Hassan Jaafari & Lawrence Cabbott

Of all the things I still remember summer's never looked the same, the years go by and time just seems to fly but the memories remain. In the middle of September we'd still play out in the rain, nothing to lose but everything to gain, eflecting now on how things could've been, it was worth it in the end. ☆☆

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La discussion n'avait pas été simple, et bien qu'Hassan ait attendu que Mo soit couché et dorme à poings fermés pour se laisser surprendre à son tour, il y avait bel et bien eu des larmes des deux côtés. Il avait fallu consoler, rassurer, expliquer aussi – surtout ça. Lui dire que non, Mo n’avait pas fait de bêtise, que personne n’était fâché contre lui, qu’Hassan n’avait pas l’intention de le laisser tomber … Lui expliquer pourquoi la police, ce qu’était un juge, que les adultes aussi devaient suivre des règles – c’est ça, comme les consignes que la maîtresse donne à l’école. C’était l’une des raisons qui avait fini par décider Hassan : l’école. A son âge il était impératif que Mo y aille, et sans aucun droit ni aucune autorité sur le bonhomme le Jaafari ne pouvait même pas l’y inscrire, pas plus qu’il ne pouvait l’amener chez un médecin en cas de pépin. Il faisait ce qu’il fallait, il le savait, tout le monde le savait, mais une fois n’était pas coutume même le fait de l’entendre de la bouche de son frère n’avait pas aidé Hassan à se sentir mieux, et la culpabilité qui le rongeait déjà depuis que sa décision était prise n’avait fait que croître dès lors qu’il avait posé des mots dessus avec le petit garçon. « C’est de plus en plus difficile de pas en vouloir à sa mère. » avait-il finalement murmuré après avoir recraché une volute de fumée, son regard glissant à nouveau vers Lawrence, assis à côté de lui sa propre cigarette à la main et écoutant sans l‘interrompre le récit des dernières péripéties d’Hassan et de son petit protégé. « On n’en serait pas là, si elle ne s’était pas barrée sans rien dire. À quoi elle pensait ? » Son ami n’aurait peut-être (sans doute) pas la réponse à cette question, mais peu de personnes étaient aussi bien placées que lui pour connaître et entendre la frustration du brun que lui. C’est que Lawrence avait de l’expérience en donzelles qui prenaient la poudre d’escampette et en garnements débarqués de nulle part, quand bien même l’ordre des événements différait.

Malgré son déménagement à Sydney, les choses semblaient néanmoins se placer peu à peu pour son ami, que la distance n’empêchait pas d’occuper la place qui était la sienne auprès de son fils Maddox, et de la mère de ce dernier. D’aussi loin que se souvienne Hassan, il n’avait probablement jamais vu Lawrence aussi apaisé, et quand bien même l’homme était un maître dans l’art de masquer ses émotions, le brun avait envie de croire qu’il ne s’agissait cette fois-ci pas que d’une façade. Qu’Hassan et Mo descendent à Sydney alors que la rentrée approchait et que le brun avait du travail par-dessus la tête pour la préparer n’était pas prévu, mais le coeur encore lourd d’avoir enterré Joanne à peine une semaine en arrière il avait ressenti le besoin presque vital de changer d’air, de voir autre chose que cette ville où presque chaque coin de rue pouvait être prétexte à un souvenir avec la blonde, qu’il soit heureux ou malheureux, qu’il date de leurs années de mariage ou de celles de leur divorce. A Sydney les choses étaient différentes, la ville le laissait de marbre et seule la présence de son frère et de sa famille y rendait grâce à ses yeux – celle de Lawrence aussi, désormais. « T’as déjà fait visiter la ville à Maddox ? » La veille, les Jaafari avaient emmené les enfants à l’Australian Museum pour voir l’exposition sur les dinosaures : un franc succès, comme on s’en doutait. « Olivia m’a dit que tu étais le bienvenu pour dîner ce soir, si tu n’as rien de prévu. » Pour l’heure sa belle-sœur avait emmené les enfants à la plage pour l’après-midi, et toujours aussi peu à l’aise dès qu’il était question de s’approcher de l’eau, Hassan en avait profité pour retrouver Lawrence. @Lincoln Mulligan

