« Everything ok? » tu ne l’avais pas vu se réveiller, trop concentrée sur le visage parfait de cette gamine si silencieuse que tu viendrais presque à te demander si elle vient bien de ton utérus ou s’il y a eu un échange quelconque avec un autre bébé ? Ou qu’une magie vaudou te récompense de tes mois de douleurs et de peine en t’offrant le bébé le plus calme du monde. Tu ne sais pas trop mais c’est assez fou ; tes neveux n’ont pas été aussi calmes dès leurs premières heures, eux. C’est là qu’entrent les gènes de ton soft partenaire que tu regardes avec l’émerveillement dont tu faisais preuve sur votre gamine tout en hochant la tête. “Too perfectly fine.” car t’es encore un peu étourdie de l’accouchement, que tu réalises pas entièrement que c’est ta fille que t’as dans les bras et que cette dernière est incroyablement calme. « She’s so quiet… Is she sleeping on your boobs? » tu souris légèrement. “Don’t confuse her with you.” car c’est lui qui s’endort sur tes seins, pas Billie. Et vu comment elle tire, non, tu certifies qu’elle ne dort pas. “Our little alien is eating with great enthusiasm.” tu fais attention que sa tête soit bien calée avant de passer son doigt sur son bras. Si minuscule, t’es épatée.

« Did you sleep well? » traînant tes yeux sur Billie, tu humes en secouant une nouvelle fois la tête. « Maria was asking me about you. Did you update your sisters? Do you want me to do it? » tu lâches un léger gloussement (très léger car t’as pas envie d’effrayer ta fille) en relevant tes prunelles bleutées sur Jordan. “Doucement, Sherlock, une question à la fois. J’ai pas eu le temps ni l’idée de donner de nouvelles à qui que ce soit.” ce qui te fait d’ailleurs froncer des sourcils. “Tu les as toutes prévenues quand on est arrivés ?” ou quand on est partis ? Car il est clair que de ton côté, t’as pas eu le temps de prévenir tes soeurs, que ce soit pour l’accouchement ou pour maintenant ; t’étais trop occupée à renouer avec ton partenaire et à t’éblouir de votre mini-vous présentement dans tes bras. Un bout de toi et un bout de lui. T’es émue comme jamais. “Tu peux t’en occuper si tu veux. J’ai pas envie de bouger… Ni de donner de mauvaises ondes électroniques à notre fille durant ses premières heures.” même si t’as (très) hâte de rentrer à la maison ; les hôpitaux te foutent le bourdon, même l’aile maternité. “T’as dit à Maria que tu t’étais évanoui ?” demandes-tu innocentement en regardant Billie. Maintenant, tu t’en fiche, mais sur le moment, t’as bien cru que t’allais l’étriper.

Tu n’as pas eu le temps de penser à la logistique parce que t’étais trop occupée à expulser un être humain de ton vagin et t’es à peu près certaine que Jordan peut le comprendre, à défaut de l’avoir vu puisque son corps a décidé de le lâcher à ce moment précis. Son corps et/ou sa tête, tu n’es pas très certaine mais le résultat est le même ; il a loupé l’accouchement et même si ça sera une pique que tu lui ressortiras de temps en temps ici et là, une histoire que Billie connaîtra sur le bout des doigts, il n’empêche que ça te fait un peu mal qu’il ait loupé ça. Mais sans être surprise non plus parce que ton partenaire est sensible en plus d’être très émotionnel et c’était sa façon de réagir après tout le stress cumulé sur plusieurs mois. Mais maintenant que t’as Billie dans les bras, qu’y a ta précieuse qui s’abreuve généreusement, t’oublies les problèmes, les tracas, les contrariétés passés. Tu te dis que ça en valait la peine pour faire une telle petite merveille. T’as quand même un sourire quand tu vois l’expression de Jordan alors que tu poses ta question.

