“I will carry you”

La voir se servir un verre d’alcool et le vider d’une traite m’énerve encore plus. Elle a vraiment besoin de boire là maintenant tout de suite ? Ou bien est-ce que c’est pour elle une ultime provocation ? Un moyen de m’énerver et de me forcer à parler ? Si c’est ça, elle a réussi son coup parce que maintenant je parle. Je commence par lui faire une réflexion sur sa consommation excessive d’alcool. Je ne sais pas si elle se rend compte que vivre avec une personne qui boit constamment n’est pas du tout agréable. Ça me donne presque l’impression que si elle boit autant, c’est de ma faute, que peut-être elle n’est pas bien avec moi pas aussi heureuse qu’elle ne prétend l’être. Alors ma réflexion est froide et bourrée de reproches, parce que j’en ai tout simplement marre de la voir boire autant. Je sens qu’elle est agacée par ce que je viens de lui dire. Je le sens, je le vois mais je ne pouvais pas rester muet en la voyant boire ce verre avec une telle facilité qu’on pourrait presque croire qu’elle boit de l’eau. Elle se réinstalle à mes côtés et continue à me parler, essayant de me convaincre ô combien nous devons continuer cette conversation. Ça m’énerve vraiment. Elle m’énerve et c’est ce que je lui dis. Mais je brise le silence en lui disant tout ce que j’ai sur le cœur. Que j’ai envie de rencontrer et de faire la connaissance de cet enfant. Dans un premier temps elle semble ne pas réagir. Elle me force à parler de Nathan et de mon ressenti face à tout ça et quand je le fais elle ne dit rien ? Elle se lève du canapé, mettant une nouvelle distance entre nous. Ça me fait chier mais en même temps je ne peux pas vraiment m’en plaindre, c’est moi qui l’ai repoussé quand elle a pris ma main. « Ok d’accord. » Quoi ? Ok d’accord ? Elle est sérieuse ? Ok d’accord ? Elle se fout de ma gueule ? Elle n’a pas le droit de se contenter de cette réponse. Elle ne peut pas me dire ok d’accord. « Tu as raison je peux rien faire pour toi. » J’aurais aimé ne pas avoir raison. Si elle savait à quel point j’aurais aimé avoir tort. Je soupire doucement. J’en ai marre. Cette conversation m’énerve, parce qu’elle m’a forcé à parler. Et c’est pour ça que je lui en veux c’est pour ça que je me suis énervé. Elle n’avait pas le droit de faire ça. Elle aurait dû respecter mon choix et ma décision de stopper cette réflexion. Mais elle ne l’a pas fait. Je savais que lui dire tout ça ne ferait que nous éloigner et j’avais raison. Encore une fois, j’aurais tellement aimé avoir tort mais non. Elle ne peut rien faire pour moi, elle ne peut pas répondre à mes questions parce qu’elle n’a pas les réponses tout simplement. Un nouveau silence s’installe entre nous. Elle est toujours debout et moi je fixe l’écran noir de la télé. Pourquoi est-ce qu’il a fallu que je lui parle de ça ? Pourquoi aujourd’hui ? Pourquoi ce soir ? J’ai horriblement mal à la tête, je suis fatigué alors pourquoi doit-ton avoir cette conversation aujourd’hui ? Pourquoi n’a-t-elle pas accepté qu’on remette ça à une autre fois ? Pourquoi est-ce qu’elle a insisté ? Je ne comprends pas pourquoi elle tient tant à parler de Nathan aujourd’hui. Je sais que c’est de ma faute, je sais que c’est moi qui lui ai posé cette question en premier temps. Et je m’en veux à moi aussi. J’ai tout gâché, on passait un bon moment tous les deux et il a fallu que je lui parle de cette histoire. Le silence est lourd et pesant mais je ne sais pas quoi lui dire. Ce n’est pas moi le plus doué de nous deux pour parler, c’est elle et ça a toujours été elle. Elle s’assied à nouveau sur le canapé et reprend la parole. « J’aimerais juste savoir s’il va bien et s’il est heureux. » Mes yeux se posent sur elle un court instant. C’est la toute première fois qu’elle se confie à moi à ce sujet. Elle se confie très peu à moi de manière générale. « Moi aussi. » Je lui réponds doucement avant de baisser les yeux sur mes doigts avec lesquels je joue nerveusement. Je n’aime pas du tout cette conversation, elle me met mal à l’aise et je pense que ça se ressent beaucoup dans ma manière de me comporter. Au moins je sais qu’on est d’accord sur un point, on veut tous les deux qu’il soit heureux et que tout aille bien dans sa vie. Après tout il a encore tellement de choses à vivre il n’a que huit ans. « Mais je peux pas savoir, je ne peux rien faire pour ça ou pour toi. » Oui bon, elle ne peut rien faire pour moi c’est bon je pense que j’ai compris elle n’est pas obligée de me le répéter une deuxième fois. Je ne réponds pas, parce qu’après tout qu’est-ce que vous voulez que je lui réponde ? Elle ne peut rien faire pour moi alors je dois me démerder tout seul avec toutes mes interrogations. C’est ça. Et c’est vraiment très dur, parce qu’au fond la seule chose que je demande c’est pouvoir passer ne serait-ce qu’une heure avec lui, pour pouvoir poser un visage sur ce nom mais aussi pour apprendre à le connaître un peu. J’ai toujours voulu des enfants, et j’en veux toujours alors l’idée de me dire que quelque part, sûrement pas très loin, se trouve un enfant partageant la moitié de mon ADN, c’est très dur à encaisser. Et me rendre compte que je ne pourrais jamais le voir c’est encore pire. « La seule chose que je puisse faire concernant Nathan, c'est d'ajouter des éléments dans son dossier si un jour il veut savoir la vérité sur ses origines. Si un jour il veut nous rencontrer. Si tu veux je peux faire les démarches pour que tu puisses ajouter quelque chose toi aussi ? » Faire les démarches pour que je puisse ajouter des informations dans son dossier d’adoption ? Je la regarde une poignée de secondes ne sachant pas vraiment quoi lui dire mais je ne tarde pas trop à reprendre la parole. « Quelles genre d’informations je pourrais ajouter ? » Je lui demande, ne sachant pas trop où elle veut en venir. Je n’ai aucune information sur Nathan alors je ne vois pas en quoi je pourrais ajouter des points dans ce dossier, j’ai besoin qu’elle soit plus claire avec moi je ne sais pas si c’est à cause de la fièvre mais je ne comprends pas où elle veut en venir. « Peut-être que je peux aussi retrouver le compte rendu de sa naissance, je pense avoir accès à ça si tu le veux. » Pour que je puisse enfin avoir une idée de la manière dont s’est déroulée sa naissance ? Bien sûr que j’en meurs d’envie, mais je ne veux pas qu’elle se force à faire quelque chose qu’elle n’est pas sûre de réussir à assumer. Mais si elle me le propose c’est qu’elle s’en sent capable, non ?   « Tu ferais ça ? » Je lui demande vraiment étonné, puisque la dernière fois que je lui avais demandé de me parler de l’accouchement elle m’avait dit que parler de ça était au-dessus de ses forces. « J’aimerais beaucoup, oui. » Je lui dis ça doucement. Je n’étais clairement pas préparé à ce genre de conversation et je pense que ce n’était pas le bon jour je me sens complètement vidé de toutes mes forces. Alors je pose ma tête en arrière sur l’appui tête du canapé les yeux fermés, une main plaquée sur mon front. Je profite de cet instant de silence qui est simplement un instant de bénédiction pour ma tête. Mais le silence ne dure cette fois pas très longtemps. « Est-ce que tu me déteste Caleb ? » Quoi ?! Pourquoi elle s’est mis ça en tête ? J’ouvre les yeux pour la regarder, étonné de cette étrange question. « Alex, si je te détestais je serais pas avec toi. »Ça me semble assez logique. « Tu m’as juste forcé à continuer cette conversation alors que je t’ai pourtant dit que je n’avais vraiment pas envie d’en parler. C’est ça qui ne m’a pas plu du tout. » Je ne sais pas si elle se rend compte qu’elle s’est montrée beaucoup trop insistante. Mais tant pis, ce qui est fait est fait et je ne fais pas lui faire la gueule trente ans à cause de ça, ce serait ridicule. « Mais non je ne te déteste pas. Je t’aime tu le sais très bien. » Du moins j’espère qu’elle le sait et qu’elle n’en doute surtout jamais, parce que je lui ai déjà dit un nombre de fois incalculable. Je m’approche d’elle et je la prends dans mes bras, je la serre contre moi brisant cette distance entre nous. Aussi un peu comme une manière de marquer la fin de cette première dispute depuis que nous sommes officiellement ensemble. Je déteste être en désaccord avec elle. « Je suis désolé si je t’ai blessé, c’était vraiment pas mon intention. » Elle doit le savoir, je ne m’amuse jamais à faire mal à qui que ce soit. Je profite de l’avoir contre moi encore une bonne minute, je mets finalement fin à cette étreinte avant de déposer un tendre baiser sur son front. Je finis par me lever pour me rendre dans la cuisine. Je prends le sac de nourriture et une bouteille d’eau et je la rejoins sur le canapé.   « Tiens. » Je lui dis en lui donnant le sac et la bouteille d’eau. « Tu devrais manger. » Parce qu’elle, elle n’est pas malade et qu’elle ait fin ou non, elle doit manger un minimum.

