|
9 résultats trouvés pour 80 | Auteur | Message |
---|
Sujet: (Amelyn #80) ► you got my blood running, turn the heat to six hundred | Amos Taylor
Réponses: 14 Vues: 948
| Rechercher dans: mémoire du passé Sujet: (Amelyn #80) ► you got my blood running, turn the heat to six hundred Mer 1 Mar 2023 - 21:29 |
YOU GOT MY BLOOD RUNNING, TURN THE HEAT TO SIX HUNDRED
J’ai répondu à toutes les questions de Raelyn sans broncher. J’ai dompté mon don inné et agaçant pour l’interprétation concédant aux peurs de mon épouse le droit d’exister et de la bousculer. Toutes ces interrogations en deviennent légitimes. N’est-ce pas à moi de la rassurer ? N’est-il pas évident que mon rôle consiste à négliger mes angoisses pour soulager Raelyn des siennes ? Je ne crains pas de m’oublier dans l’aventure. Je ne considère pas non plus que la soutenir est un sacrifice. J’estime qu’il convient de maintenir le pot droit et qu’en qualité de père et d’époux, c’est à moi de rassembler force et courage pour que la panique ne gagne pas mon couple. Elle nous empoisonnerait et nous pourrions commettre des erreurs que nous regretterions toute notre vie. Dès lors, j’enferme mes émotions dans les oubliettes du donjon de mon cerveau. Je cajole, j’embrasse et je caresse. Je murmure pour éviter que mon timbre ne résonne comme la cloche d’une alarme. Je m’emploie à préserver l’ambiance calfeutrée qui, à défaut d’être sereine, nous maintient à peu près au coeur de cette illusion. En d’autres circonstances, j’aurais maudit l’arrivée de Callum. Sa présence nous ramènera d’emblée à la réalité effrayante qui pèse sur les épaules de notre gamine. Sur l’heure, je suis heureux de le voir. Il détient des informations capitales qui, peut-être, nous permettra de fermer un oeil au cours de cette nuit bien entamée. En outre, le pragmatisme fermera le portail duquel s’échappe la sensation d’être impuissants. Certes, nos informations sont maigres. Nos certitudes ? En partie inexistante. Mais qu’importe. Au plus nous discutons, au plus nous nourrissons la conviction que chaque participant de cette réunion marche dans la même direction : protéger un enfant innocent, notre enfant, la concrétisation d’un amour sincère, le fruit de cette évidence qui a pris forme dès l’instant où mettre un terme à cette grossesse nous est devenu insoutenable pour Raelyn et moi. Oui. Nos idées convergent toutes dans la même direction. Nos réflexions s’agrippent au même fil d’Ariane qui nous guide dans l’obscurité provoquée par nos questions sans réponse : Solas se trahira-t-il ? Sa visite était-elle un piège ? Sommes-nous en sécurité au loft ?. Mais, ce n’est pas suffisant. Ce n’est pas assez pour ma conjointe qui lutte pour garder à distance ce qu’elle définit comme une faiblesse. Elle se bat avec son coeur pour le museler, pour qu’il n’adresse aucun message clair à un autre spectateur que moi. Alors, je me rapproche d’elle. J’en appelle à sa raison et non à ses émotions. Je convoque la femme solide, baronne de la drogue et reine des réseaux les plus sombres de Brisbane. J’invite autour de la table basse la jeune femme qui s’est sortie de ses problèmes de drogue, qui a confronté Mitchell, qui a obligé des équipes qui lui ont été loyal - à lui, pas forcément à elle - à courber l’échine devant sa petitesse. Ils se sont inclinés, malgré qu’elle soit Femme, devant la grandeur qui se dégage de son aura. C’est à elle que je m’adresse et, quoiqu’elle n’apparaisse pas, je jurerais qu’elle m’a entendu. Au contraire, Rae se serait défendue de mes arguments. Elle aurait soulevé la moindre faille de mon plan au lieu de se lever et de tourner le dos au discret Callum. Lui-même à détourner les yeux et, en mon for intérieur, je l’ai remercié de ne pas chercher à percer les mystères du chagrin de ma complice. Il n’a pas remarqué sa respiration saccadée. Il ne s’est pas non plus vexé qu’elle lui ait tourné le dos. Il m’a jeté un coup d’oeil et, quoique j’ai employé le ton de l’impératif, négligeant notre lien indéfectible qui induit plus de respect, j’ai lu dans son regard qu’il a compris. Il s’est levé et il s’est éclipsé. Il nous a laissé seul et si, d’emblée, j’ai songé à serrer les prunelles de mes yeux dans mes bras, j’ai d’abord traité les symptômes de ma seconde présomption - la première relevant aussi du prétexte n’était destinée qu’à mon frère d’armes - de peur d’être contagieux. «Je suis rassuré de l’entendre. Et je le serai encore plus si les hommes de Cal ont son signalement. Le sien et celui de toutes les personnes qui lui sont restées fidèles. C’est dans tes cordes…» Je n’interroge pas, je confirme. Je lui rappelle ô combien j’ai foi en elle, plus qu’elle-même parfois. Ce fut vrai à mesure que j’apprenais à la connaître, ça s’est vérifié tout au long de notre relation, c’est devenu plus effectif encore tandis qu’elle remontait la pente après avoir frôlé la mort… J’aurais tellement d’autres exemples à lui soumettre. Ils sont légion, sauf qu’elle n’a pas besoin que je lui chante un lai en son hommage. «Allez, viens.» ai-je prononcé à voix basse. Je ne lui tends pas les bras, je les ceins dans les miens et je la serre un peu plus fort. « Tout va bien se passer. On est une équipe et elle est toute seule. Qui peut nous arrêter ?» J’ai peint mon discours des couleurs d’un sourire. Puis, je me suis tu jusqu’à ce que Callum frappe de nouveau à la porte, prêt à prendre le relais. Grâce à lui, j’ai pu monter à l’étage avec ma famille. J’ai eu l’occasion de border Micah sous nos draps et de dresser autour d’elle des barricades de coussins. « Elle va bien, Rae. Regarde. Elle dort paisiblement et on est en sécurité.» ai-je affirmé en cheminant en direction de ma partenaire. J’ai entrelacé nos doigts et, malgré sa résistance, je l’ai entraînée dans la salle de bain. Evidemment, j’ai laissé la porte entrouverte afin d’entendre les pleurs éventuels de Micah. Mais, elle ne se réveillera pas. Je n’agis que pour le bien de Rae que je tire dans mes bras. Ma main dans sa nuque, je l’ai exhortée à dissimuler ses traits contre moi et, de quelques mots enrobés de miel, j’ai ajouté : «Pleure. ça va te faire du bien. Tu en as besoin. Après, tu y verras plus clair. Il n’y a que toi et moi ici. Tu as le droit et, demain, si tu veux, tu hurleras. Tu me frapperas si ça te chante, mais faut que tu évacues. Vraiment.» L’amour entre deux êtres à cet immense pouvoir d’écarter le jugement en présence de l’autre. Il nous est possible d’être fragile sans redouter d’être déprécié, sans même douter finalement, car les couples comme celui que nous formons se font un sacerdoce heureux de sécher les larmes, d’être une béquille, d’être un soutien permanent pour celui auquel on a choisi de se lier à la vie à la mort, celui à laquelle nous sommes dévoués.
