(Isyliv) Going to hospital is rather like going to an alien planet
Olivia Welch
les bonnes intentions
ÂGE : 36 ans (06.11.1988) SURNOM : Liv, Livvie, Welch au travail (elle déteste entendre son nom de famille claquer ainsi au travers des urgences) STATUT : Mère célibataire de jumeaux de 7 ans, Lizzie et Lenny. Famille d'accueil pour Paul, un ado un peu paumé mais qui s'est plutôt bien adapté à leur vie de famille. Visiblement loin des jolies histoires et des rêves de bonheur. MÉTIER : Infirmière puéricultrice, postée aux urgences de l'hôpital Saint-Vincent LOGEMENT : Logan City, #503 Daisy Hill Road, une petite maison toute simple, qui suffit amplement à leur famille POSTS : 9077 POINTS : 780
TW IN RP : Absence d'un père, famille d'accueil et violences familiales, grossesse, milieu hospitalier GENRE : Je suis une femme ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. PETIT PLUS : Olivia a longtemps été fumeuse - à se cacher dans les recoins du ranch pour ne pas se faire attraper par un de ses parents ≈ Elle a appris la langue des signes australiennes, ce qui l'aide énormément à son travail. ≈ Elle a failli se noyer quand elle était enfant et est toujours traumatisée par les grandes étendues d'eau. ≈ Elle ne cuisine pas très bien, mais connaît tous les restaurants de son quartier.CODE COULEUR : Répand de la douceur en #CC33CC RPs EN COURS :
Isyliv ∆ When you can't look on the bright side I will sit with you in the dark
Olivia aimait son métier, vraiment. Mais après des heures de pleurs de nourrissons dans les oreilles, de parents stressés, d'internes dépassés et de liquides humains divers et variés étalés sur sa blouse, elle était contente que sa journée soit finie. Elle aspirait juste au calme, comme un bon bain avec un livre dans les mains - même si elle aurait certainement juste droit à un concert de piaillement, les jumeaux se battant pour raconter leur journée ou lui demander de trancher une dispute.
Elle retira rapidement sa blouse, la laissant tomber au sol. Elle projetait de la ramasser et de l'amener jusqu'au sac à linge disposé à la porte du vestiaire. Mais pour l'instant, elle ne rêvait que de retrouver son legging confortable et son vieux pull piqué à un ex - un très vieil ex, vu que le pull en question était élimé aux coudes et plus très chaud.
« Hey, Isy ! T'as survécu à ta journée de retour ? »
Elle était en train de se tortiller pour rentrer dans son legging quand son meilleur ami était arrivé, l'air dépassé. Elle pouvait comprendre. Revenir après quelques semaines de vacances était déjà compliqué, mais lui revenait de deux mois à pouponner ses bébés, si petits et si mignons. Si loin des alcooliques chroniques des urgences, qui n'avaient pas dû lui manquer.
« Les nuits avec les jumeaux sont toujours compliquées ? T'as pu dormir un peu avant de nous rejoindre ? » reprit-elle tout en enfilant son pull.
Le confort de ses vêtements la fit soupirer. C'était vraiment agréable de se retrouver dans quelque chose de propre et souple - plus que le tissu trop raide de l'uniforme de l'hôpital.
Elle attrapa sa tunique, plus blanc cassé que ce qu'elle était à l'origine, pour vérifier qu'elle n'avait rien oublié dans ses poches. Elle en tira deux bic quatre couleurs qu'elle se serait maudite d'avoir perdu, et les remis en sécurité sur l'étagère du haut de son vestiaire.
« Lenny m'a demandé si Jude pouvait venir ce week-end. Je lui ai acheté un nouveau ballon la dernière fois que j'ai fait les courses. Tu sais, celui du mondial de rugby là, et je pense qu'il veut jouer avec Jude. J'imagine que ce sera très éloigné du rugby vu qu'on a pas regardé un match à la maison, mais au moins ils vont se dépenser ! »
codage par aqua
But I'll be cleaning up bottles with you on New Year's Day
ÂGE : 34 ans (13.05.90) SURNOM : Isy STATUT : Penny est le soleil et l'amour de sa vie, l'évidence avec laquelle il écrit sa plus belle histoire et s'autorise à réaliser des rêves de bonheur (06.07.2021) MÉTIER : Infirmier au service des urgences, président de l'association Run for Judy, infirmier bénévole à la Croix Rouge et aux Flying Doctors, sapeur-pompier volontaire et surtout : papa comblé de Jude (13.09.2018), Maia (14.06.2022), Jack et Mila (01.08.2023) LOGEMENT : Penny et lui ont quitté Toowong en 2024 pour s'installer avec leurs enfants à Bayside et y créer leur cocon à l'image entière de leur amour POSTS : 28709 POINTS : 0
TW IN RP : dépression, anxiété, automutilation, idées suicidaires, tentative de suicide, mentions d'abandon d'enfant PETIT PLUS : Emménage à Brisbane en 2003 ∆ il exerce en qualité d'infirmier au st vincent's depuis 2006 puis est affecté aux urgences en 2013 ∆ une suite de blessures anéantit sa carrière de joueur de football australien en 2010 ∆ il attente à ses jours en mars 2018 et reprend le travail en septembre 2018 ∆ finaliste de ROA en 2020 ∆ il se soigne contre son anxio-dépression, après avoir longtemps refusé son diagnosticCODE COULEUR : Isy s'exprime en #9966ff ou slateblue RPs EN COURS :
Je frottais mes yeux et étouffais un bâillement avant de compléter la feuille de transmissions sous mes yeux. J'écarquillais les yeux, comme pour m'aider à voir plus net, puis trépignais sur ma chaise pour demeurer en activité. Le service s'était rapidement vidé (avant la prochaine embuscade), les transferts de patients se succédant rapidement dans l'heure. Néanmoins, encore quelques uns demeuraient en attente de lit dans le service qui correspondait à leur prise en soins. Notamment Mia, quinze ans, qui avait réussi à me prodiguer une claque monumentale en guise de cadeau de retour au travail.
Mia pèse à peine trente kilos mais est persuadée détenir le contrôle sur sa situation. Pour elle, sauter un repas est totalement dérisoire, anodin : aucune raison de s'en formaliser. Sauf qu'en réalité, lorsqu'elle en saute un, elle finit toujours par en sauter plusieurs, comme un dépendant qui prend goût à ce qui lui plaît et qui sait argumenter contre sa raison pour y céder à répétitions. Entendre l'adolescente clamer qu'elle se portait comme un charme et qu'elle maîtrisait entièrement son alimentation, que certes elle avait fait quelques écarts mais elle saurait se remettre sur le droit chemin dès aujourd'hui, qu'elle avait conscience qu'elle ne se comportait pas de manière sainement mais qu'il s'agissait pour elle de simples "pauses" qu'elle s'accordait ici et là et qui la remotivaient, avait eu l'effet de dresser un véritable et détestable miroir devant moi. J'écoutais cette enfant, ayant conscience à quel point elle était déphasée avec la réalité, sa réalité, son simple reflet squelettique le hurlant haut et fort. J'observais cette gamine en considérant à quel point la santé mentale pouvait être perverse, même lorsque le mal est aussi flagrant que le nez au milieu de la figure. J'étudiais Mia et je ne pouvais m'empêcher de penser à quel point elle pouvait être aveugle ou dans le déni - jusqu'à ce que je réalise à quel point j'étais moi-même hypocrite.
Claque en pleine figure de la part d'une môme de quinze ans. Très efficace.
Une fois les transmissions achevées, je rejoignais les vestiaires, mes pensées plongeant dans ce déclic violent de fin de garde. « Hey, Isy ! T'as survécu à ta journée de retour ? » Je riais nerveusement en guise de réponse avant de me laisser tomber sur le banc du vestiaire. « Hey, Liv. Apparemment, écoute. Et toi, ta journée de ton côté ? Le cathéther a tenu ? » Je répondais malicieusement, faisant référence au cathéter plus que difficilement posé sur un jeune patient, pendant que ma meilleure amie se contorsionnait dans son legging, dissimulée par la porte de ferraille de son casier. « Les nuits avec les jumeaux sont toujours compliquées ? T'as pu dormir un peu avant de nous rejoindre ? » « Je suis rendu à un stade où je ne sais même plus si je dors ou si je rêve avoir dormi, » j'avouais dans un rire. « Les jumeaux ont été plutôt sages cette nuit. C'est plutôt Maia et ses dents qui lui font des misères. » Ce matin, j'avais déposé un bambin aux joues rougies et la bave au menton qui m'avait quelque peu donné l'impression d'un gremlin.
Je me levais pour récupérer mes habits civils et pendant qu'Olivia me relatait le souhait de Lenny suivi de l'attraction éventuelle du week-end, je retirais le haut de ma blouse pour enfiler un t-shirt. « J'imagine à quel point Lenny sera fier de ce nouveau ballon, » je faisais avec un sourire tendre. « Jude sera sans nul doute ravi de jouer avec Lenny. C'est gentil, » je remerciais. « Tu veux faire un troc et je te prends Lizzie ? » Je proposais avec amusement. Jude et Lenny étaient rapidement devenus de très bons copains complices, c'était toujours un réel bonheur de les voir jouer. Quant à Lizzie, elle semblait apprécier de plus en plus avoir la compagnie de Maia qui s'intéressait à ses jeux et l'écoutait sagement avec de grands yeux attentifs et admiratifs. Je me redressais pour retirer le pantalon de ma tenue, faisant tomber du banc mon carnet et mes stylos au passage. Je me rasseyais, jambes dénudées. « Tu rentres tout de suite ou ça te dit d'aller prendre une bière ? » Je questionnais en récupérant ma pagaille étendue sur le sol. La garderie tout comme l'école termineraient d'ici une heure, ce qui laissait, théoriquement, du temps libre aux deux parents.