nightgaunt

“I will carry you”

Comment est-ce qu’on en est arrivés là ? Je sais que je suis en partie responsable du changement d’ambiance de cette soirée mais Alex aurait pu lâcher l’affaire quand je lui ai demandé de le faire, mais elle ne l’a pas fait du tout. Elle a décidé de n’en faire qu’à sa tête et de me pousser à bout jusqu’à ce que je n’ai plus d’autre choix que de parler, et c’est bien ça que je lui reproche. Sur le coup je me suis énervé. Vraiment beaucoup. Ce qui n’arrive vraiment pas souvent, pour réussir à m’énerver en général il faut m’avoir bien poussé à bout. Et là elle l’a fait avec une telle facilité. C’est ce verre d’alcool qui a été la cerise sur le gâteau. Je me suis certes énervé très vite mais j’ai réussi à me calmer tout aussi rapidement. Elle me parle d’ajouter des informations dans le dossier d’adoption de Nathan mais très honnêtement je ne vois pas ce que je peux ajouter. À mon plus grand désarroi je ne le connais pas du tout et je ne sais pas ce qu’on est censés mettre dans ces dossiers. « Je sais pas tout ce que tu veux. Une lettre, ton identité, une photo, un objet, je sais pas Caleb. Peut-être que tu peux lui écrire pour lui dire ce que tu ressens, lui dire ce que tu m'as dis. Peut-être que ça peut t'aider. » J’hoche doucement la tête à ce qu’elle me dit, je l’écoute et je réfléchis. Comment est-ce que je voudrais potentiellement laisser ma trace dans ce dossier ? Une lettre pourquoi pas. Une photo ? Une photo de quoi ? Non, ça, non. Mon identité ça oui d’accord, mais est-ce qu’ils exigeraient un test de paternité pour confirmer que je sois bien le père biologique ? Je ne sais pas, peut-être il y a des chances. Je ne suis pas sûr de pouvoir débarquer huit ans après en proclamant être le père biologique de Nathan et vouloir laisser quelques éléments dans ce dossier. Mais l’idée de la lettre me plait plutôt bien. Ce qui me dérange le plus dans cette histoire c’est que l’absence de mon nom dans ces documents me font passer pour un connard ayant fui en apprenant que sa copine est enceinte. Alors que ce n’est pas moi qui ai pris la fuite, c’est elle. Je ne l’aurais jamais laissé, enceinte ou pas, j’aurais toujours été présent pour elle. Et je déteste qu’on puisse avoir cette image de moi, je ne suis pas comme ça. Je ne suis pas ce genre d’homme qui fuit pour laisser sa petite-amie toute seule dans la merde. Parce que même si à vingt-deux ans je n’étais pas prêt à être père dans tous les cas j’aurais assumé mes actes. « Je vais y réfléchir... » Je lui réponds simplement. Parce que même si l’idée de lui écrire une lettre me plait bien, je ne sais pas quoi lui dire. Lui expliquer qu’il y a quelques mois je n’étais pas au courant de son existence et que si sa mère ne m’avait pas tenu à l’écart je ne l’aurais jamais laissé l’abandonner ? Non je ne peux pas lui dire ça, ça ne ferait qu’enfoncer Alex et ce n’est pas mon but. Parce que oui après y avoir pensé même si j’avais dit le contraire à Alex je sais maintenant que je n’aurais jamais accepté de le laisser à l’adoption si j’avais su. J’aurais peut-être pensé pouvoir en être capable mais au dernier moment j’aurais certainement changé d’avis, et tant pis si j’avais dû l’élever seul, je l’aurais fait. Tout ça, j’ai envie de lui écrire. Mais je ne le ferai pas. Alors il va falloir que je réfléchisse à ce que je pourrais lui dire dans cette lettre. Elle me propose par la suite de retrouver le compte rendu médical de la grossesse et donc de l’accouchement et je sais que me proposer ça ne doit pas être facile pour elle, bien au contraire. Je suis étonné, vraiment très étonné et je pense que ça se voit, ça se ressent. Je ne sais pas trop quoi lui répondre au début alors je me contente de lui dire que j’aimerais beaucoup qu’elle fasse ça pour moi. « Je contacterai demain la sage femme qui a suivit la grossesse. » En acceptant de se replonger dans cette histoire je sais que c’est une énorme preuve d’amour qu’elle me fait et je lui en suis très reconnaissant. Parce que la dernière et seule fois où je lui avais demandé de me parler de l’accouchement, après avoir essayé de me donner quelques informations elle a fini par s’avouer vaincu et me dire que tout ça c’était au-dessus de ses forces. Et malgré mon envie et mon besoin d’en apprendre plus sur cette journée, je n’ai pas insisté. « Merci. Je sais que c’est pas facile pour toi. » Mais c’est vraiment très, très important pour moi. J’aurais aimé être là pour elle pendant cette grossesse, être présent à tous les examens de contrôle, aux échographies pour pouvoir le voir et entendre les battements de son petit cœur… J’y avais ma place en tant que père et petit-ami. J’aurais même vraiment dû y être. Mais au lieu de ça elle a préféré me laisser derrière elle, me faisant croire que notre histoire n’avait jamais eu la moindre importance pour elle. Et j’ai encore du mal à comprendre comment on peut traiter quelqu’un qu’on aime comme elle l’a fait. Elle savait qu’elle me briserait le cœur en partant de cette manière parce qu’elle savait que j’étais complètement fou amoureux d’elle. Tout ça elle en était parfaitement consciente. Elle