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 (willton #9) right beside the lake i burn for you

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AuteurMessage
Auden Williams
Auden Williams
le complexe de Dieu
le complexe de Dieu
(willton #9) right beside the lake i burn for you MTtf4TM Présent
ÂGE : 40 ans. (25/12/1983)
SURNOM : Il répond à tout, surtout aux insultes.
STATUT : Dire à Ginny qu'il veut divorcer: check. Dire à James qu'il l'aime (à un moment pas opportun du tout): check.
MÉTIER : Meilleur peintre d'Australie. Il n'a rien peint depuis deux ans, le sujet est automatiquement censuré pour quiconque tente de l'aborder.
LOGEMENT : Le passage chez James a été aussi bref que chaotique, finalement. Il reste à l'hôtel en attendant de trouver autre chose.
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POSTS : 23418 POINTS : 660

TW IN RP : violences physiques et verbales
ORIENTATION : J'aime tout le monde.
PETIT PLUS : Né en Italie, il est bilingue › Bisexuel assumé depuis toujours, les états d'âme féminins l'agacent pourtant › A quitté l'école à 16 ans pour vagabonder en Italie, c'est à partir de là qu'il a commencé à travailler son art › La peinture est sa raison de vivre, il touche à toutes les formes d'art par besoin de créer › Ne boit pas, ne fume pas (longue histoire) › Ambidextre › Égoïste, rancunier, colérique, manichéen, un vrai Enfer à vivre au quotidien › Père de Damon (2000) et de Sloan (2020), deux mères différentes qui le détestent › Fuit dès qu'il développe des sentiments pour autrui
CODE COULEUR : darkgreen
RPs EN COURS : (04)ginny #114james #18gabrielledamon #15


(willton #9) right beside the lake i burn for you A14f2e701b77642d6b86bb52b2455fb019c96709
willton #18 › don't tell me this is all for nothing. i can only tell you one thing: on the nights you feel outnumbered, i see everything you can be. i'm in love with how your soul's a mix of chaos and art, and how you never try to keep 'em apart.

(willton #9) right beside the lake i burn for you Ced3f346bf11c2988b40736efd5224dfde6f3e94
ginauden #114 › can you hear the rumble that's calling? i know your soul is not tainted even though you've been told so. i can feel the thunder that's breaking in your heart, i can see through the scars inside you. now there is nothing between us. from now our merge is eternal. can't you see that you're lost without me?

(willton #9) right beside the lake i burn for you 02758a5bdb605676271cd8651f6b01e61722e808
damen #15 › my high hopes are getting low but i know i'll never be alone. it's alright, we'll survive 'cause parents ain't always right. every morning he would wake up with another plan. mum and dad, they couldn't understand why he couldn't turn it off, become a better man. all this therapy eats away gently at the side of hid mind that he never had. this story told too many times.

(willton #9) right beside the lake i burn for you 6cec3c203940f6f6e8ed3f9e3682f4ef507bab22
modeo #5 › young, dumb. now all the words are my own, but i don't want you to judge. i thought inspiration was all about fun, life's been eating me up it's poisoned my cup and if i leave the house, i'll get hit by a truck.

RPs EN ATTENTE : (willton #9) right beside the lake i burn for you Tumblr_nsbti9nOT01t0u8w9o4_250
famiglia: savannah #9 › intense, graphic, sexy, euphoric, provocative, edgy, thought-provoking, technically and visually stunning. a compelling work of science fiction, a suspenseful exposé. cinema like you've never seen it before. the exotic, bizarre and beautiful world. this is your invitation to enter.

RPs TERMINÉS : (beaucoup.)
cf. fiche de liens

(willton #9) right beside the lake i burn for you Ea555c08fd728878e94d6f1508e526d4

AVATAR : Richard Madden
CRÉDITS : tearsflight (avatar) › richardmaddendaily (gif) › harley (gif damon & james) › fuckyou (gif ginny) › louisbxne (gif ugo) › loonywaltz (ub)
DC : Swann, Lily, Rhett & Ambrose
PSEUDO : Kaelice
Femme (elle)
INSCRIT LE : 29/05/2019
https://www.30yearsstillyoung.com/t24284-auden-canicule-en-ete-mamie-va-y-passer
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Message(#) Sujet: (willton #9) right beside the lake i burn for you (willton #9) right beside the lake i burn for you EmptySam 24 Déc - 0:34



23h30. La durée du vol. La durée d’un putain de vol qui ne connaît pas de direct et qui rend tout d’autant plus long, surtout pour un homme comme moi incapable de dormir en avion. Je suis arrivé à fermer les yeux à quelques reprises, mais le manque de sommeil se lit plus que jamais dans la taille et la couleur de mes cernes. J’imagine qu’il n’y a rien là-dedans que de petites mains ne se chargeront pas de rectifier, maintenant que j’ai atterri à Paris avant même le lever du soleil et que je serais presque incapable de donner la date du jour si elle n’était pas celle du défilé. J’ai sauté dans le dernier avion au départ de Brisbane, le premier à atterrir à Paris pour m’assurer d’être à temps pour aider James dans les préparatifs de cette journée qui s’annonce interminable. Et dans ma poche, mon téléphone reste plus que jamais allumé et prêt à être décroché, au cas où qui que ce soit aurait l’idée de m'appeler pour me dire qu’ils ont finalement retrouvé Ginny et qu’il n’y avait rien à craindre durant tout ce temps. C’est le genre d’appel que j’espère avoir reçu durant le dernier vol, mais le retour du réseau une fois le sol français touché ne me fait pas apercevoir la moindre notification allant en ce sens. Je grogne, déjà désireux que cette journée puisse se terminer. Que ce soit le jour J ne signifie pas pour autant que cela représente un rêve éveillé, et bien au contraire. C’est comme si nous n’avions pas travaillé d’arrache-pied pendant plus d’un an tant il y a de choses à revoir à la dernière minute, de détails à finaliser, d’équipes à diriger. La conversation Whatsapp de la maison s’est agitée toute la journée pour moi ; toute la nuit selon l’heure française.


Auden
Je viens d’atterir.

Auden
J’insulte les voitures qui ne roulent pas assez vite sur la route et j’arrive.


Il n’est même pas six heures du matin et pourtant je sais que James est déjà réveillé, ou peut-être même qu’il n’est toujours pas endormi, au choix. Il a ses propres raisons, mais la finalité est la même. Son esprit n’est habité que par le défilé alors que le mien est coupé en deux, bien que je priorise autant que possible notre travail pour les heures à venir. Je ne peux pas me permettre de louper quoi que ce soit, et je ne peux pas me permettre non plus de gâcher le travail de James derrière tout ça. Je n’en ai aucune envie, parce que s’il y a un bien un sujet sur lequel je ne rigole pas, c’est l’art.

Dans la voiture, j’en profite pour avoir mon fils au téléphone un instant, lui qui tient tant à me montrer son dernier merveilleux dessin pour lequel je dois pourtant lui demander ce qu’il représente. Un popotame dans un arbre, mais oui bien sûr, tout fait sens. Il est avec Damon et je sais que ce dernier prend soin de lui, tout comme je sais que Sloan est heureux de passer du temps en sa compagnie. Et moi, de mon côté, je n’ai pas à m’en faire de rien, en démontre le au-revoir que j’initie rapidement lorsque nous arrivons sur le lieu du défilé, tout en promettant à Sloan de le rappeler avant qu’il aille dormir. En plein milieu d’après-midi, le défilé sera déjà passé, et j’aurai plus de temps pour lui. En attendant, le temps défile bien trop rapidement et tout le monde est déjà sur le pied de guerre; les mannequins autant que l’équipe technique.

Du regard, je cherche James dans la foule compacte et en ébullition, mon poignet malmené par le poids de la précieuse et dernière robe que je ramène de Brisbane, celle qui a dû connaître des finitions de dernière minute dans les ateliers. Celle, aussi, qui a bien failli rester dans tous les pays à cause de son allure particulière: ils n’y connaissent rien en art, de toute évidence. J’avale de l’air lorsque je reconnais le visage du créateur et me fraie un chemin jusqu’à sa personne, l’arrêtant brièvement dans son élan en posant la bulbe de mes doigts contre son torse. “Cette robe vaut plus de deux milles dollars australiens rien que pour son transport.” J’exagère; ce n’est que le prix de mon billet, qui a de toute façon été parfaitement couvert par l’entreprise. Mais je lui souligne tout de même qu’elle est là, malgré tout, et c’est tout ce qui importe. Ma main retrouve le long de mon corps et mes yeux les siens, presque envieux de faire un concours de celui qui a l’air d’être le plus fatigué. “Je survis grâce au café, faut pas que je m’arrête une seconde.” J’annonce, ne serait-ce pour lui dire qu’on est sur la même longueur d’onde. Mon attention est volatile, je relève la tête dès qu’une personne parle plus fort qu’une autre, comme si elle avait véritablement quelque chose d’intéressant à dire alors que le seul maître de cérémonie se trouve sous mes yeux. “On en est où ? Les mannequins sont coiffées et maquillées ? T’as vérifié le résultat ? Tu veux que je le fasse ?” Je veux savoir, je veux aider. Je veux savoir si la scène est prête, je veux savoir si les hauts parleurs fonctionnent, je veux savoir si on a mis des putains de cartons réservés pour les pseudos VIP qui ont annoncé être enchantés d’avoir reçu leur invitation pour le défilé. “J’ai vu dans la conversation qu’on avait peut-être perdu des bijoux. J’ai ramené ceux qu’on avait décidé de laisser à l’atelier. Ils étaient pas notre choix final, mais je préfère ça plutôt que de ne rien présenter sur certains mannequins.” Il aura tout le temps du monde de trouver mon idée débile et de laisser les bijoux dans leur précieuse boîte, mais n’en reste pas moins qu’ils sont au moins à notre portée, si jamais le miracle de retrouver les quelques paires égarées n’arrive pas. “Je suis arrivé aussitôt que possible.” J’annonce enfin, moins sur un ton précipité, bien plus réservé. Je veux qu’il sache que j’ai fait au mieux, même si je sais qu’il n’osera pas me reprocher les récents événements de ma vie. Je veux juste qu’il sache ; du reste, il n’y a rien à dire, rien à commenter non plus, pas même le fait que je n’ai même pas pris le temps de me brosser les dents dans les foutues toilettes du foutu aéroport. C’est la dernière ligne droite, et chaque minute compte, ce qui n’en laisse absolument aucune pour les états d’âme. "Dis moi juste ce qu'il y a à faire." Et pour une fois, j'obéirai aussi simplement que cela.











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James Weatherton
James Weatherton
le gant de velours
le gant de velours
(willton #9) right beside the lake i burn for you Hu5cwsy Présent
ÂGE : trente-deux ans (10/08/91 - lion)
SURNOM : sa femme le gratifie plus souvent d'insultes. ça tombe bien, il préfère.
STATUT : marié depuis sept ans à Cristina, dans une union aussi euphorisante qu'elle est anticonformiste, où les portes claquent et où les assiettes volent mais où le chaos côtoie la forme d'inspiration la plus pure. son cœur, lui, bat sans doute depuis plus longtemps qu'il ne veut se l'avouer pour un italien insupportable au sens du timing douteux. parce que lui avouer qu'il l'aime au moment où il pleure le décès de son père, il n'y avait bien qu'Auden pour en être capable.
MÉTIER : créateur principal et directeur artistique d'une maison de haute couture, Weatherton, entreprise familiale dont la renommée internationale constitue sa plus grande fierté. le décès de son père, à la tête de l'entreprise depuis 25 ans, est toutefois venu rebattre quelques cartes et à défaut de se sentir prêt à investir le fauteuil de CEO, il officie comme actionnaire majoritaire aux cotés du conseil d'administration, se consacrant comme à son habitude à son atelier. également co-propriétaire avec sa femme du Emerald Hotel, il lui prête main forte lorsque son emploi du temps le lui permet.
LOGEMENT : #40 Latimer Road, Logan City. une maison que le couple partage avec leur chat Shady, qui réserve en général un accueil chaleureux (non) à leurs visiteurs.
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POSTS : 6502 POINTS : 1440

TW IN RP : alcoolisme, décès, deuil, violence verbale, relation toxique, mention de troubles de la fertilité
GENRE : Je suis un homme
ORIENTATION : J'aime tout le monde.
PETIT PLUS : exigeant, colérique et impitoyable, ses proches mériteraient une médaille pour le supporter › son besoin d'être constamment stimulé l'a poussé à épouser la femme la plus caractérielle qu'il connaisse. au fond, ils seraient prêts à tout l'un pour l'autre › elle veut des enfants, lui beaucoup moins. en revanche, il désire avoir un héritier › ne s'est jamais remis d'avoir perdu son premier amour, bien qu'il n'ait jamais rien montré de sa douleur › peu enclin à montrer ce qu'il ressent, il s'est forgé une carapace dont il est difficile de venir à bout › constamment fourré dans son atelier.
CODE COULEUR : DarkMagenta
RPs EN COURS : (10) august #2flora #3lashana #1lena #1halston #3auden #18ambrose #4mickey #1auden #20

(ua fantôme) auden #19


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cristina › so it's gonna be forever, or it's gonna go down in flames. you can tell me when it's over, if the high was worth the pain. got a long list of ex-lovers, they'll tell you I'm insane. 'cause you know I love the players, and you love the game. we'll take this way too far. it'll leave you breathless, or with a nasty scar. wait, the worst is yet to come.

(willton #9) right beside the lake i burn for you SW6a5
willton #18 & #19 & #20 › we've been stuck now so long, we just got the start wrong. one more last try, i'ma get the ending right. you can stop this, and I must insist. that you haven't had enough, you haven't had enough. don't you need it? don't you want this at all? well, I just wish we could go back one more time and begin it, back before I lost myself somewhere in it. ❘ 12 (UA)3457891011121314 (UA)1516171819 (UA)20

(willton #9) right beside the lake i burn for you Giphy-downsized-large
weathertineaugust #2 & flora #3 & ambrose #4 › under the surface, you don't know what you'll find until it's your time. no second chances but all we can do is try. I made up my mind. I can't see you but I hear your call. baby, hold on now, we're going home. if we make it or we don't, we won't be alone. if you're waiting all your life, you won't ever go. when I see your light shine, I know I'm home.

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millie #3 › well her face is a map of the world. you can see she's a beautiful girl. and everything around her is a silver pool of light. the people who surround her feel the benefit of it. it makes you calm. she holds you captivated in her palm.

