Ca s’est décidé d’un coup, comme ça. Je lui avais proposé y’a quelques semaines déjà, mais elle n’avait pas vraiment relevé, jusqu’à hier. Wendy va venir passer quelques jours chez moi afin d’esquiver son père qui squatte chez elle. Ils ne sont pas en bons termes. Je n’ai pas tous les détails de cette histoire mais je suis team Wendy quoi qu’il arrive, bien évidemment.

J’ai fait appel à une femme de ménage pour donner un bon coup chez moi. Ca fait longtemps que je n’ai pas nettoyé de fond en comble. Elle va arriver d’ici quelques heures et je veux que ce soit irréprochable. J’ai même fait de la place dans mon armoire pour qu’elle y mette ses affaires. Après tout, je ne sais pas combien de temps elle va rester. Je lui avais dit qu’elle pouvait dormir chez moi aussi longtemps qu’elle le voudra et je le pense toujours. Juste… C’est la première fois que je vais vivre avec une de mes girlfriends, sous le même toit. Avec Diana à l’époque j’étais encore chez mes parents, elle avait déjà passé plusieurs jours à la suite chez moi mais ça n’est pas pareil. Là j’ai l’impression qu’on est en train de passer une sacré étape dans notre relation à tous les deux avec Wendy. Je suis un peu nerveux, mais dans le bon sens. J’ai hâte de passer tout mon temps libre avec elle dans le coin. Enfin, ça c’est si ses horaires de boulots clashent pas trop avec les miennes. Cette semaine je suis de nuit, mais aujourd’hui, c’est mardi, donc je ne bosse pas jusqu’à demain soir. Normalement je vais à la soirée open mic du Canvas mais pas ce soir. Sauf si Wendy est partante pour sortir un peu mais je ne veux rien lui imposer.

La femme de ménage est partie mais je suis encore en train d’arranger des trucs ici et là, le dernier album de Trophy Eyes qui tourne en repeat. Y’a rien qui traine, c’est déjà parfait. En visiteur chez moi je n’ai eu que mon frère ces derniers temps. Ca ne méritait pas un grand nettoyage. Je suis mauvaise langue parce qu’il m’a laissé l’appartement en bon état à mon retour d’Angleterre. C’était pas brillant non plus, juste correct.

Ca sonne à la porte, ça y est, elle est là. Je jette un dernier coup d’oeil à l’appartement. C’est correct. Je vais lui ouvrir, réalisant que je suis en short tshirt, c’est pas le plus glamour mais au moins je suis à l’aise. Après tout on va être mené à se voir même quand on est pas à notre avantage ces prochains jours.

Un très large sourire se forme sur mes lèvres quand elle apparaît sous mes yeux. Je suis beaucoup trop dingue de cette fille. On a passé quelques soirées Netflix ensemble chez elle depuis mon retour et j’ai l’impression de l’aimer encore plus fort à chaque fois. Je veux dire, j’ai quand même regardé « To all the boys I’ve loved » pour elle. Je me fais toujours avoir par mes copines en matière de films. Le pire dans tout ça c’est que je trouve toujours les films pas trop mal en fin de compte.

« Hey ! »

Je vais lui faire un doux baiser sur les lèvres.

« Voilà mon humble demeure. »

Parce que oui, c’est la première fois qu’elle vient. Pour une raison qui m’échappe, on s’est toujours vu soit dehors, soit chez elle. Coïncidences. Faut dire que mon appart’ n’est qu’un studio, donc c’est pas le plus confortable, mais c’est parfait pour quelqu’un de seul comme moi.

« Tu peux poser ton sac sur le canapé et puis je t’ai fait une place dans mon armoire si tu veux… Et bon, la visite c’est vite fait. La porte que tu vois là bas c’est la salle de bain. »

Et c’est tout. La cuisine pas équipé du tout, est dans la partie salon que j’ai séparé par mon armoire qui cache mon lit double. Puis y’a un canapé, une table basse et mon bureau. Je n’ai pas de salon vraiment, pas de table où on peut manger un repas à plusieurs. Je me contente du bureau ou de la table basse. La salle de bain quant à elle est vraiment très petite mais elle est fonctionnelle. On risque de se marcher dessus elle et moi mais ça ne me dérange pas d’être collé à elle tout le temps.

« Et j’ai récupéré un double de mes clés. »

Je vais les récupérer sur mon bureau et je les lui tends, réalisant maintenant le drapeau LGBT qui sert de porte clé.

« C’est celles de mon frère. »

Merde. Est-ce que je viens de l’outer sans son accord ? Fuck.

Je n'ai aucune envie de rester ici avec mon père dans les parages. Alors forcément, la proposition de Kane m'est revenue en tête. C'est mon échappatoire, ma tranquillité. Il m'offre tout ce dont j'ai besoin dans ce moment difficile et je ne pourrais jamais le remercier assez pour cela. L'été arrive doucement alors je remplie mon sac de voyage de t-shirts, de shorts et de quelques robes. Je ne sais pas combien de temps je vais rester là haut, pas trop longtemps j'espère mais je ne suis sûre de rien. Alors je préfère prévenir que guérir et devoir porter les mêmes habits trois fois dans la semaine… Debout devant mon placard, j'enfonce les tissus dans mon sac, ne faisant pas vraiment attention au repassage et tout ce qui va avec. J'entends du bruit dans la cuisine et déglutis difficilement. Je m'enfuis mais Clochette là dedans ? Mon petit bébé va devoir rester ici et continuer de faire sa vie. Je passerai la nourrir tous les jours. Quelques câlins, un peu de pâté, changer la caisse et hoplà, je filerai avant que mon père ne se rende compte que je suis de retour. D'ailleurs, lorsque je l'entends entrer et m'appeler, je soupire fortement. Non, il n'a toujours pas compris que je ne veux rien à faire avec lui et je n'en ai rien à foutre de ses plats de chez le traiteur. Il pourrait y avoir une pépite d'or dedans que je n'en aurais pas plus envie. Mais le fait qu'il soit de retour me fait accélérer le pas. En deux minutes, j'ai fait mon lit, rangé le bordel qui trainait dans ma chambre et descends rapidement vers la cuisine. Je l'ignore totalement et m'occupe de Clochette. Je sens le regard de mon père sur mon dos et lève le visage vers lui. " Quoi ? " Quelle agressivité, c'est moche. Mais c'est la seule émotion que je ressens, de la colère envers lui. " Où vas-tu ? " Je ris légèrement. Depuis quand est-ce que je dois lui rendre des comptes ? Depuis jamais. Merci, au revoir. Je ne ressens que très rarement de la haine pour quelqu'un tout simplement parce que c'est lui qui reçoit tout. " Chez mon petit ami. Pour quelques jours " Et alors qu'il ouvre la bouche, j'attrape mon sac, le passe sur mon épaule, grattouille Clochette avant de filer vers la sortie. Je monte dans la voiture et me dirige vers chez Kane, la musique à fond dans l'habitacle. Chanter à tue tête me détend rapidement et je retrouve un sourire en pensant à mon petit ami et aux moments que l'on va pouvoir passer ensemble. Ce n'est pas toujours facile de trouver un moment ensemble même si on a quand même réussi à se voir depuis son retour. " Hey " Que je souffle, un petit sourire sur le visage en passant la porte. Un léger baiser et j'entre chez lui. C'est une première, une découverte et ça me plait bien. C'est petit mais ordonné et propre - surement plus que ma chambre et la maison toute entière où je vis en fait. Ça me rappelle un peu mon studio à Sydney et c'est réconfortant. On est si bien dans ces petits espaces. " De la place dans le placard ? Tu fais pas les choses à moitié " Que je souffle en embrassant doucement ses lèvres avant de poser mon sac à côté du canapé. " C'est bien agencé en tout cas, j'aime beaucoup " Lançais-je en regardant partout autour de moi. Non, vraiment, c'est bien. Je m'y sens déjà bien. Je m'adapte déjà facilement mais j'ai l'impression qu'avec Kane, ça ira encore plus vite. " Tu n'as pas foutu ton frère à la porte pour moi j'espère " Que je demande sérieusement en prenant les clés en mains. Je me sentirais presque coupable que son frère se retrouve dans l'obligation de bouger à cause de ma petite personne. " Tu aurais quelque chose à m'avouer ou c'est juste pour moi ? " Lançais-je avec un petit rire. Je sais que Kane n'a aucun problème avec la communauté LGBT mais peut-être qu'il a ouvert ses horizons en Angleterre et c'est sa façon de me faire passer un message. Je suis taquine plus qu'autre chose, bien entendu. " Je suis de nuit pour les deux semaines qui arrivent, j'ai échangé avec une collègue pour éviter mon père. Mais du coup je suis triste " Je fais une petite moue en espérant qu'il soit de nuit lui aussi, au moins quelques jours. L'emploi du temps de pompier est bien différent de celui d'infirmière. Mais on a réussi à se voir en logeant dans deux appartements différents alors là, ça n'est que nous faciliter la chose.

Est-ce que j’en ai trop fait à lui laisser un espace dans mon placard ? On dirait vu sa remarque. Oups ? Non. Elle a l’air de le prendre plutôt bien donc c’est une bonne chose. C’est juste que je suis prévoyant. Je veux qu’elle soit bien installée. En plus au vu de son sac, elle n’a pas pris grand chose comme affaires. Ca veut dire qu’elle ne compte pas rester trop longtemps, même si au fond il ne suffit que d’un allé retour pour qu’elle aille se chercher des autre fringues. Ou bien elle peut faire une lessive chez moi. C’est aussi une option.

J’ai droit à un compliment sur mon appart’ et c’est vrai que pour 30 mètres carré c’est pas trop mal. Ca fait un baille que je vis ici et j’ai fait les aménagement nécessaire pour que ça soit pratique. Sauf la cuisine, c’est vrai. Mais je ne suis pas un cordon bleu, je ne prends pas de temps pour la cuisine, donc j’ai jamais rien changé à ce niveau là.

Elle m’amuse quand elle parle de mettre mon frère à la porte. Je fais « non » de la tête même si après coup, je réalise que ça ne devait être qu’une plaisanterie cachée de sa part.

« Il a déjà squatté pendant un mois quand j’étais en Angleterre, il est juste retourner chez nos parents. Il était triste, c’est vrai, mais c’est la dur vie. »

Ca me fait rire de dire ça comme ça. Après tout Austin est encore étudiant même s’il a un job à temps partiel, ça ne suffit pas pour vivre seul. Il faut qu’il prenne son mal en patience le temps d’entrer entièrement dans la vie active. Et j’espère qu’il ne va pas recommencer à penser à arrêter les études pour finir livreur de pizza professionnel. Il mérite mieux que ça comme job.