dit qu’en faisant ça elle a aussi agi en mon intérêt, alors que ne nous mentons pas, c’est totalement faux. Elle a pensé à elle avant de penser à moi. Et pour moi l’amour ce n’est pas ça. On ne doit pas faire passer ses propres envies avant celle de celui ou celle qui partage notre vie. Moi quand j’aime quelqu’un, cette personne passera toujours avant moi. Toujours. Et même si j’ai encore beaucoup de mal à comprendre pourquoi elle a agi de la sorte, je l’aime et j’ai besoin de l’avoir à mes côtés. C’est ce que je lui dis en la prenant dans mes bras. Je mets fin à notre dispute et je brise la distance. « Je suis désolé de t'avoir poussé à bout. » Je ne réponds pas, je la garde contre moi et je profite de ce moment de sérénité, le calme me fait du bien et la serrer dans mes bras m’apaise. Mais je finis tout de même par mettre fin à ce petit moment de tendresse et je m’éclipse quelques secondes pour aller chercher uen bouteille d’eau et la nourriture commandée pour ce soir. Moi je n’ai vraiment pas faim et je ne suis pas sûr que me forcer à manger soit une très bonne idée, j’ai bien peur que ça ne passe pas. Alors je ne compte pas mange ce soir. « Merci, mais j'ai pas faim. » Je la regarde me servir un verre d’eau. Oui mais non, l’eau c’est pour elle par pour moi. Elle me prend la main et je m’assieds à côté d’elle gardant sa main dans la mienne. « Je m’en fous tu dois quand même manger. » Je lui dis, et je suis très sérieux pour le coup. « En plus je suis sûr que ce midi t'as juste mangé une petite salade ou un sandwich vite fait au bureau. » Donc elle doit manger quelque chose de plus consistant ce soir pour se remplir plus l’estomac. Par simple curiosité je regarde dans le sac ce qu’elle a commandé. « Si tu manges pas au moins un peu, je ne bois pas mon verre d’eau. » Du chantage, c’est pas très beau mais si c’est la seule manière pour qu’elle accepte de se nourrir un peu j’assume totalement cette méthode un peu limite. Pas grave, c’est pas comme si je lui faisais tout le temps du chantage comme ça. Elle pose sa tête sur mon épaule avant de reprendre la parole. « Je ne voulais pas te blesser non plus mais ça a fait huit ans le mois dernier. Et ça a été dur à gérer, et je ne pouvais pas t'en parler parce que j'avais peur que tu me détestes si on parlait de lui. J'avais peur que tu me dises que tu ne pourrai jamais me pardonner et que ça ne marcherai pas nous deux. J'avais peur de te perdre si j’osais parler du passé. Alors je t'ai rien dis. » Je sais, moi aussi j’ai beaucoup pensé à lui le jour de son anniversaire. Et je n’ai rien dit non plus. Mais j’ai l’impression que Nathan occupe bien plus ses pensées que je ne le pensais. « Tu peux me parler de lui Alex si t’en as besoin. Et je t’ai déjà pardonné, sinon je serais pas avec toi dans ton appartement. Arrête d’avoir peur de me perdre, ça n’arrivera pas. Je compte pas partir. Je me sens beaucoup trop bien avec toi pour ça. » Si elle savait à quel point je me sens heureux depuis qu’on est ensemble. Est-ce qu’elle a conscience que grâce à elle, je retrouve le bonheur et je me sens comblé ces dernières semaines ? Je ne suis pas sûr. « Penser à lui me fait mal, ça fait huit ans et c'est toujours difficile et je sais que je n'ai pas le droit de me plaindre parce que c'est mon choix, mais on est ensemble maintenant ? On va faire face ensemble ? J'ai besoin de toi, j'ai besoin de savoir que rien ne pourra t'éloigner de moi. Je n'aurais jamais pu aborder Nathan si tu ne l'avais pas fais, mais c'est parce que je suis lâche, et que j'ai peur. Mais on ne pouvait pas rester silencieux sur cette étape de notre vie non ? » Moi je ne la trouve pas lâche du tout et non elle a raison, on ne pouvait pas rester dans le déni et le silence sur cette étape de notre vie il fallait en parler. Mais pas nécessairement ce soir. « Je pense que si on a réussi à surmonter cette étape toi et moi on peut faire face à n’importe quoi maintenant. » Je lui ai pardonné quelque chose que presque personne ne pourrait accepter alors oui, je pense que notre couple est fort et qu’on peut tout surmonter. « Mais si tu veux vraiment que toi et moi ça marche il va falloir que tu me parles. Tu me dis jamais rien. J’ai envie que tu viennes me voir si un jour tu vas pas bien. Que ce soit par rapport à Nathan, ou à autre chose. Tu dois pouvoir me faire confiance… » Il faut qu’elle sache qu’elle peut me faire confiance et je ne suis pas sûr qu’elle s’en rende compte. Moi je suis là pour elle, tout le temps et pour n’importe quoi. J’aimerais qu’elle ne pense pas à moi que pour le sexe ou les petits moments de tendresse, mais qu’elle m’appelle aussi si elle ressent le besoin de parler à quelqu’un.  « Je t’aime Caleb. »  Ces trois mots qui sont toujours les bienvenus. Si elle savait à quel point l’entendre me le dire me fait du bien à chaque fois. « Je t’aime aussi. » Et comme tout le l’heure, je la prends simplement dans mes bras. Je la serre contre moi fermant les yeux pour profiter de ce contact. J’aime cette femme et je suis prêt à tout pour que notre couple tienne jusqu’au bout cette fois.

nightgaunt

“I will carry you”