Spoiler:

Reflecting on how things could've been -- @Hassan Jaafari

« S’il te plait Law’! Stacey travaille et je dois vraiment tout donner pour mon portfolio si je veux avoir un bon stage. » Mila bat des cils comme un papillon, elle me prend par les sentiments pour faire ce qu’elle veut de moi et ça marche. Je n’ai pas de colonne, Stacey a raison, ça va être beau quand Maddox va être à l’adolescence s’il a en plus hérité du caractère de merde de ses deux parents. « Que t’as attendu à la dernière minute pour faire. » Elle place ses deux mains sous son menton et sourit à pleines dents d’un air innocent. Elle me fait suer des fois, mais je savais bien dans quoi je m’embarquais en décidant de déménager à Sydney, je n’ai définitivement pas appris de mes erreurs en habitant avec Stacey et elle à Brisbane avant qu’elle quitte la ville pour débuter ses études de mode. Au moins en étant ici, je peux garder un œil sur elle et ça nous évite de devoir lui payer un logement en plus du nôtre. « Tu vas m’en devoir une. » Je pousse un grognement en tendant un bras pour prendre la laisse rose bonbon sertie de pierres semi-précieuses, un autre caprice de la jeune femme… « Merci merci merci! Tu ne le regretteras pas. » Hm hm, laissez-moi en douter. Avant qu’elle essaie de me convaincre de faire autre chose que de marcher son chien, je sors de la maison et me dirige vers le parc à proximité de la maison. Tandis que je suis distrait, le cabot se défait de son collier et se met à courir un peu partout. « Pompon, viens ici. » Il ne m’écoute pas, il sait que je le déteste. « Pomponnnnnnnnnn! » Je me mets à genoux pour être moins imposant, tendant une main devant moi pour l’attirer, mais l’abruti me regarde du coin de l’œil en continuant d’explorer, calculant la distance qui nous sépare pour voir s’il a le temps de continuer. C’est seulement lorsqu’il va à la rencontre d’un autre chien plus loin que je réussis à l’attraper non sans faire rire une bande d’adolescents assis plus loin que je me retiens d’insulter. « Tu me fais ça une autre fois et c’est en saucisson que tu finis. » Pour être sûr qu’il ne me fasse pas le même coup deux fois, je le prends dans mes bras et je repars vers la maison en dévisageant avec mon regard de tueurs la bande qui se moque encore de ma gueule.

