@Tessa Mulligan – Même si j’ai grandi à Brisbane, je ne m’y suis jamais senti à ma place sans vraiment pouvoir en expliquer les raisons. Je n’ai manqué de rien dans ma famille adoptive, pourtant, mais j’ai toujours senti que je n’avais pas autant ma place que les enfants biologiques de mes parents adoptifs. J’ai essayé de me faire ma place auprès d’eux en étant docile et respectueux, mais ça n’a jamais suffi. Peut-être qu’à leurs yeux rien n’est différent et que cette sensation désagréable n’est que dans ma tête, mais je suis incapable de l’ignorer. Encore aujourd’hui, j’en connais peu sur mes véritables parents qui seraient supposément morts lorsque j’avais trois ou quatre ans. Les rares images qui me parviennent de cette époque sont bien trop floues pour que j’en tire la moindre information. Depuis quelques jours, Andy et moi sommes de retour en ville après des mois en cavale pour éviter que notre histoire d’amour ne vienne aux oreilles de son père et des autres membres de notre meute qui n’approuveraient définitivement pas que deux hommes se fréquentent. Pour ça, nous pourrions être exclus, voire même tués, et nous avons donc décidé de fuir pour nous protéger. Depuis notre retour, cependant, notre chemin a croisé celui de William, l’un des membres de notre ancienne meute. Cette homme nous a surpris tous les deux au début de l’année et nous menace depuis de tout révéler au chef de la meute qui n’est nul autre que le père d’Andy. J’ai peur pour notre sécurité, mais nous voulons tout autant être présents pour notre meute avec tout ce qu’il se passe en ville ces temps-ci.

Tandis que je me rince les mains dans la fontaine du jardin botanique, j’entends des cris un peu plus loin, puis une voix qui m’est un peu trop familière. Sans que je ne puisse expliquer pourquoi, je peux sentir une peur immense au creux de mon ventre qui me pousse à courir sans réfléchir en direction du bruit. Un peu plus loin, j’aperçois William qui tient une femme au sol. « HEY! » J’accélère en grognant, puis je plaque l’homme pour le dégager de sur sa victime. « Qu’est-ce que tu fais? Mais retourne d’où tu viens, on était mieux quand tu étais parti! » Je ricane en agrippant le col de son chandail tandis que je roule comme un chien pour être au-dessus de lui. « Tu la lâches, compris?! » On se chamaille encore quelques minutes, jusqu’à ce que je le lâche finalement en le poussant vers la sortie du jardin, mes boucles pleines de brindilles. « Ce n’est que partie remise… » dit-il en fixant la jeune femme d’un regard assassin avant de partir. Les yeux d’un jaune brillant, avant qu’ils ne reprennent leur couleur noisette, je m’approche de la brune à qui je tends un bras pour l’aider à se relever. « Ça va? » En attendant sa réponse, je baisse la tête, caressant le pendentif dans mon cou pour vérifier qu’il n’a pas été abimé durant la bataille.

(UA GOTHIQUE) -  @Lincoln Mulligan -- Je ne l’ai pas vu arriver, l’attaque a été brutale et je me suis retrouvée au sol en moins de temps qu’il ne faut pour le dire. Et si dans un premier temps j’avais pu le repousser à l’aide de la magie, j’avais du me résoudre à abdiquer quand il m’avait porté un premier coup au visage, me sonnant au passage quelque peu. L’homme n’avait rien d’humain, son visage je le connais, il fait partie de cette meute de lycans qui m’avait tout pris quelques années plus tôt. Une vieille querelle remontant à si longtemps qu’elle n’en gardait que peu de souvenirs, comme si un brouillard était venu décimer mes souvenirs. « Ca t’a pas suffit sorcière ? On t’avait prévenue que si tu revenais dans le coin, tu serais la prochaine... » Je peste, mes côtes douloureuses après les coups. J’avais cru pouvoir avoir le dessus, je n’avais juste pas prévue qu’ils puissent être plusieurs et même s’il n’en reste qu’un pour m’attaquer, je suis trop vulnérable pour reprendre le dessus quand il vient plaquer sa main lourde sur ma gorge pour faire pression.

« HEY! » Mes doigts pressent la poigne de fer, je ne prête pas tout de suite attention à la voix qui surgit, trop préoccupée par ma survie pour la remarquer. « Tu la lâches, compris?! » Ca n’est que lorsque je suis libérée que je me rends compte que l’air me manquait cruellement. Je tousse, l’air se frayant de nouveau un chemin douloureusement. Je reste un instant sous le choc, avant de me retourner et de chercher à me redresser par instinct de protection. Les deux hommes entrain de se battre, je me remets de mes émotions en dévisageant le lycan qui me menace. « Ce n’est que partie remise… » « Ca ne sera pas aussi facile la prochaine fois. » Parce que je serais prête et que je l’attendrai de pieds fermes. Mes doigts glissent sur ma gorge, je peux sentir le gonflement de ma lèvre et le goût métallique sur ma langue. Je prête enfin mon attention vers mon sauveur, ne manque pas de remarquer le jaune de ses yeux et je ne peux m’empêcher de rester sur mes gardes. « Ça va? » « Ne m’approchez pas ! » Ses traits me sont familiers. « Vous êtes avec eux... Je vous ai déjà vu auparavant... » Pourquoi m’avoir aidée s’il est dans leur meute, je ne me l’explique pas encore. Je recule légèrement, toujours au sol quand je remarque l’amulette qu’il tient entre ses doigts. « Où avez-vous eu ça ?! » Je pointe le médaillon, m’imagine le pire alors qu’il se tient si proche de moi, prête à riposter s’il tente quoi que ce soit.  