Wendy fait une remarque sur les clés, ou plutôt sur le porte clé et j’ouvre de grands yeux.

« Non ! Oui ! Enfin non ! Juste c’est à mon frère j’ai pas touché à son porte clé. Mais oui ça va bien pour toi du coup. »

Même si ça me fait mal de l’avouer. Ca se voit sur ma tronche le léger malaise que j’ai à dire ça. Je n’ai pas envie qu’elle continue à se sentir lesbienne avec moi. Au minimum elle devrait se considérer bi. D’ailleurs je réalise que c’est aussi le cas de mon frère et que pourtant, c’est le drapeau arc en ciel qui est sur ces clés. Faudrait que je fasse des recherches pour voir si ça a une plus grande signification que juste pour les homo. Parce qu’il n’est pas gay non plus.

Je fais passer le moment gênant en me déplaçant dans mon appart’ pour sortir de quoi boire parce que j’essaie d’être un hôte parfait. Elle me parle de ses horaires et j’hoche la tête.

« Je suis de nuit cette semaine aussi. Je suis pas encore sûr pour la semaine prochaine. »

Elle dit qu’elle est triste et je comprends par là que c’est parce qu’elle n’est pas avec ses collègues habituels.

« Je pourrais voir si je peux changer moi aussi si tu veux. »

Pour qu’elle ait au moins ça de positif. La possibilité de me voir moi. Puis alors que je sors deux verres du placard, je réalise une chose. Je lui jette un coup d’oeil par dessus mon épaule.

« Ca veut dire que tu restes ici deux semaines ? »

Pas que ça me dérange mais je n’avais aucune idée de ce qu’elle avait en tête comme durée de séjour.

« Enfin, non, t’inquiètes pas pour ça, tu peux rester autant que tu veux. Y’a pas de problème. J’ai rien de spécial prévu ces prochains jours. »

A part peut être une chose. J’ouvre le frigo pour sortir un jus de fruit, je me dis que ça va lui plaire certainement. Je continue de parler en nous servant à boire.

« Juste tu verras sûrement Levi quelques fois. »

Levi. Je lui ai déjà parlé de lui mais ça reste rare. Juste son nom me vient naturellement quand j’évoque des souvenirs commun ou bien tout simplement que je parle de musique alors que j’en ai déjà débattu avec lui. Elle sait que c’est mon meilleur ami, mais elle sait aussi qu’il était pas dans le coin.

« Il est revenu. Presque définitivement. »

Un immense sourire se trouve sur mes lèvres alors que j’avoue ça. Je pose la brique de jus et je me tourne vers Wendy. Je réalise aussi que ça risque d’être compliqué de concilier leurs présences à tous les deux. Avant quand il venait à Brisbane, c’était toujours de courte durée alors c’était sans soucis que je mettais ma copine de côté pour passer le plus de temps avec lui.

« Enfin, rien n’est jamais définitif avec lui mais il va rester un long moment cette fois. Il habite sur son bateau. C’est pas trop cool ça ? »

Levi #1 fan right here.

J'aurais pu poser mes valises chez Hannah ou bien être une grande fille et rester à la maison même avec mon père dans le coin. C'était le plan initial mais entendre sa voix me rendait complètement folle. Je n'avais qu'une envie : qu'il dégage. Seulement, je savais bien que ça n'allait pas arriver tout de suite. Aller savoir pourquoi, son retour avait faire naître un sourire sur le visage de ma mère. Et si ça me rendait malade, ça lui faisait plaisir et je ne pouvais pas lui enlever ça. Ma mère mérite d'être heureuse, d'être bien et si ce n'est que pour les quelques semaines ou mois qui lui reste, certes. Je suis prête à prendre sur moi, à rager toute seule dans mon coin. Quoi que. Maintenant que je suis ici, avec Kane, ça sera beaucoup plus facile de tout gérer, de tout concilier. Ce n'est qu'une fois ici, entre ces quatre murs que je me rendais compte que je bousculais pas mal de choses dans la vie de Kane et de sa famille. Austin était de retour chez ses parents et je suis sûre qu'il me maudit intérieurement. Seulement, les Williamson sont trop polis pour le dire. " Je savais pas que ton frère faisait parti de la communauté LGBT. C'est cool " Que je souffle avec un sourire. C'est une belle communauté où il faut se serrer les coudes avec tout ce qui se passe. Je pourrais en parler pendant des heures mais ce n'est pas le sujet de conversation. Je le regarde aller vers la cuisine chercher de quoi boire - enfin, c'est ce que j'en déduis - et je souris quand il me dit qu'il est aussi de nuit cette semaine. Mais peut-être pas la semaine prochaine. " Non, changes pas pour moi Kane. C'est le grand hasard de nos métiers " Et puis, si on venait à s'installer ensemble un jour et à aller plus loin, on devra faire avec. Il n'y a rien qui m'énerve plus que les gens qui changent leurs plannings pour être avec leurs petits amis ou autre. S'il bossait la semaine hors de Brisbane, pourquoi pas. Mais là… Jour ou nuit, tout me va. Et je sais très bien qu'on trouvera le moyen de se voir. Ils ont quelques moments cool à la caserne alors je pourrais toujours venir avec quelques pizzas pour midi. Il pourra venir squatter la salle du personnel à l'hôpital et je sais - de source sure - que tout le monde sera heureux de le voir. On trouvera des solutions durables si on veut vraiment que ça marche. On est des adultes et quand on veut, on peut. " T'es sure ? Je peux aller chez Hannah sinon des fois. Je suis sûre qu'elle sera ravie de m'accueillir et de me faire boire du vin pour que je lui raconte ma vie " Que je souffle en riant légèrement. J'étais carrément contente d'être ici parce que ma meilleure amie n'était pas loin. Enfin, si tentée est qu'elle n'a pas déménagé en partant pour son voyage humanitaire. Ça ne m'étonnerait pas qu'elle ne m'ait pas prévenu. Et moi, je n'ai pas demandé. Je souris doucement et suis presque jalouse quand je vois cet immense sourire lui barrer le visage. J'espère qu'il a sourit de la même façon quand je lui ai dis que je venais poser mes valises pour quelques jours ici. " Ça veut donc dire que si je ne te trouve pas ici en rentrant c'est que tu es sur un bateau ? " Que je demande doucement en souriant, un peu curieuse quand même. Je pouvais pas prendre la décision de venir plus tôt non ? " J'espère que je le rencontrerais bientôt alors. Il était où ces derniers temps ? " Il m'en a surement parlé mais j'ai du mal à tout retenir, je dois bien l'avouer. Pour moi, c'était très loin Levi. Le meilleur ami que je n'allais pas rencontrer avant un bon petit moment. Mais faut croire que tout va plus vite que je n'aurais pensé. " Tant qu'il pique pas ma place dans le lit, ça me va " Que je souffle avec un petit sourire en coin. Ouai, partager un lit avec Kane, sans soucis. Mais avec deux mecs, ça ira, j'irai dormir sur le canapé. Non, ils iront dormir sur le canapé. Je sais que le lancer sur le sujet Levi risque d'avoir été une belle erreur mais il n'y a rien de plus beau sur Kane que de le voir parler de quelque chose ou de quelqu'un qu'il aime. Il est si beau. Il m'a vraiment manqué, y a pas à dire. Je suis si heureuse d'être là. C'est un petit essai pour nous et peut-être que ça me permettra de me sentir plus femme, plus légitime dans ce rôle de petite amie. Et puis, qui sait… J'ai pas de sous-vêtements d'Hello Kitty sur le dos, c'est un exploit ! N'est-ce pas ?

Bien sûr que mon frère est cool. Moi aussi je suis cool ! Même si je ne fais pas parti de la communauté LGBT quoi que… vu mes penchants pour Levi parfois je me demande. Wendy ne veut pas que je change mes plans pour la semaine qui suit, ok, si elle veut. Je ne vais pas insister là dessus parce que je demande déjà pas mal de faveurs au capitaine pour avoir certaines soirées de libre pour voir des concerts alors je n’ai pas envie d’user mes cartes. J’hoche la tête quand elle me demande si je suis sûr pour qu’elle reste autant de temps qu’elle le désire.

« Bien sûr que je suis sûr ! »

Quelle autre réponse j’aurai pu donner ? Non vraiment je vois pas. J’aime trop cette fille pour qu’il en soit autrement. Et puis c’est un super bon moyen de voir comment ça fonctionne réellement tous les deux, si au quotidien ça marche autant que ce que j’ose espérer. Si je vais avoir le droit à un peu de sexe ? Juste des préliminaires je prends. Je suis pas gourmand. Pas trop. Pas déjà. J’ai dit que j’allais être patient et je vais l’être. Je pense. Je crois. Oui, y’a pas de raison. Le sexe c’est pas tout dans la vie. Je me satisferai d’autre chose en attendant. Je ne suis pas ignorant à l’abstinence. J’ai été célibataire pendant longtemps et j’ai survécu. C’est faisable.

Je parle bien évidemment de Levi. Le prénom que j’ai tout le temps à la bouche depuis son retour. J’hoche la tête quand elle conclut que je vais être souvent sur le bateau. C’est tout à fait ça. Je prends les deux verres que j’ai servit et je m’approche vers elle pour lui en donner un. Je bois une gorgée alors qu’elle parle de le rencontrer et de ce qu’il faisait.

« Il était un peu partout, mais il était en Angleterre pendant mon road trip le mois dernier et c’était la meilleure surprise qu’on m’a jamais faite ! »

Tellement de joie en moi, je scintille. Je reviens toujours pas de la perfection de ce voyage en Angleterre. Je l’ai mariné pendant de longues années mais au final j’ai bien fait parce que rien au monde ne pourra être meilleur que ça.

J’ouvre de grands yeux quand Wendy parle de sa place dans le lit parce que oui, Levi et moi avons déjà dormi ensemble à de multiples occasions et tout porte à croire que ça va encore se produire. C’est toujours comme ça quand on passe la soirée ensemble et qu’on finit par parler - et chanter - jusqu’au bout de la nuit. On s’endort où on est et généralement c’est sur son bateau, dans le van, ou chez moi. Ca n’est pas encore arrivé depuis son retour, mais ça ne serait tarder. Je préfère donc esquiver cette dernière remarque de Wendy parce que je ne sais pas trop quoi lui répondre pour dire la vérité.

