Il y a pire que de se laisser trainer dans un casino quand on a un penchant un peu trop prononcé pour les jeux d'argent, ainsi qu'une capacité bien connue pour en gagner autant que pour en perdre. Si Mickey ne résiste jamais à l'appel d'un bandit manchot ou de la célèbre roulette, ce cadre a encore moins de quoi lui déplaire quand il inclut aussi la sulfureuse présence de Zoya dont le boxeur semble ne plus vraiment pouvoir se défaire. Elle avait promis que son prochain plan le concernant ne tournerait pas autour du moindre mariage et la photographe a tenu parole, profitant des dernières festivités en ville pour lui offrir une nouvelle occasion de passer une soirée en sa compagnie. Et ce n'est pas Mickey qui opposera l'ombre d'une résistance ici, pas alors que renouer avec elle a été la meilleure chose survenue dans sa vie ces derniers mois car à ses côtés, c'est plus vivant que jamais qu'il peut désormais se sentir. Zoya n'est pas seulement le numéro avec lequel Mickey se prend le plus à échanger, elle est aussi celle mettant un point d'honneur à estomper sa morosité et cette volonté d'égayer son quotidien en dépit des problèmes qu'elle pourrait s'attirer ne fait que le convaincre de son envie de l'avoir à ses côtés. C'est dans ses bras que Mickey a retrouvé l'habitude de s'abandonner tout entier, appréciant la moindre proximité pouvant leur être offerte mais déplorant, aussi, que ces moments ne durent jamais assez longtemps. Ils tendent au moins à se faire plus nombreux et cette nouvelle soirée en entrainera bien d'autres, c'est le désir que le boxeur nourrit tout en se promettant déjà que Zoya n'est pas près de disparaître à nouveau de sa vie. Le manque n'en serait cette fois que trop fort, en raison de la nouvelle addiction menaçant sérieusement de rejoindre toutes celles l'animant déjà : tout chez elle le rend accro et parallèlement aux messages devenus un rituel entre eux, ce sont aussi leurs corps qui se cherchent et s'attirent chaque fois que Zoya réapparait dans son paysage. Sa soirée d'anniversaire en était après tout la preuve, et Mickey mentirait s'il disait ne pas en garder de délicieux souvenirs.

Sa 911 garée et son costume parfaitement ajusté, c'est d'un pas assuré que le boxeur s'avance jusqu'aux portes de l'Octopus tout en gardant à la main le loup derrière lequel il ne manquera pas de se dissimuler. Jouer le jeu n'a toutefois de l'intérêt que si Zoya s'y prête elle aussi et c'est parée d'une somptueuse robe blanche que celle-ci finit par le rejoindre, offrant à sa vue un spectacle bien plus intéressant que tout ce que ce casino pourra renfermer ce soir. Il n'y a pas à dire, la Lewis sait attirer son attention comme personne et le long regard porté à sa tenue qu'il ne se prive pas de détailler n'empêche pas Mickey de l'accueillir comme il se doit à ses côtés. « Bonsoir. » Après un franc sourire adressé à sa partenaire pour la soirée, c'est dans un baise-main que l'ancien champion s'illustre tout en se laissant une nouvelle fois prendre au jeu. Voilà qu'ils passeraient aisément pour un couple distingué et pourtant, ce n'est pas l'envie qui lui manque de prendre ici quelques libertés. Il se contient toutefois et se limite à une main possessive passée dans le dos de la Lewis pendant que celle-ci le gratifie d'un baiser sur la joue – presque trop chaste, lui aussi. « Le costume te va toujours aussi bien. » Et venant d'elle, un tel compliment ne peut que valoir double. « Je ne t'avais pas menti sur ma couleur préférée. » souligne-t-il avec un soupçon de malice et ce, avant d'intensifier la prise de sa main dans son dos pour la rapprocher de lui. « Mais il ne restera pas toute la soirée sur tes épaules. » sont justement les mots que Zoya vient susurrer à son oreille, laissant entrevoir l'issue possible que cette soirée pourrait connaître. Et cela lui plait à Mickey d'imaginer qu'à nouveau, c'est bien plus intimement qu'ils pourraient se retrouver. « Oh, tu veux dire que je risque d'être amené à me déshabiller pour une occasion particulière ? » Laquelle, vraiment, il ne voit pas et bien sûr, son sourire se charge de traduire qu'en vérité, cette perspective a déjà tout pour l'enchanter. Quand Zoya se détache légèrement de lui après ça, c'est seulement pour lui permettre de contempler sa tenue plus en détails. « Ça te plait ? » – « J'ai pas besoin de te dire que cette robe te va divinement bien, Zoya. » Car elle le sait déjà et à ce propos, il serait presque tenté de dire qu'elle lui va un peu trop bien, car cette chute de reins que ses yeux ne se lassent pas d'admirer fait d'elle une tentation à laquelle Mickey ne promet pas de résister. « On y va ? » Et sans un mot de plus, c'est à deux et masqués qu'ils passent les portes du casino.

