the end of everything

Les yeux clos, un vieux short et un débardeur tout ce qu'il a de plus ordinaire sur le dos, l'héritier somnole à moitié sous les rayons du soleil qui réchauffent sa peau. Installé en terasse sur un transat matelassé, sa tasse de café fume encore alors que sa main l'entoure distraitement sans avoir besoin de la tenir, cette dernière posée sur l'accoudoir. Il est dix heures passé et Bayside est terriblement calme à cette heure de la journée, surtout un dimanche. Les mouettes ne connaissent pas de repos, les vagues qui viennent lécher la plage en contre-bas non plus, mais ce sont les seuls sons qui viennent perturber la tranquillité du quartier. ou qui y contribuent, selon les points de vue. L'héritier s'est réveillé tôt, rattrapé par ses habitudes, et en a par conséquent profité pour travailler un peu depuis son bureau en laissant le luxe à Mila de paresser dans son lit. L'italienne qu'il a invité sous son toit le partage depuis quelques jours, et s'il a toujours connu Mila comme étant une femme trépignante et rayonnante, il est toutefois forcé de constater que la perte de son père fait naître chez elle un chagrin trop grand pour qu'elle le camoufle. Son sourire n'est plus que l'ombre de lui-même, et Channing ne la connait pas assez personnellement pour pouvoir lui apporter un réconfort autre que celui de sa présence. Il se reconnaît peut-être un peu dans la forteresse qu'elle a érigé autour d'elle, lui-même en ayant forgé une au départ de Richard. Il se reconnait dans le vide de son regard malgré sa prétention d'aller, se reconnait dans sa façon de s'isoler pour se protéger de la pitié d'autrui. Aucun deuil n'est comparable et pourtant, il revoit quelques bribes de son chagrin lorsqu'il regarde dans les yeux bleus de son assistante.

Il est prêt à se rendormir, probablement trop bien installé pour profiter consciemment encore une minute de plus de ce moment de simplicité, au moment où le bruit de sa porte coulissante lui fait tendre l'oreille. Il n'ouvre pas les yeux tout de suite, reconnait au bruit de sa démarche la demoiselle qui vient s'asseoir dans un fauteuil à côté du sien puis inspire posément sans se redresser pour autant. Il force ses pensées à s'éclaircir afin de refouler le sommeil, puis tourne la tête vers la brune avant d'entrouvrir un oeil en cachant son visage du soleil avec le revers de sa main. « Bonjour. » souffle t'il d'une voix brumeuse, avant de se redresser un peu et d'entreprendre de s'étirer. Ce n'est pas une mauvaise chose que Mila l'interrompe dans ses songes, et cela lui évite ainsi de voir sa journée toucher à sa fin sans même l'avoir vu passer. Bronzer et somnoler ne sont pas les choses les plus productives qu'il puisse faire un dimanche, même si cela le tente bien plus qu'il ne veut l'admettre. Pour l'heure, Channing s'assoit mollement, se passe une main sur le visage puis prend une gorgée de café avant de se reporter sur l'horizon. Le silence qui s'installe est léger et confortable, autant qu'il puisse l'être du moins, et la brune est la première à le briser à nouveau. « J’aurais clairement pu y prendre goût. » Il fronce un peu les sourcils, pose sur elle son regard avant de suivre le sien. Elle admire la vue, désigne d'un geste de la main ce qui les entoure : la villa, la nature avoisinante, la plage et le calme du moment. Ses lèvres s'étirent alors que lui l'a pris au fil des mois, apprenant à cohabiter avec les oiseaux de plage plus ou moins facilement tant que ces derniers ne jacassent pas devant la baie vitrée de sa chambre. Il s'est pris d'affection pour