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shiloh #5 › look at you here, just like I remember. you feel so strange and yet so familiar. we're like two mirrors facing one another. I seen you snap, seen you gnash your teeth. seen you down and drowning out of reach. to tell the truth, I kind of missed your blues. the way your black sunglasses see right through. come to me now, close like I'm in your frame.

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RPs EN ATTENTE : leroy #1 › cristina #1
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Message(#) Sujet: Re: (willton #9) right beside the lake i burn for you (willton #9) right beside the lake i burn for you EmptyMer 11 Jan - 20:22




(c) harley
right beside the lake i burn for you.

Plusieurs heures les séparaient encore du début du défilé, pourtant tout le monde s'agitait déjà dans tous les sens pour boucler les grands préparatifs. Les techniciens veillaient à ce que chaque détail du décor soit réglé à la perfection, les coiffeurs et maquilleurs étaient déjà à pied d’œuvre et les mannequins voyaient leurs tenues subir d'ultimes retouches en prévision de leur passage, lequel se devait naturellement d'être parfait. James, lui, avait moins d'heures de sommeil au compteur que de tasses de café avalées et même le soleil ne s'était pas encore levé sur la capitale française, donnant la trompeuse impression qu'ils avaient tout le temps devant eux quand au contraire, celui-ci filait à toute vitesse. Chaque minute se devait d'être consacrée à l'essentiel, chacun se devait de connaître son rôle et de ne rien laisser l'en détourner jusqu'au début du show. C'est ainsi que tout avait toujours fonctionné sous l'égide du créateur, qui ne laissait passer aucune erreur et faisait entendre sa désapprobation chaque fois que les choses n'allaient pas comme il le voulait. Par chance, son français se voulait un peu plus perfectionné et assuré avec le temps, personne dans cette fichue salle ne pouvait prétendre ne pas comprendre ses directives. A croire qu'il s'efforçait de compenser l'absence d'Auden et l'implacable détermination avec laquelle l'italien faisait toujours entendre ses idées, surtout lorsque quelqu'un se payait le luxe de ne pas en tenir compte. C'est à deux qu'ils auraient du monter dans l'avion, voilà déjà plusieurs jours, et se lancer dans ce grand tumulte parisien qui verrait payer tous leurs efforts. C'est à deux qu'ils auraient du explorer la ville à la nuit tombée, rire du sentimentalisme de ces couples de touristes attachés au cliché de la ville de l'amour et faire tourner Cristina en bourrique pour le plaisir de la voir faire l'une de ses sorties remarquées dont son épouse avait le secret. Auden n'allait plus tarder désormais, mais James savait que ce voyage n'aurait pas tout à fait le goût de plaisir et d'interdit qu'il aurait pu avoir, alors que la situation semblait compliquée du coté de l'italien. Ginny avait disparu et il ne pouvait qu'imaginer l'inquiétude écrasante qui devait être la sienne, alors que l'incertitude devait s'infiltrer dans chacune de ses pensées et rendre insupportable de ne pas savoir. Ce séjour aurait du leur permettre de décompresser après des mois de travail acharné, tout comme de retrouver une intimité qui leur rappellerait Florence et leurs nuits en terres italiennes. Aujourd'hui, James osait à peine espérer qu'Auden aurait la tête à célébrer leur succès. Il savait qu'il ne devait pas nourrir trop d'espoirs au sujet de ce séjour, que pour une fois son égoïsme se devait passer au second plan et lui de respecter les limites du peintre. Et aussi étonnant que ce puisse être, James réfléchissait déjà à la manière dont il pourrait lui changer les idées, lui rendre les choses un peu plus faciles. Il ne le ferait pas pour n'importe qui, mais il était prêt à le faire pour lui.

Cette robe vaut plus de deux milles dollars australiens rien que pour son transport.Auden, justement, se joignit finalement à eux et les prunelles de James se détachèrent aussitôt du reste de la salle pour se reposer sur lui. Il était venu. Avec un peu de retard peut être, mais il était venu. Le plus dur, désormais, était de ne pas trop laisser paraître combien son arrivée le rassurait autant qu'elle lui ôtait certainement un poids sur le cœur. « Je sais, j'ai personnellement choisi chacun des 3400 cristaux qui la composent, je te rappelle. » Si le sourire moqueur qu'il lui aurait offert en temps normal n'était pas vraiment de circonstances, c'était bel et bien sa manière de lui dire qu'il était content de le voir et plus seulement d'échanger avec lui par messages interposés. Aussi nécessaire ait été de garder le contact pendant que lui était ici et l'italien à Brisbane, quelque chose dans sa présence rendait les choses bien différentes maintenant qu'il était là. Pour un peu, James irait presque jusqu'à penser qu'Auden lui avait manqué. Presque. « T'en fais pas, s'il y a ne serait-ce qu'un seul accroc on mettra tout sur le dos de la compagnie aérienne. Ils ont l'habitude avec moi. » Et James, lui, avait l'habitude de faire un scandale chaque fois que les conditions de voyage laissaient à désirer, ce qui valait aussi pour les dizaines de milliers de dollars de vêtements et accessoires qui voyageaient avec eux. Nul doute que ses équipes et lui étaient le pire cauchemar du personnel naviguant – et c'était sans compter James et ses propres exigences. « Kat, c'est la robe qu'il nous manquait. Vous pouvez débarrasser Auden et l'apporter en coulisses. » La couturière s'empara aussitôt de la robe en question, disparaissant aussi vite qu'elle n'était arrivée. A présent la collection était enfin au complet et pour la première fois depuis le début de cette journée, un premier voile de fierté passa dans le regard de l'anglais. Ils touchaient maintenant au but. “Je survis grâce au café, faut pas que je m’arrête une seconde.” Oh, ils avaient certainement l'air de deux zombies à voir leurs mines défaites par le voyage, les nuits trop courtes et le décalage horaire. « Ça tombe bien, la journée ne risque pas d'être reposante. » Ils avaient encore beaucoup à faire, avant le grand lancement, et ils savaient tous les deux qu'on les attendait au tournant. C'était le principal avantage et le principal inconvénient au fait d'unir deux noms comme les leurs.

On en est où ? Les mannequins sont coiffées et maquillées ? T’as vérifié le résultat ? Tu veux que je le fasse ?” - « Non, je me suis tourné les pouces en attendant que t'arrives, tu me connais. » Son regard papillonna dans sa direction et ses lèvres trouvèrent enfin le temps d'esquisser un sourire malicieux, provocateur, simplement parce que cette dynamique lui avait bien plus manqué qu'il ne l'aurait cru. « Déstresse, tout est sous contrôle. Les mannequins sont prêts, la première répétition générale s'est bien passée. On a juste noté un léger défaut d'éclairage mais j'ai exigé leurs meilleurs techniciens et ils devraient pas en avoir pour plus d'une demi-heure pour régler le souci. » Auden le connaissait assez pour savoir que ce devraient signifiait en vérité qu'il les avait harcelé pour qu'ils mettent le moins de temps possible à tout arranger. L'heure n'était pas à chercher des coupables, mais bien à faire que rien n'empêche le parfait déroulement du défilé. Et parce que James lui aussi connaissait un peu trop bien Auden, il pouvait prédire que l'italien n'apprécierait pas d'entendre cette partie de son compte-rendu, celle qui impliquait que tout ne soit pas (encore) parfaitement sous contrôle. « Ça fait partie du show, j'ai l'habitude de ce genre d'imprévus. Les répétitions servent à ça. » C'est aussi parce que tout ne pouvait pas parfaitement s'organiser du premier coup que la satisfaction n'en était toujours que plus grande à l'arrivée, plus encore lorsque la consécration venait clore de longs mois de travail et de persévérance, et tout autant de nuits passées à veiller dans l'atelier pour repousser toujours plus loin les limites de leur imagination. Ce défilé aurait un goût différent des autres, parce qu'il pourrait partager cette victoire avec quelqu'un pour qui tout ça représentait la même chose que pour lui. Peut être bien qu'au-delà du plaisir addictif de créer avec Auden, James était tout aussi attaché au sentiment d'avoir trouvé dans ce projet un alter-ego avec qui partager aussi bien ses doutes, que ses colères ou ses joies. Peut être bien que toutes ces choses viendraient elles aussi à terriblement lui manquer, lorsqu'ils dévoileraient leur collection au reste du monde. “J’ai vu dans la conversation qu’on avait peut-être perdu des bijoux. J’ai ramené ceux qu’on avait décidé de laisser à l’atelier. Ils étaient pas notre choix final, mais je préfère ça plutôt que de ne rien présenter sur certains mannequins.” Auden s'était tenu aux faits de tout ce qui avait eu lieu en son absence, et James n'en attendait pas moins de lui. Il avait montré son extrême dévotion à chaque étape et continuait de prouver que tout ça comptait réellement pour lui, que ça n'était pas qu'un simple challenge lui offrant l'occasion de se frotter à un peu de nouveauté. Et ça signifiait forcément beaucoup aux yeux de l'anglais. « J'ai mis une équipe sur le coup, ils ont pour consigne de tout retourner jusqu'à ce qu'on remette la main dessus. En attendant, t'as bien fait de prévoir une alternative, même si je préférerais qu'on puisse s'en tenir à nos premiers choix. » Ils savaient ainsi que dans l'hypothèse où les bijoux ne seraient pas retrouvés dans les temps, ils éviteraient la catastrophe. C'était une chose de moins à se soucier.

Je suis arrivé aussitôt que possible.” - « Je sais. » Ses yeux reposés dans les siens, James prit pour un instant congé de l'effervescence qui avait lieu tout autour d'eux et fit même signe à un assistant de revenir dans quelques minutes, lorsqu'il aurait pu dire à l'italien ce qu'il n'avait pas voulu lui dire par message. « J'ai jamais vraiment douté que tu viendrais, mais j'aurais compris que ce soit pas le cas. » Il n'en avait jamais vraiment douté parce qu'il savait combien cette collection lui tenait à cœur, et que rien n'aurait pu l'empêcher de traverser la moitié du globe pour présenter leur travail. Il n'en avait jamais douté parce qu'Auden était d'une rigueur et d'une fiabilité optimales dans le travail, quelqu'un à qui vous pouviez vous associer en sachant qu'il se donnerait à 200% et ne lâcherait rien avant d'être pleinement satisfait de lui-même. « Une part de moi t'aurait maudit, va pas croire. Mais j'aurais compris. » Il avait simplement besoin de le lui dire, besoin surtout qu'Auden l'entende et sache qu'il aurait pris sur lui, si la situation l'avait empêché d'être présent. Peu importe la déception qui aurait été la sienne, peu importe l'arrière-goût de gâchis qu'il aurait eu : il n'aurait pas été celui qui l'aurait culpabilisé de ne pas être là. Même son foutu ego l'aurait mise en sourdine, pour une fois. "Dis moi juste ce qu'il y a à faire." - « En général à cette heure-ci je fais un topo avec les community managers pour passer en revue les contenus qui seront postés pendant le défilé. S'ils ont besoin de filmer des backstages, je les laisse faire avant de les envoyer jouer ailleurs. » James prenait sur lui pour partager son espace vital lorsque c'était nécessaire, mais il ne fallait pas lui en demander davantage. Auden le savait mieux que personne, étant l'un des rares qu'il autorise à ses cotés à chaque étape des préparatifs de ce grand défilé depuis maintenant des mois, et pas juste parce qu'une partie des créations qui seraient présentées sortaient aussi tout droit de l'imagination de l'italien. Reposant son regard sur ce dernier, comprenant mieux que personne qu'Auden veuille se rendre utile, l'anglais ajouta. « Mais on vient aussi d'apprendre qu'un de nos invités VIP pourrait finalement pas être là et qu'une place s'était libérée au front row. Je comptais te demander si l'un de tes contacts était à Paris en ce moment et avait envie d'assister au meilleur défilé de la Fashion Week. » En toute objectivité, bien sûr. Qu'on ne compte pas sur lui pour s'encombrer de fausse modestie : il n'avait pas besoin de lire la presse de demain pour savoir qu'ils coifferaient tout le monde au poteau parce que ce qu'ils avaient créé, ce qu'ils avaient réussi à faire ensemble, était du jamais vu. « Si t'as personne en tête, je me débrouillerai, c'est pas un problème. Mais ça me semblait normal que le choix te revienne. » C'était autant son défilé que le sien, après tout. Et il lui présentait les choses avec suffisamment de nonchalance pour qu'Auden n'ait surtout pas l'impression qu'il lui faisait une fleur pour l'occuper et l'aider à se sentir utile. Il avait besoin de lui, besoin de son carnet de contacts, besoin qu'il lui prouve jusqu'au dernier moment qu'ils s'étaient lancés dans cette histoire ensemble et que c'est ensemble qu'ils veilleraient à ce que tout soit parfait. Après plusieurs secondes d'un léger silence – tout relatif compte tenu de l'agitation autour d'eux – James croisa finalement les bras sur son torse, l'air de ne pas s'inquiéter pour l'italien quand ses prochaines paroles, elles, démontraient au contraire qu'il se souciait plus que jamais de son état d'esprit. « Je te demanderai pas si ça va, parce que je sais que t'as aucune envie d'évoquer le sujet. Mais si t'as besoin que je t'excuse auprès de nos invités parce que tu préfères t'éviter un bain de foule après le défilé, je peux m'en occuper. » C'était sa façon de lui dire qu'ils n'en parleraient pas, mais qu'il pouvait comprendre que la dernière chose dont il avait envie était de serrer des mains pendant des heures alors que ses préoccupations étaient ailleurs. Il était là, et il en lui était reconnaissant, mais cet endroit ne serait pas sa prison s'il avait besoin de s'échapper pour reprendre son souffle.



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Auden Williams
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le complexe de Dieu
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(willton #9) right beside the lake i burn for you MTtf4TM Présent
ÂGE : 40 ans. (25/12/1983)
SURNOM : Il répond à tout, surtout aux insultes.
STATUT : Dire à Ginny qu'il veut divorcer: check. Dire à James qu'il l'aime (à un moment pas opportun du tout): check.
MÉTIER : Meilleur peintre d'Australie. Il n'a rien peint depuis deux ans, le sujet est automatiquement censuré pour quiconque tente de l'aborder.
LOGEMENT : Le passage chez James a été aussi bref que chaotique, finalement. Il reste à l'hôtel en attendant de trouver autre chose.
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POSTS : 23418 POINTS : 660

TW IN RP : violences physiques et verbales
ORIENTATION : J'aime tout le monde.
PETIT PLUS : Né en Italie, il est bilingue › Bisexuel assumé depuis toujours, les états d'âme féminins l'agacent pourtant › A quitté l'école à 16 ans pour vagabonder en Italie, c'est à partir de là qu'il a commencé à travailler son art › La peinture est sa raison de vivre, il touche à toutes les formes d'art par besoin de créer › Ne boit pas, ne fume pas (longue histoire) › Ambidextre › Égoïste, rancunier, colérique, manichéen, un vrai Enfer à vivre au quotidien › Père de Damon (2000) et de Sloan (2020), deux mères différentes qui le détestent › Fuit dès qu'il développe des sentiments pour autrui
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willton #18 › don't tell me this is all for nothing. i can only tell you one thing: on the nights you feel outnumbered, i see everything you can be. i'm in love with how your soul's a mix of chaos and art, and how you never try to keep 'em apart.

