L'art des retrouvailles

Préparer une apéritif dînatoire. Tel est ma mission du jour. J'ai été contacté par une connaissance, elle m'a mis en relation avec l'organisateur d'une exposition photographique. Pour le vernissage, il n'a qu'un seul objectif : en mettre plein la vue visuellement et gustativement. Il veut de l'audace. Il veut du panache. Il va en avoir. Je ne veut pas le décevoir. J'ai l'espoir que cette prestation m'ouvre d'autres portes. Et que mon affaire décolle enfin.

Les heures s'égrainent. Les fourneaux chauffent. Et les verrines se préparent. Les unes après les autres. Avec l'aide d'apprentis venus me prêter main forte, tout roule. Aucun impair. J'ai une pression de dingue qui monte et monte tandis que l'heure fatidique de la livraison approche. Afin que personne ne se démotive, perde le goût de l'effort, j'encourage mon équipe du soir. Et les verrines se remplissent. Une à une. Avec minutie. Pour qu'à la présentation tout soit parfait. En point final, je passe derrière les uns et les autres. J'essuie les verrines. Pour qu'elles soient propres. Parfaites visuellement. Il faut qu'elle attire l’œil. Un plat se mange d'abord avec les yeux. Je ne dois pas passer à côté de la mise en scène de mon apéritif. Tandis que l'équipe est sur la bonne voie, je m'éclipse un instant. Réunion au sommet avec les serveurs. Présentation des différentes verrines et amuse-bouche afin qu'ils puissent répondre aux questions des invités. J'explique aussi la chronologie dans la présentation des mets aux convives. Tout est réfléchi pour qu'ils profitent de la soirée tout en dégustant des préparations savoureuses, sans friser l’écœurement.

La galerie ouvre au public. Coup d’œil à mon téléphone portable. Je vois que Lincoln m'a envoyé plusieurs messages. Je n'ai pas le temps de les lire. Je vois surtout que le timing est serré. Nous avons le discours introductif et inaugural pour présenter les premiers plateaux. Je surveille la mise en place. Elle doit être faite au cordeau. Je passe derrière les uns et les autres. Je décale légèrement vers la gauche tel plateau. Plutôt vers la droite tel autre. Je demande d'intervertir telle ou telle verrines. Course folle avant le début des hostilités. Il faut que tout soit parfait. Au millimètre près. Mon avenir professionnel en dépend.

L'exposition est inaugurée. Je respire profondément. J'entends la voix de l'organisateur au loin. Il invite les convives à profiter des très beaux clichés exposés. Mais surtout, il les invite à boire un verre et à se sustenter. Les chevaux sont lâchés. Et la course de fond commence. Et les serveurs font leur job. De manière remarquable. Et les convives ? Elles semblent apprécier tant les photographies que ce qu'elles ont sous la dent. Et le champagne coule à flots. Je suis rassuré. Tout se déroule sous les meilleurs auspices. Je peux souffler. Et moi aussi profiter de la soirée.

Je déambule au milieu des gens. On m'interpelle. On me félicite. On s'extasie devant les sublimes clichés exposés. La soirée se passe à merveille. Dans la foule, je reconnais une personne. Je reconnais surtout sa carrure. Jordan. Je suis surpris de le voir ici. Étrangement, je ne l'imagine pas dans ce lieu un peu guindé. Je l'apostrophe « Hey Jordan ! Comment vas-tu ? » Je le scanne de haut en bas avant de poursuivre. « Ma parole ! Tu es sapé comme un prince ! »

(spring hill :: galerie d'art)

Tracy est douée pour te faire les yeux doux et mettre à son avantage un argument tout simple : elle va bientôt repartir. Elle sera restée un mois entier et c’est plutôt de l’ordre du record. T’as bien compris qu’elle avait certaines personnes à voir et choses à faire et qu’il fallait de ce fait tout ce temps là pour faire passer tout ses plans dans une fourchette la plus petite possible. Un mois c’est court et long à la fois. Heureusement elle n’est plus sous ton toit car elle est un sacré poids émotionnel. Mais elle t’a supplié de venir avec elle à cette exposition. Elle t’a promis que ça allait te plaire et tu veux bien le croire. C’est pas difficile. Tu apprécies l’art autant qu’elle et il est vrai que sans elle y’a pas mal de chose que tu n’aurais vu. Vous vous complétez bien à ce niveau là car l’inverse est aussi vraie. Tu lui as fait découvrir un tas de chose également même si c’est plus du côté de la musique en ce qui te concerne.