« J’ai prévenu Maria et je lui avais donné les coordonnées de tes soeurs pour qu’elle les prévienne. Lila était sensé prévenir Will ensuite et Will devait prévenir Asher et Heather, et Aurora Elwyn… » tu le regarde d’un air de demander s’il a vraiment pensé à tout ça car toi, ça te donne quasiment le tournis. Quel drame d’être aussi entourée, pas vrai, c’est dur. “Je suis surprise de pas voir mes soeurs déjà ici.” quoiqu’Aurora doit savoir qu’il faut du temps après l’accouchement pour se remettre et profiter un peu du peu de répit que l’on a, elle qui a accouché deux fois. « Je vais appeler tes soeurs pour leur dire que tout s’est bien passé. » tu hoches la tête. « Je leur dirai qu’on les rappellera pour leur dire quand on sera ok d’avoir des visites. » et tu continues parce que t’es d’accord avec lui. “J’en veux pas pour l’instant.” que tu dis alors qu’il vient embrasser ta joue. “Juste nous, je veux profiter. Et insiste bien auprès de Lila, je sais qu’elle peut être très têtue et très convaincante pour faire plier à sa volonté.” Aurora a sûrement dû la travailler au corps pour ne pas que celle du milieu se précipite à l’hôpital. « I’ll be quick. » “Okay.” même t’en doute car il va parler à deux Cadburn donc la notion de rapidité n’est pas la même que celle du commun des mortels.

Te voilà donc seule avec Billie. “T’étais tellement attendue. Tu vas être traitée comme la petite princesse que t’es.” une princesse pas capricieuse pour l’instant, qui commence à mettre moins de vigueur dans son emprise et qui finit par te regarder de ses grands yeux d’un bleu étincelant. T’en souris car si elle a ton nez, elle a ses yeux, sa teinte de bleu à lui. Tu la berce doucement en fredonnant un air abstrait en espérant que Jordan soit vraiment rapide. T’as vraiment hâte de rentrer à la maison.

Le tête à tête avec Billie est un peu étrange. Je me rends véritablement compte que j’ai créé cette chose dans mon ventre. Que j’ai littéralement construit un coeur, des bras, des poumons, des yeux, et toutes ces petites choses qui permettent de respirer, de parler, de regarder, de vivre. Dans mon ventre. C’est prodigieux. Et un peu terrifiant quand même. Aurora m’avait prévenu qu’il y avait la réalisation pouvant être une véritable épreuve, la sensation de se sentir seule avec soi-même après avoir partagé son corps pendant neuf mois. Mais je n’en ressens pas encore les effets et j’espère que ça n’arrivera pas. Je ne veux pas faire de nouvelles crises alors que j’ai attendu son expulsion de mon vagin depuis si longtemps.

J’ignore combien de temps Jordan est parti mais quand il revient, je commençais légèrement à sombrer en même temps que mon bras s’engourdit à tenir la petite contre moi. Elle aussi somnole gentiment et je pourrai comprendre que le blanc mitigé de l’hôpital lui fasse peine à voir car moi aussi. « Almost all of them were crying over the phone. » je souris légèrement, pas étonnée de Lila, mais plus d’Aurora. “You were crying with them, weren’t you ?” car je le connais, mon partenaire. Le père de ma fille est sensible, il est émotif et il est touchant quand il est touché - non pas physiquement mais spirituellement. Il est moins pudique sur ses émotions que moi, il n’a aucune gêne et encore moins de retenue s’il se laisse complètement happer. Et je n’ai aucun mal à croire qu’après tout ce qui s’est passé là, mon compagnon soit une adorable petite éponge prêt à être essoré de son eau à chaque instant.

« Is she sleeping? I got you something. » mes prunelles descendent sur Billie alors que mon regard se fait doux. “Elle somnole. Elle attendait les bras de papa, j’en suis sûre.” une façon de subtile de l’attendrir pour qu’il la prenne à son tour parce que j’ai mal au bras, et aussi au sein car elle a joyeusement tiré dessus malgré l’absence de quenottes. Mais mon visage s’illumine d’excitation quand je vois le gros sachet de bonbons sur le lit. « That’s all they had nearby. » “Ohmygod.” on dirait Noël en avance - ce qui me fait penser à un détail à la con. « I got some brownie as well. If you want anything let me know. There isn’t much on the nearest shop but I can go places. » il se penche pour m’embrasser et je glisse les doigts de mon bras libre contre sa nuque pour prolonger le baiser. “You’re perfect, this is so good, thank you so much, honey.” je suis tellement reconnaissante pour ses attentions, qu’importe leur taille. “I’m craving for a big fat burger… And a cig.” que j’avoue en grimaçant ; j’aurai pensé que l’envie de nicotine s’étant barrée pendant ma grossesse allait se poursuivre après mais il faut croire que non. “Je crois que tu peux la remettre dans sa couveuse. Elle est sur le point de dormir… Et maman a besoin de faire le plein de sucre.” que je murmure doucement en embrassant le front de ma fille. Mon alien. Ma création. C’est incroyable.