la baie, et même si Spring Hill et sa frénésie lui traversent l'esprit de temps à autre, le centre-ville ne lui manque pas vraiment. « Si je n’étais pas ici pour … Si j’étais là pour des vacances, j’aurais clairement pu y prendre goût. » Son sourire se plisse doucement, ses yeux noisettes retombant sur son café alors qu'il sent les prunelles de l'italienne se poser sur lui. « Je regrette la vie qu’on avait il y a quelques semaines. J’aimerais revenir en arrière … A Paris, par exemple. » Bien sûr qu'elle la regrette. et si leur voyage avait été une superbe expérience, il comprend naturellement que ce n'est pas l'avion et le tourisme qui lui manquent le plus mais l'état d'esprit dans lequel elle était à la période. Sa légèreté, son sourire et son insouciance sont les choses auxquelles elle pense en mentionnant le désir de retourner dans le passé. Il s'apprête toutefois à acquiescer, au moment où ses doigts se posent sur la peau nue de sa cuisse et y tracent un itinéraire invisible. « J’aimerais revivre cette insouciance, les nuits qu’on a passées ensemble, sans prise de tête, sans conséquences … » Il bat lentement des paupières, peiné par ses propos, redresse le regard au moment où ses caresses cessent. Au moment où sa main s'arrête et où ses lèvres se posent sur les siennes, achevant pour de bon de réveiller l'héritier jusque lors resté relativement silencieux. Il fronce doucement les sourcils, se recule sans rendre son baiser à l'italienne, et pose sur elle un regard sage alors qu'il secoue légèrement la tête de gauche à droite. « On ne peut pas, Mila... et ce n'est pas la solution. » Il n'ose pas la repousser davantage, ne veut pas qu'elle prenne son geste trop à coeur, mais tient pour autant à lui faire comprendre qu'ils ne peuvent retourner à Paris. Ni amener à Brisbane ce qu'ils y ont vécu. Il pose sa main sur la sienne, adoptant un air compatissant sans pour autant la prendre en pitié, puis esquisse un sourire. « J'ai apprécié Paris, sincèrement. Mais on ne peut pas continuer, je ne peux pas continuer. Plus maintenant, parce- » mais il s'interrompt, sursaute un tantinet en entendant du bruit en provenance de l'intérieur, puis tourne la tête vers le salon.

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Le bruit qui résonne à l'intérieur de la villa l'interrompt dans sa phrase, le coupe dans son élan alors qu'il entreprend d'expliquer à Mila que ce qui c'est passé à Paris doit y rester. Il n'est plus dans l'état d'esprit de leur voyage d'affaires, s'est expliqué avec Gabrielle à son retour d'Europe, et ne tient depuis plus à s'égarer dans les bras ou draps d'autres femmes. et l'italienne, aussi jolie soit-elle, ne fait pas exception. Il ne cherche pas à la blesser, comprend qu'elle soit perdue et tente de se sentir mieux d'une façon ou d'une autre, mais Channing ne peut lui apporter le réconfort qu'elle recherche. Uniquement sa présence, une oreille attentive et quelques mots si elle souhaite les entendre. et il veut le lui dire, continuer à paresser au soleil en lui expliquant posément les choses, mais cette assiette qui se heurte à son plan de travail les fait se retourner tous les deux. et lorsque ses yeux noisettes croisent ceux sombres de la californienne, il a l'impression que le temps s'arrête de tourner. Elle se tient dans son salon, a sans nul doute entendu leur conversation et surpris le baiser, et la sueur froide qui glisse le long de son dos achève de le ramener à la réalité. « Gabrielle... » souffle t'il en se levant, accordant un regard à la dérobée à son assistante avant de franchir la