T’as téléphoné à Maria la veille pour savoir si elle avait terminé avec ses décorations de Noël. Elle t’a ri au nez car ça faisait déjà une semaine qu’elle avait fait les touches finales de sa maison bien trop colorés au thème des fêtes de fin d’année.

« Can I come take a few things you don’t use? »  
« You want to come take a few things?  »  
« For decoration. »  
« I’m having a hard time to believe this bit you’re saying. »  
« Can I or you just gonna expose me a bit more? »  
« You gonna decorate your house Jordan? »  

Quelle dit sur un ton qui montre combien elle est en train de se jouer de toi.

« Won’t be exactly me. But yeah. »  
« You’ve got yourself some Christmas elves? »  

Elle te fait doucement rire.

« So can you lend me a few things? You’ll have them back in perfect condition. »  
« Oh I know I will. »  

Car tu sais combien elle y tient même si elle ne s’en sert pas tous les ans de tout. Elle en a tellement. Et elle sait aussi combien tu es un maniaque et tu prends soin des choses. Surtout quand elles ne sont pas à toi.

C’est comme ça que tu sonnes chez Maria aujourd’hui, accompagné de Birdie. Tu fais un grand hug à Maria alors qu’elle ouvre la porte. Sa maison est décoré to the max. Vraiment. Y’en a partout. Dehors, dedans, elle a même mis des guirlandes sur sa voiture qui est garée devant. « My big baby I’m happy to see you. Come see- »  Mais elle se coupe dans son élan quand elle s’est détaché de toi et qu’elle voit Birdie. Tu déglutis avant de prendre la parole. « Maria, this is Birdie. My partner. »  Ton coeur bat très vite et tes joues sont roses. « She’s the one decorating the house. We even got a Christmas tree… » Maria qui ouvre de plus en plus grand ses yeux. « You managed to put a Christmas tree in his house? »  Elle est impressionnée Maria et ça se voit dans son langage corporel et son ton et ses mots. Jordan, t’as pas fait les présentations dans l’autre sens. Quick quick. « B, meet Maria. My mother in law. »  Tu vas doucement prendre la main de ta partenaire parce que ça ne doit pas être évident de se retrouver face à Maria de nouveau après l’historique commun de vous tous là. « Hija, I’ve been trying to put a Christmas tree in his house since he moved in ten years ago. » Elle te fait sourire Maria à exagérer. « I only moved there five years ago. »   « Yeah yeah yeah come on in. »  Et vraiment tu te dis que leur amour commun pour Noël va forcément faire en sorte que tout ça se passe bien. Tu poses tes yeux sur Birdie avant d'entrer. All good? Tu caresses doucement sa main de son pouce.


@Birdie Cadburry  

Quand Jordan m’avait proposé d’aller chez Maria pour aller prendre des décorations supplémentaires de Noël, je l’avais pris au sérieux mais sans y croire réellement. Par contre, après avoir certainement vu ma mine déconfite face au manque cruel de quelques babioles en plus - alors que clairement, la maison croule sous les guirlandes, les boules, les pères noël, les bonhommes en neige et sable, en illumination - quand il a appelé Maria, là, j’ai compris qu’il était sérieux pour de vrai. J’ai été stupide de croire qu’il aurait oublié ou, pire, qu’il aurait pas voulu y aller. Soyons complètement honnêtes et établissons dès le début que ce fut moi qui n’ait pas été franchement très encline à aller au saint lieu où Maria règne en maîtresse. J’aurai pu (dû ?) dire non, que j’irai acheter, qu’y a de quoi faire, qu’il faut qu’on se fasse nos propres cartons malgré tout - y’a que les miens, à vrai dire, pour Noël car j’ai été dépitée de constater que Jordan n’avait rien, le néant total de ce côté-là. J’ai quand même réussi à le convaincre de mettre quelques guirlandes dans son studio, aussi bien décoratives que lumineuses, et je planifie l’acquisition d’un petit (faux) sapin car j’ai bien vu sa mine douteuse quand j’ai ramené le vrai - il scrutait déjà chaque épine qui tombait et je le soupçonne même de passer un coup de balai de temps en temps, juste pour être sûr que personne ne se les prend sous la voûte plantaire. Moi, je ne suis qu’une gosse dès qu’on allume tout ; je le suis aussi quand on va chez Maria.

