call me by your name.
(mariage cosigan)

@"megan monroe"

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contexte du mariage:

Se regardant une dernière fois dans le miroir, Damon vint prendre une grande inspiration. Aujourd’hui viendrait donc marquer le reste de sa vie - et de celle de Megan aussi. Aujourd’hui marquait le jour de leur union aux yeux de la loi et du reste du monde, là où ils étaient déjà en pleine répétition de présentation depuis des semaines et des mois déjà. Aujourd’hui était le point de non-retour, et ce serait mentir si Damon venait affirmer qu’il était tout à fait serein quant à la suite de ce qui allait se passer durant cette journée. Il avait beau connaître les moindres détails de la cérémonie par coeur, comme ceux de la soirée qui s’en suivrait, il n’était en rien à son aise - et pour cause: il ne fallait pas oublier que la femme qu’il s’apprêtait à épouser n’était en rien celle pour qui son coeur battait un peu plus fort chaque jour. S’il avait pu choisir, le jeune italien n’en serait pas là, ne serait pas présent en ces lieux en cet instant. S’il avait pu décider, ce serait à une autre main qu’il serait venu passer l’anneau, durant la cérémonie. Si son avis lui avait été demandé - comme si ce dernier allait être demandé par qui que ce soit, surtout en cette journée. Saül était venu à sa rencontre un jour en le prévenant que désormais, il était promis à Megan et qu’il n’y avait pas d’objections à faire à cette nouvelle qui viendrait par la suite en surprendre plus d’un. Depuis cette fatidique journée, de l’eau avait coulé sous les ponts mais le résultat était le même: Damon ne souhaitait pas être là aujourd’hui.

Soupirant, il finit par quitter son ancienne chambre dans la maison de sa mère. Il était grand temps de se rendre à l’église pour la célébration, même si cela venait lui mettre des frissons le long de la colonne et la chair de poule par la même occasion. Aucun bruit ni commentaire ne vint perturber le silence qui animait l’habitacle de la voiture, alors que pourtant les émotions circulaient sans mal au sein du corps du jeune homme. Plus rapidement qu’il ne l’aurait voulu, ils se trouvaient déjà rendus sur place; une foule de personnes lui étant, pour la plupart, inconnues semblait déjà vouloir se presser à l’intérieur de l’établissement sain. Empruntant l’entrée secondaire de ce dernier, Damon se sentait à deux doigts de faire un malaise: il ne supportait pas lorsqu’il devenait le centre des regards et de l’attention, et cette journée ne serait qu’un enchainement de ces moments là; de plus, il n’aimait en rien cette curiosité malsaine que pouvaient avoir certaines personnes, venues ici aujourd’hui pour simplement pouvoir davantage commérer lors de la pause café du lundi matin au bureau.

Rapidement, tous les vautours venus simplement attirés par l’odeur de la chaire fraiche furent installés à l’intérieur de l’église, les murmures incessants de leurs discussions s’entendant jusqu’à l’autre bout de l’édifice. Le Prêtre ne mit pas bien longtemps avant de venir faire un signe de tête à la famille - du marié, celle de la promise n’étant pas présente en cette journée marquant pourtant un tournant dans leurs vies -, et alors que ses parents se dirigeaient vers l’autel du bâtiment, Damon vint prendre le chemin inverse et se dirigea vers l’entrée de l’église. Il entendit bien les protestations de Saül, dans son dos, et les mots inquiets de sa mère ne comprenant ce qu’il pouvait bien être en train de faire. Il n’était en rien sourd ni idiot, Damon, et il se trouvait encore moins en train de fuir des responsabilités pour lesquels il avait juré fidélité. S’il se devait de venir honorer l’accord avec qu’il avait passé avec son père plusieurs mois plutôt en ne fuyant pas l’union qui s’en venait à grands pas, il en était de même pour la promesse qu’il avait fait à Megan. Alors, au lieu de venir voir sa future dame au pied de l’autel, ce fut devant les grandes portes en bois de l’église qu’il vint l’attendre; ces dernières étaient fermées pour laisser l’arrivée de la mariée une surprise au public - car il s’agissait très clairement ici d’une pièce de théâtre, avec une foule de spectateurs attendant avec grande impatience le levé de rideau. « Tu peux le faire, Damon. » Qu’il vint murmurer pour lui-même alors que la voiture apprêtée pour la mariée vint s’arrêter à seulement quelques mètres de lui.

liste des invités:

pour finir, quelques gifs pour mettre dans l'ambiance:

ps: pas d'ordre de réponse une fois que les hostilités seront lancées.

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Mariage de Megan Monroe & @Damon Williams

Je crois que, quitte à ne respecter aucune tradition - notre mariage n’a rien de réellement conventionnel - j’aurais préféré que nous dérogions à la règle qui dit que les deux promis ne doivent pas dormir ensemble la veille de la cérémonie. Hier soir, peu certaine de l’état dans lequel je risquais de me trouver, j’ai préféré dire à Shiloh de ne pas me rejoindre. Elle l’a pourtant proposé, en tant que témoin, demoiselle d’honneur et meilleure amie de toujours mais je n’avais pas envie de faire semblant, pas ce soir. J’aurais préféré passer la soirée avec Damon mais je n’ai pas protesté lorsqu’il m’a informé du désir de passer la soirée avec sa mère : je pouvais au moins respecter ça. Alors, je l’ai rassuré, je lui ai dit que j’appellerai une amie pour qu’il ne se force pas à rester en arrière, j’ai commandé une pizza et je me suis endormie devant un film d’horreur sur le canapé du salon.

Si j’ai passé ma dernière soirée de célibataire seule, je n’ai en revanche pas pû profiter d’un moment à moi le lendemain, lorsqu’est venu le moment des préparatifs. C’est un coiffeur professionnel qui est venu s’occuper de mes cheveux et toute une équipe de mon maquillage. Silencieuse, certainement trop pour que mon équipe de préparateurs n’ait pas été surprise mais personne n’a osé faire la réflexion, je me suis laissée faire docilement en me préparant mentalement à ce qui m'attendait. Le seul visage familier que j’ai vu, c’est celui de Jo : je lui avais dit que j’aurais besoin d’elle pour un pep talk, le genre dont elle seule a le secret, et je n’ai pas menti : qui n’aurait pas eu les jambes en coton, le ventre noué et le coeur qui bat la chamade à l’idée de s’unir pour la vie dans ce genre de contexte ?

La robe est magnifique : Shiloh s’est surpassée et, alors que je m’observe dans les miroir, je me dis que l’illusion est parfaite. Mes cheveux, bouclés au fer, tombent en cascade sur mes épaules et mon maquillage travaillé mais distingué me donne l’air resplendissante, épanouie et heureuse sans même que je n’ai besoin de sourire. Je suis une mariée de compte de fée et je sais que Damon, dans son costume trois pièce, aura l’allure du parfait prince charmant. Me détestera-t-il définitivement après aujourd’hui, une fois qu’il nous sera impossible de faire marche arrière ? Apprendra-t-il à ne plus rien ressentir que de l’amertume à mon égard, avec le temps et à l’instar de ce que ses parents ressentent l’un pour l’autre ? Je n’en ai pas envie : j’apprécie trop Damon pour ne pas craindre que nous devenions Elise et Saül. Il est trop parfait, trop profondément gentil pour ne pas ressentir au moins de la tendresse à son égard.

Dans la voiture, je reste silencieuse et le chauffeur de la berline ne met pas de musique : je lui en suis reconnaissante. J’ai besoin de calme avant la tempête. J’ai besoin de paix pour ne pas céder à l’angoisse : Jo m’a reboostée à sa façon, mais cela tient plus du rafistolage que de la réparation durable. Au sortir de la voiture, tout s’effondre et pour cause : je crois que je réalise aujourd’hui que je suis seule. Que je n’ai pas de père qui me donnera fièrement le bras pour remonter l’allée à mes côtés. Que je m’y aventurerai seule, à l’image de la vie qui m’attend peut-être. Alors je panique, je suis prise de sueurs froides et les larmes me montent aux yeux. Dans la foule, je ne trouverai pas beaucoup de regards familiers et réconfortants : les Williams qui ne me méprisent pas me sont indifférents et quant aux reste des convives, ils me sont parfaitement inconnus. J’ai le souffle court, le cœur qui bat la chamade et je me mords l’intérieur de la joue avec, au ventre, la sensation que mes jambes sont faites de coton et qu’elles ne me soutiennent plus.

Sauf qu’il est là. Il remonte l’allée rapidement, ignorant les protestations de son père et les murmures étonnés qui s’élèvent du public. Mes yeux s’accrochent à lui comme à une bouée de secours et, honteuse, j’essuie quelques larmes qui roulent sur mes joues. Les invités penseront que je suis émue, que j’ai du mal à contenir ma hâte et ma béatitude. « Tu es là. » Il est venu me chercher, incapable de me laisser remonter l’allée seule. Mon bras s’accroche au sien, sûrement un peu trop fort et je tente de masquer mon trouble ; je suis toutefois consciente de ne pas le duper. Doucement je glisse un baiser contre sa tempe - le public pensera que nous sommes jeunes et fougueux, incapable de contenir notre passion - mais moi c’est une question, que je glisse à voix basse contre son oreille. « Promets moi que t’apprendras pas à me détester. » Les yeux brillants, le regard brûlant d’intensité, je cherche à me rassurer.