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Olivia Welch
les bonnes intentions
ÂGE : 36 ans (06.11.1988) SURNOM : Liv, Livvie, Welch au travail (elle déteste entendre son nom de famille claquer ainsi au travers des urgences) STATUT : Mère célibataire de jumeaux de 7 ans, Lizzie et Lenny. Famille d'accueil pour Paul, un ado un peu paumé mais qui s'est plutôt bien adapté à leur vie de famille. Visiblement loin des jolies histoires et des rêves de bonheur. MÉTIER : Infirmière puéricultrice, postée aux urgences de l'hôpital Saint-Vincent LOGEMENT : Logan City, #503 Daisy Hill Road, une petite maison toute simple, qui suffit amplement à leur famille POSTS : 9077 POINTS : 780
TW IN RP : Absence d'un père, famille d'accueil et violences familiales, grossesse, milieu hospitalier GENRE : Je suis une femme ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. PETIT PLUS : Olivia a longtemps été fumeuse - à se cacher dans les recoins du ranch pour ne pas se faire attraper par un de ses parents ≈ Elle a appris la langue des signes australiennes, ce qui l'aide énormément à son travail. ≈ Elle a failli se noyer quand elle était enfant et est toujours traumatisée par les grandes étendues d'eau. ≈ Elle ne cuisine pas très bien, mais connaît tous les restaurants de son quartier.CODE COULEUR : Répand de la douceur en #CC33CC RPs EN COURS :
Isyliv ∆ When you can't look on the bright side I will sit with you in the dark
« Il a tenu à la perfection, malgré un scan injecté ! »
Les radiologues n'étaient pas toujours tendres avec le matériel posé parfois très difficilement en pédiatrie. Et ce soin-là avait été très sportif, mais le résultat en valait la chandelle, si ça signifiait que son patient pouvait avoir tous les soins dont il aurait besoin dans les prochaines heures.
Enfin, ça avait permis à Isaac de se remettre dans le bain rapidement. Son retour de congé paternité avait été sur les chapeaux de roue, avec un flux incessant de patients, et Olivia avait à peine eu le temps de lui adresser deux mots pendant qu'ils couraient d'un box à l'autre avec du matériel plein les mains.
« J'ai jamais eu un seul bébé, mais j'ai eu des jumeaux qui étaient incapables d'être réveillés en même temps... »
Elle avait eu envie de se pendre, à en avoir toujours un dans les bras et à ne pas pouvoir dormir ou aller aux toilettes. Elle avait beau être seule, elle n'osait pas déranger Isaac ou sa famille et faisait comme si tout allait bien, mais la fatigue et l'impression de ne faire que changer des couches l'avaient rendu folle. Penny pouvait compter sur Isaac, elle, mais ils avaient aussi Jude, un peu autonome, et Maia qui commençait à bien marcher et nécessitait une surveillance constante. Olivia n'osait imaginer le bazar que ça devait être de gérer tout ce petit monde.
Aussi offrait-elle régulièrement de récupérer Jude. Ce qui était assez facile puisque Lenny et lui étaient devenus bien copains et jouaient facilement ensemble. Le fait que Jude ait appris à faire du vélo ces dernières semaines permettait à Olivia de les laisser tous les deux dans le jardin à se dépenser, et de les récupérer assez fatigués pour qu'ils soient plus faciles à gérer le soir.
Il était plus compliqué de récupérer Maia, parce qu'Isaac refusait son aide et voulait tout son petit monde autour de lui. Même s'il avait besoin de dormir, et de temps pour s'occuper des jumeaux. Elle ne jugeait pas, elle aurait sans doute été comme lui si elle avait été dans sa situation - mais ses rêves de famille nombreuse s'étaient écroulés en même temps que sa première grossesse et ses difficultés à trouver un compagnon avec deux enfants en bas âge.
« Tu peux déposer Maia en plus, et faire une sieste dans la chambre d'ami » ajouta-t-elle en souriant. « Mais sinon tu rentres t'occuper des petits, et Lizzie et moi on s'occupera de Maia. »
Lizzie avait d'abord été relativement indifférente au bébé, avant de découvrir qu'on pouvait aussi jouer avec ces tous petits qui ne marchaient et ne parlaient pas encore. Si elle était parfois frustrée de ne pas comprendre ce que babillait Maia, elle arrivait quand même à jouer avec elle et la faire rire. Peut-être appréciait-elle aussi la présence d'une plus jeune calme et attentive, moins active que ne pouvaient l'être Lenny ou Jude, surtout ensemble.
Elle attrapa les stylos d'Isaac qui avaient roulé à ses pieds, et allait les lui rendre quand elle se figea. Il n'avait pas encore remis son pantalon, et elle pouvait voir distinctement les cicatrices sur ses cuisses, plus ou moins récentes. Comme celles qu'il avait sur les bras il y avait des mois de ça, quand il avait promis que tout était sous contrôle et qu'il allait arrêter.
« T'es pas retourné voir ton thérapeute, hein ? » souffla-t-elle.
Même pas étonnée. Elle savait qu'il y avait quelque chose, mais elle avait mis tout ça sur le compte du stress de la grossesse puis de la naissance des bébés. Elle avait eu des jumeaux, elle savait combien c'était une tempête que d'accueillir deux enfants en même temps et de ne plus avoir une minute à soi.
« Comment tu vas ? Vraiment ? » reprit-elle, s'asseyant à côté de lui, sa main serrée autour des stylos qu'elle ne lui avait toujours pas rendus.
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ÂGE : 34 ans (13.05.90) SURNOM : Isy STATUT : Penny est le soleil et l'amour de sa vie, l'évidence avec laquelle il écrit sa plus belle histoire et s'autorise à réaliser des rêves de bonheur (06.07.2021) MÉTIER : Infirmier au service des urgences, président de l'association Run for Judy, infirmier bénévole à la Croix Rouge et aux Flying Doctors, sapeur-pompier volontaire et surtout : papa comblé de Jude (13.09.2018), Maia (14.06.2022), Jack et Mila (01.08.2023) LOGEMENT : Penny et lui ont quitté Toowong en 2024 pour s'installer avec leurs enfants à Bayside et y créer leur cocon à l'image entière de leur amour POSTS : 28709 POINTS : 0
TW IN RP : dépression, anxiété, automutilation, idées suicidaires, tentative de suicide, mentions d'abandon d'enfant PETIT PLUS : Emménage à Brisbane en 2003 ∆ il exerce en qualité d'infirmier au st vincent's depuis 2006 puis est affecté aux urgences en 2013 ∆ une suite de blessures anéantit sa carrière de joueur de football australien en 2010 ∆ il attente à ses jours en mars 2018 et reprend le travail en septembre 2018 ∆ finaliste de ROA en 2020 ∆ il se soigne contre son anxio-dépression, après avoir longtemps refusé son diagnosticCODE COULEUR : Isy s'exprime en #9966ff ou slateblue RPs EN COURS :
Un sourire sincère se dessina sur mes lèvres tandis que je félicitais avec franchise : « Bien joué, même si ça ne m'étonne pas. » Je marquais une pause, avant d'ajouter, presque nostalgique, rictus en coin : « Elle devient de plus en plus loin la période où on laissait faire les "expérimentés" des services. » Nous avions tous deux dépassé les noces d'étain avec notre métier et ce centre hospitalier. Gardes après gardes, notre binôme avait accumulé cette expérience, cette posture et cette aisance au sein de l'établissement quand bien même aucune journée ne se ressemblait réellement. En quelque sorte, St Vincent's était devenu une résidence secondaire, souvent bien malgré nous, avec une famille improvisée de collègues que nous nous estimions chanceux d'avoir et d'autres membres dont nous nous serions bien privés. Nos premiers pas remontaient, et même si certains souvenirs de début de carrière étaient ancrés dans nos mémoires au fer rouge, comme s'ils étaient survenus hier ; aujourd'hui, nous étions davantage de ceux qui montraient et formaient que de ceux qui observaient et accompagnaient. Alors, bien entendu, même si cette pose de cathéter avait assurément dû être hasardeuse, je savais que Liv était l'une des infirmières les mieux placées pour assurer ce soin. « C'est bien pour le gamin. Ca de moins. » Je me réjouissais avec compassion pour le patient.