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ginauden #114 › can you hear the rumble that's calling? i know your soul is not tainted even though you've been told so. i can feel the thunder that's breaking in your heart, i can see through the scars inside you. now there is nothing between us. from now our merge is eternal. can't you see that you're lost without me?

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damen #15 › my high hopes are getting low but i know i'll never be alone. it's alright, we'll survive 'cause parents ain't always right. every morning he would wake up with another plan. mum and dad, they couldn't understand why he couldn't turn it off, become a better man. all this therapy eats away gently at the side of hid mind that he never had. this story told too many times.

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modeo #5 › young, dumb. now all the words are my own, but i don't want you to judge. i thought inspiration was all about fun, life's been eating me up it's poisoned my cup and if i leave the house, i'll get hit by a truck.

RPs EN ATTENTE : (willton #9) right beside the lake i burn for you Tumblr_nsbti9nOT01t0u8w9o4_250
famiglia: savannah #9 › intense, graphic, sexy, euphoric, provocative, edgy, thought-provoking, technically and visually stunning. a compelling work of science fiction, a suspenseful exposé. cinema like you've never seen it before. the exotic, bizarre and beautiful world. this is your invitation to enter.

RPs TERMINÉS : (beaucoup.)
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Message(#) Sujet: Re: (willton #9) right beside the lake i burn for you (willton #9) right beside the lake i burn for you EmptyVen 13 Jan - 18:00



Mon regard accroche un instant celui de James lorsque j’entre enfin dans la salle, après avoir failli me battre avec un agent de sécurité qui me prenait sans doute pour un voleur venu déposer une robe hors de prix. « Je sais, j'ai personnellement choisi chacun des 3400 cristaux qui la composent, je te rappelle. » - “Ouais, j’m’en souviens.” Je maugrée, n’ayant pas réellement de bons souvenirs quant à toutes les heures qu’il a dédiées à cette fichu robe et au choix exact des cristaux, comme s’il ne pouvait pas déléguer cette tâche. Je lui en veux d’autant plus alors qu’elle pèse désormais un poids conséquent et que je me retrouve à la balader dans tout Paris à bout de bras ou presque. Mais là n’est pas le sujet, sûrement. Cela l’est d’autant moins alors que mon sourire amusé répond finalement au sien, sans qu’il n’y ait rien de plus à commenter dans cet enchaînement naturel. « T'en fais pas, s'il y a ne serait-ce qu'un seul accroc on mettra tout sur le dos de la compagnie aérienne. Ils ont l'habitude avec moi. » Mon sourire grandit un peu plus désormais. J’imagine déjà effectivement faire un scandale, juste avant de menacer de les poursuivre en justice et, surtout, de le penser. “C’est vrai que t’es particulièrement chiant comme type.” J’annonce, comme si je venais d’y penser en cet instant seulement et, surtout, comme si je venais de lui laisser gagner le point. Pendant une seconde, j’oublie déjà tout le reste. J’oublie la masse en perpétuel mouvement autour de nous, et j’oublie presque tout ce qui se déroule à Brisbane aussi. Mes yeux restent posés contre son visage lorsqu’il fait appel à une assistante dont je ne retiens pas le nom, à commencer parce que je n’en ai rien à faire. Elle me déleste de la robe avec soin, et voilà tout ce qu’il y a à en retenir.

« Non, je me suis tourné les pouces en attendant que t'arrives, tu me connais. » Son regard trouve le moyen de briller malgré la fatigue apparente et je trouve le temps de contempler sa malice un instant. Certains diraient qu’on ne fait que perdre notre temps avec ce genre de remarque mais nous, nous sommes bien placés pour savoir que c’est en réalité notre carburant et la meilleure façon que nous ayons trouvé pour avancer et aller de l’avant. “C’est donc ça ton secret pour une mine aussi rayonnante.” Je souligne à mon tour avec humour, ne faisant du mal à aucun secret en venant lui préciser que non, bien sûr qu’il n’a pas bonne mine. On parle de mauvaise mine à mauvaise mine, et ce sont autant d’heures de fatigue accumulées qui en valent terriblement la peine. « Déstresse, tout est sous contrôle. [...] » - “Je suis pas stressé.” Avec toute la mauvaise foi du monde, je remets certaines choses à leur place, non sans écouter la suite des explications de James sur ce qui a déjà été vérifié et ce qui nécessite encore certaines améliorations. Déjà, je n’ai aucun mal à comprendre qu’il a dû hurler sur une personne ou deux, voire dix. Tout ce que je dis, c’est que si ça n’avait pas été lui, ça aurait été moi. “Tu es debout depuis quelle heure ?” Je demande, alors qu’il m’a déjà fait une liste longue comme le bras de tout ce qu’il a fait aujourd’hui, et que nous sommes encore assez tôt dans la journée pour craindre le pire quant à son absence de sommeil. Au fond, je me demande surtout s’il a réussi à trouver le sommeil.

Il commente la recherche active des bijoux perdus et je me contente de hocher la tête, pas franchement capable de la moindre once d’optimisme sur la question. Je ne doute pas qu’il ait été clair sur ses consignes, mais je doute sincèrement qu’ils puissent être retrouvés au dernier moment, par pur miracle, et c’est la raison pour laquelle j’ai pris l’initiative d’en ramener d’autres depuis Brisbane. Je préférerais aussi qu’on retrouve notre choix initial, bien meilleur, mais si tel n’est pas le cas alors nous aurons toujours quelque chose à présenter.

Sur un ton bien différent, je finis par m’excuser à ma façon, lui précisant ainsi que j’ai fait au mieux pour venir le plus tôt possible. « Je sais. » L’assistant congédié signifie qu’il ne souhaite pas s’arrêter à ces deux simples mots, sans que je sache à mon tour si cela se révèle être une bonne ou une mauvaise nouvelle. Je ne dis pourtant rien et me contente de garder mon regard ancré dans le sien. « J'ai jamais vraiment douté que tu viendrais, mais j'aurais compris que ce soit pas le cas. » - “Ca n’a jamais été une option.” J’ai toujours voulu venir, depuis le premier jour ou presque (à quelques exceptions dites “Cristina” près), et quand bien même cette récente histoire a tout remis en considération, je n’ai pas pensé un seul instant à annuler ma venue. Je souhaitais venir pour moi, pour découvrir l’envers du décor, pour baigner un instant dans ce monde, pour me retrouver grisé par l’instant. Je souhaitais aussi venir pour James, pour l’aider dans les derniers jours et dans les dernières heures. Pour être avec lui. La fin d’année a été tumultueuse, Paris représente une pause bienvenue, bien qu’elle n’en a pas l’air pour le moment. « Une part de moi t'aurait maudit, va pas croire. Mais j'aurais compris. » Je ne m’attendais pas à ce que James souhaite aborder le sujet, et je m’attendais encore moins à ce qu’il tienne de tels mots, mais je l’en remercie grandement, ce qui prend la forme d’un maigre hochement de tête. Mon silence vaut son pesant d’or, il le sait bien, et il sait que je lui en suis reconnaissant, surtout en cet instant alors que je n’ai pas la force de me battre contre plusieurs ennemis à la fois. “Fallait bien que je ramène mon cul, sinon t’aurais eu personne sur qui crier plus d’une fois.” Je reprends dans un sourire en coin, car lui comme moi savons à quel point nous sommes doués pour nous disputer, encore et encore, sans que cela n’altère pourtant la nature de notre relation. La plupart des gens ont tôt fait de déguerpir ou de se faire minuscule s’ils reçoivent les foudres de James, pourtant, et cela réduit considérablement le terrain de jeu.

« [...] on vient aussi d'apprendre qu'un de nos invités VIP pourrait finalement pas être là et qu'une place s'était libérée au front row. Je comptais te demander si l'un de tes contacts était à Paris en ce moment et avait envie d'assister au meilleur défilé de la Fashion Week. » La demande me prend de court et la surprise se lit sur mon visage sans que je ne cherche un seul instant à la cacher. Mon carnet d’adresses n’a jamais été un sujet entre nous, et le fait qu’il me demande d’y faire appel a tout pour m’étonner. Je n’ai pas ajouté de moi-même des noms à la liste d’invités et me suis à peine contenté de donner mon avis sur ceux qui l’ont été. A mes yeux, ce n’est qu’un problème annexe, et je n’aurais pas cru avoir à y faire face maintenant. “Trouve moi quelqu’un pour me faire un café et je m’occupe de ça.” J’accepte sans broncher, conscient qu’il s’agit bien plus d’une faveur que toute autre chose. James a beaucoup d’amis, beaucoup de collègues, beaucoup de relations en tout genre: il pourrait aisément en trouver un qui puisse combler ce siège vide au premier rang, et je ne me serais sans doute jamais rendu compte du changement. Ce n’est pourtant pas ce qu’il fait et, au milieu de la cohue générale, il prend le temps de m’exposer le problème autant que sa solution. “Promis, je t’en choisis un qui sait se tenir.” Et qui a un impact assez grand sur les réseaux sociaux ou le monde de la mode pour que sa présence importe. Ce sont des choses qui ne m’intéressent pas à titre personnel, mais j’en comprends l’importance. « Si t'as personne en tête, je me débrouillerai, c'est pas un problème. Mais ça me semblait normal que le choix te revienne. » - “Merci.” Je murmure tout bas, assez pour que le brouhaha général l’emporte sur ma propre voix. Il saura lire sur mes lèvres quoiqu’il en soit.

Mon regard perd un instant de vue le sien, la fatigue revenant dans une immense vague alors que je perds brièvement le fil des choses, ramené à la réalité par la voix de James qui s’élève finalement à nouveau. Ses bras croisés m’étonnent en premier lieu mais je le laisse parler, n’ayant de toute façon rien de plus à faire, si ce n’est appelé un peut-être-futur-VIP. « Je te demanderai pas si ça va, parce que je sais que t'as aucune envie d'évoquer le sujet. Mais si t'as besoin que je t'excuse auprès de nos invités parce que tu préfères t'éviter un bain de foule après le défilé, je peux m'en occuper. » Je lève une main entre nous deux, pour lui faire comprendre qu’il n’a pas à étirer ses mots plus que nécessaire. Je cherche aussi à lui faire comprendre qu’il prend des mesures qui n’ont pas lieu d’être. Je ne vais pas bien, non, mais rien ne doit pour autant changer. “J’ai répété devant le miroir, faut bien que ça serve.” Dans d’autres circonstances, je me serais volontiers substitué au jeu des courbettes, mais dans l’état actuel des choses je ne veux pas qu’il pense qu’il existe un lien de cause à effet entre ce qu’il se passe à Brisbane et ce que nous faisons, ici. “Du reste, on en parlera ce soir.” J’annonce, avec bien plus de doutes que de convictions, à commencer parce que cela signifie qu’il y aura un ce soir, chose qui n’a jamais été statuée entre nous. Le défilé est dans l’après-midi et s’il y a le jeu de courbettes juste ensuite, rien n’est normalement prévu pour la soirée. Ce que j’en comprends, surtout, c’est que nous pourrons retrouver l’hôtel tôt dans la soirée et, surtout, ne pas en repartir avant de longues heures d’un repos bien mérité, lequel je compte passer près de lui, sans pour autant n’avoir jamais pris la peine de lui demander ce qu’il en pensait, ou avait prévu. “En attendant, je peux gérer.” Je lui assure donc, d’une voix un peu plus forte, sans doute pour faire illusion. “Arrête de me regarder comme ça, les gens vont finir par croire que tu as un coeur.” J’annonce dans un faux murmure, mes lèvres étirées avec malice. Son inquiétude est évidente, et si pour ma part je ne pense pas à le juger un seul instant, je sais qu’il n’a pas envie que cela puisse s’ébruiter - non parce qu’il en aurait honte, mais bien parce que cela déconcentrerait les équipes. "Mais si y'a... la presse, je peux les renvoyer vers toi ?" Cette fois-ci, je reprends le sujet initial avec un peu plus de souci, n'ayant aucune envie que mes mots ou mon visage soit gravé où que ce soit dans ce contexte. Je peux gérer des personnes une à une, mais par des organismes de presse ou les journalistes.











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James Weatherton
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ÂGE : trente-deux ans (10/08/91 - lion)
SURNOM : sa femme le gratifie plus souvent d'insultes. ça tombe bien, il préfère.
STATUT : marié depuis sept ans à Cristina, dans une union aussi euphorisante qu'elle est anticonformiste, où les portes claquent et où les assiettes volent mais où le chaos côtoie la forme d'inspiration la plus pure. son cœur, lui, bat sans doute depuis plus longtemps qu'il ne veut se l'avouer pour un italien insupportable au sens du timing douteux. parce que lui avouer qu'il l'aime au moment où il pleure le décès de son père, il n'y avait bien qu'Auden pour en être capable.
MÉTIER : créateur principal et directeur artistique d'une maison de haute couture, Weatherton, entreprise familiale dont la renommée internationale constitue sa plus grande fierté. le décès de son père, à la tête de l'entreprise depuis 25 ans, est toutefois venu rebattre quelques cartes et à défaut de se sentir prêt à investir le fauteuil de CEO, il officie comme actionnaire majoritaire aux cotés du conseil d'administration, se consacrant comme à son habitude à son atelier. également co-propriétaire avec sa femme du Emerald Hotel, il lui prête main forte lorsque son emploi du temps le lui permet.
LOGEMENT : #40 Latimer Road, Logan City. une maison que le couple partage avec leur chat Shady, qui réserve en général un accueil chaleureux (non) à leurs visiteurs.
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TW IN RP : alcoolisme, décès, deuil, violence verbale, relation toxique, mention de troubles de la fertilité
GENRE : Je suis un homme
ORIENTATION : J'aime tout le monde.
PETIT PLUS : exigeant, colérique et impitoyable, ses proches mériteraient une médaille pour le supporter › son besoin d'être constamment stimulé l'a poussé à épouser la femme la plus caractérielle qu'il connaisse. au fond, ils seraient prêts à tout l'un pour l'autre › elle veut des enfants, lui beaucoup moins. en revanche, il désire avoir un héritier › ne s'est jamais remis d'avoir perdu son premier amour, bien qu'il n'ait jamais rien montré de sa douleur › peu enclin à montrer ce qu'il ressent, il s'est forgé une carapace dont il est difficile de venir à bout › constamment fourré dans son atelier.
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(ua fantôme) auden #19


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cristina › so it's gonna be forever, or it's gonna go down in flames. you can tell me when it's over, if the high was worth the pain. got a long list of ex-lovers, they'll tell you I'm insane. 'cause you know I love the players, and you love the game. we'll take this way too far. it'll leave you breathless, or with a nasty scar. wait, the worst is yet to come.