| Sujet: (Amelyn #80) ► you got my blood running, turn the heat to six hundred | Amos Taylor
Réponses: 14 Vues: 948
| Rechercher dans: mémoire du passé Sujet: (Amelyn #80) ► you got my blood running, turn the heat to six hundred Lun 27 Fév 2023 - 22:18 |
YOU GOT MY BLOOD RUNNING, TURN THE HEAT TO SIX HUNDRED
En d’autres circonstances, j’aurais pu rétorquer avec une pointe de cynisme que les gardiens de notre nuit, sur-entraîné, engagé par Callum et payé rubis sur ongle, a reçu au préalable un rapport détaillé de qui nous sommes, un qui comprendrait jusqu’à notre position sexuelle préférée. Cette nuit, ça ne l’amuse pas plus que moi. Nous sommes, chacun à notre façon, ébranlé par la menace qui plane au-dessus de la tête de notre petite fille. Pas de place pour les mauvaises blagues. Ce dont nous avons besoin, c’est d’être tous les trois, ensemble, Micah en sécurité entre les bras de sa mère et mon épouse - du moins je l’espère - rassurée au creux des miens. « Non, et ils n’ont pas posé de questions. C’est pas ce qu’on apprend en premier à un soldat.» Avant toute chose, on lui enseigne l’obéissance, la loyauté, la difficulté du terrain qui induit du courage. Tout ça, ça ne s’achète pas en gros chez les grossistes. Ces compétences qui “tendent à s’étendre” à mesure que le militaire prend de la bouteille, elle s’acquiert au quotidien grâce à une discipline et des règles strictes auxquels nul ne s'oppose. « Et ils ne doivent pas savoir.» Si la précision paraît inutile, elle a l’avantage de confirmer que nous sommes branchés sur la même fréquence. « Il devrait y avoir un relais normalement. Callum a gardé tellement de contact.» Il n’a pas été remercié par l’institution, lui. Il l’a quitté bien après moi et, si sa vie n’a pas été un long fleuve tranquille, il n’a pas disparu des radars après un drame qui l’a plongé dans une profonde dépression. Les souvenirs de cette période me frappent aussitôt qu’ils sont convoqués par le flux de mes pensées. J’en frémirais si je n’avais pas coupé les fils qui relient la plupart de mes émotions à mon cerveau. Je n’ai gardé que le noble sentiment comme aide de camp. C’est grâce à lui que ma tête reste froide. C’est à son contact - et, par conséquent, à celui de mon épouse et de mon bébé - que je tourne rond et que j’endosse ma casquette de combattant, de sentinelle, de maître en sa demeure qui ne nourrit plus qu’une obsession : préserver les siens, les protéger de la folie d’Aberline, les sauver de ce que j’ai en partie provoqué en poussant mon épouse à saisir à bras raccourci les rênes du Club. Est-ce que je regrette pour autant ? Non ! Je l’ai fait pour elle, au nom de ce qu’elle était. C’est de la femme dont je suis tombé amoureux, de sa personnalité notable, de son tempérament de guerrière, de son caractère en béton armé, de celle qui a été transformée par la tâche qui lui aura été confiée par un autre. Offrir à Lou ce qu’elle estimait lui revenir de droit, c’était craché sur l’amour, planté des chrysanthèmes autour de ma relation, insulté mon intelligence et profité de la faiblesse de Rae pour la façonner et, à terme, la mésestimer. Aurais-je le pouvoir de changer quelque épisode de notre histoire, je ne toucherais pas à ce pan de notre passé. Je l’organiserais toujours, ce rendez-vous avec son fournisseur. En revanche, j’aurais réduit Lou au silence, à jamais, puisqu’il était écrit que sa rancoeur la conduirait jusqu’aux portes de la vengeance sadique.
Je me fabriquais des pressentiments effrayants dans la pesanteur du silence lorsque Callum a frappé à la porte. Accueilli comme un pape ou le Messie des juifs, il ne tarde pas à dresser un rapport précis sur notre situation. De mon côté, j’enregistre les informations, je les étudie et j’en livre d’autres. Ma complice, en revanche, s’étonne à juste titre de nos précautions concernant la nounou. «Non ! Mais, elle fait l’aller-retour jusqu’ici tous les jours ou presque et je doute qu’elle soit capable de ne pas céder à la pression si elle avait été suivie et interceptée.» Le terme exact aurait été : menacée à l’arme blanche ou à l’aide d’un revolver sur la tempe. J’évite cependant toutes images trop violentes, tant pour ma santé mentale que pour celle de la maman qui étreint son bébé un peu plus fort. « C’était aussi une façon de savoir si l’adresse du loft était toujours safe jusqu’à ce que je la rencontre et que Solas ne vienne te voir.» Ces deux faits, à eux-seuls, soulèvent le doute que l’un nous deux aurait pu être suivi. « Affirmatif.» ai-je répliqué, songeant que l’idée de vérifier si la reine des abeilles est de nature subtile est pertinente. Peut-être n’aurait-elle pas eu recours à la violence vis-à-vis de Ruth. Peut-être aurait-elle opté pour une manière plus douce de percer ses secrets et, en petite partie, le nôtre. «Mais, pas ce soir.» «Demain matin, c’est faisable.» a confimé mon frère d’armes alors que je détaille Raelyn en quête d’une réaction. Je la rêve plus proche du soulagement que de l’inquiétude, mais je sais que je me berce d’illusion. Aucun d’entre nous ne s’endormira serein. « On appellera l’agence. On n’a pas besoin de se justifier auprès d’eux.» Le paiement d’indemnité de rupture ne nous effraie pas. Si le contrat ne peut devenir caduc, c’est parce que Ruth est compétente et que Micah est habituée à sa présence. Hors de question de changer de nounou. « Ce qu’on lui dira à elle, je te laisse y réfléchir. Je suis sûre que tu trouveras quelque chose.» Pour ma part, je ne peux pas me permettre de m’éparpiller. Je ne respire plus que par deux buts : la protection de mon foyer et, surtout, ne pas le quitter trop tôt. Je m’y refuse et je n’hésite pas à le claironner, littérairement, haut et clair. Personne ne me délogera de chez moi si je n’y ai pas consenti au préalable. En outre, j’argue que d’aucuns ne m’obligeront à me terrer dans un terrier tel un lapin apeuré ou de longer les murs comme un rat d’égoût. «En partie oui. Pas sur le moment. J’ai cru que… je l’avais rêvé.» ai-je avoué, tête basse, mes doigts ceignant mon genou avec vigueur. «Mais, je ne peux plus douter maintenant. Et personne n'agressera Micah. Pas tant qu’on sera en vie. Vrai ou pas ?» La maman a confiance en nous, en notre binôme. Elle cède à l’inquiétude, mais quand elle aura retrouvé la pleine maîtrise d’elle-même, elle s’en souviendra. Je ne me vexe donc pas. Je rapproche plutôt mon corps du sien et j’entoure sa taille d’un bras solide. «Rae. Regarde-moi. On ne quittera le loft que si on n’a pas d’autres choix parce que, pour le moment, c’est toujours un endroit où elle ne peut pas nous trouver. Je ne parierais pas la vie de Micah sur une hypothèse, mais je parierais la mienne que Lou veut nous voir partir de là où on se cache et que c’est exactement pour ça qu’on ne doit pas le faire. Ce n’est pas qu’une lubie de ma part…» Je ne jouerais pas la survie de ma fille, de ma femme et de la mienne sur un coup de poker. Mon amour du jeu et mon orgueil sont bornés par mes priorités. Ma famille étroite est mon garde-fou et l’heure est à la confiance. «Ce n’est pas un pressentiment non plus. C’est une tactique, une tactique logique. A l’hôtel, qui pourra vérifier qu’un gars d’étage n’est pas un vendu ?» Attrapé par la gorge par deux intuitions, j’ai d’abord demandé à Callum de descendre vérifier si des trackers n’ont pas été ajoutés à nos véhicules - la première - avant de m’enquérir de la seconde auprès de Raelyn. «Est-ce que tu penses qu’elle aurait pu s’associer à Mitch ? »
| Sujet: (Amelyn #80) ► you got my blood running, turn the heat to six hundred | Amos Taylor
Réponses: 14 Vues: 948
| Rechercher dans: mémoire du passé Sujet: (Amelyn #80) ► you got my blood running, turn the heat to six hundred Jeu 23 Fév 2023 - 10:59 |
YOU GOT MY BLOOD RUNNING, TURN THE HEAT TO SIX HUNDRED
Dérangé par la nouvelle de Solas, confirmée par Lou elle-même, je m’accorde du répit dès lors que Rae et mon bébé me rejoignent dans le salon. Micah dort paisiblement. Sa respiration rythme la cadence de la nôtre d’ailleurs. A défaut d’être rassuré, nous sommes moins nerveux. Pour peu, ma complice arriverait presque à refouler assez de sa peur pour raisonner de nouveau. Elle s’interroge sur l’emploi du temps de Callum et, quoique je devine que sa présence ne suffira pas à éteindre le feu d’alarme dans nos coeurs, je présume qu’elle lui permettra de m’entraîner dans la chambre, de se lover contre moi, de garder notre bébé au plus proche de nous dans un confort moins limité que celui du canapé et, qu’une fois ces conditions remplies, elle s’autorisera à fermer les yeux. Acceptera-t-elle pour autant la visite du marchand de sable ? Les chances sont minimes. Elle ne me trompera pas dans les bras de Morphée non plus. Au mieux, elle profitera d’une petite heure d’accalmie, au même titre que moi, parce que notre famille étroite sera réunie dans une même pièce, une pièce verrouillée et sous bonne garde. En attendant, j’entreprends de lui expliquer ce qui a déjà été mis en place pour notre sécurité lors de mon premier appel à Callum. La mécanique s’est mise en marche rapidement. Je crois que, si mes yeux restent suspendus à l’écran de la tablette, c’est pour m’occuper l’esprit, pour me garder en alerte, pour me sentir utile et m’éviter toute surprise désagréable qui me conduirait vers de funestes fatalités. C’est acquis : Lou ne survivra pas à son projet. Qu’importe lequel de nous deux, entre Raelyn et moi, armerons le chien d’une arme et appuiera sur la détente. L’issue me semble inévitable et je n’en tire aucun remord. Je ne crains pas non plus les regrets. Je suis formel : on ne m’obligera pas à me cacher et je me fiche du passé, tout douloureux soit-il, ou de la folie - elle est avérée - de celle qui souhaite et envisage de nuire à mon cocon. «Ils le sont. Que des amis des Callum. Des frères d’armes, comme on dit, que je n’ai pas eu le temps de connaître, mais ça ne change rien.» Servir la bannière fait de chaque militaire un membre d’une immense entité familiale. « Trois équipes. Une escouade dissuasive, une milice d’attaque et une surveillance, je dirais plus rapprochée. » Le premier membre frappe à la porte et, avec lui, vient l’heure du rapport. Je ne peux plus dissimuler ce que j’ai concédé en hallucination suite à mon sevrage. Est-ce totalement dingue compte tenu de mes quelques accès de folie ? Non ! Ai-je pour autant été imprudent ? Pas davantage. Je suis rentré. J’ai remplacé Ruth et j’ai appelé à la rescousse quelques amis avant de déranger Callum. Lui, c’est mon gars sûr en cas d’urgence et, sur l’heure, nous en vivons une.
