Les poils de mon pinceau s'imprègnent d'une peinture céruléenne, dont les reflets sont péniblement dévoilés par la danse frénétique de la flamme d'une bougie. Penché sur mon secrétaire, je m'applique à terminer mon œuvre qui sera vendue pour apporter des fonds au couvent et à l'orphelinat, comme à l'accoutumée. Néanmoins, le concept que cette vente ait de nouveau lieu me paraît se placer sournoisement en suspens, l'éclipse obscurcissant la vie australienne depuis la nuit de tous les saints pouvant présager de sombres augures. Je ne veux pas me laisser tirailler par les superstitions néanmoins. Docile, je me remets à Dieu, cette entité qui a dicté ma vie et m'offre réconfort en tout temps, Celui qui saura chasser toute malédiction que des pécheurs auraient pu attirer sur Brisbane.

L'orphelinat de St Vincent's est ma demeure depuis ma naissance. Enfant abandonné, livré à la déréliction totale, origines inconnues, les Sœurs de la Miséricorde m'ont recueilli et élevé dans les règles strictes de leur institution. J'avais pu ambitionner devenir médecin ou prêtre, mais j'ai fini par m'affirmer artiste, un labeur aux connotations bien dérisoires mais qui apportent son coquet lot de finances et rend ainsi mon occupation davantage légitime et réprime les pieux de considérer que je sois affublé d'un poil dans la main. Parfois, il me vint l'idée de quitter cet orphelinat, de conserver une part de mes ventes pour bâtir ma vie ailleurs. Cependant, la destination manque à ce plan et probablement que le dessein aussi. Je me remets ainsi au constat que ma place est ici, comme Dieu m'y a placé de manière mystérieuse lorsque je ne survivais au monde que depuis quelques heures.

Je me redresse sur mon siège, mes os se lamentant de quelques craquements. Je frotte mes yeux, comme si je pouvais ainsi alléger le poids de mes paupières, puis frictionne mes joues mal rasés, les poils crépitant sous la pulpe de mes doigts. Un bâillement est étouffé derrière mon poing. Si je tends l'oreille, j'entends les prières émanant de la chapelle à quelques mètres, les Sœurs espérant chasser les suspicions de malédiction de leur foi. Je sursaute lorsque la danse d'une nouvelle flamme entre dans mon champ de vision et scrute la fine silhouette qui s'approche de mon atelier.

@Noor Guerrero  

« Qu'est-ce que tu peins de beau, ce soir ? » Un sourire tendre naquit sur mes lippes à l'écoute de la voix cristalline de Noor, la jeune femme péniblement éclairée de la lueur émanant de sa bougie. Je nourrissais le silence quelques instants, contemplant la toile obscure que je faisais naître sous les coups de mon pinceau, en annexe aux œuvres destinées au couvent et à l'église. « Une œuvre personnelle, cette fois-ci. » Je révélais à Noor, mes doigts venant triturer nerveusement les poils de mon pinceau. Je n'étais pas de ceux qui sortait des rangs, qui se permettait des initiatives - cette action était donc exceptionnelle. Je me plaisais beaucoup trop à suivre les règles et être irréprochable, la conscience ainsi agréablement légère. Cependant, les cauchemars répétitifs qui réduisaient considérablement mes heures de sommeil m'obnubilaient assez pour que je ressente le besoin d'en coucher le protagoniste principal sur le canevas - sans compter sa capacité à me mettre de mauvais poil à chaque réveil.