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willton #18 & #19 & #20 › we've been stuck now so long, we just got the start wrong. one more last try, i'ma get the ending right. you can stop this, and I must insist. that you haven't had enough, you haven't had enough. don't you need it? don't you want this at all? well, I just wish we could go back one more time and begin it, back before I lost myself somewhere in it. ❘ 12 (UA)3457891011121314 (UA)1516171819 (UA)20

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weathertineaugust #2 & flora #3 & ambrose #4 › under the surface, you don't know what you'll find until it's your time. no second chances but all we can do is try. I made up my mind. I can't see you but I hear your call. baby, hold on now, we're going home. if we make it or we don't, we won't be alone. if you're waiting all your life, you won't ever go. when I see your light shine, I know I'm home.

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millie #3 › well her face is a map of the world. you can see she's a beautiful girl. and everything around her is a silver pool of light. the people who surround her feel the benefit of it. it makes you calm. she holds you captivated in her palm.

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shiloh #5 › look at you here, just like I remember. you feel so strange and yet so familiar. we're like two mirrors facing one another. I seen you snap, seen you gnash your teeth. seen you down and drowning out of reach. to tell the truth, I kind of missed your blues. the way your black sunglasses see right through. come to me now, close like I'm in your frame.

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Message(#) Sujet: Re: (willton #9) right beside the lake i burn for you (willton #9) right beside the lake i burn for you EmptyVen 27 Jan - 20:08




(c) harley
right beside the lake i burn for you.

C’est vrai que t’es particulièrement chiant comme type.
« C'est l'hôpital qui se fout de la charité. »

Et la malice derrière ses traits suffirait à lui prouver que ces joutes verbales lui avaient manqué durant les quelques jours où il lui avait fallu se débrouiller sans lui, alors même qu'ils pensaient à ce voyage depuis des mois et avaient tout prévu dans les moindres détails – tout du moins pour ce qui touchait au défilé. Pour le reste, ils tenaient l'un comme l'autre à laisser une part d'inattendu, et les traces de leur dernière dispute étaient encore suffisamment fraîches pour qu'ils se surprennent à certains moments à marcher sur des œufs. Tout valait mieux que de repasser par les mêmes reproches, et à défaut d'avoir pu faire en sorte que ce voyage se déroule sans le moindre accroc pour le peintre – et il ne pensait pas seulement à la présence de sa femme, dont il savait que l'italien se serait fort bien passer – James faisait en sorte qu'aucun tumulte ne plane plus au-dessus de leur relation. Auden avait assez de choses à l'esprit et l'anglais, lui, ne voulait plus nourrir l'impression qu'ils marchaient sur un fil au-dessus du vide et menaçaient à tout instant de chuter. “C’est donc ça ton secret pour une mine aussi rayonnante.” Un mot qui transpirait l'ironie pour parler des traits fatigués du styliste. « Te moque pas. On prendra le temps de jouer à celui qui a les cernes les plus visibles quand on aura moins de choses à faire. » Autant dire que les prochaines heures seraient bien assez chargées et qu'ils ne devraient pas trouver le temps de rêvasser, alors que les derniers préparatifs battaient leur plein et que le moindre problème pouvait encore être corrigé dans les temps. James veillait au grain, déterminé à ne rien laisser passer, et il savait que même dans l'état qui devait être le sien Auden tenait lui aussi à se rendre utile. “Je suis pas stressé.” James ne relèverait pas, quand bien même il n'était pas dupe et savait depuis le temps identifier les signes de nervosité chez l'italien. Les choses n'avaient pas leur saveur habituelle pour lui, James en était bien conscient, et tout ce qu'il pouvait faire c'était s'assurer qu'il ne voudrait pas en faire dix fois trop pour compenser son besoin de s'occuper l'esprit. Il ne leur rendrait pas service à s'épuiser avant l'heure, encore moins alors qu'ils avaient déjà trimé comme des forcenés pendant des mois pour tout terminer dans les temps. “Tu es debout depuis quelle heure ?” - « Il devait être à peine trois heures. Tu sais que je peux pas dormir quand je tiens pas en place alors j'en ai profité pour me mettre au boulot. » Il n'était jamais trop tôt pour commencer, et avec le décalage horaire c'était comme si la journée était déjà bien entamée.

L'important, ici, était qu'Auden ait pu venir. Qu'il en ait été capable, qu'il en ait trouvé la force. Qu'il en ait eu suffisamment envie malgré les circonstances, aussi, tel que James n'avait jamais cessé de l'espérer. Il disait vrai, lorsqu'il lui assurait qu'il ne lui aurait pas tenu rigueur de ne pas avoir fait le déplacement. Mais ça changeait absolument tout, qu'il soit là. Qu'ils puissent peaufiner les derniers détails ensemble et se retrouver comme si tout ce qui était encore diablement compliqué quelques semaines plus tôt n'existait subitement plus. Bien sûr que ça changeait tout. “Ça n’a jamais été une option.” Il voulait plus que tout y croire, James, parce qu'il connaissait l'extrême dévotion du peintre pour cette collection qu'ils n'auraient pas pu présenter autrement que tous les deux, avec le symbolisme que ça pouvait avoir. Et parce qu'il aimait certainement croire qu'indépendamment du boulot, il aspirait lui aussi à retrouver un peu de ce qu'ils avaient connu à Florence, et tant de fois ailleurs. « J'aurais cru, pourtant, dans certains de tes sms. » Son regard rencontra le sien tandis qu'un bref silence se réinstalla autour d'eux. Auden savait à quels sms il faisait allusion, aucun sujet n'étant jamais plus sensible que Cristina, tels que leurs échanges de l'autre jour l'avaient une nouvelle fois prouvé. Les reproches du peintre, James y avait longtemps repensé, et probablement qu'une part de lui se les remémorait en ce moment même avec un certain dépit. Parce qu'ils avaient touché à plusieurs points sensibles, ce fameux soir, et qu'ils avaient certainement cherché à se faire du mal à défaut d'être vraiment parvenus à communiquer. « Je tiens pas à remuer le couteau dans la plaie. J'ai même pas envie d'en parler, à vrai dire. Je sais que vous êtes assez grands pour vous éviter le reste du séjour sans que ça tourne au drame. » Et c'est là tout ce qu'il y avait à en dire de son point de vue, alors que James n'avait aucune intention de laisser qui que ce soit gâcher ses efforts pour que tout se passe au mieux. Auden et Cristina étaient adultes et capables de se supporter le peu de temps qu'ils auraient à se côtoyer. Il ne leur demandait pas d'être amis ou de jouer la comédie d'une quelconque manière, juste de ne pas céder à la première occasion de se provoquer. “Fallait bien que je ramène mon cul, sinon t’aurais eu personne sur qui crier plus d’une fois.” La malice s'empara une nouvelle fois du regard de l'anglais, qui arqua un sourcil faussement incrédule. « Si tu crois que ça m'aurait empêché de dégainer mon téléphone pour te hurler dessus même à des milliers de kilomètres. » Oh, il y avait du vrai là-dedans et ils le savaient tous les deux, mais derrière la légèreté de sa répartie se cachait avant tout le désir de ne pas lui montrer à quel point sa présence faisait une vraie différence à ses yeux. Pas seulement parce qu'il avait effectivement besoin d'un punching-ball, ou parce que cette collection était tout autant la sienne. « Mais je préfère le faire de vive voix, si tu te posais la question. » Et même s'il ne se la posait pas, il aimait autant qu'aucun doute ne subsiste à ce sujet : il était soulagé de l'avoir à ses cotés, tout simplement.

On pourrait d'ailleurs croire que le désistement d'un VIP ne pouvait pas tomber au plus mauvais moment, mais c'était sans compter l'occasion que ça lui offrait de solliciter Auden et, par la même occasion, s'assurer que l'italien pourrait penser à autre chose qu'à la disparition de sa femme pendant au moins quelques heures. Il lui devait bien ça, James, et il avait envie d'aider à défaut de savoir comment s'y prendre autrement. Ce n'était en rien de la pitié, ça le peintre le savait ; tout ce qu'il souhaitait, c'était lui donner l'opportunité de disparaître dans le travail comme lui l'avait si souvent fait. C'était leur meilleure échappatoire, sans que ça n'ait rien d'une surprise. “Trouve moi quelqu’un pour me faire un café et je m’occupe de ça.” D'un subtil geste de la main, James fit signe à un assistant d'approcher et lui glissa une requête à l'oreille. « C'est comme si c'était fait. » Il va sans dire qu'il avait exigé qu'on leur serve le meilleur café qu'il trouverait dans les alentours, conscient qu'aujourd'hui plus que n'importe quel jour, personne ne voudrait prendre le risque de se les mettre à dos – ou de voir combien ils pouvaient être insupportables, sans leur dose de caféine. “Promis, je t’en choisis un qui sait se tenir.” Il savait pertinemment qu'Auden ferait au mieux, c'est aussi pour ça qu'il se tournait vers lui directement plutôt que de charger quelqu'un d'autre de remédier au problème. Il voulait lui offrir cette liberté-là, lui prouver aussi et surtout que son avis avait toute son importance et qu'il le plaçait sur un pied d'égalité avec le sien depuis l'instant où ils avaient commencé à mettre sur pieds cette collection. Il ne le montrait pas toujours de la meilleure manière et s'emportait bien plus souvent qu'il ne le devrait, mais il le respectait tant en sa qualité d'artiste que pour l'homme qu'il était. « Parce que tu as des amis respectables, toi ? Je demande à voir ça. » Taquin, James lui glissa un regard en coin, convaincu qu'Auden ne voudrait pas prendre le moindre risque maintenant qu'il avait placé sa confiance entre ses mains. “Merci.” Il semblait touché et ça n'était pour ça que James s'en était remis à lui ; mais il aimait l'idée qu'il prenne cette mission vraiment à cœur.

Finalement, son bagout habituel ne parvenait pas totalement à cacher l'inquiétude grandissante qu'il nourrissait à l'égard d'Auden, dont le regard était éteint et les traits tirés par une fatigue qui, elle, n'avait rien d'habituelle. Il l'imaginait courir partout dans l'espoir d'obtenir des nouvelles de sa femme, harceler tous ceux qui étaient susceptibles d'avoir des réponses et s'épuiser à veiller dans le même temps sur son fils, sur son restaurant, tout en cultivant des rapports encore conflictuels avec son art et en étant malgré ça présent pour ce jour qu'il savait immensément important pour James – tout autant que James savait tout ce qu'il représentait pour l'italien. Il savait qu'Auden ne voudrait pas qu'il s'apitoie sur son sort, mais celui-ci le connaissait assez pour savoir que ça n'était pas son genre et que tout ce que l'anglais se contentait de faire, c'est lui offrir une porte de sortie. A choisir, c'est à ses cotés qu'il préférerait le savoir, lorsque tout le monde découvrirait enfin le fruit de leur travail et que ses yeux brilleraient de fierté en se reposant dans les siens. Mais Auden en assumait déjà beaucoup, et il ne voulait pas risquer de le voir perdre pied pour de bon. “J’ai répété devant le miroir, faut bien que ça serve.” Quelque part, le voir si motivé à donner le change et à honorer sa part du contrat jusqu'au bout rassurait James, qui savait combien Auden avait certainement besoin de s'occuper l'esprit. Il serait bien mieux ici que seul dans sa chambre, à songer à toutes les façons dont il ne pouvait pas participer aux recherches pour retrouver sa femme en étant à des milliers de kilomètres. « Tout ça, ça doit pas t'impressionner. Les gens adorent le mystère et l'insaisissable, alors tu leur sembleras mille fois plus intéressant en les évitant et en donnant l'impression que t'es plus pressé d'aller fumer une clope que de poser pour des photos. » Il ne lui apprenait rien, mais il s'assurait qu'Auden ait tout ça bien à l'esprit lorsqu'il se retrouverait face à une meute d'invités tous plus curieux et impatients d'avoir son ressenti. A ce moment-là, peut être qu'il aurait malgré tout envie de souffler quelques instants loin de cette déferlante agitation. « Je veux dire, pour toi c'est même pas un rôle de composition. T'es naturellement comme ça, il faut en profiter. » Le coin de ses lèvres se retroussa finalement avec malice, son regard se teintant à son tour d'une lueur joueuse. Auden n'avait jamais été particulièrement friand de mondanités, là où James n'avait eu d'autre choix que de s'y habituer avec le temps – entre les défilés rythmés par un balai de people à saluer et les galas fréquemment organisés à l'hôtel, il n'avait pas vraiment le choix. “Du reste, on en parlera ce soir.” Son regard, qui n'avait toujours pas quitté celui du peintre, y plongea plus longuement alors que ses lèvres s'entrouvrirent juste assez pour souffler. « C'est une invitation ? » C'est ce qu'il croyait comprendre et l'idée n'était naturellement pas pour lui déplaire,  même dans ces circonstances. Il connaissait Auden, il savait que ça n'était pas le désespoir ou une quelconque peur de la solitude qui le faisaient parler. Il savait surtout qu'il ne lui proposerait pas de passer la soirée ensemble s'il n'en éprouvait pas l'envie. « Tu proposes ça parce qu'on aura quelque chose à fêter ? » Ou parce que tu as simplement envie de me voir, seul à seul ? Leur réussite ferait au pire une excellente excuse pour se retrouver dans une plus grande intimité, c'est tout ce qu'il disait. Peut être bien qu'il ne lui aurait pas proposé de lui tenir compagnie sans être certain qu'Auden serait en état de tolérer sa présence au-delà du défilé, mais à présent il se surprenait à attendre avec impatience de pouvoir simplement être auprès de lui. Sans brouhaha, sans agitation, simplement tous les deux.

