez, j’ai besoin de personne pour m’occuper de cette Caserne ! Je suis Capitaine depuis sept ans maintenant et vous m’imposer quelqu’un ? Elle va faire quoi de plus ? Sauf votre respect, Monsieur, je n’ai pas besoin d’avoir quelqu’un dans les pattes… »

Le pompier se retourna finalement et aperçut Mila dans la pièce. La mâchoire serrée, les tasses toujours dans les mains et le cahier coincé sous son bras, elle le fusillait du regard.

« Je vous rappelle Monsieur, bonne journée. »

Il raccrocha, et la brunette attendit qu’il prenne la parole, espérant des excuses qui ne vinrent pas.

« Mademoiselle Salvatori… »

Desserrant la mâchoire, la jeune femme répondit d’un ton froid, avec son léger accent chantant.

« Mila, mon Capitaine … »

Puis, voulant poser les tasses sur le bureau, elle en renversa une, le café inondant une partie des documents qui étaient étalés ça et là.

« Cazzo ! »

Elle jura en italien et s’empressa d’attraper des mouchoirs pour tout éponger.

« Désolée … »

Lorsque les dégâts furent maîtrisés, à part les feuilles jaunies et gondolées par le café, Mila releva son regard bleuté vers Bates. Elle se mit à parler, rapidement, comme si elle ne souhaitait pas être interrompue.

« Je suis peut-être maladroite, et je n’y connais peut-être rien en gestion d’une caserne de pompiers, mais je suis une excellente assistante de direction, et j’apprends vite ! Alors pourquoi vous plaindre au chef ? Vous voulez me faire virer, Capitaine ? »

Elle avait besoin de cet emploi, et n’était de toute façon pas du genre à baisser les bras aussi facilement.

Awkward Situation @Mila Salvatori Spring Hill - Fire Station - 15 JANVIER 2024

Il se tourne et tombe nez-à-nez avec la jeune femme dont il parle au téléphone. Il se sent bête, vraiment très bête. Le capitaine raccroche et s’adresse à elle directement, s’apprêtant à s’excuser pour ce qu’elle vient d’entendre, mais la demoiselle l’interrompt presque aussitôt.

- Mila, mon Capitaine … » Dit-elle, les mâchoires serrées. Il peut comprendre, il n’apprécierait pas entendre quelqu’un parler de lui ainsi. Le soucis c’est qu’il ne parlait pas vraiment de Mila en tant que telle, que ce soit elle ou une autre, il ne voulait de personne. La brune pose les tasses sur le bureau et en renverse l’une d’elle sur les documents qui se trouvaient étalés sur le bureau de Joaquin. « Cazzo ! » Jure-t-elle dans sa langue natale. Il imite la brune qui attrape des mouchoirs pour éponger et tente de récupérer ce qui n’a pas été touché pour limiter les dégâts. Les sourcils du capitaines sont froncés, l’agacement est lisible sur son visage, non pas à cause de Mila, mais à cause de toute cette situation. « Désolée … » Dit-elle alors avant d’enchaîner le plus rapidement du monde : « Je suis peut-être maladroite, et je n’y connais peut-être rien en gestion d’une caserne de pompiers, mais je suis une excellente assistante de direction, et j’apprends vite ! Alors pourquoi vous plaindre au chef ? Vous voulez me faire virer, Capitaine ? » Le brun se passe la main sur le visage et soupire avant de venir poser ses mains sur ses hanches.

- Je ne cherche pas à vous faire virer Mad… » Commence-t-il avant de se reprendre. « Mila. » Le brun vient gratter son menton, pensif. Il cherche comment s’expliquer. Le mieux étant de seulement évoquer les faits tels qu’ils sont. « Je m’occupe de cette caserne depuis un bout de temps maintenant et … » Il penche sa tête sur le côté, la regarde. « C’est pas contre vous personnellement, je m’occupais très bien de ma caserne pourquoi ajouter quelqu’un ? » C’est son ego qui parle. Très certainement et il s’en rend compte pendant qu’il explique à la brune pourquoi il tenait ces propos au téléphone quelques instants plus tôt. Le capitaine croise les bras sur son torse. « Je doute pas de vos compétences, ils m’ont fait lire votre cv et vous avez de l’expérience, c’est indéniable… » Il soupire une seconde fois. « Est-ce que vous imaginez ce que ça fait de se voir assigner quelqu’un du jour au lendemain ? C’est… » Il se mord la langue avant d’avouer. « Vexant... » Il décroise ses bras, se tourne vers son fauteuil et s’y assoit.

