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Sujet: (Amelyn #72) ► State of love and trust | Amos Taylor
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| Rechercher dans: mémoire du passé Sujet: (Amelyn #72) ► State of love and trust Lun 5 Sep 2022 - 22:25 |
STATE OF LOVE AND TRUST Je l’ai détaillé de haut en bas. J’ai cherché des différences de ton entre la couleur du verre et l’alcool translucide que j’ai commandé au barman du casino. J’ai également imaginé, durant ces longues minutes de sondes, l’effet que ça me procurerait d’ingurgiter de la vodka. J’en consommais peu, avant. Il n’a jamais été ma boisson de prédilection et nul besoin qu’il l’ait été pour que j’alimente une certitude : je ne le boirais pas pour son goût onctueux ou rond dans la bouche. Ce n’est pas un bon whisky sur glace. C’est de l’éther. Il me brûlerait l’estomac et j’en tirerais des bienfaits illusoires, des bénéfices pour la gestion de mes émotions, celles liées à la frustration qui suit une anicroche avec Raelyn. A choisir, j’aurais presque préféré que ça tempête dans l’appartement. A tout peser, j’aurais choisi les cris et les hurlements plutôt que cette fausse indifférence que nous entretenons par le silence de l’appartement-témoin jusqu’au bureau du casino. Et pour cause, le résultat est là. Sans l’interruption inopinée, mais bienvenue, d’un homme d’affaires cherchant un investisseur - en parler à mon épouse lorsque le vent se couchera - j’aurais cédé à cette pulsion de tout foutre en l’air. J’aurais fermé les yeux pour apprécier la sensation qu’un tiers de bouteille éveille en moi. C’est un mélange d’oubli qui s’accompagne de réconfort. Une forme de “lâcher-prise” sur les détails parce qu’avec le temps, j’ai appris à fonctionner correctement avec de la gnole dans l’organisme. Serait-ce toujours vrai ce soir ? Compte tenu de la réduction drastique de ma consommation, je ne jouerais pas ma certitude au tapis en pleine partie de poker. Peut-être pourrais-je accepter la bière proposée par l’homme d’affaires qui n’assourdit pas le chant du démon. Non ! Je serais forcé d’avoir l’air intéressé et, honnêteté est d’admettre que je saisis pas le quart de ce qu’il me baragouine. Je m’efforce de retenir l’essentiel, hochant la tête frénétiquement et prétextant, pour m’enfuir, que j’ai d’autres chats à fouetter. Je l’exprime avec politesse. Inutile de vexer la clientèle quand elle promet d’apporter d’autres gains que ceux dépensés aux tables ou aux machines à sous. J’utilise donc une excuse solide - ma femme et ma fille - et je les rejoins toutes deux avec une bille en tête : quitter l’Octopus. J’aime ces lieux, mais ils représentent une tentation non négligeable que je ne suis pas prêt à affronter aujourd’hui. Je suis fatigué de batailler au quotidien et, si mon couple bat de l’aile - même provisoirement, rien de grave ne se dégage de notre désaccord - j’en ressors plus éreinté encore. Ainsi ai-je invité ma famille à rentrer au loft et, à l’intérieur, je me suis jeté dans le divan. Mes affaires ? Elles ont traîné derrière moi. Mes yeux ? Je les ai cachés par photosensibilité à cause de tous mes combats. Mon corps, il est crispé au point que j’en ai mal dans les articulations. Je ne suis ni en état de me lever pour m’occuper de ma gamine ni disposé à discuter des questions de nounous, de mariage réorganisé par ma mère et de cette dernière en personne. Je bouillonne tandis que la remarque de ma conjointe résonne une fois de plus dans ma boîte crânienne. La migraine me guette et, au fond, je fulmine que je me sens proche de l’éruption. Une cigarette pourrait me débarrasser d’une partie de ma tension, il me manque la foi nécessaire à déplacer ma carcasse du divan au salon. A force de ruminer, j’omets toute notion du temps qui passe et je sursaute lorsque mon épouse me hèle.
Sa voix me parvient d’abord comme une sorte de mirage. Elle m’a paru lointaine, si bien que je n’ai pas réagi dans l’immédiat. Il m’aura plus de quelques secondes pour me redresser et, ensuite, tourner vers elle un regard neutre. «Pourquoi ? Je ne suis pas le bienvenu dans ma chambre ?» ai-je jeté avec, dans la voix, un mélange de méfiance et de défiance. Je vivrais mal une mauvaise interprétation du propos et je demeure sur la défensive. «Je n’ai pas l’intention de rester là en tout cas.» J’allie le geste avec les mots : je pose mes deux pieds par terre, tournant le dos à ma conjointe, non par choix, mais faute à l’agencement des lieux. Je profite d’être dissimulé afin de me recomposer alors que, dans l’absolu, je n’alimente pas le désir d’abecquer les oiseaux de mauvais augure qui tournent au-dessus de nos têtes. Au contraire, j’aspire à ce que nous prononcions une amnistie au moins pour cette nuit, mais sera-t-elle d’accord, Raelyn ? Peu confiant, j’avance tout de même dans sa direction, je saisis sa taille, la serre contre moi et je scelle nos lèvres le temps d’un baiser moins sage que la situation ne le sous-entendrait normalement. Comme à l’habitude, j’ai envie d’elle. Sauf que la nuit avance à grands pas et que j’ai peur de m’endormir sur des malentendus. J’ai peur qu’il nous rattrape dès le lendemain matin et que je ne sois pas apte à résister à l’appel de la bouteille dans l’éventualité où ça tournerait mal entre nous. Je dois soigner cette appétence pour le Whisky - il n’en reste plus dans les placards - en remplaçant ce mal-là par une autre obsession plus saine. Or, le temps passant, je suis toujours amoureux comme au premier jour, voire plus encore. La passion et la convoitise n’ont jamais réduit. A l’inverse, elles se démultiplient et je supplie l’univers pour que Raelyn soit de bonne composition. Je n’ai pas envie qu’elle me repousse maintenant que je l’effeuille de sa tenue de nuit. Je crains qu’elle me renvoie dans mes buts de réservistes dès que glissent mes lèvres sur la peau de son cou et que mes mains, hardies et baladeuses, se perdent tantôt le long de sa colonne vertébrale, tantôt sous l’élastique de son vêtement de nuit. Est-ce important que je sois plus empressé que de coutume ? Est-ce de bon ton de lui chuchoter à l’oreille une vérité sous forme de requête : “j’aurai mal si tu me rejettes.” ? Je m’arrête sur un non, mais j’introduis quand même plusieurs confessions. « Cette soirée, ça a été compliqué pour moi.» A cause de nous et, surtout, de mes envies d’alcool que seule Raelyn est capable de supplanter à sa manière, parfois consciemment, parfois grâce un adverbe antonyme. «J’ai besoin de toi. J’ai envie de toi. Il sera toujours tant de nous mettre d’accord demain.»