Mon meilleur ami, attentif et déjà en pleine réflexion, est capable de me déchiffrer dès que j’enfile littérairement casque et treillis. Il aimerait par ailleurs parler, je le sens, mais il n’ose pas. Il me laisse gérer ce qui est a trait au personnel : Micah, Raelyn et moi. «Non ! Elle était ici, avec Ruth, à laquelle j’ai donné congé.» «On l’a fait suivre. Elle est rentré tout droit chez elle où il n’y avait personne. Un plombier a vérifié.» Sous-entendu, un gars qui s’est prétendument présenté comme un expert en matière de tuyau qui, en réalité, travaille pour mon pote de toujours. «Pas de visite dans le courant de la soirée non plus. Même si ça ne nous dit pas si vous avez tous les deux suivis ou non, on est déjà rassuré de ce côté-là.» Reportant mon attention sur Callum, j’ai hoché de la tête avec vigueur. C’est une bonne nouvelle : il faut savoir les applaudir lorsqu’elles se présentent et quand elles promettent de se faire rare. « Il ne l’est pas non.» ai-je répliqué à ma dulcinée dont la main reste prisonnière de la mienne. «En pleine mer, il aurait pu, si je n’avais pas la certitude qu’il sautera si on allume le moteur. Personne ne l’approche. Je m’en occuperai moi-même.» En tant que démineur, j’ai désamorcé des bombes plus complexes que celle qu’aurait fait posé une débutante, quand bien même aurait-elle payé un professionnel pour en créer le mécanisme. «J’irai quand on saura où on met les pieds exactement.» Pour le moment, nous avançons dans le brouillard, une espèce de purée de pois. Petit à petit, l’air est de moins en moins nauséabond, on y voit un peu plus loin vers l’horizon, mais pas assez à mon goût. Pas assez pour que nous quittions ce loft. « On ira pas à l’hôtel. Ce n’est pas une solution.» Celle à ma disposition et dont je suis persuadé, elle n’est pas prête à l’entendre. Je dois avancer à pas de loup pour que Rae entende se séparer de Micah. Je dois, à l’instar d’un maçon, déposé briques après briques, en respectant un plan précis, pour construire autour de nous une forteresse imprenable. «Je ne me cacherai pas.» ai-je lancé d’une voix blanche, bien que ferme : je ne plaisante pas. Je peux entendre ses arguments, mais j’aurai besoin de quelques heures d’un repos bien mérité pour les évaluer. « Ici, c’est chez moi. Chez nous. Je ne partirai pas alors que rester est le meilleur moyen de la déstabiliser. Pourquoi est-ce qu’elle s’est montrée à ton avis ? » Pour que nous sortions de notre tanière par curiosité. «Elle ignore que Solas l’a trahie. Il faut profiter de cet avantage et, donc, reste là où nous sommes. La différence, c’est que Micah viendra avec nous au casino… aussi longtemps que ce sera nécessaire.» Autrement dit, aussi longtemps que tu en auras besoin avant d’accepter que, pour son bien, il faut qu’elle quitte la ville, entre de bonnes mains, pour une adresse dont nous ne connaîtrons ni la rue ni le numéro. Nous n’avons pas d’autres options : il faudra éloigner Micah du danger que nous représentons puisqu’elle est l’objet d’une vengeance prévisible, fomentée par un être qui ne l’est plus réellement. Lou est un pot pourri de rage, de colère, de frustration, de peine et de cocaïne frelatée. On doit s’attendre à tout, mais chaque vérité ne peut être exprimé à la hâte. Si je ne prends pas garde à ménager le coeur de la maman, elle se braquera et nous perdrons un temps précieux. «Je ne quittera pas le loft.» ai-je appuyé, résolu, en glissant ma main libre dans le dos de la fillette à peine perturbée par nos chuchotements. «Partir, du seul endroit qu’elle a connu, ça, ça va l’impacter.» Callum a verrouillé l’information d’une grimace suant le “tu as raison” mais il n’a pour autant pipé mot.
| Sujet: (Amelyn #80) ► you got my blood running, turn the heat to six hundred | Amos Taylor
Réponses: 14 Vues: 948
| Rechercher dans: mémoire du passé Sujet: (Amelyn #80) ► you got my blood running, turn the heat to six hundred Mar 21 Fév 2023 - 18:59 |
YOU GOT MY BLOOD RUNNING, TURN THE HEAT TO SIX HUNDRED
Je me fiche de l’arrière-goût de déjà-vu alors que mon enfant est menacée. Je donnerais tout mon empire contre le don de récupérer à mon compte les angoisses de Raelyn. Elles sont paralysantes. Si, d’aventures, d’aucuns n’étaient en mesure de mettre la main devant le destin funeste de la dernière née des Taylor - ce que je ne permettrai pas - je n’ose imagine l’état dans lequel je retrouverais mon épouse. Quant au mien… Non ! Je m’y oppose. J’entreprends ce que je fais le mieux : j’ourdis des plans, non plus de vengeance, mais pour la sécurité des miens cette fois. Je m’efforce d’apaiser le coeur transi de ma dulcinée. Certes, la serrer dans mes bras, l’embrasser sagement sur les joues, les tempes, les paupières ou le bout du nez, ça apaise. C’est une déclaration tacite de ce qui aura été l’objet d’une promesse il y a longtemps : “Je suis derrière toi. Je le serai toujours”. Elle le sait ! Elle affirme sans hésiter qu’elle a confiance en moi et je hoche de la tête, un sourire amène qui prétend : “tu fais bien” fendant mes traits crispés par mes intenses réflexions. Je ne les partage pas : ce n’est pas le moment. D’aucunes mères n’auraient besoin d’entendre qu’une séparation de corps, et non de fait, pourrait s’envisager. Rae n’est pas prête à concéder au bon sens que, pour être fort, Micah doit être à l’abri là où personne ne serait susceptible de venir la chercher. N’ai-je pas verrouillé toutes les portes menant à ma famille lorsque j’ai infiltré le Club ? N’ai-je pas engagé un maître de l’informatique afin de m’inventer une histoire qui les tenait à l’écart de mon existence ? Kilcoy est un lieu sûr, plus sûr que le loft, et c’est désolant. Après toute l’énergie déployée pour m’y sentir enfin chez moi après notre emménagement, je suis étonnamment plus à l’étroit sur le catamaran, lorsqu’il est vide de ma famille, que ce donjon trop grand - certaines pièces sont inoccupées, quoique décorées - qui est devenu mon territoire. Je suis bien decidé à le défendre bec et ongles et, l’inquiétude me collant au corps - je n’ai pas envie de quitter cette chambre et de laisser la mère et l’enfant seuls -, j’avance un : «Fais-le avant qu’elle n’y touche.» presque encourageant, évocateur de ce que je poserai pas sur mon épouse un regard différent si elle empruntait sa faux à l’allégorie de la mort. J’insiste d’ailleurs : je ne rappelle pas mes propres extrémités, j’admets que : «Et si ce n’est pas toi, ce sera moi. » Je le répète : je suis conscient de l’intelligence machiavel de Lou. Elle est dangereuse par essence : elle n’a plus rien, donc rien à perdre. Il convient de s’en méfier, mais il n’y a rien de bon à tirer de la panique ou du pessimisme. Dans mon esprit, il n’existe pas de scenarii ou la Lou Aberline ne meurt pas.