Puis c’est la marche nuptiale. Les regards qui pèsent sur nous, l’allée qui semble interminable. Arrivée face à l’homme d’église, mes ongles se sont enfoncés si fort dans le bras de Damon que j’ai la sensation de laisser des traces sur sa peau, même à travers l’épaisseur de son costume.  

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(mariage cosigan)

@"megan monroe" (CA MARCHE PLUS ROHLALA TROP ETRANGE)

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Même s’il savait parfaitement qu’il s’agissait plus là de venir faire en sorte qu’aucun rumeur de n’importe quelle nature puisse venir se répandre au sujet de Saül Williams, plus que des décisions que Damon avait lui-même prises, l’italien ne pouvait s’empêcher d’être rongé par le stress en cette journée ensoleillée. Depuis qu’il avait mis un pied hors du lit - après avoir eu un sommeil très agité -, il ne saurait tenir réellement en place. Lui qui n’était pourtant pas du genre à prendre ce type de situation sous le stress, se trouvait être un être totalement différent en cet instant.

Ce qui ne changeait en rien - et qui ne changerait probablement jamais, d’ailleurs - c’était que Damon possédait un grand coeur. Il avait beau avoir grandi dans une famille pourrie jusque la moelle, il avait ce quelque-chose d’extrêmement pur en lui, qui lui permettait à son tour de ne pas agir comme un pourri. Alors lorsque l’éventualité que Megan en vienne à remonter l’allée l’amenant jusque l’autel seule était tombée dans une conversation, Damon n’était pas resté de marbre. Et, quitte à ce qu’ils se doivent de faire équipe à partir de cette journée et pour tout le restant de leur vie, autant qu’ils commencent dès maintenant. « Tu es là. » Ses yeux vinrent accrocher ceux de Megan qui semblaient déjà les chercher, alors qu’un sourire d’une douceur infinie vint s’étirer sur ses lèvres. « Bien sur que je suis là. » Il n’était attendu nulle part ailleurs en cette journée spéciale, de toutes façons. Le bras de la demoiselle vint trouver le sien, mais avant cela Damon ne put s’empêcher de venir admirer sa fiancée une dernière fois avant que les hostilités ne viennent les happer dans la foule des convives. « Tu es magnifique, Megan. J’ai vraiment de la chance. » Elle avait beau pensé qu’il allait se présenter moche ou handicapé lors de leur premier rendez-vous, si l’idée n’avait pas traversé l’esprit de Damon à ce moment là pour la pareille c’était uniquement du à la colère qui l’animait lors de cette rencontre; car la pareille aurait pu être tout à fait vrai - ils avaient eu de la chance.

« Promets moi que t’apprendras pas à me détester. » - « Promet moi de toujours m’accepter comme je suis. » Les mots prononcés à demi-mots, avec pourtant une intensité qui défiait l’entendement. Ils s’apprêtaient à se jurer un tas de choses - et surtout de ramassis d’idioties - devant le reste du monde, mais ces quelques mots là pouvaient s’apparenter à leurs voeux rien qu’à eu, dans un sens. Assez en tous cas pour que Damon se retrouve avec l’estomac noué, une certaine humidité à son tour dans son regard et le coeur battant la chamade. Il les pensait vraiment, les mot qu’il venait silencieusement de promettre à Megan. Il les pensait avec une évidence telle qu’il ne lui semblait pas, en cet instant, possible d’en arriver à une autre finalité entre eux.

Et alors, l’orgue se mit à retentir dans l’église et ils se mirent en chemin vers l’autel. Tous les regards étaient braqués sur eux, et ce fut sans rougir la moindre fois que Damon réussit à rejoindre, sa fiancée à son bras, l’autre côté du bâtiment. La jeune femme semblait ancrée désormais à son bras et les regards de Saül et Elise étaient ancrés dans le dos de leur fils. Oh, il aurait des explications à fournir par la suite, pour avoir agi de la sorte, mais là n’était pas le bon moment et finalement, avoir autant de regards portés sur eux n’était pas si mauvaise chose en cet instant. « Mesdames, messieurs, nous sommes ici réunis aujourd’hui pour célébrer l’union de Megan Misty Meadow Monroe et de Cosimo Modesto Williams. » Et ainsi commença la célébration d’une union qui n’en avait de consistance que le nom. Bien sur qu’elle fut belle, bien sur qu’elle fut au gout de toutes les personnes invitées - ou qui s’étaient imposées - à venir être témoins de cette dernière, cette fameuse cérémonie laissait déjà un goût amer sur la langue de Damon. Et ce n’était en rien le bon moment: l’instant d’après, on attendait de lui de venir prendre la parole devant le public. « Moi, Cosimo Modesto Williams… » Rien que de prononcer son nom complet venait lui donner une slave de frissons malsains. « … aujourd’hui et devant témoins, je te prends toi, Megan Misty Meadow Monroe, pour être mon épouse. Je te promets de venir te chérir, de te respecter et de t’encourager à travers les épreuves qui nous attendent. Je te promets de rester à tes côtés dans la santé, comme dans la maladie, dans la joie et dans la tristesse, pour le meilleur et pour le pire. » Le regard que vint plonger Cosimo dans les yeux de Megan en cet instant voulait absolument tout dire: il ne promettait pas en vain, mais savait pertinemment que ce serait davantage pour le pire que pour le meilleur. Aussi, et malheureusement parce-qu’il n’aimait pas mentir, parce-que les mot qu’il s’apprêtait à prononcer ne contenaient pas une once de vérité. « Je te promets de t’aimer et de te rester fidèle jusqu’à ce que la mort nous sépare. » Qu’il aurait aimé pouvoir être partout ailleurs, en cet instant, plutôt que sous le feu des projecteurs en tant que personnage principal d’une histoire qu’il ne portait sous aucun prétexte dans son coeur.

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Mariage de Megan Monroe & @Damon Williams

« Bien sûr que je suis là. » Bien sûr qu’il est là, devant prêt à m’épouser, mais il est surtout là, prêt à me monter à moi et tous ceux qui sont réunis ici qu’il n’est pas prêt de me laisser tomber, et j’ai le souffle coupé par l’émotion. Je m’accroche à lui de toutes mes forces et j’accroche également mon regard au sien puisque, sans lui, je ne suis pas certaine de réussir à remonter cette allée d’inconnus. Je n’ai pas besoin d’un père, pas besoin de ma folle de mère, je n’ai besoin d’aucun représentant de la famille Monroe pour me tenir la main puisque Damon est là. J’oublie que le prix de tout ça c’est notre liberté, j’oublie que je sacrifie certainement l’idée d’être aimée sincèrement et pour ce que je suis, j’oublie que ce soutien, cette nouvelle famille je me la suis achetée, offerte, que je ne l’ai ni gagnée ni méritée. « Tu es magnifique, Megan. J’ai vraiment de la chance. » Mon coeur se serre, puisqu’une partie de moi sait que c’est faux, qu’il préférerait être n’importe où qu’ici et que ma beauté n’y changera rien : Damon ne m’aime pas et ça, je ne peux l’acheter, je ne peux marchander ou faire du chantage.

Il est beau aussi, dans son trois pièces. Il a l’air d’un prince charmant et je pourrais me perdre dans le bleu de ses yeux. Il est si gentil qu’il me semble presque dangereux : j’ai toujours voulu avoir quelqu’un qui protège mes arrières, quelqu’un qui remonte l’allée pour me sauver de l’humiliation, quelqu’un qui explose alors qu’il apprend que son père m’a brutalisée. Il est dangereux pour une seule raison : tomber amoureuse de lui, ça semble si facile. « Tu es très beau aussi. » Et nous sommes un couple digne de toutes les comédies romantiques. « Je peux même dire sans mal que y’a aucun garçon qui t’égale dans l’assemblée. » J’esquisse un sourire profondément sincère.

« Promet moi de toujours m’accepter comme je suis. » Je garde mes yeux dans les siens et, silencieusement, je lui en fais la promesse. « Promets moi de jamais me laisser tomber. » Il y a trop de gens qui m’ont laissée tomber. « Je te promets de jamais perdre patience quand on jouera à Mario Kart. » Je te promets de jamais perdre patience quand nous apprendrons à nous connaître. « Je te promets de faire de mon mieux pour apprendre à cuisiner italien. » Ils sont là nos vrais vœux, soufflés à voix basse alors que nous remontons l’allée, ceux que nous prononcerons devant témoins et face à l’homme d’église auront été écrits pour la foule. Ceux-là, ils sont pour nous, juste pour nous. « Je te promets de tout faire pour devenir la personne que tu aurais voulu que je sois… » J’accroche mon regard au sien pour qu’il mesure toute ma sincérité. « Promets moi de pas avoir l’air trop dégouté quand il faudra m’embrasser. » Là, devant tout le monde. Nous aurions dû répéter.