Cette discussion est pénible pour moi et j’aurais vraiment beaucoup aimé l’éviter. Je savais très bien que nous allions devoir en reparler mais pas forcément aujourd’hui. Parce que je lui avais très clairement dit que je n’étais pas prêt à parler de tout ça avec elle. De base, je lui ai juste posé une question et elle en a fait beaucoup trop. Je comprends que j’aurais dû aborder le sujet de manière moins brutale, mais elle aurait aussi pu se montrer moins égoïste. Même si j’ai décidé de jeter l’éponge pour apaiser les tensions naissantes entre nous je lui en veux beaucoup de m’avoir forcé la main, elle n’avait pas le droit de faire ça et j’espère sincèrement qu’elle s’en rend compte. « Je sais que ça ne l'est pas pour toi non plus. Il est temps que j'assume et que je me confronte à tout ça. » Si seulement elle pouvait s’imaginer à quel point cette situation est difficile pour moi. D’aussi loin que je puisse m’en rappeler j’ai toujours voulu avoir des enfants, fonder ma propre famille, être père et offrir à mes parents ces petits-enfants dont ils rêvent tant. Et même encore à l’heure d’aujourd’hui je veux toujours tout ça c’est bien plus qu’une petite envie c’est un besoin. Je sais très bien que sans ça je ne pourrai pas être pleinement heureux. Et je sais aussi qu’Alex ne partage pas forcément ces mêmes envies pour notre futur. Je ne sais même pas si elle s’imagine un futur avec moi. La connaissant je ne pense pas et sa mini-crise de panique tout à l’heure en me proposant de l’accompagner en Argentine en Juin m’a prouvée qu’elle était toujours aussi terrifiée par le moindre signe d’engagement. Et ça m’énerve parce que je ne sais pas de quel œil elle voit notre relation. Est-ce qu’elle me voit simplement comme le mec de passage qui n’est là que pour l’aider à se remettre sur le droit chemin ? Est-ce qu’un jour je vais rentrer pour me rendre compte qu’elle a encore une fois disparue ? Je ne lui en parle pas, mais ça me terrifie toujours autant. Parce qu’à quoi bon lui dire à nouveau que j’ai peur qu’elle me quitte de la même manière que la dernière fois ? Ça ne sert à rien, à part à ressasser le passé et ça n’a tout simplement aucune utilité. Moi je l’aime plus que tout au monde et elle apporte à nouveau un peu de lumière dans ma vie, un peu d’espoir d’amour et de bonheur. Maintenant j’ai beaucoup de mal à imaginer ma vie sans elle. Pourtant au fond, m’engager avec Alex me terrifie parce qu’elle m’a déjà beaucoup trop fait souffrir dans le passé et en la laissant reprendre sa place je sais que je prends le risque de finir encore une fois le cœur brisé. Mais j’ai envie de prendre ce risque, parce que quand je suis avec elle j’ai l’impression d’avoir vingt ans et de redécouvrir l’amour. La vie m’offre une seconde chance et je n’ai pas envie de la gâcher. Je l’aime. Même si les choses ne sont pas faciles avec elle. Je l’aime quand même. Je me suis attaché à elle à une vitesse incroyable et le pouvoir qu’elle peut avoir sur moi me fait peur. Moi aussi ce nouveau « nous » me fait peur, je lui avais déjà dit au restaurant la dernière fois. J’espère juste qu’elle va me prouver que j’ai bien fait de lui laisser une dernière chance. Parce qu’il s’agit bel et bien de sa dernière chance avec moi je pense lui avoir pardonné assez de choses comme ça et de toute façon je ne suis même pas sûr de réussir à fermer les yeux sur une énième erreur de sa part. En attendant je lui demande de manger, parce que je la connais et je sais très bien que quand elle travaille elle ne se nourrit que très peu le midi alors je veille à ce qu’elle ait toujours un bon repas le soir. Mais elle ne semble pas du même avis que moi. « Je mangerai tout à l'heure. » Dans le langage Alex ça veut dire qu’elle ne mangera pas. Elle est chiante quand elle s’y met. Je la regarde reposer le sachet sans rien dire et je finis par hausser doucement les épaules en reprenant la parole. « Du coup vu que j’ai pas soif je toucherai pas à mon verre d’eau. Et je dormirai avec mon sweat. » Je continue mon chantage, espérant très sincèrement qu’elle finira par céder mais elle a refusé la première fois alors je doute très fortement qu’elle finisse par céder et manger ne serait-ce que quelques nems. Encore une fois elle me parle de sa peur de me perdre et il faut vraiment qu’elle s’enlève cette idée de la tête parce que je ne compte pas la quitter demain. Ni le jour d’après. Elle a une place capitale dans ma vie maintenant et c’est elle l’élément central de mon bonheur. Je n’ai pas envie de renoncer à ça. Qui est assez con pour renoncer à la personne qui nous donne envie de sourire et de nous lever le matin ? Personne. Enfin si, Alex l’a déjà fait une fois et c’est ça le problème. C’est plutôt à moi d’être terrifié à l’idée de la voir partir à nouveau – et c’est le cas. – Parce que moi je ne compte pas partir. Je ne suis jamais parti et ce n’est clairement pas dans mes plans. C’est moi qui devrais lui dire que j’ai peur de la perdre à nouveau, parce qu’elle ne m’a jamais perdu, elle avait simplement renoncé à moi. Alors que moi je me souviens ce que ça fait de perdre Alexandra Clarke. Et ça fait affreusement mal. « Je te fais confiance. » Ce n’est pas forcément toujours flagrant mais oui d’accord, je n’en doute pas et j’espère que c’est le cas d’ailleurs. Je n’ai jamais rien fait pour lui montrer qu’elle pourrait potentiellement ne pas avoir confiance en moi. « Toi aussi tu ne me dis rien. Mais, je veux que ça marche, toi et moi, je t'assure. » Attendez…elle vient très sérieusement de me dire que je ne lui dis rien ? Cette phrase me blesse, parce que j’ai l’impression qu’elle ne réalise pas à quel point je me suis dévoilé à elle. Est-ce qu’elle a déjà oublié cette conversation qu’on a eu le soir de son retour à Londres ? Me confier à elle et lui parler de LV comme je l’ai fait a été horriblement difficile pour moi mais je l’ai fait, pour elle, parce qu’elle ne me l’avait demandé. « Alex, moi je t’ai déjà dit des choses que j’avais jamais dit à personne avant. » Sauf au psychologue que j’ai vu pendant un temps. « C’est pas juste que tu me dises ça. » Ses mots me font presque penser qu’elle ne réalise pas à quel point parler de LV et des sentiments que j’ai ou que j’ai pu avoir pour elle, a été pénible et difficile. Mais je préfère ne pas m’attarder à nouveau sur ça même si, je le répète mais qu’elle pense que je ne lui parle pas assez me blesse beaucoup. « Mais, la vie que j'ai mené à Londres n'est pas des plus glorieuses et je dois gérer mes vieilles habitudes, c'est tout. » Je ne dis rien, j’attends un peu avant de réagir parce que j’en attends plus. Je pensais qu’elle ne s’arrêterait pas à là et qu’elle me donnerait plus d’explications et plus d’informations sur ces fameuses années passées à Londres, mais rien. Elle se tait. C’est donc bien ce que je lui disais elle ne me parle pas et même quand je lui fais gentiment remarquer elle ne fait pas plus d’effort. À croire que je suis toujours le seul à faire des efforts dans notre couple. « Mais tu vois tu peux pas me dire ça et après te taire. Je suis d’accord que dans un couple on a le droit d’avoir son petit jardin secret mais il faut aussi qu’on partage un minimum. Sinon ça ne peut pas marcher.» Elle devrait pouvoir me dire de quelles vieilles habitudes elle parle. Du fait qu’elle se droguait ? Malheureusement je le sais déjà ça. Qu’elle avait tendance à boire un peu trop ? Cette habitude elle ne l’a pas perdue et je m’en rends vraiment compte depuis que je suis tout le temps chez elle. Mais tout ça c’est des choses qu’elle ne m’a jamais dite c’est juste moi je l’ai vu et compris par moi-même c’est tout. Elle finit par me dire qu’elle m’aime et je lui dis que je l’aime aussi. Parce que c’est vrai. Je l’aime. Et pas qu’un peu. Je la prends à nouveau dans mes bras – à défaut de ne pas pouvoir l’embrasser, même si je ne suis pas sûr qu’être malade et prendre constamment quelqu’un dans ses bras soit vraiment recommandé. – « Je suis désolé de tout rendre compliquée. » Oui elle rend tout compliqué, oui elle a cette capacité à me faire autant chier que je ne l’aime, mais c’est pas si grave. Je commence à avoir l’habitude. J’ai été avec elle pendant un an et demi avant et si j’ai décidé de lui faire à nouveau confiance pour reprendre la place qu’elle occupait à l’époque c’est parce que je suis complètement dingue de cette fille Avec ses qualités mais aussi avec ses défauts.