Bien évidemment vous n’êtes pas arrivés au début des festivités, vous avez loupé tous les discours car tout ce que Tracy a en tête c’est profiter des oeuvres librement. Vous allez chacun à votre rythme, tu sais que vous allez faire un débrief ensemble pour certaines pièces mais ça se passe après. Vous avez le temps. Tu as pris de quoi boire, un cocktail fait maison pas mauvais du tout. Tu apprécies les petites portions de bouffe car tu as un appétit d’oiseau et ça passe bien mieux de la sorte. Ton verre à la main t’es arrêté au milieu de la galerie, légèrement perdu dans tes pensées. « Hey Jordan ! Comment vas-tu ? » Mais t’es vite sorti de tes songes par une voix que tu n’as pas entendu depuis longtemps. « Ma parole ! Tu es sapé comme un prince ! » Il te fait sourire bien trop. « Hey… C’est qu’une veste en cuire essaie pas déjà de me charmer. » Car vu votre passif ça ne serait pas déconnant. Tu accentues bien sur le déjà ce qui prouve bien que tu es en train de plaisanter - autant que lui. « Ca va ça va bien ouais. » Plutôt bien ces derniers jours ça fait plaisir. « Ca fait un baille. Qu’est ce que tu fais là? Comment tu vas ? » Ta tête qui cherche Tracy rapidement mais sans la voir. « Je suis avec une amie elle est dans le coin mais elle a l’air d’avoir disparu… » Ca te fait sourire. C’est pas important.

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Feat @Jordan Fisher

« Te charmer ? Non ! Ce n'est absolument pas mon genre... Pour qui me prends-tu ? » Je clos ma question par une œillade Et un sourire en coin. Il ne porte pas qu'une simple veste en cuir. Elle est parfaitement taillée pour sa morphologie. Je ne vais pas en dire plus. Nous ne sommes pas seuls. Ravi qu'il se porte comme un charme, je ne peux m'empêcher de le complimenter. « Ça se voit ! Tu as l'air... » Je ne saurais définir avec précision l'aura qu'il dégage... « Tu as un air radieux ! » Un petit quelque chose qui brille au fond de ses yeux. C'est plaisant de le voir ainsi. D'autant que, comme il le relève, nous ne nous sommes pas vu depuis un certain temps. « Je vais bien... Et j'espère que je ne t'empoisonne pas... » Dis-je avec un brin d'humour. « Je suis le traiteur de la soirée ! » Je zieute autour de nous. Je lis la satisfaction sur certains visages. « Et j'ai la sensation que cette inauguration se déroule sous les meilleures auspices ! » Silence. « Et tomber sur toi, c'est la cerise sur le gâteau ! » Conclus en affichant un large sourire, un brin ensorceleur tandis qu'il m'annonce n'être pas venu seul ! Il est accompagné d'une amie. Disparue de son champ de vision. « Pauvre âme ! Elle t'a abandonné à ton triste sort... » Je le regarde. Faussement peiné... Je m'approche un peu plus de lui, au point de sentir sur ma peau son souffle. Pour être en aparté avec lui. Et l'hypnotiser de mon regard. Avant de lui glisser, aux creux de l'oreille... « Je t'aurais bien attiré dans un coin sombre... Mais mon cœur est pris ! » Je me mords la lèvres inférieures. Je recule d'un pas. Je plonge mon regard dans le sien. Je veux lire en lui, comme dans un livre ouvert. Et savoir ce qu'il pense.