| Sujet: (Amelyn #72) ► State of love and trust | Amos Taylor
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| Rechercher dans: mémoire du passé Sujet: (Amelyn #72) ► State of love and trust Ven 2 Sep 2022 - 20:52 |
STATE OF LOVE AND TRUST Aucun des desideratas fournis à ma mère n’a été motivé par ma considération envers ma compagne. J’ai pensé chaque moi, chaque impératif et, en raccrochant, je vérifie si je n’en ai pas oublié. A l’instar de Raelyn, je n’ai pas envie d’être ravi des souvenirs de mon mariage. Je ne veux pas non plus me sentir dépossédé de mon autorité parentale vis-à-vis de Micah. Il n’est pas question de reproduire un mariage, pas envisageable que ma petite soit baptisée quoique, d’après ma mémoire, ce sacrement arrive plus tard chez les Protestants. Je ne sais plus trop. Ma dépression à la mort de Sofia a refoulé beaucoup de mes expériences les plus douloureuses pour mon égo ou pour mon coeur. Tout ce qui a trait à la religion en fait partie, tant par la faute de ma mère que par celle de mon ex-femme. Quoi qu’il en soit, je jette à ma complice un regard satisfait que j’enrobe d’un baiser, d’une étreinte délicate et d’une attention pour Micah. «Déjà que je n’ai pas être au coeur de l’attention.» ai-je souligné, soulagé que le coup de téléphone de Maggie n’entrave pas notre bonne humeur, ce qui n’a pas toujours été coutume entre nous. A priori, nous vibrons au diapason et mon sourire semble désormais figé. Rien ne peut nous arriver et je prévois déjà d’en revenir aux sujets principaux : ces quelques jours en tête à tête et la dernière la nounou. Je commence par le premier, estimant que j’ai à disposition une solution parfaite pour ne pas le reporter de plus d’une journée. Ne serons-nous pas à Kilcoy ? Maggie et Bill ne sont-ils pas les grands-parents de mon bébé ? N’est-elle pas en sécurité au ranch ? A mon sens, il n’est d’endroits plus convenable pour que s’épanouisse une fillette. Une anamnèse silencieuse et rapide me rappelle les rires enjoués de Sofia devant tous les trésors qu’offre la bâtisse et les terrains où j’ai grandi et je suis conquis. Je suis convaincu que ma dernière née vivra des moments incroyables qu’elle oubliera, mais qui sur l’instant la nourrira. Aussi n’ai-je pas caché ma surprise de recevoir en retour un non catégorique. Raelyn est ferme : ce sera Chad ou personne. Sauf que, matériellement, c’est impossible. Je ne peux pas lui abandonner ma petite fille tel un paquet après la fête organisée par ma mère. Mes pupilles s’arrondissent. La frustration m’enveloppe. L’agacement menace de réveiller ma mauvaise foi. Je la réprime parce que notre enfant est troublée et je déteste ça. Je déteste être la cause d’un quelconque embarras pour notre progéniture. Ceci étant, je serre les dents dès maintenant que, prenant la défense de ma mère, c’est tout son système d’éducation que ma conjointe remet en question. Elle crache sur tout ce qui m’a construit et je me demande si c’est tout ce que je représente à ses yeux. Ne suis-je donc qu’un adulte mal élevé dans l’enfance qui s’est érigé vaille que vaille malgré les carences affectives de sa maman ? Réalise-t-elle qu’elle sous-entend que j’ai été raté, non pas pendant la conception, mais durant toute la période qui s’ensuit ? «Pardon ?» ai-je lancé, abasourdi, m’interrogeant sur ce qu’elle me concède en doute par rapport à notre fille si l’un de mes modèles est une catastrophe, un démon, une harpie, une sorcière qui blessera fatalement notre bébé. «Ok.» ai-je coupé court à la conversation, surenchérissant d’un «Oui. Oui, c’est trop compliqué.» destiné à clore le débat. Je suis blessé et je me moque bien que l’inverse existe. Je m’en tracasserai plus tard, lorsque nous serons partis, que j’aurai fui dans la concentration nécessitée par le boulot. Je m’en inquiéterai dès lors que je n’entendrai plus les chuchotis de mon addiction à mes tympans. Elle est maligne, cette garce. Elle flaire tel un limier mes moments de fragilité afin de sortir de l’ombre. A situation inverse, je la renvoie dans ses buts plutôt aisément. Pas lorsque la contrariété oscille entre l’irritation et la colère. «On peut y aller, je suppose.» ai-je conclu en ramassant les affaires, veillant à ce que rien ne résonne comme un ordre, une décision que je prendrais seul. Si j’ouvre cette brèche, Raelyn s’y engouffrera si vite que je perdrai le droit d’exprimer mes ressentis. Je serai forcé de m’attacher aux siens et, à terme, je le vivrai comme une injustice. Qu’aurions-nous à y gagner hormis de la souffrance ? L’angoisse que ça soit la dispute de trop même si, au départ, elle est née d’une bêtise ? Que dalle.
J’ai attendu le feu vers pour descendre au parking, grimper dans la voiture et emprunter l’itinéraire jusqu’au casino. Dans le bureau, Micah déposée dans son parc, je me suis assis derrière mon bureau, ai compulsé quelques dossiers et j’ai bossé en observant un silence de mort. De temps à autre, je suis sorti pour descendre fumer une cigarette, laissant la porte ouverte à ma suite pour des raisons obscures. Je me suis levé pour vérifier que Micah profitait de sa sieste crapuleuse puisqu’il est entendu qu’il conviendra de rentrer au loft quand elle émergera. En attendant, je m’efforce de recoller les morceaux de mon indifférence d’antan, mais je rumine. Ce mutisme entre nous est si pesant que l’angoisse enfle dans mon estomac. Un verre. C’est tout ce dont j’aurais besoin pour réussir à ignorer ce qui me chagrine, ce qui me retient loin de mes responsabilités de chef d’entreprise. C’est interdit. Je ne peux pas tant que ma dulcinée est là, dans la même pièce. En revanche, je peux m’éclipser jusqu’au bar. Je peux même m’asseoir à une table, une petite heure, et je me décide. Le serveur me verse une vodka (l’odeur est facile à masquer). Je saisis le verre. Je l’observe droit dans les yeux. J’hésite. Je tangue. Je pense à tous mes efforts pour ne pas boire. Je me promets que ce sera le seul. Je le porte à mes lèvres, mais je renonce. Pas in extremis. Non. Je suis interrompu par une tape amicale dans le dos. Un requis qui dépense son fric dans le coin paraît ravi de me voir. Il me tire à l’écart, il a un projet dont il souhaiterait me parler. Je fais mine de l’écouter, mais je ne saurais répéter mot pour mot les détails de son idée. J’ai compris : boîte de nuit, appui, financement. Je lui promets que je l'appellerai bientôt, histoire de fixer un rendez-vous. Il a l’air heureux. J’ai la mine mi-figue mi-raisin en remontant au bureau. La balance de ma vertu penche vers la fierté et la déception. Pourquoi ne nous sommes-nous pas compris, Rae et moi ? N’avons-nous pas fait des progrès ces derniers temps ? En pénétrant dans notre antre, je l’ai détaillée un oeil, d’un regard en croix dans l’espoir qu’elle ne le remarque pas. J’ai toutefois manqué de discrétion et, plutôt que d’être pris en défaut de curiosité attristée, je l’invite à mettre les voiles. Elle ne s’y oppose pas et, compte tenu que le trajet jusqu’au loft ne s’est pas distingué par une conversation animée ou amusante, je me suis avachi dans le sofa après avoir ôté ma veste et mes chaussures. Le tout a traîné ça et là dans le salon : je n’ai pas eu la force de ranger derrière moi. J’en ai à peine trouvé pour m’allonger dans le divan et cacher mes yeux de mon avant-bras droit. Je suis la proie du doute. Je croule sous le poids de mes tergiversations. Je suis le hochet de mon addiction. Je crois que, ce soir, j’ai juste besoin qu’on me foute la paix ou qu’on m’entoure d’une bulle de douceur.
| Sujet: (Amelyn #72) ► State of love and trust | Amos Taylor
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| Rechercher dans: mémoire du passé Sujet: (Amelyn #72) ► State of love and trust Jeu 1 Sep 2022 - 16:06 |
STATE OF LOVE AND TRUST Ce matin-là, en quittant brusquement un soleil réparateur - la faim de Micah est un impératif auquel nul ne peut déroger - j’ai appréhendé les rencontres avec les nounous prévues entre la fin de la matinée et le début de l’après-midi. J’alimentais la conviction que ce serait ma peine du jour et qu’elle suffirait. Balayer avec douceur les insécurités de Raelyn m’a semblé si facile - ça l’est toujours lorsque le cœur parle en premier - que le geste n’a en rien alourdi ma journée. Quoique mes raisons frôlent le malsain, j’ai aimé qu’elle me démontre sa confiance en partageant avec moi ses inquiétudes. J’ai adoré être un soutien pour elle parce qu’elle l’a été pour moi et qu’une part de moi a estimé que mon blason s’est terni à ses yeux et n’est-ce pas la preuve de mon erreur ? Ne se révélait-elle pas là, au travers de la fragile de mon épouse qui se blottit contre moi en quête de douceur et d’un shoot d’estime de soi ? Je l’ai gardée dans mes bras avec délectation. Je l’ai embrassé avec une gourmandise maîtrisée. J’ai caressé la peau douce de son dent, de ses joues ou de ses avant-bras avec un plaisir assumé. L’envie d’elle m’a noué les tripes et sans la présence de Micah dans son relax, je nous aurais concocté un trou normand sucré de passion avant d’attaquer le dessert aigre qu’est le dernier entretien avec une nounou à l’allure d’un énorme bonbon acidulé. A défaut, je la raccompagne, débarrasse le verre d’eau servi au préalable, embrasse le front de ma fille et de ma femme et je m’enquéris du ressenti de cette dernière. Je l’attends avec impatience, heureux que rien ne trouble la sérénité que nous avons érigée grâce à la communication. Malheureusement, j’ai fait erreur. La seconde “peine” s’est manifestée et porte un nom : Maggie Taylor. Maggie et ses reproches. Moi et mon abnégation respectueuse. Margaret et ses idées à peine surprenantes et qui sonnent comme un piège. Moi et mon refus de prendre la décision de participer à ce manège sans consulter l’autre intéressée. Le portable est sur mute et, de nouveau, je suis tout ouïe. Mieux, j’adresse des avertissements à propos de ce qu’implique une acceptation sans émettre des conditions. Je suis reconnaissant envers ma dulcinée de capituler devant les caprices de ma mère, mais je refuse de participer à un piège. Il est aussi grossier qu’un attrape-souris auquel on ajoute un fromage pour attirer le rongeur imbécile. ça pue à des kilomètres et je l’avoue au détriment de mon affection pour la grand-mère de Micah. «Et c’est parce qu’elle était contre que ça sent aussi mauvais.» ai-je affirmé, désappointé par l’éventualité de nous conduire dans un traquenard. Comment le déjouer si je réfléchis sous le joug de l’émotionnel ? M’en remettre à Raelyn est a priori la meilleure option et j’écoute ses conseils religieusement. Imposer nos règles. «Très bien.» ai-je ponctué avant de me relier à l’impatiente qui bougonne de l’autre côté de l’appareil. J’ai édicté la première série d’invectives. Maggie les a accueillies en grommelant : elle a intégré, j’ai poursuivi. «Pas d’allées à traverser sur la marche nuptiale. Pas de révérend, quel qu’il soit. Pas de bénitier. Juste la famille.» Cet ultime remarque m’aura valu un long soupir. Elle m’a paru exsangue de l’envie de se battre puisque j’ai joué la carte majeure de mon jeu, me dégoûtant au préalable - je déteste que Micah soit l’objet d’un chantage - mais lucide de ne disposer d’aucune autre alternative.