« Je ne sais pas si c'est lié à cette éclipse mais je fais toujours le même rêve, » je commençais à me confier à mon interlocutrice. « Je ne crois pas que ce phénomène céleste soit une malédiction. Je pense qu'il y a une explication scientifique, » je soufflais à Noor. « Mais je rêve toujours à cette créature qui rôde dans la forêt de mangrove. Généralement, je ne me souviens jamais de mes rêves, alors me rappeler de celui-ci plusieurs matins de suite et qu'il soit toujours du même sujet, ça m'interpelle. » Je considérais mon ouvrage qui décrivait une bête imposante et robuste. Ses yeux rouges perçaient la toile, des dents acérées rendaient sa mâchoire terrifiante. Son corps était recouvert d'un poil hirsute mais sa posture avait tout de l'humain. « On est censé rêver de visages ou d'images qu'on a déjà vus, même inconsciemment. Mais ça, ça ne ressemble à rien. Pourtant, tout est si net dans mon esprit. » J'exposais en soupirant doucement, laissant tomber mon outil pile poil dans mon gobelet d'eau. Je pivotais sur mon siège, faisant face à Noor. « Tu n'allies pas les forces de tes prières à celles des nonnes pour repousser cette soi-disant malédiction ? » J'interrogeais, quelque peu moqueur.

Un sourire malicieux se dessina sur mes lippes lorsque j'entendais Noor me questionner sur ma légitimité à peindre une telle scène d'épouvante sur mon canevas. « Tu as peur des conséquences ? » Je questionnais avant de darder mon sombre regard sur la jeune femme, complice. En effet, l'on pourrait m'accuser d'attirer quelconque malédiction sur la ville en faisant naître cette sinistre créature sur ma toile ; probablement même pourrait-on m'associer à la cauchemardesque éclipse actuelle. « Ce n'est pas approuvé mais je n'utilise pas les biens de l'église présentement, » je justifiais, ne me laissant pas prêter au jeu des mauvais sorts. Ma présence dans le couvent et dans l'orphelinat était effectivement justifiée par l'apport financier non négligeable que j'apportais à l'institution par la vente de mes tableaux. Nombre de matériel m'appartenait désormais et je recevais hospitalité comme autonomie en échange des sommes coquettes que je versais au clergé. La moindre fil de toile, goutte d'acrylique et poil de pinceau utilisé pour transcrire mon obsession m'appartenait.

Lorsque Noor me demandait ce que mon œuvre représentait, je considérais la toile à la lueur de ma bougie. « Qu'est-ce que tu vois, toi ? » Une bête imposante et si velue que ses sourcils n'étaient que poils indociles et que des touffes ébène s'extrayaient de ses oreilles et de certaines zones de son corps tantôt musclé, tantôt saillant. Son regard vermillon nous fixait, ivre, menaçant presque de prendre vie et de s'inviter parmi nous, causant une véritable malédiction si cela venait à se produire. Un rire bref et sans joie franchit la barrière de mes lèvres fines quand Noor indiqua qu'à ses yeux, les gens eux-mêmes composaient la malédiction de notre localisation. « Ils inventent et alimentent les malédictions, » je complétais. Il en allait de même pour les croyances, les superstitions, les manies religieusement rodées.

Je m'inquiétais néanmoins sur l'être d'os, de chair et de muscles qui me toisait présentement et agitait mes nuits. J'espérais qu'en la confrontant de la sorte, elle quitterait mes songes, autre réelle malédiction de mon quotidien. « Elle ressemble à un homme déguisé. Comme un ermite qui se serait mêlé à la forêt, » j'expliquais à Noor, tout en soufflant un « peut-être » peu convaincu en retour à ses conjectures.