Ma traîne immense glisse sur le sol, la lumière particulière de l’église combinée au blanc éclatant de la robe me donne l’impression d’étinceller, d’être auréolée et encore plus belle que je ne le suis pour de vrai. Le prêtre parle. Comme nous, il délivre un discours qu’il connaît certainement par coeur mais je me contente de ne pas quitter Damon des yeux. « Moi, Cosimo Modesto Williams… Aujourd'hui et devant témoins, je te prends toi, Megan Misty Meadow Monroe, pour être mon épouse. Je te promets de venir te chérir, de te respecter et de t’encourager à travers les épreuves qui nous attendent. Je te promets de rester à tes côtés dans la santé, comme dans la maladie, dans la joie et dans la tristesse, pour le meilleur et pour le pire. » Mes doigts serrent les siens un peu plus fort pour dissimuler mes tremblements. « Je te promets de t’aimer et de te rester fidèle jusqu’à ce que la mort nous sépare.  » J’esquisse un sourire qui semble dire ”je suis désolée.” « Moi, Megan Misty Meadow Monroe, je te prends toi, Cosimo Modesto Williams pour être mon époux et je te promets de rester fidèle dans le bonheur et dans les épreuves, dans la santé et dans la maladie, pour t'aimer tous les jours de ma vie. » Les alliances nous sont présentées et je tremble lorsqu’il glisse la mienne juste au-dessus de la bague de fiançailles. J’attrape à mon tour la sienne et, en plongeant mon regard dans le sien, je la glisse à son doigt. Le prêtre nous déclare mari et femme, et ça sonne bizarre une fois prononcé à l’oral. C’est moins bizarre que de poser doucement ma main dans sa nuque quand vient le moment d’embrasser la mariée. Mais c’est Damon. Ce n’est plus un inconnu. Et poser mes lèvres sur les siennes, ça semble presque familier, et ce ne sont peut-être pas les flammes dévorantes de la passion qui me dévorent le ventre lorsque nous échangeons ce premier baiser, mais un doux foyer presque rassurant.

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@megan williams

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« Tu es très beau aussi. Je peux même dire sans mal que y’a aucun garçon qui t’égale dans l’assemblée. » Les mots de Megan, pourtant tellement adaptés à la situation et pourtant tant étranges à entendre dans ces circonstances, vinrent étirer un petit sourire sur les lèvres du jeune homme. Ils formaient la bonne paire, il n’y avait pas à s’inquiéter sur ce point là. « Promets moi de jamais me laisser tomber. Je te promets de jamais perdre patience quand on jouera à Mario Kart. Je te promets de faire de mon mieux pour apprendre à cuisiner italien. » Autour d’eux, la foule s’était levée pour venir les regarder remonter l’allée menant à l’autel. Autour d’eux, la foule était présente mais ils ne leur accordaient en rien l’attention qui aurait été pourtant nécessaire dans n’importe quelle autre situation. Si les voeux qu’ils s’apprêtaient à prononcer à hâte voix et devant le monde entier n’étaient en rien vrais, ceux qu’ils s’échangeaient à voix basse en cet instant ne comportaient aucune once mensongère. « Je te promets de tout faire pour devenir la personne que tu aurais voulu que je sois… Promets moi de pas avoir l’air trop dégouté quand il faudra m’embrasser. » Il vint esquisser un petit sourire amusé en cet instant, Damon. « Je te promets d’être l’époux que tu mérites d’envoi et promis, je ferai pas la grimace. » Même s’ils n’avaient pas pris le temps - car ils n’y avaient pas vraiment pensé, ou avait repoussé plus loin l’idée - de venir répéter cette partie là de la cérémonie, Damon ne s’en faisait pas vraiment; il avait confiance en eux.

Les mains dans les mains, les yeux dans les yeux; telle était la position qu’ils maintenaient, alors que les deux jeunes mariés se retrouvaient cette fois-ci à prononcer leurs voeux officiels. Quelque-chose de bien plus banal, de beaucoup plus simple, quelque-chose d’attendue de leur part et qui faisait bien rangé. Les vagues ne seraient pas de mises pendant la cérémonie, car là était présente la partie de l’arrangement pour laquelle Damon avait signé. Il se tenait droit, parlait comme son papa lui avait appris. Il faisait le beau, il savait bien faire le beau. Cependant, lorsqu’il vint terminer de prononcer ses quelques mots, un petit pincement vint se faire à son coeur. Il comprenait, prenait pleinement conscience, que malgré tout sa vie était drastiquement en train de changer en cet instant: un avenir différent lui tendait les bras. Au moins, il n'aurait pas à l’affronter seul. « Moi, Megan Misty Meadow Monroe, je te prends toi, Cosimo Modesto Williams pour être mon époux et je te promets de rester fidèle dans le bonheur et dans les épreuves, dans la santé et dans la maladie, pour t'aimer tous les jours de ma vie. » Ils savaient lire entre les lignes, les sous-titres n’étaient pas nécessaires entre eu en cet instant. Avec une main presque tremblante - mais toujours plus assurée que celle de Megan -, Damon vint lui glisser l’alliance à l’annuaire. Sa peau était douce, le toucher qu’il y dédiait été léger. Par effet miroir, Megan vint agir de la même façon avant que le prête n’en vienne à prononcer la phrase fatidique. « Si quelqu’un s’oppose à cette union, qu’il parle maintenant ou se taise à jamais. » Aucun bruit, pas le moindre murmure, ne se fit entendre dans l’église pourtant bondée. Personne, pas une âme qui vivait, n’était venue ici en cette journée pour ruiner cette union. Alors, retenant son inspiration, une slave de frissons vint percuter de plein fouet l’échine du jeune homme. « Je vous déclare mari, et femme. Vous pouvez embrasser la mariée. » Et si les applaudissements se firent entendre jusqu’à l’autre bout de la ville surement, et si les acclamations étaient bien présentes dans leurs dos, Damon ne les entendait pas: toute son attention était entièrement concentrée sur la jeune femme, sur le fait de venir prendre délicatement son visage entre ses mains afin de déposer par la suite ses lèvres sur les siennes.

A partir d’aujourd’hui, ils seraient monsieur et madame Williams, pour le meilleur et pour le pire. Ils formaient désormais officiellement, aux yeux de la loi et de la religion, le couple qu’ils se forçaient à forger en cachette depuis des semaines et des mois. Ils n’avaient plus le choix que de venir avancer main dans la main et pour la première fois depuis qu’il avait rencontré Megan, Damon ne pensait plus autant que cela que c’était une mauvaise idée. Alors, de venir embrasser la mariée ne lui semblait pas être une énième épreuve de torture, mais simplement la suite logique de leur destinée commune - les papillons dans le ventre en moins mais toute la volonté de faire en sorte que l’illusion continue de paraitre aussi que possible bien présente.

(LES HOSTILITES SONT OUVERTES ALLER ZOU)

C'est au bras d'Ariane qu'il aurait dû être ici. Se présenter aux portes d'une église, ça n'a aucune saveur sans elle. C'est dans un édifice comme cela qu'il se serait uni à elle s'il n'y avait pas déjà eu Elise, si Dieu dans Sa toute puissance acceptait les erreurs de parcours. Ils n'avaient eu droit qu'à un mariage civil et depuis, Ariane vit Dieu seul sait où. Et Saül est là, devant ce magnifique bâtiment, une fleur boutonnée dans sa veste. Abel regarde le bâtiment avec admiration. Lui aussi a droit à son petit costume et à son joli short acheté par un papa qui ne sait décidément pas assembler les couleurs. Les grands yeux bleus du petit garçon cherchent quelque chose dans la foule rassemblée devant l'église. On s'est bien sûr rapproché de beau-papa, qui répond avec une joie merveilleusement feinte à tous les commentaires au sujet de Damon. Il sera vraiment un marié merveilleux, il n'aura qu'à suivre le modèle de son père ! Et la mariée, alors ? Ils ont hâte d'être parents ? Est-ce qu'ils vont s'acheter une maison ? Fort heureusement, Elise s'en sort mieux que Saül, pour répondre à ces questions là. Saül ne fait que ponctuer le tout d'éclats de rires et de commentaires joyeux au sujet d'Abel.

Oui, il y a bien longtemps que Saül n'a pas été aussi comblé. Aujourd'hui, Damon se marie. Même si Saül n'a visiblement pas l'institution du mariage à la bonne, il sait que ce jour frabieux marquera à jamais l'esprit de son premier né - et pour cause : personne n'a l'air de se douter que le tout est arrangé. Parfaitement arrangé, même, si l'on en croit les allées magnifiquement ordonnées et l'église parfaitement parée. On croirait presque à un mariage princier au vu de la foule rassemblée. La famille se mêle aux amis des uns et des autres, mais se colore surtout des amis de Saül. Pour faire officie d'amis, bien sûr, l'italien se contente joyeusement d'associés et d'adversaires qu'il vaut mieux avoir près que loin de soi. Garde tes amis près de toi et tes ennemis...