Un silence s'installe entre nous. Pourtant les bruissements alentours n'ont aucun effet. Figés. Regard contre regard. Aucun de nous deux ne bouge d'un iota. Sensation étrange. Afin de reprendre le cours de nos vies, je l'interroge sur son ressenti... « Que penses-tu de l'exposition ? Les œuvres ont l'air pas mal... » Dis-je en balayant la salle des yeux. Contrairement à lui, je n'ai pas eu l'opportunité de profiter pleinement de celle-ci, obnubilé par les préparatifs de l'apéritif dînatoire. « Ça vaut le coup ? » Silence. « Si ça te dit, on peut déambuler ensemble ? » Proposé-je en arguant un large sourire.

« Te charmer ? Non ! Ce n'est absolument pas mon genre... Pour qui me prends-tu ? » Alors là il te fait marrer aussitôt le Byron. Tu ne te souviens plus des détails de votre première rencontre mais vous n’aviez pas mis bien longtemps avant de vous proposez au calme de vous sauter dessus l’un l’autre. « Ça se voit ! Tu as l'air... » Tu attends la suite. « Tu as un air radieux ! » Tu apprécies le compliment parce que franchement ces dernières semaine ta vie, ta santé mental, ça n’a pas été simple du tout… Ton sourire se fait un peu plus doux, mais tout aussi radieux. « C’est gentil de le dire. » T’es toujours autant poli toi.

« Je vais bien... Et j'espère que je ne t'empoisonne pas... » Tu comprends pas. « Je suis le traiteur de la soirée ! » Heureusement qu’il s’explique rapidement. « Oh. » Tu regardes autour de vous quand il le fait, il cherche quelqu’un ? Nan il fait juste son boulot en fait. « Et j'ai la sensation que cette inauguration se déroule sous les meilleures auspices ! » Ca te fait sourire de nouveau cette phrase ci. « Et tomber sur toi, c'est la cerise sur le gâteau ! » Et celle ci aussi. Il est bien luné Byron, ça fait plaisir de vous voir son un bon jour. Tu prends le compliment sans savoir quoi retourner. Le silence c’est bien des fois.

« Pauvre âme ! Elle t'a abandonné à ton triste sort... » Il se moque doucement de toi et ça te fait sourire. « Je t'aurais bien attiré dans un coin sombre... Mais mon cœur est pris ! » Alors là tu t’y attendais pas à celle là. « Voyez vous ça… » Ton sourire est bien large. On va pas se mentir ça fait du bien à ton égo qu’il mentionne vouloir te baiser. Tu ne dirais pas non également si ton coeur à toi n’était pas également tout aussi pris.

« Que penses-tu de l'exposition ? Les œuvres ont l'air pas mal... » Tu hoches la tête pour confirmer. Tu jettes un coup d’oeil dans la salle en suivant son mouvement. « Ça vaut le coup ? » « Hmmm. Ca dépend si c’est ton truc. » « Si ça te dit, on peut déambuler ensemble ? » Tu confirmes d’un hochement de tête. « Ouais on peut faire ça. » Que tu dis avec un sourire aux lèvres, appréciant la compagnie de Byron. « Généralement on se retrouve après avoir fait le tour chacun de notre côté avec Tracy et on débrief ensemble de ce qui nous a le plus marqué. » Tu tournes la tête vers Byron alors que tu marches un peu au hasard. « Genre comme l’info que tu viens de me donner. Ton coeur est pris? Qui a osé? » T’es bête Jordan, mais t’es aussi curieux et amusé. « Je suis content pour toi. » Que tu ajoutes sincèrement. Tu ne sais pas l’histoire de sa vie mais tu te souviens des cicatrices sur son corps et ça annonce du lourd. Qu’il soit heureux à présent c’est une très bonne chose.

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Feat @Jordan Fisher

« Je ne saurais l'expliquer mais Cupidon semble avoir décocher une flèche en ma faveur ! » Qui l'aurait cru. Moi ? Tombé amoureux. J'ai été pris au dépourvu, je pense. Peut-être parce que je pense que Lincoln n'est pas n'importe quel garçon. Si différent. Aux antipodes de toutes les personnes que j'ai pu croiser. Même Jordan. Même si son charme est indéniable. C'est un bon coup. Mais il manque la flamme. D'ailleurs, je ne l'ai jamais chercher avec lui. Les sentiments ne font pas partie du contrat.