En raccrochant, j’ai été déchiré entre ma honte et ma gratitude. C’est la seconde que j’ai déclamée autant par l’affection que par les verbes, enroulant de mes bras les deux femmes de ma vie. J’ai remercié ma complice, l’ai gratifiée d’un baiser dont Micah semble jalouse. Je l’ai stimulée en chatouillant le bout de son nez et en glissant ma main sur la brassière de la petite, la chatouillant légèrement afin que son rire, vivant, spontané, claironne et m’enchante de sa mélodie. «Moi aussi, j’ai envie que ça n’appartienne qu’à nous.» Référence à la cérémonie que nous avons plus ou moins improvisée, le mariage ayant été fixé le matin même. «C’était beau. Tout l’était. Du matin jusqu’au lendemain matin et ça doit le rester.» Aucun autre souvenir ne supplantera jamais celui-là, me suis-je promis, émettant quelques exigences sans componction. Elles appartiennent au domaine de l’humour finalement, à celui de l’esprit taquin et Dieu que j’ai souhaité Raelyn autrement que réfractaire. Certes, elle se revêtira la robe. Néanmoins, l’appel du jour lui laisse un arrière-goût en travers de la gorge. Elle est circonspecte et, idiot parmi les cons, je présume que je peux me contenter de hausser les épaules pour mieux planifier notre weel-enk. Le reporter de sept jours m’est insurmontable tant j’ai besoin de retrouver son corps, notre créativité, nos moments de connivence que chacun nous envierait s’ils étaient au fait de ce qui est enviable dans notre couple. Alors, j’avance une idée, une folie dont je ne mesure pas la mesure. J'escompte obtenir un “oui” franc et massif de la part de ma partenaire et je tombe de trois étages : je n’aime pas sa question. «Les deux. Je ne me sens pas coupable. Je n’ai juste pas envie d’attendre le week-end d’après. C’est si difficile à imaginer ? » Je monte en tension. Micah le ressent. Elle s’ébroue entre nos bras et je la récupère pour la déposer sur son tapis d’éveil, à proximité du fauteuil vers lequel je tire Raelyn. «Si elle était prête à aller à faire la sieste, je t’aurais distrait volontiers.» Vieux réflexe que faire retomber l’orage qui gronde doucement dans mon estomac parce que je me sens rejeté, non par rapport à mon idée, mais parce que son interrogation a blessé l’homme qui lui est dévoué, qui lui est entièrement consacré, qui ne vit plus en quête de l’approbation de sa mère. «Mais, elle est en pleine forme.» Mon sourire est faiblard et il faiblit tandis que Rae jette dans le décor de l’appartement-témoin toute sa méfiance envers Maggie. «Chad n’est pas la le week-end prochain, il est avec nous. On ne peut pas attendre de lui des miracles.» J’avais gardé ses doigts entremêlés aux miens, mais je les lâche à présent. «Et ma mère a élevé quatre enfants. Jusqu’à preuve du contraire, elle sera en sécurité.» Physiquement. En revanche, psychologiquement, elle est somme toute capable de marquer son territoire autour de notre bébé. Sauf que je n’entends pas cette petite voix qui souffle que ses réticences sont en lien avec ses anxiétés précédentes. Je suis un Homme et, par définition, le lien est trop subtil, si bien que je me braque. «Soit, on organisera cette virée pour plus tard. On a terminé ? » ai-je lancé en bondissant sur mes deux pieds pour rassembler nos maigres effets. « On peut s’en aller ? J’ai besoin d’une cigarette.» Et, a fortiori, d’être enfermé dans la voiture avec Micah, Raelyn et ma mauvaise humeur jusqu’à ce que nous arrivions, non pas au loft, mais au casino. Nous n’étions pas supposés y repasser, mais plus je garderai mes proches auprès de moi très étroitement, au mieux j’éviterai le conflit qui nous pend au nez si je ne me change pas les idées, histoire de ne pas ressasser ce que j’ai cru comprendre en méfiance injustifiée envers Maggie. Je n’ai pas le sentiment d’être un modèle de vertu, mais je sais me tenir, j’ai de la politesse, je sais distinguer les inepties de ma mère et j’ai appris à m’en émanciper. C’est injuste de la garder à l’écart de Micah sous prétexte qu’elle ne serait pas à la hauteur… et plus encore d’estimer que mon envie de la lui confier dépend plus de ma culpabilité que du besoin de retrouvailles entre Rae et moi.
| Sujet: (Amelyn #72) ► State of love and trust | Amos Taylor
Réponses: 19 Vues: 934
| Rechercher dans: mémoire du passé Sujet: (Amelyn #72) ► State of love and trust Jeu 1 Sep 2022 - 0:10 |
STATE OF LOVE AND TRUST Couper des têtes, crever des yeux, noyer toutes personnes étrangères à notre famille qui aimeraient Micah de trop près, ce ne sont que des plaisanteries destinées à apaiser ma dulcinée. Je ne commettais de tels crimes si mon bébé était réellement en danger. Or, pour l’instant, elle est en sécurité. Son seul péril, c’est de ralentir son développement à cause de notre vie dissolue en comparaison à celle du commun des mortels. Ni Raelyn ni moi ne souhaitons ralentir la croissance de notre progéniture à cause de nuits coupées en deux, de l’agitation au casino et de l’organisation criminelle qu’elle dissimule dans ses caves. Sans cela, peut-être ne nous encombrerions-nous pas d’une nounou qui, de par son rôle, accentuerait les insécurités de ma complice en tant que maman. Peut-être. L’idée est pour nous dérangeante, mais ne serions-nous pas arrivés vers cette décision pour nous retrouver ? Pour renouer avec notre intimité ? Pour écouter notre besoin d’évoluer à deux, comme d’antan, car si nous aimons notre fille, nous nous sommes fait des promesses. Certes, nous étions lucide sur ce qu’elle bousculerait notre quotidien. Par ailleurs, nous l’assumons, mais j’ai quelquefois l’impression que nous souffrons tous les deux d’être gardé éloigné de notre bulle ou de manquer d’occasions pour nous y réfugier, ensemble, juste tous les deux. Dès lors, tandis que je prends pleinement la mesure de l’amplitude de l’anxiété de Raelyn, que mon discernement me guide vers des hypothèses à propos de notre complicité souffreteuse d’être privée d’instants simples : nous rendre ensemble au casino, de nous y croiser, de laisser nos doigts se frôler dans un couloir et un sourire de nous flatter grâce à ce qu’il sous-entendu, de travailler en silence dans le même bureau sur nos tâches respectives ou d’envoyer tout valser pour nous ébattre dans ces mêmes lieux. Au plus j’y réfléchis, au mieux je saisis l’urgence dans les confidences de celle qui se love contre moi et que j’accueille en ronronnant. Comprendre son ressenti n’aura jamais été si aisé. Trouver les mots la rassure m’a semblé naturel et je me souviens avoir remarqué pour moi-même que nous avons grandi, Rae et moi. Nous nous sommes élevés l’un l’autre. Nous évoluons à mesure que les mois s’égrainent dans l’univers que nous construisons à quatre mains. Je me permets donc un baiser appuyé sur ses lèvres et des bagatelles sur son front, ses paupières et le bout de son nez. Je m’autorise une douce caresse et une grimace éclatante alors que je hoche de la tête par la positive : “oui, nous tuerons tout quidam se risquant à menacer notre équilibre à trois” «Dans des sacs poubelles. On la lestera bien, elle ne remontera jamais. Je sais faire ça.»et “oui, nous allons partir, au large, en tête à tête, puisque ça relève désormais de la nécessité qui surprend quand on ne s’y attend pas, mais qui, à tout peser, était prévisible. Nous n’avons pas eu de véritables lunes de miel, ma conjointe et moi. En outre, la routine est un charognard. Elle plane tel des vautours au-dessus des âmes perdues en pleins déserts pour se repaître de leur cadavre. Mon couple n’en sera jamais un. Je refuse qu’il se traîne avec la démarche claudiquante d’un vieillard épié par la faucheuse. Ainsi ai-je acté que nous partirons, aussi vite que possible. Je tiens pour preuve de ma bonne foi le message envoyé derechef à mon frère pour vérifier ses disponibilités. Je me moque d’abuser de sa patience. Sur l’heure, je suis concentré sur ce que je construis au jour le jour avec Raelyn, ce qui est précieux, ce qui me maintient en vie et en alerte : nous, à deux et à trois. «Ses premiers pas et ses premiers mots. J’ai tellement peur de les rater, de ne pas être là au moment où il faut. Je ne veux pas y assister en recevant une vidéo. » Mon regard, jusqu’ici planté dans celui de ma dulcinée, s’est voilé du gris de la nostalgie. Pour ceux de Sofia, j’étais dans un pays étranger, sur un bateau lorsqu’elle a été envoyée et en permission aux abords d’une île européenne pour la visionner. Mon coeur en saigne encore, sauf que je le panse avant l'hémorragie. Cet après-midi, il n’est pas question de moi, mais bien de notre relation, de cet impérieux désir de nous réconcilier avec notre goût pour le jeu, avec la légèreté qui nous a caractérisée à l’excès autant que son contraire. Je veux nous réconcilier avec cette passion qui ne s’exprimait pas uniquement au travers de nos corps à corps. «Je n’en ai qu’un de cette qualité, mais mille dans mon téléphone…» ai-je commenté, me penchant vers son oreille pour ajouter que j’ai mieux encore. «Et le sujet grandeur nature, en chair et en os contre moi toutes les nuits.» Un clin d’oeil et un baiser plus tard, un plus gourmand qu’elle ne m’accuse de l’être, j’ai estimé avoir été jeté dans l’entretien d’embauche trop rapidement à mon goût. C’est à mes sentiments qu’elle doit ma bonne composition envers cette vieille pie d’origine anglaise qui m’amuse un rien : elle ressemble à une vieille pie démoniaque tout droit sortie d’un film pour enfants.