Même si je revenais de plusieurs semaines de congé, il serait mentir d'affirmer que je reprenais le travail en pleine forme. Les nuits étaient aléatoires mais traditionnellement courtes et j'avais maîtrisé le pilote automatique sur de nombreuses tâches quotidiennes. J'en venais à un point où je me surprenais d'avoir accompli des faits sans m'en rappeler, comme si je m'étais métamorphosé en automate, ou encore je me demandais si j'avais dormi ou juste réfléchi à comment y parvenir. En bout de ligne, le résultat était le même : la parentalité exténuait et Olivia en avait aussi eu son rayon. Peut-être était-ce pour cela qu'elle insistait pour veiller sur Jude voire Maia chez elle et nous soulager, Penny et moi, même si je refusais poliment ses offres, me sentant mal à l'aise de lui ajouter temporairement des responsabilités qui m'incombaient naturellement. J'avais conscience que je me montrais plutôt hypocrite, quand je n'avais jamais hésité une seule seconde à soutenir ma meilleure amie durant les premières années des jumeaux et encore aujourd'hui - parfois j'utilisais moi-même la force en ne laissant pas le choix à la rouquine de se reposer, quitte à kidnapper ses enfants -. Mais Liv demeurait une mère célibataire et si j'acceptais peu à peu que Jude se rende plus fréquemment chez elle parce qu'il se fusionnait de plus en plus avec Lenny, j'éprouvais davantage de scrupule à confier Maia à ses bons soins également, de peur d'épuiser mon amie. « C'est pas très fair play de te laisser deux de mes enfants comme ça, je trouve. » Je lâchais sur un ton qui se voulait humoristique, risquant un regard complice vers mon interlocutrice.
Je quittais mon habit de soignant en vue de remettre mes vêtements de ville, laissant rouler les deux stylos qui s'étaient dérobés de ma poche plus loin, comptant les récupérer plus tard. Le t-shirt enfilé, je reprenais place sur le banc, prêt à enfiler mon pantalon. Mes gestes se figèrent derechef lorsque la Welch questionnait, sur ce ton que je lui interprétais rhétorique tout en invitant malgré tout à la communication : « T'es pas retourné voir ton thérapeute, hein ? » Mon coeur sombrait lourdement dans ma poitrine et je baissais vivement les yeux sur mes cuisses. Je tirais négligemment sur les jambes de mon boxer et me résigna à couvrir mes jambes du bas de ma tenue. Sous le tissu rigide, mon index passait sur le relief des marques ; le relief des angoisses, des hontes, des regrets, des peurs, des peines, des haines, des désespoirs - des nuits agitées et des cauchemars éveillés. Sans oser croiser le regard de Liv, je me mordais discrètement l'intérieur de la joue, songeant à chaque blessure que je m'étais infligée, aux sentiments qu'elles m'avaient provoqué, aux motifs qui les avaient vu naître. A chaque centimètre d'épiderme parcouru se rattachaient religieusement des scènes, des souvenirs, des violences, des conversations. Un camaïeu sordide et toxique qui se déversait dans mon organisme et se disséminait en pensées dignes d'un prodigieux déni. La notion de la maîtrise, la volonté du contrôle, le besoin de se faire du mal de cette sorte car il traduit péniblement cette souffrance psychique si difficile à exprimer, à communiquer, à extérioriser. « Non, » je finissais par avouer d'une voix blanche à Olivia avant d'enfiler mon pantalon et de me rasseoir sur le banc des vestiaires. La jeune femme s'installait à mes côtés, mes stylos serrés dans sa paume, avant de réitérer cette question fatidique, si banale mais si lourde à la fois.
Je portais nerveusement un ongle contre mes dents, le regard dans le vide, avant de laisser tomber ma main le long de mon flanc. Le camaïeu s’était métamorphosé en boule indigeste, coincée solidement dans ma trachée, quelques fils venant tirailler mon cœur qui battait la chamade sous ma poitrine. Je me mordillais les lèvres, passais nerveusement une main sur mon visage, les fourrais sous mes cuisses malmenées. « Je sais que j’ai besoin d’aide, » j’avouais à demi-mot, dans un murmure frisant l’inaudible. Je baissais les yeux, honteux, l’image de Mia omniprésente dans mon esprit. « Je sais que - » je commençais, pinçais mes lèvres, peinais à clamer cette vérité que je m’étais évertuée si longtemps à dissimuler, et si bien que je m’étais bercé d’illusions, certes précaires. « Que ça ne va pas, » je chuchotais. Le pic de l’iceberg est enfin assumé mais demeure cette partie immergée titanesque dans laquelle je me noie, je me tétanise, et de laquelle je repousse quiconque. « C’est un marché noir, en fait, en quelque sorte, » je commençais à expliquer à Olivia. « Au début c’était quand j’angoissais : je le faisais et ça me calmait. Maintenant, c’est quand j’ai un sentiment négatif : le faire me donne meilleure conscience, parce que je me punis pour ce que je fais mal. » Je lorgne vers Olivia, la mine grave, presque boudeuse. « Ne me dis pas que je suis fou, s’il-te-plaît. Ça a du sens, pour moi. » Je la priais avant de concéder : « Même si je sais que ce n’est pas bien. » Je me redressais, inspirais profondément, posais ma tête contre la surface métallique du vestiaire derrière nous. Je passais mes mains sur mes yeux brillants de fatigue. « Je suis pris au piège, » je révélais faiblement. J'entendais cependant d'ici les nombreuses solutions que pourrait me suggérer, terre-à-terre, Olivia. Des axes qui me paraîtront inatteignables, inconcevables, pour des motifs qui lui sembleront peut-être à elle totalement insensés. « Je t'ai pas appelé parce que - » Je déglutissais, accordant un regard désolé et franc à mon amie. « Je t'aurais appelé tous les jours, Liv. » Et ce poids-là, je refusais le placer sur ses épaules.
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Olivia Welch
les bonnes intentions
ÂGE : 36 ans (06.11.1988) SURNOM : Liv, Livvie, Welch au travail (elle déteste entendre son nom de famille claquer ainsi au travers des urgences) STATUT : Mère célibataire de jumeaux de 7 ans, Lizzie et Lenny. Famille d'accueil pour Paul, un ado un peu paumé mais qui s'est plutôt bien adapté à leur vie de famille. Visiblement loin des jolies histoires et des rêves de bonheur. MÉTIER : Infirmière puéricultrice, postée aux urgences de l'hôpital Saint-Vincent LOGEMENT : Logan City, #503 Daisy Hill Road, une petite maison toute simple, qui suffit amplement à leur famille POSTS : 9077 POINTS : 780
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La remarque d'Isaac la fit sourire. Les "expérimentés" qu'ils avaient connu à leurs débuts étaient presque tous à la retraite, ou partis dans des services plus calmes. Il était loin, le temps où Olivia se cachait derrière Isaac pour les soins difficiles, les doigts tremblants sous le stress et la nouveauté.
« On est les anciens que les petits nouveaux osent à peine déranger » renchérit-elle en souriant.
Ils étaient de l'autre côté de la barrière, maintenant, à regarder les petits nouveaux prendre leur envol au sein des urgences, et à guider les jeunes internes sur leurs premiers jours. Ils savaient quoi faire et comment le faire, et comme le vélo, ce n'était pas quelque chose qu'on pouvait oublier. Preuve en était de la facilité avec laquelle Isaac était revenu, presque comme s'il n'était jamais parti - même si son binôme favori avait manqué à Olivia, habituée à avoir un partenaire qui savait toujours ce qu'elle pensait ou voulait. C'était simple de travailler avec lui, et elle avait eu un peu de mal à se faire à son remplaçant des dernières semaines.
« Tes enfants sont mignons et s'entendent bien avec les miens ! C'est un plaisir de les avoir ! »
Maia était un peu plus compliquée, puisqu'elle avait tout juste quinze mois et était encore dépendante pour plein de choses. Mais pouponner lui manquait un peu, et elle était contente de le faire un peu avec les enfants d'Isaac.
« Et puis, ça me donne l'illusion que mes enfants ont la même grande famille que moi. J'aurai aimé qu'ils aient une plus grande fratrie... »
Elle venait d'une famille de six, et n'avait pas imaginé n'avoir que deux enfants. Ni les élever seule. Et elle ne regrettait rien, si ce n'était qu'elle n'avait pas pu réaliser tous ses rêves d'enfant. Pas qu'elle puisse y changer grand chose pour le moment.
Et elle aurait préféré s’appesantir sur ce sujet, et ses petits problèmes. Parce que ceux d'Isaac étaient pires, et n'étaient clairement pas en voie d'amélioration. C'était même pire que quelques mois plus tôt, quand ils en avaient parlé dans la salle de pause des urgences.
Les marques s'étalaient sur la peau de ses cuisses, parfois blanches et en voie de cicatrisation, souvent encore rouges, fraîches. Il s'était dépêché de se relever pour enfiler son pantalon, mais elle n'oubliait pas ce qu'elle avait vu, ces scarifications montrant qu'il plongeait lentement et sûrement dans une spirale infernale.
Pour une fois, il n'était pas dans le déni. Il n'avait pas l'air de mentir en avouant combien il allait mal, et en disant qu'il avait besoin d'aide. Il n'avait juste pas encore sauté le pas de la demande d'aide, ce qui était un peu inquiétant. C'était déjà terrible qu'il ait eu à traverser tout ça pendant son congé paternité, mais malgré la petite lueur d'espoir qu'il avait allumé en avouant son mal-être, elle avait peur de ce que ça allait donner maintenant qu'il avait repris son poste aux urgences.
« Je dirai jamais que t'es fou, Isy » murmura-t-elle, caressant doucement sa joue.