baie vitrée. Pourquoi fallait-il que leur timing soit si mauvais ? Il a l'impression de revoir se jouer sous ses yeux cette scène où, pensant emmener le petit déjeuner à son meilleur ami, il était tombé sur ce dernier et l'américaine dans le même lit. Il n'avait certes pas préparé des pancakes ce matin là, mais s'était senti trahi de la même façon en surprenant Caelan blottit contre la brune. et voilà que l'avocate était à sa place, à l'exception qu'elle venait d'assister à un rapprochement plus explicite que celui auquel lui avait eu le droit en août dernier, et avant que le moindre mot ne s'échappe de ses lèvres l'héritier comprend que la conversation va être difficile. « Ce n'est pas ce que tu crois. » « C’est très gentil de nous avoir amené le petit-déjeuner. J’en avais franchement besoin, après une nuit si agitée. » Sa bouche reste légèrement entrouverte aux paroles de son assistante, et il tourne lentement la tête vers elle. Pourquoi ? Son coeur s'accélère un peu alors que Mila, sans qu'il ne comprenne pourquoi, l'enfonce sans une once d'hésitation. La déception est limpide au travers de son regard, ses sourcils se froncent brièvement et il ferme lentement les paupières en portant une main sur son visage. « Il ne fallait pas, c’est adorable. » La garce. Il ne peut s'empêcher de le penser alors que sa main glisse sous son menton, son pouce trainant encore sur ses lèvres alors qu'il prend conscience que ses paroles n'auront pas la moindre importance aux oreilles de l'avocate. Il suit des yeux les mouvements de l'italienne, la regarde se saisir d'un pancake - qui, étrangement, à l'air tout à fait délicieux, tandis que lui ne bouge plus d'un millimètre. « Hum, non, vraiment, il ne fallait pas. » « Mila ça suffit. » grogne t'il d'une voix qui s'envenime alors qu'elle ne lui laisse pas le choix. L'italienne n'a pas idée du bourbier dans lequel elle le plonge, et si Gabrielle n'était qu'une histoire d'un soir l'héritier s'en moquerait. Mais ce n'est pas le cas, cela ne l'a même jamais été, et il est blessé que son assistante profite de l'occasion pour lui faire du tord alors qu'il s'est toujours montré indulgent, compatissant et généreux à son égard. « Je ne voulais surtout pas vous interrompre … et je ne pensais pas que tu étais en charmante compagnie, autrement, je me serai abstenue de venir. » Il se reporte sur elle, sa main retombant le long de son corps alors qu'il soupire au moment où elle entreprend de retourner vers la porte d'entrée. « Gaby, s'il te plaît... » lâche t'il avant de partir à sa suite, l'arrêtant une fois dehors en lui attrapant le bras. « Gabrielle, attends ! » Elle se dégage de sa prise, sans surprise, et son regard désolé se plante dans le sien. Oh, il aurait dû s'endormir sur son bain de soleil ou ne pas se lever ce matin, cela aurait été plus paisible. « Ce n'est pas ce que tu crois.. Il ne s'est rien passé, pas récemment. » C'est délicat, parce qu'il y a effectivement eu rapprochement entre eux. Ils ont déjà couché ensemble, à plusieurs reprises, et cela ne fait rien pour défendre sa cause. Mais il ne peut pas lui mentir, ne veut pas, et ses lèvres se pincent nerveusement alors qu'il garde sa main en suspens dans l'air pour la dissuader de lui filer entre les doigts. « Oui, on a déjà couché ensemble par le passé. Mais pas cette nuit, ni celles d'avant. Je l'héberge quelques jours suite au décès de son père, ce n'est pas... Rien d'autre. » Il est désolé, il l'est sincèrement. « Ne me tourne pas le dos, s'il te plaît. Je sais que c'est bizarre mais... » Fais moi confiance, je t'en prie.
