My heart and brain are having a heated debat. -- @Dorian Kean

J’ai du mal à réaliser qu’il me reste moins d’un mois avant d’obtenir mon diplôme, que je pourrai enfin arrêter de devoir travailler en plus d’étudier, que je pourrai retrouver un semblant de liberté. Quand j’ai décidé de prendre une année sabbatique après le lycée, j’étais bien loin de me douter que ça durerait une décennie et je me doutais encore moins au fil des années que je retournerais sur les bancs d’école. Ça n’a pas été facile, mais j’ai réussi et je suis fier de moi d’avoir repris ma vie en main au moins sur le plan professionnel. Être mécanicien n’a jamais été mon métier de rêve, j’aurais clairement préféré poursuivre mon rêve de vivre de la danse, mais c’est quand même quelque chose que j’aime faire et qui me rappelle de bons souvenirs avec mon père. C’est avec lui que j’ai bricolé pour la première fois sur une voiture comme il l’avait fait avec son père quand il était gamin. Considérant son métier de neurochirurgien, les petits moments comme ceux-là se sont fait rares et c’est pourquoi je les chérie autant maintenant. « Vous réalisez qu’il reste à peine deux semaines d’examens? » Mes camarades de classe secouent la tête tandis que je les observe avec nostalgie. Je me souviens encore de la première journée où j’avais peur de ne pas m’intégrer à cause de ma personnalité un peu plus timide et de ma différence d’âge avec eux. Finalement, ils ont su me mettre à l’aise et ça m’a fait du bien de ne pas revivre l’intimidation que j’ai vécue au lycée. Parce que si ça avait été pareil, je suis convaincu que je ne serais pas sur le point d’être diplômé. « Bon, il faut que j’y aille, il commence à se faire tard. » Déçu que la soirée se termine déjà, j’ouvre grand la bouche. « Quoi, déjà? Mais nonnnnnnn! » Les minutes passent et chacun leur tour, mes camarades s’éclipsent, me laissant seul assis à notre table.

N’ayant pas envie de prendre la route vers la maison tout de suite, j’appuis mon dos contre la façade de l’édifice en sortant et je jette un coup d’œil autour de moi. C’est à ce moment que je l’aperçois, Dorian. Cet ami que je ne connais pas depuis si longtemps que ça, mais dont je ne saurais me passer depuis que je n’ai plus vraiment de nouvelles de mon meilleur ami Adriel. Il a été présent pour moi suite à ma rupture avec Byron et sa présence m’a fait le plus grand bien. Le seul problème? Il s’est insinué dans mes pensées d’une façon dont je me serais passé. Je me suis attaché à lui en me doutant qu’il ne se passerait jamais rien entre nous parce que les hommes ne l’intéressent sûrement pas. Je sais que ce n’est pas parce qu’il s’intéresse aux femmes que les hommes le dégoûtent, mais je ne peux m’empêcher de me dire que s’il a eu le courage de tenter quelque chose avec Tessa, il l’aurait fait avec moi si l’attirance avait été là. Je me sens débile d’espérer me tromper, surtout quand ma sœur lui plait, mais je ne contrôle pas ce que je ressens et mon cœur n’a visiblement pas terminé de s’éprendre pour les mauvaises personnes. Déterminé parce que l’alcool me donne des ailes, je me redresse en passant une main dans mes cheveux bouclés et je vais le rejoindre. « Hey Dorian, qu’est-ce que tu fais ici? » lui demandé-je en lui adressant un sourire charmeur malgré moi. « Tu es tout seul? Ma sœur est ici? » Je ne crois pas, elle ne m’a pas dit qu’elle sortait ce soir, mais sait-on jamais. J’espère qu’il est seul, qu’on pourra se parler sans être dérangé. « Tu rentrais chez toi? » J’ai beau me dire de respirer et de lui laisser le temps de répondre, la nervosité me pousse à lui poser plein de questions pour meubler le silence ou alors c’est peut-être l’alcool qui prend le contrôle, qu’est-ce que j’en sais. Bordel qu’il est beau…