« Si tu veux le rencontrer tu me dis quand et c’est parti ! On peut même y aller maintenant si tu veux. »

Moi pressé ? Non. Juste un peu. Je suis même déjà en train de sortir mon téléphone de ma poche pour envoyer un SMS à Levi au cas où il serait sorti ou quoi et puis je me souviens que c’est open mic night au Canvas ce soir et mes yeux se mettent à briller de plus belle.

« On peut aller à la soirée open mic tous ensemble ! »

Parce que je dois avouer que un mardi soir où je ne vais pas au Canvas je trouve que c’est un petit peu un mardi soir gâché. Je l’aurai fait pour Wendy, mais si l’occasion se présente pour y aller, je fonce. Encore plus si y’a Levi dans le lot. Bonheur. Perfection.

« Tu verras il chante trop bien, il fera sûrement ses compositions et il est trop trop doué ce mec sérieux. »

Oui je suis fan inconditionnel. Oui je suis excité là. Oh et puis… Je marque un léger moment d’hésitation avant de reprendre la parole.

« Je pourrais peut être te chanter la chanson que j’ai écrit pour toi… »

Depuis le temps que je l’ai écrite celle là, je n’ai toujours pas eu l’occasion ou le cran de la lui chanter. Je crois même que c’est la première fois que je lui en fais mention alors qu’elle est la principale intéressée. Mes collègues et amis proches sont au courant de ce titre parce que j’en ai parlé non stop à une époque parce que j’en suis vraiment très fière de cette chanson. Je l’ai écrite en un temps record et je suis fan de moi même pour le coup. Je me sens à la hauteur de certains compositeurs et ça fait du bien de se sentir doué. C’est la chanson dont je suis le plus fier.

Je suis contente qu'on ne se donne pas de limite d'essai. De toute façon, il semble qu'avec le retour de Levi, j'aurais aussi du temps pour moi. Parce qu'on dit ce qu'on veut mais ça fait bien longtemps que je n'ai pas vécu seule et je n'ai jamais vécu avec un homme. À Sydney, mes colocataires étaient toutes des femmes, c'était la règle du logement. Girls only. Et même si je trouvais ça un peu ridicule, c'était la condition de ma mère pour me laisser vivre en colocation. Enfin, ce n'était pas n'importe quel garçon. Il s'agit de Kane. Mais surtout, de mon petit ami. Et ça, c'est bien spécial, bien précieux et dès que mes yeux croisent son regard, mon coeur rate un battement. Ce sourire, ce regard. Dieu que ça m'a manqué. Je suis contente de savoir qu'il a bien profité de l'Angleterre et que son meilleur cadeau était Levi. Forcément, ça ne risquait pas d'être moi et ma jambe dans le plâtre. Ou moi et mon moral dans les chaussettes. On a vécu à deux endroits limite opposés du globe pendant un mois et il semblerait que pendant qu'il vivait sa meilleure vie, je ne rêvais que d'une chose : son retour. Et quand il esquive mes petites taquineries et saute sur l'occasion de me le présenter, je suis un peu perdue. Surtout qu'il n'attend pas vraiment mon avis pour dégainer son téléphone. " Woaw, c'est du rapide " Que je souffle, un peu … Frustrée ? Moi qui m'attendait à une petite soirée tranquille à profiter tous les deux, il avait d'autres projets en tête et je sentais mon estomac se resserrer alors qu'il mettait en avant le fait qu'on pouvait tous aller à la soirée au Canvas ensemble. Oui, on pouvait. De toute façon, je me sentirais coupable de refuser. On est pas obligé d'y rester toute la nuit non plus non ? Si j'avais su, je serais venue plus tôt pour passer du temps avec lui mais j'ai oublié quel jour on était. C'est mon téléphone et mon réveil chaque matin qui me tient au courant du jour que l'on est. Je n'ai plus trop de repère, toujours éparpillée à droite à gauche. " Eh bien… allons-y " Je lui offre un léger sourire en finissant mon verre de jus d'orange. " Je vais juste me changer parce que j'ai fait une tâche sur mon pantalon en venant " Et vu que je comptais pas vraiment le garder sur moi, je ne me suis pas changée avant de venir. Pas que je pensais qu'on allait se retrouver tout nu et tout ce qui va avec mais bon, il sait que j'aime bien être en t-shirt et en culotte quand je suis posée au lit - toute la journée en fait. " J'espère que tu lui parles aussi bien de moi que tu me parles de lui " Je ris légèrement, tentant de me détendre. Il est en couple avec moi. Il m'aime, il me l'a dit. Et je lui ai dit de changer sa version, que je ferais comme si je n'avais rien entendu s'il le fallait. Mais là, pour le coup… Et il a beau me dire qu'il est hétérosexuel - enfin me le faire comprendre en disant que le porte clé drapeau LGBT n'est pas le sien - je commencerais presque à en douter. Après tout, j'étais persuadée d'être lesbienne et, hormis ses cheveux, Kane n'a rien qui pourrait faire penser à une femme. Il ne manquerait plus que ça. Les mots de la chanson que j'écoutais sur le chemin me viennent en tête. Wasn't I enough? Didn't I amount to you? I don't blame you for the love that I lost to you. It will take time, a lot of heartache too. But I was in love, I thought you were too. Il fallait que j'arrête de réfléchir. Ce n'est pas parce que je me suis trompée toutes ces années sur ma sexualité que lui aussi pardi. Je me penche pour attraper une nouvelle tenue dans mon sac quand il m'avoue qu'il m'a écrit une chanson. Penchée en avant, je tourne la tête vers lui. " Quoi ? " J'ai mon short dans une main, le t-shirt qu'il m'a ramené de Leeds dans l'autre et me redresse. Et si j'avais la flippe qu'il me file entre les doigts pour aller s'envoyer en l'air avec Levi - que je me promettais de ne pas détester même s'il allait me voler des soirées au chaud dans les bras de mon copain, je n'avais aucun doute là dessus - il y a quelques minutes, la chaleur reprenait possession de mon corps. " Tu m'as écrit une chanson, vraiment ? Et c'est seulement maintenant que tu me le dis ? " Que je souffle en passant mes bras autour de son cou. J'embrasse ses lèvres et souffle, toute proche contre elles " Tu veux pas me la chanter là et qu'on garde ça pour nous ? " Qu'on la garde pour nous, qu'on reste à la maison… Même si je me doutais bien qu'il avait du la partager avec Levi. Et ce prénom me rappela vite à la réalité. Allo planète Guimoverdose, redescendez sur terre, merci. " Je déconne, je suppose que t'as profité que je me tourne pour envoyer un message à Levi " Et je suis toujours très proche de lui lorsque je dis ça, ma poitrine contre son torse et mon bassin contre le sien. Je joue avec le feu, nous sommes attendus, je suppose. Et je n'ai aucune envie qu'il annule pour cause de "on va faire des trucs". Non, ça serait presque du chantage sexuel et je ne m'abaisserai pas à ça. Jamais. Ni aujourd'hui, ni dans six mois. " J'en ai pour deux minutes " Que je souffle en l'embrassant avant de filer vers la salle de bain où je troque mon jeans et mon t-shirt pour un short et mon t-shirt Deaf Havana. Et quand je vois ma peau rougit sous le soutien-gorge en dentelle rouge, je le retire et le laisse avec mes habits dans un coin. Je renfile mes Vans et sors de la salle d'eau. " Je suis prête " J'attrape mon téléphone et le glisse dans la poche arrière de mon short. Je prends ma veste en cuir et la garde sur mon bras. Il ne fait pas trop frais ce soir, pas pour le moment. " J'espère qu'il n'y aura pas trop de monde histoire que je t'entende chanter rapidement. Parce que crois pas que tu vas y échapper maintenant, c'est foutu " Je lui souris légèrement et glisse ma main dans la sienne. " Tu l'as écrite y a longtemps ? T'écris beaucoup ? " C'était un point de la personnalité de Kane que je ne connaissais pas très bien. Oui, il adore la musique, oui c'est un vrai juke-box ambulant. Sauf qu'au lieu de lui filer des pièces, je pouvais lui donner un mot et il me trouverait une chanson en adéquation. Le petit talent de mon cher et tendre. En tout cas, je ne le laisserais pas s'en tirer comme ça, on avait un peu de trajet jusqu'au Canvas et j'allais le cuisiner comme il faut ! J'allais tomber encore plus amoureuse de lui ce soir, je le savais bien.

« C’est ton p’tit copain, il veut absolument te voir ce soir c’est urgent. » que je baille, la condescendance dans la voix, et le portable de Levi que j’ai arraché de ses mains avant même qu’il n’ait vu la notification apparaître. N’importe quoi pour le distraire de regarder trop longtemps mes mots qui s’étalent sur le papier, mes idées, mes notes, ma rédaction et autres chapitres terminés qu’il me donnait envie de réécrire rien qu’à les fixer une fraction de seconde de trop. Et je le presse en agitant l’appareil sous ses yeux, en jouant du sens de l’urgence, les joues rosies par l’alcool que je cumule depuis qu’on est posés au café de son cousin, et que j’ai réalisé que tout ce que Levi commandait, on lui apportait gratuitement, alors qu’à moi, c’était prix affiché. Conneries. « Double ration. Sur sa facture. » mes paupières papillonnent quand l’autre McGrath vient lorgner sur nos verres pour en ramener de nouveaux, le sourire en coin de celui qui manquera pas une seule occasion de rire de mes frasques, de rouler des yeux à mes idioties, de les souligner l’air de rien à l’instant où je quitterai son cousin. Encore heureux, j’ai pas l’intention de me tirer de son périmètre, surtout lorsque je porte véritablement attention au texto de Kane pour y voir une invitation à passer la soirée avec lui et - Wendy. Fidèle à ma promesse de tout faire pour qu’il la chope dans les règles de l’art (et qu'accessoirement il arrête de se foutre la pression avec une situation où il devrait juste laisser aller ses fantasmes d’adolescent de côté pour enfin devenir un homme, prendre sa place d'éléphant en pleine jungle), j’ai le regard qui brille quand l’anglais finit par capter ma réflexion, mon plan, et qu’étonnamment, il acquiesce sans vraiment porter d’opposition. Ou alors je suis tellement habituée à gagner contre lui en joute verbale que je fais même pas gaffe à ses arguments bien plus faibles que les miens. « Sérieux dude, c’est une voiture, pas un bateau de croisière. » l’instant d’après mes clés se retrouvent sur le contact, et mon corps trop alcoolisé sur le siège passager. La radio fait un tour dans un sens et dans l’autre du bout de mon index indécis. J’ai la chance sur un plateau de faire sursauter quelques piétons à un feu rouge en leur criant des salutations grivoises par ma fenêtre complètement baissée. Et surtout, j’égare ma paume sur le klaxon une fois ou deux quand la conduite de Levi me convainc pas particulièrement d’avoir pris la décision raisonnable de lui filer le volant. Si les shots et énièmes cocktails font leur effet et me rendent un peu plus buvable (pun intended), n’en reste que j'éclate de rire à chaque tournant, et que je pense même lui avoir arraché une mèche de cheveux quand il ne répondait pas à ma question si pertinente sur le moment mais que j’ai totalement oubliée une fois la bagnole rouge criard stationnée face à l’immeuble où vit Williamson.  