Et bientôt, il est temps de prendre place dans l'église. Saül a pris un peu d'avance pour être certain de trouver un instant de calme avant la tempête. Il n'a donné aucun conseil à Damon. Un homme doit se trouver dans la tranquillité la plus totale avant un évènement pareil. C'est un grand chamboulement, une tornade qui nécessite d'être approchée avec prudence. Saül était seul jusqu'aux derniers instants avant d'aller prendre place sur l'autel. Damon se tient là, raide comme la justice - elle n'a pas sa place sous la voute de l'église, pas aujourd'hui - et Saül lui adresse un regard appuyé. Les invités s'installent alors qu'Abel regrette de ne pas pouvoir agiter ses mains plus longtemps dans le bénitier. Au premier rang, l'homme d'affaires rejoint Elise. Les yeux de l'italien ne quittent désormais plus Damon. Moins sévère que d'habitude, son regard est adouci par la trêve qu'impose l'édifice dans lequel père et fils se trouvent. Ici, les disputes sont exclues. La dernière en date a déchiré deux frères qui avaient tout - ou presque - pour s'entendre. Depuis, Saül met un point d'honneur à ne régler ses comptes qu'une fois rendu sur le parvis.

Lorsque Damon quitte l'autel pour descendre l'allée, un grand murmure monte jusqu'à la voute. Sous les regards interloqués, Damon rejoint une Megan toute vêtue de blanc. A la place réservée pour Auden, il n'y a personne. Alors, quand Abel commence à s'impatienter, Saül le glisse sur la place réservée pour Auden. Tant pis pour lui, il n'avait qu'à arriver à l'heure. Très vite - trop vite - les mariés remontent l'allée. Ils se jureront très bientôt tout un tas de choses qui rappellent à Saül ses propres noces. Il se souvient du sourire d'Elise et de la félicité ressentie en sortant de l'église sous la pluie d'applaudissements. Il se souvient de la virée dans la plus jolie voiture du père d'Elise, il se souvient de la première danse et de tout ce qui a suivi ensuite. En posant les yeux sur les jeunes gens qui se jurent fidélité dans la maison de Dieu, Saül ne ressent rien d'autre qu'un profond apaisement. Les choses vont rentrer dans l'ordre, désormais. Elles sont en ordre puisque le Seigneur veille au grain et qu'il récompense les plus fidèles de ses agneaux. Quand le prêtre demande aux mariés de s'embrasser, l'italien ne peut que se souvenir qu'un jour, Damon a été aussi petit que le bambin qui s'agite à ses côtés, mal installé sur un siège inconfortable. Il aurait dû y avoir de la joie dans le regard de Damon mais Saül n'en décèle pas vraiment de traces. C'est autre chose, un sentiment que Saül s'efforce d'oublier au profit de son propre bonheur. Maintenant, tout ira bien.

Tout va bien, vraiment, quand la sortie des mariés est accueillie par les éclats de joie et par des applaudissements. Saül, qui a récupéré Abel dans ses bras, se dépêche de rejoindre les jeunes mariés avant que quelqu'un d'autre n'accapare leur attention. Ils sont beaux, ainsi. « C'était une très jolie cérémonie. » qu'il souffle pour lancer la conversation, sourire aux lèvres. Quand l'attention de Megan est accaparée par quelqu'un d'autre, Saül se dépêche de prendre l'aîné de ses fils entre ses bras. Abel proteste, bien sûr. Abel proteste toujours quand il n'est pas au centre de l'attention. « Je suis fier de toi, mon garçon. » Il n'y a rien d'autre à dire, surtout pas venant de la bouche d'un père d'où sont surtout sorti des mots plus durs les uns que les autres. « J'aurais dû te le dire plus souvent. » Et pour une fois, les mots sont sincères. Ils ne sont pas là pour acheter quoi que ce soit. Quand Saül rompt l'étreinte, ses yeux se posent sur Megan. « C'était très bien, l'idée d'aller chercher Megan plus bas dans l'allée. » Non, c'était un écart qu'on ne se permet pas dans la maison de Dieu. Pour autant, Saül fait bonne figure. L'instant d'après, Abel demande à rejoindre les bras de son grand-frère préféré. « Il aurait voulu être avec toi sur l'autel, je crois. Megan, bienvenue dans la famille. » Et bonne chance, surtout.

moi retournant dans ma grotte après cette apparition éclair:

De toute façon, tout le monde s’en fiche un peu de l’oncle du marié. Je reste de la famille, certes, mais il s’agit déjà d’un lien de sang trop éloigné pour qu’il n’intéresse qui que ce soit. Les parents ont leur importance, bien sûr, et la fratrie tout autant - ceux sans imagination en font leurs témoins, d’ailleurs - mais au delà de ça, ce n’est pas très intéressant. Sans doute une grand-mère ou un grand-père qui traîne pas là, parfois. Traîne, c’est justement le mot, dans un fauteuil roulant et avec la langue qui pend, les idées aussi fixes qu’elles sont noires : elle est bien moche celle-là, heureusement que mon petit fils a choisi mieux ; ‘maman, c’est sa fiancée!’ que répondra la mère d’un air faussement outré mais surtout bien amusé. Parce que la belle-mère déteste toujours la future mariée, c’est une constante que même les Williams n’ont pas eu à coeur de venir mettre à mal. Quoi que puisse dire Elise, ce sont soit des mensonges, soit des niaiseries.

Tout ça pour dire que mon absence ne sera pas remarquée, pas alors que je prendrai grand soin de me faire discret pour ainsi parfaitement dénoter du dernier mariage auquel j’ai assisté (le mien, si jamais vous aviez manqué non pas quelques épisodes mais bien une saison toute entière). Cette fois-ci, pas d’arrivée en fanfares, pas de départ sur les chapeaux de roue non plus. J’arrive volontairement en retard et après le reste du monde, m’assurant ainsi que tout le monde soit bien installé et aucun regard rivé vers le fond de la salle. Tout du moins, pas vers le coin dans lequel je trouve ma place, n’ayant à attendre que quelques minutes avant que la mariée ne fasse son entrée en robe blanche, la musique à sa suite. Ils respectent la tradition jusqu’à en être clichés, c’est Massimo qui doit être content. Au moins, je suis assez loin pour ne pas voir son sourire suffisant, tout comme je suis assez loin pour ne pas avoir à observer mon propre fils jouer la comédie. Ne croyez pas que le hasard existe.

J’assiste à la scène sans broncher, le laissant prendre sa fiancée par le bras jusqu’à l’autel, où elle devient finalement sa femme. Je serais presque ému, si je ne savais pas tous les tissus de mensonges qui les avaient menés jusque-là. J’aurais réellement pu l’être, si j’avais eu le moindre doute quant au bonheur de la chair de ma chair. Aujourd’hui, il n’y en a aucun, et même s’il est d’une générosité et d’une affection rare, cela ne le rend pas amoureux de Megan pour autant. Personne ne sait d’où il tient un tel caractère, absent autant de ses gènes que de son éducation, mais je serais fier de pouvoir l’appeler mon fils, dans une autre vie. Aujourd’hui, c’est encore Saül qu’on félicite de ce mariage propre et rapide - ils utilisent d’autres termes, sans doute, tous ceux qui ne connaissent rien à l’histoire. Ils disent ‘grandiose’, ‘magique’, ‘touchant’ et d’autres conneries du genre. Je me suis placé assez loin pour ne pas les entendre, ne pas m’emporter, ne pas faire de zèle. Cette journée est celle de Damon, c’est à peine s’il entendra parler de moi. Preuve en est, un bambin de dix mois prend déjà ma place comme si de rien n’était.

Spoiler:

Perchée sur des talons beaucoup trop hauts, je tente de conserver mon équilibre tout en me faisant incroyablement petite dans mon coin. Depuis quelques minutes, les convives se pressent pour aller prendre place au sein de l’Église et devant moi défile bon nombre de visages qui me sont complètement inconnus. Du bout des doigts, je torture le magnifique bouquet confié par la mère du marié à toutes les demoiselles d’honneur tout en ne cessant de fixer les aiguilles de ma montre. Tout semble parfaitement chronométrer pour la cérémonie, au point où j’ai parfaitement conscience qui me sera impossible de voir Megan avant que cette dernière ne fasse sa grande entrée. Je suis un peu inquiète depuis qu’elle a refusé ma présence à ses côtés la vieille au soir. Rien ne s’éloigne de ses habitudes dans le fait qu’elle est préférées la solitude avant une aussi importante journée, mais j’aurais aimé pouvoir l’accompagner pour les derniers préparatifs.

Mon ventre se noue dès l’instant où je dois m’aligner avec les autres et prendre le bras de cet homme que je ne connais pas, probablement un ami de Damon, pour faire notre entrée dans le lieu saint. La descente de l’allée me semble perdurer une éternité quand le regard des convives est braqué sur nous et je suis bien heureuse de prendre la place qui m’est dédiée auprès de l’autel pour que l’attention finisse par se porter ailleurs. Le marié est sublime dans son costume trois pièces et je lui adresse un tendre sourire dès l’instant où les premières notes de la marche nuptiale résonne entre les pierres. Je m’étais promis de ne pas pleurer, mais il m’est bien difficile de retenir mon émotion à la vue de ma meilleure amie vêtue de sa robe blanche. Cette vision, je l’ai eue face à moi durant des semaines tandis que je travaillais à la création du vêtement, mais c’est bien tout autre chose de la voir s’avancer au milieu de cette allée. L’instant résonne comme un énorme changement que je n’avais pas su voir venir, mais qui soudainement faisait tellement sens dès lors, que Damon se précipite pour la rejoindre. La première larme ne sera versée que lorsque mon regard croisera celui de Megan juste avant qu’elle ne se tourne vers son futur mari.