nightgaunt

“I will carry you”

Je pense que le fait que je m’essaie au chantage est la préve ultime que je passe beaucoup trop de temps avec Alex. Sauf qu’elle, elle est beaucoup plus douée que moi. Bon après pour ma défense elle a plusieurs années de pratique derrière elle. Je me souviens encore de toutes ces fois où elle avait testé plusieurs techniques pour m’empêcher d’aller en cours ou au travail ou simplement pour me retarder et je vous assure qu’elle était extrêmement douée pour ça. Mais vraiment. Alors j’essaie de faire comme elle, tentant de trouver ses points sensibles pour ce soir et en négociant mon sweat et mon verre d’eau le chantage semble porter ses fruits. Elle prend un nem et je me sens presque fier de moi jusqu’à ce qu’elle le repose dans sa boîte. Je me tourne vers elle la regardant les sourcils froncés.  « C’est froid. » Bah bien sûr que c’est froid, le sac traîne dans sa cuisine depuis je ne sais combien de temps. Je soupire, légèrement agacé. Elle ne fait absolument aucun effort. Doucement je me lève avant de prendre la boîte de nems et je disparais dans la cuisine pour les faire réchauffer au micro-onde. Clairement, ce n’est pas le meilleur moyen pour réchauffer des nems mais si elle ne fait aucun effort je ne vois pas pourquoi moi j’en ferais. Environ deux minutes plus tard je la rejoins pour reprendre ma place à côté d’elle. Sans un mot je lui donne la boîte de nems maintenant chaude. Chérie, je suis têtu, tu devrais le savoir. Maintenant elle n’a plus aucune excuse valable pour éviter de se remplir un minimum l’estomac. Elle n’a pas faim, très bien je peux l’entendre. Mais je sais qu’elle n’a quasiment pas mangé ce midi, alors elle doit manger un peu. Je ne lui demande pas de manger tout le contenu du sac mais simplement le strict minimum. Je ne relance pas la conversation sur la nourriture parce que je sais que maintenant qu’elle n’a pas d’autres choix que de manger. Mais par contre elle relance la conversation sur Nathan. Elle est sérieuse ? Elle en parle, encore et encore et j’ai clairement l’impression que je vais devenir fou. Elle est en train de me rendre fou mais pas dans le sens positif du terme cette fois. Elle s’enfonce une nouvelle fois en me retournant mon reproche. Je ne lui dis rien ? Vraiment ? Ça c’est blessant. Vraiment blessant. Elle a réussi à me vexer à nouveau et je lui fais remarquer que sa remarque n’est clairement pas justifiée. Moi je lui ai tout dit. Elle sait tout. Elle connait tout de ma vie durant ces huit dernières années. Mais elle, elle ne m’a jamais rien dit. Je ne sais pas ce qu’elle a fait pendant ces années loin de moi. Je sais qu’elle a fait ses études de journalisme, je sais que son père est toujours le dernier des enfoirés, je sais que sa mère s’est suicidée, je sais qu’elle a touché à la drogue. Et c’est tout. Vous allez me dire que c’est déjà pas mal, mais connaissant Alex, je serais étonné d’apprendre que durant ces huit ans sa vie se résume simplement à sa famille et ses études. « C'est pas ce que je voulais dire. » Bien sûr que si c’est ce qu’elle voulait dire. Elle m’a dit ça dans le seul et unique but de me blesser, c’est réussi. J’espère qu’elle en est contente. « Je t'ai confié des choses que personne ne sait non plus. » Ah bon ? Comme quoi ? Quelques détails sur sa grossesse ? Sur la manière dont elle l’a appris ? Oui et heureusement qu’elle m’en a parlé, non ? Elle n’aurait pas eu à la faire si elle ne m’avait pas écarté de cet événement majeur de notre vie à tous les deux. Je préfère ne pas réagir encore une fois. À qui ça servirait de toute façon ? Je ne vais pas lui dire à nouveau qu’elle aurait dû me parler de cette grossesse, elle le sait, et elle connait mon avis à ce sujet d’ailleurs. On en a déjà discuté et je ne vois aucun intérêt à parler de ça une deuxième fois. Elle me dit qu’elle m’aime et bien évidemment je lui dis que je l’aime en retour. Parce que c’est vrai, même si là en ce moment, notre amour l’un pour l’autre n’est pas flagrant il existe et sachez que je l’aime énormément. Je sais que cette fois elle et moi ça peut fonctionner. J’y crois. J’y crois vraiment, mais j’ai bien peur d’être le seul à y croire. Je sais très bien que tout mon entourage n’est pas pour cette relation. Pourtant ils devraient simplement prendre en compte mon bonheur et laisser l’erreur commise par Alex de côté. Et je ne sais pas si elle, elle croit en nous. Si elle pense que fois c’est la bonne. La vie me laisse une seconde chance et je ne compte pas la gâcher. Une dernière fois je lui demande de me parler, de se confier un peu à moi. J’ai envie qu’elle me parle de sa vie sans moi, ce qu’elle a fait même si ça ne