Un signe à Levi pour qu’il m’attende, et c’est arrêt simple vers le coffre arrière d’où je sors les quelques victuailles qu’on a amenées en mode bons potes et tout et tout. La boîte déborde, le kit me semble parfait, je rejoins le brun le sourire aux lèvres, l’air de celle prête à faire toute une suite de mauvais coups. Autant il m’énerve en temps réel, autant il m'apparaît être le plus précieux allié qui soit parce qu’il est aussi con que moi, et que dans l’instant, ça me convient amplement. « Kaaaaaaaane, on arrive à temps? » une série de coups à la porte, un hoquet sponsored by la 4e Margarita et celle qui a suivi, le colis que je secoue sous le judas en attendant que le blond nous ouvre, et les cadeaux que j’exhibe à sa vue pour qu’il réalise l’étendue de notre dévouement. La très célèbre boîte de sex toys où piger à l’entrée de l'appartement d’Ariane Parker n’a rien à envier à ce que je dédie à mon ami et à sa concubine aujourd’hui. « Ou on est trop tard? » malicieusement amusée, pouffant dans les bras de Levi, je retourne au plan principal le menton relevé, l'air malin. « On peut attendre ici sinon. »

Spoiler:

Les verres et les tasses s'enchaînent sur la petite surface de comptoir que tu occupes avec Ariane. Attentif, tu fais étonnement bon élève avec les écrits de la rousse sous tes yeux pendant que cette dernière s'évertue à tester tous les cocktails sur la liste. Ton cousin et gérant des lieux passe régulièrement, muni de son regard désapprobateur vis-à-vis de ta fréquentation mais si heureux des recettes qu'elle rapporte. Tes doigts frottent ton menton et tu passes à une nouvelle page, vorace. Tu doutes que dans l'état d'ébriété avancé dans lequel se trouve Ariane elle parvienne à t'empêcher de lire tout ce qu'elle t'a livré mais tu te presses de tout absorber malgré tout, afin de t'assurer connaître tous les éléments du tant sollicité ouvrage.

Elle t'a dérobé ton chapeau qui prône sur sa tête, ses mains sont fermées sur ton téléphone portable qu'elle manipule telle une délicieuse proie. De ton côté, tu lui as subtilisé un des élastiques autour de son poignet pour t'attacher les cheveux dans un manbun, tes mèches rebelles s'entêtant encore lâchement à gêner ta lecture. Ce n'est que lorsqu'elle évoque Kane sous un caractère d'urgence que tu cesses ta lecture derechef, alarmé. Tu jettes un coup d’œil derrière son épaule pour t'assurer que tout va bien et un sourire apparaît spontanément sur tes lippes en prenant connaissance des textos envoyés par ton meilleur ami. La Parker commande de nouveaux verres et vous élaborez un plan de visite impromptue chez l'ambulancier. Il est grand temps de souligner quelques idées mijotant forcément dans la tête des tourtereaux.

Un kit de la première fois est envisagé - jugé indispensable : il est de votre devoir, en tant que preux camarades de Kane, d'en réaliser un. Dans un carton de chips provenant de la réserve du DBD, en duo de choc, Ariane et toi placez tout le nécessaire à une ultime union pimentée, réussie, mémorable. Avec un marqueur, tu notais quelques paroles de chansons tout autour des côtés de la boîte et glissais quelques mots doux dont tu étais sûr feraient leur effet et susciteraient soit émotions, soit désir. Des schémas de positions stratégiques y sont aussi déposés. Tu exiges par la suite à Ariane que vous fassiez un crochet par ton bateau pour que tu y mettes un CD et une cassette : la juste musique doit jouer en ce moment unique. Tu devines que Kane a déjà tout prévu, mais tu favorises la présence de back-up en cas de problématique - le destin ne pourra pas semer le trouble sur la bande son de ce passage de la vie de ton proche. Doctor love termine soigneusement la boîte de Pandore sexuelle et la dépose dans le coffre de son bolide que tu conduis jusqu'au studio du Williamson. Tu ne peux te retenir de rire en voyant la parisienne de naissance tituber et ouvres les différentes portes, chasses les obstacles sur le passage de la porteuse d'offrandes à libido, pour te poster à ses côtés, face à la porte menant au cœur de l'intimité de Kane. Tu te dessines déjà plusieurs scénarios possibles mais surtout espères que le couple s'y trouve encore et que vous n'interrompez rien. Manifestement, Ariane partage tes appréhensions. Tu ris sans nul doute autant qu'elle dans le couloir et finalement, tu lui prends le coffre à jouets pour adultes des mains afin de le déposer sur le paillasson devant la porte du studio de ton meilleur ami. « On s'est surpassé pour le bro, je nous félicite. » Et tu places ton bras autour du cou de la folie rousse, la fait virevolter de manière à lui embrouiller les idées et quitter l'immeuble avant que des ardeurs ne soient freinées par votre présence plutôt qu'aguichées. Qui plus est, il te restait encore de la lecture.

Spoiler:

Je capte bien vu sa remarque qu’elle est pas vraiment chaude pour les plans que j’ai en tête et qui me rendent joyeux. Mais c’est trop tard, j’ai déjà envoyé le message à Levi, même si clairement je pourrais lui dire d’oublier ce que je viens d’écrire et de retourner vaquer à ses occupations, au fond de moi je n’en ai pas envie. Faut à tout prix que Wendy rencontre Levi. Faut à tout prix que Wendy apprécie Levi. Je crois que je mourrais si ce n’était pas le cas. Non. Impossible. Levi est beaucoup trop fun comme mec. Si y’a une chose qui risque de se passer c’est qu’elle me lâche pour sa perfection. Comment ça je l’idéalise trop ? Ouais. Je sais. Mais il est réellement exceptionnel. Sauf quand il retourne voguer loin de Brisbane. Non, c’est pas vrai. Il a cette force en lui de quitter les gens qu’il aime pour faire ce qui le rend heureux. J’arrive pas à m’empêcher de penser qu’il risque de repartir du jour au lendemain. J’ai peur qu’il ait le mal de terre au bout d’un moment et qu’il reparte sans préavis. Hush hush now.

Mais je n’ai pas besoin de me prendre la tête plus longtemps parce que Wendy est d’accord pour aller au Canvas. YESSSS ! Et en même temps j’ai une réponse de Levi qui est avec Ariane présentement. Il compte nous rejoindre dès qu’il est libre. Parfait ! C’est avec un large sourire aux lèvres que je relève les yeux vers Wendy qui m’annonce qu’elle va se changer. J’hoche bien rapidement la tête quand elle demande si je parle en bien d’elle à mon cher Levi. Si elle savait. Levi sait absolument tout sur Wendy. Tout ce que je sais. Tout ce que je pense. Tout ce que j’espère. Je suis sans filtre avec lui. Il est la seule personne sur Terre qui ait droit à me voir sur ce jour là. Parce que je sais qu’il ne me juge pas quoi qu’il arrive, qu’il me comprendra, me prendra au sérieux et ça fait un bien fou de se sentir si libre avec quelqu’un.

« N’importe qui d’autre en aurait eu marre de m’entendre parler de toi. Et dis toi qu’il a eu droit à toutes les vagues Wendy dans ma vie. »

Je veux dire par là, notre rencontre, il y a 8 ans de ça, nos retrouvailles, y’a un an et demi et les deuxièmes retrouvailles en début d’année. A savoir que la première vague a durée au moins un an avant que je me fasse à l’idée qu’on ne se reverrait plus elle et moi. Même si elle était toujours dans mon esprit, j’ai arrêté de la mentionner pour ne pas me faire du mal, pour tourner la page.

L’intérêt de Wendy est piqué quand je lui parle de la chanson. La réalité c’est que j’en ai écrit deux à son propos, mais la deuxième je la trouve moins aboutit et je ne sais pas si j’oserai la lui chanter. Je glisse mon téléphone dans ma poche quand elle vient s’enlacer à moi. Sweet Jesus cette fille me rend dingue. Je vais glisser mes bras autour d’elle aussitôt, n’ayant pas envie de perdre un seul instant de contact avec elle. Elle m’embrasse, mon coeur s’emballe. Elle prend la parole, elle veut que je la lui chante ici, mais là, je n’ai pas vraiment envie de réfléchir à lui répondre, je suis dans l’urgence de l’embrasser comme il se doit. Je marque une approche mais elle reprend la parole, mes mains dans le bas de son dos, je la serre tendrement contre moi, la caressant en même temps. J’hoche la tête quand elle parle très justement du message que j’ai envoyé à Levi. Ca se voit que j’ai la tête ailleurs, je veux juste l’embrasser. Mais WOW, je rêve ou elle est en train de se frotter à moi ? Non, je ne rêve pas. Mon Dieu. Je n’attends pas plus longtemps et je vais prendre ses lèvres, essayant de faire durer le baiser le plus longtemps possible parce que dear lord j’en ai besoin. C’est limite vital là. Cette fille me tue. Je la serre tout doucement mais fermement contre moi alors qu’on profite de ce baiser. Je ne veux pas la lâcher. Jamais. Mais voilà qu’elle se détache pour aller se changer et je fais une petite moue parce que j’avais envie de plus. Je saurai me rattraper.

Je ressors mon téléphone de ma poche pour voir si Levi n’a pas envoyé un message supplémentaire. Non. Très bien. On se voit dans pas longtemps au Canvas de toute façon. Une très belle soirée en perspective. Je vais me changer aussi parce que short tshirt ça le fait pas trop. J’enfile un skinny jeans noir, mon habit par défaut. Je mets une de mes plus belles chemise parce que je veux être beau pour les vidéos souvenirs que Wendy va prendre pendant ma prestation. Non, en fait elle sera tellement subjugué par la chanson qu’elle ne pourra rien faire que essayer de se souvenir comment respirer. Je termine de vérifier mes cheveux quand elle arrive et je souris beaucoup trop de la voir avec ce tshirt là.