« Je suis pas sûre que tu puisses en parler à quelqu'un ici. Si tu vois des créatures, ils vont croire que tu es possédé toi aussi ! » Je pinçais mes lèvres. « Je sais. Je n'en ai parlé qu'à toi. » J'avais également conscience de jouer avec le feu en matérialisant le souverain de mes cauchemars plus ou moins publiquement, mais je ne pouvais faire autrement, j'en ressentais le besoin, pour ne pas me perdre dans mes pensées récalcitrantes. « Ou ils vont croire que j'attire la malédiction actuelle ou que je vais en provoquer de nouvelles, » je soumettais. Mon portrait reprit une expression guillerette face à l'avis de mon amie sur les prières. « Je pense aussi qu'on ne peut rien contre la nature. » La mer rongerait toujours les rochers, le vent ablaterait les maisons s'il le voulait, les arbres pousseraient dans les constructions s'ils le désiraient. Il en allait de même pour les Hommes : nous vieillissons inéluctablement peu importe le labeur que nous nous efforçons à commettre pour espérer jouvence, notre vue baisse peu importe le soin qu'on apporte à nos pupilles, les poils de nos barbes repoussent malgré mille coups de rasoir. Peu importe les prières et les vœux, nous sommes soumis à cette fatalité. « Puis pourquoi y aurait que nos prières d'efficaces ? Vous, les hommes, vous avez le droit de faire autre chose ! » « Tu aimerais faire quoi ? » Je demandais, curieux, lorgnant vers Noor avant de reprendre mon ouvrage.

Je me stoppais net lorsqu'elle évoquait le médecin de la ville. « Non. Il me prendra pour un fou et le communiquera autour de lui, » j'annonçais, catégorique. « S'il ne me juge pas possédé, je serai malédiction ou folie furieuse. » J'augure. « C'est une confidence que je te fais, j'aimerais que ça reste entre nous. » Tant que je ne me fais pas attraper à peindre ce monstre aux allures de maudit, aux yeux perçants, aux crocs acérées sanguinolentes, qui éradique les êtres sur son passage - scènes représentées sur les tableaux qu'arpente présentement la Guerrero. « Ca t'effraie ? » Je finis par lui demander, tendu, après avoir laissé mon amie errer dans l'atelier.

Ruben passait assez régulièrement par l’orphelinat. Pas de gaité de coeur bien sur - qui voudrait volontairement se balader dans ce type d’endroit qui donnait la chair de poule et pouvait rappeler de mauvais souvenirs -, ni pour soulager certaines envies qui savait comment titiller ses gencives jusqu’à les rendre douloureuses. Il avait une règle à laquelle Ruben ne déviait jamais: il ne touchait pas aux enfants. Il avait déjà quelques scrupules de temps à autres à se nourrir sur des adultes, mais les enfants était une partie de l’espèce hors de portée pour lui parce-que ces derniers n’avaient rien demandé et étaient encore trop innocents pour ce type d’approche.

Non, s’il mettait les pieds dans cet endroit, c’était pour y pratiquer la médecine - ce pour quoi il se donnait jour et nuit, ou plutôt nuit et nuit désormais, essayant de se rendre le plus utile possible. Cette fois-ci, il avait été sollicité par les soeurs pour un enfant qui ne passerait malheureusement pas la prochaine lune, puisque le jeu de mots n’était pas de mauvaise foi: il avait une condition qui concernait d’autres créatures de la nuit et Ruben ne pouvait malheureusement rien pour lui.

Ce fut sur le chemin pour sortir du bâtiment que les oreilles sur-aiguisées de Hartfield attrapèrent une discussion qui ne lui était pas destinée bien sur, mais qui lui semblait tout à fait intéressante tout de même. Apparemment, deux jeunes gens abordaient l’idée que l’un d’eux aille voir le médecin de ville pour discuter de ses rêves étranges - et Ben était d’accord avec le jeune homme: ce n’était pas une des meilleures idées qui puissent exister tant la chasse aux sorcières - sans mauvais jeu de mot une fois de plus - était active ces derniers temps. Il se permit d’intervenir de loin dans la conversation. « Si j’étais vous, je me méfierais d’un peu tout le monde: un rien peut faire peur, en ces temps qui courent. » Resserrant sa main autour de la poignée de sa mallette, il fit une petite moue avant de repartir d’où il venait comme si de rien n’était.