Comme pour se rassurer qu'il était bien là, bien vivant. Pas bien, pas loin de craquer, mais là quand même, à essayer. Et il fallait qu'elle se concentre sur ça pour l'aider à aller mieux.
« Pardon mais Penny... Elle n'a rien vu ? »
Olivia essaya de contenir sa colère, mais quelques notes avaient dû percer dans sa voix. Parce que Penny vivait avec Isaac depuis des mois. Que les semaines ayant suivi l'accouchement aient été compliquées, elle voulait bien le croire. Mais elle avait remarqué les premières traces sur les bras d'Isaac des mois plus tôt, au tout début de la grossesse. Clairement, la femme qui vivait avec son meilleur ami aurait dû voir quelque chose. C'était gros à cacher avec quelqu'un avec qui on vivait, surtout quand Olivia, elle, le voyait quand ils étaient au travail et potentiellement concentrée sur autre chose que les bras de son meilleur ami.
« Tu peux m'appeler, jour et nuit. Bordel Isy, tu sais que j'irai au bout du monde pour m'assurer que les gens que j'aime vont bien. De jour comme de nuit... Je t'aurai répondu ! »
Elle n'avait jamais été du genre à passer son téléphone en mode avion, et ça n'aurait pas été la première fois qu'elle aurait gérée un membre de son entourage en pleine nuit - même si habituellement, c'était plus sa fratrie. Elle l'aurait fait pour Isaac, sans même se poser de questions. Surtout pour Isaac, pour qui il en fallait beaucoup avant qu'il n'ose appeler à l'aide.
« Qu'est-ce que je peux faire pour t'aider ? Et me dis pas rien. Je t'ai laissé une chance la dernière fois, mais là il est hors de question que je te laisse tomber. T'es coincé avec moi » le prévint-elle, enroulant ses bras autour des épaules de son meilleur ami. « Alors on va lister les problèmes, ce que je peux faire pour t'aider, les autres solutions qu'on peut utiliser. Et tu vas arrêter de penser que t'es tout seul là-dedans. Maintenant, c'est toi et moi, et je serai pas si facile à faire partir. »
Elle embrassa sa joue une nouvelle fois, voulant ajouter du poids à ses paroles, et lui prouver qu'elle était là, présente et ancrée contre lui, prête à l'empêcher de sombrer.
« Je suis là, et je partirai jamais. »
Elle ravala les mots qui lui venaient, pas sûre de vouloir les lui avouer là, alors qu'il était déjà si brisé. C'était à lui de parler, pas à elle de l'envahir de ses propres pensées, de le perturber encore plus. Il fallait qu'elle le laisse accepter l'aide, et s'en saisir pour aller mieux.
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ÂGE : 34 ans (13.05.90) SURNOM : Isy STATUT : Penny est le soleil et l'amour de sa vie, l'évidence avec laquelle il écrit sa plus belle histoire et s'autorise à réaliser des rêves de bonheur (06.07.2021) MÉTIER : Infirmier au service des urgences, président de l'association Run for Judy, infirmier bénévole à la Croix Rouge et aux Flying Doctors, sapeur-pompier volontaire et surtout : papa comblé de Jude (13.09.2018), Maia (14.06.2022), Jack et Mila (01.08.2023) LOGEMENT : Penny et lui ont quitté Toowong en 2024 pour s'installer avec leurs enfants à Bayside et y créer leur cocon à l'image entière de leur amour POSTS : 28709 POINTS : 0
TW IN RP : dépression, anxiété, automutilation, idées suicidaires, tentative de suicide, mentions d'abandon d'enfant PETIT PLUS : Emménage à Brisbane en 2003 ∆ il exerce en qualité d'infirmier au st vincent's depuis 2006 puis est affecté aux urgences en 2013 ∆ une suite de blessures anéantit sa carrière de joueur de football australien en 2010 ∆ il attente à ses jours en mars 2018 et reprend le travail en septembre 2018 ∆ finaliste de ROA en 2020 ∆ il se soigne contre son anxio-dépression, après avoir longtemps refusé son diagnosticCODE COULEUR : Isy s'exprime en #9966ff ou slateblue RPs EN COURS :
Un fin sourire apparut sur mes lèvres en me remémorant mes premiers pas en qualité de soignant au St Vincent's. Beaucoup de chemin avait été parcouru en plus de dix ans de métier et bien vite, notre position à Olivia et moi-même avait évolué. Si nous avions été des petits nouveaux qui devaient faire leurs preuves, nous étions désormais ceux vers qui l'on se tournait ou qu'on tentait d'impressionner, des références pour des actes pointus ou plus rares, des piliers sur un service où d'ordinaire, les gens ne restent pas plus d'un an. « C'est chez nous, maintenant. » Nous nous étions aussi investis dans notre secteur. Au-delà des gardes jamais manquées, des remplacements assurés, des sacrifices sur notre vie personnelle effectués, nous avions également participé à des commissions, des protocoles, des entraînements. Je n'étais pas toujours persuadé que le labeur que nous dédions à l'hôpital était reconnu mais une chose était certaine : je ne regrettais pas mon parcours, aussi atypique et houleux eut-il été sur certaines périodes.
Mon sourire s'élargit en pensant à la relation qui se tissait lentement mais sûrement entre mes enfants et ceux de ma meilleure amie. Lenny avait rapidement conquit le coeur de Jude qui s'était évertué à devenir son copain de toutes les manières possibles. Aujourd'hui, ils étaient comme deux doigts de la main et je m'en réjouissais, ayant d'abord craint que le fils de Liv puisse considérer Jude trop petit pour être vraiment intéressant. Quant à Maia, à mesure qu'elle s'éveillait et s'impliquait dans notre quotidien, elle devenait la poupée de Lizzie. Mes deux premiers enfants démontraient des caractères très différents, voire contraires, mais il n'en demeurait qu'ils restaient alertes des émotions les entourant, ce qui considérait déjà une bonne base à mes yeux. « Tu ne sais pas de quoi ton avenir est fait, » je rappelais à Olivia lorsqu'elle présentait son rêve de grande famille comme possibilité révolue. Je m'étais moi-même résigné un peu plus de deux ans plus tôt à devenir un jour père, alors que j'en rêvais depuis mon enfance. Aujourd'hui, j'étais parent de quatre enfants qui me comblaient chaque jour. « Les enfants, ça peut pousser très vite. Regarde moi. » Je présentais avec un humour complice.
Paradoxalement, il n'en demeurait que mon futur était taché de nuances de compromis. Onze mois plus tôt, je m'étais volontairement brûlé sur un plat en le sortant du four - d'abord maladroitement, mes réflexes me poussant à rejeter ma main, puis habilement, ensorcelé par la sensation pour la provoquer. J'avais forcé mon épiderme sur la matériau brûlant, jusqu'à ce qu'il perde de sa chaleur, me laissant alors une sensation de manque, de trop peu, de vide. Les sentiments issus de ces parenthèses douloureuses m'étaient revenus avec cette douce amertume. Ces maux que je me procurais étaient si vifs qu'ils taisaient toute la souffrance lancinante de mon esprit. Néanmoins, lorsque le choc était passé, je revenais trop vite à ma condition compliquée initiale et je devais militer contre la tentation de ne pas enchaîner les mutilations. J'avais établi un sombre règlement, j'avais listé des raisons pour lesquelles je m'autorisais à me scarifier, que je m'autorisais à me faire du bien. Six mois plus tôt, j'avais promis à Penny que mes bras ne seraient plus marqués de mes déviances. J'avais tenu parole. Onze mois plus tôt, j'étais confronté au regard horrifié d'Olivia sur mes cuisses zébrées de cicatrices.
Autant je pouvais justifier mes actes, autant je les reconnaissais aujourd'hui malsains. Autant je ne désirais pas m'arrêter et j'aurais aimé que ces marques restent mes petits secrets rien qu'à moi, autant j'avais conscience que j'étais piégé dans ce comportement pathologique. Néanmoins, je me sentais surmené à l'idée d'arrêter, démuni de cette soupape infernale, tout comme j'étais terrifié par cette voie annonçant une potentielle convalescence. Je n'étais pas certain d'être en mesure de supporter les diverses thérapeutiques et je me sentais cruellement coupable envers ma famille, en particulier mes enfants à qui j'offrais, en silence, un exemple détestable et honteux. La voix d'Olivia contenait sa colère et les émotions qui émanaient de la rouquine étaient épongées par mon coeur et transformées en déferlantes noyant l'émeraude de mes yeux. La respiration coupée, les muscles tendus, je peinais à conserver mon sang-froid, ma prestance, les gestes tendres de mon amie à mon égard m'incitant toujours plus à craquer.
J'acquiesçais doucement face aux promesses d'aide et de soutien de Liv en lui offrant un des sourires le plus maigre de mon histoire, bien qu'il détenait toute ma bonne volonté de ne pas m'effondrer. Je tentais d'inspirer profondément et je finissais par souffler doucement, brise de nervosité. « Je veux pas partir non plus. » J'avouais à Olivia, la sémantique radicalement différente de la sienne. Pour la première fois, malgré notre décennie d'amitié, j'annonçais à mon interlocutrice ne pas souhaiter mourir. Auparavant, j'avais ignoré la question, je l'avais contournée, je m'étais muré dans un silence quand j'y étais confronté. Je baissais les yeux sur mes cuisses. Je ne voulais pas partir, non, mais je crevais d'envie de me faire du mal, et cette tournure de phrase était si juste que j'ignorais comment maîtriser cette ombre de mon quotidien qui obscurcirait un large pourcentage de ma vie.