∞∞∞∞∞
L’impression d’être en planque dans ma propre habitation accentue davantage la nécessité de ne pas la déserter. C’en est une pour de multiples raisons. La première découle de ma certitude qu’il n’existe meilleure cachette que le lieu visé par l’ennemi quand son but est de nous en déloger. La seconde, elle dépend du système de surveillance choisi de concert par Caleb et moi. Il est presque infaillible. Presque : trop de confiance en soi serait dangereux, j’émets donc des réserve par prudence, mère de sûreté. La troisième, elle est peut-être présomptueuse, personnelle aussi. Elle est liée à mon histoire puisque je m’opposer fermement à l’éventualité d’être jeté à la porte du fiel de mes souvenirs. C’est douloureux comme événement et, outre l’aspect égoïste de cette décision, c’est aussi un mal que je me dois - je veux - éviter à ma dulcinée. Bien sûr, lorsqu'elle apparaît au salon, notre béb serré tout contre elle, je suppose qu’elle estime sa place partout, même loin du loft, tant que Micah est saine, sauve, et qu’elle peut puiser de l’apaisement en se lovant contre moi. Mais, est-ce une justification valable pour la meurtrir ? Non ! Mon hypothèse se confirmant tandis qu’elle se blottit contre mon corps jusque là crispé - je veille à me détendre au plus vite pour ne pas l’alarmer plus encore - je concède à l’avenir qu’elle me remerciera d’avoir pris soin de préserver son territorialisme. N’est-elle pas aux aguets ? Ne sommes-nous pas à l’affût du moindre bruit ? Je scrute les caméras en clignant à peine des paupières et je ne cesserai qu’une fois la relève assurée. «Il avait ses mômes aujourd'hui. Les caser en pleine nuit n’a pas été évident, mais il est en chemin.» J’ai jeté un oeil à l’horloge dans la barre de tâche de mon PC. «Quinze minutes, voire un peu moins.» Mes chuchotements ont double vocation : ne pas déranger l’ange endormi, conserver mon sang-froid. J’en ai besoin, plus que jamais et ça fonctionne puisque j’ai endossé le rôle du militaire. Je redeviens, dans ces conditions, l’oiseau qui profite du silence de la nuit pour réfléchir, vite, bien, et ma complice a raison : j’ai déjà en stock tout un panel de solutions à lui soumettre. «Je vous préfère avec moi que dans la chambre. Mais, essaie de te reposer.»ai-je tenté, conscient que je lance un hameçon sans appât dans un lac à demi vidé de ses poissons. Rae tranche déjà dans le vif d’une conversation que nous mènerons demain, à sa demande. «Je l’ai pensé oui. Mais, plus forcément maintenant.» Je n’ajoute aucun détail. Préciser, ce serait dénier sa requête. «Mais, demain. Il sera encore temps que je te soumette plusieurs solutions possibles. » Sur l’heure, je la presse contre moi et j’embrasse le haut de son crâne. «Ils sont sept. Tu peux les reconnaître ?» Certains d’entre eux, assurément. Ce sont les soldats dissuasifs. La force plus armée, elle ne les remarque pas et elle me satisfait à défaut de me rassurer entièrement. J’ai sursauté lorsque Callum s’est manifesté. Il a utilisé le “code secret” qui consiste à jouer une mélodie connues de nous seuls en cognant le bois de la porte. Pourtant, j’ai attrapé mon arme chargée, cheminé à pas de loup vers l’écran de la caméra postée juste au-dessus de notre porte - elle est dissimulée dans un pot de fleurs - et, soulagé, j’ai accueilli mon ami avec le sourire et une accolade. Il s’est de suite enquis des détails de la menace. Rae et moi n’avons rien laissé au hasard, absolument rien. J’en tiens pour preuve cet aveu : «C’est sérieux. Ce n’est pas un piège de Forthys. Je l’ai vue cet après-midi. Elle m’a narguer de l’autre côté du boulevard. J’ai fait ce qu’il fallait pour m’assurer que je n’étais pas suivi, mais je pourrais pas mettre ma main à couper que cette adresse est encore sûre.» Mal à l’aise de n’avoir révélé l’information plus tôt, embêté que ma complice l’apprenne aussi abruptement, je l’ai dévisagée et j’ai admis : « Je n’ai pas trouvé de moments encore.» Pour le dire et, par conséquent, ne pas provoquer un mouvement de frayeur qui annihilerait toute forme de raison chez la maman folle d’amour pour son enfant.
| Sujet: (Amelyn #80) ► you got my blood running, turn the heat to six hundred | Amos Taylor
Réponses: 14 Vues: 948
| Rechercher dans: mémoire du passé Sujet: (Amelyn #80) ► you got my blood running, turn the heat to six hundred Dim 12 Fév 2023 - 21:43 |
YOU GOT MY BLOOD RUNNING, TURN THE HEAT TO SIX HUNDRED
Raelyn n’est pas nantie de la pudeur commune des jeunes ingénues. Se montrer nue ou se parer de tenues affriolantes pour tout homme lubrique ou non ne l’a jamais gênée. En revanche, lorsqu’il s’agit de dévoiler des sentiments qu’elle juge avilissant, à l’instar de cette peur qui moi-même me rebute, elle trempe dans la discrétion, dans une retenue qui force le respect chez autrui. Il serait bien incapable de la détecter, mais je ne suis pas le premier quidam venu. Je la connais, Rae. Je la déchiffre par la force de l’habitude. Je lis dans ses yeux ce qu’elle dérobe à son prochain et, quoiqu’il m’arrive d’être maladroit, j’assume mes privilèges lorsqu’il est question de la rassurer. Ne s’y emploie-t-elle pas pour moi depuis ces longs mois d’abstinence ? N’ai-je pas été bienveillant, à ma manière, durant son sevrage ? N’avons-nous pas signé pour devenir la soupape de sécurité de l’autre, là, sur une plage au milieu de Fraser Island, pendant la célébration de nos noces ? Elles n’étaient pas utiles : cette promesse existait bien avant notre mariage. Dès lors, je m’arme de douceur. Je dame le pion aux inquiétudes que son comportement a initié en moi. Je m’oublie à son profit et je ne l’invective pas d’avoir effrayé toute la maisonnée. Je déniche des trésors de douceur tandis que je la serre contre moi, que je dépose des baisers légers ou appuyés sur ses tempes, le dos de sa main, son front ou son épaule. Je lui rappelle avec sincérité que ses émotions ne sont pas interdites derrière ses murs. Je suis le gardien de ses secrets, elle est la sentinelle des miens. Nous sommes un binôme, une équipe et si le militaire en moi est prompt à distribuer les ordres, je le dompte. Je me ravise au profit de conseils, de propositions, de mots apaisants et nimbés de vérités. J’ai fait posté des hommes devant le loft pour ce que j’ai qualifié de chimères. A présent, je crains autant m’être trompé que je ne me félicite pour ma prudence. «Comme sa maman.» ai-je affirmé, soucieux de ne pas culpabiliser la jeune maman. Nulle autre ne la mésestimerait d’avoir transmis son effroi à sa progéniture. Combien n’hurlent-elles pas pour une chute dans des graviers ? La panique de Rae n’est-elle pas plus justifiée ? Attentif à son discours, je lui assure de plusieurs signes de tête que ce qu’elle ressent n’a rien d’irrationnel, que du contraire. «Peut-être qu’elle a fait tout ça, mais on vit dans un bunker et des habitudes, ça se change. Il ne faut pas la sous-estimer, mais on ne peut pas faire le contraire non plus.» Au risque de virer complètement fou et d’accumuler les erreurs. Or, nous n’y avons pas droit. Il nous faudra être rusé comme un renard, plus malin qu’un primate et avoir le regard plus aiguisé que celui d’un linx. Pour ce faire, ma complice se doit de retrouver ses esprits, si bien que je lui propose une douche, avec sa famille comme spectateur, ce qu’elle refuse, sans surprise, en refermant son étreinte autour du corps de Micah. «Tu peux.» Exiger de ne pas lâcher ton enfant et avoir pleine foi en moi, ai-je songé sans oser réveiller nos vieilles blessures. Inutile de lui rappeler qu’elle parle au gars qui a réussi à intégrer le Club, à confondre Mitchell, à retrouver le mac de son aînée et qui s’est substitué à la justice. Elle s’est mariée à celui qui a usé et consacré plus d’un an de sa vie à sa vengeance d’avoir goûté à la culpabilité. Jamais personne ne m’arrachera un autre enfant. Personne n’en a le pouvoir parce que mes obsessions n’ont pas tout à fait disparu. Elles sont mises en sourdine, mais c’est toujours elle qui me dicte mes actes. «Je vous rejoindrai… plus tard dans la nuit. Quand je serai certain que le dispositif est discret.» Pas question d’éveiller les soupçons de nos ennemis ou d’indiquer une position qui leur était jusqu’ici inconnue. Demain, ce ne sera pas un souci. Sur l’heure, que nous demeurions invisible est mon seul tracas. J’ignore ce que sait Abberline à mon sujet. Ma seule certitude, c’est que j’ai protégé ma famille du Club avant de m’y infiltrer : elle l’est donc d’un adversaire, certes plus fou, mais moins puissant, que Mitchell Strange. « Allez viens, ne restons pas assis par terre. » Il est temps de retrouver le confort douillet de la suite parentale et, même si je ne prévois pas de m’y installer, je prends le temps avant de rebrousser chemin. Je peine à lâcher la main de mon épouse et, sans ajouter un mot, je l’ai ramenée contre moi pour qu’elle se réchauffe à la chaleur de mon corps, juste avant qu’elle ne s’allonge auprès de notre fille, avant qu’elle ne m’avoue ce que j’avais compris. «Tout le monde le serait, Rae. Et c’est bien. Il n’y a rien de plus dangereux qu’un animal aux abois qui se sent pris au piège.» Autrement dit, tu seras aussi vigilante qu’un mère poule et aussi féroce qu’une louve. «Et il n’est pas question que l’on se cache, mais on ne peut pas agir sans réfléchir et ce n’est pas le moment. Pas ce soir. D’accord ? » Peut-être dans le courant de la nuit, après qu’elle se soit apaisée au contact de sa petite fille. «Et, ne t’inquiète pas pour moi. Je ne serai pas tout seul. Je te rejoindrai, c’est promis.» ai-je conclu en l’embrassant une dernière fois.