∞∞∞∞∞ Je déteste le penser, mais cette mégère m’a convaincue plus que toutes les précédentes. Évidemment, j’ai été attentif à chacune de ses réponses lorsqu’une question tombait. J’ai été plus investi dans cet entretien que je ne l’ai été pour les précédents. Cela étant dit, je nourris cette impression que cette professionnelle de la petite enfance ait choisi ce métier pour combler un manque dans sa vie. Je l’imagine mal se pointer au loft - pas l’appartement qui manque cruellement de décoration - avec l’intention d’absorber toute l’affection de Micah. Fort de mon rôle d’équipier, je sonde mon épouse avec curiosité. Qu’en a-t-elle pensé, la maman anxieuse à l’idée d’être rejetée par le fruit de sa chair ? Sommes-nous sur la même longueur d’ondes ? Je la dévisage de mes grands yeux inquisiteurs. Ils sont suspendus à ses lèvres qui, paradoxalement, me font envie comme de coutume. Je suis empli de l’espoir fou que, peut-être, nous avions simplement besoin de mise au point pour fonctionner en harmonie et laisser venir à nous la perle des nounous selon nos critères liés à la possessivité. Sauf que mon téléphone a vibré. Maggie Taylor est aux abois. Je le perçois dans sa voix. Elle oscille entre la basse de la mauvaise humeur - mon fils s’est marié sans m’inviter à la noce - et le suraigu de l’excitation - je vais rattraper cette folie en organisant une fête dont j’ai le secret. Cette fête sera en notre honneur et une part de moi s’alerte aussitôt. Oserait-elle inviter le révérend pour bénir notre union de ces conneries de protestantes ? Va-t-elle en profiter pour exiger le baptême de ma petite fille ? Mes signaux virent au rouge et j’interroge l’autre concernée d’un signe de la tête : elle coupe le micro et me libère d’un poids. Je peux parler librement. «Juste la famille. Elle est déjà pas mal grande. Je ne suis pas dérangé par l’idée de la fête, j’ai peur que ça dérape.» Tout le monde s’ébahira devant les deux femme de ma vie. Comment pourrais-je être dérangé par l’idée de me pavaner en bombant le torse parce que je m’en suis tiré quand personne ne s’y attendait plus ? Je suis fier d’avouer que sans Rae, je serais certainement mort. J’aspire aujourd’hui à ce que chacun le remarque à défaut de l’entendre de ma bouche. «Si je dis oui, on ne pourra pas faire marche arrière et tu sais qu’elle est capable de tout. Elle nous évitera Sarah, mais peut-être pas de faire intégrer la petite dans sa super paroisse.» Mon ton pue l’ironie et l’inquiétude quoiqu’au sourire de Raelyn, je devine qu’elle me fait confiance, qu’elle se sacrifie parce que mon sens de la famille est plus aiguisé que le sien et que j’ai envie que Micah apprenne qui je suis également par le biais de mes proches. Dès lors, je tranche. «On sera là. Mais, pas de coup fourré, maman. Pas de décision qui ne concerne pas ta cérémonie. Rae et moi. Rien d’autre. Le moindre faux-pas, je m’en vais. Un doute, on vient sans Micah.» Ma mère a dégluti bruyamment pour finalement se plier à mes exigences. Juste un mariage factice pour ravir les friands de ragots et nourrir l’orgueil de la matriarche, ai-je songé en raccrochant, concédant à ma femme ô combien elle est fabuleuse. Je la dévore de mes pupilles agrandies par la reconnaissance. «Je serais pas fâché de te revoir dans ta robe dans ta robe de mariée.» Élégante et glamour, Rae m’a subjuguée sur cette plage. J’ai tendu une main en sa direction. Notre bébé m’a tendu ses deux bras, se méprenant sur le geste et j’ai avancé d’un pas supplémentaire vers elle pour les entourer de tout mon amour à leur égard. J’ai soufflé un «Merci.» en les serrant contre moi. J’ai profité de ces secondes bénies puisque, bientôt, nous reviendrons sur les sujets prioritaires : les nounous et une lune de miel. «Peut-être qu’au lieu de demander à Chad de la garder, on pourrait laisser Micah a mes parents, pour deux ou trois jours et partir directement après la fête. Il y a un endroit où je voudrais t’emmener, mais ce n’est pas tout prêt. Tu en penserais quoi ? » S’imagine-t-elle vivre loin de son louveteau quelque quatre journées et trois nuits, ma louve d’épouse ?
| Sujet: (Amelyn #72) ► State of love and trust | Amos Taylor
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| Rechercher dans: mémoire du passé Sujet: (Amelyn #72) ► State of love and trust Jeu 25 Aoû 2022 - 16:18 |
STATE OF LOVE AND TRUST Est-ce que je me distingue par l’humour parce que l’ambiance s’appesantit et que j’en suis en partie responsable ? Je n’ai pas tenu à la perfection le rôle du futur employeur. J’ai plutôt réagi, devant chacune des candidates rencontrées aujourd’hui, tel un père anxieux qui n’a aucune intention de lâcher du lest. La vérité, c’est que je n’ai pas de critères spécifiques, contrairement à Raelyn qui les énonce avec une gravité mi-figue mi-raisin. Une part de moi jurerait qu’elle est sérieuse. Une autre soupçonne qu’elle invoque une plaisanterie, dans laquelle je saute à pieds joints, avant d’amorcer une conversation plus importante. J’analyse son comportement : elle n’est pas assise en tailleur. Elle est, en revanche, accrochée à mon cou. Elle puise dans mon cou du réconfort, contre mon torse du courage et je suis aussitôt inquiet de ce qu’elle s’apprête à confesser. Envisage-t-elle de renoncer à l’engagement d’une babysitter ? Va-t-elle me demander si, finalement, il n’est pas préférable que nous persistions à couper notre couple en deux pour prendre soin du fruit de notre amour ? A demi-convaincu que la proposition me pend au nez, je réfléchis au plus vite à ce que j’en pense, car je n’en sais strictement rien. Vais-je me sentir sur la touche si je suis tout désigné à demeurer à la maison, ce qui ne serait pas idiot compte tenu des tentations qui planent autour de mois au casino ? Je crois qu’une part de moi nourrit un soupçon d’anxiété que je dissimule parfaitement, grâce à mon trait d’esprit et à la réponse de ma complice. «Si ce n’est que pour elle, je suis safe encore une paire d’années, dans ce cas… je vais apprendre à vivre le moment présent dans ce cas et à prendre soin de mes mains…» J’embrasse son épaule que je dénude légèrement de la bretelle de son débardeur. Mes lèvres remontent le long de son cou, de sa mâchoire et achèvent leur itinéraire sur ses lèvres douces, ses lèvres qui pour son enfant et son mari ne crachent pas du venin, mais chuchotent des mots doux et des mots d’amour. « Pour qu’elles restent faites pour ton corps.» Du bout de l’index, je dessine sa silhouette et je ferme les paupières un instant, débordé par quelques images licencieuses que le prochain rendez-vous avorterait avant même que je ne me lance dans ces douces hostilités charnelles. «Et un robot, ce serait l’idée du siècle. Si j’avais un génie sous la main pour m’en fabriquer un, on serait pas là, ici, maintenant… ou on y serait pour d’autres raisons.» La lumière de mes pupilles présument de ce qu’ils se cachent dans mon cerveau et j’éclate d’un rire franc, un rire qui n’a pour réel intérêt d’inviter ma dulcinée à plus de confidences ou à relâcher la pression. A mon sens, elle est l’unique maman que Micah aurait pu espérer et, pour cause, c’est la sienne. Elle l’a portée. Elle a vécu avec sa voix et son odeur. Elle l’a reconnue à peine a-t-elle ouvert les paupières sur le monde. Elle a tendu vers elle un visage qui réclamait d’être entouré des bras réconfortants de la seule personne qui, durant la grossesse, l’a protégée. Personne n’aurait pu faire ça à sa place. «Je te promets que si un jour elle l’appelait maman, ce qui n’arrive pas…. JA-MAIS.» J’épèle l’adverbe. J’insiste. D’après moi, c’est tout bonnement improbable. « On la poignarde, la découpe, et on la jette au large. Qu’est-ce que tu en penses ? » Pour elle, je concèderais à commettre ce crime ignominieux sans souffrir de remords. Pour elles, au pluriel. Pour nous, avec l’une et l’autre. « Et, si elle est là quand elle fait ses premiers pas ou dis ces premiers mots, on lui coupe la langue et on lui crève les yeux… elle ne pourra le répéter à personne comme ça.» Et cette éventualité ? Est-ce qu’elle lui conviendra à Raelyn ? Je jauge de sa réaction, m’avance sur de vieux badinages et j’ajouté : «Parce que je devrais peut-être le tuer pour qu’elle ne soit rien qu’à moi…» ai-je conclu en me penchant sur ma dulcinée, pour l’embrasser, pour lui offrir un baiser prometteur d’un prélude et fugue à écrire à deux, plus tard, lorsque nous serons débarrassés, par l’engagement ou le licenciement prématuré - de l’ultime candidate. «Allons-y ! Dès que c’est fini, on appelle mon frère pour lui demander s’il est dispo pour la semaine prochaine. On filera vers le large, parce que moi aussi, ça me va. Et, pas de sous-vêtements au vu et au su de tous, mais des photos, oui… même un nu de toi très suggestif… peut-être même un de nous trois si tu veux.» Je conclus d’un sourire tandis qu’on cogne le bois de la porte pour la troisième. Je suis forcé de me lever, d’ouvrir en grand sur la nounou à laquelle j’offre un large sourire, un légèrement surfait, mais qui aura le mérite d’exister. C’est déjà pas si mal.