Lister les problèmes, je me répétais intérieurement. « Il faut que je me trouve un médecin. » Une personne à qui j'oserais dire être en crise depuis onze mois et que pour me calmer, pour me punir, pour m'apaiser, j'attrapais le premier objet coupant pour faire pleuvoir mon désespoir sur ma peau. Une personne en qui j'aurais assez confiance pour lui avouer qu'il y a des endroits spécifiques dans la maison où je me cache pour faire sortir le mal. Un professionnel qui saurait entendre que la nuit, ce besoin devient tellement insistant que je suis obligé de me lever et de m'enfermer, comme si faire couler le sang et provoquer la douleur rimait à payer quelques minutes de sérénité. Un tierce individu qui entendrait que je ne m'absente plus pour une blessure isolée : plus le temps passe, plus le lot grossit et seule la voix de mes enfants ou de Penny dans la maison finissent par me faire arrêter. Un médecin qui aurait tous ces odieux secrets en main et ne m'internerait pas sur-le-champ pour autant. Un thérapeute qui ne serait pas horrifié par le danger que je représente et saurait m'aider. « Mais je ne veux pas être hospitalisé. Je ne veux pas quitter la maison. » Je marquais une pause, avant d'ajouter : « Les enfants... C'est eux qui me tiennent. » C'était probablement injuste pour eux, c'était assurément un rôle trop lourd sur leurs jeunes épaules, même s'ils en avaient aucune idée concrète. Néanmoins, ils m'empêchaient de me noyer dans les abysses de mon désamour, de mon désespoir, parce que je conservais cet objectif, ce rêve, d'être leur père. Quant à Penny, j'osais encore croire pouvoir lui offrir le meilleur de moi-même et être l'homme qu'elle méritait.
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Olivia Welch
les bonnes intentions
ÂGE : 36 ans (06.11.1988) SURNOM : Liv, Livvie, Welch au travail (elle déteste entendre son nom de famille claquer ainsi au travers des urgences) STATUT : Mère célibataire de jumeaux de 7 ans, Lizzie et Lenny. Famille d'accueil pour Paul, un ado un peu paumé mais qui s'est plutôt bien adapté à leur vie de famille. Visiblement loin des jolies histoires et des rêves de bonheur. MÉTIER : Infirmière puéricultrice, postée aux urgences de l'hôpital Saint-Vincent LOGEMENT : Logan City, #503 Daisy Hill Road, une petite maison toute simple, qui suffit amplement à leur famille POSTS : 9077 POINTS : 780
TW IN RP : Absence d'un père, famille d'accueil et violences familiales, grossesse, milieu hospitalier GENRE : Je suis une femme ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. PETIT PLUS : Olivia a longtemps été fumeuse - à se cacher dans les recoins du ranch pour ne pas se faire attraper par un de ses parents ≈ Elle a appris la langue des signes australiennes, ce qui l'aide énormément à son travail. ≈ Elle a failli se noyer quand elle était enfant et est toujours traumatisée par les grandes étendues d'eau. ≈ Elle ne cuisine pas très bien, mais connaît tous les restaurants de son quartier.CODE COULEUR : Répand de la douceur en #CC33CC RPs EN COURS :
Isyliv ∆ When you can't look on the bright side I will sit with you in the dark
"Chez nous". Olivia esquissa un sourire amusé, alors qu'elle passait plus de temps éveillée à l'hôpital que partout ailleurs, plus qu'avec ses enfants. Elle avait grandi avec des parents qui avaient une carrière importante et prenant parfois l'importance sur le planning familial, et elle savait qu'elle se souvenait quand même plus des ballades à cheval en famille que des fois où les dîners avaient été rapides, entre deux urgences à l'écurie.
« J'ai trente-cinq ans Isy, le temps de rencontrer quelqu'un et d'être dans une relation assez forte pour se projeter avec des enfants... Je suis pas sûre d'être encore capable de gérer la grossesse, les réveils la nuit, les années sans dormir » avoua-t-elle.
Elle avait très mal vécues les premières années des jumeaux, à manquer de sommeil tout le temps. Quand l'un des deux faisait enfin une nuit complète, c'était rarement le cas de l'autre - même si l'entrée à l'école avait aidé à apaiser ces problèmes et à les faire gagner en autonomie. L'idée de se replonger dans les couches quand ils approcheraient de l'âge pré-ado lui donnait le vertige.
Autant de vertige que l'image des cuisses d'Isaac, lardées de cicatrices, et qui restaient imprégnée sur ses rétines même si son meilleur ami s'était rhabillé. Elle les voyait malgré le jean, signes tangibles des souffrances qui submergeaient Isaac malgré ses sourires et ses paroles joyeuses.
Elle s'attendait à ce qu'il réfute tout, ou à ce qu'il tente de fuir, comme la dernière fois, en début d'année. Il aurait pu, il lui avait déjà fait plusieurs fois, peut-être plus avec elle que n'importe qui d'autre parce qu'elle travaillait aux urgences et avait vu des centaines de patients tenter de minimiser leurs gestes, de parler de contrôle et du fait qu'ils pouvaient arrêter quand ils voulaient. Elle connaissait ces discours par cœur, aurait pu les réciter à l’écœurement. Il ne pouvait pas lui mentir comme il pouvait le faire avec le reste de son entourage.
« C'est une très bonne chose que tu ne veuilles pas partir » répondit-elle, reprenant les mots d'Isaac.
Est-ce qu'il y avait pensé et se raccrochait aux branches comme il pouvait mais était proche de s'écraser au sol ? Ou est-ce qu'il avait peur d'en arriver là sur une crise trop violente ? Elle voulait le presser de questions, mais elle le connaissait assez pour savoir qu'il se fermerait comme une huître si elle était un peu trop invasive dans ses questions.
« On peut en chercher un ensemble, si tu veux. Regarder leurs avis google et tout. »
Elle était contente qu'il accepte. Il avait refusé avec tellement de force la dernière fois, arguant que la dose de médicaments était assez forte et que tout irait bien. Le fait qu'il baisse sa garde si facilement cette fois lui laissait dire qu'il allait trop loin, et qu'il en avait conscience même s'il n'osait pas lui dire à voix haute. Il n'était pas prêt, parce qu'Isaac n'était jamais prêt à appeler à l'aide. Il était au plus mal, après des mois à se cacher.
« Tu fais que tu peux demander des choses à ton thérapeute ? Lui dire que pour l'instant, tu ne veux pas tout ça parce que ça, que t'occuper de tes enfants te donne des repères et t'aide. »
Olivia n'était pas capable d'exclure complètement une hospitalisation, parce qu'elle voyait bien que Isaac était prêt de lâcher, presque trop dangereux pour lui-même. Elle n'était pas objective mais elle avait vu les médecins remplir des hospitalisations sous contrainte et elle savait qu'Isaac n'avait plus grand chose qui le retenait.
« Je sais que tu veux pas me parler à moi, mais tu me promets que si on en trouve un bien, tu lui diras tout ? »
Il pouvait accepter de rencontrer un médecin, puis faire de nouveau semblant que tout allait bien. Et elle n'était pas vraiment en place de s'incruster dans ses rendez-vous, pour s'assurer qu'il dise la vérité et qu'il n'était pas en train d'essayer de faire comme si tout allait bien et qu'il ne comprenait pas pourquoi on l'avait tiré là.
codage par aqua
But I'll be cleaning up bottles with you on New Year's Day
ÂGE : 34 ans (13.05.90) SURNOM : Isy STATUT : Penny est le soleil et l'amour de sa vie, l'évidence avec laquelle il écrit sa plus belle histoire et s'autorise à réaliser des rêves de bonheur (06.07.2021) MÉTIER : Infirmier au service des urgences, président de l'association Run for Judy, infirmier bénévole à la Croix Rouge et aux Flying Doctors, sapeur-pompier volontaire et surtout : papa comblé de Jude (13.09.2018), Maia (14.06.2022), Jack et Mila (01.08.2023) LOGEMENT : Penny et lui ont quitté Toowong en 2024 pour s'installer avec leurs enfants à Bayside et y créer leur cocon à l'image entière de leur amour POSTS : 28709 POINTS : 0
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Je souris doucement en coin à Olivia alors qu'elle relatait ses doutes sur la possibilité qu'elle enfante de nouveau. Si je n'étais pas prêt à bannir ce vœu des éventuelles opportunités qui pourraient se présenter à ma meilleure amie, vu comment elle avait tant chéri fonder une famille nombreuse, je me faisais timoré quant à sa réplique, ne laissant que ma compassion transparaître à travers mon regard. Qui étais-je après tout pour procurer davantage d'espoir à Olivia, lui assurer que le manque de sommeil et les nerfs à vif s'estompaient rapidement parmi les mauvais souvenirs ? La rouquine n'était pas dupe, elle assumait déjà seule l'épopée d'élever des jumeaux depuis leur naissance. Néanmoins, je continuais de nourrir l'espoir que son rêve de grande tablée se réalise, tout en me permettant de glisser en songeant à Paul : « Il y a toujours d'autres scénarii. » Refaire sa vie avec un homme qui a lui-même des enfants, ouvrir sa maison à d'autres enfants dans le besoin, la liste n'était pas exhaustive, le destin détenait ses surprises dont il avait le secret.