∞∞∞∞∞ Au salon, j’ai ouvert la porte du patio parce que fumer est un geste de survie. Observer les écrans en attendant l’arrivée de mon ami, histoire qu’il me relaie, est une nécessité. J’ai mal de me sentir à des kilomètres de là où est ma place - dans ma chambre avec ma famille - alors qu’elle dans une pièce à côté. Je soupçonne la frustration partagée d’ailleurs, raison pour laquelle j’ai tendu la main à ma partenaire quand elle est apparue au milieu du salon, Micah endormie entre ses bras. Son sommeil est imperturbable, celui de Rae ? Introuvable. « Approche. » J’ai écrasé ma cigarette dans le cendrier et j’ai reculé “d’une fesse” pour qu’elles s’installent. «Je vous préfère près de moi. Callum ne devrait plus tarder maintenant. Tu te sens mieux ? » Es-tu prête à entendre mes propositions ? As-tu seulement besoin de douceur ? Tant que nous sommes encore à l’abri, veux-tu uniquement profiter de mes bras ? De ce qu’il t’apporte en bienfait ? Rêves-tu de baisers tendres sur tes paupières, sur le bout de ton nez et sur tes lèvres ? Aucune intention de brusquer les choses selon les prescrits du militaire prêt à ourdir des stratagèmes pour remporter sa guerre. Juste celle d’être un mari aimant et attentif si tant est que sa présence, plus que celle de professionnelle, soit réclamée.
| Sujet: (Amelyn #80) ► you got my blood running, turn the heat to six hundred | Amos Taylor
Réponses: 14 Vues: 948
| Rechercher dans: mémoire du passé Sujet: (Amelyn #80) ► you got my blood running, turn the heat to six hundred Sam 11 Fév 2023 - 1:16 |
YOU GOT MY BLOOD RUNNING, TURN THE HEAT TO SIX HUNDRED
L’effort de raison aura été considérable : m'assainir de mes doutes sur mes capacités à être un bon père et sur cette méfiance qui résulte de mon manque d’assurance n'est pas chose aisée. D’antan, il prenait sa source dans mon éducation et des embûches de mon destin. . Ce jour, il nait de ce qu’il y a de plus fragile en moi : ma guérison. Je n’ai plus levé le coude depuis un long moment, c’est vrai. Toutefois, l’alcool me nargue encore. Parfois, mon inconscient endormi par la berceuse chantée et composée par mon démon fabrique dans mon arrière-gorge le goût de l’alcool. Je me rappelle sa saveur au point d'être dérouté puisque cette sensation me saisit par le collet au hasard de ses envies. Je ne suis pas sujet à cette illusion gustative au vu d’une bouteille ou au contact d’un client qui s’imbibe comme un écolier, son buvard. Elle peut me sauter à la gorge dès mon réveil ou, à l’inverse, avant que je ne sombre dans un profond sommeil. Elle est capable de me secouer en plein après-midi tandis que je joue ou me balade sur la grève avec ma fille ou ma famille étroite au complet. Elle me cloue au sol dès que je baisse la garde. Alors, je vis perpétuellement en état d’alerte.
Rae est - je cite - mon garde-fou. Elle m’empêche de basculer dans la paranoïa. Elle prévient les symptômes d’une éventuelle rechute. Elle me protège de moi-même. Elle me manifeste une foi sans précédent dans son histoire grâce à son sang-froid, à ce contrôle qu’elle détient sur ses émotions. Elle agit sur moi, par sa constance, comme de la méthadone sur un héroïnomane. Suis-je donc pendable de m’être figuré qu’elle me soupçonnait d’être un danger pour notre pupille quand elle bouscule mes habitudes ? Le dernier souvenir de la furie qui traverse le loft sans me jeter un regard remonte à longtemps désormais. Il est rare que ma complice perde pied ou qu’elle m’invective à propos de la santé de Micah. N’était-ce pas légitime d’être la proie de mes propres inquiétudes ? N’est-il pas normal que je l’ai suivie dans le couloir de l’étage en me justifiant ? En me dégoûtant d’y être forcé ? En remontant le fil de la journée pour me rappeler une erreur que je n'ai pas l'impression d’avoir commise ? Peut-être. Je ne sais plus et, a priori, je m’en moque désormais. Je m’en contrefiche tant j’ai mal d’assister à la détresse de mon épouse. Je déteste quand elle est heurtée par autrui et, bien que j’ignore l’identité de celui qui l’a bouleversée, je prévois déjà de l’étrangler de mes mains. Au diable les inventions de mon cerveau malade. Seule compte la femme à côté de laquelle je m’assois, celle qui ne tient pas son bébé contre sa poitrine, mais qui la retient, qui vérifie qu’elle n’est pas blessée, qui tremble à l’idée de la perdre d’une quelconque façon. Je comprends l’émotion, mais pas la situation et j’en ai besoin. Alors, je m’empare de la menotte de ma conjointe. J’agis avec une douceur inouïe, comme si je manipulais une poupée de porcelaine que je briserais au moindre geste trop brusque. Elle est raide, Raelyn et, pour la décrisper, j’enfile des perles de mots différents que ceux de mon plaidoyer : je tends à la rassurer. « Elle est en pleine forme. Juste fatiguée.» Elle est également effrayée, mais toute vérité n’est pas bonne à révéler. Entre trop en dire et me taire, je penche vers la seconde option. J’y ajoute même une caresse pour la joue de ma dulcinée, une invitation à tourner la tête dans ma direction. Mon autre main, elle, se promène dans le dos de notre enfant. Cette dernière a fondu en larmes et, dans ces conditions, toute discussion est proscrite. Il nous faut du temps, à tous les trois, pour des raisons différentes, certes, mais qui n’en demeurent pas moins incomparables.