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« Eh tient Link ! Je suis content de te voir ! » Moi aussi, comme en témoigne le sourire niais que je suis incapable de réprimer et qui prend toute la place sur ma figure. Avec l’alcool que j’ai déjà ingéré, je ne peux m’empêcher de faire un pas en avant lorsqu’il me tape l’épaule. La faute à mes jambes molles. « Moi aussi! » Je ne sais pas s’il serait aussi content de me voir s’il savait que Tessa et moi lui avons donné un petit surnom pour pouvoir parler de lui en langage codé. Il est sympathique Dorian et je suis certain que les quelques amis qu’il a dû se faire depuis qu’il habite à Brisbane le sont aussi, mais je n’ai tout de même pas envie de les rencontrer ce soir. En fait, je serais bien plus à l’aise de passer un peu de temps en tête à tête avec lui, je ne me sens pas du tout d’attaque à devoir faire bonne impression devant des inconnus. « Oula oui je suis seul mais c'est une histoire incroyable ! J'allais rentrer, mais maintenant que tu es là tu vas bien m'accompagner pour prendre un verre ou deux n'est-ce pas ? J'en ai vraiment besoin ! » Je fronce les sourcils sans trop comprendre à quoi il fait référence. « Qu’est-ce qui est une histoire incroyable? » Il passait une soirée mémorable avant de me voir, visiblement, la barre est haute. Pour me convaincre de rester, le blond passe son bras derrière mes épaules et me guide vers le bar où je me rends avec lui sans broncher. À dire vrai, c’est que même si je l’avais voulu, j’aurais probablement été incapable de résister. C’est que j’ai l’impression d’avoir deux spaghettis à la place des jambes… est-ce l’alcool ou la trop grande proximité entre le corps de Dorian et le mien, je ne sais pas, mais je passe un bras autour de sa taille pour le suivre sans trébucher. Qu’est-ce qu’il sent bon, Dorian, son petit surnom de fines herbes prend encore plus son sens… Dorian, origan… fines herbes. Ma gueule.

Lorsque nous arrivons enfin à proximité du bar, je prends place sur un tabouret dans l’espoir de reprendre mes esprits maintenant que le parfum agréable de mon ami ne me chatouille plus les narines.  « Mais toi qu'est ce tu fais tout seul ici aussi ? » Un sourire gêné au coin des lèvres, je fais un signe de tête en direction de la porte du bar. « J’étais là avec uh… des camarades de classe. On fêtait notre graduation prochaine. Ils sont partis, mais je n’avais pas envie de partir. Je t’ai vu et tu connais la suite. » Me voilààààà. Tandis qu’il commande une tournée de shooters de tequila, j’essuie nerveusement mes mains moites sur mon pantalon. « La première tournée est pour moi ! J'espère que tu as encore un peu de place pour moi ! » La première? Ha ha… C’est que je garde un mauvais souvenir de ma dernière beuverie. Je ne tiens pas à vomir sur Dorian comme je l’ai fait sur Byron… ce qu’il s’est passé avant l’épisode vomi, par contre, je ne dirais pas non. Oups? « J’ai toujours de la place pour toi. » réponds-je en riant nerveusement. Oh, les verres. Sans plus attendre, j’en prends un que je cale pour oublier ma gêne. « Il faut que tu saches que… » Je grimace en me penchant légèrement vers lui. « J’ai déjà un peu bu… je ne suis pas sûr que je vais pouvoir te suivre très longtemps lààààà… » C’est qu’il est pas mal plus baraqué que moi et j’ai l’impression qu’il passe beaucoup plus de temps dans les bars que moi aussi. « Je vais en entendre parler pendant des jours si Tessa me retrouve par terre dans la salle de bain. » Je ris. En tout cas, c’est une évidence que je ne pourrai pas repartir avec ma voiture ce soir du moins. « Alors, c’est quoi ton histoire? » dis-je en faisant un signe de la main à une serveuse non loin.