   

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« Lâches-moi, Walker » Son visage tombe. Ses doigts quittent sa peau et l'héritier laisse sa main en suspens dans l'air, plantant ses yeux dans les siens. Elle n'a pas le droit de le regarder ainsi, de lui cracher son nom au visage d'un air dédaigneux et de lui parler de la même façon que l'année dernière. Elle n'en a pas le droit, pas après ce qu'ils ont vécu, pas après la façon dont ils ont renoué. Ils ont repartagé des moments forts, ont revoyagé ensemble, se sont réaccordés leur confiance, ont repassé des nuits entières plongées dans l'obscurité à se câliner et à murmurer à voix basse. Il lui a confié un double des clés de sa maison italienne, s'est réautorisé à la regarder quand elle lui tourne le dos, à se plaindre quand elle insiste pour le sortir du lit. Il a rebaissé ses murs en sa compagnie, et la brune se ferme brusquement à lui sans même chercher à comprendre. et c'est ce qui le blesse le plus, qu'elle ne lui laisse pas même une chance de s'expliquer et préfère sans détour le repousser. « Pas récemment ? » Son bras retombe mollement et sa mâchoire se contracte tristement. Il s'en veut de ne pas avoir repoussé Mila à temps, mais se demande si le résultat aurait été différent. Il se blâme, mais blâme encore davantage l'obstination de la californienne à vouloir tout avoir compris en une seconde. À vouloir avoir raison, le faire taire et tourner rapidement les talons sans doute pour ne plus jamais croiser sa route. Il lui en veut de parvenir à lui faire autant de mal en quelques mots. « Non, pas récemment... » se contente t'il de soupirer à voix basse, ses épaules s'affaissant alors que le combat - qui ne devrait pas en être un, est perdu d'avance. Elle croise ses bras sur sa poitrine et lui secoue mollement la tête de gauche à droite, cherchant à la décourager à s'élancer sur cette voie, lui-même l'étant alors qu'elle semble prête à en découdre. Prête à lui balancer les atrocités qui fusent dans son esprit, les mots qu'elle se meurt de lui jeter au visage, comme si ces derniers allaient la soulager. Est-ce le cas ? Se sentira-t-elle mieux après lui avoir fait part de sa façon de penser, lui avoir dis ce qu'elle pense de lui et à quel point sa personne le dégoûte ? Il n'y a pas si longtemps, Rhett la devançait et en réalité, le Walker avait toujours les propos de celui qu'il avait vingt ans durant considéré comme un ami en travers de la gorge. Mais venant de l'avocate, cela allait faire bien plus mal encore. « On ne se doit rien, de toute façon, n’est-ce pas ? » Elle a entre ses mains délicates une épée tranchante, une dont l'acier a été minutieusement chauffé et est encore rougi par la chaleur des braises. Elle a un pouvoir que peu ont sur lui, celui de le blesser bien plus profondément que la plupart des personnes qu'il fréquente n'auront jamais, et à la façon dont elle pointe cette épée sur son coeur, Gabrielle n'a pas l'intention de s'en priver.  « Quand bien même tu aurais couché avec elle cette nuit, ou les nuits précédentes, cela ne change rien à ce que nous sommes, n’est-ce pas ? » Il ne prononce pas le moindre mot, ses sourcils froncés d'un air peiné et les muscles de sa mâchoire toujours visibles sous sa peau. Elle se recule, échappe un rire et il déglutit difficilement. Sa fierté combat la douleur qu'elle lui inflige, et il semble tristement impassible. « Tout ça, j’ignore ce que c’est pour toi, Channing. Sûrement un jeu quand tu peux avoir tout ce que tu désires » Il détourne le regard, encaisse difficilement ces propos qu'elle lui adresse. Alors c'est ça. Le bourgeois, l'héritier friqué aux as, celui qui abuse de son pouvoir pour parvenir à ses fins sur les femmes qu'il choisit. Celui qui n'en a rien à foutre de rien, encore