À l'intérieur, l'atmosphère garantit un bond dans le temps auquel le boxeur ne se montre pas vraiment sensible et cela par habitude, son propre bar n'ayant pas attendu un événement de ce genre pour reprendre les codes de l'entre-deux-guerres mais il peut bien saluer l'initiative de ce bal masqué, d'autant plus lorsque Zoya s'avère être sa cavalière toute désignée. « Ce loup te donne un côté tellement mystérieux. » souffle-t-il non loin de ses lèvres pendant que sa main retrouve la place occupée dans son dos un peu plus tôt. Ce n'est pas faute de connaître par cœur le joli minois caché derrière ce masque mais ce soir, il n'est pas déplaisant de se laisser avant tout troubler par son regard. « Et tu sais, je crois que ça m'inspire quelques idées. » Des idées que Mickey garde pour l'heure à l'état de pensées, mais elle n'a qu'à sonder son regard pour comprendre que celles-ci n'iraient pas sans une certaine forme d'intimité. « Mais là tout de suite, j'ai surtout envie de savoir ce qui te plairait. On peut prendre un verre, tenter notre chance aux machines ou commencer par une danse, tu es la maîtresse de cette soirée. » Ainsi donc Mickey se pliera à ses désirs, et il n'est pour le moment question que des différentes possibilités que ce casino peut leur offrir.

« J’aurai peut-être dû penser à une robe tout aussi rouge pour qu’on soit assorti. » Si cette idée de combiner leur tenue n'est évidemment pas pour lui déplaire, Mickey reste conquis par sa robe aussi opposée soit-elle à son costume – un contraste dont la Lewis ne manque d'ailleurs pas de s'amuser face à lui. « Quoique, regarde-nous. Blanc et rouge. Ange et démon. Je trouve qu’on est divinement assorti finalement. » Divinement c'est le mot, mais si Zoya est aussi angélique qu'elle le dit il faut avouer qu'elle le cachait bien jusqu'ici. La photographe est très loin de symboliser l'innocence à ses yeux, et ce mot n'est aussi pas le genre d'étiquette que l'on pourrait aposer à Mickey. « Toi, un ange ? » remarque-t-il dans un rire franc tandis que Zoya fait de même, car à ce petit jeu ils ne risquent pas de convaincre grand monde et eux les premiers. « T'as dû faire tomber tes ailes et ton auréole quelque part alors. » Et cela il y a bien longtemps, car la suite de leur discussion n'est pas franchement ce que l'on pourrait qualifier d'échange innocent. Leurs regards et leurs gestes les trahissent déjà, Mickey ne se fait pas prier pour marquer son territoire pendant que Zoya est invitée à préciser le fond de ses pensées. Si son costume ne doit pas faire long feu sur lui, autant qu'il sache pourquoi quand bien même il le devine très bien ici. « Disons que je referai bien un tour dans ta 911 et que j’ai quelques idées du comment cette fois. Mais on risque d’avoir chaud alors… » Un risque qui ne le fera sûrement pas reculer, pas alors que tous deux ont dernièrement renoué de la plus intense des façons et s'il s'écoutait, Mickey serait déjà en train d'en redemander. C'est avant tout cette tension qui n'en finit plus de monter qui pourrait bien lui donner chaud, et les festivités ne font pourtant que commencer. « T'es censée me donner envie de profiter de cette soirée Zoya, pas me rendre impatient qu'elle se termine pour passer à la suite. » il glisse d'une voix qu'elle seule pourra entendre, sa main toujours maintenue dans le creux de son dos pendant que son regard, lui, témoigne du genre d'impatience que Zoya fait naitre chez lui. Parce qu'avoir chaud n'est vraiment pas ce qui le dérange, d'autant plus avec elle et que des folies dans sa voiture, la boxeur n'a étrangement jamais eu l'idée d'en faire. « Tu es divinement beau, Mickey. » La sincérité de ses mots l'assagit aussitôt et l'amène à troquer son air lubrique contre un fin sourire, presque troublé par le côté spontané d'un tel compliment. Si revêtir un costume n'est pas encore pour lui une habitude pleinement retrouvée, Zoya l'y motive en lui rappelant qu'il n'est pas le dernier à savoir les porter et pour elle, Mickey retrouve même la volonté de plaire après l'avoir mise de côté pendant plusieurs années. « J’ai besoin ET j’aime te l’entendre dire. » Il semblerait que sa dernière réponse ne soit pas suffisante et Mickey le comprend, constatant bien vite l'air mécontent de la photographe dont le sourire a tout bonnement disparu devant lui. Le boxeur glisse alors sa deuxième main dans son dos de façon à se tenir face à elle, plus sérieux que jamais. « Regarde-moi. » il souffle pour s'assurer de capturer son regard à travers son masque, la présence de ce dernier le rendant encore plus perçant. « T'es sublime et pas juste ce soir. » Cette fois, Mickey veut croire que c'est assez clair car il ne pourrait à son tour pas se montrer plus sincère, son incapacité à laisser trainer son regard en dehors de Zoya ce soir étant elle-même pour le moins révélatrice.