« T’es parfaite. »

Je reste un peu bloqué à l’admirer. En plus elle a une veste en cuir, rien que ça. Hot. Elle s’approche de moi, me parle de la chanson, glisse sa main dans la mienne et je l’attire tout contre moi. Je lâche doucement sa main pour la passer sur sa taille, le bas de son dos, puis plus vers le haut de ses fesses. Mes yeux s’accrochant aux siens, je me lèche rapidement les lèvres alors que je vais poser ma main libre sur sa joue pour la caresser. Le moment se passe de mots et je suis juste dég que je n’ai pas mis de musique pour que ça soit encore plus fort. Tant pis.

« Je l’ai écrit… Quand on s’est revu pour la première fois. »

Ca remonte à avril 2017 cette affaire. Je continue de caresser sa joue doucement alors que je la dévore du regard. Kiss incoming… Je vais poser mes lèvres sur les siennes en un simple baiser avant de reprendre la parole.

« Et puis on s’est perdu de nouveau de vue… »

Donc j’ai eu zéro occasion. Ma main va glisser dans ses cheveux.

« Et puis j’ai toujours eu la frousse en fait… »

C’était ça la vérité surtout.

« Je sais pas ce qui me donne le courage ce soir… »

Peut être que quand y’a Levi dans le coin je me sens un homme meilleur ? Y’a sûrement de ça. Et puis je vais reposer mes lèvres sur les siennes alors que je colle mon corps au sien. J’essaie bien évidemment de ne pas oublier qu’on est sur le point de s’en aller mais j’ai juste envie d’un peu plus de tendresse de ce genre avec elle avant qu’on ne soit cantonné à simplement se tenir par la main. J’ai besoin de plus que ça là tout de suite. Clairement mon baiser traine en longueur, mais pour la bonne cause, le Canvas peut attendre.

Et puis voilà qu’on frappe à la porte. Au début je réagis pas parce que je n’attends personne et puis surtout, je préfère continuer de caresser les lèvres de Wendy avec les miennes. De toute façon ça ne frappe pas de nouveau, c’était donc une erreur je pense. Pas mon soucis, j’ai bien mieux à faire. Je tente même de profiter de toucher le postérieur de ma blonde. J’ose, je me sens capable de tout ce soir.

Je me détache pour reprendre ma respiration mais je reste tout proche de son visage. J’ai clairement envie de plus que ça mais je ne vais rien entreprendre. Je sais qu’elle a besoin de temps. Un dernier baiser sur ses lèvres et voilà que je me dis qu’il est temps de filer après ce petit quart d’heure d’embrassades. Je lui fais un sourire et je retourne prendre sa main alors que je chope mes clés, prêt à partir.

J’ouvre la porte d’entré et je lève un sourcil à cette boîte qui se trouve sur le paillasson. Une boîte avec des inscriptions et je reconnais l’écriture de Levi. J’ouvre de grands yeux et je prends dans mes mains pour inspecter de plus près et quand je commence à voir le contenu maintenant que mes yeux sont juste devant. Des capotes. Du lubrifiant. Des sex toy. Je commence à rougir violemment. Je reconnais qui a choisi quoi dans ce bref coup d'oeil parce que j'y vois aussi un CD.

« Je pose ça et on y va. »

Je n’ai pas envie que Wendy voit de quoi il s’agit. Je compte cacher ce carton au fond du placard. Je tente de passer furtivement devant elle.

Y a un tas d'émotions qui parcourent mon corps à ce moment même. J'appréhende grandement de rencontrer Levi parce que si ça ne colle pas, ça risque d'être un bordel sans nom. Kane tiraillait entre son meilleur ami et sa petite amie. Je ne voulais pas partir défaitiste, je m'entendais avec tout le monde alors pourquoi pas lui ? Bien sûr, ça me tiraillait l'estomac de l'entendre le complimenter de la sorte mais qu'est-ce que j'y pouvais au final ? Rien. Il est important et c'est un pas de plus pour notre couple aussi. On ne présente pas n'importe qui à son meilleur ami. Je n'étais donc pas n'importe qui et ça me suffisait pour me donner le coup de fouet dont j'avais besoin pour me motiver pour cette soirée au Canvas. Et quand il me dit que Levi a eu droit à toutes les vagues Wendy de sa vie, je grimace légèrement. " Eh merde, je suis grillée comme une cacahuète alors ! " Je souriais doucement. Je déconnais mais pas tant que ça non plus. Il y a eu beaucoup de haut et de bas en huit ans, de je t'aime moi non plus, de discussions et de rencontres avortées. Jusqu'il y a quelques mois. Un burger échangé, il était encore en couple à l'époque et puis on ne s'était plus quitté. Intérieurement, au plus profond de moi, j'espérais ne plus le quitter mais je ne voulais pas trop rêver. Ça allait finir par me porter poisse et je ne pourrais pas supporter de le perdre une nouvelle fois. J'avais beau avoir des doutes, prendre mon temps, je ferais tout pour le garder à mes côtés pour toujours et à jamais. Oui, j'étais assez excessive mais c'était la première fois que ça m'arrivait et comme on le dit souvent, les premières fois, on ressent tout fois 100. C'était un diction à la con que ma mère ne cessait de me vendre et ça n'avait pas le don de me rassurer. Et rencontrer Levi pour la première fois était de cette branche là ; je n'étais pas bien mais il fallait que je prenne sur moi. Et comme s'il m'avait entendu, il me parla de cette chanson qu'il a écrite pour moi. Ça éveille ma curiosité bien comme il le faut. L'un contre l'eau, ses bras autour de moi, mes lèvres contre les siennes, je me mets doucement sur la pointe des pieds pour anéantir cet espace entre nous. On devrait vraiment rester ici, prendre du temps pour nous mais je connais l'importance de cette rencontre pour mon petit ami et j'ai vraiment envie d'entendre cette chanson. Un aller-retour des plus rapide à la salle de bain et alors que je rougis suite à son commentaire. Je rêve de lui dire que lui aussi, n'est franchement pas mal mais je l'assassine de questions. Je veux tout savoir et mes mots ne peuvent exprimer à quel point j'ai hâte d'être au Canvas. Si seulement on pouvait se téléporter ça serait merveilleux. Sa main sur ma joue, je fonds comme jamais. C'est vraiment nul de sortir, de se mêler aux gens et de faire la conversation. Non, on est carrément mieux à la maison pour s'embrasser, se câliner et profiter du temps ensemble. Je n'ai pas mis les pieds au Canvas depuis des semaines et je crois que je ne suis jamais allée à une soirée Open Mic. Pas dans ce bar du moins. Et ça a vraiment le don d'augmenter mon stress mais il me suffit d'un regard et tout va mieux. Mes yeux sur ses lèvres, je bois chacun de ses mots. Cette chanson a plus d'un an ! Comment a-t-il pu garder ce secret si longtemps ? Je ne sais pas écrire de chansons - mais j'ai d'autres talents - mais à sa place je le crierais sur tous les toits du monde. Il est humble et ça me fait craquer un peu plus. Je ferme légèrement les yeux quand ses lèvres se posent sur les miennes et écoute sa petite histoire, frissonnant au contact de ses doigts dans ma chevelure blonde. " T'as pas intérêt à te dégonfler parce que je te jure que je fais de ta vie un enfer jusqu'à ce que je l'entende " Je plante mon index dans son torse, comme pour lui montrer que ma menace est sérieuse alors que non, absolument pas du tout. Je ne pourrais pas le pousser à passer le cap. S'il n'est pas prêt, il n'est pas prêt. Je ne veux pas être cette grande chiante qui le braque et le pousse dans ses retranchements. Il était patient avec moi, je ne pouvais que faire de même. Un nouveau baiser et ma main s'aplatit sur son torse avant de remonter le long de sa nuque et de finir sa course sur sa nuque. Je m'approchais un peu plus de lui. C'est souvent comme ça que ça dérape mais je nous fais confiance pour rattraper le coup si nos ardeurs ne se calment pas vite fait. C'est la passion qui a pris possession de mon corps, de mes entrailles et je sens quelques papillons battre des ailes dans mon bas ventre. Douce sensation qui m'invite à glisser mon autre bras - faisant tomber ma veste sur le sol - derrière son cou. Un doux son rauque se fait entendre lorsqu'il pose ses mains sur mes fesses, ne faisant pas du tout attention aux quelques coups que l'on a entendit à la porte. Il y a mieux à faire que d'ouvrir la porte, tellement mieux…. Si c'est important, ça sonnera et sinon, ils reviendront plus tard. Il se détache et j'ouvre à nouveau les yeux, revenant sur terre, mordillant doucement ma lèvre inférieure. J'avais tellement envie de plus, encore plus de ces moments mais tout me semblait insuffisant. Pourtant, tel un personnage de jeu vidéo, j'avais la fichue impression de ne pas être prête pour aller plus loin. Il me faut du temps et ça vaudra le coup. Tout vient à point à qui sait attendre. Main dans la main, il ouvre la porte d'entrée de sa main libre et nos pieds butent sur un gros carton. " Un livreur à cette heure-ci ? " C'est quand même bien étrange et alors que je jette un coup d'oeil par dessus l'épaule de mon petit ami, il s'empresse de fermer le carton et de l'emporter au loin. " T'es sur ? On est plus à deux minutes prêts hein " Que je souffle en posant une main sur la sienne avec un léger coup d'oeil vers la boite. C'est personnel, des phrases sont inscrites et je reconnais une ou deux paroles de chansons. Je ne sais pas trop ce que c'est mais ça doit être de " Levi ? Il aurait pu sonner ! " Que je lançais en jetant un coup d'oeil dans le couloir. Il n'y avait plus personne, je n'avais même pas vraiment entendu le jeune homme toquer, trop occupée à profiter du moment intense avec Kane. " Il te rend toutes tes affaires oubliées sur son bateau ou quoi " Que je lance en déconnant légèrement, portant mes deux mains sur les rabats du carton, les soulevant pour faire ma curieuse. De toute façon, vu la taille de l'appart de Kane, j'allais le voir plus tard ce carton. Et quand mon regard tomba sur le contenu du colis, il me fallut quelques secondes pour y croire. " T'en as parlé à Levi… et à Ariane ? Parce que je doute qu'il sache à quoi sert ça " Que je souffle en sortant le Flamingo connecté - dont j'avais toujours rêvé me servir - de la boite géante. Et je le reposais rapidement dans cette boite. Il y avait du choix et je voyais bien que la majorité des choses avaient été préparées par la jeune femme. Ils sont proches, forcément qu'il lui en a parlé. Bien entendu, il y avait aussi une touche très… Levi et je m'interdisais d'écouter un seul son de ce CD. C'était vraiment très creepy et si gênant de savoir qu'il avait fait une compil pour aider son pote à me foutre dans son lit. Parce que c'était forcément à ça que servait cette boite que je refermais lentement. Mes deux mains posées sur la boite, je déglutis difficilement. " Tu lui dis donc absolument tout, d'accord… " Que je souffle en faisant un pas en arrière et en passant une main dans mes cheveux. Génial. J'allais donc me retrouver face à Levi, lui sourire et le regarder droit dans les yeux tout en sachant parfaitement qu'il savait littéralement tout de moi, de mes gênes et de mes difficultés à passer à l'acte avec son meilleur ami. Mes mains passent de mes cheveux à mon visage et je frotte mes yeux. " J'ai honte " Que je souffle en déglutissant difficilement. Pourquoi est-ce que j'ai voulu avoir un petit avant-goût de ce carton "objets trouvés" ? J'avais pensé que ça allait être un petit trip down memory lane. Et bien je m'étais trompée et sur toute la ligne !