En attendant, je peux gérer.” L'anglais n'avait aucune intention de mettre sa parole en doute, surtout en connaissant sa combativité, et surtout alors qu'il faudrait plus que toutes les personnes réunies dans cette pièce pour en venir à bout. “Arrête de me regarder comme ça, les gens vont finir par croire que tu as un cœur.” Un rictus amusé au coin des lèvres, James dut reconnaître qu'il ne s'attendait pas à ce qu'Auden fasse de l'esprit à ce moment précis. C'était pourtant loin de le déranger, en partie parce que ça tendait à lui prouver que le Auden qu'il connaissait était toujours là, même sous cette couche de peine et d'appréhension. « Ou que tu as su faire fondre ma carapace. Imagine, je sais pas ce qui serait le pire. » Il glissa sur le même ton qui ne se prenait pas au sérieux, songeant qu'ils auraient tout le loisir de le redevenir lorsque le défilé débuterait et que les tensions accumulées durant ces longs mois de travail retomberaient enfin. C'est pourtant d'une voix un peu plus concernée, un peu moins assurée aussi, qu'Auden reprit bientôt la parole. "Mais si y'a... la presse, je peux les renvoyer vers toi ?" Il le voyait dans son regard, James, que la question était source de souci pour lui et que ça lui coûtait réellement de le laisser paraître. Il aimait pourtant l'idée qu'il se sache en droit de le faire, et pas seulement parce que ces longues années à se fréquenter et à faire toujours un peu plus partie de la vie l'un de l'autre leur avaient déjà valu de se montrer vulnérables l'un en face de l'autre. « Oui, pas de problème. Je m'occuperai de répondre à leurs questions et tu seras pas forcé de t'exprimer si t'en as pas envie. » Ou s'il n'en avait pas la force. Peu importe ses raisons, James les comprenait sans mal et n'avait pas l'intention de lui imposer des interviews qui auraient tôt fait de devenir inconfortables pour lui. « Comme ça, s'ils n'ont que ton génie à la bouche, je pourrai tirer la couverture à moi. C'est pas parce que t'as des idées diablement brillantes que je vais te laisser me piquer la vedette. » Ces mots-là, James les prononça avec une malice supplémentaire dans le regard, simplement parce qu'il se doutait qu'Auden ne voudrait pas en faire toute une histoire maintenant que la question était réglée. Il s'occuperait de la presse, et lui n'aurait à se soucier de presque rien. Son rictus gommé pour laisser entrevoir une expression un peu plus sérieuse, James tâcha de ne pas devenir cérémonieux pour autant. « C'est pas ce qui m'importe, au bout du compte, ce que la presse finira par dire de cette collection. C'est qu'on soit fiers d'y avoir mis nos tripes. » La presse adouberait leur audace ou condamnerait leurs prises de risques, il n'en avait rien à foutre tant qu'on parlait de leur travail et il n'avait pas le moindre doute sur le fait que ce serait le cas. Les retombées seraient immenses, il le savait à l'instant où ils avaient unis leurs deux noms autour de ce projet, alors ça n'était à ce stade qu'une formalité de récupérer au vol les bouquets qu'on leur lancerait. « Si tu me dis que tu es fier de ce qu'on a créé, fier de te tenir ici, tu peux bien rester toute la soirée le nez au dessus de ton verre à n'adresser la parole à personne, ça me sera égal. » Il n'avait pas besoin de parler à la presse, de dire combien ce challenge avait été stimulant et lui grisé de pouvoir mettre leur passion autant que leur talent en commun. Les journalistes le verraient rien que lorsque les premières silhouettes défileraient sur le podium et couperaient le souffle de l'assemblée. « C'est parfois la seule chose à laquelle on peut encore s'accrocher : la fierté qu'on éprouve à faire ce que l'on fait. » Il était mieux placé que quiconque pour le savoir, Auden, mais c'était sa manière de lui dire qu'il comprenait et que ce vide à combler à tout prix par quelque chose, il l'avait expérimenté lui aussi à une époque.



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Auden Williams
Auden Williams
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ÂGE : 40 ans. (25/12/1983)
SURNOM : Il répond à tout, surtout aux insultes.
STATUT : Dire à Ginny qu'il veut divorcer: check. Dire à James qu'il l'aime (à un moment pas opportun du tout): check.
MÉTIER : Meilleur peintre d'Australie. Il n'a rien peint depuis deux ans, le sujet est automatiquement censuré pour quiconque tente de l'aborder.
LOGEMENT : Le passage chez James a été aussi bref que chaotique, finalement. Il reste à l'hôtel en attendant de trouver autre chose.
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TW IN RP : violences physiques et verbales
ORIENTATION : J'aime tout le monde.
PETIT PLUS : Né en Italie, il est bilingue › Bisexuel assumé depuis toujours, les états d'âme féminins l'agacent pourtant › A quitté l'école à 16 ans pour vagabonder en Italie, c'est à partir de là qu'il a commencé à travailler son art › La peinture est sa raison de vivre, il touche à toutes les formes d'art par besoin de créer › Ne boit pas, ne fume pas (longue histoire) › Ambidextre › Égoïste, rancunier, colérique, manichéen, un vrai Enfer à vivre au quotidien › Père de Damon (2000) et de Sloan (2020), deux mères différentes qui le détestent › Fuit dès qu'il développe des sentiments pour autrui
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willton #18 › don't tell me this is all for nothing. i can only tell you one thing: on the nights you feel outnumbered, i see everything you can be. i'm in love with how your soul's a mix of chaos and art, and how you never try to keep 'em apart.

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ginauden #114 › can you hear the rumble that's calling? i know your soul is not tainted even though you've been told so. i can feel the thunder that's breaking in your heart, i can see through the scars inside you. now there is nothing between us. from now our merge is eternal. can't you see that you're lost without me?

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damen #15 › my high hopes are getting low but i know i'll never be alone. it's alright, we'll survive 'cause parents ain't always right. every morning he would wake up with another plan. mum and dad, they couldn't understand why he couldn't turn it off, become a better man. all this therapy eats away gently at the side of hid mind that he never had. this story told too many times.

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modeo #5 › young, dumb. now all the words are my own, but i don't want you to judge. i thought inspiration was all about fun, life's been eating me up it's poisoned my cup and if i leave the house, i'll get hit by a truck.

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famiglia: savannah #9 › intense, graphic, sexy, euphoric, provocative, edgy, thought-provoking, technically and visually stunning. a compelling work of science fiction, a suspenseful exposé. cinema like you've never seen it before. the exotic, bizarre and beautiful world. this is your invitation to enter.

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Message(#) Sujet: Re: (willton #9) right beside the lake i burn for you (willton #9) right beside the lake i burn for you EmptyDim 29 Jan - 23:40



Je prends mes marques à ma façon, ce qui signifie autant poser mille questions à la seconde que d’oser des remarques douces amères à l’égard de James, le genre que les employés n’auraient jamais osé énoncer tant ils craignent la fureur de l’anglais. « Te moque pas. On prendra le temps de jouer à celui qui a les cernes les plus visibles quand on aura moins de choses à faire. » Pour peu, il me proposerait de jouer au médecin. Sa remarque m’arrache toujours un certain sourire, qui prend un peu plus d’ampleur alors que plusieurs secondes se sont écoulées depuis mon arrivée. Je me concentre sur le travail. Pour l’heure, c’est tout ce qui importe. “Même sur ce terrain là, je te laisserai pas gagner.” On est tous les deux aussi fatigués l’un que l’autre, c’est une évidence, mais nous sommes aussi très bien placés pour en connaître les raisons exactes. Le travail a été acharné, les détails de dernière minute ont duré plusieurs semaines, et à cela s’ajoute beaucoup d’autres choses mais certainement pas du sommeil. « Il devait être à peine trois heures. Tu sais que je peux pas dormir quand je tiens pas en place alors j'en ai profité pour me mettre au boulot. » - “Regarde-moi ce tricheur, t’avais tout prévu.” C’est en se levant à trois heures du matin qu’il rivalise parfaitement avec ma journée entière d’avion et même le décalage horaire. Pour autant, sa réponse ne m’étonne pas le moins du monde: je cherchais simplement à me faire une idée précise de son manque de sommeil, tout en sachant déjà qu’il existait. “Je sais, oui.” Je finis aussi par dire, le connaissant par coeur ou presque. Du moins, je connais son mécanisme, pour avoir le même: il y a toujours du travail à faire, et on pourra trouver le temps de dormir quand on sera morts.

L’ambiance a pourtant le don de changer du tout au tout, surtout alors que James prend le temps de signifier que ma présence est appréciée, alors qu’à mon tour je précise qu’elle n’a jamais été remise en question, malgré tout ce qui a pu se passer. « J'aurais cru, pourtant, dans certains de tes sms. » Je relève un regard différent en sa direction, pris de court à la simple idée qu’il ose aborder le sujet, plus encore par le fait qu’il le fasse aussi nonchalamment. “Pour ma défense, tu m’avais sacrément emmerdé.” Je parle avec franchise, comme toujours, bien que cette dernière s’arrête assez rapidement. Je ne veux pas reparler de ces messages, ni dans leur forme, ni dans leur fond, et certainement pas maintenant. Ces mots n’avaient pas vocation à être réutilisés autre part, et surtout pas à voix haute, chose que James sait pertinemment. De mon côté comme du sien, le combat est le même. Je ne reviens pas sur mes mots, simplement ils sont très bien là où ils sont, très loin dans les archives d’une conversation souvent alimentée. « Je tiens pas à remuer le couteau dans la plaie. J'ai même pas envie d'en parler, à vrai dire. Je sais que vous êtes assez grands pour vous éviter le reste du séjour sans que ça tourne au drame. » Et ça sera le cas, parce que de mon côté je ne compte pas donner la moindre once d’attention à sa femme, dont je me serais effectivement passé de la présence, sans que ce soit une surprise pour qui que ce soit. La savoir dans les environs m’horripile déjà assez, raison pour laquelle je n’envisage même pas une discussion avec elle - laquelle tournerait de toute façon autour de James, et n’amènerait rien de bon. “Je l’éviterai comme la peste, mais mieux que ce qu’ont fait les européens à l’époque.” Vous voyez que je fais des efforts. Des putains d’effort, pour contenter tout le monde, et pour ne pas être un souci supplémentaire sur les épaules de James, qui a déjà bien assez à faire. Et moi aussi, de toute façon.

« Si tu crois que ça m'aurait empêché de dégainer mon téléphone pour te hurler dessus même à des milliers de kilomètres. »
En prenant en compte le décalage horaire, j’imagine ?

Je suis charmé qu’il puisse toujours penser à moi, surtout lorsqu’il s’agit de trouver une personne sur qui hurler sans qu’elle ne lui claque entre les doigts. Avec moi, il sait que cela ne risque pas ; tout comme il sait que je trouverai toujours de quoi lui répondre avec la même intensité, peu importe le sujet, et surtout s’il s’agit de sa femme. « Mais je préfère le faire de vive voix, si tu te posais la question. » Je le sais, bien sûr. Pour tout ce que ces mots signifient, je le sais. Je me contente d’hocher la tête et ne formule pas verbalement mes pensées, mais il sait ce qu’il en est. Ma présence est importante à mes yeux, et je sais qu’elle l’est aux siens aussi, parce qu’on présente enfin plusieurs mois d’un travail acharné. Du notre, de notre première collaboration. Et c’est justement pour cette collaboration que j’accepte de me charger de faire venir un VIP à la dernière minute et d’user de mon carnet d’adresse pour cela, tout en priant pour qu’il soit disponible et sur Paris, ce qui sont deux variables difficiles à combiner. « Tout ça, ça doit pas t'impressionner. Les gens adorent le mystère et l'insaisissable, alors tu leur sembleras mille fois plus intéressant en les évitant et en donnant l'impression que t'es plus pressé d'aller fumer une clope que de poser pour des photos. » Je souris. Ça, ça a tout d’une attitude qui me ressemble, le genre que je n’ai même pas à forcer pour me créer un personnage. J’en suis naturellement un, ce que James confirme par ses propres mots. La raison pour laquelle je souris, surtout, c’est parce qu’il juge bon de me donner des conseils médiatiques, quand bien même il le fait sûrement avec l’espoir qu’on me foute la paix, assez pour que l’idée de frapper un journaliste ne me vienne pas à l’esprit. « Je veux dire, pour toi c'est même pas un rôle de composition. T'es naturellement comme ça, il faut en profiter. » - “Qui eut cru qu’être naturellement imbuvable serait finalement un compliment.” De la part de James, cela semble moins improbable. Il est comme moi, il n’aime pas ce qui est normal, simple, rangé. Fort heureusement, je ne suis rien de tout ça, et je sais aussi que les médias en raffolent, dans une certaine mesure. Au-delà, ils perdent le fil.

Du reste, on en parlera ce soir. Voilà tout ce qu’il y a à dire sur ma vie privée, et sur des mots qui n’ont pas lieu d’être ici, au milieu des oreilles indiscrètes, ou maintenant, alors que nous avons à préparer le défilé. Ce soir, nous aurons le temps, et peut-être même que je ressentirai l’envie de lui en parler, parce qu’il mérite de savoir. Parce que je veux qu’il sache. « C'est une invitation ? » C’en était une, qu’il aurait pu décliner aisément. Puisqu’il ne le fait pas, je ne lui rappelle pas que cela reste une possibilité. Il ne semble pas vouloir y penser, à en juger par son sourire. “C’est toi qui as le numéro de ma chambre et pas l’inverse.” Puisqu’il est arrivé avant moi, j’imagine même qu’il a les clés. Et encore une fois, ce n’est pas mon cas, et cela me semble plus que jamais être une excuse suffisante pour que cela soit effectivement une invitation. « Tu proposes ça parce qu'on aura quelque chose à fêter ? » Je sens le poids de mes cernes derrière mon sourire, et les tambours à l’arrière de mon crâne. La fête sera particulière, ce soir, mais elle peut au moins en avoir le nom. “Ils trouveront sûrement du bon vin à nous livrer.” On aura quelque chose à fêter ; et on oubliera de trouver des excuses pour expliquer qu’il a passé la nuit à mes côtés parce que oui, sans équivoque ni le moindre doute, c’est bien ce que je veux lui proposer et ce que je recherche aussi. Le problème et la question se poseront ce soir, mais je cherche déjà à savoir à quoi m’attendre, et pour l’heure le sourire que je retrouve chez le styliste a tout pour me plaire, à bien des égards. « Ou que tu as su faire fondre ma carapace. Imagine, je sais pas ce qui serait le pire. » Mon sourire répond toujours au sien, même si aujourd’hui il est moins vif et moins brillant que d’usuelle. “C’est vrai, l’un ou l’autre ce serait terrible.” J’annonce enfin avec ironie, avant de retrouver une bonne fois pour toutes le cours de notre discussion et surtout le sérieux autour du défilé.