Je tiquais légèrement lorsque Noor me présentait ses craintes. Naïf, je n'avais pas pensé que je pourrais représenter une monnaie contre la malédiction qui sévissait présentement sur la ville de Brisbane. Obnubilé par cette vision de bête féroce qui hantait continuellement mes rêves, je n'avais aucunement envisagé que je pourrais être offert en exemple ou en sacrifice pour faire revenir la lune et le soleil sur notre contrée. « Je vais les dissimuler, » je promettais, le regard néanmoins concentré sur ma dernière toile. Si j'entendais les mises en garde de mon interlocutrice, elles se positionnaient néanmoins en second rang, tant que je n'esquissais aucun geste pour déblayer mon atelier de ces éléments qui pourraient potentiellement causer ma condamnation.

Je grimaçais, songeur, face aux conjectures de la trentenaire sur mes œuvres. Un animal étrange, une créature dénuée de caractéristiques humaines : rien qui ne me rassurait en soi. Pourquoi animait-elle tant mes nuits ? Pourquoi ne pouvais-je la chasser de mon esprit ? « Ca m'aide de le voir, de le peindre. Je pense que j'espère obtenir des réponses à le coucher sur papier, » j'avouais à la brune. Probablement souhaitais-je me décharger aussi de ces images en les exprimant de la sorte, comme un secret qui nous pèserait moins lorsqu'on le communique enfin.

« Je ne lui fais pas confiance, » j'affirmais à Noor lorsqu'elle me questionnait sur le médecin qu'elle m'invitait à consulter. Pour moi, cela représentait de prendre un risque inconsidéré, tout comme je doutais fortement qu'il puisse me venir en aide. Je penchais légèrement la tête, comme si j'espérais obtenir un nouvel angle qui m'autoriserait à assimiler davantage la bête peinte qui me fixait. « C'est comme ça qu'elle m'apparaît. C'est comme ça qu'elle est plus vivide dans mon esprit. Peut-être est-ce lié à un choc. » Je soumettais. Lorsque la Guerrero me demandait si cette créature énigmatique faisait partie de moi ou si elle était à ma poursuite, je restais silencieux quelques instants. Je reposais lentement mon pinceau, déconfit dans mes gestes. « Un peu des deux ? » Je tentais, confus. « Je n'arrive pas à me la sortir de la tête, tellement que c'est comme si elle vivait en moi, » je lui expliquais en posant une main sur mon buste. « J'ai l'impression de la connaître même si je ne peux pas fixer un souvenir que j'aurais eu avec elle. » Pourtant, cette intime conviction que nous étions liés perdurait. Je soupirais longuement. « Tu veux que je les range ? » Je proposais, soucieux de ne pas mettre mal à l'aise ma compagnie. « Est-ce que tu as déjà entendu parler au couvent d'une bête qui pourrait ressembler à la mienne ? » Il n'était pas rare que la population partage leurs tourments aux religieuses et ainsi, peut-être qu'une anecdote étrange en adéquation avec mes cauchemars aurait pu remonter jusqu'aux oreilles de Noor.

Noor reprit la parole, rompant de sa voix douce le silence qui s'était installé naturellement entre nous. Je cillais, détachais mon attention de ma dernière œuvre artistique pour me concentrer sur mon interlocutrice et capter son malaise. « Peut-être... » Je réfléchis à voix haute. Nourrissais-je une obsession pour ce monstre surnaturel qui habitait incessamment mes songes en agissant de la sorte ? En lui donnant de la place dans mon conscient ? « J'ai envie de le comprendre. De le percer à jour, » j'avouais néanmoins à la trentenaire, scrutant avidement ma propre peinture, comme si je pouvais y déceler de nouveaux indices sur ce mystère qui me taraudait tant. Je m'acharnais sur cette affaire, je désirais désespérément des réponses. Même le danger dans lequel je me positionnais, en agissant à l'encontre même de l'institution qui m'hébergeait, en devait occulté.