Quoi qu’il se passe ce soir, ça se terminera par Wendy qui a entendu cette fameuse chanson. Elle est déterminée et je pense aussi que c’est le bon moment. Je fais « non » de la tête quand elle parle de me dégonfler.

« Aucune chance. »

Avec Levi et Ariane dans l’assemblé en plus. J’aurai tout mon fan club. Eux ont déjà eu droit à cette chanson plusieurs fois. C’est celle dont je suis le plus fier. Elle me porte. Parfois je me laisse à imaginer comment la version studio donnerait... Pour ça il faudrait que je daigne recontacter Jack. Le temps passe vite. La vie est bien remplie. Je pense que ce sera un de mes objectifs de 2019. En même temps je me dis qu’il faudrait que je me renseigne au lieu de me faire des films. Parce que si c’est 1000$ par chanson, je vais pas aller bien loin.

Le baiser se fait tellement ardent quelle en fait tomber sa veste. Je m’en rends compte qu’après coup et ça me fait sourire. J’ai confiance en notre capacité à nous couper du monde pour faire de jolies choses. J’ai aussi confiance qu’après avoir révélé la chanson à Wendy elle soit encore plus réceptive à moi et pourquoi pas nous la jouer égoïste a nous manger la bouche toute la soirée au Canvas. Après tout Ariane et Levi sauront se tenir compagnie. J’en suis sûr. Mais faut que j’arrête dé voir si loin. Je fantasme surtout. En vrai envie qu’on passe cette soirée comme une bonne bande de potes. D’amis. Des gens qui aiment passer du temps les uns avec les autres. Qui se sentent bien tous ensemble. Je n’ai pas envie elle traîne la patte si on a des trucs prévus tous ensemble dans un avenir proche. Parce que c’est sûr que ça va se produire, à mon plus grand bonheur et celui de tout le monde. J’espère.

Je ne loupe pas le bruit que Wendy fait quand ma main se retrouve sur ses fesses. J’aime trop voir qu’elle est attiré par moi même si je ne suis pas une femme. Y’a beaucoup d’espoirs dans nos moments ensemble et là maintenant, je suis confiant. Wendy et moi ça ne peut que marcher. On colle trop bien pour qu’il en soit autrement. Mon cœur bat trop vite pour que je m’imagine une autre finalité. Elle est la femme de ma vie. Une autre de mes âmes sœurs. Cette réflexion m’aide à me dire que ça va forcément bien se passer entre Levi et elle. Ça va coller. C’est sûr. Mon cœur fond à cette pensée parce que rien ne pourra me rendre plus heureux que deux de mes personnes favorites au monde qui s’entendent bien. Même plus que bien. Ok faut peut être que je m’emporte pas trop, mais là j’ai un espoir immense et j’ai du mal à me calmer.

Puis vient cette boite. Je sais que ça part d’une très bonne intention de leur part et je suis tellement embarrassé par la situation que je ne fais pas ce qui me serait venu naturellement : analyser les paroles inscrites par Levi. Je sais qu’il y a beaucoup de sens dans celles ci et ça m’intéresse réellement. Mais là, je suis trop occupé à vouloir mettre ça le plus loin possible sauf que Wendy n’est pas dupe et elle fait un plus un. Je suis trop mortifié par tout ça que je reste silencieux, ne sachant pas quoi répondre. Je préfère la laisser se faire ses conclusions qui sont de plus en plus juste. J’ai posé le carton sur mon bureau alors que j’essaie de faire de la place dans mon armoire pour l’y mettre et elle s’y est trop approché. Je suis trop mortifié que toutes mes tentatives à faire de la place échouent et Wendy a tout le loisir d’inspecter l’intérieur de l’offrande. Je la vois du coin de l’œil sortir un truc rose et j’ai une petite idée de quoi il s’agit même si je ne suis pas un expert en sextoy. Mon dieu.

Je continue mon jeu du silence alors que je déplace mon aspirateur en galérant. Quand j’y parviens Wendy en est venue à ses conclusions qui sont... beaucoup trop correct à mon goût. Pourquoi faut il qu’elle soit si perspicace ? Elle se masque le visage et je capitule dans la bataille avec mon armoire. De toute façon y’a plus rien à cacher.

« Wendy... »

Je sais pas vraiment ce que je suis sur le point de dire mais je vais jusqu’à elle pour la prendre dans mes bras. Je prends le temps avant de prendre,Dre la parole parce que si je dis d la merde, je sens que ça va se retourner contre moi très vite. Ce serait dommage vu comme la soirée avait si bien commencé.

« Levi... On se cache rien... Et Ariane... Elle est de bons conseils. C’est son métier je... »

Je quoi ? Je sais pas quoi dire en ma faveur. Alors je préfère agir. Je la serre doucement contre moi embrassant le haut de sa tête. Je mise tout sur mon touché, ma tendresse, ma présence.

« Mais t’as pas à avoir honte. Et ils sont bien éduqués malgré ce qu’on pourrait croire. »

J’essaie une touche d’humour, même si c’est vrai, ils ne lui feront pas de remarque ou qui que ce soit pour la mettre mal. Je suis toujours rouge mais ça va mieux, ça n’empire pas. Je ne cherche pas à lui enlever ses mains de devant les yeux. Elle le fera quand elle se sentira mieux.

« Ils auront à faire à moi si ça se passe mal mais, je suis sûr qu’on n’en arrivera pas là. »

Ils ont toute la confiance. Ils savent à quel point Wendy est importante pour moi. Les minutes tournent mais je ne vais pas la presser. La soirée open mic dure jusque tard et là soirée est encore jeune. Je tourne la tête vers le carton, me demandant si je dois y jeter un coup d’œil plus approfondit avec Wendy maintenant ou pas. Non. C’est sûrement pas une bonne idée.

« Si ce carton te mets vraiment mal je leur ferai une réflexion. »

Tout pour Wendy. Même une petite friction avec mes amis. Toute petite parce que je me connais, je le tournerai de façon légère mais sérieuse. Je veux qu’ils comprennent que c n’est pas correct de faire ça. Je ne veux pas que ça commence mal entre eux tous. J’avais de grands espoirs un peu p.js tôt. Est en train de dégringoler un petit peu. J’aime pas ça. Mes bras se resserrent autour de Wendy.