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« Ah bon ? Ça se voit à peine je t'assure ! Je suis sûr que t'as encore un peu de marge ! » Je fais la moue en faisant mine de réfléchir avant de lui adresser un sourire béat. « Peut-être un peuuuuu… » Je ris en passant mes doigts dans ma chevelure bouclée. Je ne sais pas ce qui me prend ce soir quand je sais que je devrais être raisonnable et rentrer à la maison, je me surprends plutôt à vouloir impressionner Dorian. « Mais t'inquiète je suis là ! Je te ramènerais s'il le faut, et je ferais en sorte que tu ne dormes pas terre promis ! Si tu veux je bois le double de ce que tu bois pour équilibrer. » Les sourcils froncés, je lâche un long hmmmmmmm en secouant la tête. Ça me parait comme tout sauf une bonne idée. « Je ne tiens pas non plus à vomir dans mon lit hein... » J’ai l’estomac fragile quand j’abuse d’alcool, vous voyez? « Et tu vas me ramener comment? » Parce que si ses jambes ramollissent autant que les miennes, on peut dire adieu à ses talents de chauffeur et Bayside est un petit peu (beaucoup) trop loin pour seulement penser rentrer à pieds. Je risque de finir par dormir sur un banc de parc comme je l’ai si souvent fait pendant ma période d’itinérance il y a deux ans. Pas que ça me dérangerait, mais Tessa risque de s’inquiéter si je ne rentre pas ce soir et qu’elle n’a pas de mes nouvelles.

Mon état avancé devient rapidement le cadet de mes soucis. Ce qui m’intéresse? L’histoire supposément intéressante de la soirée de Dorian, n’importe quoi pour passer un peu de temps en sa compagnie. « Ah oui c'est vrai ! Alors hm... Ah tu vois la fille là bas ? Celle qui roule des pelles au gars comme si sa vie en dépendait ? Et bah c'était mon date y'a genre 20 minute. » Je tourne la tête pour observer ladite fille avant de rapporter mon attention sur mon ami que je fixe avec la bouche entrouverte. « Mais nonnnnnnnnnnn! » « Genre qui fait ça ? Je vais commencer à croire qu'il faut se comporter comme un connard avec les filles pour que ça marche. » - « Non… Non, Dorian, Non. » Ça ne marcherait pas, du moins pas pour quelque chose de sérieux, ça j’en sais quelque chose. Je ne suis peut-être pas une fille, mais mes histoires se sont terminées dès que mes ex se sont comportés comme des connards, justement. Bon, ce n’est peut-être pas le bon mot, j’en sais rien, mais je serais peut-être encore avec eux s’ils n’avaient pas fait de conneries. Pas les deux en même temps, visiblement… « Ça ne fonctionnera pas, crois-moi. J’ai assez donné avec les connards. » dis-je en faisant tournant le bout de mon doigt sur le rebord de mon verre.

« Enfin bon, la seule personne qui sera dans mon lit ce soir ce sera mon chien. Ouais non oublie ce que je viens de dire c'est bizarre ! » Mon rire se mélange au sien tandis que mon regard se pose sur la serveuse qui interrompt temporairement notre conversation en déposant les verres devant nous. Un peu gêné, je me racle la gorge en saisissant l’un des verres que je porte à mes lèvres pour en prendre une gorgée, mais surtout pour me donner du courage pour ce que je m’apprête à faire. « Ça peut s’arranger, tu sais… » Et je ne parle pas du chien. Ça aurait pu être une blague, mais la main que je pose sur sa cuisse et le regard langoureux que je lui adresse ne laissent aucun doute sur mes intentions, sur l’attirance que je ressens pour lui depuis des mois et que je réprime parce que je sais qu’il était attiré par ma sœur jumelle il y a quelques mois à peine. En temps normal, jamais je n’aurais osé tenter quelque chose avec lui pour ne pas détruire notre amitié, mais l’alcool me donne le courage d’exprimer ce que je pense, ce que je ressens. Ou plutôt, me pousse à faire des choses stupides que je regretterai assurément demain...