∞∞∞∞∞ Comme le fit remarquer Raelyn avant que l’intruse pénètre dans notre appartement factice, je sais qu’elle remporte déjà les critères primordiaux : pas d’enfants et beaucoup de ménage. D’après moi, elle n’a donc aucun instinct maternel et sait prendre du recul par rapport aux gamins dont elle s’occupe. En outre, elle n’est pas très saillante dans son tailleur rose griffé par une grande marque et ses traits, usés par le temps, suggèrent qu’elle se consacre à son métier pour l’appât du gain. Elle ne sera jamais à l’abri de quelques heures supplémentaires. Je doute même qu’elle s’essaie à compenser son manque d’enfant. Elle n’hésite pas à confier qu’elle a décidé de vivre sans époux. Elle ajoute également qu’elle trouve stupide qu’une femme se sente épanouie qu’à l’instant où elle devient mère. Je jette un regard vers Raelyn, me demandant si la révélation la rassure ou non. Je lui poserai la question, plus tard, lorsque tout sera dit. Lorsque j’aurai posé toutes mes questions, premières dames à laquelle j’en réserve depuis le début de cette série d’entretien. Une fois congédiée poliment par ma partenaire, je me réinstalle à côté de ma partenaire que je détaille. «Je pense qu’elle a tout ce qu’il faut, mais je ne sais pas si c’est parce que… j’avais décidé d’être de bonne composition et que j’ai vu que le positif ou si…» J’ai haussé les épaules. Mon analyse est sincère et je le suis tout autant dès lors que j’enjoins ma conjointe à me rapporter son propre ressenti. Je suis tout ouïe, si bien que la sonnerie de mon téléphone m’agresse le tympan. Le nom qui s’affiche sur l’écran, lui, il m’arrache un oeil. «Qu’est-ce qu’elle veut ? » me suis-je enquis à voix haute, comme si Rae était l’évangile et qu’elle détenait toutes les réponses. Autant dire que, ce qui nous attend, elle-même ne l’aura pas anticipé si Maggie ne hurlait pas au travers du combiné. Il m’a suffi de le poser sur le plan de travail pour que nous partagions, mon épouse et moi, le contenu de cette furieuse discussion. «Je comprends, maman.» Les reproches ressemblent à : “vous vous êtes mariés, sans nous inviter. Jamais tu ne viens avec la petite. Ta famille a le droit de participer à ton bonheur, parce que nous avons été là quand tu n’allais pas bien. bla bla bla” Tout n’est pas à prendre dans ces admonestations. Le cas échéant, je jette un œil sur le témoin de cette démonstration de force de Maggie Taylor. J’attends une approbation ou le contraire alors que la raison de ce coup de fil tombe comme un couperet : «La semaine prochaine. 14h. Habillez-vous bien, ce sera en votre honneur. Si vous reportiez les vêtements de votre mariage, je serais très heureuse… Je suppose que c’est ok. Je peux lancer les invitations, n’est ce pas ? »
| Sujet: (Amelyn #72) ► State of love and trust | Amos Taylor
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| Rechercher dans: mémoire du passé Sujet: (Amelyn #72) ► State of love and trust Lun 22 Aoû 2022 - 10:34 |
STATE OF LOVE AND TRUST Bien sûr, je suis toujours charmé par les démonstrations de jalousie lorsqu’elles émanent de ma compagne et qu’elles sont, en outre, sujet à plaisanterie. Un sourire s’étend d’un bout à l’autre de mes oreilles. «Est-ce que je dois comprendre qu’une fois passée la cinquantaine, on devient dégoûtant ? » l’ai-je taquinée en la serrant contre moi. Elle s’est réfugiée dans mes bras, Raelyn. Elle n’a pas adopté cette posture tout droit venue - paraît-il - des indiens et qui amorce une discussion sérieuse. Pour sûr, j’en suis soulagé. Elle aurait pu, pourtant. Etant donné mon comportement tantôt absent tantôt désintéressé ou tout bonnement méprisant vis-à vis des candidates précédent celle qu’elle a elle-même congédiée, je m’attendais presque à une mise au point, à une complainte mesurée qui m’aurait invitée à “y mettre un peu plus du mien dans cette quête du Graal”. Rien ne venant, j’ai persisté, non pas sur ma ligne de conduite - trente minutes nous séparent du prochain rendez-vous - mais sur la route vers l’humour. «Est-ce que ça veut dire que je dois me méfier ? Que ça me pend au nez ?» Je n’en crois pas un mot. L’amour est bien le seul sentiment qui répond à ce dicton : il rend aveugle. Ma seule crainte, en rapport au temps qui passe, c’est de me transformer en vieux biquet qui rabâche, ressasse, est dérangé par tout et par tout le monde. Je redoute aussi la possibilité d’être malade, de me dégrader, de ne plus avoir la chance de m’occuper de mon bébé et de contempler sa mère sans avoir envie de lui chuchoter de s’en aller et de se libérer de mon moi grabataire. Ces idées fugaces me traversent l’esprit, mais je les balaie d’un revers de la main. Je ne me concentre que sur le minois dont j’ai embrassé les lèvres avec douceur. Il est tracassé et, fort des nouveaux schèmes que nous mettons peu à peu en place, je me redresse, sans abandonner la chaleur qu’elle dégage lorsqu’elle se love au creux de mon épaule. Tandis qu’elle m’éclaire sur ses angoisses, j’use de tout ce dont j’ai à disposition pour rassurer ma dulcinée. Je rassemble tous les mots que j’ai appris de la sage épouse à mes côtés, j’y ajoute les ingrédients pour achever de la convaincre, des verbes qui, ceux-là, m’appartiennent complètement. «Elle sera parfaite comme l’est un robot, Rae. Parce qu’elle a été programmée pour ça, mais un robot, ça ne ressent rien. Même si la petite est une enjôleuse» Je l’ai déjà surprise en train d’amadouer son pédiatre en l’arrosant de sourire. Elle m’a rappelé sa mère et une bouffée de fierté m’a englouti. J’ai songé : elle ressemble à sa mère, ce n’est qu’une preuve de plus qui me ravit. Ceci étant, l’heure de débattre sur les cinquante pour cent que nous lui avons légué, mais bien de convaincre ma conjointe que la perfection, c’est pas toujours une qualité. Parfois, c’est un défaut très agaçant, surtout pour un enfant espiègle et Micah, elle le sera… «Elle ne lui apportera pas une affection aussi intense que tu pourras lui apporter. Elle restera en surface et elle en deviendra ennuyeuse, et pour nous, et pour la petite, justement parce qu’il n’aura jamais rien qui dépasse.» Tout du moins, je l’espère et je suis bien décidé de le vérifier par moi-même au préalable, quoique ce projet-là, je le conserve jalousement. Inutile que mon garde-fou m’empêche de dissimuler, ça et là, des caméras de surveillance. Elle tenterait de m’en empêcher, probablement à juste titre, et pour le bien de ma santé mentale, je n’ai pas envie de renoncer, pas de suite, d’autant que je me suis promis que ça n’arrivera qu’une fois ou deux, histoire de sécuriser mon coeur de père. «Et, je crois que j’ai pompé certaines de mes paroles auprès d’une fille extra. J’en pince pour elle, mais elle est mariée avec un type qui approche l’âge d’être dégoûtant. Je prends mon mal en patience.» Mon bras a raffermi sa prise autour de sa taille, je l’ai tirée vers moi et j’ai embrassé son front, ses paupières, le bout de son nez, ses pommettes et, finalement, ses lèvres veloutées. «Et on va le fixer, ce petit voyage. Le week-end prochain, ça t’irait ? Parce que j’y crois, en la prochaine. Je pense que c’est la bonne, cette fois.» J’ai avancé ma bouche vers la sienne et j’ai soufflé : «Je sens déjà que j’ai l’esprit plus ouvert.» Que valent mes soucis en comparaison de ceux de ma partenaire ? D’aucunes mères ne souhaiteraient être à la place de ma conjointe. Il n’y a rien de plaisant à se remettre en question quand il s’agit de l’un des rôles les plus importants de ma vie. Mes petits tracas sont bien peu de choses désormais. Dès lors, je suis sincère tandis que je promets, à mi-mots, que je ne rejetterai pas d’emblée la candidate suivante. Evidemment, j’espère qu’elle conviendra. Plus vite nous aurons choisi, mieux nous nous sentirons puisqu’il sera question d’avancer vers “nous deux” et non pas vers “nous trois.” «Et si pas, elle ira près de Chad ou de Cian…» ai-je ajouté en jouant avec ses doigts prisonniers des miens. Mon pouce glisse sur sa jugulaire. Je cherche à distinguer son pouls et d’évaluer si j’ai réussi ma mission, à savoir mitiger son anxiété, à l’attiédir. Sans vantardise aucune, il me semble avoir remporté la palme. Raelyn a l’air plus sereine. Elle