semble pas être positif, je veux tout savoir parce que c’est le genre de chose dont elle est censée me parler, non ? De ses erreurs et ses  « mauvaises habitudes » de ses années « peu glorieuses » Moi je m’en fiche, je peux tout entendre, parce que je l’aime. Avant de prendre la parole, elle pose sa tête contre moi. « Caleb, quand j’étais à Londres j’ai eu des problèmes avec la drogue, pendant deux ans à peu près, mais je me suis soignée. J’ai replongé après la soirée où l’on a couché ensemble. Mais je n’en prends plus, je n’ai plus rien sur moi je te le promets. » La drogue…ça je le sais. Pour ses deux années d’addiction et sa rechute juste après notre nuit ensemble. J’ai été témoin de la Alex défoncée à je ne sais quoi – et je n’ai pas franchement envie de le savoir – et très clairement ce n’était pas beau à voir. Pas beau à voir du tout. « Ça je le sais déjà Alex… » Je me pince les lèvres et reprends la parole. « Mais t’as réussi à arrêter c’est ce qu’il faut retenir. Moi je suis fier de toi. » Parce que l’addiction c’est une maladie et si elle est sobre aujourd’hui – de drogue du moins, parce qu’elle n’est clairement pas sobre d’alcool – elle devrait être fière d’elle. Même si la connaissant je suis sûr que ce n’est pas le cas. « Et pendant cette période, j’ai fais des choix de vie dont je ne suis pas fière. Mais je n’étais plus moi même. Cette fille à Londres, tu l'aurais détesté, je te jure. » Est-ce que j’aurais vraiment pu la détester ? Je n’en sais rien, la seule chose dont je suis sûr c’est qu’elle a tendance à être un peu trop difficile avec elle-même. Peut-être qu’elle n’était pas si horrible que ça. Peut-être qu’elle a fait des mauvais choix mais qu’elle les regrette tous aujourd’hui. Je ne comprends pas pourquoi elle avait si peur de me parler, elle sait très bien que je ne suis pas dans le jugement. Jamais même. « Je sortais beaucoup trop, j'étais défoncée et j'ai peut-être enchaîné les rencontres d'une nuit. » Elle sortait beaucoup trop, ça oui je m’en doutais un peu et je suppose qu’elle abusait toujours beaucoup trop de l’alcool. Habitude qu’elle n’a pas perdue, malheureusement. Et…elle enchaînait les histoires d’un soir. Ça, je ne le savais pas et à vrai dire je ne m’étais pas vraiment posé des questions sur sa vie sexuelle à Londres. Bien sûr que je savais très bien qu’elle avait couché avec d’autres hommes entre temps, mais « enchaîner », ça je n’en avais pas la moindre idée. Je ne peux pas lui en vouloir pour ça, c’est sa vie, son corps elle en fait ce qu’elle veut je n’ai pas mon mot à dire là-dessus surtout qu’elle avait mis un terme à notre relation. Elle était libre. Mais cette information ne me plait pas. Tout simplement parce que je n’aime pas l’idée de me dire que beaucoup d’hommes ont couché avec elle. Je suis juste jaloux en fait. Ce qui est très con parce qu’à l’heure d’aujourd’hui je sais que je suis le seul avec qui elle partage ces moments intimes. Je suis peut-être beaucoup trop long à parler, je ne sais pas mais sa main vient se réfugier dans la mienne et cette fois je ne la repousse pas. De toute façon, de quel droit je pourrais la rejeter ? Je n’en ai même pas envie, au contraire. Mes yeux se baissent sur nos mains entrelacées, je joue avec ses doigts sans relever le regard. « C’est de ça dont t’avais peur de me parler ? » Je lui demande alors que je connais très bien la réponse. Je lâche un petit rire, nerveux certainement. « Alex, je peux pas t’en vouloir pour ça on était plus ensemble tu faisais ce que tu voulais de ta vie. T’as fait des erreurs oui, mais le plus important c’est que tu t’en rendes compte. » Je le pense sincèrement. Je suis calme dans mes propos et ma main ne quitte toujours pas la sienne. « Savoir que t’as couché avec beaucoup de mecs ça me plait pas c’est sûr, mais tu faisais ce que tu voulais de ton corps.» Même si j’aurais largement préféré qu’elle en prenne bien plus soin. C’est pas grave, aujourd’hui je le fais pour elle s’il le faut. « Et puis tu sais j’ai pas forcément toujours été un exemple sur ce point-là moi non plus. » Et c’est vrai. Moi aussi j’ai fait des erreurs, moi aussi je me suis perdu pendant un temps mais je me suis juste repris en main plus vite qu’elle c’est tout. Quel que soit son passé, quel que soient ses erreurs je l’aime et je l’aimerai toujours parce qu’elle me rend terriblement heureux et que maintenant je suis incapable d’imaginer ma vie sans elle. Je me suis attaché de nouveau à elle très vite, peut-être beaucoup trop vite. Je suis rapidement retombé amoureux d’elle mais c’est parce qu’elle a su me montrer que la Alex dont je suis tombé amoureux il y a dix ans était toujours là, quelque part.