« Okay. I’ll get you that. » genre iel ne va pas te disputer de vouloir une cigarette ici et maintenant ? T’es presque déçue mais tu ne vas pas t’en plaindre ; car tu pourrais le disputer en retour d’avoir tourné de l'œil quand t’avais le plus besoin de sa présence et que sa fille l’aurait connu par son absence en premier lieu. Mais tu souris de contentement car tu n’aimerai pas te chamailler, surtout que t’as toujours votre précieuse commune dans les bras. Tu n’arrives pas à croire qu’elle est réellement là. Peut-être qu’au bout du dixième réveil en cinq heures, tu t’en rendras plus compte. “You’re the best.” tu regardes Billie. “After me, obviously.” car t’as donné la vie et rien que ça suffit à te placer en top uno de n’importe quel top. Tu relèves ton visage fatigué mais souriant vers Jordan.

Celui-là même qui vient chercher votre enfant - oui oui, le vôtre, à vous deux, vous avez conçu cette petite chose, c’est incroyable - dans tes bras et que tu retombes de nouveau dans l’émotion. Voir ta fille dans les bras de Jordan te procure une joie que tu ne pensais pas capable d’atteindre. C’est indescriptible et t’as juste envie de pleurer - tu as le droit, tes hormones sont encore en bordel, après tout. Le contraste entre cet être aussi petit et son père si grand te fait aussi marrer mais pour l’instant, ce n’est que l’émotion et l’émerveillement qui continuent de s’enchaîner. Vos premières heures sont douces et tu as hâte d’avoir de nouveau ta moitié près de toi. Tu ouvres le paquet le plus discrètement possible (ça aussi, ça va être un apprentissage, la discrétion) alors que Jordan se tourne vers toi en souriant. « Tu veux le burger maintenant ? Je peux sûrement te trouver une clope plus rapidement qu’un burger. » ton partenaire s’installe à moitié sur le lit et tu te bouges un peu plus sur le côté pour qu’iel puisse prendre ses aises. “Nan, je veux toi pour l’instant. Tant pis si ça fait de moi une guimauve ambulante mais paraît que c’est bon, les guimauves.” tu lui fais un clin d'œil, le sous-entendu clair et limpide, qui fait du bien après des mois de tension, reprenant un bonbon. Ça ne vaut pas les fraises tagada mais ça fera l’affaire. Tellement que tu décales le paquet de la main sournoise de ton amant. “T’as le droit de squatter mon lit mais pas mes bonbons. T’as tes brownies, toi.” comme une gosse, oui, ça promet. Cela ne t’empêcher pas de te caler de nouveau contre son bras autour de toi, respirant tout ce que tu peux respirer venant de sa personne qui est bien plus agréable que toutes les odeurs de l’hôpital. “J’espère qu’on pourra rentrer bientôt. Même si je suis complètement terrifiée.” tu veux bien faire les choses, c’est normal. Et s’occuper d’un enfant, ce n’est pas comme une plante, une courge ou un asticot. Mais t’as foi en vous pour faire du mieux que vous pouvez. Vous allez être géniaux, tu le sais, tu l’espère au moins, en tout cas.

« You’ll forever be the best of us. You made an human being. » tu secoues la tête avec un sourire qui en dit long - they’re being silly. Quitte à avoir du sang qui sort de vos corps féminins tous les mois sans être blessée d’une quelconque façon, autant que ça serve à quelque chose. Un être humain. Toi-même n’as pas l’air de réaliser l’étendu du prodige humain alors que c’est toi qui l’as porté pendant neuf mois. C’est toi qui a subi, qui a dû vivre avec ce poids, avec tous les effets que cela provoquaient. Le bon mais surtout le mauvais - il est clair que tu n’as pas envie de réitérer l’expérience. Ta grossesse est un traumatisme à elle toute seule et plus jamais tu ne veux connaître ça.

Mais maintenant que c’est derrière toi, tu es complètement émue d’avoir offert à Jordan un petit être qui va lui ressembler, qui va l’imiter, qui va le prendre comme un modèle et un héro qu’iel est. Un mélange de vous deux qui aura un amour débordant envers toi mais aussi envers lui. Tu lui offres cette famille qu’iel n’a jamais vraiment eu et c’est une valeur inestimable. Tu l’aimes tellement et t’as l’impression que tout ça n’était pas en vain. Tu es plus que ravie de retrouver le plaisir d’être contre sa silhouette, lui que ton corps a refusé pendant des mois. Chaque touche était un supplice et ça t’a blessé de te sentir le rejeter comme ça. Mais maintenant, tu as foi que tu vas te rattraper, et tu sens que tu vas te rattraper. Ce n’est pas pour rien que tu lui fais une place dans le lit ; tu le veux contre toi pour toujours.