La cérémonie fut magnifique, tout semblait être à leur image, dans la simplicité et la force de cet amour qu’ils avaient tant besoin de partager. Je me suis perdue à les observer au point d’en oublier mon rôle premier tant je voulais imprimer avec force tous les souvenirs de cet échange si symbolique entre les deux amoureux. Peut-être que quelques larmes m’ont encore échappé durant l’échange des vœux, mais cela n’avait guère d’importance quand désormais, il ne reste de la place que pour la joie d’accueillir près de nous, les jeunes mariés. Profitant que Damon soit accaparé par son père, je me faufile auprès de Megan pour laisser ma main glisser contre son bras. « Je suis si fière de toi. » Les mots s’accompagnent d’un sourire éclatant et d’un regard encore quelque peu embrumé par l’émotion. « Vous êtes magnifique tous les deux. » que je souffle doucement avant de me pencher pour prendre mon amie entre mes bras pour mieux murmurer à son oreille : « Je te souhaite tout le bonheur du monde Megan. » Sans, jamais, réalisé à quel point je pouvais bien me tromper.

fallait bien qu'une soit complètement crédule :

Call me by your name
Mariage de Megan Monroe & @Damon Williams

« Je te promets d’être l’époux que tu mérites d’avoir et promis, je ferai pas la grimace. » Il me le déclare juste avant que nous atteignons l’autel et, avant d’enjambée la petite marche, je lui adresse un sourire et je lâche son bras. Ma main passe furtivement sur sa joue, je lui souffle doucement un « Merci » avant de rompre ce contact entre nous pour m’abandonner aux aspects les plus formels de la journée. C’est ce que ce jour est aux yeux de son père, une formalité, et alors que je croise le regard de l’homme d’affaires, l’espace d’une seconde à peine, mon sang se glace et je détourne les yeux. J’attrape les mains de Damon dans les miennes et je me concentre sur lui : Damon, c’est Damon que j’épouse et le patriarche ne fera pas partie de toute cette histoire, il ne pourra pas me faire de mal. Je parviens presque à l’oublier quand Damon prononce sa part des vœux sacrés que nous échangeons. Protection, fidélité, soutien, combien de ces promesses tiendrons nous vraiment ? De quoi demain sera fait ? Je l’ignore mais, alors qu’il exerce une légère pression sur mes doigts, comme s’il avait lu dans mon esprit mon besoin d’être rassurée, je parviens à chasser ces idées et me concentrer sur l’instant. Et l’instant, ce sont les anneaux qui s’échangeant délicatement – avec une pudeur qui ne colle pas à l’image d’un couple dont les protagonistes seraient farouchement épris l’un de l’autre mais qui rend le moment touchant et intense, à sa façon. Je contemple l’anneau au doigt de Damon une seconde de trop peut-être ; je m’étais habituée à porter ma lourde bague de fiançailles mais voir le symbole de notre engagement à son doigt, c’est d’une certaine façon surprenant. « Je vous déclare mari et femme. Vous pouvez embrasser la mariée. » La timidité n’a pas lieu d’être si nous voulons être convaincants et, alors que mes doigts se posent délicatement sur la peau fine de son cou, je réalise qu’ils ne tremblent plus. J’ai peur de beaucoup de choses et j’ai peur du futur, mais je n’ai pas peur de ça : c’était une bonne idée d’emménager ensemble un peu plus tôt, nous nous sommes habitués l’un à l’autre et j’ai développé pour lui une tendresse qui m’aide à ne pas hésiter. Ses lèvres sont douces, chaudes : elles épousent les miennes à la perfection et ce baiser complète le tableau de couple si assortis que nous formons.

Le baiser, les acclamations, les demoiselles d’honneur qui passent une main dans mon dos pour nous féliciter et embrasser mes joues, la descente de l’aller, le tout me fait tourner la tête et j’ai l’impression que la suite se déroule dans un souffle. L’euphorie de l’assemblée m’aide à oublier le contexte et, lorsque nous passons la porte de l’église, c’est un sourire sincère qui illumine mon visage. A défaut de riz, ce sont des pétales de rose en tissu que l’on nous jette dessus et la scène produira des photos magnifiques : j’ai du mal à suivre les appels des deux photographes embauchés pour la journée tant je crois entendre mon prénom sortir de toutes les bouches. Une tante qui m’est inconnue m’accapare un instant, je ne comprends pas un seul mot qui sort de sa bouche puisqu’elle me parle en italien, alors je me contente de sourire avec toutes mes dents et de hocher la tête. Damon est en grande conversation avec Saül : je n’ai pas envie de m’approcher mais je le fais malgré tout : j’appartiens au clan Williams à présent, je ne peux plus éviter leur patriarche éternellement. « Il aurait voulu être avec toi sur l’autel, je crois. Megan, bienvenue dans la famille. » Le petit frère de Damon est adorable et c’est sur lui que je me concentre pour conserver sur mon visage une douce euphorie. « Merci Saül. » Je crois que nous sommes tous les deux d’accord pour dire que je ne vais pas l’appeler beau papa. « Merci pour tout. » Pour avoir l’air profondément amoureuse pour les photographe, je passe une main dans le dos de Damon, et je me love contre lui, ma tête contre son torse. Ça devient habituel, résolument facile.

« Je suis si fière de toi. Vous êtes magnifiques tous les deux. » La voix de Shiloh me soustrait à l’échange avec l’italien et je tourne mon visage vers la demoiselle. « Je te souhaite tout le bonheur du monde Megan. » Doucement, j’attrape sa main dans la mienne et je dépose un baiser sur ses le dos de ses doigts. « Merci Shiloh. La robe est magnifique, je crois que je pouvais pas rêver mieux. » J’ai déjà soufflé le nom de ma douce amie à tous ceux qui m’ont complimentée pour ce magnifique ouvrage et j’ai bien l’intention de continuer à le faire toute l’après-midi et la soirée. Sans ôter ma main du dos de mon nouvel époux, j’attire la blonde à moi pour murmure contre son oreille. « Ce sera ton tour un jour. Bientôt, j’en suis certaine. » Après tout, qui ne serait pas séduit par sa douceur et sa générosité ? « On se voit au vignoble. » Je lui adresse un dernier sourire avant d’avancer vers la voiture qui nous attend, Damon et moi, pour nous conduire jusqu’au vignoble. Je salue les tête connue d’un sourire sincère et les autres avec politesse. Je fais exactement ce que l’on attend de moi et, alors que je m’engouffre dans la voiture, Damon m’aidant avec ma traîne, et que ce dernier me rejoint, je réalise que ça y est : nous sommes mari et femme, pour de vrai. Le silence se fait dès que la voiture démarre et laisse derrière elle la foule assemblée pour l’occasion, mais je crois encore entendre les bourdonnement dans ma tête. Mon regard croise celui de Damon et je rougis, comme si nous étions seuls pour la première fois. C’est ridicule, et finalement, je prends de grandes inspirations avant de lui adresser un sourire. « Il y a tellement de monde. » Je ne l’avais pas réalisé quand tous ces gens étaient des noms sur des petits papiers disposés pour former un plan de table. « On devrait être les premiers au vignoble. Ça me laisse tout juste le temps de me changer pour la suite. » Et d’enfiler ma seconde robe, celle qui devrait provoquer l’évanouissement d’Elise et la colère de Saül, celle que nous avons choisie tous les deux, Damon et moi, comme une équipe. « C’est là qu’on va avoir besoin d’avoir le plus de courage, toi et moi. » Quand il nous faudra rendre des comptes pour ce petit acte de désobéissance que représente ma cette robe qui dévoile bien plus mes formes. Saül restera surement de marbre sur le moment, mais je sais que son courroux frappera à un moment où à un autre. La voiture se gare devant le magnifique vignoble, et c’est le moment pour moi de disparaître me changer, non sans avoir posé un baiser sur la joue du blond.

La voiture des mariés passe l’entrée principale du domaine viticole. Dani expire une dernière fois tout en ajustant son tailleur bleu. Tout va bien se passer. Forcément puisque c’est son amie Evelyn qui est la cheffe d’orchestre du mariage de Megan et Damon Williams. D’ailleurs, ce n’est pas le premier mariage des Williams que l’œnologue célèbre en ces lieux. La Hwang devrait sincèrement penser à leur proposer une carte de fidélité à cette allure. Dani replace une mèche de ses cheveux derrière son oreille et regarde sa montre. Tout est dans les temps. Elle a répété le programme de la journée dans la tête. D'abord : accueillir les mariés, vérifier qu’ils ont tout ce qu’il leur faut, puis elle ira rejoindre Evelyn et leurs équipes pour briefer tout ce petit monde avant l’arrivée des invités. Parmi les Williams, la coréenne connait seulement Auden à l’heure actuelle. Aujourd’hui est l’occasion pour faire plus ample connaissance avec le reste de cette grande famille. Si elle a bien suivi, Damon est le fils de Saul, par contre elle a oublié de prénom de la mère. Leurs histoires de famille sont un brin complexes et l’œnologue a jugé essentiel de retenir les prénoms des jeunes mariés, c’est un bon début.