Ce bal masqué n'aurait eu un sens qu'avec elle, car qui d'autre que la photographe serait parvenue à lui faire jouer le jeu ? Cette sortie s'inscrit dans la continuité du projet entamé avec lui et visant à alléger des pensées que le temps a fini par assombrir, jusqu'à lui ôter toute envie de sortir pour profiter des animations qui peuvent de temps en temps enflammer la ville. Si Mickey s'est fermé à un nombre incalculable d'évènements durant les quatre dernières années, celui-ci n'était pour une fois à ne pas manquer et quand il voit à quel point cette soirée sied à la Lewis, il vient encore moins à le regretter. « Et ça te plait ce côté mystérieux ? » – « À ton avis ? » qu'il souffle à son oreille, avant d'effleurer volontairement ses lèvres des siennes. Oh, ils ne tiendront pas longtemps à se provoquer de la sorte et Mickey ne donne personnellement pas cher de sa résistance, compte tenu des idées que leur camouflage respectif peut déjà faire naitre en lui. Zoya est fascinante de mystère et ce baiser furtivement déposé au coin de ses lèvres le travaille lui aussi de bien des manières, comme si la tentation n'était pas déjà très grande. Il finira par craquer, le tout est juste de savoir quand. « Rien ne nous empêche de débuter déjà ce petit jeu. » Et il approuve ces dires d'un regard appuyé, profitant de leur proximité pour plonger un peu plus profondément dans ses yeux. Sa main placée dans son dos se permet quant à elle de descendre lentement vers sa chute de reins pour en épouser la cambrure, toujours plus conquérante. « Je suis toute ouïe à tes idées, Mickey. » Elle se montre curieuse et lui ne compte pas faire un secret de ce que tout ceci lui inspire, en commençant ici par un premier indice. « Disons que ce masque pourrait être la seule chose que tu garderas. Et moi aussi. » Il pose sur elle un regard pour le moins explicite accompagné d'un sourire qui ne peut là encore que le trahir, pendant que sa main n'en finit plus sa descente. Mais avant de laisser parler leurs envies, Mickey se montre bon joueur en proposant à sa cavalière de choisir le programme de l'heure à venir, sans préférence pour sa part sur le côté du casino qu'ils investiront en premier. « J’aime cette idée. » Et le contraire l'aurait pour le coup étonné, connaissant assez Zoya pour savoir qu'avoir le contrôle n'a absolument rien pour lui déplaire. « Commençons par prendre un verre et peut-être qu’après ça, on pourrait effectivement tenter de remporter le jackpot. » – « C'est un défi que tu me lances ? » Si oui, il pourrait être rapidement relevé et pourtant, une fois que Mickey a le malheur de toucher à ces machines il est difficile de l'en décrocher. Installée pour le moment au bar, c'est pour un cuba libre que Zoya se laisse tenter tandis que le boxeur opte de son côté pour un daïquiri, tout aussi classique. « Qu’est-ce que tu ferais si tu venais à remporter une grosse somme d’argent ce soir ? » La question a le mérite de le faire réfléchir entre deux gorgées de cocktail, quand bien même les réponses ne tardent pas à cheminer jusqu'à son esprit. « Oh, j'imagine que j'épongerais déjà quelques dettes. Au moins le type auquel je dois le plus de fric n'est pas réapparu, je vais finir par croire qu'il s'octroie quelques vacances. » Et ce, en ignorant que la réalité est toute autre et que Dom ne se dore certainement pas la pilule loin d'ici, mort et enterré depuis longtemps. « Mais je crois que je ferais surtout un beau cadeau à ma fille. Je sais pas encore quoi, juste qu’elle le mérite. » Pour le fait notamment de si bien travailler à l’école, elle qui ne manque jamais de le rendre fier en tant que père. « Et puis j'offrirais un voyage à Rachel, pour tout ce qu'elle a fait pour moi. J'étais pas facile à vivre gamin déjà, et je sais qu'elle a mis sa vie entre parenthèses pour ma sœur, mon frère et moi. » S'il a déjà parlé quelques fois de sa grand-mère maternelle à Zoya, celle-ci ignore encore la plupart des évènements qui ont constitué son enfance, dont le boxeur ne parle pour ainsi dire pas facilement. « Et toi, t'en ferais quoi de cet argent si on devait partager le jackpot ce soir ? » La question lui est tout naturellement retournée et Mickey attend dès lors sa réponse, trempant ses lèvres dans son verre tandis qu'il vient l'observer avec attention.