« Oui, pas de problème. Je m'occuperai de répondre à leurs questions et tu seras pas forcé de t'exprimer si t'en as pas envie. » J’hoche la tête et le remercie par la même occasion. Je n’ai pas peur des caméras, ni des questions, et ce n’est certainement pas une timidité que je cherche à cacher non plus. James le sait bien, et c’est sûrement la raison pour laquelle il prend soin d’accéder à mes demandes sans poser de questions, chose pour laquelle je lui suis redevable. “Je donnerai une interview sur papier, ça devrait les contenter.” Du reste, je sais que James s’occupera parfaitement des pirouettes exigées par l’exercice des médias. Il est doué pour ça, même s’il dit le détester: personne ne s’en rend compte, et je me moque bien qu’il doit sur le devant de la scène. Le défilé porte son nom ; bien sûr qu’il est sur le devant de la scène. Je lui laisse la lumière et l’attention qui va avec et ne ressens aucune sorte d’envie à son égard, pour une fois. Pas sur ce sujet, du moins. « Si tu me dis que tu es fier de ce qu'on a créé, fier de te tenir ici, tu peux bien rester toute la soirée le nez au-dessus de ton verre à n'adresser la parole à personne, ça me sera égal. » J’émets un rire bas mais franc. “Si je n’étais pas fier de notre travail, j’aurais jamais accepté qu’il soit présenté.” Alors j’ai le droit de rester toute la soirée avec le nez au-dessus de mon verre ? Je ne pose pas la question et m’en moque. Je me montrerai quelques minutes après la fin du défilé, parce que je sais que c’est important, mais au-delà de ça il ne servira plus à rien de me chercher après ce court laps de temps, parce que je compte uniquement rattraper quelques heures de sommeil dans ma chambre, avant de penser au reste. « C'est parfois la seule chose à laquelle on peut encore s'accrocher : la fierté qu'on éprouve à faire ce que l'on fait. » Mes yeux se posent une seconde de plus sur les siens et ils s’y éternisent un instant, parce que je comprends plus que jamais qu’il essaie de me faire parvenir un message que moi seul pourrait comprendre ; et pourtant, je n’en comprends pas le fond pour autant et me contente d’hocher la tête. Cela a de l’importance pour lui, alors ça en a pour moi aussi. “Ça ne risque pas de changer.” Notre travail me rend fier, c’est un fait immuable, et c’est justement pour le bien de ce dernier que je prends le temps d’expirer lentement avant d’enfin me mettre au travail, parce qu’il reste toujours une immensité de choses à faire. Je fais un pas en avant et presse l’épaule de James un instant, tout en m’attardant une seconde de plus à ses côtés. “C’est la dernière ligne droite.” Je lui assure une ultime fois, les yeux dans les yeux. Après ça, toute la pression redescendra, pour un temps du moins. Après ça, on aura le temps de discuter, on aura le temps de faire ce qu’on veut.

* * *

C’est la dernière.” Je parle pour moi-même bien plus que pour les employés à mes côtés. Bien sûr qu’elle est la dernière mannequin. Notre pièce maîtresse, notre fierté, mais aussi la fin du défilé et de tout notre travail acharné. Avec appréhension, j’observe la réaction de la foule derrière les rideaux du défilé. “Ils adorent. Ces connards adorent.” Je quitte la salle des yeux et me tourne en direction de l’anglais, mon sourire plus grand que jamais. On a passé la journée à courir de partout et à régler une infinité de problèmes de dernière minute, mais on l’a fait. “T’es un petit génie. Un connard égocentrique et imbuvable, mais un petit génie quand même.” C’est la façon dont nous célébrons les succès, j’imagine. C’est la façon dont je le fais, en tout cas. Les autres employés se serrent dans les bras et éclatent de joie, mais cela m’intéresse bien peu. “C’est à notre tour, pas vrai ?” On clôture le défilé ; parce que c’est ainsi que les choses fonctionnent et, bien que l’idée ne me plaise pas particulièrement, je n’ai jamais tenté de la modifier ou la supprimer: je sais que c’est important dans le milieu, et je sais aussi que c’est important pour James, pour notre collection. Elle est le fruit de nos deux esprits, et ça importe assez pour que j’accepte de passer sous le regard des nombreux invités que je déteste du plus profond de mon cœur ; le styliste à mes côtés est suffisant pour contrebalancer cette haine.











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James Weatherton
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le gant de velours
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ÂGE : trente-deux ans (10/08/91 - lion)
SURNOM : sa femme le gratifie plus souvent d'insultes. ça tombe bien, il préfère.
STATUT : marié depuis sept ans à Cristina, dans une union aussi euphorisante qu'elle est anticonformiste, où les portes claquent et où les assiettes volent mais où le chaos côtoie la forme d'inspiration la plus pure. son cœur, lui, bat sans doute depuis plus longtemps qu'il ne veut se l'avouer pour un italien insupportable au sens du timing douteux. parce que lui avouer qu'il l'aime au moment où il pleure le décès de son père, il n'y avait bien qu'Auden pour en être capable.
MÉTIER : créateur principal et directeur artistique d'une maison de haute couture, Weatherton, entreprise familiale dont la renommée internationale constitue sa plus grande fierté. le décès de son père, à la tête de l'entreprise depuis 25 ans, est toutefois venu rebattre quelques cartes et à défaut de se sentir prêt à investir le fauteuil de CEO, il officie comme actionnaire majoritaire aux cotés du conseil d'administration, se consacrant comme à son habitude à son atelier. également co-propriétaire avec sa femme du Emerald Hotel, il lui prête main forte lorsque son emploi du temps le lui permet.
LOGEMENT : #40 Latimer Road, Logan City. une maison que le couple partage avec leur chat Shady, qui réserve en général un accueil chaleureux (non) à leurs visiteurs.
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TW IN RP : alcoolisme, décès, deuil, violence verbale, relation toxique, mention de troubles de la fertilité
GENRE : Je suis un homme
ORIENTATION : J'aime tout le monde.
PETIT PLUS : exigeant, colérique et impitoyable, ses proches mériteraient une médaille pour le supporter › son besoin d'être constamment stimulé l'a poussé à épouser la femme la plus caractérielle qu'il connaisse. au fond, ils seraient prêts à tout l'un pour l'autre › elle veut des enfants, lui beaucoup moins. en revanche, il désire avoir un héritier › ne s'est jamais remis d'avoir perdu son premier amour, bien qu'il n'ait jamais rien montré de sa douleur › peu enclin à montrer ce qu'il ressent, il s'est forgé une carapace dont il est difficile de venir à bout › constamment fourré dans son atelier.
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cristina › so it's gonna be forever, or it's gonna go down in flames. you can tell me when it's over, if the high was worth the pain. got a long list of ex-lovers, they'll tell you I'm insane. 'cause you know I love the players, and you love the game. we'll take this way too far. it'll leave you breathless, or with a nasty scar. wait, the worst is yet to come.

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willton #18 & #19 & #20 › we've been stuck now so long, we just got the start wrong. one more last try, i'ma get the ending right. you can stop this, and I must insist. that you haven't had enough, you haven't had enough. don't you need it? don't you want this at all? well, I just wish we could go back one more time and begin it, back before I lost myself somewhere in it. ❘ 12 (UA)3457891011121314 (UA)1516171819 (UA)20

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weathertineaugust #2 & flora #3 & ambrose #4 › under the surface, you don't know what you'll find until it's your time. no second chances but all we can do is try. I made up my mind. I can't see you but I hear your call. baby, hold on now, we're going home. if we make it or we don't, we won't be alone. if you're waiting all your life, you won't ever go. when I see your light shine, I know I'm home.

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millie #3 › well her face is a map of the world. you can see she's a beautiful girl. and everything around her is a silver pool of light. the people who surround her feel the benefit of it. it makes you calm. she holds you captivated in her palm.

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shiloh #5 › look at you here, just like I remember. you feel so strange and yet so familiar. we're like two mirrors facing one another. I seen you snap, seen you gnash your teeth. seen you down and drowning out of reach. to tell the truth, I kind of missed your blues. the way your black sunglasses see right through. come to me now, close like I'm in your frame.

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Femme (elle)
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Message(#) Sujet: Re: (willton #9) right beside the lake i burn for you (willton #9) right beside the lake i burn for you EmptySam 18 Fév - 19:50




(c) harley
right beside the lake i burn for you.

Pour ma défense, tu m’avais sacrément emmerdé.” Et il le savait, bien sûr, qu'Auden avait manqué de perdre patience le soir où les esprits s'étaient un peu trop échauffés et où des choses avaient été dites que les deux hommes avaient probablement regretté l'un et l'autre. Il l'avait perçu dans chacun de ses messages, et ça lui avait certainement fait plus mal qu'il n'avait consenti à se l'avouer, sur le coup. Parce que pour une fois, James aurait simplement voulu qu'ils puissent éviter le sujet et avec lui une discussion qui fatalement ne pouvait pas connaître une autre issue que celle-ci. Parce que c'était le cas chaque fois qu'il était question de son épouse, et qu'il en était le premier épuisé. « Je crois qu'on peut mettre notre fierté de coté pendant trente secondes et reconnaître qu'on a tous les deux été très cons, ce soir-là. » Il broda l'air de rien, plutôt que de reconnaître que oui, il s'était enfoncé dans ses provocations à l'égard du peintre quand il aurait tout simplement pu laisser couler et au moins entreprendre de calmer le jeu. Auden avait sa part de responsabilité, lui aussi, mais James était suffisamment conscient pour savoir qu'il avait joué avec le feu en incluant Cristina à un voyage qui n'aurait du les concerner que l'italien et lui. A partir de là, il savait qu'Auden avait tous les droits de s'emporter et surtout, de lui en vouloir. Quand bien même sa mauvaise foi prenait toujours un peu trop de place pour son propre bien. “Je l’éviterai comme la peste, mais mieux que ce qu’ont fait les européens à l’époque.” Il secoua vaguement la tête, contenant ses prochaines paroles une seconde de plus pour dévisager Auden en silence, reconnaissant à l'italien de faire des efforts pour que les choses se passent le plus sereinement possible. A défaut qu'il le fasse probablement pour lui, pour eux, il savait au moins qu'Auden était un vrai professionnel qui ne laisserait rien se mettre en travers de ce défilé. « Crois-moi, j'aurais préféré que ce soit plus simple et que t'aies pas à prendre cette peine. » Il tint tout de même à lui assurer, parce qu'il avait besoin qu'il en soit sûr. Besoin qu'il sache qu'il n'avait jamais voulu que tout soit aussi compliqué, à tous les niveaux, et pas seulement à l'échelle de ce voyage. Il y a longtemps qu'il aurait du le lui dire, parmi beaucoup d'autres choses qu'il n'avait jamais pris le risque d'énoncer tout haut, et à défaut d'un aveu explicite c'était au moins comme un début. « Je veux dire, ça m'amuse pas de tous nous placer dans cette situation. Parce que je suis pas con, je sais que tu continues à m'en tenir rigueur. » Auden ne chercherait sûrement pas à nier, c'était au moins une chose dont James était sûr. « Et c'est ça qui me fait le plus chier. » Qu'il lui en veuille, et que cette histoire ait jeté comme un froid entre eux. Parce qu'il aurait voulu autre chose, pour les dernières semaines de leur collaboration. Pour eux, en réalité.

En prenant en compte le décalage horaire, j’imagine ?
« Je t'aurais tiré du lit sans le moindre scrupule, ne fais pas comme si t'aurais été surpris. »

L'histoire du VIP, elle, avait surtout vocation à faire comprendre à Auden qu'il lui faisait toute confiance et que c'était le cas depuis les débuts de leur collaboration, et ce quels qu'aient parfois pu être leurs différends. Ils en avaient toujours eu et ça ne changerait pas, c'était même une dynamique à laquelle James tenait bien trop pour vouloir en changer : c'est parce qu'ils étaient aussi insupportables l'un que l'autre qu'ils parvenaient justement à se supporter depuis tout ce temps, et il aimait croire qu'Auden ne voudrait pas non plus qu'il soit plus discipliné. Et ce, quand bien même James ferait au moins l'effort de ne pas être trop imbuvable durant leur séjour, conscient qu'Auden n'était pas dans son état normal et qu'il y avait des limites à ce qu'il pouvait supporter. Il lui devait bien de le ménager quand il le pouvait, et ça ne passait pas seulement par le fait de le dispenser d'un bain de foule au milieu des journalistes. Ils savaient l'un comme l'autre qu'il n'aurait besoin que d'une brève apparition pour se faire remarquer : Auden avait cette nonchalance et cette audace qui se suffisaient toujours à elles-même, ce qui serait presque agaçant si ça ne faisait pas aussi son charme. “Qui eut cru qu’être naturellement imbuvable serait finalement un compliment.” - « Ça n'a jamais été autre chose qu'un de tes bons cotés, à mes yeux, tu devrais le savoir. » Il nota, rictus au coin des lèvres, n'ayant pour sa part jamais eu à se plaindre de ses manières, principalement parce qu'il se reconnaissait bien souvent en lui et trouvait même chez Auden tout ce qu'il avait toujours convoité à devenir – d'une manière encore bien plus décomplexée et émancipée. Alors qu'il soit imbuvable sous les yeux de la presse, ce n'est pas ça qui l'inquiéterait, et James avait de toute façon déjà bien mieux à penser avec cette invitation à peine voilée venue raviver toute la malice dans son regard. “C’est toi qui as le numéro de ma chambre et pas l’inverse.” Il marquait un point, bien sûr, et ça amusait James qu'il préfère répondre d'une manière détournée à une question qui n'aurait pas pu être plus limpide. Est-ce que tu veux passer la soirée avec moi, alors ? L'anglais avait l'audace de croire que la réponse se lisait dans l'éclat du regard d'Auden, qui laissait peu de place au doute. « J'ai les numéros des chambres de tous nos mannequins, c'est pas pour autant que j'ai l'intention de les utiliser. » Pour pas mal de raisons, mais principalement parce qu'il évitait de se rapprocher de ceux qu'il faisait défiler, simplement parce que ça aurait tôt fait de créer des rivalités inutiles au sein du groupe – il y en avait déjà sans qu'il n'ait besoin de s'en mêler, inutile de leur donner l'impression de devoir en plus se battre pour ses faveurs. « J'en conclus que tu serais pas contre l'idée que je t'y rejoigne, donc. » Il n'avait pas nié, après tout, et James n'était même pas certain de le croire s'il osait le faire. C'est lui qui avait amené le sujet le premier, lui qui avait effleuré l'idée qu'ils pourraient employer cette soirée à bon escient – et pas juste à débriefer le défilé, parce qu'ils n'avaient pas besoin d'être seuls pour ça. “Ils trouveront sûrement du bon vin à nous livrer.” - « On en revient toujours à une chambre et à du bon vin, tous les deux. » Il souffla en arquant un sourcil entendu, sans que ce soit un reproche. C'était un constat, un simple constat qui lui rappelait qu'ils n'avaient jamais eu besoin de grand chose pour passer de bons moments ensemble et pour trouver l'un chez l'autre une compagnie qui venait toujours rapidement à leur manquer. Une compagnie dont James s'était sincèrement langui rien que ces derniers jours. “C’est vrai, l’un ou l’autre ce serait terrible.” Et il lui ôtait les mots de la bouche, arrachant un sourire narquois à l'anglais. Terrible, oui.