La voiture se gare et le conducteur vient ouvrir la porte arrière, laissant apparaitre les jeunes mariés. Dani est éblouie par la beauté de la robe de la mariée, Damon aide la jeune femme à sortir. Ils forment un très beau couple. Une fois sortis du véhicule, la patronne des lieux s’approche avec un sourire rayonnant sur le visage. « Bienvenue Monsieur et Madame Williams, c’est un plaisir de vous accueillir au O’Reilly Vineyards pour votre mariage. Félicitations à vous deux. » qu’elle annonce d’une voix douce avant de tourner son regard vers Megan. « Madame Williams, nous vous avons préparé une pièce pour effectuer le changement de votre robe. » Evelyn et Dani ont pris soin de penser à chaque détails pour que la journée des mariés se passent au mieux. « Si vous voulez bien me suivre. » Avec un geste souple, elle indique l’entrée de la grande bâtisse et commence à marcher pour les guider à l’intérieur.

Le trio passe devant la salle de réception, où des employés s’activent pour terminer les derniers détails de la décoration. Dani jette un regard à un serveur qui est en train de mal disposer les verres à vin sur une des tables. A son regard, ce dernier comprend parfaitement son erreur et replace immédiatement l’objet. L’œnologue reprend son sourire et emprunte un couloir qui mène vers les bureaux de la direction. Le salon de dégustation a été légèrement réaménagé pour permettre à Megan de se changer tranquillement. Sa deuxième robe l’attend dans la pièce et une coiffeuse a été disposée pour quelques arrangements de dernières minutes. Une fois arrivés devant la pièce, Dani annonce. « Je vous ai personnellement préparé un cadeau. Sur la table dans la pièce, vous trouverez en avant-première deux bouteilles de notre prochaine cuvée, offertes par la maison, bien évidement. » Elle montre le fameux présent d’une main avant de se reculer laissant à la mariée la place de rentrer dans la pièce. « Je vous laisse à présent. N’hésitez pas si vous avez besoin de quelque chose, je suis juste à côté. » Elle adresse un sourire poli à l’attention de Damon et Megan, attendant quelques secondes pour savoir s’ils avaient éventuellement des demandes particulières. Puis elle reprendra la direction de son bureau afin de vérifier quelques derniers détails avec Nicole, son assistante, avant l’arrivée de tous les invités.

Citation :

Dani attend devant l'entrée principale du vignoble l'arrivée de @Megan Williams et @Damon Williams. Après quelques mots de bienvenus et de félicitations, Dani guide Megan dans une pièce dédiée au changement de sa robe. Elle offre aux deux mariés un petit cadeau de la maison.

call me by your name.
(mariage cosigan)

@saül williams, @auden williams, @megan williams, @shiloh atkins, @dani hwang.

***

« C'était une très jolie cérémonie. » Ils avaient à peine passé la porte de l’église que déjà, Saül venait accaparer l’attention à défaut des jeunes mariés dans un premier temps, au moins celle de son fils. « Merci. » Ici, ils avaient mille et un regard de braqués sur eux. Ici, ils se devaient de continuer de jouer cette comédie en laquelle Damon avait désormais arrêté de croire. S’il n’avait pas son rôle à tenir, il aurait surement envoyé paitre plus loin Saül, désormais capable d’agir de la sorte. La preuve en était, il était apte à venir garder son regard dans celui de son père, sans ciller, là où auparavant il aurait surement formulé une quelconque excuse pour quelque-chose dont il n’était même pas responsable. Cependant, là où Damon vint être surpris, ce fut lorsque les bras de Saül se refermèrent autour de lui pour l’enlacer. Il s’attendait à tous les gestes venant de l’homme d’affaires, de beaucoup d’autres choses, mais pas de voir de la tendresse dans son attitude. Avait-il réellement été ému par cette cérémonie qu'il avait pourtant monté de toute pièce ? Le blond ne savait qu’en penser, si de la sincérité se trouvait dans ses gestes ou si cela ne faisait partie que des lignes écrites par préméditation sur le papier. « Je suis fier de toi, mon garçon. » Fermant une seconde, peut-être deux, les yeux, Damon vint rendre l’accolade à son père. Qu’importe la où résidait la vérité, il prenait cet élan de tendresse pour aujourd’hui: il en avait besoin. « J'aurais dû te le dire plus souvent. » - « Tu aurais du, oui. » Ces dernières paroles furent prononcées lorsque Damon se trouvait encore dans les bras de son père, avant que les deux hommes ne s’écartent l’un de l’autre. Ces mots là, personne d’autre ne devait les entendre, ce n’était pas bon pour les affaires. « C'était très bien, l'idée d'aller chercher Megan plus bas dans l’allée. » Damon retint un lever d’yeux au ciel monumental. Il ne vint pas faire de commentaire, mais profita que Megan ne soit pas encore à ses côtés - c’était une question de quelques secondes - pour venir poser une seule et unique question à Saül. « Tu as vu Auden ? » Sa place était restée vacante une partie de la cérémonie et occupée par Abel, qui tendait depuis presque une minute déjà les bras en direction des son frère, le reste de cette dernière. Damon n’avait en rien eu assez de temps libre pour venir scruter avec attention toute la foule, et il était inquiet de ne pas avoir vu son père parmi les convives.

Ce fut à cet instant que Megan finit par les rejoindre, et le jeune italien finit par prendre Abel contre lui avant qu’il ne leur fasse une crise de colère sur le parvis de l’église. Il en profita pour déposer un et deux baisers sur les joues du bambin, déjà bien plus calme au contact de ce frère qui n’en était pourtant en rien un. « Il aurait voulu être avec toi sur l'autel, je crois. Megan, bienvenue dans la famille. » Dans une famille plus ouverte d’esprit et moins à cheval sur les représentations, Damon aurait été capable de prendre avec lui Abel auprès de Megan et du prêtre. Mais ils ne jouaient pas dans cette pièce de théâtre là. « Merci Saül. Merci pour tout. » La main de Megan vint se glisser dans le dos du jeune homme et pour une fois, il vint sentir l’apaisement qu’elle réussissait à avoir sur son humeur. Il se sentait un brin moins remonté contre son père, bien même qu’il soit encore à leurs côtés; assez pour ne pas que cela vienne transparaitre sur les traits de son visage et qu’aucune trace d’un quelconque échange problématique puisse laisser trace sur les photos. Portant désormais uniquement Abel d’un bras, il vint glisser à son tour son bras sur les hanches de sa femme. « Merci, oui. » Pour quoi, exactement ? Il n’aurait qu’à choisir, peu lui importait. « Je suis si fière de toi. Vous êtes magnifiques tous les deux. » Shiloh qui venait échanger quelques mots avec Megan - il n’avait pas à intervenir en cet instant. Il préféra venir concentrer son regard sur le visage de son père un instant, avant de venir remettre Abel dans ses bras. La voiture qui les emmenaient au vignoble les attendait, Megan et lui se devaient de se retirer du parvis de l’église. Le sourire de façade et de circonstance, Damon vint aider la jeune femme à entrer dans la voiture, avant de s’y installer à son tour.

Et tout d’un coup, ce fut le silence qui vint les accueillir. Ici, personne ne pouvait les voir: ils étaient à l’abris, au moins pour un temps. Alors, les yeux fermés, Damon vint laisser échapper un long et las soupire. Un instant, juste un instant - pour se recentrer, pour remettre certaines de ses pensées en place. Une fois qu’ils furent lancés sur la route de la soirée et qu’il avait déjà passé une bonne demi-minute les yeux fermés, Damon vint ouvrir de nouveau les paupières afin de venir capter le regard de Megan. « Il y a tellement de monde. » Il vint pincer ses lèvres. « Je sais. » Oh, il avait l’habitude de ce type de réception - il était simplement quelque peu déstabilisé par le fait d’être cette fois-ci le centre de l’attention. « On devrait être les premiers au vignoble. Ça me laisse tout juste le temps de me changer pour la suite. » Lentement, sans ajouter mot à cet instant, il vint hocher la tête. Cela leur laisserait surtout un autre moment de tranquillité, avant le reste du spectacle. « C’est là qu’on va avoir besoin d’avoir le plus de courage, toi et moi. » Un nouveau soupire se fit entendre en cet instant, bien malgré lui. « Je sais, oui. » Si jouer un rôle devant une assemblée ayant les yeux braqués sur vous n’était pas mince affaire, au moins il suffisait de répéter un texte appris par coeur. Pour le reste de la soirée, ils allaient devoir faire de l’improvisation et Damon se sentait fatigué d’avance. Pourtant, ils avaient eu des soirées de répétition; mais jamais rien ne se déroulait réellement comme prévu.