pense pragmatisme : l’appartement-témoin est trop factice et, bien qu’elle ait raison, je reviens à la raillerie candide et frivole. «Je peux laisser des sous-vêtements un peu partout si tu veux, ça lui donnera un air plus vrai que nature… pour les autres.» Je n’abandonne pas du linge à chaque recoin du loft. «J’ai des tas de photos. On peut en accrocher au mur. Des photos de toi et moi, du mariage, de la petite. Mettre des bibelots de voyage aussi. Des magnets sur le frigo, des boules à neige.» J’ai ri aux éclats de nous imaginer, l’un l’autre, amateurs de boules à neige et j’ai grimacé. «Non ! ça, ce ne sera pas convaincant. Mais, tu vois le genre…» J’ai haussé les épaules, ma complice vérifie le curriculum vitae de la dernière aspirante au poste de nounou. «Cinquante et un an. Expérience, donc ? Elle a des enfants ?» Le cas échéant, elle sera trop maternelle à mon goût si j’aspire à protéger Rae de ses propres tracas. «Des références ?» Assurément et plus elle en aura, mieux ce sera. La raison est simple : si elle s’est occupée d’une légion de gosses, elle ne s’est pas attachée par choix. A moins d’aimer souffrir d’avoir à abandonner les bambins qu’elle a nourri, bercé et couché, elle doit avoir appris à prendre du recul, non ? Ne serait-ce pas logique ? Normal ? Un réflexe humain lié à l’instinct de préservation… «Si elle n’a pas d’enfant, elle ne sait pas ce que c’est d’aimer quelqu’un plus que soit.» Au même titre que ma complice et moi. «Et, elle est certainement capable de détachement. Si elle coche ces cases-là, elle aura toute mon attention…» J’ai levé la main droite sans dire : je le jure. Je n’ai pas eu le temps étant donné qu’on sonne déjà à la porte. Dieu ce que le temps s’écoule vite quand on est “ensemble, c’est tout”. «Prête ?» me suis-je enquis, non sans un dernier baiser avant de me lever, signe de ma bonne composition, de ma réelle volonté à faire des efforts véritables.
| Sujet: (Amelyn #72) ► State of love and trust | Amos Taylor
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| Rechercher dans: mémoire du passé Sujet: (Amelyn #72) ► State of love and trust Mer 17 Aoû 2022 - 17:59 |
STATE OF LOVE AND TRUST Trop jeune. Pas assez d’expérience alors que le CV dégouline. Ce sont là les deux seuls arguments viables que j’ai invoqués pour chasser deux prétendantes au rôle de nounou pour Micah. Les autres, ils n’étaient que des excuses comme : “elle a les dents mal rangées, c’est effrayat.”, “Elle sent la naphtaline” ou encore “Elles portent des vêtements trop cher, elle doit être égoïstement.” Bien sûr, tous ces prétextes sont moyenâgeux et sans queue ni tête. Pourtant, je les énonce sans honte dès que les concurrentes en lice quittent le salon du loft. Je les déclame haut et fier alors que, globalement, je ne suis pas demeuré attentif aux échanges plus de quelques minutes d'affilée. Très vite, je cherche de l’intérêt à mes chaussures que j’observe comme si je les découvrais. J’en trouve aussi dans mes ongles bien soignés, soufflant sur mes doigts pour dissimuler que l’ennui provoque mes soupirs. Ce ne serait pas poli, pas plus que jeter un coup d’oeil ostensible sur ma montre pendant qu’une croquante m’assomme avec son discours trop bien ficelé. J’en déduis que le problème réside là : j’aimerais en rencontrer une qui soit authentique et intègre. Or, une fois encore, je me berce à l’aide de mes allégations ternies par mes mensonges inconscients. Je ne veux pas qu’un étranger prenne soin de Micah en lieu et place de Raelyn et moi. C’est nécessaire et j’en suis conscient. Ceci étant, je ne suis pas prêt et, honnête envers moi, je crains de ne jamais l’être complètement. Jusqu’ici, je suis celui qui a écourté tous les rendez-vous. La dernière, c’est mon épouse qui l’a éconduite, mais je la soupçonne d’avoir déchiffré mon langage non-verbal. A l’inverse, pourquoi s’assoierait-elle à côté de moi pour poser sa tête sur mon épaule ? Pourquoi embrasserais-je la main que je tiens prisonnière de la mienne si je n’avais rien à me faire pardonner ? Je joue les têtes de mule depuis ce matin. D’aucunes n’ont et de trouveront grâce à mes yeux. Dès lors, je m’attends à ce que ma conjointe me tance d’être de meilleure composition et j’anticipe. Je prévois de lui rétorquer, en toute mauvaise foi, que c’est elle qui a viré la derrière alors qu’elle me plaisait bien. Mensonge, évidemment. Éhonté, qui plus est. Je l’aurais assumé. Sauf que ma complice m’offre un discours diamétralement différent. Elle me confie ses inquiétudes et, déjà, je pivote dans sa direction pour que nos jambes se frôlent et que mon bras puisse entourer sa taille. «Moi aussi et je n’aime pas ça. Je n’aime pas non plus qu’elle grandisse avec une troisième personne pour être témoin de ses progrès. » Disposons-nous cependant d’autres options ? Rae et moi souffrons de nous priver de week-ends décidés sur un coup de tête. Nous nous éteignons - nous, pas notre amour - de ne plus avoir accès à la bulle de notre intimité, celle dans laquelle nous n’invitons personne, moins encore notre fille, aussi souvent que le coeur nous en prend. En outre, l’univers que nous offrons à la petite n’est ni sain ni stable. Ses nuits sont coupées en deux : comment pourrait-elle s’épanouir dans ces conditions ? Les exemples en faveur du “coup de main extérieur” sont légion, mais ils ne me satisfont pas pour autant. Aussi suis-je difficile, voire injuste, n’intégrant que mes propres inquiétudes. A présent que j’ai accès aux ressentis de ma dulcinée, je réfléchis déjà autrement. J’accorde moins d’importance à mes angoisses et, d’emblée, je la trouve diablement courageuse, cette jeune maman si peu sûre d’elle quand il s’agit de son nouveau rôle. «Tu en veux une comme la première qu’on a rencontrée ? Avec moins de poil au mentons, non ? Je suis sûre que ça ferait peur à Micah. Et, en prime, elle sentait le vieux.» ai-je embrayé avec un soupçon d’humour accompagné d’un sourire engageant. L’heure est venue de rassurer mon épouse et je refuse d’attaquer cette partie du discours derechef. Comprendre ce qu’elle ressent n’est pas synonyme de pitié. Quant à la compassion, sa définition n’est pas bien différente de celle de sa cousine. J’ai de l’empathie envers ce que ma femme ressent, pas tant que ses craintes soient justifiables, mais plutôt justifiées. « Blague à part, je suis désolé. Je n’avais pas idée de comment tu vivais tout ça.» Je glisse l’information entre deux baiser que je souhaite salvateur et je poursuis : «Tu sais, moi j’ai peur qu’elle lui fasse du mal, qu’elle ne prenne pas soin d’elle aussi bien que tu le fais toi. J’amuse notre fille, mais elle a plus besoin de toi que de moi et tu sais pourquoi ? » Je n’ai pas attendu une affirmation ou son antonyme pour renchérir. «Parce que tu représentes la sécurité aux yeux de Micah. C’est toi qui est là pour la mettre au lit, qui est la console quand elle pleure parce que sa journée a été riche en émotions. C’est ton odeur et ta voix qu’elle connaît depuis le jour de sa conception.» C’est mon timbre aussi et je sais, de source sûre, que ce n’est pas négligeable. «Tu seras toujours la mère de Micah, peu importe qui s’en occupera pas quand on est pas disponible. Et puis, tu sais, on est pas obligés qu’elle soit là à plein temps. On peut mettre la petite au lit nous-mêmes, avant de partir au casino. On s’y retrouvera là-bas. On peut y aller en douceur et partir quand même pour un week-end, le premier où Chad sera dispo par exemple. Tu n’es pas inquiète quand elle est avec lui.» Par ailleurs, moi non plus. Je l’avais choisi comme parrain pour Sofia. Les vieilles rancoeurs lavées, je suis heureux de la complicité qui se crée entre mon petit frère et ma fille. «Je te l’ai déjà dit, mais je le dis encore. Tu es une maman merveilleuse, aussi parce que tu ne la couves pas, notre princesse.» A l’inverse de moi, mais c’est inutile de le préciser : elle est mon garde-fou. «Je n’avais pas conscience de tout ça. Alors, je vais garder l’esprit ouvert. Je te promets.» Sous-entendu, ton avis comptera doublement puisque tes angoisses sont plus légitimes que les miennes et que je n’ai, en mon pouvoir, rien d’autres que les mots pour t’aider à les soigner.