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“I will carry you”

Elle mange deux nems, j’ai envie de sourire parce qu’elle a fini par céder mais je vois très bien qu’elle n’est pas d’humeur à en rire. Je crois que je l’ai un peu énervée et c’était vraiment pas mon intention. Je voulais juste que ce soir elle ne se néglige pas, mais peut-être que j’en ai fait un peu trop. Et puis je réalise surtout que je vais devoir tenir ma part du marché et que je vais devoir enlever mon sweat pour dormir et ça, ça me fait chier parce que j’ai vraiment froid. Je bois la moitié de mon verre d’eau et le repose sur la table. Notre conversation aurait pu s’arrêter là, j’aurais pu lui proposer de choisir un film pour qu’on puisse le regarder tous les deux ce soir mais au lieu de ça elle reprend la parole. Je l’écoute, même si je n’ai qu’une seule envie ; partir m’allonger sur le lit, sous la couette et dormir. Parce que j’étais déjà fatigué de base, mais cette conversation m’a encore plus crevée. Et on en vient à un autre problème, le fait qu’elle ne me parle jamais. Enfin, elle ne parle jamais de ces huit années que l’on a passées loin l’un de l’autre. Moi je lui ai déjà tout dit – ou presque – mais elle, je ne sais pas comment elle occupait ses journées, si elle a fait des rencontres importantes. Et j’aimerais savoir. J’ai envie de savoir. Et c’est ce qu’elle fait. Elle me parle. Elle finit enfin par s’ouvrir un peu à moi, et ça me fait du bien parce que ça me montre qu’au final, elle fait elle aussi des efforts. Elle a écouté ma remarque et elle s’est adaptée. Elle commence par me dire qu’elle a eu des problèmes avec la drogue pendant deux ans. Ça, je le savais déjà et même si je me demande comment elle en est arrivée là je n’en reste pas moins fier d’elle. Fier du fait qu’elle ait réussi à arrêter et à aller de l’avant. Certes elle a eu une rechute, mais elle ne s’est pas laissée abattre pour autant et j’aimerais tellement qu’elle se rende compte que rien que pour ça à mes yeux, elle est une femme forte. Vraiment très forte. Vivre avec des addictions c’est être en lutte constante contre ses propres démons. Et quand je lui dis que je suis fier d’elle, elle semble vraiment étonnée. Très étonnée de ma bienveillance. Mais j’ai toujours été comme ça, elle me connait. Elle pensait sincèrement que j’allais l’accabler des erreurs de son passé ? Ça serait ridicule de ma part. Elle enchaîne continuant ses confessions elle me dit qu’elle a enchaîné les relations d’un soir. Et ça, ça ne me plait pas. Je ne lui en veux pas, déjà parce que je n’ai aucune raison d’être en colère contre elle, mais simplement parce que maintenant je sais que beaucoup d’hommes l’ont embrassé, l’on vu nue, ont profité de son corps. Et je n’aime pas ça. Je n’aime pas l’idée de me dire que beaucoup trop d’hommes l’ont certainement traité comme un vulgaire objet sexuel n’ayant aucun respect pour elle. Elle ne mérite pas ça. Vraiment pas. Et quand je lui dis que tout ça n’a aucune importance pour moi – bien que je sois quand même un peu jaloux – elle relève la tête pour me regarder. Je plonge mon regard dans le sien, ne lâchant pas sa main et encore une fois elle semble vraiment surprise par ma réaction. « Pourquoi tu es toujours si compréhensif et si attentionné avec moi ? J'aimerais penser que je mérite tout ça, mais on sait que c'est faux. J'ai rien fais pour te mériter et pourtant tu es là, toujours avec moi. Malgré tout ce que je t'ai fais subir, malgré tout ce que je me suis faite subir, tu es le seul à ne pas m'en vouloir et même si je comprends pas comment tu peux tout accepter aussi facilement, je suis conscience de la chance que j'ai de t'avoir. Je ne sais pas si je te l'ai déjà dis, mais j'ai conscience de tout ce que je t'oblige à accepter. J'aimerais te promettre que le passé ne reviendra jamais obscurcir notre présent, mais je ne peux pas te promettre quelque chose que je ne suis pas sûr de pouvoir tenir, par contre je te promets de faire du mieux que je puisse, pour nous deux. Parce que je ne veux plus être cette fille paumée. Parce que je tiens trop à toi pour renoncer à nous deux. » Elle tient trop à moi pour renoncer à nous deux. C’est bête, mais quand elle dit ça je suis sûr que je me mets à sourire de la même manière que je souriais dès que mon regard croisait le sien lors de notre premier rendez-vous. Elle parle beaucoup – étonnant – je ne retiens pas tout ce qu’elle m’a dit mais je garde le principal en tête : elle se sent chanceuse de m’avoir à ses côtés – la réciproque est vraie –, elle a conscience du mal qu’elle m’a fait et elle a envie que nous deux ça fonctionne. Je la regarde, et je meurs d’envie de l’embrasser là maintenant tout de suite. « Ton passé et tout ce que t’as pu vivre quand on était séparés ça fait partie de toi, Alex. Il faut que tu l’acceptes et t’as pas à en avoir honte. T’as fait des conneries et certes, tout n’est pas très glorieux mais t’as aucune raison d’avoir honte de tout ça. Je t’aime. Et c’est pas ton passé qui changera ça. » On fait tous les erreurs. Moi la plus grosse connerie que j’ai faite a tuée quelqu’un et ça personne ne semble vraiment m’en tenir rigueur. Alors qu’au fond ce que j’ai fait est bien pire que toutes les conneries d’Alex réunies. Quelqu’un est mort à cause de moi. Une personne qui était primordiale à mes yeux. Et ce n’est pas la seule connerie que j’ai faite et je fais pars de cette information à Alex, sûrement la dernière chose qu’elle ne sache pas sur nos années passées séparément. « Tu m'expliques ? Parce que je n'arrives pas à t'imaginer ainsi. » Cette période de ma vie, je n’en suis pas franchement très fier. Je me suis un peu perdu, je ne croyais plus vraiment en rien, je ne croyais plus en l’amour et surtout je ne comprenais pas le départ précipité d’Alex. Un matin je l’ai embrassé, comme à chaque fois et je suis parti travailler. À ce moment j’étais encore l’homme le plus heureux de la terre, complètement fou amoureux de sa petite-amie. Et le soir-même je suis rentré pour me rendre compte que cette fille dont j’étais amoureux avait pris toutes ses affaires pour partir je ne sais où sans jamais m’en toucher un mot. Je venais de me faire larguer comme la dernière des merdes, et putain qu’est-ce que ça m’a fait mal. Je l’ai attendu deux mois, persuadé qu’elle reviendrait. Mais j’ai attendu pour rien puisque deux mois plus tard je n’avais toujours aucune de ses nouvelles. Elle m’a fait mal. Elle m’a brisé le cœur et je n’avais plus foi en rien. Pendant quelques mois, j’allais mal, j’avais mal, et pour essayer de l’oublier je couchais avec des filles que je ne connaissais même pas. C’est con. C’est très con parce que au fond je savais très bien que ces conquêtes d’une nuit ne m’aideraient pas à me l’enlever de la tête. Mais jamais je n’ai manqué de respect à une des filles avec qui j’ai couché. Elles savaient toutes très bien que je ne voulais pas m’engager - et elles ne le voulaient pas non plus d’ailleurs - et je me montrais toujours très respectueux envers elles. J’hausse les épaules et fini par lui répondre. « Je dirais pas que j’ai « enchaîné » les conquêtes...» Je fais des guillemets avec mes doigts et j’entrelace à nouveau nos mains avance de reprendre la parole. « ...mais quelques mois après que tu sois partie je pensais toujours à toi et ça me rendait complètement fou. Ça me faisait mal. Bêtement je pensais qu’en couchant avec des filles ça m’aiderait à t’oublier. » Et encore une fois, c’est vraiment très bête. Je ne suis pas fier de tout ça, parce que même si je ne me comportais pas comme un connard avec ces filles, agir comme ça ne me ressemble pas du tout. Ça vaut que ce ça vaut, et de la part d’un homme c’est sûrement une pensée assez rare mais pour moi le sexe c’est quelque chose d’important et qui a une certaine valeur. « On sait tous les deux que ça marche pas comme ça, on peut pas oublier quelqu’un juste en couchant avec d’autres personnes et ça j’ai fini par m’en rendre compte. Mais malgré les mois qui passaient j’arrivais toujours pas à t’oublier, donc je suis parti en France pour changer d’air et pour penser à autre chose. La suite tu la connais. » Quelques semaines après mon arrivée en France j’ai rencontré LV et c’est grâce à elle que j’ai réussi à me sortir Alex de la tête. Elle qui me voyait comme un homme parfait qui a toujours fait les choses bien je sais qu’elle risque d’être étonnée voire même déçue d’apprendre tout ça.

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“I will carry you”