Finalement, leur voiture s’arrêta devant l’entrée du vignoble. La pause était terminée. « Si tu paniques, serres trois fois fort ma main et on s’arrache d’ici. » Il ne savait s’il venait dire ça pour Megan ou pour lui-même, mais il vint prendre le baiser qu’elle déposa sur sa joue comme un élan de courage pour sortir du véhicule. Là, les attendait la maitresse des lieux en personne. « Bienvenue Monsieur et Madame Williams, c’est un plaisir de vous accueillir au O’Reilly Vineyards pour votre mariage. Félicitations à vous deux. » Monsieur et Madame Williams. La jeune femme était la première personne à le dire à haute voix, et cela vint filer des frissons - et pas que des bons - à Damon. « Merci à vous. » Petit sourire courtois aux coins des lèvres, l’italien savait agir à la perfection dans ce type de moments. « Madame Williams, nous vous avons préparé une pièce pour effectuer le changement de votre robe. Si vous voulez bien me suivre. » La brune se mit en marche et Damon fit un petit signe de la main à Megan pour qu’elle passe devant - sa traine n’allait pas suivre le mouvement toute seule, elle, il fallait qu’il vienne lui donner un coup de main. « Je vous ai personnellement préparé un cadeau. Sur la table dans la pièce, vous trouverez en avant-première deux bouteilles de notre prochaine cuvée, offertes par la maison, bien évidement. » Traversant le domaine et le lieu de réception de la soirée, ils avaient fini par arriver dans un bureau qui avait privatisé pour Megan et son changement de tenue. Les yeux de Damon vinrent accrocher le présent mentionné par la maitresse de maison, ne se défaisant pas de son sourire. « C’est très attentionné de votre part, merci beaucoup. J’ai hâte de venir déguster tout ça. » Que pouvait-il en avoir à faire, réellement; le moindre souvenir de cette soirée serait un rappel de trop qu’il venait de passer la bague au doigt à certes, une personne qu’il avait appris à apprécier et à considérer au fil des derniers mois écoulés, mais qui n’était pas l'amour de sa vie. « Je vous laisse à présent. N’hésitez pas si vous avez besoin de quelque chose, je suis juste à côté. » - « Encore merci. »

Damon ne perdit pas un instant pour venir clore les portes à la suite de l’oenologue, gardant une seconde de plus les mains posées sur les pans de bois. « Je vais sortir par l’autre côté et en profiter pour aller fumer une clope, pendant que tu te changes. Tu m'appelles si tu as besoin d’un coup de main ? » Les paroles qu’il prononçait étaient teintées de douceur, lorsqu’il les adressait à Megan. Ils avaient besoin de rester soudés, de se soutenir dans les événements de la journée. « Cette robe là était très jolie, mais je préfère celle que tu vas enfiler. » Et il vint sortir prendre l’air avec un petit sourire amusé aux coins des lèvres, la clope déjà au bec à peine avait-il passé le seuil de la pièce. Il avait besoin d’en fumer en réalité une dizaine d’affilé, tant il savait que ce genre de moments de sérénité allaient être rares; mais il n’aurait ni le temps et les poumons de s’octroyer un tel plaisir coupable. A défaut, il vint tirer sur le tube blanc de toutes ses forces à peine fut-il allumé.

Les Marie-Cathou de l'Eglise se plaisent à dire que c'était vraiment une jolie cérémonie, Murphy pense qu'elle était surtout gnangnan à en crever. Toute cette parade, toute cette musique... Murphy n'a de toute façon jamais aimé les églises. Il y a dans ces édifices quelque chose de pompeux que la jeune femme déteste. Et l'hypocrisie des prêtres, et les faux sourires des ouailles... Tout cette affreuse masse de personnes rassemblées juste pour voir deux personnes s'embrasser, c'est pervers autant que c'est stupide. Une perte de temps haute en couleurs, des funérailles avec un joli gâteau. Voilà ce que représente le mariage et sa grande institution pour la jeune australienne.

Et puis, en plus, certaines personnes en font vraiment plus que des caisses. C'est le cas de Damon et Megan, qui se marient avec les honneurs. La famille de Damon vit avec un immense balais coincé dans le fondement et cela ne leur donne pas vraiment le sens du spectacle. Tout cela est en réalité bien de mauvais goût, autant les tenues des gens que les faux applaudissements dont on pourrait bien se passer si on faisait preuve d'un peu de bon sens. Et dire que des enfants participent à ce cirque... Une chose traverse l'esprit de Murphy alors qu'elle torture la feuille des chants donnée à l'entrée par un gamin déguisé en moine - enfant de chœur, quelle vocation de merde : son père n'aurait jamais pu supporter tout ce bordel. Il n'est même pas au courant que Megan se marie. Il est encore moins au courant que Murphy a retrouvé sa sœur - et qu'elle croit peut-être en l'amour, le grand, le vrai. Il y a une raison pour laquelle les gens ne se marient pas : les gosses. C'est vrai, faire des enfants c'est déjà un sacrifice en soi, pourquoi se forcer à vivre toute cette cérémonie idiote ?

Après la cérémonie - les petits oiseaux, les envolés de colombes, les jetés de pétales de roses et où est le carrosse tiré par quatre chevaux blancs ? - il y a au moins un évènement positif : la soirée. Cette dernière aura lieu dans un endroit de rêve qui fait baver Murphy plus que n'importe quelle pièce montée. Arrivée sur les lieux du drame qui se joue ce soir, la jeune femme ne peut s'empêcher d'envier sa soeur. Elle se marie dans cet endroit de rêve et Murphy n'a même pas eu l'occasion d'aller la féliciter. Fort heureusement, il y en a un qui se tient à l'écart de toute effusion - félicitations! alors, et le bébé, c'est pour quand ? - et c'est très étrangement Damon. Tranquille dans son coin, il espère sans doute passer un moment sans être sollicité, mais c'est sans compter sur Murphy et sa robe cocktail en soie verte - volée, évidemment. « Tu m'en files une ? J'en ai besoin aussi. » Supporter cette cérémonie, c'était franchement de trop. « Alors, ça fait quoi d'être marié à la deuxième plus jolie fille du pays ? » Deuxième après Murphy, cela va sans dire. « Qu'on soit bien au clair toi et moi... » S'approchant, la jeune femme se plante devant le jeune marié. « Tu lui fais du mal et je te coupe les couilles pour en faire un collier. T'as du feu aussi ? J'ai pas de feu. » Grand sourire aux lèvres : pour faire passer des menaces, il n'y a vraiment pas mieux.

coucou les djeuns

C'est facile de mentir quand le coeur y est. C'est autre chose quand le coeur n'y est pas. C'est facile de prétendre à un mariage heureux et parfait. Ce l'est moins de faire comme si vous viviez une séparation heureuse et en bon terme. Encore moins quand la présence de Abel ne fait que rappeler à tout le monde l'infidélité de Saül. Il ne semble pas les entendre les murmures dans votre dos, trop préoccupé à être heureux qu'on parle de son (ses?) fils. Pourtant, toi, c'est tout ce que tu entends, ou peut-être que t'es juste folle. Mh, c'est fort possible. La cérémonie n'est même pas encore commencée que tu as déjà la tête qui tourne par le bombardement de questions sur le futur de Cosimo et de sa future épouse. Tu as la nausée quand quelqu'un parle de bébé. Ils sont jeunes. Ils ont tout le temps devant eux. Ça prendra combien de temps avant que Megan se pointe avec son bedon tout rond ? Il va leur exiger ça aussi, Saül ? Dès que l'occasion se présente, tu te sauves des autres comme si tu avais peur de perdre ta place au premier rang, comme si tu avais peur de manquer une seule seconde de cette cérémonie. La vérité c'est que tu n'as pas envie d'être là. Tu ne peux pas concevoir que tu vas rester assise sans rien faire en regardant Cosimo s'imposer une vie qu'il ne désire pas.

Tu ne ressens rien quand la cérémonie débute, rien quand ils échangent leur vœux. Juste rien. C'est plus facile pour survivre à la journée que de laisser le torrent d'émotions t'envahir. Tu te demandes ce que Damon ressent lui. Est-ce qu'il ne ressent rien, lui aussi ? Est-ce qu'il est triste ? Est-ce qu'il est capable de mettre tout ça de côté pour simplement profiter de cette fête entouré par sa famille et ses amis ? Tu l'espères pour lui. Son mariage devrait être la plus belle journée de sa vie. Tu doutes que ce soit le cas. Ni pour lui. Ni pour la future mariée. Lorsque les paroles je vous déclare mari et femme résonne dans l'église, une larme s'écoule contre ta joue. La présence de Saül à tes côtés à toujours eu ce petit quelque chose de rassurant malgré tout. Il a toujours été ce pilier sur lequel tu pouvais t'appuyer - et l'inverse était aussi vrai. Mais aujourd'hui, c'est loin d'être le cas. Tu ne l'a jamais autant détester qu'en voyant ce sourire satisfait de voir ses volontés se réaliser sous ses yeux.

C'est par réflexe d'automatisme que tu te lèves comme tout le monde pour applaudir les nouveaux mariés qui redescendent l'allée main dans la main. Ça devient soudainement le brouhaha alors que tout le monde se précipite vers eux pour les féliciter. Tu n'as rien à leur dire. Tu leur a déjà dit ce que tu avais à dire en toute confidentialité, et surtout, en toute honnêteté dans les jours qui ont précédé le mariage. Tu n'arrives pas à être assez hypocrite pour aller féliciter ton propre fils - qui aurait cru possible que ton hypocrisie avait ses limites. C'est le bordel. Tout le monde est partout. Damon et Megan partent pour le vignoble, là où se passe le reste de la soirée. C'est le moment parfait pour s'éclipser. Tu as besoin d'air. Tu as besoin de trouver la force pour continuer de faire semblant quelques heures encore. Si tu peux réussir a éviter tout le monde et te tirer le plus rapidement possible, ça ferait ton affaire.