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« T'en fait pas, on fera qu'une seule tournée alors, juste pour la forme et mon soutiens morale ! Toute façon, boire trop pourrait nous donner des diverticules, autant éviter ! » Je sais pas si c’est parce que mon cerveau est imbibé d’alcool, mais je ne comprends absolument rien à ce qu’il vient de dire. Des diverticules? Les sourcils froncés, je le fixe avec un énorme point d’interrogation dans les yeux en faisant la moue. « Des diver-quoi? » J’essaie de disséquer le mot dans ma tête pour en comprendre le sens, mais rien ne me vient, je n’aurais peut-être pas dû quitter les bancs d’école après le lycée. Clairement, ce n’est pas non plus dans mon cours de mécanique automobile que j’aurais appris ce mot, ça n’a pas l’air d’avoir de lien avec un moteur ou des freins. « Et je serais toujours en état de te ramener après t’inquiète » Je hoche la tête en prenant un air dubitatif. Il a l’air de se penser intouchable, Dorian, mais je doute qu’il puisse boire une si grande quantité de bière sans atteindre la limite permise. Après, j’ose espérer qu’avec son métier, il saura quand s’arrêter, mais il pourrait tout aussi bien être un cordonnier mal chaussé. « Tu es si sage. » dis-je en inclinant la tête, un léger sourire au coin des lèvres.

« Toute façon même si je le voudrais je suis même pas sûr que j'y arriverais » Et tant mieux, parce que ça ne serait pas se rendre service de devenir quelqu’un d’autre pour attirer des femmes, surtout pas en ne les respectant pas. J’aime croire que mon ami a de meilleures valeurs que ça. « T’as essayé de leur dire que tu travailles pour la police? » Je me doute que de venir ici encore en uniforme n’est pas la meilleure idée du monde, mais une petite confidence à l’oreille, pourquoi pas? « C’est pas supposé être attirant, un policier? » Pour ma part je peux dire que oui, même si ça n’a probablement aucun lien avec son métier. « Les menottes, tout ça. » Je ris en lui donnant un petit coup de coude d’un air gêné. Avec l’alcool, je me permets un peu, mais en réalité je ne veux pas vraiment savoir ce qu’il se passe dans sa chambre à coucher. Sauf si ça me concerne, bien évidemment, mais je ne suis pas sûr que ça l’intéresse vraiment. Ou peut-être que si? Comment savoir sans essayer… « Oh bah proposé comme ça comment refuser. » Le regard rivé sur lui, je souris légèrement sans dire un mot. Mon cœur bat la chamade tandis que j’essaie de le sonder pour voir s’il est sérieux, les neurones bien trop engourdies par mon taux d’alcoolémie. Puis tout d’un coup, son rire change du tout au tout. Mon cœur s’affole un peu plus dans ma poitrine, mais pour une raison différente. « Qu'est-ce que tu fais ? Tu as trop bu, je pense que tu ne sais plus ce que tu dis. » Il repousse ma main que je pose sur ma bière en secouant négativement la tête. « Voyons Dorian… c’est une BLAGUE! » Je ris nerveusement, puis je porte ma bière à mes lèvres pour en prendre une gorgée, ou plutôt pour la boire en entier pour oublier ce moment gênant. « Quel con… » Mes yeux s’écarquillent lorsque je réalise que ces mots ont franchi mes lèvres et que je ne les ai pas simplement pensés. Je me sens humilié, j’ai juste envie de disparaître et j’essaie derrière une main en me caressant les tempes du bout des doigts. « Je devrais y aller… Tessa va s’inquiéter. » Je n’ose plus le regarder, trop gêné par ce que je viens de faire.