@Tessa Mulligan – Andy et moi sommes partis de Brisbane parce que notre relation ne serait jamais acceptée au sein de notre meute et la communauté et que notre vie était à risque. Malgré ça, nous n’avons pu faire autrement que de revenir à Brisbane dès que nous avons entendu ce qui s’y déroulait, malgré les risques encore plus élevés pour notre vie considérant que les chasseurs ne font pas la différence entre les bons loups garous et les mauvais. Je n’ai jamais voulu faire de mal à quiconque, mais ça ne fera pas de poids dans la balance si je croise le chemin d’un chasseur. Il voudra m’achever comme tous les autres et je tente donc de garder mes distances en restant dans mon coin. Jusqu’à ce qu’une sensation d’urgence et de danger me pousse à intervenir pour protéger cette femme des mains de William qui se croit tout permis. Nos chemins se croisent un peu trop depuis mon retour et je crains que la prochaine fois ça ne se termine pas aussi bien pour l’un de nous. Lequel? L’histoire ne le dit pas. « Ca ne sera pas aussi facile la prochaine fois. » La jeune femme est téméraire et ne semble pas calculer le danger en face d’elle. Autant je déteste William, autant je sais reconnaître qu’il est un redoutable adversaire.

Je propose mon aide à la brune pour l’aider à se relever, mais je comprends rapidement à sa réaction qu’à ses yeux je ne suis pas mieux que William. « Ne m’approchez pas ! » Je retire ma main en reculant de quelques pas pour garder une distance sécuritaire entre nous deux sans la quitter des yeux. « Vous devriez faire attention, il peut être très dangereux quand il le veut. » Ses intentions ne sont pas toujours les meilleures, raison pour laquelle il ne doit jamais accéder au rang de mâle alpha. « Vous êtes avec eux... Je vous ai déjà vu auparavant... » Je lève mes mains devant moi en signe de paix. « On fait partie de la même famille, oui, mais je n’approuve pas tout ce qu’il fait pour autant. » Il en est sûrement de même pour elle et ses proches. « Je ne vous veux aucun mal. » Je n’ose pas bouger pour ne pas l’effrayer, restant tout de même sur mes gardes, prêt à m’enfuir si la moindre menace apparait. « Où avez-vous eu ça ?! » Je fronce les sourcils, suivant des yeux la trajectoire de son index jusqu’à mon médaillon que je caresse du bout des doigts. « C’est un souvenir de mes parents. Ils sont décédés quand j’étais très jeune. Pourquoi? » En quoi ça peut l’intéresser? Je suis bien loin de me douter du lien qui nous unit.

(UA GOTHIQUE) -  @Lincoln Mulligan -- L’homme ne me fait pas peur. Bien sûr je crains sa force et ses crocs, et j’ai bien cru qu’il allait réussir à me faire tomber et il serait sûrement arrivé à ses fins sans l’intervention de cet homme. Et si la menace reste présente, il n’en serait pas de même la prochaine fois, car je l’attends de pieds fermes et il est évident que les coups seraient rendus au centuple. Sur mes gardes, je regarde l’homme qui m’a sauvé la mise, je ne lui fais pas assez confiance pour relâcher la pression après cette agression. « Vous devriez faire attention, il peut être très dangereux quand il le veut. » Je laisse passer un rire amer et sonore à son allusion. « Je sais qui il est, et ce qu’il est capable de faire. Il m’a arraché une personne à laquelle je tenais beaucoup. » Je continue de m’interroger sur les actions de l’inconnu, pas certaine de comprendre ses intentions. « On fait partie de la même famille, oui, mais je n’approuve pas tout ce qu’il fait pour autant. » Suspicieuse, je n’en reste pas moins stupide et aveugle, je reste là à l’observer, tente de cerner la véracité de ses propos. « Je ne vous veux aucun mal. » J’acquiesce d’un signe de tête, sans pour autant baisser ma garde... pas tout de suite pas alors que j’ignore tout de lui, mais il y a une part de moi qui a envie de le croire et j’ignore pourquoi ce sentiment m’envahie.