S'il m'en avait par ailleurs réservé de magnifiques et inestimables, je demeurais d'une part profondément démuni face à ma santé mentale qui se dégradait dangereusement et d'autre part troublé par la confrontation avec cette patiente qui avait, sans le savoir, ouvert mes yeux sur ma propre condition. Les vestiges de ma souffrance dissimulées sous mes habits, je me sentais sombrer petit à petit au plus profond de mes entrailles, sous le regard inquiet et protecteur d'Olivia. Il y avait mille choses que j'aurais aimé lui proclamer, cependant, la majorité d'entre elles persistaient à s'ankyloser dans mon esprit jusqu'à l'intoxiquer. Mes lèvres demeuraient scellées sur de multiples maux, par honte, par peur, par culpabilité. Au coeur de ces vestiaires froids et humides, je me sentais à la fois à nu et perdu, comme l'enfant, les bras chargé de commissions, qui réalise qu'il ne sait plus quoi en faire, ni où aller. J'étais l'otage de ma dépression, que je défendais et protégeais, tel un syndrome de Stockholm.
J'acquiesce doucement, timidement, quand ma meilleure amie m'offre son aide pour dénicher un psychologue. Transi, exténué, je ne me sens pas capable seul, j'ai désespérément besoin qu'elle prenne les rênes, ou au moins qu'elle m'accompagne dans cette démarche. Mon coeur se tord à cette idée et un vide se creuse dans mon estomac ; cet odieux sentiment d'avoir perdu quelque chose, de ne pas être à sa place me hante. Une vague de vide dévastatrice. Olivia l'a-t-elle déjà sentie dans sa vie ? Est-ce commun ? Je parviens à formuler mes plus grands freins à Liv : cette terreur d'être hospitalisé et d'entrer dans un système de santé qui m'a certes sauvé des années plus tôt mais aussi traumatisé et frustré. Je ne souhaite pas me retrouver objet des thérapeutes, je ne désire pas perdre le contrôle sur ma liberté. Si j'ai conscience que si je n'avais pas été admis à cette époque, j'aurais réitéré dès ma sortie de l'établissement de santé, aujourd'hui, je me sentais assez solide pour ne pas vouloir être hospitalisé sous contrainte. Les paroles réconfortantes d'Olivia qui semblait croire que le thérapeute n'irait pas contre mes vœux me donnait envie de taire ma méfiance et je glissais mes mains sous mes cuisses quand mon interlocutrice me sollicitait une nouvelle promesse d'envergure. « J'ai peur de tout leur dire, Liv. » Je confessais à voix basse. « Je me sens comme un criminel qui ne veut pas se confesser même si les flics lui assurent qu'il sera protégé, parce qu'il flippe de finir en taule malgré tout. » Un fugitif de la maladie, voilà comment je me percevais. « J'ai peur de leur faire peur. » J'avais pris plusieurs années à accepter enfin mon diagnostic médical et encore plus pour me médicamenter. Si aujourd'hui je ne jouais plus avec mes posologies, il n'en demeurait que je conservais mes squelettes jalousement dans leur placard, honteux et effrayé. Comment réagirait un professionnel de santé si je leur annonçais que j'avais plusieurs solutions à portée de main pour terminer mes jours parce que cela me rassurait - j'étais un homme prémédité depuis des années, une bombe à retardement ? Que ferait un soignant à qui je confierais que me scarifier était non seulement un moyen de me décharger de mes maux mais aussi de stopper mes crises d'angoisse et de me punir d'être comme je suis, les jours où je ne sais plus me tolérer ? Comment me jugerait-on en sachant que je vis exclusivement pour les autres et certainement pas pour moi ? J'allais mieux qu'il y a quelques années, j'en était intimement convaincu, mais je restais accompagné de ces bourreaux que je refusais de présenter à quiconque, de peur de me retrouver enfermé avec eux.
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Olivia Welch
les bonnes intentions
ÂGE : 36 ans (06.11.1988) SURNOM : Liv, Livvie, Welch au travail (elle déteste entendre son nom de famille claquer ainsi au travers des urgences) STATUT : Mère célibataire de jumeaux de 7 ans, Lizzie et Lenny. Famille d'accueil pour Paul, un ado un peu paumé mais qui s'est plutôt bien adapté à leur vie de famille. Visiblement loin des jolies histoires et des rêves de bonheur. MÉTIER : Infirmière puéricultrice, postée aux urgences de l'hôpital Saint-Vincent LOGEMENT : Logan City, #503 Daisy Hill Road, une petite maison toute simple, qui suffit amplement à leur famille POSTS : 9077 POINTS : 780
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Isyliv ∆ When you can't look on the bright side I will sit with you in the dark
Olivia haussa les épaules, pas très convaincue de la formule neutre d'Isaac. Elle tentait de faire le deuil de sa famille nombreuse depuis longtemps, et les années qui passaient ne faisaient que renforcer cette idée qu'elle n'allait pas avoir d'autres enfants que Lenny et Lizzie. Elle ne s'imaginait déjà que très mal dans une nouvelle relation, vu que tout son temps libre était dédié à ses enfants.
Et elle allait aussi devoir dégager du temps pour Isaac, qui semblait en avoir bien besoin. Il réussissait depuis des mois à cacher combien il allait mal, et il aurait sans doute continuer pendant des mois, s'il n'avait pas fini par se changer devant elle. Mais était-ce vraiment par hasard ? Ou plutôt un appel à l'aide ? Elle n'arrivait pas à le déterminer, parce qu'elle savait combien Isaac pouvait être doué pour cacher ce qui n'allait pas, pour sourire comme si tout allait bien. Mais il avait peut-être perdu en pratique, tout juste de retour de son congé maternité et plus très habitué à ces vestiaires partagés, après des semaines à prendre soin de ses propres petits jumeaux.
Le voir brisé et si prêt de craquer lui faisait peur, mais c'était aussi un gage de confiance de la part d'Isaac. Il ne laissait personne voir ses parts les plus vulnérables. Il acceptait son aide, aussi, ce qui était étonnant. Elle ne laissa rien paraître de tout ça, de son inquiétude, faisant un peu appel à la soignante plus qu'à l'amie. Il allait falloir qu'elle l'aide à gérer tout ça, cet afflux de pensées qui lui obscurcissaient le jugement et le poussaient à se faire du mal.
« T'es pas obligé de tout dire d'un coup » rappela-t-elle. « Il faut aussi que tu instaures une relation de confiance avec ton thérapeute. »
Il savait tout ça, l'avait probablement dit des milliers de fois à ses patients. Mais quand on était le malade ou l'entourage du malade, on oubliait tous ses réflexes de soignants.
« Qu'est-ce que tu te sentirais à l'aise de dire, au début ? »
Si déjà, il arrivait à expliquer son traitement actuel, ses scarifications, ce qu'il avait pu identifier comme choses le poussant à se faire du mal... Ça remplirait sans doute quelques séances avant que son thérapeute ne choisisse de refaire toute la chronologie des problèmes d'Isaac. Ou ça laisserait le temps à son ami d'être un peu à l'aise pour évoquer des choses plus sensibles et personnelles.
« Et je suis toujours là pour t'aider. Que ce soit pour te véhiculer jusqu'à au cabinet, ou assister à une séance, ou juste t'emmener boire un chocolat après, en regardant nos enfants jouer ensemble. Tu me dis ce dont tu as besoin, et je m'arrangerais pour que ce soit possible. »
Elle le serra un peu plus contre elle, embrassant sa tempe. Les mots d'Isaac lui faisaient miroiter des idées noires, et elle n'était pas très sûre de comment aborder le sujet avec lui. Ni de si c'était vraiment sa place. Elle ne savait pas jusqu'où il voulait de son soutient, et il y avait sans doute beaucoup de choses qu'il n'avait pas envie de lui dire parce qu'ils étaient trop proches pour qu'il ose. C'était à lui de mettre des limites à ce qu'il voulait laisser voir - et s'il ne voulait rien lui dire à elle, ça lui irait, tant qu'il bénéficiait d'un suivi médical adapté.
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Le temps d'une seconde de recul, je ne pouvais m'empêcher de considérer la situation excessivement saugrenue. En aucun cas ne m'avait-il été prémédité d'avoir cette discussion avec Olivia ; je me serai bien passé que la jeune femme remarque ma retombée désastreuse dans mes travers d'automutilation. Pour autant, une infime et inavouable partie de moi-même y ressentait un profond réconfort, comme si l'entrée de Liv dans cette partie sombre et secrète de mon être agissait tel un renfort plus que nécessaire. Elle agissait tel un phare tranchant vaillamment les pénombres de ma détresse, un potentiel guide vers la sérénité, le sauveteur qui pourrait prendre la relève si je venais à lâcher.