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« Alors non pas vraiment, je vois pas trop en quoi ça pourrait m'aider ça ! » Ça dépend des perspectives. Il est vrai que ses conquêtes ont quelque chose à se reprocher, il se pourrait que de connaître son métier les fasse fuir, mais je crois qu’elles risquent surtout de se sentir en sécurité en sa compagnie plus que d’autre chose. À moins qu’il aurait été un policier ripou, mais j’ose espérer que Dorian n’est pas un cordonnier mal chaussé. « Voyons Dorian… » J’ai vraiment besoin de lui faire un dessin? Je développe pour lui faire comprendre mon idée. « Bah en vrai, je pense que c'est comme tout, ça dépend de la personne qui est dans l'uniforme surtout. » Je dodeline de la tête avant d’acquiescer. « Tu as tout à fait raison. » Tous les policiers ne sont pas charmants comme lui, bien que les goûts puissent différer d’une personne à l’autre. Il faut dire que Dorian est bien plus mon type d’homme que le cinquantenaire bedonnant à la calvitie. Un jour peut-être, quand j’entrerai moi-même dans cette catégorie, mais pas tout de suite. « Et je ne veux pas être vu juste comme un policier sexy, c'est plutôt réducteur je trouve ! » Je pince les lèvres, mal à l’aise qu’il trouve réducteur que je fasse référence au charme qu’il peut avoir à cause de son métier. Peut-être que je n’aurais pas dû, je me retiens davantage lorsque je n’ai pas autant d’alcool dans le sang. Ça m’apprendra. « Bah écoute crois le ou non mais j'ai encore jamais tenté cette technique là. » Je hausse les épaules en lui souriant timidement. « Bah écoute, ce n’est pas grave. Tu fais ce qui te convient au final… » Il va finir par rencontrer quelqu’un, je n’en doute pas une seule seconde. À moins que cette personne soit plus près qu’on ne le pense?

Je tente ma chance dans un élan de courage, regrettant aussitôt de ne m’être pas retenu en voyant sa réaction. Dorian est mal à l’aise, surtout pas du tout réceptif et je me doute qu’il se peut que je vienne de briser quelque chose entre nous. Comment continuer de le voir en faisant comme si de rien n’était alors que j’ai posé ma main sur sa cuisse dans l’espoir d’avoir un rapprochement avec lui ce soir? J’ai envie de disparaître. « Hm hm bien sûr... » Encore plus quand il ne me croit pas lorsque je tente de lui dire qu’il s’agissait d’une blague. « Eh c'est rien hein... Je t'en veux pas. Comme tu voudras... mais je te ramène quand même ! » Super. La route vers la maison va être longue alors que je devrai faire la discussion avec lui si je ne veux pas passer tout ce temps dans un silence plus que malaisant. « Okay… » Cache ton enthousiasme, Link. « Allez vient, on y va. » Mon regard croise le sien, mais mon sourire est aux abonnés absents malgré le sien. Malgré tout, je me lève et je le suis en trainant les pieds, les mains cachées dans les poches de mon pantalon. « Par contre, interdiction de vomir dedans je te préviens ! Tu me cries pour que je m'arrête ou tu ouvres la fenêtre. » Docile, je hoche la tête. « Promis. » Je prends place sur le siège passager, puis je boucle ma ceinture avant de me perdre dans mes pensées en fixant le paysage par la vitre. « Ça va aller ? Tu sais pour tout à l'heure pas besoin de se prendre la tête pour ça, c'est déjà oublié, franchement c'est pas grave, je me doute bien que l'alcool a pris le dessus et à parler pour toi. » Tellement oublié qu’il m’en parle encore? Très drôle… « C’est ça, c’est l’alcool. » Parce que clairement l’alcool suffit à inventer une attirance alors qu’il n’est pas du tout de mon goût en temps normal. Quelle bonne blague. « Je préfèrerais qu’on change de sujet… » dis-je sans lancer de discussion quelconque, préférant demeurer silencieux jusqu’à ce que la voiture s’arrête dans le stationnement de la villa de Tessa. « Merci d’être venu me porter. » Sans même le regarder ni même dire un mot de plus, je sors de sa voiture et je me précipite vers la maison, mort de honte.

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