Heureusement pour Hassan, sa seule présence suffit à me faire retrouver mon sourire et à oublier ma mésaventure qui m’a fait arriver presque en retard au parc. « C’est de plus en plus difficile de pas en vouloir à sa mère. » Je ris en fixant le liquide ambrée dans ma bouteille de bière. Est-il vraiment surpris de voir que la mère de Mo n’a rien à faire de son fils? Elles sont toutes les mêmes. « Il n’y a plus rien qui me surprend. Ça exclut les pères et ça décide de tout au détriment du bien-être de leurs enfants. » Et si les pères espèrent prendre leur place dans la vie de leur enfant alors que leur nom n’a jamais été inscrit sur le certificat de naissance, les procédures judiciaires peuvent prendre des mois voire des années. « On n’en serait pas là, si elle ne s’était pas barrée sans rien dire. À quoi elle pensait ? » Je porte ma bière à mes lèvres pour en prendre une gorgée tandis que je hausse les sourcils. « À son nombril. » Peut-être que je suis défaitiste, mais mon expérience avec Danika a certainement teinté mon opinion. « Il est entre bien meilleures mains maintenant. J’espère qu’elle le réalisera et qu’elle te laissera prendre le relai à long terme… » Ça allait être compliqué avec un enfant non scolarisé, mais s’il y a quelqu’un en qui j’ai confiance pour donner toutes les chances à cet enfant, c’est bien Hassan. « Ça pourrait prendre combien de temps avant que tu puisses l’adopter? » Ça fait tellement longtemps qu’il se bat pour avoir un enfant à sa charge, je préfère ne pas imaginer comment il pourrait se sentir si l’enfant devait retourner dans sa famille après un moment, surtout quand on sait que ce n’est pas un milieu adéquat pour lui. « T’as déjà fait visiter la ville à Maddox ? » Je secoue négativement la tête en me redressant sur ma banquette, posant mes mains derrière ma tête pour m’étirer les bras vers l’arrière. « Non, pas encore. C’était un peu compliqué de l’avoir ici maintenant qu’il a commencé l’école… » C’était plus simple pour moi d’aller dans le coin de Brisbane pendant les fêtes pour voir mes proches en même temps que de m’arranger avec Danika pour qu’elle vienne ici. Moins je la vois, mieux je me porte. « On essaie d’arranger ça pour qu’il vienne bientôt, mais c’est compliqué avec la distance… » Ce n’est pas comme s’il pouvait prendre l’avion seul à son âge. « Olivia m’a dit que tu étais le bienvenu pour dîner ce soir, si tu n’as rien de prévu. » Je me racle la gorge en contemplant son offre. Mila ne pourra pas me demander plein de choses si je ne suis pas là. « Why not? Je n’ai rien de prévu. I’m in. » À 9 heures de route de Brisbane, ce n’est pas comme si on a souvent l’occasion de se voir alors aussi bien en profiter. « Comment ça se passe à Brisbane? J’ai manqué grand-chose? Le nouveau gardien a une aussi belle gueule que moi? » Un sourire en coin, je l’observe attentivement, curieux de savoir comment il va après la semaine difficile qu’il vient d’avoir, mais je préfère être prudent dans mon choix de questions plutôt que de lui imposer un sujet dont il aimerait sans doute mieux se passer de parler. On est ici pour passer un bon moment, pas pour que Joanne gâche une fois de plus la vie d’Hassan. C’est Jamie qui aurait dû crever, pas elle.

Hassan Jaafari & Lawrence Cabbott

Of all the things I still remember summer's never looked the same, the years go by and time just seems to fly but the memories remain. In the middle of September we'd still play out in the rain, nothing to lose but everything to gain, eflecting now on how things could've been, it was worth it in the end. ☆☆

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L'amertume de Hassan vis-à-vis de la mère de Mo ne se faisait pas sans un brin de culpabilité. Il savait d'où partait la jeune femme, il savait dans quelles conditions s'était faite sa fuite – car c'en était une – de Brisbane, et n’osait imaginer quelles avaient pu être les péripéties suivantes de sa vie pour en arriver là où en était désormais la situation. Les mois passant, pourtant, sa compassion s’était peu à peu détournée de la mère au profit du fils, et l’idée que Leela ait pu abandonner le petit garçon aussi longtemps sans un mot  ou une explication autre que la courte lettre glissée dans son sac à dos lui semblait de moins en moins excusable. « Il n’y a plus rien qui me surprend. Ça exclut les pères et ça décide de tout au détriment du bien-être de leurs enfants. » Sans nul doute influencé par ses propres mésaventures en la matière, Lawrence maugréait d’un ton désabusé, et s’autorisant une gorgée de bière en tirant sur la laisse au bout de laquelle Pompon tentait de retrouver la liberté tandis que son ami questionnait en pure rhétorique, il avait tout de même répondu « À son nombril. Il est entre de bien meilleures mains maintenant. J’espère qu’elle le réalisera et qu’elle te laissera prendre le relai à long terme … » Recrachant une volute de fumée, Hassan avait détaillé le blond du regard avec gravité – il s’aventurait là en terrain glissant. « J’me contenterais déjà de savoir si elle est vivante, pour commencer. Le long terme c’est pas vraiment la question pour l’instant. » Il essayait de ne pas songer au pire, mais ne pouvait pas nier que cela faisait partie des possibilités susceptibles d’expliquer un si long silence. « Ça pourrait prendre combien de temps avant que tu puisses l’adopter ? » De surprise, le brun avait manqué s'étouffer avec la fumée de sa cigarette, laissant passer une quinte de toux pour se donner le temps de retrouver ses esprits. « Tu réalises que c'est pas le mien ? » Malheureusement – tristement. « Je ne sais pas si c'est vraiment ce qu'elle pense, ou si elle a simplement préféré s'en persuader parce que c'était plus simple – plus simple pour qui, on était en droit de se poser la question – mais j'ai pas l'intention d'entretenir le doute à ce sujet quand elle réapparaîtra. » L'idée lui faisait plus de mal que de bien, et mettait une fois encore Hassan face à ces désirs de paternité qui ne se réaliseraient jamais, mais c'eut été faire tourner toute cette situation autour de lui, et il se devait d'agir dans les intérêts de Mo avant tout. « La situation est déjà suffisamment compliquée pour lui, la dernière chose dont il a besoin c'est qu'on rajoute des mensonges par dessus. » Et qui savait seulement ce que sa mère pouvait cacher d'autre ?