J’ai attendu aussi longtemps que nécessaire, distribuant les baisers sur le front de l’une et de l’autre. Tout à mon rôle de pilier, j’en ai oublié mon obsession pour les écrans des cameras de surveillance. Je suis à ce moment où Rae éclairera ma lanterne et me guidera sur le chemin vers l’origine de sa frayeur. Et, pour sûr, ma patience aura été récompensée, quoiqu’il ne s’agisse pas d’un réel cadeau. J’aurais pu frémir d’effroi, moi aussi. La phrase d’accroche est trop vague : elle dessine tous les visages de nos ennemis et ils sont nombreux. «Oui. Et, à moi aussi. Toi aussi, tu as peur, mais ça arrive, même au plus fort d’entre nous. C’est même l’endroit idéal pour ça.» Et, pour cause, ce que nous sommes en faiblesse derrière notre force est jalousement gardé à l’intérieur des murs du loft. «Elle se calme déjà.» Quant à moi, je n’ai pas eu le réflexe malheureux d’arracher la fillette des bras de sa maman. Je me suis penché sur le fond du problème à l’aide d’un : «Qui ?» d’une brièveté paradoxale étant donné ma soif de savoir et le sombre pressentiment qui s’infiltre de mon coeur à mes veines. Peut-être ma voix a-t-elle été plus sèche que souhaité, mais qu’à cela ne tienne, Raelyn crache le morceau et je me distingue par un silence perturbé par les gémissements de plus en plus faiblards de notre gamine. Je réfléchis. J’actionne la manivelle du mode militaire. Je ressuscite l’ensemble de ma formation et l’apprentissage lié à l’expérience. Je suis habité des images de mon passé douloureux et finalement, sans trop tarder, j’ai statué : « Elle veut, mais elle ne peut pas.» J’ai attiré l’attention de ma partenaire en la hélant par son prénom. « ça ne dépend pas d’elle, mais de notre vigilance. On n’a donc rien à craindre.» Bien entendu, je ne sous-estime pas l’adversaire, mais l’heure n’est pas à la panique. Il convient de rappeler à Raelyn ce que nous représentons lorsque nous agissons ensemble et, a fortiori, vers quels extrêmes je suis prêt à naviguer pour protéger les miens. Le ton est donc ferme. «Au moment où je te parle, j'ai demandé à Callum de poster des hommes devant toutes les entrées possibles de l’immeuble. Tu peux respirer et me donner la petite direction la salle de bain. On ne bougera pas pendant que tu prends une douche. Puis, tu vas t’enfermer dans notre chambre avec elle pendant que je veille.» Autrement dit, que je retrouve mon poste à la surveillance depuis le salon : l’écran d’un ordinateur est plus large que celui du téléphone depuis lequel rien ne m’échappera pendant que chacun, dans cette maison, retrouve la paix et le rôle qui lui est dédié jusqu’au lendemain. « Demain, on annule Ruth. On ne bouge pas d’ici et on réfléchit à un plan d’action. D’accord ? » Plus tôt, j’ai enfermé son visage entre mes mains en coupe. A présent, j’embrasse ses lèvres pour l’inviter à s’en remettre à moi sans compromis. « Ta priorité pour le moment, c’est Micah et toi. La mienne, c’est vous.» Et, en ce qui me concerne, j'ai déjà une idée précise de comment agir... Rae n'est tout simplement pas en mesure de l'entendre pour le moment.
| Sujet: (Amelyn #80) ► you got my blood running, turn the heat to six hundred | Amos Taylor
Réponses: 14 Vues: 948
| Rechercher dans: mémoire du passé Sujet: (Amelyn #80) ► you got my blood running, turn the heat to six hundred Jeu 9 Fév 2023 - 21:30 |
YOU GOT MY BLOOD RUNNING, TURN THE HEAT TO SIX HUNDRED
Fut une époque où j’évitais le casino à cause de ma dépendance à l’alcool, concubine favorite de l’autre vice qu’est le jeu. Courant de l’après-midi, alors que j’honorais un rendez-vous avec un acheteur potentiel des armes aux numéros de séries limés, je n’ai pas décidé de me garder loin de mon entreprise pour les mêmes raisons. La cause était plus grave, plus sérieuse, quoique jugée ineffable par ma vanité. Depuis mon délire paranoïde, je me méfie de moi, de ce que je vois, de ce que je suis convaincu de distinguer parmi une foule de badauds. Combien de fois, dans les premiers moments de mon sevrage, ai-je cru distinguer les traits de Mitchell au milieu de la salle de jeu ? Combien d’autres n’aurais-je pas juré que Lou me toisait depuis le trottoir parallèle à celui que je foule de mon pas décidé ? Et, plus important encore, combien de fois ses ombres ont-elles disparu après que j'ai cligné des paupières à plusieurs reprises ? Trop souvent. Beaucoup trop pour que je rapporte à ma dulcinée ce que je décris comme les inquiétudes d’un père pour dénier que j’ai été sujet à des hallucinations visuelles et parfois auditives ? Comment souffler ces faits à ma compagne sans éveiller en elle du tracas pour ma santé et récolter, en conséquence, le sentiment oppressant que l’échec m’est interdit, non pas pour moi ou pour Micah, mais pour préserver Raelyn de ma folie ? Et, aujourd’hui, ai-je réellement été nargué par les traits tirés de la toxicomane - selon la rumeur - de la ruche ? Evidemment. Ma main au feu que je ne me suis pas figuré son sourire sous prétexte que j’ai quitté Micah en larmes et le papa en moi est bouffé par l’angoisse. Elle était là, j’en suis persuadé. Ce n’était pas un fantôme où il se serait évaporé dès lors que j’ai fermé les yeux et, ensuite, secoué la tête. Elle se serait envolée comme les souvenirs confus d’un rêve une heure après mon réveil. Or, malgré la chaussée à deux bandes nous séparant, j’ai ressenti le poids de son regard peser sur tout mon être. J’ai cru deviner qu’elle se noyait dans mon regard mi assassin mi hébété d’avoir plongé dans ses pupilles dans les miennes. Les minutes ont semblé s’étendre. Le sablier s’est égrainé plus lentement à l’inverse de mon cœur battant tambour de guerre dans mon torse. D’instinct, j’ai couru en direction de l’ennemie au mépris du péril encouru. J’ai stoppé une voiture avançant à pas d’homme - la circulation est dense dans les grandes villes - d’une main violemment plaquée sur le capot. Je me suis faufilé dans l’espoir d’intercepter l’intruse afin de la questionner sur sa présence, sur ses intentions et, peut-être, m’assurer que je n’étais pas la proie de l’un de mes délires. Je ne l’ai quittée du regard qu'un instant seulement, le temps de jeter un coup d'œil circulaire autour de moi pour prévenir l’accident. Erreur de bleusaille. La garce s’est éclipsée, m’abandonnant avec mes incertitudes, avec cette sensation de nager en pleine cauchemar. “Comment vérifier que je suis sain d’esprit ?’, me suis-je demandé en grimpant dans la voiture. “Dois-je en parler à ma femme ?”, me suis-je torturé en rentrant au loft, là où j’ai trouvé Ruth prête à donner le bain à ma fillette. D’emblée, elle m’est apparue, non comme un péril, mais comme étant incapable de protéger Micah en cas de pépin. Qui pour me prouver que malgré mes longs détours afin d’éviter toute filature, je n’ai pas été négligent à cause de l’anxiété ? Qui ? En l’absence de réponse, j’ai donné congé à la nounou non sans avertir mon épouse qui veille en sentinelle sur notre empire.
Aux aguets durant des heures, je me suis détendu au fur et à mesure de la soirée. M’occuper de Micah a un effet apaisant sur les tracas, aussi profonds et sombres soient-ils. En outre, je n’ai eu à déplorer le moindre incident, ni ici, ni au boulot. Je le sais, j’ai vérifié auprès de Callum. Alors, j’ai joué avec ma fille. Je me suis émerveillée devant chacun de ses pas. J’ai capturé autant de clichés que possible et j’ai fait mine de l’inviter à choisir ceux qu’elle préfère. Je l’ai sollicitée en conversant avec elle comme si elle était déjà une enfant en âge d’aligner plus que des syllabes. J’ai profité de son bain pour l’envelopper de calme et de quiétude quoique je n’ai pas oublié de brancher le babyphone après l’avoir bordée. J’ai activé toutes les caméras de surveillance et, bouffi par l’obsession - ou un mauvais pressentiment - je suis resté devant mes écrans jusqu’à ce que Raelyn surgisse dans l’appartement. Elle a débaroulé à la vitesse telle une furie, réveillant le souvenir d’un éclat de jalousie post-Tobias. Elle m’a interpelé, mais elle a avalé les marches de l’escalier quatre à quatre, sans attendre de réponse et toujours juchée sur les talons. Je l’ai suivie de près, la peur au ventre. «Oui. Elle est avec moi. Elle dort et elle va bien.» J’en tiens pour preuve ma dernière oeillade sur le gadget sophistiqué qui ne m'a pas quitté. «Qu’est-ce qui se passe ? » me suis-je enquis en “courant” derrière mon épouse. Qu’a-t-elle, Raelyn ? Pense-t-elle que j’ai bu ? Que je suis une menace ? A-t-elle découvert un cadavre que j’aurais oublié ou une bouteille pleine que je n’aurais pas vidée, par simple oubli, dans le fond d’un placard ou du tiroir de mon bureau au casino ? Paralysé par cette éventualité, je me suis arrêté sur le seuil et détailler le tableau de cette mère transie d’effroi qui serre son bébé avec une telle vigueur que l’enfant ne trouve pas dans ses bras le réconfort habituel. Micah chouine, Micah a peur et moi aussi. «Qu’est-ce qui t’est arrivé ?» ai-je lancé en m’avançant à pas de loup en direction de Raelyn. Je me suis assis à côté d’elle et j’ai récupéré l’une de ses mains dans la mienne, soutenant de l’autre notre enfant. «Je t’ai dit que j’étais rentré, que je ne passerais pas au casino, que je donnais sa soirée à Ruth.» Je l’ai prévenue : qu’ai-je raté exactement ? Qu’ai-je fait que je n’aurais pas dû ou, plus justement, l’inverse ? « Tout va bien. Non ? » Ne répète-t-elle pas que jamais elle ne m’envisagera tel une épée de Damoclès au-dessus de la tête de notre bébé. «Parle-moi. S’il te plait.» Raconte-moi. Aide-moi à intervenir. Soulage-moi des bêtises qui titillent mes faiblesses. Dis-moi, l'ai-je suppliée du regard sans ajouter un mot.