Car en ce moment-même, bien que je n'oserais jamais le formuler à voix haute, je me sentais au bord de la rupture. J'accuserais aisément la journée de reprise, la prise en soin de cette patiente qui m'avait brusquement ouvert les yeux sur ma propre santé, les aléas de la vie quotidienne, le manque de sommeil, les nerfs à vif... Les arguments ne manquaient assurément pas, pour autant, peu me semblaient vraiment légitimes ou valables, quand mon mal-être était enraciné en moi depuis des années. Si ce dernier pouvait parfois être alimentés de nouveautés de mon histoire, elles n'étaient pas à son origine. Si mes projets de suicide n'était pas aussi fixés qu'ils avaient eu l'habitude d'être, j'étais épris d'un nouveau deraillage dont je ne contrôlais pas la finalité.
J'exprimais à Olivia la peur que je ressentais quant à communiquer clairement ce qui se tramait dans mon esprit, comment je me ressentais, les raisons des mécanismes de pseudo défense que j'avais développés pour me procurer un sentiment de contrôle sur ma vie et sur mes états d'âme. J'étais terrifié à l'idée d'être catalogué de danger, j'étais terrorisé que libérer ma parole sur mes sentiments, mes émotions, mes ressentis, me conduise à des conséquences drastiques que je regretterais amèrement, même si elles pouvaient être prises au nom de mon bien. Je n'étais pas capable d'assumer des changements brutaux dans mon existence, je ne me sentais pas assez solide mentalement pour en encaisser, même si la détresse dans laquelle je me perdais pouvait le justifier.
Ma meilleure amie parlait de relation de confiance à établir avec un thérapeute, une idée certes censée mais qui me paraissait inatteignable. Je n'accordais pas confiance de nature. J'étais né dans un climat de méfiance, j'avais grandi en apprenant à compter que sur moi-même. Par réflexe, je refusais toute aide qu'on me tendait, persuadé qu'elle se tournerait contre moi, comme si elle invoquait nécessairement une dette mordante. La rousse reprit la parole en me questionnant sur ce que je serais à l'aise de divulguer et en guise de réponse, je tordais nerveusement mes doigts, songeur et bredouille. « Je sais pas trop, » je murmurais avec défaitisme, pressant mes paumes sur mes yeux altérés par la fatigue et l'émotion. « Je ne sais pas, honnêtement. Je ne sais pas. » Je répétais, comme si Olivia me demandait de réaliser une équation à plusieurs inconnues alors que mon cerveau avait fait l'impasse sur toutes les tables de multiplication pourtant dument apprises. « Je ne saurais pas par où commencer, ni comment le dire, ni ce qu'il faut dire. » Olivia enchérissait avec son large lot de moyens qu'elle déploierait pour me soutenir, une générosité sincère qui m'émouvait et pour laquelle je lui serais toujours reconnaissant. « Merci, Liv, » je prononçais, des trémolos dans la voix, les mots me paraissant bien faibles comparés à la gratitude que je vouais à la trentenaire. « Je suis fatigué, aussi, je crois. Ca ira mieux demain, » je tentais sans y croire, je mentais dans l'espoir de tranquilliser la Welch qui n'y entendrait probablement rien. Je me figeais quelques instants, avant de lorgner vers mon interlocutrice. « Je te fais peur ? » Je questionnais à demi-mot, le coeur battant d'appréhension de la réponse que j'obtiendrais. Si Liv me répondait par la positive, c'est qu'elle me jugeait dangereux. Si elle me jugeait ainsi, je ne pouvais pas me permettre de me confier à un professionnel : cela rimerait à mettre en danger ce que j'avais construit et ma liberté. Pour autant, comment pouvais-je m'en sortir seul sans savoir comment même procéder ? Pourquoi me sentais-je si démuni, si confus ? « Je suis vraiment quelqu'un de mauvais, en fait. » Je déduisais. Un incapable, en lisse pour remporter l'award du pire soignant de St Vincent's.
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Olivia Welch
les bonnes intentions
ÂGE : 36 ans (06.11.1988) SURNOM : Liv, Livvie, Welch au travail (elle déteste entendre son nom de famille claquer ainsi au travers des urgences) STATUT : Mère célibataire de jumeaux de 7 ans, Lizzie et Lenny. Famille d'accueil pour Paul, un ado un peu paumé mais qui s'est plutôt bien adapté à leur vie de famille. Visiblement loin des jolies histoires et des rêves de bonheur. MÉTIER : Infirmière puéricultrice, postée aux urgences de l'hôpital Saint-Vincent LOGEMENT : Logan City, #503 Daisy Hill Road, une petite maison toute simple, qui suffit amplement à leur famille POSTS : 9077 POINTS : 780
TW IN RP : Absence d'un père, famille d'accueil et violences familiales, grossesse, milieu hospitalier GENRE : Je suis une femme ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. PETIT PLUS : Olivia a longtemps été fumeuse - à se cacher dans les recoins du ranch pour ne pas se faire attraper par un de ses parents ≈ Elle a appris la langue des signes australiennes, ce qui l'aide énormément à son travail. ≈ Elle a failli se noyer quand elle était enfant et est toujours traumatisée par les grandes étendues d'eau. ≈ Elle ne cuisine pas très bien, mais connaît tous les restaurants de son quartier.CODE COULEUR : Répand de la douceur en #CC33CC RPs EN COURS :
Isyliv ∆ When you can't look on the bright side I will sit with you in the dark
« Si c'est trop dur, on peut réfléchir ensemble à ce que tu as à lui dire. Le noter, même, si ça peut t'aider. »
Olivia se mordit la lèvre, en se retrouvant sur la fine barrière entre être l'amie d'Isaac, et sa soignante. Parce que les conseils qu'elle lui donnait, ils les connaissaient tous les deux, pour les avoir dit des milliers de fois à leurs patients. Mais elle ne pouvait pas être sa soignante, parce qu'il avait d'abord besoin d'une amie sur qui compter, et en qui il pourrait se confier quand ça n'allait pas - ce qu'il avait déjà bien trop de mal à faire pour qu'elle complique les choses en prenant un autre rôle.
« Ou je peux venir avec toi au début du rendez-vous, pour t'aider à tout dire en parlant de ce que moi j'ai remarqué, ou de ce que tu as pu me dire. Selon ce qui est le plus facile pour toi. »
Elle pouvait proposer des tas de choses, mais il fallait que Isaac s'en empare. Il était le seul à pouvoir changer les choses et commencer à aller mieux, mais encore fallait-il qu'il accepte l'aide qu'elle pouvait lui proposer.
« Je peux te laisser jusqu'à demain pour réfléchir à une prise en charge qui te convienne ? » proposa-t-elle plutôt.
Il n'irait pas mieux le lendemain, ni le jour d'après, ni la semaine suivante. La situation durait depuis des mois, et elle était certaine que ça empirait plus que ça ne s'améliorait. Et ça ne pourrait pas aller mieux tant qu'il restait silencieux et refusait de voir un professionnel, qui pourrait mettre en place des traitements pour l'aider - qu'ils soient médicamenteux ou autre. Des choses qui allaient bien au-delà de ce qu'elle pouvait faire en tant qu'amie.
« J'ai pas peur de toi, j'ai peur pour toi » finit-elle par répondre, glissant sa main dans les boucles d'Isaac.
Le même geste qu'elle avait pour ses enfants quand ils étaient malades ou avaient besoin de réconfort. Juste une caresse dans leurs cheveux pendant qu'elle les écoutait parler de ce qui leur posait problème. Sauf que c'était généralement pour se plaindre d'un symptôme d'une maladie, ou d'un problème scolaire facile à régler. Ce n'était pas pour quelque chose qui pouvait mettre en danger leur vie, comme l'état mental d'Isaac à cet instant. Et le traîner aux urgences psychiatriques n'aurait rien changé - tant qu'il n'était pas un danger pour lui-même ou les autres, ils ne pourraient rien faire, elle en avait douloureusement conscience. Et lui aussi, sans doute.
« T'es pas mauvais, loin de là » continua-t-elle, caressant toujours les boucles de son ami. « Tu as eu beaucoup de stress ces derniers mois, beaucoup de choses à gérer, et parfois, nos cerveaux ont du mal à suivre et à tout organiser pour que ça soit surmontable. Ça veut juste dire que tu as besoin d'aide, pour un temps donné, le temps qu'on démêle tout ça et que tu reviennes à une situation plius gérable pour toi. »
Il faudrait sans doute plusieurs mois, parce que les scarifications étaient là depuis longtemps, et que Olivia n'osait pas poser la question des idées suicidaires - elle n'était pas sûre qu'il soit capable de lui répondre honnêtement, et elle ne savait pas ce qu'elle ferait de la réponse qu'il lui donnerait de toute façon. Mais les troubles semblaient profonds, et ils mettraient sans doute du temps à céder à la thérapie.
« Ça arrive à tout le monde. Comme quand les jumeaux étaient si petits, et que je dormais tellement pas... »
Elle avait fini par l'appeler en pleine nuit, terrorisée à l'idée de leur faire du mal, mais incapable de se calmer ou de les calmer. Elle avait passé tout le temps qu'il avait mis à la rejoindre chez elle à se rappeler les symptômes d'un bébé secoué, assise sur le canapé à les écouter pleurer.