Préférant faire dériver la conversation d'un enfant à un autre, Hassan avait demandé des nouvelles du fils de Lawrence, victime lui aussi collatérale de la distance mise entre ses parents. « Non, pas encore. C’était un peu compliqué de l’avoir ici maintenant qu’il a commencé l’école … » avait alors admis son ami, ajoutant « On essaie d’arranger ça pour qu’il vienne bientôt, mais c’est compliqué avec la distance … » avec ce qui ressemblait à un brin de fatalisme. Écrasant son mégot de cigarette et s'éloignant de quelques pas pour le jeter dans la poubelle toute proche, l'enseignant avait repris sa place et questionné d'un ton prudent « Et avec Danika, comment ça se passe ? » Fallait-il préciser que, le sujet Maddox ayant déjà été abordé, ce n'était pas le sens de sa question. Le tumulte de la relation entre les deux anciens amants ne tenaient pas uniquement à l'enfant qu'ils partageaient, mais avait fait des siennes tant avant qu'après cette révélation. « Ça me dérange pas de faire le trajet avec Maddox à l'occasion. Si ça peut vous simplifier la tâche. » À descendre jusqu'à Sydney au moins une fois par mois pour divers motifs professionnels, autant que cela trouve une autre utilité. Le plus difficile serait peut-être de convaincre Danika, si l'unique fait d'être un bon ami de Lawrence ne suffisait pas à en faire quelqu'un d'assez digne de confiance pour lui confier son fils, même le simple temps d'un trajet en avion.

Pour l'heure, les circonstances et une visite au reste des Jaafari qui n'avait rien de professionnel aidant, le brun avait proposé à son ami de dîner avec eux, faisant durer un peu plus loin les rares occasions qui leur étaient données de se voir depuis le déménagement de Lawrence et de ses sœurs. « Why not ? Je n’ai rien de prévu. I’m in. » Entérinant cela d'un signe de tête, Hassan avait répondu par un sourire amusé lorsque son ami avait questionné à son tour « Comment ça se passe à Brisbane ? J’ai manqué grand-chose ? Le nouveau gardien a une aussi belle gueule que moi ? » Croisant les bras en s'adossant au mur, il avait haussé les épaules « Il est décent, mais les infirmières ne gloussent plus comme des collégiennes en passant devant lui, donc il doit leur faire moins d'effet que toi. » Et s'il donnait l'air de plaisanter, il y avait tout de même probablement un peu de vrai – ou bien était-ce seulement Hassan qui manquait d'objectivité ? Marquant une pause, le brun avait semblé hésiter un instant mais fini par reprendre d'un ton soudainement plus sérieux. « J'ai rendu mon badge le mois dernier ceci dit, alors faudra trouver quelqu'un d'autre pour te rencarder sur les potins de l'hôpital. » Cela apparaîtrait probablement comme une surprise, tant il avait mis de cœur et d'énergie dans son rôle de bénévole au fil de ces huit dernières années, mais apprenant (enfin) de ses erreurs Hassan tentait de ne plus s'accrocher par principe à ce qui tendait à le tirer vers le bas … Et les heures passées à l'hôpital en étaient venues à lui faire plus de mal que de bien, ces dernières semaines. « Je vais probablement le regretter, alors c'est pas dit que je fasse pas marche arrière, mais je crois que j'ai eu suffisamment de rappels que la maladie ne fait pas de cadeaux, ces temps-ci. » Il avait envie – non, il avait besoin – d'autre chose, d'un peu d'optimisme, là où l'hôpital ne faisait que vous forcer à être réaliste.@Lincoln Mulligan