« Je me disais qu’on pouvait peut être faire venir Maria à la maison quelques jours. Elle a eu trois enfants et milles petits enfants. » oh que l’idée est bonne. Oh que ça te rassure tout d’un coup, comme une petite vague en toi qui déferle. Tu avais oublié qu’il y a Maria, et Aurora aussi. Et Zoya aussi. Tu as de l’entourage, vous n’êtes pas seuls. « C’est elle qui a proposé et j’ai pas dit non mais j’ai pas dit oui non plus. » tu hoches la tête alors que ta tête se penche contre son épaule. « Ou on peut l’utiliser comme joker quand on sera vraiment trop flippés. » tu vas chercher sa main sur ton bras. “J’aime bien l’idée qu’elle soit avec nous.” tu donnes clairement ton aval et tu peux être certaine que Maria sera accueillie comme la sauveuse qu’elle est. “Il y a aussi Aurora si y a besoin.” car tu ne veux pas que tout repose sur les épaules de la belle-mère de Jordan, et tu es toi aussi soutenue de ton côté. Non, ce n’est pas une compétition mais tu tiens à ce que ce soit juste et équitable. “Comment un être aussi minuscule peut être aussi terrifiant ?” d’autant que Billie dort à poings fermés et qu’elle est le calme incarné après à peine une journée de vie. “Mais on va gérer, pas vrai ? Y’a pas de raison que ça se passe mal.” tu essaies de te rassurer alors que ton visage se tourne vers le sien. “Je me sens vachement plus légère, ceci dit. C’est une bonne chose, ça.” tu as hâte de retrouver ton corps complètement pour toi.

« J’ai jamais autant aimé Aurora que maintenant. » tu roules des yeux en secouant la tête. “N’importe quoi.” tu sais que Jordan l’aime bien et surtout, le plus important, Aurora adore Jordan. Sachant comment ce dernier est poli, discret, souriant et semble être droit dans ses bottes, tout est coché dans sa liste interne des qualités requises pour être le partenaire de sa petite sœur. Sûrement que ton aînée a toujours pensé que tu leur ramènerait quelqu’un de peu fréquentable ou, pire, qui ne te traiterait pas comme il faut ; avec Jordan, c’est totalement l’inverse. Iel est son propre patron, iel a son propre chez lui qui est devenu chez vous il y a quatre ans, iel contrôle ses pulsions, ses envies, ses anciens démons. Et surtout, iel te traite comme la jolie reine que tu es, celle de son cœur et ça, ça vaut absolument toutes les qualités du monde.

« I know… » mais vous avez besoin d’être rassurés malgré tout. Quelque chose de parfaitement normal que de paniquer à la naissance de son rejeton, c’est un signe que l’on se soucie, n’est-ce pas ? Probablement. « Y’a pas de raison… » vraiment aucune raison. Si Jordan réussit à prendre soin de toi, iel y arrivera sans problème avec Billie. Tu as confiance en lui. En sa capacité d’aimer et de faire attention à ses proches. Tu l’aimes tellement. T’as un amour débordant tout d’un coup et c’est sûrement les hormones qui s’amusent encore joyeusement - mais il n’y pas que ça, tu le sais, t’es juste complètement dingue de lui. Tu viens de lui donner un enfant, après tout. Et surtout, tu renoues avec son être tout entier.