| Sujet: (raelyn) never learned to raise my hand, was too busy raising hell | Raelyn Blackwell
Réponses: 14 Vues: 14801
| Rechercher dans: tisser des liens Sujet: (raelyn) never learned to raise my hand, was too busy raising hell Ven 29 Avr 2022 - 19:00 | | Sujet: (auden) ho un manuale d'istruzioni dove "distruzioni" è scritto attaccato | Auden Williams
Réponses: 27 Vues: 8050
| Rechercher dans: tisser des liens Sujet: (auden) ho un manuale d'istruzioni dove "distruzioni" è scritto attaccato Sam 20 Fév 2021 - 6:00 | Répertoire des sujets (2/2)décembre 2020 213. repas famille #2 ≈ ginny (#92), damon (#1), savannah (#5), anastasia (#5), cade (#3), saül (#14), elise (#5), giovanni (#1) 221. so i showed up at your party ≈ ezra #6 222. man on the moon ≈ chloe #2 224. kids falling in love ≈ ginny #98 226. another shade of us ≈ ginny #100 228. those days should last ≈ bennett #2 232. we always walked a very thin line ≈ damon #3 233. it's all about being good neighbors ≈ thomas #2
novembre 2020 212. i've read between the lines ≈ damon #2 214. a storm is threatening ≈ ginny #93 216. people should fall in love with their eyes closed ≈ chloe cohen 217. for what it's worth ≈ anastasia #6 218. the things we left unsaid ≈ helena #5 219. raging ≈ giovanni #2 220. ohana means family ≈ caterina medici
octobre 2020 203. l'heure du diable ≈ river shears 207. and there is yours, and there is mine ≈ ginny #88 210. the hurricanes & the earthquakes ≈ ginny #90
septembre 2020 197. these strangers ≈ matt (#7) & bailey (#13) 198. quand le chat n'est pas là ≈ dalina #2 199. l'enfer du décor ≈ dimitri horowitz 200. but with the beast inside, there's nowhere we can hide ≈ rudy gutiérrez 201. and the wind began to howl ≈ marius #3
août 2020 146. i've heard there was a secret chord ≈ ariane #8 148. misguided old mule ≈ simon #2 150. cosmic bites ≈ ginny (#70) & sage calhoun 151. you shake my nerves and you rattle my brain ≈ dalina mora 153. felt the healing in her fingertips ≈ matt #6 154. better than a spa session ≈ anastasia (#2) & ginny (#71) 155. no time to wallow in the mire ≈ théa gilbert 156. where's the truth in the written word if no one reads it ≈ brianna watkins 160. calling home ≈ margot dubois 161. there were voices down the corridor ≈ ellie epstein 162. hold back the river ≈ ginny (#73) & bailey (#8) 164. shortline ≈ ginny #74 174. kindly unspoken ≈ bailey #11 175. grosse frayeur ≈ jax collins 176. pourquoi je fais ça déjà ≈ ludmila rappaz 177. oops i did it again ≈ noa jacobs #2 178. acting like grown-ups ≈ elise #4 183. lost in translation ≈ ginny #80 184. all i see ≈ ginny (#81), bailey (#12) & jill (#11) 185. nightrain ≈ dylane #7 188. give and take ≈ anastasia #3 & saül #13 189. timey wimey stuff ≈ noa #3 193. an ocean of violets in bloom ≈ violet burton 195. i've a heart of gold in the smallest size ≈ novella bettinelli 196. lo sai che ci sono anch'io ≈ anastasia #4
juillet 2020 136. a miserable affair ≈ clyde wakefield 139. oh the vision i had could not compare ≈ ginny #64 141. panem et circenses ≈ ginny (#67), elise (#3), saül (#9), cosimo (#2), savannah (#5), cade (#2) & ana (#1)
juin 2020 134. family portrait ≈ jack (#2) & saül (#8)
mai 2020 96. the sweet escape ≈ jordan fisher 97. dancing on broken glass ≈ willow myers 98. when icarus fell ≈ noah d'aremberg 99. just like a moth drawn to a flame ≈ loris baumann 105. together we're alone ≈ heïana (#1) & ginny (#47) 106. don't bleed on my floor ≈ ezra #3 107. le parrainage vert [event] ≈ ginny #48 108. exposition wrighlin ≈ grace (#2), lola (#6) & ginny (#49) 109. smoke on the water ≈ may glitters #3 110. in the jungle you must wait ≈ ginny #50 111. 'til the dice read five or eight ≈ saül #6 112. drapeau blanc ≈ ginny (#51) & lola (#7) 113. i can poison the skies ≈ leo barton 116. silhouettes dancing till the curtains drop ≈ harley cole 118. an outspoken soliloquy of dreams ≈ ginny #53 120. if you need me i'll be in space ≈ mia mckullan 121. as you walk to the toll of the bell ≈ simon adams 122. poi sei arrivato tu e tutto si è fermato ≈ ginny #55 123. hand over hand ≈ saül (#7) & ariane (#7) 124. it wasn't me ≈ itziar #2 127. i'm not breaking down i'm breaking out ≈ ginny #58 128. we're running with blood on our knees ≈ ginny #59 129. reason to paint ≈ cosimo williams #1 130. le parrainage vert ≈ ginny (#60), helena (#2) & heïana (#2) 131. like chess moves, you the queen, i'm protectin' you ≈ helena #3
avril 2020 84. oh hi mark ≈ matt mcgrath #5 85. les jeux ≈ lola (#5), jill (#10), grace (#1) & ginny (#39) 86. like a living stone ≈ ginny mcgrath #41 87. damnatio memoriae ≈ ginny mcgrath #42 89. get it over ≈ halsey blackwell 91. blackbird singing in the dead of night ≈ ginny mcgrath #44 92. bitter are the wars between brothers ≈ saül williams #3 93. à trois mesures ≈ ginny (#45) & sebastian
mars 2020 62. hearts that break the night ≈ ginny (#19) & jill (#6) 64. time like this ≈ ginny mcgrath #21 65. rivers running ≈ ginny (#22) & yelahiah 66. joyeux anniversaire ginny ≈ ginny (#24), amis & famille mcgrath 67. fix things up ≈ ginny (#25), jill (#7) & bailey (#3) 68. oh lying in secret to myself ≈ léo (#9), ginny (#36) & yelahiah (#2) 70. i'll meet you in the underground ≈ ginny mcgrath #27 72. all the colors ≈ ginny (#28), jill (#8), lola (#4) 73. two worlds ≈ ginny (#30), jill (#9), bailey (#4) 74. see how deep the bullet lies ≈ ginny mcgrath #31 75. the hand that calls you forward ≈ ginny mcgrath #32 77. i'm fallin' again ≈ ginny (#34) & bailey (#5) 78. the planet of nerver-ending dreams ≈ elise williams 79. we live through scars this time ≈ bailey fitzgerald #6 80. i've got a thousand butterflies ≈ ginny mcgrath #35 82. make the rules up on my own ≈ ginny (#38), matt (#4) & lily 83. the world's a little blurry ≈ ginny mcgrath #40
février 2020 56. whellcome ≈ matt (#3), jill (#5), ginny (#16) & lola (#2) 57. as long as ≈ ginny (#17) & lola (#3) 59. in nomine patris et filliii ≈ daniel williams (#1) 60. mariage avec robin-hope ≈ robin-hope (#3), ginny (#17) 61. it's a quiet and starry place ≈ ginny mcgrath #18
janvier 2020 45. sarcasm isn't an attitude ≈ clément (#1) & ginny (#23) 47. golden fingers ≈ sinead ells 48. brotherhood ≈ saül williams #1 51. you tell me ≈ léo ivywreath #8 142. somewhere between the ceiling and the wall ≈ ginny #68 158. what we wrote ≈ ginny #72 179. born to run ≈ ginny #76