« On peut tous être submergé, et c'est ok. On va tout faire pour trouver des solutions et que tu ailles mieux. Je serai là, ok ? Je t'abandonne pas. »
codage par aqua
But I'll be cleaning up bottles with you on New Year's Day
ÂGE : 34 ans (13.05.90) SURNOM : Isy STATUT : Penny est le soleil et l'amour de sa vie, l'évidence avec laquelle il écrit sa plus belle histoire et s'autorise à réaliser des rêves de bonheur (06.07.2021) MÉTIER : Infirmier au service des urgences, président de l'association Run for Judy, infirmier bénévole à la Croix Rouge et aux Flying Doctors, sapeur-pompier volontaire et surtout : papa comblé de Jude (13.09.2018), Maia (14.06.2022), Jack et Mila (01.08.2023) LOGEMENT : Penny et lui ont quitté Toowong en 2024 pour s'installer avec leurs enfants à Bayside et y créer leur cocon à l'image entière de leur amour POSTS : 28709 POINTS : 0
TW IN RP : dépression, anxiété, automutilation, idées suicidaires, tentative de suicide, mentions d'abandon d'enfant PETIT PLUS : Emménage à Brisbane en 2003 ∆ il exerce en qualité d'infirmier au st vincent's depuis 2006 puis est affecté aux urgences en 2013 ∆ une suite de blessures anéantit sa carrière de joueur de football australien en 2010 ∆ il attente à ses jours en mars 2018 et reprend le travail en septembre 2018 ∆ finaliste de ROA en 2020 ∆ il se soigne contre son anxio-dépression, après avoir longtemps refusé son diagnosticCODE COULEUR : Isy s'exprime en #9966ff ou slateblue RPs EN COURS :
Olivia se démontre une énième fois force de propositions, elle est tenace dans son application à présenter de multiples moyens pour me venir en aide. Écrire mes maux, ou les sujets que j'aurais aimés exposer aux oreilles d'un professionnel dans l'espoir timide qu'il puisse m'aider, me paraît toutefois terrifiant de prime abord. J'ai conservé tels de jaloux secrets ma douleur mentale comme ma détresse exponentielle et les apposer sur un papier vulnérable au regard d'Autrui me terrorise. Cela équivalait étrangement à laisser un morceau si sensible de moi aux prises d'un monde au sein duquel je me sens si peu appartenir et en sécurité ; une notion frisant l'inconcevable et qui s'oppose aux nombreux mécanismes de défense que j'eus mis en place bien qu'ils m'aient été plus toxiques que bénéfiques. Une partie de mon être pourrait être consciente qu'exorciser ces funestes bribes de mon psychique constituerait un judicieux pas en avant, pourtant, dans l'immédiat, je m'en sens prodigieusement incapable. Transi par la peur, transi par la souffrance.
Je me mords nerveusement la lèvre inférieure lorsque la Welch me suggère de m'accompagner à un premier rendez-vous médical. Si cela me fait penser aux jeunes enfants qui n'osent pas parler de leurs difficultés au personnel soignant et laissent naturellement leur mère devenir leur porte-parole, je ne peux contredire la notion de réconfort que l'offre que ma meilleure amie m'inculque. Néanmoins, cela invoque une nouvelle perte de contrôle, et un don de confiance total en Olivia qui serait libre de divulguer mes comportements pour mon compte. Bien que sa bienveillance ne manque absolument jamais, je redoute ce lâcher prise sur mes démons et mes secrets. J'ignore si je dispose du pouvoir pour l'autoriser.
Mon silence conduit mon interlocutrice à me proposer une échéance, sur laquelle je commente avec un sourire fébrile et sans joie : « Tu n'es pas très généreuse en termes de délai. » Toutefois, je sais comme elle que le plus tôt sera le mieux, que tarder ne résout rien. Le temps ne soigne pas ces blessures-là. J'en ai les preuves flagrantes sur mon corps martyrisé, entre autres éléments criants. J'acquiesce finalement, livide, troublé, persécuté mentalement. « Oui, » j'énonce faiblement, les voyelles nuancées d'une faible teinte d'espoir et d'énergie. Je presse ensuite mes yeux brûlants d'exténuation contre mes paumes fraiches, questionnant Olivia sur les émotions que je lui suscite par mon attitude périlleuse.
« J'ai pas peur de toi, j'ai peur pour toi » Je déglutis difficilement. Les doigts de la Welch qui se glissent en soutien dans mes cheveux m'émeuvent. Si j'avais le coeur, je lui dirai de cesser, de peur de craquer devant elle, quand je me l'interdis formellement. Je l'entends m'attribuer ce que je considère comme des excuses : le stress, de nouveaux événements dans ma vie ; des facteurs environnementaux qui peuvent nous détraquer si mesquinement. Mais je n'ai pas envie de m'y attacher, la culpabilité trop cuisante et assassine en moi pour que je puisse pointer du doigt les proches qui m'entourent et leur impact sur mon quotidien. Olivia parle d'être submergé, je me retiens de lui signifier que j'ai le sentiment d'être celui qui submerge tout en étant celui qui se noie. Je suis persuadé que le monde serait meilleur pour moi, que je dois le purger de ma présence. Olivia évoque des solutions lorsque je suis intimement convaincu que je possède celle pour mon compte mais que je me retiens de passer à l'acte pour justement épargner des personnes comme mon amie d'un geste irréversible. Olivia promet ne pas m'abandonner et je ne peux m'empêcher de me demander si moi je partais, le vivrait-elle comme un abandon de ma part ? Je me redresse, cessant dans mon geste les caresses rassurantes de la rouquine. Spontanément, je réduis la distance entre nous pour l'étreindre, mon coeur tambourinant avec véhémence dans ma cage thoracique, tant que je redoute qu'elle ne le ressente contre sa propre poitrine. « On voit demain, » j'essaie de promettre. « Et en attendant, on va se changer les idées avec les horreurs des autres, » j'implore presque, les patients ne manquant jamais de nous surprendre à nos postes.
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Olivia Welch
les bonnes intentions
ÂGE : 36 ans (06.11.1988) SURNOM : Liv, Livvie, Welch au travail (elle déteste entendre son nom de famille claquer ainsi au travers des urgences) STATUT : Mère célibataire de jumeaux de 7 ans, Lizzie et Lenny. Famille d'accueil pour Paul, un ado un peu paumé mais qui s'est plutôt bien adapté à leur vie de famille. Visiblement loin des jolies histoires et des rêves de bonheur. MÉTIER : Infirmière puéricultrice, postée aux urgences de l'hôpital Saint-Vincent LOGEMENT : Logan City, #503 Daisy Hill Road, une petite maison toute simple, qui suffit amplement à leur famille POSTS : 9077 POINTS : 780
TW IN RP : Absence d'un père, famille d'accueil et violences familiales, grossesse, milieu hospitalier GENRE : Je suis une femme ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. PETIT PLUS : Olivia a longtemps été fumeuse - à se cacher dans les recoins du ranch pour ne pas se faire attraper par un de ses parents ≈ Elle a appris la langue des signes australiennes, ce qui l'aide énormément à son travail. ≈ Elle a failli se noyer quand elle était enfant et est toujours traumatisée par les grandes étendues d'eau. ≈ Elle ne cuisine pas très bien, mais connaît tous les restaurants de son quartier.CODE COULEUR : Répand de la douceur en #CC33CC RPs EN COURS :
Isyliv ∆ When you can't look on the bright side I will sit with you in the dark
Olivia se retint de lever les yeux au ciel. Elle avait plus l'impression de négocier avec ses enfants de six ans que son meilleur ami de presque quarante ans. Mais il n'avait sans doute pas envie d'entendre ça là tout de suite, aussi préféra-t-elle se concentrer sur leur sujet de conversation.
« Je me trouve plutôt généreuse en matière de temps. Je t'ai laissé tous ces mois depuis que j'ai vu tes scarifications pour la première fois. Maintenant, ça me semble assez important et permanent pour qu'on se dépêche à chercher une solution. »
Et qu'il n'ose pas lui dire qu'entre ces deux fois où elle avait aperçu ses scarifications, tout s'était bien passé, sans crises et sans passages à l'acte, parce qu'elle n'en croirait pas un mot. Mais au moins il acceptait sa présence, et elle se fit la promesse de ne pas parler à sa place mais de l'aider à articuler ses problèmes. Il n'était pas un Lenny impressionné par le médecin et incapable de vraiment dire ce qu'il avait comme symptômes. Surtout en tant qu'infirmier, il avait tout le bagage pour savoir comment les décrire, et quelles questions on allait lui poser - il savait même comment mentir pour que tout se passe bien, et c'était la raison pour laquelle elle ne voulait pas qu'il aille seul au rendez-vous.
Doucement, elle le laissa venir contre elle, le serrant dans ses bras. Elle déposa un léger baiser sur sa tempe, comme elle l'avait fait mille fois avec ses jumeaux ou Jude, chaque fois qu'ils se blottissaient contre elle à la recherche de réconfort. Il était peut-être adulte, il en avait tout autant besoin que leurs enfants.
« Tu sais que tu peux m'appeler jour et nuit quand tu as un problème ? Reste pas tout seul avec tes idées noires, ok ? Ou tu peux passer à la maison. Quoi que ce soit qui puisse t'aider. »
Elle embrassa de nouveau sa joue avant de le laisser se redresser et finir de se préparer pour le service. Il allait falloir qu'elle se reprenne et qu'elle évite de le couver du regard pendant les prochaines heures, ou leurs collègues allaient finir par se demander quel était le problème.
codage par aqua
But I'll be cleaning up bottles with you on New Year's Day