Je préfère revenir à un sujet plus terre à terre. L'exposition. Je tente de feindre un quelconque intérêt. Je ne sais pas si j'ai la fibre artistique. J'ignore quelles émotions les œuvres doivent susciter chez moi. J'ai peu vu de vernissages. Il s'agit sûrement du premier auquel j'assiste. En étant libre de mes mouvements. Tout semble rouler. Petit regard vers les cuisines. Les petits-fours sortent. Les invités se régale. J'en suis satisfait. J'essaie de connaître le ressenti de Jordan. Il reste énigmatique. Pour briser la glace, je lui propose que nous fassions le tour. Ensemble. Peut-être me donnera-t-il des conseils pour apprécier une œuvre, novice en la matière que je suis.

À moins que la conversation ne revienne à ma première révélation. Il semble espanté d'apprendre que je puisse avoir un quelconque intérêt romantique à l'encontre d'une personne. « À ce point ? Pourtant, je suis persuadé que des œuvres sont plus marquantes que ma vie sentimentale ! » Silence. J'affiche un léger sourire. « Qu'est-ce qui t'étonne tant ? » J'essaie de me mettre à sa place. Que connaît-il de moi. Tout mon corps. Chaque cicatrice. Je dois reconnaître qu'aucune de nos rencontres s'est caractérisée par un élan de sentiments l'un envers l'autre. Notre terrain d'entente se résumer au sexe et aux plaisirs que chacun pouvait procurer à l'autre, en faisant ressortir de la bestialité. « Tu veux me piquer la perle rare, c'est ça ? » Dis-je sur un ton amusé en lui donnant un léger coup de coude tandis qu'il finit par m'avouer être heureux pour moi. « C'est gentil ! Croisons les doigts pour que ça dure ! » Grand sourire aux lèvres, je lève les mains devant moi et je croise l'index et le majeur des deux mains. Même si notre relation a eu du mal à démarrer, je me rends compte que Lincoln me fait du bien et que grâce à lui, j'ai la sensation d'être un autre homme. « Et toi, qu'est ce que tu deviens sinon ? » Demandé-je tout en attrapant deux coupes de champagne pour en offrir une à Jordan.

« Je ne saurais l'expliquer mais Cupidon semble avoir décocher une flèche en ma faveur ! » Il insiste sur ce point après ton exclamation mais il n’en dit pas plus le bougre. Il joue au mystérieux et ça lui va bien. Tu ne sais pas grand chose de sa personne à part qu’il apprécie la compagnie masculine. Tu es justement en train de te demander qui a réussi à conquérir son coeur. De la simple curiosité et l’envie de l’imaginer un peu plus le beau Byron. Il est beau quand il est amoureux. Il est carrément de bonne humeur et son sourire est tout à fait contagieux.

Il enchaine en parlant de l’exposition alors que toi tu veux en savoir plus sur la personne qui a pris son coeur. Réellement de la curiosité pure et simple. Tu aimes voir les yeux des gens scintiller de l’amour qu’ils portent pour leur moitié. « À ce point ? Pourtant, je suis persuadé que des œuvres sont plus marquantes que ma vie sentimentale ! » Il va essayer de retourner sur le sujet de l’exposition. « Qu'est-ce qui t'étonne tant ? » Tu hausses une épaule. « Nan on se connait pas tant que ça en réalité. » Tu dis les choses telles qu’elles sont. « Tu veux me piquer la perle rare, c'est ça ? » Là il te fait marrer et tu fais non de la tête. Il l’avait dit pour rire certainement mais tu prends la peine de souligner que ce n’est pas du tout ton intention. Tu lui dis même que t’es content.e pour lui. « C'est gentil ! Croisons les doigts pour que ça dure ! » Tu confirmes d’un hochement de tête. « C’est clair que l’amour ça fait pas tout… » Que tu dis un peu dans tes pensées tout à coup. Tu vois peut être loin à parler d’amour car tu ne sais rien sur sa relation à lui.