Reflecting on how things could've been -- @Hassan Jaafari

« J’me contenterais déjà de savoir si elle est vivante, pour commencer. Le long terme c’est pas vraiment la question pour l’instant. » Hm hm, j’imagine qu’il veut éviter d’avoir de la peine si jamais Mo sort de sa vie, un peu comme quand on refuse de donner un nom à des chatons pour ne pas s’attacher alors que, clairement, il est déjà trop tard. « Tu réalises que c'est pas le mien ? » Les yeux écarquillés, je hoche la tête avec vigueur. « Oui. » Je n’ai peut-être pas l’air du crayon le plus aiguisé de la boîte, mais je ne suis pas si épais que ça quand même et je suis assez bien placé pour savoir que dans certains cas, mieux vaut être placé avec des parents adoptifs que ses parents biologiques. Je ne fais évidemment pas référence à ceux qui m’ont élevé pendant les premières années de ma vie, mais plutôt à mon géniteur. Je n’ai peut-être jamais rencontré cet homme, voir comment a reviré son autre fille en plus de savoir qu’il est responsable de la mort de mon frère et de mes parents suffit à ce que je me fasse ma propre opinion. Merci, mais non merci, je me demande encore parfois comment j’ai fait pour ne pas tremper dans les affaires illégales comme Lou étant donné les fréquentations que j’avais à l’adolescence. Quelque part, je me dis qu’Hassan n’y est probablement pas pour rien et je suis convaincu que Mo pourrait bénéficier d’une bonne influence comme lui. « Je ne sais pas si c'est vraiment ce qu'elle pense, ou si elle a simplement préféré s'en persuader parce que c'était plus simple mais j'ai pas l'intention d'entretenir le doute à ce sujet quand elle réapparaîtra. La situation est déjà suffisamment compliquée pour lui, la dernière chose dont il a besoin c'est qu'on rajoute des mensonges par-dessus. » Ça ne prend pas la tête à Papineau pour comprendre que j’ai touché à une corde sensible, mais ce n’est pas mon genre de m’empêcher de dire ce que je pense, même avec lui. « Qui t’a demandé de mentir? » Certainement pas moi, il n’y a probablement pas grand-chose qui me fait plus chier que des mensonges. « Certainement pas moi. Je pense quand même que Mo a besoin de stabilité, pis entre elle et toi, c’est pas difficile de savoir avec qui il en aurait le plus… » Qu’il se détrompe, je ne suis pas là à attendre de pouvoir ouvrir ma bouteille de champagne pour célébrer le fait qu’elle aurait perdu son enfant, je veux juste ce qu’il y a de mieux pour l’enfant. Et Hassan. « Regarde à quel point tu peux être une bonne influence. » Laisse toujours en main, je lève les bras et je tourne sur moi-même comme pour me pavaner. « T’as fait une pas pire job je trouve. » Ok c’est pas lui qui m’a élevé, mais quand même.