Je soupirais doucement, et commençais à saisir certaines de mes peintures pour les loger dans une armoire en chêne massif. Je m'armais d'un drap pour les recouvrir ensuite, peu convaincu toutefois par cette démarche. Aussi, je ne cessais guère mon enquête, me retournant vers Noor pour solliciter ce que ces images lui rappelaient. « Je sais pas, ça ressemble un peu à ces trucs bibliques genre Saint-Michel terrassant le dragon. Sauf que les dragons n'ont pas de poils ? » « Ils me semblent qu'ils ont des écailles, oui, » je consentais, me demandant si dans cette épopée, je représenterais le dragon ou le saint. Un frisson me parcourait ; non, je n'étais pas lié à cette bête aux yeux flamboyants et aux canines acérées. « Si ça peut être biblique, peut-être pourrais-je déposer en catimini une de mes œuvres dans la chapelle et attendre les réactions des religieux ? Sans la signer, bien entendu. Ils ont étudié le livre saint toute leur vie, ils sauront ce que cela signifie. » Chacun irait de ses conjectures, une sorte de sondage populaire au sein de la communauté pieuse. « J'obtiendrais peut-être des réponses ainsi, » j'espérais tout haut, l'oeil plein d'espoir. Je considérais Noor, espérant qu'elle se proposerait en complice d'une telle chimère.

J'affichais une moue sceptique lorsque Noor s'interrogeait sur l'existence passée des dragons. Ils appartenaient aux mythes et croyances communes, comme bons nombres d'éléments communiqués de bouche à oreille. Ils faisaient partie de ces histoires qui définissent une partie de notre civilisation, sans même affirmer si ces bêtes étaient conçues par l'imaginaire de toutes pièces ou basées sur des faits réels.

Le silence nous enveloppa, marquant ma réflexion, lorsque Noor reprit mon idée de déposer un de mes tableaux dans la chapelle en vue de susciter les réactions des religieux. Ainsi, j'espérais obtenir des réponses sur l'origine de cette bête qui transformaient mes nuits en cauchemars. Je m'abreuverais des connaissances des anciens en générant leur horreur face à mes sinistres œuvres d'art. Il me taraudait odieusement d'en connaître davantage et je me sentais profondément démuni face à l'ignorance de la nature de cet animal tenace qui me hantait. J'étais prêt à me mettre en danger si cela permettait enfin de tranquilliser mon âme et les questions qui la tiraillaient sans merci. « J'aimerais bien, oui, » je confirmais, balayant du regard la pièce transformée en atelier de peintre de fortune. « Je vais choisir un tableau, celui qui la représente plus, et l'installer au sein du lieu de culte, à gauche de l'autel, derrière les luminions. Dès les premières prières, les religieux jaseront sur le compte de cette créature. » Je conjecturais, plein d'espoir, étudiant mes portraits un à un en quête de celui qui serait le plus efficace pour fructifier cet acte désespéré.

Je m'arrêtais devant une toile dépeignant de face la bête féroce. Ses yeux flamboyants au regard assassin, ses traits aussi tranchants qu'elle inspirait l'effroi, son long museau qui procurait l'impression de n'être jamais à l'abri de son emprise, son poil d'ébène parsemé de sang visqueux, son cou musclé présumant de sa faculté à écraser sans difficulté aucune la moindre proie. « Je veux bien que tu m'aides avec celui-là, » je sollicitais Noor, acceptant volontiers son aide. Je tirais un drap de mon lit et j'en recouvrais la toile. Je marquais ensuite une pause, qui fut traduite par une incertitude de la part de mon interlocutrice qui me rappelait l'écoulement inéluctable du temps et le lever imminent du soleil et, en conséquence, des sujets sous son aura. « Allons-y. Je ne veux pas passer de nouvelles heures dans cette terrible oisiveté ignorante. Elle aura raison de ma santé. » Je tranchais, fébrile. Je déglutis, méfiant et craintif, avant de retirer la toile de son chevalet. « Tu peux m'ouvrir les portes et m'éclairer d'une chandelle ? » Je demandais à Noor. « Je pensais me cacher dans l'arrière-chambre ensuite, où sont entreposés les ostis et les calices pour l'eucaristie. Tu m'accompagnerais ? On entendrait ainsi les réactions des pieux. » Je priais, plein d'espoir.