Il allait passer à l'acte ce soir, il n'allait pas de dégonfler et si j'étais un peu réticente à l'idée de sortir ce soir, tout allait beaucoup mieux maintenant. En même temps, je ne pensais qu'à ça quand ses lèvres n'étaient pas contre les miennes. Cette chanson. Les mots qu'il avait utilisé pour décrire ce qu'il ressentait. J'adore la musique et il existe bien des chansons qui m'ont fait vibrer. Je sais qu'il en sera de même de celle que Kane a écrite. Si une chanson écrite par un inconnu réussit à me faire pleurer à chaudes larmes, je n'imagine pas celle écrite par mon petit ami et pour moi, qui plus est. Proud girlfriend over here et je n'ai même pas écouté le morceau. Et cela risque d'attendre encore un peu parce que nous sommes en pleins baisers. C'est si doux, agréable et ce que je ressens est unique. J'ai eu le temps de réfléchir, de penser à tout ça quand Kane était en Europe et je sais que nous deux, c'est fait pour durer et vibrer. Je l'aime et tout mon corps me le fait comprendre. Ça arrive. Je sais qu'il ne me faudra pas attendre encore six mois pour me sentir prête, pour passer le cap avec lui et que l'on vibre à l'unisson, tout simplement. Seulement, pour que ça arrive, j'ai besoin d'être en harmonie avec moi même et le carton qui vient d'être déposé à la porte de Kane a le don de me secouer. Mais pas dans le bon sens du terme. Je suis perturbée. Intéressée par ce qu'il y a dedans - parce que je connais quelques trucs - mais carrément paniquée à l'idée que ma vie sexuelle - notre vie sexuelle - ne m'appartient pas vraiment. Ce n'est plus un couple, ni même un trouple mais bien un quatrouple et ça me gêne. Est-ce qu'ils vont vraiment tout savoir, être au courant de notre moindre avancée ? Et si c'était ça qui finissait par me retenir et me stresser encore plus ? Je ne suis clairement pas prête pour ça, pour que ce qu'on fait au lit, ou pas, ne soit pas qu'à nous deux. C'est l'intimité de notre couple. Pour moi du moins. Dans ses bras, je cache toujours mon visage, essayant de me remettre les idées en place tout en essayant de comprendre. Bien sûr, moi aussi j'ai parlé de mes soucis à aller plus loin avec Kane à Hannah et Carter mais qu'en est-il de son côté ? Qu'est-ce qu'il a bien pu leur dire pour qu'il débarque avec ça ? Qu'il était frustré comme jamais, qu'il avait besoin de se détendre parce qu'il allait imploser ? " Mais je veux qu'on aille à notre rythme " Que je souffle, la voix légèrement tremblante quand il me dit qu'Ariane est de bons conseils. Bien sûr qu'elle est de bons conseils mais le soucis est dans ma tête et ça, y a personne qui peut m'aider à l'outrepasser. Si ce n'est lui. Lui et seulement lui. Et là, pour le coup, ça me bloque carrément. Des tas de questions me passent par la tête mais aucune ne franchit la barrière de mes lèvres. Va-t-il leur annoncer la nouvelle quand on l'aura fait ? Vont-ils lui offrir un gâteau pour fêter le coup ? Et maintenant ils vont vouloir savoir si on s'est servi de ce putain de carton ou pas. " Ils diront rien mais je le sais moi. Je sais que Levi ne m'a pas encore rencontré et qu'il sait déjà que je suis pas capable de coucher avec son meilleur ami " Que je souffle doucement. Je fais glisser mes bras et les glisse autour de sa taille pour le prendre dans mes bras, synchronisé comme jamais. " Ils foutent grave la pression avec leur putain de carton magique là… T'es sûr que c'est le job d'Ariane parce qu'elle devrait savoir que le stress, ça aide pas à passer le cap, loin de là même " Que je souffle en levant le regard vers Kane. Je sais que c'est pas facile pour lui non plus cette position. " Tu peux juste leur demander de respecter notre intimité… ? " Que j'ose à peine demander. Parce que là, ils sont carrément dans notre couple et ça ne me plaît pas du tout… " Je veux dire… J'ai pas très envie d'avoir un nouveau colis surprise de leur part, me faisant clairement comprendre qu'ils attendent qu'on aille plus loin " Ils savent, ils savent. Je ne peux rien y faire de toute façon. Je ne vais pas dire à Kane de ne plus leur en parler. Je veux juste qu'ils ne s'en mêlent plus ou qu'ils soient plus… discrets. Là je le prends vraiment comme "allez, faites-le, on attend derrière la porte" même s'ils ne sont pas là physiquement. " Parce qu'en soit, ça ne me gêne pas. Le contenu. Il y a des trucs qui m'intéressent pas mal du coup d'oeil que j'en ai eu " Que je souffle, le regardant droit dans les yeux pour lui faire comprendre que je ne mens absolument pas là dessus. Ce petit flamingo connecté me tente bien mais pas que. " En solo ou en duo… " Parce qu'il y a des objets qui peuvent servir seule. " Il faut que j'arrête de faire l'autruche " Je ne quitte pas son regard, on parle de choses importantes. Plus que ça même. " Je veux découvrir ton corps, je veux que tu découvres le mien aussi. Il n'y a pas qu'une façon de faire l'amour et je ne suis peut-être pas prête pour la plus basique des façons mais j'en ai assez de prendre des douches froides au réveil pour me calmer de tous ces rêves que je peux faire " Et, étonnement, dans aucun de ces rêves, nous le faisons de la manière la plus basique qui soit. Pourtant, le désir est clairement là et augmente toujours un peu plus. " J'y pense de plus en plus… " Qu'il ne croit pas qu'il est le seul dans cette situation merdique. Qu'il ne croit pas que ça me convient parfaitement. " J'ai vraiment envie de toi, de tes lèvres, de tes mains sur mon corps… " Je soupire doucement. La tentation est plus que palpable. " Et il y a définitivement des trucs que je veux tester dans ce carton… Des trucs que je veux qu'on teste ensemble et d'autres que tu testes avec moi, sur moi " J'embrasse sa joue du bout des lèvres et conclus, ressentant quelques papillonements dans mon bas ventre. " Si ça te tente… " Que je dis, mon souffle caressant sa peau. Kane et Wendy à la découverte de l'un et l'autre. Adieu frustration et bonjour harmonie, plaisir et désir. " Je veux juste que ça soit notre petit secret… " Pour plusieurs raisons. C'est notre intimité, notre vie et j'ai envie d'en profiter à deux. Et ça m'excite carrément de savoir qu'il leur dira que rien n'a bougé sur ce plan alors que quelques heures plus tôt, ce sont ses mains qui m'ont fait du bien, beaucoup de bien. " Je veux que tu partages ça uniquement avec moi, nous donner le temps de nous découvrir, d'y aller à notre rythme avec nos envies et nos idées. Personne pour donner son avis, partager ses idées, proposer de nouvelles choses, larguer un carton plein de jouets. C'est avec toi que j'ai envie de vivre ça. Et seulement toi " Pas de Levi ou d'Ariane en arrière plan, un peu comme le diable et l'ange sur l'épaule qui donnent leur putain d'avis dont personne ne veut. Parce qu'ils n'aident jamais, ces deux petits personnages. Et s'il leur en parle, je ne veux pas le savoir, je ne veux pas que ça altère son jugement, ses envies, ses idées. Je ne veux pas qu'ils en sachent plus, pour le moment. Je veux qu'il revienne avec quelque chose qu'il a envie de tester, avec une idée. La sienne. Et pas celle de qui que ce soit d'autre. Si tenté que ça plaise à Kane. Et, de mon côté, je sais déjà ce dont je vais avoir besoin : un polaroïd pour lui laisser de quoi patienter pendant nos shifts décalés. Parce que l'envoi de photos par MMS, c'est mort. Se tromper de destinataire, ça arrive trop facilement. Et j'ai envie que ce soit authentique, que tout ça, toute cette découverte soit notre, façonnée pour notre couple et non basique, simple, actuelle. Parce que notre couple n'est pas comme n'importe quel autre.

« Bien sûr qu’on ira à notre rythme ! »

Ou plutôt le rythme de Wendy. Parce que si ça ne tenait qu’à moi... ça ferait longtemps que l’affaire serait réglée. Rien ni personne ne pourra changer que c’est nous les maîtres du jeu là. C’est notre vie. Si Levi et Ariane ont fait des paris sur quand on va enfin passer à l’acte c’est une autre histoire et je suis secrètement convaincu que ça a dû venir sur le tapis à un moment ou un autre.

Je fronce les sourcils quand elle dit qu’elle est pas capable de coucher avec moi. Elle prend ça trop à cœur.

« Hey mais c’est pas grave. »

Je veux ajouter quelque chose mais elle ne s’arrête pas et elle se prend grave la tête. Pire que moi. Je pensais pas. Du coup je l’écoute, parce qu’elle a l’air bien lancée. Elle se met la pression, comme ça on est deux. J’avais pas besoin de ce carton pour l’avoir personnellement. Elle veut qu’ils respectent notre intimité et j’hoche la tête. Il ne peut pas en être autrement. Mais le pire dans tout ça c’est que ce qu’ils ont fait est certainement la chose la plus naturelle pour eux. Ils ont pensé en bien. Je le sais. Même si ça m’a rendu écarlate, ça c’est juste parce que je suis mega pudique et avec Wendy on est pas du tout à ce niveau là entre nous. C’est nouveau le sexe. C’est encore le truc inconnu. Est ce qu’on va être compatible ? C’est ça dont j’ai peur moi.

Wendy insisté à propos du carton qui ne lui plaît pas. Ok. Message reçu. Sauf qu’elle se trompe sur un point. C’est pas eux qui attendent qu’on passe à l’acte. C’est moi. J’hésite à le lui dire mais non. Je ne le fais pas. Je ne veux pas qu’elle pense que c’est mon but ultime de coucher avec elle même si ouais... j’y pense souvent. Alors autant la laisser croire ce qu’elle veut pour le coup. Que ça ne montre pas mon côté pressé.

Plot twist. Elle est intéressée par le contenu du carton. Ok. Je m’y attendais pas à celle là. Mes joues redeviennent plus rouge au fur et à mesure de ses paroles. Elle parle de corps. Nos corps. De douche. De... j’en oublie. Je suis trop surpris. Je n’aurai pas cru que ça terminerai en une conversation du genre. J’étais pas prêt. Elle continue. Elle veut mes mains sur elle. Bon sang qu’il fait chaud. Elle parle de tester des trucs sur elle. Ensemble. I’m going to be hard real soon. En plus elle m’embrasse et mon dieu elle ne doit pas louper combien j’ai chaud là. J’ai complètement oublié le Canvas. Je veux essayer tous ces trucs avec elle maintenant.

Un secret. Elle veut que ce soit un secret. Elle insiste lourdement là dessus. J’hoche la tête parce que je ne peux pas faire autrement. Est ce que je peux ? Non. Est ce que ça va m’empêcher de dire tout ce que je veux à Levi ? Non plus. Elle n’en saura rien, c’est tout ce qui compte. Je sais qu’il sera une tombe. J’ai une confiance aveugle en lui. Je n’aime pas trop qu’elle tente de m’imposer ce genre de chose. Levi est dans ma vie depuis bien plus longtemps qu’elle. On a notre dynamique, nos habitudes et nous sommes en parfaite harmonie. Je ne veux pas que ça change. Je suis heureux comme ça. Elle n’aurait jamais dû être au courant qu’il en savait autant mais le fait est que maintenant elle sait. Tant pis. J’ai pas honte. Je suis sûr qu’elle aussi parle de nous à ses amis. Je ne vois pas pourquoi j’aurai pas le droit de parler de ma vie à mes amis. Il se trouve juste que Wendy est dans ma vie donc oui, on parle d’elle.

« T’inquiètes pas je compte pas te partager. »

Façon de parler, parce que je veux qu’ils s’entendent bien. Qu’ils échangent. Qu’ils vivent des choses ensemble. Je fais un petit sourire et je n’ai pas envie de polémiquer plus longtemps sur le sujet parce que clairement nous n’avons pas le même point de vue là dessus et je ne veux pas m’engueuler avec elle. Mes amis et moi nous nous feront plus discret à l’avenir. Enfin surtout Ariane qui devra être discrète parce que je suis certain que ce carton c’est son idée à la base. Une très bonne idée vu combien Wendy a l’air intéressé de tester certaines choses. Je n’aurai pas cru. Comme quoi je ne la connais pas encore bien la petite. Je me demande quels genre de pratique elle avait avec ses ex. Je sens que je vais retourner sur la catégorie lesbiennes amateurs dans pas longtemps parce que je suis chaud.

Je regarde Wendy. Je repense à tout ce qu’elle m’a dit. Je me mords la lèvre, serrant un peu plus mes bras autour d’elle.

« T’as peut être pas remarqué mais tu m’as donné très chaud. »

J’essaie de faire de l’humour parce que OF COURSE qu’elle a remarqué.

« Encore un peu plus de dirty talk et t’aurais pu le sentir. »

Est ce que je viens vraiment de dire ça ? Je suis sûr qu’elle va se moquer de moi pour être si sensible à ses mots. Oui. Pour moi c’était du dirty talk. Il m’en faut peu. J’ai pas honte. J’ai peut être un peu honte d’avoir avouer être pas loin d’être raide. Mais... je sais pas je me suis dit que je pouvais être franc à ce niveau là à défaut de l’être à propos de mes amis.