« Et avec Danika, comment ça se passe ? » Chaque fois que j’aborde un sujet qui le fâche rien qu’un peu, on dirait que ça lui fait un plaisir monumental de me questionner sur Danika. C’est son sujet de prédilection pour me donner un coup de pied bien placé derrière mon genou pour me faire tomber. « On habite à 9 heures de route l’un de l’autre, qu’est-ce que tu veux bien qu’il se passe? » Je ne suis pas désespéré au point de faire de la sex cam avec elle et, de toute manière, il est plus que temps que je passe à autre chose. La distance aura au moins le bénéfice d’aider en ce sens… « Je touche pu à ça. » Ça étant Danika. « Je ne pourrai jamais lui refaire confiance, il s’est passé trop d’affaires. » Le mensonge sur ma paternité était déjà beaucoup, mais ce n’est pas tout, elle était au courant du lien qui m’unissait à Lou, sans parler du fait qu’elle faisait des combats illégaux, ce qui a mis Maddox en danger. J’espère juste ne pas faire une gaffe en m’éloignant comme je l’ai fait, ne pouvait pas m’assurer qu’elle ne refait pas les mêmes erreurs avec le petit. « Ça me dérange pas de faire le trajet avec Maddox à l'occasion. Si ça peut vous simplifier la tâche. » Les lèvres pincées, je hoche lentement la tête d’un air pensif. Ça ne me fait pas plaisir de lui demander ça, mais c’est vrai que j’aimerais avoir plus d’occasions de voir Maddox pour continuer d’avoir un lien avec lui. « Juste si ce n’est pas trop compliqué pour toi. » Je sais qu’il dira que non, que ce soit compliqué ou pas. « Des fois je me demande si c’était la bonne chose à faire, partir. » Pour ma relation avec Danika, oui, mais au détriment de celle avec mon fils?

Et puis il y a l’hôpital aussi où, mine de rien, je m’étais fait un petit réseau. Il faudrait bien que je prenne le temps d’aller y faire un tour un moment donné quand je serai de passage à Brisbane, il faut bien que je préserve ma réputation de brute au cœur tendre. « Il est décent, mais les infirmières ne gloussent plus comme des collégiennes en passant devant lui, donc il doit leur faire moins d'effet que toi. » Je bombe le torse d’un air fier, sourire en coin. « C’est parce qu’elles se sont passées le mot sur mes divers talents, le nouveau doit en prendre de la graine. » Ma réponse déclenche chez moi un rire aussi idiot que ce que je viens de dire. « J'ai rendu mon badge le mois dernier ceci dit, alors faudra trouver quelqu'un d'autre pour te rencarder sur les potins de l'hôpital. » Je fronce les sourcils, surpris d’apprendre qu’il a cessé de faire du bénévolat à l’hôpital. « Ah? Comment ça? » Depuis le temps qu’il en faisait, je sais que c’était une cause qui lui tenait énormément à cœur. « Je vais probablement le regretter, alors c'est pas dit que je fasse pas marche arrière, mais je crois que j'ai eu suffisamment de rappels que la maladie ne fait pas de cadeaux, ces temps-ci. » Hassan ne l’a pas facile ces derniers temps et je peux donc comprendre qu’il n’ait pas forcément envie de trainer dans un hôpital. C’est juste dommage pour lui (et les patients) qu’il doive se résoudre à arrêter. « Je comprends. » Je ne suis peut-être pas le meilleur pour trouver les bons mots pour réconforter, mais j’essaie comme je peux avec des gestes qui viennent du cœur, je pose donc ma paume sur son épaule que je serre avec les gros boudins qui me servent de doigts. « Tu fais d’arrêter si tu sens que tu en as besoin, que ce soit temporaire ou pas. » Je lâche son épaule pour lui donner une tape dans le dos. « Qu’est-ce qui te ferait plaisir, mate? » Je suis prêt à me sacrifier pour lui redonner le sourire. « Apparemment que je n’ai pas de colonne et qu’on peut faire ce qu’on veut de moi, c’est le moment d’en profiter. » Il suffit de regarder Pompon pour voir que c’est vrai. « Si t’as besoin de te défouler, je connais un endroit où on peut lancer des haches. » Oui je suis sérieux, quelque chose me dit qu’il pourrait bénéficier de cette activité.