« Et toi, qu'est ce que tu deviens sinon ? » Et tu vois bien qu’il n’a pas l’intention d’en dire plus. Tu ne vas pas revenir sur le sujet. Il te file une coupe de champagne que tu prends. Tu n’es plus sobre depuis quelques semaines, tu en profites. Tu n’as pas la capacité mentale de résister. Pas encore. « Mon coeur est pris aussi. Sinon rien de spécial. » Ou plutôt trop de choses spéciales. Ton père est mort, ta rencontré ta grand mère pour la première fois. C’est bien trop d’information pour sortir ça comme ça au calme lors de retrouvailles avec un ancien plan cul. « Le boulot ça fonctionne bien. » Même si t’as pas mal de retard accumulé. Tu sais que tu vas gérer. « J’ai une jolie maison. » Alors que tu n’avais rien de stable à l’époque. « J’ai vraiment pas à me plaindre, je suis bien. » Que tu ajoutes avant de boire une gorgée de ton champagne. « Ca me fait réellement plaisir de te revoir. » Tu dis en le regardant avec un sourire sincère. Tu aurais même envie de lui faire une étreinte alors que tu es monsieur je n’aime pas toucher les gens. Faut dire que vous vous êtes touché au plus profond de vos être lui et toi. Ca change la donne. « T’habites dans quel coin ? »

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Feat @Jordan Fisher

« Nous ne nous connaissions pas. Ce n'est pas totalement vrai. Disons que les connaissances de l'un et de l'autre étaient très orientées ! » Voir limitées à nos corps. Et à la manière dont nous pouvions nous faire plaisir mutuellement. Tandis que je plaisante sur la possibilité qu'il puisse éventuellement me piquer l'homme qui fait battre mon cœur, il hoche la tête négativement. Il est même content pour moi. Je souris. En espérant que les choses dures entre Lincoln et moi. Je vais tout faire pour. « Il faut se donner les moyens pour que la relation réussisse et s'épanouisse dans le temps ! » Étrange discussion que je peux avoir avec Jordan. Jamais je n'aurais pensé connaître une telle relation avec un homme. Me sentir bien avec lui. Et imaginer l'avenir.

Assez parlé de moi. À moi de m'intéresser à lui. À poser des questions. Puisque, selon ses dires, nous ne nous connaissons pas. Et pour l'amadouer, je lui propose une coupe de champagne. Avant d'être à son écoute. Comme moi, il m'annonce ne plus être célibataire. D'un air mutin, je lui réponds du tac au tac : « Dommage, je ne pourrais plus découvrir tes nouveaux tatouages ! » Et apprécier ses talents sexuels. Et il continue à donner quelques informations sur sa vie. Rien à signaler sur le travail. Vraisemblablement, il n'a pas à se plaindre. « Tant mieux! ». Dis-je avant de renchérir « En pleine production musicale ? » Je porte la coupe à mes lèvres et je le regarde, intensément. « À mon tour d'être heureux pour toi ! » Il a l'amour. Il a le travail. Il a la maison. Les astres se sont alignés pour lui. Et j'en suis ravi.

Lorsqu'il me dit qu'il a plaisir à me voir, mon visage s'illumine. Mon sourire, déjà présent, s'élargit. « Pareillement ! Tu as l'air épanoui ! » Silence. « Faudrait se revoir plus souvent... » Nouveau silence. « Sans arrière pensée ! ». Juste se revoir, partager, échanger, plaisanter, autour d'un verre, d'une promenade ou simplement du vernissage d'une exposition. Comme ce soir. Sans le travail. D'autant que, d'un point de vue culturelle, je pense que le jeune homme à tant à partager et à me faire découvrir. Sous le prisme de son âme d'artiste.