| Sujet: (raelyn) never learned to raise my hand, was too busy raising hell | Raelyn Blackwell
Réponses: 14 Vues: 14810
| Rechercher dans: tisser des liens Sujet: (raelyn) never learned to raise my hand, was too busy raising hell Ven 29 Avr 2022 - 19:00 | | Sujet: (auden) ho un manuale d'istruzioni dove "distruzioni" è scritto attaccato | Auden Williams
Réponses: 27 Vues: 8059
| Rechercher dans: tisser des liens Sujet: (auden) ho un manuale d'istruzioni dove "distruzioni" è scritto attaccato Sam 20 Fév 2021 - 6:00 | Répertoire des sujets (2/2)décembre 2020 213. repas famille #2 ≈ ginny (#92), damon (#1), savannah (#5), anastasia (#5), cade (#3), saül (#14), elise (#5), giovanni (#1) 221. so i showed up at your party ≈ ezra #6 222. man on the moon ≈ chloe #2 224. kids falling in love ≈ ginny #98 226. another shade of us ≈ ginny #100 228. those days should last ≈ bennett #2 232. we always walked a very thin line ≈ damon #3 233. it's all about being good neighbors ≈ thomas #2
novembre 2020 212. i've read between the lines ≈ damon #2 214. a storm is threatening ≈ ginny #93 216. people should fall in love with their eyes closed ≈ chloe cohen 217. for what it's worth ≈ anastasia #6 218. the things we left unsaid ≈ helena #5 219. raging ≈ giovanni #2 220. ohana means family ≈ caterina medici
octobre 2020 203. l'heure du diable ≈ river shears 207. and there is yours, and there is mine ≈ ginny #88 210. the hurricanes & the earthquakes ≈ ginny #90
septembre 2020 197. these strangers ≈ matt (#7) & bailey (#13) 198. quand le chat n'est pas là ≈ dalina #2 199. l'enfer du décor ≈ dimitri horowitz 200. but with the beast inside, there's nowhere we can hide ≈ rudy gutiérrez 201. and the wind began to howl ≈ marius #3
août 2020 146. i've heard there was a secret chord ≈ ariane #8 148. misguided old mule ≈ simon #2 150. cosmic bites ≈ ginny (#70) & sage calhoun 151. you shake my nerves and you rattle my brain ≈ dalina mora 153. felt the healing in her fingertips ≈ matt #6 154. better than a spa session ≈ anastasia (#2) & ginny (#71) 155. no time to wallow in the mire ≈ théa gilbert 156. where's the truth in the written word if no one reads it ≈ brianna watkins 160. calling home ≈ margot dubois 161. there were voices down the corridor ≈ ellie epstein 162. hold back the river ≈ ginny (#73) & bailey (#8) 164. shortline ≈ ginny #74 174. kindly unspoken ≈ bailey #11 175. grosse frayeur ≈ jax collins 176. pourquoi je fais ça déjà ≈ ludmila rappaz 177. oops i did it again ≈ noa jacobs #2 178. acting like grown-ups ≈ elise #4 183. lost in translation ≈ ginny #80 184. all i see ≈ ginny (#81), bailey (#12) & jill (#11) 185. nightrain ≈ dylane #7 188. give and take ≈ anastasia #3 & saül #13 189. timey wimey stuff ≈ noa #3 193. an ocean of violets in bloom ≈ violet burton 195. i've a heart of gold in the smallest size ≈ novella bettinelli 196. lo sai che ci sono anch'io ≈ anastasia #4
juillet 2020 136. a miserable affair ≈ clyde wakefield 139. oh the vision i had could not compare ≈ ginny #64 141. panem et circenses ≈ ginny (#67), elise (#3), saül (#9), cosimo (#2), savannah (#5), cade (#2) & ana (#1)
juin 2020 134. family portrait ≈ jack (#2) & saül (#8)
mai 2020 96. the sweet escape ≈ jordan fisher 97. dancing on broken glass ≈ willow myers 98. when icarus fell ≈ noah d'aremberg 99. just like a moth drawn to a flame ≈ loris baumann 105. together we're alone ≈ heïana (#1) & ginny (#47) 106. don't bleed on my floor ≈ ezra #3 107. le parrainage vert [event] ≈ ginny #48 108. exposition wrighlin ≈ grace (#2), lola (#6) & ginny (#49) 109. smoke on the water ≈ may glitters #3 110. in the jungle you must wait ≈ ginny #50 111. 'til the dice read five or eight ≈ saül #6 112. drapeau blanc ≈ ginny (#51) & lola (#7) 113. i can poison the skies ≈ leo barton 116. silhouettes dancing till the curtains drop ≈ harley cole 118. an outspoken soliloquy of dreams ≈ ginny #53 120. if you need me i'll be in space ≈ mia mckullan 121. as you walk to the toll of the bell ≈ simon adams 122. poi sei arrivato tu e tutto si è fermato ≈ ginny #55 123. hand over hand ≈ saül (#7) & ariane (#7) 124. it wasn't me ≈ itziar #2 127. i'm not breaking down i'm breaking out ≈ ginny #58 128. we're running with blood on our knees ≈ ginny #59 129. reason to paint ≈ cosimo williams #1 130. le parrainage vert ≈ ginny (#60), helena (#2) & heïana (#2) 131. like chess moves, you the queen, i'm protectin' you ≈ helena #3
avril 2020 84. oh hi mark ≈ matt mcgrath #5 85. les jeux ≈ lola (#5), jill (#10), grace (#1) & ginny (#39) 86. like a living stone ≈ ginny mcgrath #41 87. damnatio memoriae ≈ ginny mcgrath #42 89. get it over ≈ halsey blackwell 91. blackbird singing in the dead of night ≈ ginny mcgrath #44 92. bitter are the wars between brothers ≈ saül williams #3 93. à trois mesures ≈ ginny (#45) & sebastian
mars 2020 62. hearts that break the night ≈ ginny (#19) & jill (#6) 64. time like this ≈ ginny mcgrath #21 65. rivers running ≈ ginny (#22) & yelahiah 66. joyeux anniversaire ginny ≈ ginny (#24), amis & famille mcgrath 67. fix things up ≈ ginny (#25), jill (#7) & bailey (#3) 68. oh lying in secret to myself ≈ léo (#9), ginny (#36) & yelahiah (#2) 70. i'll meet you in the underground ≈ ginny mcgrath #27 72. all the colors ≈ ginny (#28), jill (#8), lola (#4) 73. two worlds ≈ ginny (#30), jill (#9), bailey (#4) 74. see how deep the bullet lies ≈ ginny mcgrath #31 75. the hand that calls you forward ≈ ginny mcgrath #32 77. i'm fallin' again ≈ ginny (#34) & bailey (#5) 78. the planet of nerver-ending dreams ≈ elise williams 79. we live through scars this time ≈ bailey fitzgerald #6 80. i've got a thousand butterflies ≈ ginny mcgrath #35 82. make the rules up on my own ≈ ginny (#38), matt (#4) & lily 83. the world's a little blurry ≈ ginny mcgrath #40
février 2020 56. whellcome ≈ matt (#3), jill (#5), ginny (#16) & lola (#2) 57. as long as ≈ ginny (#17) & lola (#3) 59. in nomine patris et filliii ≈ daniel williams (#1) 60. mariage avec robin-hope ≈ robin-hope (#3), ginny (#17) 61. it's a quiet and starry place ≈ ginny mcgrath #18
janvier 2020 45. sarcasm isn't an attitude ≈ clément (#1) & ginny (#23) 47. golden fingers ≈ sinead ells 48. brotherhood ≈ saül williams #1 51. you tell me ≈ léo ivywreath #8 142. somewhere between the ceiling and the wall ≈ ginny #68 158. what we wrote ≈ ginny #72 179. born to run ≈ ginny #76