Je donnerai une interview sur papier, ça devrait les contenter.” Et ils savaient tous les deux que c'était probablement préférable, qu'ainsi la publicité autour de leur collection n'en serait même qu'un peu plus importante encore. James ne lui aurait pas proposé de jouer le jeu de la presse autrement, bien conscient que l'exercice avait tout de détestable à ses yeux et qu'il prendrait déjà sur lui à chaque instant du défilé. « Je sais que tu feras ça parfaitement. J'ai pu m'inquiéter de bien des choses pendant ce voyage, mais celle-là n'en faisait pas partie. » Ce qui était peut être bien sa façon de lui dire Je te fais confiance, sans user de mots un peu trop cérémonieux pour un moment comme celui-ci. Tout aurait sans doute été bien différent s'ils n'avaient été que tous les deux, qu'il avait pu se lover dans ses bras durant un long moment et finalement se laisser aller à quelques confessions qu'ils auraient tôt fait d'oublier ensuite. Mais seuls, Auden et lui ne l'étaient pas. Pas encore, du moins. “Si je n’étais pas fier de notre travail, j’aurais jamais accepté qu’il soit présenté.” C'est tout ce que l'anglais espérait entendre, que pour lui aussi ça avait toute son importance de se tenir ici pour présenter leur travail et les longs mois d'efforts qu'il avait représenté. Cette collection symbolisait beaucoup pour l'un comme pour l'autre, elle était non seulement le fruit d'une immense implication personnelle et commune, mais elle représentait aussi l'union entre deux esprits créatifs qui s'étaient autant opposés qu'ils avaient pu se compléter au fil des mois. C'est de toutes ces choses et de tant d'autres que James était particulièrement fier aujourd'hui. « Tu sais quand j'ai su que j'avais eu une putain de bonne idée en acceptant de me lancer dans cette collection avec toi ? » Il demanda ainsi, au bout de quelques secondes, son regard s'échappant un instant du sien pour balayer le reste de la salle et songer à combien ils avaient fait du chemin, depuis le soir où l'italien était venu le trouver avec cette proposition. « Quand certains à la direction ont failli s'étrangler devant nos prototypes et qu'ils ont tenté de me raisonner en découvrant que chaque modèle allait individuellement nécessiter plus de travail qu'aucun autre avant ça. » Et il ne lui parlait même pas des coûts de main d’œuvre et de fabrication, et de toutes les fois où on avait jugé qu'ils dépassaient les limites pour le simple plaisir de ne faire comme personne, de voir trop grand et trop loin. Il savait sans doute déjà tout ça, Auden, parce que les artistes étaient de ceux qu'on cherchait constamment à brider. « Ils y croyaient pas, et je me suis dit que ce serait une double satisfaction de pondre la collection la plus ambitieuse de ces dernières années et de leur clouer le bec. » Et ils en étaient là aujourd'hui, à peaufiner les derniers détails d'un show qu'ils avaient pensé pour qu'il conjugue audace et sensationnel. Rien de tout ça n'avait été facile, et ils ne l'avaient jamais prétendu non plus. Cette collection avait été un défi de chaque instant, mais un défi qu'ils étaient plus que fiers d'avoir relevé ensemble. “Ça ne risque pas de changer.” Et si les mots de l'italien virent naître un sourire contenté sur les lèvres de James, c'est la pression de sa main sur son épaule qui changea un instant son regard pour quelque chose de plus lumineux. De presque solaire. “C’est la dernière ligne droite.” - « On n'a jamais été aussi proches du but. » Et son ventre grondait d'impatience, à présent.

* * *

C’est la dernière.” Et ils savaient tous les deux que l'attention des spectateurs était captivée depuis la seconde où la première mannequin avait foulé le podium, leurs paires d'yeux écarquillés ne ratant aucune miette du show, détaillant les moindres détails et finitions des tenues qui leur étaient présentées. Ce soir, tout se voulait aussi mémorable qu'étourdissant. “Ils adorent. Ces connards adorent.” Et peut être bien que de voir ce large sourire irradier sur les lèvres de l'italien était une plus grande fierté encore que de voir avec quel engouement étaient accueillies leurs créations. Parce qu'il l'avait vu passer par bien des émotions, depuis ce matin, mais qu'il ne l'avait encore jamais vu sourire comme ça. « Bien sûr qu'ils adorent. Ils ont jamais rien vu de tel, tu peux me croire. » Et alors qu'autour d'eux certains se prenaient déjà dans les bras, anticipant le triomphe du défilé et la fin imminente de ce dernier, les deux hommes se voulaient bien plus mesurés dans leur manière de fêter cette réussite. Quand bien même ils le seraient sans doute beaucoup moins une fois en privé. “T’es un petit génie. Un connard égocentrique et imbuvable, mais un petit génie quand même.” Un rictus au coin des lèvres, James lui glissa un regard complice. « T'es pas mal non plus, dans ton genre. Pour un type qui avait jamais touché à la mode avant, on peut même dire que tu t'es payé le luxe de les scotcher à leur chaise. » Et que ça n'était pas donné à tous ceux qui s'essayaient à l'exercice pour la première fois, quand bien même il avait pu compter sur l'expertise de l'anglais en la matière et avait pu laisser libre court à son génie pendant que le styliste veillait à ce qu'ils s'en tiennent tout de même à un plan et à un budget. Une foutue bonne équipe, voilà ce qu'ils étaient tous les deux. “C’est à notre tour, pas vrai ?” Maintenant, la salle n'attendait plus que de voir apparaître les deux silhouettes de ceux qui avaient pensé chaque minute de ce show, ainsi James se tourna vers Auden et captura son regard dans le sien avant de lui souffler. « Fais comme moi, ça durera que quelques minutes. On salue la foule, on les laisse applaudir et ce sera vite terminé. » Il lui assura, tout en ajustant son col à la perfection avant de s'octroyer le droit d'en faire de même avec celui du peintre, incapable de ne pas avoir le souci du détail jusqu'au dernier moment. Lorsque le signal fut finalement donné, James lui emboîta le pas en direction du podium, le menton haut et un sourire impeccable vissé sur les lèvres. C'était leur moment : ils l'avaient fait, putain.

Les applaudissements résonnaient encore à travers la salle tandis qu'ils s'éclipsèrent ensemble du podium où ils avaient pris la peine de saluer les invités et d'applaudir leurs mannequins durant plusieurs minutes. La joie et la fierté étaient gravées sur tous les visages, y compris celui du créateur qui avait vu la pression des derniers mois retomber et pouvait maintenant laisser s'exprimer l'immense fierté que ce défilé lui inspirait. Aux cotés d'Auden, il avait savouré ce moment en songeant que peut être, l'italien ne trouverait pas ça aussi pénible s'il sentait combien leurs idées avaient véritablement plu. « J'avais jamais partagé la scène avec un autre créateur, alors j'espère que tu t'es senti rien qu'un peu spécial. » Parce que spécial, ce moment l'avait été à plus d'un niveau, et pas seulement parce que l'anglais avait du apprendre à partager le podium pour la première fois de sa vie. Saluer la foule à ses cotés revêtait aussi un symbolisme qui l'avait particulièrement frappé une fois qu'ils avaient fait face au public : il n'avait jamais partagé un instant de communion aussi important avec n'importe quel autre artiste, non plus. « J'ai vu les regards que les gens te lançaient. Je serais pas surpris que certains grands noms de la mode t'approchent maintenant que t'es techniquement libéré de tes obligations auprès de nous. » Techniquement, parce que leur collaboration s'achevait en même temps que ce défilé, qu'ils en étaient tous les deux conscients et que c'est peut être pour ça qu'il régnait maintenant dans l'air une certaine mélancolie. James aurait beau le nier, les faits étaient là : après des mois passés à travailler aux cotés du peintre, sa présence quotidienne allait laisser un vide à l'atelier. A ses cotés, surtout. « Ça vaut sûrement pas la peine que je précise que je me sentirais hautement trahi si tu retrouvais à bosser pour la concurrence. » Il lui glissa un petit regard, faussement indifférent, l'air de vouloir s'assurer que ça n'était pas dans ses plans et de déjà songer à toutes les façons dont il pourrait bien se venger dans le cas contraire. « Ça me ferait chier, qu'on soit clairs. Mais t'es libre de décider de ce que tu veux faire après tout ça. » Et peut être bien que la raison pour laquelle il ne s'en inquiétait pas outre mesure, c'est qu'il avait de bonnes raisons de penser que la mode n'était pas un milieu dans lequel Auden avait à cœur de s'épanouir à plus long terme ; en grande partie parce que son univers à lui était ailleurs. Et ça arrangeait ses affaires, forcément, mais aussi parce qu'il ne pourrait empêcher la jalousie de le dévorer en le voyant prêter son génie à un autre. Il aimait penser qu'il avait gagné une certaine exclusivité en la matière, James.



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Auden Williams
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le complexe de Dieu
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ÂGE : 40 ans. (25/12/1983)
SURNOM : Il répond à tout, surtout aux insultes.
STATUT : Dire à Ginny qu'il veut divorcer: check. Dire à James qu'il l'aime (à un moment pas opportun du tout): check.
MÉTIER : Meilleur peintre d'Australie. Il n'a rien peint depuis deux ans, le sujet est automatiquement censuré pour quiconque tente de l'aborder.
LOGEMENT : Le passage chez James a été aussi bref que chaotique, finalement. Il reste à l'hôtel en attendant de trouver autre chose.
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PETIT PLUS : Né en Italie, il est bilingue › Bisexuel assumé depuis toujours, les états d'âme féminins l'agacent pourtant › A quitté l'école à 16 ans pour vagabonder en Italie, c'est à partir de là qu'il a commencé à travailler son art › La peinture est sa raison de vivre, il touche à toutes les formes d'art par besoin de créer › Ne boit pas, ne fume pas (longue histoire) › Ambidextre › Égoïste, rancunier, colérique, manichéen, un vrai Enfer à vivre au quotidien › Père de Damon (2000) et de Sloan (2020), deux mères différentes qui le détestent › Fuit dès qu'il développe des sentiments pour autrui
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willton #18 › don't tell me this is all for nothing. i can only tell you one thing: on the nights you feel outnumbered, i see everything you can be. i'm in love with how your soul's a mix of chaos and art, and how you never try to keep 'em apart.

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ginauden #114 › can you hear the rumble that's calling? i know your soul is not tainted even though you've been told so. i can feel the thunder that's breaking in your heart, i can see through the scars inside you. now there is nothing between us. from now our merge is eternal. can't you see that you're lost without me?

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damen #15 › my high hopes are getting low but i know i'll never be alone. it's alright, we'll survive 'cause parents ain't always right. every morning he would wake up with another plan. mum and dad, they couldn't understand why he couldn't turn it off, become a better man. all this therapy eats away gently at the side of hid mind that he never had. this story told too many times.

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modeo #5 › young, dumb. now all the words are my own, but i don't want you to judge. i thought inspiration was all about fun, life's been eating me up it's poisoned my cup and if i leave the house, i'll get hit by a truck.

RPs EN ATTENTE : (willton #9) right beside the lake i burn for you Tumblr_nsbti9nOT01t0u8w9o4_250
famiglia: savannah #9 › intense, graphic, sexy, euphoric, provocative, edgy, thought-provoking, technically and visually stunning. a compelling work of science fiction, a suspenseful exposé. cinema like you've never seen it before. the exotic, bizarre and beautiful world. this is your invitation to enter.

RPs TERMINÉS : (beaucoup.)
cf. fiche de liens

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AVATAR : Richard Madden
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PSEUDO : Kaelice
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Message(#) Sujet: Re: (willton #9) right beside the lake i burn for you (willton #9) right beside the lake i burn for you EmptyMar 21 Fév - 19:12



Je ne sais même pas pourquoi on en vient à reparler de ce soir-là. Il n’y a pas besoin d’en parler pour savoir que ni lui ni moi n’avons bien vécu les choses et que lui comme moi avons eu des mots difficiles. On a joué le jeu de l’escalade, et Dieu sait qu’on est doués là-dedans. « Je crois qu'on peut mettre notre fierté de coté pendant trente secondes et reconnaître qu'on a tous les deux été très cons, ce soir-là. » Sans doute, oui. Mon silence équivaut à un accord et à une certaine forme de résilience de ma part. Ce n’est pas aujourd’hui que je risque de remettre de l’huile sur le feu, c’est au moins une chose certaine. Je suis surtout d’avis de ne plus reparler de cet incident plutôt que de balancer des excuses en guise de sous-entendus. Nous avons mieux à faire, mieux à penser aussi. Le problème à la racine de notre discussion n’est pas prêt de se résoudre, alors j’imagine que je dois l’accepter et vivre avec, ce que je dis à James avec mes mots, sans doute pour le rassurer. Je ne ferai pas de scène. D’aucune façon. « Crois-moi, j'aurais préféré que ce soit plus simple et que t'aies pas à prendre cette peine. » Le ton de l’anglais, plus sérieux que jamais, dénote parfaitement de l’ironie que j’avais tenté d’insuffler au mien. “Je sais, oui.” que je me contente de souffler à mon tour, sans enfoncer le couteau dans la plaie ni rien de similaire. Je sais qu’il aimerait que les choses soient différentes, tout comme je sais aussi qu’il est le seul à avoir provoqué toute cette situation. Alors il ne peut s’en prendre qu’à lui-même, parce qu’il est tout de même témoin du fait que je fasse tous les putains d’efforts qui soient pour ne pas faire de vagues - et Dieu sait que c’est difficile pour une personne telle que moi. « Je veux dire, ça m'amuse pas de tous nous placer dans cette situation. Parce que je suis pas con, je sais que tu continues à m'en tenir rigueur. » En effet. Je peux lui reprocher bien des choses, mais pas d’être con, et pas de ne pas me comprendre non plus. Pour autant, ce n’est pas parce qu’il sait comment je fonctionne et comment je ressens les choses, plus ou moins, qu’il m’offre le tout sur un plateau d’argent. Il sait pertinemment ce qu’il fait à chaque fois que mes attentes et envies sont repoussées au second plan, juste derrière l’illusion de son mariage. “Ouaip.” Je ne lui mentirai pas pour tenter d’alléger son coeur. Je lui en veux, et je ne cherche pas à le cacher. Ce que je tente au moins de faire, c’est de ne pas le lui rappeler à chaque instant: s’il ne l’avait pas dit lui-même, je n’aurais pas abordé cette partie bien précise du problème. « Et c'est ça qui me fait le plus chier. » Je l’observe un instant sans savoir quoi lui répondre, ne m’étant pas préparé à ce qu’il parle aussi librement de ce qu’il ressent à ce sujet. J’ai bien plus l’habitude des reproches en tout genre, je sais mieux les gérer que tout le reste. “Tu ne peux t’en prendre qu’à toi-même.” Est ce que je choisis finalement de statuer, après avoir longuement pesé le pour et le contre de tels mots qui, je le sais, ne provoqueront rien de positif chez lui. Ce n’est pas mon problème si le fait que je lui en tienne rigueur est ce qui le fait le plus chier, pas alors que je continue de penser qu’il est le premier à avoir pris cette décision nous ayant tous entraîné dans ce problème bien précis. Mais je n’ai pas parcouru la moitié du globe pour continuer cette conversation, surtout pas le faire maintenant, alors je balaie l’air d’un revers de la main suite à mes paroles, tentant à ma manière de lui faire comprendre que je ne souhaite pas en parler davantage. Nous nous sommes sûrement déjà tout dit, de toute façon.