moins de ce que les autres peuvent penser de lui, tant qu'il réussit mieux que les autres. C'est probablement le type de personnage qu'il déteste le plus, entre autres, et la brune le lui en colle l'étiquette sans l'ombre d'une hésitation. Avec le même franc parler que celui que Mila a utilisé quelques minutes plus tôt pour sous entendre une nuit de plaisir entre eux, avec la même assurance que celle du Hartfield qui lui propose des mouchoirs lorsqu'il mentionne le décès de son père. « J’y ai cru, Walker » Elle se rapproche de lui, son regard revient trouver le sien et elle peut comprendre qu'il est blessé. Qu'il lui en veut de tenir de telles paroles, et qu'à mesure que le sang s'écoule de la plaie qu'elle vient de lui infliger, la colère s'immisce en lui. Trop souvent sollicitée ces derniers temps, trop souvent appelée à remonter à la surface pour le protéger de son entourage. « J’y ai cru à toute cette mascarade, celle de notre prétendue relation à LA. Tu sais tellement bien t’y prendre pour jouer le type bien sous tout rapport et respectable… » et elle continue. La pointe de l'épée ne quitte pas le logement de la blessure, s'y enfonce un peu davantage pour amplifier l'afflux de sang qui s'en échappe, et si son souffle se fait plus chaud sous la tension il est pour autant toujours parfaitement muet. « mais tu ne l’es aucunement. » Ses yeux noisettes lancent des éclairs alors qu'il les fait chuter sur sa personne durant quelques secondes, semblant juger celle qu'elle est, la toisant de ses plusieurs centimètres de plus. « Tu n’es pas digne de confiance » Puis remontent, lentement, jusqu'à retrouver les siens. et maintenant qu'elle semble avoir terminé, ses lèvres s'étirent dans un sourire tout ce qu'il y a de plus ironique. « Feel better now ? » murmure t'il, n'ayant pas besoin de le dire plus fort en vue de leur proximité. Il se recule d'un pas, hausse les épaules avant de lever ses bras de chaque côté de sa personne. et s'il s'en amuse, si son langage corporel semble s'adoucir et se faire rieur face à toute cette sérénade, il n'en est rien. « Voilà. Tu sais qui je suis, Gabrielle. Qu'est-ce que tu veux que je te dise de plus ? » Il ne veut pas prendre la peine de la contredire. De chercher à parer ce qu'elle vient d'affirmer, de lui prouver le contraire, de lui fournir des preuves de sa bonne foi. Si ce qu'elle vient de dire résume ce qu'elle pense de lui, alors elle a probablement raison. Elle le connait depuis assez longtemps pour se faire un avis objectif sur l'homme qu'il est, et Channing ne peut qu'être désolé de ne pas être meilleur. Mais son mieux ne suffit pas. Il relaisse à nouveau tomber ses bras, part à son tour d'un rire qui sonne faux. « Quoique je fasse, quoique je te dise, je resterais toujours un connard pas vrai ? Celui que j'ai toujours été. » Il est calme en le disant. Trop calme, aussi calme qu'il l'est le reste du temps. « Le méchant Walker qui t'a brisé le coeur en t'abandonnant à LA. Celui qui ne t'a fait aucune promesse mais qui, étrangement, l'a quand même brisée ? » Il se pince les lèvres sans se défaire d'un bref sourire, trop las pour y mettre plus de volonté. « Non, pardon. Ne prends pas la peine de me contredire, je sais que je ne t'ai jamais brisé le coeur. Tu es une femme trop forte et maligne pour laisser qui que ce soit y toucher. » Il marque une pause sans la quitter des yeux, recule à nouveau d'un pas. Il ne va pas la retenir, pas après ce qu'elle vient de dire. Qu'ils aillent tous se faire mettre, après tout. « Je ne sais pas quoi te dire, Gabrielle. Si tu veux partir, pars. Si tu veux écouter ce que j'ai à te dire, reste. Mais... tu ne m'écoutes plus depuis longtemps, j'ai l'impression. » car si tu m'écoutais un tout petit peu plus, nous n'en serions pas là.