« Je préfère rester prudente... je n’ai pas eu des expériences très cordiales avec les gens de votre meute ! » Loin de là-même et ça n’est pas l’amulette qu’il tient qui va cesser de me faire douter. « C’est un souvenir de mes parents. Ils sont décédés quand j’étais très jeune. Pourquoi? » Je fronce les sourcils à mon tour, suspicieuse et surtout troublée par l’incompréhension. « C’est... une amulette de protection. Le symbole dessus, c’est celui de ma famille alors comprenez que je me pose des questions quant à la façon dont vous l’avez obtenue... » Bien sûr que je doute, je m’imagine déjà les pires scénarios et je meurs d’envie de m’assurer que mes parents sont en sécurité. Je viens dégager mon collier pour révéler la mienne et lui montrer que je possède la même. « Vous dites qu’elle appartenait à vos parents ?! » Mon regard ne le lâche pas d’un cil, j’ai toujours cette drôle d’impression qui me tenaille, comme une attirance magnétique que je n’arrive pas à expliquer. J’analyse ses traits, détaille son visage pour y repérer je ne sais quoi avant de lui tendre la main. « Est-ce que je peux la voir ? » J’ai besoin de la voir de plus près et surtout de ressentir les énergies qui s’en dégagent. « Comment vous vous appelez ?! » Beaucoup de questions pour peu de réponses...  

@Tessa Mulligan – « Je sais qui il est, et ce qu’il est capable de faire. Il m’a arraché une personne à laquelle je tenais beaucoup. » Même si je ne suis pas responsable pour les actes de Willam, je ne peux m’empêcher de baisser la tête honteusement parce que nous faisons tout de même partie de la même meute. J’aurais aimé avoir le courage de lui tenir tête, de l’empêcher de faire du mal à n’importe qui rien que parce qu’il en a envie, mais je me rends à l’évidence que je ne suis qu’un lâche. Ce n’est sans doute pas pour rien que je me suis retrouvé presque au bas de l’échelle hiérarchique de la meute. S’il y a bien quelque chose dont je suis certain, c’est que je ne serai jamais le mâle alpha. Je n’en ai aucun intérêt, de toute façon, tout ce que je veux c’est de pouvoir vivre ma vie tranquille sans devoir rendre des comptes pour chaque décision que je prends. « Je suis désolé. » Mes paroles sont sincères, mais je me doute que peu importe ce que je dirai, ce ne sera jamais suffisent pour apaiser la douleur que lui a causée William. « Ça ne changera sans doute pas grand-chose, mais… sachez que nous ne sommes pas tous comme lui. William est une pomme pourrie. » Peut-être que j’aurais dû m’abstenir de faire ce genre de commentaire alors qu’elle vient de me confier avoir perdu un être cher à cause de lui, mais je ne peux pas rester là les bras croisés alors que de nombreux loups-garous se font décimer. Je dois essayer de protéger les miens.

« Je préfère rester prudente... je n’ai pas eu des expériences très cordiales avec les gens de votre meute ! » - « Je comprends. » Et je ne la blâme pas. Je garderai mes distances pour la mettre à l’aise, mais aussi pour me protéger au cas où elle déciderait de me mettre dans le même panier que William. L’attention de la jeune femme est soudainement attirée par l’amulette que je porte à mon cou. Je ne comprends pas trop ce qui l’intéresse d’ailleurs, quand il s’agit d’un souvenir de mes parents. « C’est... une amulette de protection. Le symbole dessus, c’est celui de ma famille alors comprenez que je me pose des questions quant à la façon dont vous l’avez obtenue... » Les sourcils froncés, je pose ma main sur mon amulette pour la caresser du bout des doigts, sans comprendre tout ce que ces révélations veulent dire. Comment pourrait-on avoir une amulette avec le même symbole quand nos familles n’ont visiblement rien à voir l’une avec l’autre considérant que je suis un loup-garou et pas elle? « Vous dites qu’elle appartenait à vos parents ?! » Je hoche la tête en laissant retomber mon bras le long de mon corps. « C’est ce qu’on m’a dit en me la donnant, mes parents sont morts quand j’avais trois ou quatre ans. Je n’ai pas vraiment de souvenirs. » Pourtant, plus mon regard s’attarde sur elle, plus j’ai l’impression qu’elle m’est familière. « Est-ce que je peux la voir ? » Je repose ma main sur mon amulette comme pour la protéger, ne quittant pas la jeune femme de mon regard. « Vous allez me la redonner? » Comment pourrais-je lui faire confiance quand elle éprouve de la haine pour mon espèce? Qu’est-ce qui me dit qu’elle ne partira pas en courant avec le seul souvenir que j’ai de mes parents dès qu’elle l’aura entre les doigts? « Comment vous vous appelez ?! » - « Lincoln. Vous? » Malgré ma reticence, je finis par passer la chaîne doucement par-dessus ma tête et par lui tendre, lâchant difficilement le bijou comme s’il s’agissait d’une partie intégrante de ma personne.