Je n’avais franchement pas en tête l’idée d’avoir des conversations aussi sérieuses avec Alex ce soir. Parce que je suis malade, je suis fatigué et je ne me sentais pas prêt à aborder tous ces sujets. Mais même si j’ai été en colère contre elle pour ça, elle a peut-être bien fait d’insister. Parce que maintenant elle le sait. Elle sait que je pense encore souvent à Nathan, elle sait que son absence dans ma vie me pèse et que j’aimerais beaucoup faire sa connaissance. Je sais très bien que ce sont des informations qui ne lui plaisent pas mais en même temps c’est la vérité. Elle aussi elle me dit des choses que je n’apprécie pas forcément. En ce qui concerne la drogue je le savais déjà parce que j’ai eu le malheur d’être témoin d’une Alex complètement défoncée il n’y a pas encore si longtemps que ça. Mais son addiction est derrière elle, je le sais et je n’en doute absolument pas. Je souligne même le fait qu’elle ait réussi à arrêter, parce que c’est important et c’est même la chose la plus importante qu’elle devrait retenir de cette histoire. Elle est sobre, elle est clean et je suis tellement fier d’elle pour ça. Il y a l’alcool, j’aimerais avoir le courage de lui en parler. Elle boit beaucoup. Beaucoup trop, je ne suis pas con je l’ai remarqué. En même temps comment ne pas le voir ? Je vis quasiment chez elle depuis quelques semaines. Mais ce courage, je n’arrive pas à le trouver. Je n’ai pas envie de lui parler de ça, parce que cette conversation me fait peur. Je n’ai pas envie de la blesser, de la brusquer ou de dire quelque chose de travers alors je préfère me taire sur ce sujet. Je suis conscient que ce n’est certainement pas la bonne méthode, mais tant pis. On en parlera un autre jour, non ? Elle me parle des hommes avec qui elle a couché, et je sais maintenant qu’ils ont été nombreux, très nombreux. Tant pis, je vais devoir faire avec même si ça ne me plait pas. J’essaie de la rassurer comme je le peux en lui disant que son passé n’a aucune importance pour moi – et c’est vrai – qu’il ne changera pas les sentiments forts que j’éprouve pour elle – vrai aussi. – Je la sens émue et touchée des mots que j’ai employés et je me demande si je vais la décevoir en lui disant que je n’ai pas toujours été irréprochable moi non plus. Peut-être pas autant qu’elle, clairement pas aussi longtemps qu’elle, mais moi aussi j’ai fait ce même genre d’erreurs. Par sa faute en plus, parce qu’elle est partie, elle m’a quittée, elle m’a brisée le cœur. « Je suis désolé. » J’hausse les épaules. Je ne peux pas lui dire que ce n’est pas grave parce que c’est faux, c’est grave et elle m’a fait affreusement mal mais on a déjà eu cette conversation et je ne suis pas sûr que repartir là-dessus serait réellement utile. « Désolé de t'avoir fait souffrir au point que tu en viennes à faire ça. » Encore une fois, je ne peux pas lui dire que ce n’est pas grave. Donc je ne dis rien. Elle s’excuse encore une fois, elle l’avait déjà fait plusieurs fois avant et je sais qu’elle regrette de m’avoir quitté comme ça. J’avais pourtant le droit à des explications mais je les ai eues huit ans trop tard. C’est grâce à LV que j’ai réussi à oublier Alex. Et ce n’est qu’en quittant l’Australie que j’ai réussi à tourner la page. Et maintenant elle le sait tout ça. Cette courte période de ma vie je n’en suis pas spécialement fier, je n’en parle pas, pas forcément parce que j’en ai honte mais parce que j’aimerais bien l’oublier. Et maintenant je pense pouvoir dire qu’elle sait tout. Elle connait vraiment tous les événements les plus importants de ma vie ces dernières années. Je suis retombé amoureux alors que je n’arrivais absolument plus à croire en l’amour. C’est LV qui m’a redonnée goût à tout ça, c’est elle qui m’a redonnée confiance en moi. Mais malgré tout je ne peux pas m’empêcher de culpabiliser. Je m’en veux parce que je sais que pendant qu’Alex était encore enceinte moi je m’amusais avec d’autres filles. Au fond je sais que je n’ai pas à culpabiliser pour ça, puisque si j’en suis arrivé là c’est de sa faute. « Je t'ai jamais oublié Caleb, mais je crois que je n'ai jamais vraiment essayé parce que même si ça me faisait mal de penser à toi, au moins tu étais encore présent. Je ne voulais pas avoir à renoncer complètement à toi, même à Londres. J'ai voulu oublier mes sentiments pour toi, mais je ne fais que les enfuir. Je suis désolé de nous avoir obligé à vivre tout ça. J'ai tout gâché. » Elle ne m’a jamais oublié mais moi, j’ai fini par l’oublier. Enfin, disons qu’à partir du moment où j’ai rencontré LV, j’ai arrêté de penser à elle. Elle n’était plus constamment dans mes pensées comme elle l’était avant. Est-ce que c’est normal qu’encore une fois je culpabilise ? Elle, elle ne m’a pas oublié alors que moi si. Mais moi contrairement à elle j’ai essayé de l’oublier. Je ne voulais plus être amoureux d’elle, parce que je l’ai détesté. Je l’ai détesté pour toute la douleur que j’ai ressenti par sa faute. Elle dit qu’elle ne voulait pas avoir à renoncer complètement à moi, mais elle n’aurait jamais dû renoncer à moi tout court. Oui elle a tout gâché. Peut-être qu’on aurait pu vivre une encore plus belle histoire elle et moi. Peut-être que j’aurais réussi à la convaincre de garder Nathan. Et elle aurait peut-être accepté. Peut-être qu’on aurait eu d’autres enfants après Nathan. On se serait peut-être mariés. Notre vie aurait été différente, ça c’est une certitude. Mais oui, elle a tout gâché. Pour le coup je ne peux pas la rassurer en lui disant que tout ce qu’elle dit n’est pas vrai. Parce qu’elle a tout gâché oui. Je ne sais pas quoi répondre à tout ça. Elle s’excuse encore et toujours. Elle n’a jamais réussi à m’oublier alors que moi, je l’ai oubliée. Même si à la seconde même où je l’ai vu il y a plusieurs mois dans ce bar, je me suis rendu compte qu’elle m’avait manquée. La revoir ne m’avait pas laissé indifférent. Dès le début. Mais c’était surtout un gros mélange de plusieurs sentiments. De la nostalgie, de la tristesse, des moments de joie et de bonheur. Et puis on a commencé par passer du temps ensemble, et je me suis étonné à me rappeler toutes ces petites choses qui faisaient de j’étais tombé une première fois amoureux d’elle. Je commençais à la regarder différemment ou plutôt, à la regarder comme je le faisais avant. Avant qu’elle ne parte. Et puis il y a eu cette soirée chez moi, on a tous les deux complètement dérapés. Mais je ne regrette rien. Même si cette soirée et surtout cette nuit passée ensemble a été le déclanchement de toutes ces disputes, je ne regrette rien. « Promets moi que rien ne pourra plus jamais nous éloigner ? » Je ne suis pas sûr de pouvoir lui promettre une chose pareille. Je veux des enfants et je ne suis pas sûr que la réciproque soit vraie, je veux me marier et encore une fois, je ne suis pas sûr qu’elle le veuille vraiment. On ne voit pas le futur de la même manière et je ne suis même pas sûr qu’elle voie réellement un futur avec moi. Mais pourtant, je la regarde dans les yeux et je lui réponds. « Je te le promets. » …mais pourtant, je lui promets que rien ne pourra plus jamais nous séparer alors que je n’en sais rien. Mais je l’aime, et j’ai quand même envie de croire qu’on ne se séparera plus jamais. Je veux vraiment y croire. Elle m’embrasse, pas sûr que ce soit la meilleure des idées vu l’état dans lequel je suis aujourd’hui je suis sûrement contagieux. « Tu vas être malade… » Je murmure contre ses lèvres. Et je m’en voudrais d’être le responsable de son mauvais état de santé. J’attrape mon verre d’eau pour le finir et j’attrape sa main pour me lever, l’entraînant avec moi. « Je vais dormir, tu viens avec moi ? » Il est encore tôt, j’en suis bien conscient mais malgré ma très longue sieste cette après-midi je suis exténué et j’ai envie de l’avoir dans mes bras ce soir en m’endormant. Pour m’aider à oublier les tensions qui ont pu être présentes ce soir. Je l’entraîne alors avec moi dans la chambre et je tiens entièrement ma part du marché puisque j’enlève mon sweat. Je lui ai fait une promesse et je l’ai donc tenue. Elle mangeait et moi je buvais mon verre d’eau et je ne dormais pas avec mon sweat. Allongés dans le lit, je la prends dans mes bras et à cet instant précis je me sens parfaitement bien. « Je t’aime. » Je lui dis, doucement. Au cas où elle ne l’avait pas encore compris et surtout, je ne veux pas qu’elle s’endorme en repensant aux conversations qu’on vient d’avoir. Je veux qu’elle s’endorme avec cette petite information en tête : je l’aime pour la personne qu’elle est aujourd’hui, et rien ni personne ne pourra changer mes sentiments. Pas même ses erreurs et son passé.

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