Appréciant ce moment avec lui, je n'en oublie pas que je travaille ce soir. Ainsi, je regarde si les invités sont satisfaits et si les plateaux sortent convenablement des cuisines. C'est à ce moment là que le musicien me demande où j'habite. « Je vis à Spring Hill. Mon frère y a une maison. Il est parti à Sydney, il m'a laissé les clefs ! En contrepartie, je l'entretiens ! » Car, sans cela, je n'aurais pas les capacités financières de vivre dans un tel quartier. J'ai beaucoup de chance. J'en ai conscience. « Ça me change de mon ancien appartement... Et ça change la vie de mon chien aussi ! » Je crois que j'aurais du mal à vivre de nouveau en appartement.

« Nous ne nous connaissions pas. Ce n'est pas totalement vrai. Disons que les connaissances de l'un et de l'autre étaient très orientées ! » Un sourire bien large et amusé se forme sur ton visage. Il a tout à fait raison dans son choix de mot. Il a bien formulé. « Il faut se donner les moyens pour que la relation réussisse et s'épanouisse dans le temps ! » Tu confirmes d’un hochement de tête supplémentaire. Tu le sais et tu fais également des efforts pour que ça soit du très long terme Birdie et toi, mais ça fait toujours du bien de l’entendre dire. Comme un petit coup de frais sur des choses déjà bien huilées. Ca ne fait de mal un rappel car tu ne prends certainement pas ta relation avec Birdie pour acquis. Tu es le premier de vous deux à avoir penser depuis le premier jour qu’elle finira par s’envoler, car elle est comme ça Birdie. Elle vole de ses propres ailes. Tu mentionnes ton oiseau d’ailleurs. « Dommage, je ne pourrais plus découvrir tes nouveaux tatouages ! » Il te fait sourire davantage. Décidément, est-ce qu’il est vraiment drôle ou est-ce que tu es juste charmé par lui ? Les deux.

« Tant mieux! En pleine production musicale ? » Tu hoches la tête pour confirmer car tu as toujours un projet ou plusieurs en cours. « Ouais le boulot est bien là. » Ca fait plaisir de pouvoir avoir assez de clients, artistes, pour véritablement avoir un revenu juste de ça, à l’année. « À mon tour d'être heureux pour toi ! » « Merci. » Il est beaucoup trop adorable et vous trinquez tous les deux en buvant une gorgée de vos coupes respectives.

« Pareillement ! Tu as l'air épanoui ! » Tu confirmes une fois de plus d’un signe de tête. « Toi aussi. » « Faudrait se revoir plus souvent... » « Ouais. » « Sans arrière pensée ! » Tu poses une main sur ton coeur. « Je t’ai dit mon coeur est pris. » Tu vas ensuite poser une main sur ton entrejambe. « Ma queue aussi. » Tu te sens malin et ça se voit. Il comprendra par là si ça n’était pas déjà le cas - si - que tu es exclusif avec ta partenaire. Ca a également l’air d’être son cas.

Tu le vois garder l’oeil sur ce qu’il se passe niveau bouffe. Tu trouves ça toujours bien trop hot un mec, ou Birdie, qui est concentré dans son travail. Sérieux. A faire les choses bien. « Je vis à Spring Hill. Mon frère y a une maison. Il est parti à Sydney, il m'a laissé les clefs ! En contrepartie, je l'entretiens ! » Tu hausses les sourcils à ses mots. « Ça me change de mon ancien appartement... Et ça change la vie de mon chien aussi ! » « Punaise c’est génial ça. » Tu comprends bien, tu vis dans une maison et c’est la meilleure chose au monde. « Oh my god Jordan faut que tu viennes voir ce que je- » Tracy qui vient d’apparaitre comme par enchantement et qui n’avait pas vu Byron. « Bonsoir. » Qu’elle dit à Byron une fois qu’elle l’a remarqué. Elle te jette un regard qui est rempli de sous entendu. « Byron, je te présente Tracy une amie. » « Enchanté monsieur Byron. » Ca te fait sourire comme elle met les formes. « Je vais continuer l’expo mais ouais on se revoit pas dans cinq ans cette fois. J’ai toujours le même numéro si tu l’as toujours. » Tracy qui comprend que c’est pas nouveau tous les deux.

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