décembre 2019 37. how much of you is real (...) ≈ ginny (#11) & léo (#7) 38. we'll get nostalgic for disaster ≈ rosalie lovegood #2 40. bending dreams ≈ léo ivywreath #6 42. and then there were none ≈ bailey (#2), jillian (#4) & ginny (#12) 43. blew in from the storm you lost your way ≈ ginny (#13) & isaac (#4) 44. christmapocalypse ≈ everyone 46. not on my watch, old man ≈ clément (#2) & allan (#3) 49. every night is like a daze ≈ ginny mcgrath #14 50. l'éléphant dans la pièce ≈ lola wright #1 58. and if i had to crawl ≈ savannah williams (#3)
novembre 2019 25. put on your war paint ≈ allan winchester #2 30. mariés au premier regard (casting) ≈ may glitters #1 31. and then it went all black ≈ jack (#1), isaac (#3), léo (#5) 32. on trees and birds and fire ≈ ginny (#8), isaac (#2) & robin-hope (#2) 35. breaking not so bad ≈ andy rivera #2 54. i went to hell last night ≈ jeremiah & ariane (#6)
octobre 2019 24. happy moment ≈ savannah williams #1 26. can't help thinkin' that i love it still ≈ léo ivywreath #3 29. young as the morning, old as the sea ≈ jillian mcgrath (#3), ariane parker (#5), bailey fitzgerald (#1), ginny mcgrath (#7), isaac jensen (#1), matt mcgrath (#1), allie oakheart (#1), levi mcgrath (#3) 34. got nothing left (...) ≈ ginny mcgrath #10 - novembre 2019. 157. no time for losers ≈ noa jacobs #1
septembre 2019 18. everytime the sun comes up ≈ jillian (#2), ariane (#3) & levi (#2) 19. maybe i just want to bother you ≈ archibald ford 20. la plus belle femme de brisbane ≈ allan winchester 21. are you drinking tonight ≈ asher (#1), kane (#1) & ariane (#4)
août 2019 17. le passé (...) ≈ lukà (#2), jillian (#1), ariane (#2) & levi (#1)
juillet 2019 12. how cold the tear can feel (...) ≈ terrence oliver & ginny mcgrath (#5) 14. sans toi (...) ≈ thomas owens-beauregard 15. i flew up to your arms ≈ léo ivywreath #2 16. the artist ... or almost ≈ lukà petterson (#1) & ginny mcgrath (#4)
juin 2019 1. calls for an alarm ≈ ginny mcgrath #1 4. n'étudiez le beau qu'à genoux ≈ léo ivywreath #1 5. comme dirait JFK, faut pas se laisser abattre ≈ sid bauer 6. new beginning ≈ itziar cortes de aguilar #1 8. go to heaven for the climate and hell for the company ≈ harvey hartwell 9. pizza !! pizza ? pas pizza ≈ joseph keegan & raelyn blackwell (#3) 10. even when (...) ≈ ginny mcgrath (#2) & raelyn blackwell (#4) 11. papa-paparazzi ≈ andy rivera & itziar cortes de aguilar (#2)
décembre 2018 182. ho preso appunti per tutte le volte ≈ ginny #79 187. wasted acres ≈ ginny #83
2018 209. it's just a light ≈ ginny (#89), olivia (#1) & jacob (#2) 215. night in bloom ≈ ginny #94 223. forget the dream away ≈ ginny #97
mars 2018 3. darklands ≈ ariane parker #1
2017 33. i heard she was asking (...) ≈ ginny mcgrath #9
2016 7. rebels and mutineers running wild and running free ≈ raelyn blackwell #2 55. ukiyo ≈ ginny mcgrath #15 125. our lives get painted in scars ≈ ginny #56 190. keep me in a daydream ≈ jesse gibson #1 227. speed of dark ≈ ginny #101 & bennett 235. things were all good yesterday ≈ ginny #103 330. the mists had all solemnly risen now ≈ cristina weatherton
2015 22. we have nothing to lose (...) ≈ rosalie lovegood #1 173. non believer ≈ bailey #9 186. pretend the world has ended ≈ ginny #82
2013 117. les histoires d'amour finissent mal ≈ helena horowitz
2012 145. when the evening falls ≈ helena #4 240. far-close ≈ bennett #3
2010 28. i'm sure i'll find it ≈ ginny mcgrath #6 114. you shot and leavin' me raw ≈ alec strange 137. built on glass ≈ ginny #63 138. nothing nowhere ≈ ginny #65 143. between the lines ≈ ginny (#69), jill (#11) & pete 147. use your hands and my spare time ≈ bailey #7 173. stay awake with me ≈ bailey #10
2009 53. let hop burn in your eyes ≈ ezra beauregard #1 70. quiet and alone ≈ ginny (#26) & jillian (#8)
2008 41. it's darkest hour before dawn ≈ matt mcgrath #2 88. watching from afar ≈ ginny mcgrath #43 95. i've seen the world, done it all ≈ marius #2 115. locking up the sun ≈ ginny #52 119. they hear the beat but they don't know the words ≈ ginny #54 135. come down from the clouds ≈ ginny #62 140. i will try to fix you ≈ ginny #66 149. kiss and not tell ≈ ginny (#69), jill (#12) & liam (#2)
2007 71. ocean eyes ≈ ginny (#29) & saül (#4) 76. apri la porta e raccogli il mio cuore ≈ ginny mcgrath #33 100. needle and the thread ≈ ginny #46 165. paint it red ≈ ginny (#75) & raphael 181. ci saranno lividi di cui andare fiero ≈ ginny #78 211. flying to the moon ≈ ginny #91 225. my mind filled in the blanks ≈ ginny #99
2006 63. above these troubled waters ≈ ginny mcgrath #20 81. here comes the fall ≈ ginny mcgrath #37 126. don't stop me ≈ ginny (#57) & liam taylor 133. while you are young ≈ ginny #61
2005 2. draw me like one of your french girls ≈ raelyn blackwell #1 36. i'm not afraid of burning bridges ≈ marius warren #1 192. hope and expectations ≈ elizabeth warren
2003 104. marche ou rêve ≈ jacob copeland
2000 23. i don't give a damn about my bad reputation ≈ robin-hope berry 101. i let my guard down and then you pulled the rug ≈ elise #2
1999 271. young and innocent ≈ eliana ferragni #1
1998 52. i bet my life ≈ saül williams #2 103. high as a kite ≈ saül #5 144. take me to church ≈ saül #10 180. il cuore consumato ≈ ginny #77
1997 102. paradise syndrome ≈ bella williams
1989 163. freakin' out the interstate ≈ saül #12
autres dimensions 90. what comes after ≈ raelyn blackwell #4 - zombies 166. warzone ≈ dylane bradford #1 - zombies 167. die die you zombie bastard ≈ dylane bradford #2 - zombies 168. aboard the mission ≈ dylane bradford #3 - zombies 169. youngblood ≈ dylane bradford #4 - zombies 172. in that latticework ≈ jamie keynes - fantômes 191. zombieee ≈ dylane #8 - zombies 202. première plaie d'égypte ≈ ginny #84 - momie 204. seconde plaie d'égypte ≈ ginny #85 - momie 205. troisième plaie d'égypte ≈ ginny #86 - momie 206. cinquième plaie d'égypte ≈ ginny (#87), saül (#14) & ariane (#9) - momie 264. shadow specters ≈ james #2 - slasher 267. i don't like your little games ≈ damon #8
univers alternatifs 13. won't let you go ≈ ginny mcgrath #3 - juillet 2019. 27. i'd give up a hundred thousand loves (...) ≈ léo ivywreath #4 - 2023 94. hit me baby one more time ≈ ezra (#2) &co - 2009 152. heaven is a place on earth with you ≈ ezra #4 159. what we had ≈ saül #11 170. you're yesterday's child to me ≈ dylane #5 171. le léopard te va si bien ≈ dylane #6 192. stalkage ≈ dylane #9 194. la solitude fait des ravages ≈ noa #4 208. souviens toi que je t'aime ≈ ezra #5 292. scooby-doo bidou, where are you ? ≈ ezra #11 302. vivian #2 (bunyip) 334. olive (gothique) 335. siham (gothique) 336. james #14 (gothique) 337. ruben (slasher) 338. ruben #2 (slasher) 354. james #19 (fantômes) | | |
| |