   

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« A quoi bon t’écouter ? » et s'ils ne communiquent plus, à quoi bon rester ? La façon dont Gabrielle se braque contre lui le blesse, une fois de plus, et Channing cesse de l'écouter au moment où elle tient ce propos à son égard. Il s'agit de la base de toute relation, quel qu'elle soit, et si la californienne fait le choix de ne plus vouloir essayer de comprendre, alors l'héritier ne peut plus rien pour eux. Pour leur lien, pour la relation qu'ils essaient inlassablement de bâtir, pour tout ce qu'ils pourraient être mais ne seront jamais. À cet instant précis, il baisse les bras et secoue doucement la tête de gauche à droite dans un signe de résignation, reculant à nouveau d'un pas au moment où elle reprend la parole. « J’en ai assez de perdre mon temps à tes côtés. Tu vas encore me servir tes excuses toutes pensées, celles que tu as dû utiliser des millions de fois pour te racheter auprès d’autres et après ? » Il cesse de se battre et pourtant la brune persiste à l'attaquer, comme si avoir le denier mot était la dernière chose qui lui importait maintenant que plus rien ne pouvait être sauvé. et cela ne fait que salir l'image qu'il a d'elle, ruiner l'espoir qu'il nourrit d'être un jour en mesure de vivre une relation saine aux côtés de quelqu'un. De partager un toit et des sentiments, des moments et un avenir. Il est fatigué, et préfère la laisser continuer de cracher son venin plutôt que de la raisonner. Il n'en a plus envie. « Je ne te laisserai plus cette occasion, Channing… Tu ne m’as fait aucune promesse, tu as raison. Alors pourquoi ai-je été aussi stupide ? » Ils s'en sont faites, elle le sait et au fond lui aussi. Mais elles étaient silencieuses, échangées au travers de regards et de baisers, incapables de résonner à l'air libre. et se cacher derrière cette excuse aujourd'hui est la meilleure solution de repli qu'il ait trouvé pour ne pas montrer à quel point ce qu'elle pense de lui le touche, l'ayant déjà trop montré par le passé. « Comment ai-je pu être aussi stupide et tomber amoureuse de toi, hein Walker ?! » Il ne prenait pas à coeur ces paroles, mais celle-ci le heurte davantage que les autres et ses sourcils se froncent lentement tandis qu'elle se met à rire. Un rire faux et ironique, un qu'il ne lui a que rarement entendu, et qui le force à ne pas lui tourner le dos pour retourner à l'intérieur quand l'idée commençait à lui faire de l'oeil. Alors elle est vraiment tombée amoureuse de lui. Combien de fois a-t-il supplié la brune, d'un regard ou d'un sourire, combien de fois a-t-il espéré qu'elle se confie à lui sur ses sentiments ? Qu'elle lui demande de rester à ses côtés, qu'elle lui propose officiellement d'emménager avec lui dans sa villa ? Il en a perdu le compte tant la pensée devenait quotidienne à l'époque, et maintenant qu'elle la lui la balance au visage Channing ne parvient pas à réaliser ou à éprouver quoique ce soit. Fait-on à ce point du mal aux gens qu'on aime ? « Oh non, tu as raison, tu ne m’as absolument pas briser le cœur, et ça t’arrange de penser ça, de la sorte, tu n’as pas à t’en blâmer et tu as la conscience tranquille pour aller où bon te semble » Si elle savait à quel point sa conscience n'était plus tranquille, et ce depuis bien des années. « Je pensais que tu me connaissais bien mieux que ça, Walker ! » Cela leur fait un point commun dans cette absurdité. La main qu'elle pointait d'une manière accusatrice dans sa direction retombe le long de son corps, et alors qu'elle semble avoir terminé de s'exprimer, Gabrielle s'apprête à tourner les talons. Elle le regarde, comme pour lui laisser une ultime chance de la retenir, mais l'héritier n'en fait rien. Il ne la retient plus, n'en a plus le coeur, et préfère à son tour faire demi-tour alors que son visage s'est complètement fermé. « Bonne continuation, Gabrielle. » et il lui tourne le dos, retourne à la villa et referme la porte derrière lui, pénétrant à nouveau dans la pièce à vivre où il trouve Mila à qui il n'adresse pas le moindre regard avant de retourner sur son transat comme si de rien n'était. L'art et la manière de bien commencer une journée.
 

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