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Mila n’avait peut-être aucun diplôme, elle n’avait peut-être validé aucune formation, mais elle était douée pour faire son job. Elle avait travaillé plusieurs années pour le Walker Group, avait appris sur le tas, et s’était améliorée au fil des jours. Sa détermination et sa volonté y avaient été pour beaucoup dans les progrès qu’elle avait réalisés petit à petit. Elle avait adoré son job au sein de la société de Channing mais, parce qu’elle avait fini par tomber éperdument amoureuse de son patron, et que ses sentiments ne seraient jamais réciproques, elle avait dû quitter son boulot. Cela lui avait fendu le cœur, de quitter non seulement le Walker, mais également l’entreprise. Alors elle en avait beaucoup attendu de ce nouveau poste au sein d’une des casernes de pompier de la ville. Elle comptait sur un nouveau départ, dans un environnement qu’elle ne connaissait pas du tout, mais pour un job qu’elle maîtrisait parfaitement. Et pourtant, depuis qu’elle était arrivée, elle se heurtait à l’hostilité du capitaine. Ce matin ne fut qu’une preuve de plus de l’animosité de Bates à son égard, alors qu’elle venait de surprendre le capitaine au téléphone, visiblement avec la hiérarchie, s’opposant à l’arrivée de l’italienne. N’ayant pas la langue dans sa poche, la jeune femme n’hésite pas longtemps avant de demander clairement à son chef les griefs qu’il aurait à son égard.

« Je ne cherche pas à vous faire virer Mad… Mila. »

Haussant un sourcil dubitatif, l’italienne dévisage son chef, peu convaincue.

« Je m’occupe de cette caserne depuis un bout de temps maintenant et … c’est pas contre vous personnellement, je m’occupais très bien de ma caserne pourquoi ajouter quelqu’un ? »

Cette fois-ci les sourcils de la brunette se froncent, alors qu’elle semble enfin saisir le problème. Le capitaine semble avoir l’impression que le recrutement de Mila est une punition. Mais la brune n’a pas été engagée parce qu’il faisait mal son boulot !

« Je doute pas de vos compétences, ils m’ont fait lire votre cv et vous avez de l’expérience, c’est indéniable… Est-ce que vous imaginez ce que ça fait de se voir assigner quelqu’un du jour au lendemain ? C’est … Vexant. »

C’est au tour de Mila de laisser échapper un soupire et, sans y avoir été invitée, elle s’installe dans l’un des deux sièges qui font face au bureau de Bates. Croisant les jambes, elle montre sa main pour commencer à énumérer sur ses doigts.

« De un, ce n’est pas moi qui aie décidé de recruter quelqu’un. Si vous devez vous en prendre à quelqu’un, voyez ça avec vos supérieurs, mais ne passez pas vos nerfs sur moi. »

Elle montre son index, son ton étant légèrement monté.

« De deux, la ville a décidé de recruter des assistantes de direction pour toutes les casernes qui n’en avaient pas encore ! Donc ce n’est pas une décision qui vous concerne personnellement, vous ou votre caserne. »

Elle continue à énumérer sur ses doigts, baissant la voix.

« De trois, c’est un cadeau ! C’est pour vous aider, vous décharger, et pas pour critiquer votre manière de gérer jusqu’à maintenant … Alors rangez votre insécurité et laissez-moi ma chance ! »

Elle n’y allait pas avec le dos de la cuillère, et était particulièrement directe, même avec son chef. C’était son côté italien, le sang chaud, qui bouillonnait rapidement quand elle était en colère. S’emparant de l’agenda qu’elle feuillette un instant, la brune plonge finalement son regard bleuté dans celui de Bates.