décembre 2019 37. how much of you is real (...) ≈ ginny (#11) & léo (#7) 38. we'll get nostalgic for disaster ≈ rosalie lovegood #2 40. bending dreams ≈ léo ivywreath #6 42. and then there were none ≈ bailey (#2), jillian (#4) & ginny (#12) 43. blew in from the storm you lost your way ≈ ginny (#13) & isaac (#4) 44. christmapocalypse ≈ everyone 46. not on my watch, old man ≈ clément (#2) & allan (#3) 49. every night is like a daze ≈ ginny mcgrath #14 50. l'éléphant dans la pièce ≈ lola wright #1 58. and if i had to crawl ≈ savannah williams (#3)
novembre 2019 25. put on your war paint ≈ allan winchester #2 30. mariés au premier regard (casting) ≈ may glitters #1 31. and then it went all black ≈ jack (#1), isaac (#3), léo (#5) 32. on trees and birds and fire ≈ ginny (#8), isaac (#2) & robin-hope (#2) 35. breaking not so bad ≈ andy rivera #2 54. i went to hell last night ≈ jeremiah & ariane (#6)
octobre 2019 24. happy moment ≈ savannah williams #1 26. can't help thinkin' that i love it still ≈ léo ivywreath #3 29. young as the morning, old as the sea ≈ jillian mcgrath (#3), ariane parker (#5), bailey fitzgerald (#1), ginny mcgrath (#7), isaac jensen (#1), matt mcgrath (#1), allie oakheart (#1), levi mcgrath (#3) 34. got nothing left (...) ≈ ginny mcgrath #10 - novembre 2019. 157. no time for losers ≈ noa jacobs #1
septembre 2019 18. everytime the sun comes up ≈ jillian (#2), ariane (#3) & levi (#2) 19. maybe i just want to bother you ≈ archibald ford 20. la plus belle femme de brisbane ≈ allan winchester 21. are you drinking tonight ≈ asher (#1), kane (#1) & ariane (#4)
août 2019 17. le passé (...) ≈ lukà (#2), jillian (#1), ariane (#2) & levi (#1)
juillet 2019 12. how cold the tear can feel (...) ≈ terrence oliver & ginny mcgrath (#5) 14. sans toi (...) ≈ thomas owens-beauregard 15. i flew up to your arms ≈ léo ivywreath #2 16. the artist ... or almost ≈ lukà petterson (#1) & ginny mcgrath (#4)
juin 2019 1. calls for an alarm ≈ ginny mcgrath #1 4. n'étudiez le beau qu'à genoux ≈ léo ivywreath #1 5. comme dirait JFK, faut pas se laisser abattre ≈ sid bauer 6. new beginning ≈ itziar cortes de aguilar #1 8. go to heaven for the climate and hell for the company ≈ harvey hartwell 9. pizza !! pizza ? pas pizza ≈ joseph keegan & raelyn blackwell (#3) 10. even when (...) ≈ ginny mcgrath (#2) & raelyn blackwell (#4) 11. papa-paparazzi ≈ andy rivera & itziar cortes de aguilar (#2)
décembre 2018 182. ho preso appunti per tutte le volte ≈ ginny #79 187. wasted acres ≈ ginny #83
2018 209. it's just a light ≈ ginny (#89), olivia (#1) & jacob (#2) 215. night in bloom ≈ ginny #94 223. forget the dream away ≈ ginny #97
mars 2018 3. darklands ≈ ariane parker #1
2017 33. i heard she was asking (...) ≈ ginny mcgrath #9
2016 7. rebels and mutineers running wild and running free ≈ raelyn blackwell #2 55. ukiyo ≈ ginny mcgrath #15 125. our lives get painted in scars ≈ ginny #56 190. keep me in a daydream ≈ jesse gibson #1 227. speed of dark ≈ ginny #101 & bennett 235. things were all good yesterday ≈ ginny #103 330. the mists had all solemnly risen now ≈ cristina weatherton
2015 22. we have nothing to lose (...) ≈ rosalie lovegood #1 173. non believer ≈ bailey #9 186. pretend the world has ended ≈ ginny #82
2013 117. les histoires d'amour finissent mal ≈ helena horowitz
2012 145. when the evening falls ≈ helena #4 240. far-close ≈ bennett #3
2010 28. i'm sure i'll find it ≈ ginny mcgrath #6 114. you shot and leavin' me raw ≈ alec strange 137. built on glass ≈ ginny #63 138. nothing nowhere ≈ ginny #65 143. between the lines ≈ ginny (#69), jill (#11) & pete 147. use your hands and my spare time ≈ bailey #7 173. stay awake with me ≈ bailey #10
2009 53. let hop burn in your eyes ≈ ezra beauregard #1 70. quiet and alone ≈ ginny (#26) & jillian (#8)
2008 41. it's darkest hour before dawn ≈ matt mcgrath #2 88. watching from afar ≈ ginny mcgrath #43 95. i've seen the world, done it all ≈ marius #2 115. locking up the sun ≈ ginny #52 119. they hear the beat but they don't know the words ≈ ginny #54 135. come down from the clouds ≈ ginny #62 140. i will try to fix you ≈ ginny #66 149. kiss and not tell ≈ ginny (#69), jill (#12) & liam (#2)
2007 71. ocean eyes ≈ ginny (#29) & saül (#4) 76. apri la porta e raccogli il mio cuore ≈ ginny mcgrath #33 100. needle and the thread ≈ ginny #46 165. paint it red ≈ ginny (#75) & raphael 181. ci saranno lividi di cui andare fiero ≈ ginny #78 211. flying to the moon ≈ ginny #91 225. my mind filled in the blanks ≈ ginny #99
2006 63. above these troubled waters ≈ ginny mcgrath #20 81. here comes the fall ≈ ginny mcgrath #37 126. don't stop me ≈ ginny (#57) & liam taylor 133. while you are young ≈ ginny #61
2005 2. draw me like one of your french girls ≈ raelyn blackwell #1 36. i'm not afraid of burning bridges ≈ marius warren #1 192. hope and expectations ≈ elizabeth warren
2003 104. marche ou rêve ≈ jacob copeland
2000 23. i don't give a damn about my bad reputation ≈ robin-hope berry 101. i let my guard down and then you pulled the rug ≈ elise #2
1999 271. young and innocent ≈ eliana ferragni #1
1998 52. i bet my life ≈ saül williams #2 103. high as a kite ≈ saül #5 144. take me to church ≈ saül #10 180. il cuore consumato ≈ ginny #77
1997 102. paradise syndrome ≈ bella williams
1989 163. freakin' out the interstate ≈ saül #12
autres dimensions 90. what comes after ≈ raelyn blackwell #4 - zombies 166. warzone ≈ dylane bradford #1 - zombies 167. die die you zombie bastard ≈ dylane bradford #2 - zombies 168. aboard the mission ≈ dylane bradford #3 - zombies 169. youngblood ≈ dylane bradford #4 - zombies 172. in that latticework ≈ jamie keynes - fantômes 191. zombieee ≈ dylane #8 - zombies 202. première plaie d'égypte ≈ ginny #84 - momie 204. seconde plaie d'égypte ≈ ginny #85 - momie 205. troisième plaie d'égypte ≈ ginny #86 - momie 206. cinquième plaie d'égypte ≈ ginny (#87), saül (#14) & ariane (#9) - momie 264. shadow specters ≈ james #2 - slasher 267. i don't like your little games ≈ damon #8
univers alternatifs 13. won't let you go ≈ ginny mcgrath #3 - juillet 2019. 27. i'd give up a hundred thousand loves (...) ≈ léo ivywreath #4 - 2023 94. hit me baby one more time ≈ ezra (#2) &co - 2009 152. heaven is a place on earth with you ≈ ezra #4 159. what we had ≈ saül #11 170. you're yesterday's child to me ≈ dylane #5 171. le léopard te va si bien ≈ dylane #6 192. stalkage ≈ dylane #9 194. la solitude fait des ravages ≈ noa #4 208. souviens toi que je t'aime ≈ ezra #5 292. scooby-doo bidou, where are you ? ≈ ezra #11 302. vivian #2 (bunyip) 334. olive (gothique) 335. siham (gothique) 336. james #14 (gothique) 337. ruben (slasher) 338. ruben #2 (slasher) 354. james #19 (fantômes) | | |
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