Call me by your name
Mariage de Megan Monroe & @Damon Williams

« Si tu paniques, serres trois fois fort ma main et on s’arrache d’ici. » Je panique depuis qu’on a remonté l’allée dans l’autre sens et qu’on est sortis sur le parvis. Je panique depuis que j’ai senti un regard un peu plus lourd posé sur nous et en particulier sur Damon, et je panique de deviner l’identité du brun qui nous observait avec amertume lorsque nous sommes sortis de l’église. J’ai jeté un regard en arrière en quittant le lieu religieux et j’en ai jeté un autre avant de m’engouffrer dans la voiture. Pour une flopée de raisons qui m’échappent, je me sens humiliée qu’il soit là quand je suis seule. Je me sens humiliée d’avoir été brutalisée par Saül lorsqu’il était question de ma liaison, je suis en colère contre mon ancien amant d’avoir décidé du jour au lendemain que m’ignorer était la meilleur réaction à avoir face à tout ça, je suis frustrée d’avoir dû lui mentir et, aujourd’hui, l’inconnu, le garçon qui observait la cérémonie avec l’âme en berne, il est l’unique récipiendaire de toute ces émotions négatives. Parce que si je suis seule, il n’a pas le droit d’être là. Parce que j’ai beau me sentir coupable d’entraîner Damon dans toute cette mascarade, j’ai beau penser qu’il mérite mieux, je deviens égoïste lorsque je suis blessée et je le suis terriblement aujourd’hui. Aux yeux du monde, il s’agit du jour de mon mariage. Peut-être qu’il ne veut rien dire, peut-être qu’il ne repose que sur du vent, peut-être que j’ai fait des choses répréhensibles et que je suis coupable au même titre que Saül puisque j’ai démarré cette guerre avant qu’elle ne me dépasse, mais n’ai-je pas droit à un minimum de considération aujourd’hui ? Lorsque j’ai refusé d’inviter ma mère, je l’ai fait parce que je ne voulais pas me sentir angoissée ou triste le jour de la cérémonie, parce qu’elle ne devrait pas être teintée de ce genre d’impression. Damon s’est-il seulement demandé comment je me sentirais en invitant ce garçon ? Ne s’est-il pas dit que, si la situation est en effet injuste pour tout le monde, me mettre dans cette position là est avant tout injuste pour moi ? « Hein ? » Je sors de mes pensées et mon regard se pose naturellement sur sa main. En cet instant, je lui en veux d’être si gentil, d’être si parfait puisque me proposer de serrer sa main, ça me touche parce qu’il me traite en équipière. Comme il l’a fait en descendant me chercher. Mais ça n’efface rien à ma frustration : pour tenter de l’oublier, je dépose un baiser sur sa joue avant de sortir de la voiture. « Merci. Je ne ferai. » Nous ne pouvons bien entendu pas nous arracher mais j’aime prétendre que, comme le jour de son anniversaire, nous pouvons nous évader. « Si tu paniques, glisse une main dans mon dos. » Je comprendrai le signal. « Et on trouvera bien un endroit où se planquer pour manger du gâteau. Ce serait dommage de pas en profiter. »

La brune qui nous accueille à l’entrée du vignoble est tout sourire et il est contagieux : elle m’aide à recomposer le mien, si joli en toutes circonstances. « Bienvenue Monsieur et Madame Williams, c’est un plaisir de vous accueillir au O’Reilly Vineyards pour votre mariage. Félicitations à vous deux. » Madame Williams, c’est la première fois que je l’entends et dieu que c’est étrange à l’oreille. Je jette un coup d'œil en coin à Damon avec un léger sourire, le laissant faire les remerciements pour deux. « Madame Williams, nous vous avons préparé une pièce pour effectuer le changement de votre robe. Si vous voulez bien me suivre. » Je hoche la tête avant d'obéir docilement. Sur la route, j’adresse un sourire sincère à Damon qui attrape le bas de ma longue robe, et un coup d'œil à la décoration des lieux. « C’est vraiment splendide. J’étais déjà tombée amoureuse de l’endroit en venant le visiter, mais arrangé comme aujourd’hui, c’est encore plus ravissant. » C’est vrai : le vignoble est chic, romantique, champêtre mais d’une façon raffinée. Tout est comme je l’avais imaginé en discutant du mariage avec Evelyn Pearson. « Je vous ai personnellement préparé un cadeau. Sur la table dans la pièce, vous trouverez en avant-première deux bouteilles de notre prochaine cuvée, offertes par la maison, bien évidemment. » - « C’est très attentionné de votre part, merci beaucoup. J’ai hâte de venir déguster tout ça. » « Merci oui, c’est adorable. » - « Je vous laisse à présent. N’hésitez pas si vous avez besoin de quelque chose, je suis juste à côté. » Elle quitte la pièce et je jette un regard en coin espiègle à mon nouveau mari. « Peut-être qu’au lieu de se planquer pour manger du gâteau on pourra se planquer pour déguster la nouvelle cuvée. » J’aurais bien besoin d’un verre pour me remettre de mes émotions. Est-ce humain, de ressentir autant de choses contradictoires en aussi peu de temps ? Je suis émue, c’est indéniable. Mais en même temps, j’ai le ventre tordu et mal au cœur, autant que je suis touchée et heureuse d’avoir à mes côtés quelqu’un d’aussi bon que Damon. Il ne m’aime pas, c’est un fait, mais j’aurais pu tomber sur pire.

« Je vais sortir par l’autre côté et en profiter pour aller fumer une clope, pendant que tu te changes. Tu m'appelles si tu as besoin d’un coup de main ? » Je hoche la tête doucement : je n’aime pas l’odeur de la fumée de cigarette mais, aujourd’hui, je me garderai bien de la moindre réflexion. « Bien sûr. » Il s’arrête pour me jeter un dernier coup d’oeil et un sourire mutin, et je l’interroge du regard. « Cette robe là était très jolie, mais je préfère celle que tu vas enfiler. » Mon rire est sincère et l’amusement sur mon visage ne porte aucune trace de l’hypocrisie que j’ai servie à Saül. C’est facile, avec Damon, d’oublier le contexte. « Bein voyons ! » Je fait mine de lever les yeux au ciel et je pousse un soupir presque trop théâtral. « N’en profite pas pour te rincer l'œil ! » De toute façon, ma robe lui offrira tout le loisir de le faire, soyons honnêtes. Je la passe rapidement en veillant à ne pas abîmer mon maquillage. Seule, je me laisse à nouveau assaillir par mes craintes, mon amertume et mes mauvaises idées. Vêtue de ma robe qui laisse apparaître mes courbes voluptueuses, je pousse à nouveau la porte de la pièce principale et, contre toute attente, c’est un autre Williams que je cherche du regard.


Je trouve Saül sur le parvis du vignoble, il descend de sa voiture avec son fils dans les bras et je l’approche, me moquant bien du risque non négligeable de recevoir une remarque sur ma robe, petit symbole de rébellion qu’il ne manquera pas de trouver inapproprié. J’ai le cœur qui bat la chamade, une idée certainement désastreuse en tête, mais tant pis, cela se saurait si je savais réfléchir avant d’agir, si je savais ne pas me laisser submerger par mes émotions. « Abel est adorable dans son petit costume. » Un sourire pour le petit garçon et mon visage se ferme. « Il est là, le garçon. Il était là à l’église. » Ai-je vraiment besoin de préciser de qui je parle ? Si j’ai toujours dit à Damon que je ne le jugeais pas, j’ai aussi été clair sur un point : je ne suis pas sa mère et je n’accepterai pas d’être humiliée, encore moins aujourd’hui. Je suis blessée, trop blessée pour penser à autre chose que la façon dont je me sens. « Je veux qu’il s’en aille. » S’il ose se montrer au vignoble. Ce n’est pas une question. J’ai parlé avec calme mais détermination et si Saül n’aime pas qu’on lui donne des ordres, je doute que l’homme d’affaires soit d’un avis contraire au mien.

Sans plus de cérémonial je lui adresse un dernier regard avant de me retourner, en quête de mon fiancé. Je le trouve à quelques pas de là, en train de discuter avec la brune qui vit avec nous depuis quelques semaines à présent. « Murphy, tu es ravissante. » C’est compliqué, de savoir comment agir avec elle. Je suis toujours mal à l’aise, parce que nous sommes deux inconnues et pourtant elle est ma sœur jumelle. « Tout va bien ? » Je les observe tous les deux : j’ai l’impression d’interrompre quelque chose. Doucement, je glisse ma main dans celle de Damon qui ne tient pas sa cigarette. « Les invités sont en train d’arriver. Le vin d’honneur va bientôt commencer et on échappera pas au discours. » Je lui adresse un sourire avant de serrer ses doigts. Trois fois.