Chose que Jordan apprécie aussi de son côté, car ses dents vont croquer ton oreille et sa main se pose gentiment sur ta poitrine bien plus volumineuse que d’habitude. « Je te sens bien moi aussi… » tu glousses légèrement en pivotant un peu sur le côté. “Tu m’étonnes. T’as vu un peu ces montgolfières ?” tu n’as pas l’habitude. C’est sûrement pour ça que t’as l’impression d’avoir plus mal au dos - tu avais aussi un bébé dans le ventre, ce n’est pas rien. « Tu veux dormir ou prendre une douche ? » tes prunelles scrutent son visage beaucoup trop angélique avec cette expression bien trop honnête pour être sincère, tu mords ta lèvre. “Est-ce que t’es en train de me faire une proposition indécente alors qu’on est dans un hôpital, que je viens d’accoucher et qu’y a notre fille à trois pas ?” le plaisir de pouvoir bouger comme tu veux est un plaisir simple que tu ne pensais pas être si heureuse à retrouver alors que tu te tournes encore plus vers lui pour glisser ta main sur son flanc. “Je te rappelle que si toi, tu te tapais ta meilleure sieste, aka iel était dans pommes, moi, j’ai poussé, transpiré, hurlé.” l’impression que tu allais expulser tous tes organes n’était pas loin. “Je ne suis pas vraiment au meilleur de ma forme pour l’instant.” que tu dis avec un ton plus doux en allant embrasser sa joue, puis son menton et ses lèvres. Tu ne le repousses pas parce que sa proximité te dégoûte mais seulement parce que t’es exténuée, que t’as fait le plus gros du travail et que tu ne sens pas ton intérieur ni ton intimité crever d’envie de retrouver une invasion de leurs terres. “Mais je dis pas non à une douche. Dommage qu’y ait pas de baignoire.” que tu glousses. Vous aurez tous le temps de prendre des bains à votre retour à la maison.

« Moi non plus je te ferai dire. » alors là, t’aurais bien envie de le bouffer. Pas dans le genre qu’iel aimerait mais dans le genre sauvage, déchiquetage et bestial. « J’ai fait un malaise. » c’est qu’iel persiste, en plus. “Redis-moi ça encore une fois et je te jure que je te parlerai plus pendant des jours.” la comparaison est en dessous de zéro, Jordan a de la chance que tu sois épuisée physiquement, psychologiquement et émotionnellement pour avoir plus de réactions que cela. Tu ne vas pas souligner que t’as pas eu son soutien, que c’était trop pour lui mais encore plus toi, mais qu’iel avait les yeux bien trop fermés pour le voir. Qu’en plus de s’occuper de toi, l’équipe a aussi dû s’occuper de lui, que ça n'a rien aidé et que tu l’as vraiment détesté à ce moment-là. Là où t’avais le plus besoin de sa présence, ton partenaire t’a fait défaut - mais iel a de la chance car une fois ta fille dans les bras, t’as absolument tout oublié. Comme un bouton on/off. Et maintenant, tu as la certitude que Jordan sera là pour le reste de l’aventure - au moins, tu pourras te vanter d’avoir été la première à avoir vu et entendu votre fille. Tu ne manqueras pas de lui rappeler son petit fail pour faire en sorte que la balance tourne en ta faveur - t’es une petite bitch comme ça quand tu t’y mets mais là, tu te sens en plein droit parce que c’est toi qu’as fait tout le boulot. A lui d’y mettre du sien, à présent.

« Je reste avec elle pendant que tu te douches ? Tu crois qu’il faut être 24 sur 24 avec elle ? Même si elle dort… Je peux faire un saut à la maison et je ramène le baby phone. » tu mords ta lèvre car à vrai dire, “j’en sais rien.” tu commences à réaliser (oui, encore) que vous avez un petit être qui dépend de vous, que votre monde va tourner autour de cette petite chose qui dort à poings fermés dans son berceau et ça te fout le vertige en plus du stress de réaliser que “j’en sais rien, putain.” okay, prends une respiration, ça va aller, Birdie. « J’ai bien envie de te frotter le dos… » ton palpitant s’accélère un peu, et tu ne sais pas si c’est Jordan ou Billie qui te fait ressentir ça - sûrement les deux, mais pas pour les mêmes raisons. « You know… To help. » “Yeah, to help. Not sure you deserve it, though.” que tu dis en penchant la tête sur le côté, tes yeux brillants d’amusement car t’as vraiment décidé de le faire chier. C’est plutôt une bonne chose, ceci dit, car tu pourrais être en train de lui faire la tronche. “Mais je dis pas non à ce qu’on me frotte le dos ni qu’on me fasse un petit massage.” et tu ne rigoles même pas en disant ça ; t’as vraiment mal au dos. Une douche serait très appréciable après avoir failli expulser tes organes. “Mais je sais pas comment on est censés faire avec Billie. Je… Elle a même pas un jour, je vais pas me sentir bien si on peut pas au moins l’entendre.” tu mords ta joue en la regardant au loin. “T’es sûr que tu peux pas rester avec elle ? T’aurais des occasions de ‘m’aider’ à la maison.” que tu finis par dire en mimant les guillemets, l’air maligne mais toujours aussi sérieuse dans tes propos même si le ton est léger. Tu te loges contre lui avec une petite moue. “J’aime pas la savoir seule.” que tu murmures doucement.