On rattrape la situation à notre manière en nous concentrant à nouveau sur la seule chose qui importe réellement: le défilé. Mon répertoire servira brièvement à combler un siège vide de VIP, et le problème sera rapidement réglé. J’en fais mon affaire, entre deux remarques emplies d’ironies. « Ça n'a jamais été autre chose qu'un de tes bons cotés, à mes yeux, tu devrais le savoir. » Il n’y a que pour lui qu’être imbuvable puisse être vu comme une qualité, ce qui est une raison suffisante pour m’arracher un certain sourire. Il dit surtout ça parce qu’il n’y a pas beaucoup d’autres ‘bons côtés’ sur lesquels il peut se rabattre, en réalité. Je doute que la presse pense comme lui, mais pour l’heure ce n’est pas le plus urgent de nos sujets à traiter - tout comme la question de savoir comment occuper la soirée l’est encore moins, mais disons simplement qu’il m’intéresse davantage. Je veux savoir à quoi m’en tenir et, de facto, savoir à quelle hauteur j’ai le droit d’avoir des attentes. « J'ai les numéros des chambres de tous nos mannequins, c'est pas pour autant que j'ai l'intention de les utiliser. » Un point pour lui, sûrement. “C’est vrai ? C’est bon à noter, j’en aurais quelques-uns à te demander.” Je reprends avec un nouveau sourire en coin, mes yeux cernés étant pourtant les premiers à briser l’illusion: je ne compte pas en demander aucun, et ce pour une infinité de raisons différentes. Je brasse simplement du vent, comme à mon habitude. « J'en conclus que tu serais pas contre l'idée que je t'y rejoigne, donc. » Il se raccroche au sujet premier, à celui qui l’intéresse bien plus que tout le reste. Ça tombe bien, puisque c’est aussi le seul qui m’intéresse réellement à mon tour. “Tes conclusions ne sont pas trop mauvaises.” Je n’en parlerai pas davantage ici, parce que j’ai beau me moquer que tout le monde sache que nous passerons la soirée (nuit) ensemble, je me moque bien moins qu’ils sachent réellement ce qu’il en sera, une fois la porte close. Il y a des mots, des paroles et des pensées qui sont réservées à ce genre de moments ; le genre aussi que je réserve à James, loin de l’éternelle ironie et air de défi qui ponctuent mes mots en journée. J’ai envie de le retrouver pour la soirée, bien entendu, mais les raisons derrière ce désir ne regardent aucune oreille indiscrète. « On en revient toujours à une chambre et à du bon vin, tous les deux. » J’esquisse un sourire simple, comprenant à mon tour sans mal que le programme ne semble pas lui déplaire et qu’il vient, par la même occasion, de m’assurer sa présence à mes côtés. C’est tout ce que j’avais besoin de savoir pour ensuite pleinement pouvoir me concentrer sur le travail des dernières heures avant le défilé.

Et si de mon côté, il n’existe plus la moindre once de doute d’aucune sorte, les choses semblent différentes pour James. Elles le sont assez pour que je prenne le temps de répondre à ses questions avant de mettre la main à la patte dans un autre coin de l’atelier. « Tu sais quand j'ai su que j'avais eu une putain de bonne idée en acceptant de me lancer dans cette collection avec toi ? » Je pourrais dire qu’il n’a pas vraiment eu d’idée puisqu’il a pu se contenter d’accepter ma proposition, mais soit. Il est bien trop heureux pour que je puisse vouloir le contredire. Je préfère encore poser mon regard dans le sien, bien plus passionné par sa propre passion que par ses mots. « Quand certains à la direction ont failli s'étrangler devant nos prototypes et qu'ils ont tenté de me raisonner en découvrant que chaque modèle allait individuellement nécessiter plus de travail qu'aucun autre avant ça. » Aujourd’hui, je peux me permettre d’en rigoler. A l’époque, je n’en menais pas aussi large. “Ça s’appelle simplement l’esprit de contradiction, ça.” Mais je sais ce qu’il veut dire, au fond, tout comme je comprends pleinement à quel point les artistes tels que nous devons parfois nous battre pour obtenir les financements pour créer. Peu sont ceux qui comprennent ce que nous faisons réellement, mais James pourra au moins leur montrer à quel point ils ont été stupides de ne pas croire en nous quand il mettra juste sous leur nez les bénéfices réalisés par Weatherton suite aux ventes records. Bien sûr que c’est ce qui arrivera. « Ils y croyaient pas, et je me suis dit que ce serait une double satisfaction de pondre la collection la plus ambitieuse de ces dernières années et de leur clouer le bec. » Et c’est ce que nous avons fait. Non sans mal, certes, mais nous l’avons tout de même fait. “Je suis heureux que tu te sois battu pour ce projet.” Je finis par admettre, plus sérieux que jamais. Maintenant, je peux le dire, et je peux avouer que je suis heureux et soulagé qu’il n’ait pas douté de nous un seul instant, quitte à se mettre toute l’administration à dos. Il a eu raison de le faire, et je lui en suis reconnaissant.

* * *

« Bien sûr qu'ils adorent. Ils ont jamais rien vu de tel, tu peux me croire. » J’espère bien. Nous n’avons pas travaillé pendant des mois et des mois pour leur servir du réchauffé. Ils ont le droit à un véritable spectacle, à des pièces uniques, à des idées novatrices. Tout le monde parlera du show, tout le monde parlera de James. Nous avons ce que nous voulons, enfin. Toutes ces nuits sans trouver le sommeil prouvent enfin que le jeu en valait la chandelle. « T'es pas mal non plus, dans ton genre. Pour un type qui avait jamais touché à la mode avant, on peut même dire que tu t'es payé le luxe de les scotcher à leur chaise. » Nos sourires se retrouvent en même temps que nos regards, un instant seulement. Je ne suis pas du genre à vouloir fêter quoi que ce soit, mais en cet instant particulier, nous avons le droit d’être fier de nous et de toutes les équipes. Personne ne nous supporte, mais personne ne pourra nier que notre collaboration était du pur génie, même si les quelques secondes d’euphorie laissent place à une retenue soudaine lorsque je comprends que vient déjà notre tour de monter sur scène pour se présenter à la foule, comme il en est coutume dans le milieu. « Fais comme moi, ça durera que quelques minutes. On salue la foule, on les laisse applaudir et ce sera vite terminé. » J’hoche la tête un instant avant de m’immobiliser lorsque je comprends qu’il tient à ajuster le col de ma chemise en plus du sien. Je ne commente pas le geste et me contente d’un sourire que je peine à refréner, mon regard posé contre son profil à défaut de pouvoir observer ses gestes. “Je te fais confiance.” Je souffle à mon tour des mots qui semblent disproportionnés par rapport à ce dont il est réellement question, mais James comprendra sûrement qu’ils sont valables dans bien des contextes, et pas simplement un simple aller-retour face au public. Ce n’est pas ce dont j’ai envie, mais je peux gérer la situation sans mal, et je le fais même avec un sourire de circonstance, ma main saluant aléatoirement un côté comme l’autre de la scène. Les secondes s’égrènent pour durer une éternité, mais peut-être que je finis par y prendre un peu goût, à terme. Les applaudissements, le flash des photographes, l’euphorie de l’instant.

J’y prends d’autant plus goût que j’accueille avec bienveillance le retour à la réalité et les quelques pas que nous rebroussons déjà pour retrouver le calme de la vie presque réelle. « J'avais jamais partagé la scène avec un autre créateur, alors j'espère que tu t'es senti rien qu'un peu spécial. » Je n’ai pas attendu ce moment précis pour me sentir rien qu’un peu spécial mais il y contribue pleinement, c’est vrai, et je ne cherche pas à le nier. “J’ai jamais partagé la scène avec un autre non plus, fais pas comme si c’était toi qui m’offrait une partie du trône.” Je rétorque, passant sous les radars de la question qui était la sienne. Mon sourire est encore présent, mon regard amusé. Il sait très bien que je ne le pense pas réellement (quoique mes mots soient véridiques) et que je suis encore moins en train de débuter une guerre d’ego en cet instant. Tout ce que mes mots disent, c’est que je n’ai jamais su travailler avec un autre, mis à part peut-être Ginny ; et honnêtement, je n’aurais jamais pensé que cela serait voué à changer. “Mais je savais qu’on y arriverait. Toi et moi.” A travailler sur une collaboration toute entière sans se tuer, à travailler sur une oeuvre complète, à créer autant de pièces que de fiertés. Tout est parfait, peu importe ce qu’il nous en a coûté, peu importe à quel point certaines disputes ont pu être fortes, peu importe à quel point le vin et le café ont dû s’ajouter pour être capables de survivre une journée de plus sans assez de sommeil. Tout en valait la peine. Chaque seconde. « J'ai vu les regards que les gens te lançaient. Je serais pas surpris que certains grands noms de la mode t'approchent maintenant que t'es techniquement libéré de tes obligations auprès de nous. » Mais moi, je suis surpris qu’il aborde un tel sujet, comme en témoigne le regard en demi-teinte que je lui lance, ne sachant vers quoi il se dirige en parlant de ça. Je me fais silencieux, j’attends la suite, j’anticipe peut-être le pire sans le vouloir. Je n’ai vu aucun regard, voilà tout ce que j’en pense de mon côté. « Ça vaut sûrement pas la peine que je précise que je me sentirais hautement trahi si tu retrouvais à bosser pour la concurrence. » Voilà ce dont il est question, alors. Maintenant que je l’ai compris, je souris avec bien plus d’aisance, et je me permets même d’en rire. James joue au collaborateur sérieux, ce que son costume permet d’accentuer, mais à mes yeux il n’y a justement rien de sérieux dans toute cette situation. « Ça me ferait chier, qu'on soit clairs. Mais t'es libre de décider de ce que tu veux faire après tout ça. » - “T’as fini stupido ?” Ce mot là, je sais qu’il le comprendra sans mal, et je ne cherche pas à le cacher. Tout comme je parle rapidement, le priant à ma façon de ne pas continuer un argumentaire dont il aurait pu se passer. Mes pas accélèrent une seconde à peine, le temps pour moi de passer devant lui et m’arrêter, pour avoir cette discussion comme il se doit. “Réfléchis une seconde. Tu crois que j’ai choisi Weatherton grâce à mes recherches poussées dans le domaine de la mode ?” J’aurais choisi de collaborer avec lui même s’il était un putain de peintre d’oeufs. Je me moque du monde de la mode (un peu moins après tout ça, certes), tout comme je me moque de la possibilité que d’autres marques souhaitent payer pour mes services. Peu importe leur nom, peu importe le nombre de zéros sur la paye. Ce n’est pas ce qui m’intéresse. Cela n’a jamais été le cas, et je ne suis pas le genre dont les yeux brillent pour un rien. C’est avec lui que je voulais travailler, que j’ai travaillé, et que je souhaite sans doute continuer de collaborer avec. Il n’a pas à s’en faire, pour quoi que ce soit. “La seule personne avec qui j’avais travaillé jusque-là, c’était Ginny.” Qu’il le sache, une bonne fois pour toutes. Qu’il sache enfin à quel point la liste est maigre, sans que ce soit parce que j’ai essuyé des refus ou Dieu sait quoi. Je n’ai simplement jamais cherché, persuader d’être incapable d’arriver au bout d’une oeuvre commune. Persuader que mes idées puissent s’arranger avec celles d’autres, aussi. “Et je compte pas voir la liste s’agrandir davantage.” Il y avait elle, et maintenant il y a aussi lui. Je n’ai aucune envie de savoir si je peux travailler avec d’autres artistes encore, et pour cause: ça ne m’intéresse pas. Mon inspiration est toujours maigre et diffuse, alors j’en prends soin. Ceci étant dit, mes mots ayant été prononcés avec tout le sérieux du monde, je retrouve assez rapidement un sourire trahissant mon humour parfois exaspérant. “Ca t’aurait fait chier et tu te serais senti trahi, alors ?” Je chante, je jubile, je me moque. Mais je comprends. Je sais que s’il m’avait simplement souhaité une bonen continuation avant d'en choisir un autre avec qui travailler sur la prochaine collection, je l’aurais plus mal vécu que jamais à mon tour. Fort heureusement pourtant, la question ne se pose pas.

J’ai le contre-coup du décalage horaire qui commence sérieusement à arriver, je pense que je vais aller dormir une heure ou deux avant le dîner de ce soir.” J’annonce, après avoir jeté un rapide coup d’oeil à ma montre et profité du geste pour laisser ma main reposer contre la nuque de James. J’imagine qu’il a un programme plus ou moins similaire: il n’a plus à s’en faire des détails de dernière minute et il est réveillé même avant l’aube, il devrait se reposer lui aussi. Ce que mes mots sous-entendent aussi, c’est que je me plierai à l’exercice sans faire de zèle. C’est tout ce à quoi se résume notre programme des prochains jours, et je m’y tiendrai un minimum. Pas entièrement, c’est certain, mais tout de même un peu.











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