Je colle mon bas ventre à elle... oh god.

Ça me fait flipper tout ça. Ça m'ennuie qu'ils savent tout. Vraiment. Ça ne devrait pas parce que je n'ai pas à avoir honte d'y aller à notre ryhme, ok mon rythme. Mais je ne sais pas, je me sens un peu oppressée pour le coup et je déteste ça. Je ne craquerais pas plus vite, loin de là même, ce n'est pourtant pas l'envie qui me manque. " Mouais " Que je souffle quand il dit que ce n'est pas grave. Ce n'est peut-être pas très grave mais je ne suis pas idiote. Un couple, ça passe par beaucoup d'étapes et celle-ci en fait partie. Ça finira par arriver et j'essaye de mettre des mots sur tout ça, sur tout ce que je ressens et pense. Je n'ai jamais su fermer ma bouche. Je réfléchis avant de parler, c'est déjà pas mal je trouve. Seulement, je n'ai aucune filtre et je joue sur tous les plans en même temps. Je sais bien qu'il en parlera à Levi quoi que je lui demande et ce n'est pas bien grave. Mais je ne veux pas savoir qu'il sait, qu'ils sachent. Un peu de discrétion, c'est tout. Et je suis sûre que maintenant que les choses ont été dites, je n'ai plus de soucis à me faire. Peut-être que je me trompe mais je ne vois pas Kane me blesser volontairement. Ça ne lui ressemble pas, il est bien trop gentil et doux pour cela. Et c'est pour cela que je l'aime aussi, un petit peu. Parce que si j'avais envie de finir avec un connard, je suis sure que je trouverais de quoi me mettre sous la dent rapidement. La mode est à la saloperie, à la cruauté et à la méchanceté. Alors oui, le défi, ça a quelque chose d'attirant, de sexy mais nous ne sommes pas dans une série télévisée, merci bien. Kane est tout ce que je recherche chez ma moitié. De la simplicité, de la compréhension, du désir - sûrement beaucoup de passion - de la passion… Le tout saupoudré d'un sourire à faire tomber les Anges de leur perchoir. Et ce regard qu'il me lance… Le maître des enfers va bien finir par venir s'interposer et lui dire d'arrêter tout de suite parce que je ne peux pas survivre à ça. Je ne peux pas lui survivre. Pas comme ça. Il me sert un peu plus dans ses bras et je ne lâche pas son regard, me sentant rougir quelque peu. Du dirty talk ? Vraiment ? C'est bien mon style. Mais j'ai juste ouvert mon coeur, dis tout haut ce que je pensais tout bas. J'ai plus vraiment envie de sortir. J'ai envie qu'on se découvre, qu'il déplace ses putains de mains de mon dos à mon ventre, ma poitrine. " Et c'est quelle partie qui te tente le plus ? " Que je demande doucement, un léger sourire sur le visage, la chaleur montant dans l'appartement. Ou alors c'est que moi. Oh. Non. Ce n'est clairement pas que moi et un léger soupire se glisse entre mes lèvres. Je ferme les yeux quelques secondes avant de l'embrasser tendrement. Il faut que je garde un minimum de consistance. Mais pour quoi ? Pour me prouver que je ne suis pas faible à craquer en un claquement de doigts ? La bonne blague. J'ai envie de le pousser sur le canapé et de glisser sur lui pour passer la soirée à l'embrasser. La soirée. Le Canvas. Je mordille très légèrement sa lèvre inférieure et rouvre les yeux, toujours très proche de lui. Ma poitrine est collée à son torse et on peut y voir une forme d'excitation bien féminine, le T-shirt tiré sur mon corps. " Tu crois qu'ils nous attendent ? Au Canvas ou ailleurs ? " Que je demande doucement, mes mains glissant sous son t-shirt, dans le dos. Ma peau chaude brûle à son contact. " Pas que je ne veuille pas rencontrer Levi mais bon… " Je ris doucement. Mais bon, je préfère rester ici, encore plus maintenant. Je suis prête à prendre sur moi ou mieux, à passer par la salle de bain rapidement, s'il le faut. Je n'ai pas envie que la découverte de nos corps soit rapide, à la va-vite parce qu'on nous attend ailleurs. Il y aura le temps pour ça plus tard. Et je sais bien qu'ils s'imagineront des tonnes de choses si on ne se pointe pas au Canvas et qu'ils y sont. Mais ce carton était bien là pour une raison ? Peut-être que c'était une raison pour nous occuper parce qu'une soirée au Canvas, ça ne les tente pas du tout. Je caresse le dos de Kane du bout des doigts, ne m'autorisant pas à toucher son torse parce que ça voudrait dire m'écarter de lui pour laisser passer mes mains et j'aime bien trop cette proximité, tout ce que je sens et ressens pour m'écarter tout de suite. Dans une poignée de seconde, ça ira mieux. " C'est toi qui voit… J'te suis où que tu veuilles aller " Au lit ou dehors pour aller rejoindre ses amis, c'est lui qui voit. Je ne suis pas le genre de nanas à vouloir changer ses plans initiaux ni à me mettre entre ses amis et lui. Je vais devoir passer au-dessus du fait qu'ils savent tout de moi. Je vais peut-être finir par tout savoir d'eux aussi, qui sait ? Mais pour le moment, c'est de Kane dont j'ai envie de tout savoir. Et je sais très bien qu'on devra se détendre chacun de son côté s'il veut aller au Canvas. Mais c'est pas bien grave. Ce n'est pas comme si je ne le faisais jamais. Bon, jamais quand il est dans le coin… Il faut bien une première fois à tout. N'est-ce pas ? Et je ne quitte pas son regard, bougeant doucement, me mettant sur la pointe des pieds, un peu plus proche de lui, son bassin aligné avec le mien, mes mains parcourant son dos… Je ne lui en voudrais même pas de vouloir filer retrouver ses amis. Bien que je lui donnais tous les arguments pour rester ici. Mais c'est ça être en couple non ? Jouer de son corps, de ses envies et désirs pour avoir ce qu'on veut. Méchante Wendy. La punition, c'est quoi ?

Je rêve ou elle aussi se met à rougir ?  Je suis content de voir qu’on est sur la même longueur d’ondes à ce niveau là. Ok je suis le king dans ce domaine, mais la voir rosir me fait plaisir. Je me sens moins seul. Peut être même que ça veut dire que cette fois c’est justifié parce que ça lui fait à elle aussi. Parce que oui, je rougis pour un rien. Mais peut être pas maintenant. Y’a de quoi. Oui je suis en train de me rassurer comme je peux. Je sais que je suis habitué à ces situations depuis le temps mais quand ça se justifie ça fait toujours plaisir. Je me sens moins sensible.

Elle n’a pas l’air d’avoir dit toutes ces choses à la légère parce qu’elle remet le tout sur le tapis et oh mon dieu, elle veut que je lui dise ce qui me tente le plus. Est-ce que je lui dis ? Je lui ai déjà avouer que j’étais pas loin de bander, je ne suis plus à ça près. Mais elle revient m’embrasser avant que j’ai pu répondre et je me perds un peu dans ce baiser parce que j’ai juste trop envie d’elle. Ca a l’air d’être son cas aussi parce qu’elle remet en question notre soirée au Canvas. Pensant à Levi et Ariane qui seraient peut être en train de nous attendre. Elle glisse ses mains chaudes sous mon tshirt. Elle veut me tuer. Elle veut plus de moi. C’est sûr. C’est automatiquement que je vais descendre mes mains sur ses fesses, ayant pris son geste à elle comme un feu vert pour aller un peu plus loin. Même si techniquement, c’est pas très loin ça, parce que je l’ai déjà fait peu de temps avant. Ca n’en reste pas moins très agréable, je pourrais la toucher toute ma vie. On va commencer par la soirée, la nuit. Je sens bien sa poitrine contre moi et je rêve de pouvoir la toucher un peu mieux à cet endroit là. Je souris quand elle parle de sa rencontre avec Levi. C’est vrai que c’était genre un des highlight de ma soirée mais vu les autres plans qu’on a en tête… C’est pas grave. On a bien mieux à faire. Rien que d’y penser je sens l’excitation me monter. Est-ce qu’on va vraiment rester pour explorer ce qu’il y a dans ce carton au lieu d’aller à la soirée open mic ? On dirait bien vu comment elle me touche, m’embrasse. Si y’a bien un truc mieux que de chanter sur scène et passer la soirée avec Levi c’est bien de passer la soirée à déshabiller ma copine pour l’explorer enfin.

Elle me laisse la décision finale et c’est déjà bien tout décidé. Je me penche vers elle pour l’embrasser avec ferveur, laissant s’échapper un léger gémissement. Comme si ça suffisait en guise de répondre à ce qu’elle m’a demandé. Mes mains sur ses fesses ne laissent pas vraiment place au doute. Une de mes mains remontent à son dos, mais sous son haut également. Moi aussi je veux toucher sa peau. Mon coeur se met à battre beaucoup plus vite dans ma poitrine et je me sens entrer dans cette bulle charnelle que je veux faire durer jusqu’au bout de la nuit.

Alors que je détache mes lèvres des siennes pour reprendre ma respiration, je fais doucement glisser ma main de son dos à sa poitrine, sous son tshirt toujours…

« Tu voulais mes mains sur toi… »

Comme si j’étais en train de me justifier de mon geste. Parce que oui, je suis un peu nerveux là. En même temps je lui réponds à sa question d’un peu plus tôt. Ce que j’ai aimé de ce qu’elle a dit. Je retourne l’embrasser et je murmure tout contre.

« On reste… »

Y’a franchement pas besoin que je fasse cette précision mais au moins les choses sont claires sur les plans de la soirée. Si Levi avait prévu de venir tout seul, j’aurai arrêté deux secondes le temps de le prévenir qu’on viendra pas, mais là, y’a pas besoin. Il sera avec Ariane et j’aime bien les laisser s’imaginer tout ce qu’ils veulent sur les raisons de notre non venue. Parce qu’ils seront pas loin de la réalité.

Lentement, mais sûrement, je guide Wendy vers le lit alors que mes mains et mes lèvres sont sur elle. Et oui. Ca y est. Elle peut sentir mon excitation vu notre proximité. Je suis un gars sensible, c’est un secret pour personne. Alors avoir la fille qu’on désire le plus au monde depuis dix ans dans ses bras, comme ça, après tout ce qu’elle a dit, tout ce qu’on se fait déjà, même si c’est pas grand chose, je suis emporté par le désir.