« Hé bien, Capitaine, on peut regarder le planning de la semaine ? »

Elle lui laisse une chance de tourner la page, s’il en est d’accord. De son côté, elle a dit tout ce qu’elle avait à dire.

Awkward Situation @Mila Salvatori Spring Hill - Fire Station - 15 JANVIER 2024

La brune n’a pas l’air très convaincue lorsque le capitaine lui explique qu’il ne cherche pas à la faire virer. Il essaie de lui expliquer les choses le plus clairement possible. C’est compliqué pour lui de s’essayer à cet exercice. Avouer qu’il en prend un coup dans son ego, c’est pas simple. Pourtant, Joaquin n’est pas du genre égocentrique, mais sa caserne c’est son petit cocon. Les pompiers sont des membres de sa famille par extension. Lui imposer quelqu’un c’est comme si on imposait une personne pour gérer sa propre vie… Elle finit par soupirer tandis que Joaquin s'assoit dans son fauteuil après lui avoir dit qu’il trouvait cela vexant. Elle s’installe face à lui.

- De un, ce n’est pas moi qui ai décidé de recruter quelqu’un. Si vous devez vous en prendre à quelqu’un, voyez ça avec vos supérieurs, mais ne passez pas vos nerfs sur moi. » Sur ça elle n’a pas tort, il ne l’a pas joué fine pour le coup, le chilien. « De deux, la ville a décidé de recruter des assistantes de direction pour toutes les casernes qui n’en avaient pas encore ! Donc ce n’est pas une décision qui vous concerne personnellement, vous ou votre caserne. » Elle est courroucée, ça s’entend à son ton qui monte légèrement avant de redescendre. « De trois, c’est un cadeau ! C’est pour vous aider, vous décharger, et pas pour critiquer votre manière de gérer jusqu’à maintenant … Alors rangez votre insécurité et laissez-moi ma chance ! » Il sait qu’elle a raison, au fond. Et il se sent bête d’avoir réagi comme ça, mais il a des défauts et malheureusement, sur ce coup il s’est laissé happer par ceux-ci. Il s’est enfoncé dans son siège, les bras croisés à nouveau, le visage fermé comme un enfant qui se fait réprimandé. Il la regarde du coin de l’oeil récupérer l’agenda et le feuilleter. « Hé bien, Capitaine, on peut regarder le planning de la semaine ? »

- On peut. » Répond-t-il. « Écoutez Mila… » Dit-il. Joaquin décroise les bras et vient les poser sur son bureau, avançant son buste sur celui-ci. « … Je suis désolé de vous avoir… » Il cherche ses mots parce que ceux qui viennent en premier ne sont pas les bons. Il ne lui a pas JUSTE laissé croire qu’elle n’était pas la bienvenue, il le lui a fait ressentir et même si ce n’était pas son intention première, il sait que ça a du blesser la jeune femme et que ce n’était pas une bonne chose à faire. « …traiter ainsi. » Finit-il par dire. « C’est pas à vous de payer pour mon mécontentement concernant cette décision, comme vous le dîtes si bien : toutes les casernes se sont vu attribuer des assistant.es de direction. » Merci les instances supérieures… « Je suis pompier depuis plus de trente ans et j’occupe le poste de capitaine depuis quelques années maintenant. Voir mes habitudes bousculées du jour au lendemain, vous comprendrez que c’est pas facile à avaler… » Il essaie de lui faire voir les choses de son point de vue à lui, se dit qu’elle comprendra peut-être plus facilement qu’il ait été aussi réfractaire. « Ça justifie pas ce que j’ai pu vous faire subir. » Il se redresse alors, pose sa main sur son torse. « Je suis désolé. » Dit-il, sincère. « Va me falloir un peu de temps pour que je puisse m’habituer à tout ça, j’suis vieux et les habitudes ont la vie dure. » Rajoute-t-il sur une note un peu plus légère.

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