Est-ce que je me cache derrière Jordan quand la porte s’ouvre ? Totalement. De toute façon, ça ne me demande pas beaucoup d’effort ; il reste grand malgré sa forme longiligne et il se place naturellement en face de moi car c’est lui qui sonne. Jamais dans aucun monde présent je ne ferai ça. J’ai le stress dans les veines, l’impression de venir pour rien, que ça en vaut pas la peine, je veux rebrousser chemin - mais la porte s’ouvre et il est trop tard pour courir vers le van et fuir sans que personne ne voit rien. Je suis courageuse comme ça - par défaut, par la force des choses. « My big baby I’m happy to see you. Come see- » non, j’ai pas besoin d’étendre les muscles de mon cou en relevant la tête pour voir que Maria me regarde. J’ai l’air d’une idiote timide qui n’assume pas - et je n’assume pas vraiment, ni notre première rencontre ni notre deuxième interaction. « Maria, this is Birdie. My partner. » mais la troisième peut être la bonne - même si j’aurai envie de m’enterrer loin sous terre plutôt que de vivre cette situation si protocolaire. C’est extrêmement gênant et je sens mes mains devenir moites, c’est complètement ridicule. « She’s the one decorating the house. We even got a Christmas tree… » cette fois, je prends quand même mon courage à deux mains - voire à quatre si Jordan veut bien m’offrir les siennes - et je redresse mon buste et regarder la petite bonne femme. « You managed to put a Christmas tree in his house? » qui a la surprise dans la voix et je jette un coup d’oeil à mon partenaire pour savoir si c’est normal qu’elle soit impressionnée parce qu’à mon sens, j’ai l’impression qu’elle a déjà tout vécu et que rien n’aurait pu l’étonner - dans le bon sens du terme. “Apparently.” que je dis d’une voix faible, me maudissant d’avoir l’estomac qui se tord mais hey, je ne fais pas preuve de total mutisme et même si ce n’est rien comparé à d’habitude, c’est déjà plus au vu de la situation.

« B, meet Maria. My mother in law. » voilà qu’il vient me l’offrir, sa foutue main, et je l’empoigne comme l’ancre qu’il est car j’ai cruellement peur d’échouer - dans tous les sens du terme. C’est inutile de me le souligner car je sais qui elle est. C’est tellement étrange, je n’aime vraiment pas ça. Mais je vais faire un effort car la mission est double pour moi : gagner des points auprès de la figure maternelle de Jordan et récupérer ces foutues décorations qui ont intérêt à en valoir le déplacement. Mais, à en juger par mon regard attendri et curieux sur les décorations que la matriarche a installé, il semblerait qu’on soit au bon endroit pour trouver mon bonheur. Dommage que je sois un peu trop stressée pour profiter pleinement des installations - au contraire, ça pourrait être un motif pour l’amadouer en retour. Complimenter une maison, ça fait toujours plaisir, non ? « Hija, I’ve been trying to put a Christmas tree in his house since he moved in ten years ago. » j’ai un léger sourire en pensant que j’ai des atouts que Maria n’a pas - mais ça reste dans ma cabosse, je ne me sens pas à l’aise pour faire des boutades de petite idiote. Je me tiens si droite, si docile, c’est presque effarant. Je veux qu’elle m’aime bien, et je veux aussi que l’inverse soit réciproque - je n’ai pas aimé ni oublié son jugement d’il y a des mois et je suis plus qu’encline à vouloir effacer cette scène. « I only moved there five years ago. » « Yeah yeah yeah come on in. » Jordan descend les yeux sur moi et je profite que Maria soit à moitié retournée pour embrasser son bras afin de le rassurer. “Votre maison est joliment décorée. J’adore.” voilà, ça, ça passe. Et le pire, c’est que je le pense vraiment. Il y a l’extérieur, mais il y a l’intérieur que j’observe d’un oeil curieux en me laissant emmener par mon partenaire. Mes deux mains sur la sienne, c’est lui qui fait office de bouclier aujourd’hui. Je n’en dis pas plus parce que je ne sais pas ce que je peux dire d’autre. Je me contente de poser mes yeux absolument partout où je peux, telle une gamine discrète qui s'enjaille de ce qu’elle voit.

“Apparently.” Birdie n’est pas très bavarde. Tu sais que la situation n’est pas optimale pour elles deux, mais tu es aussi très reconnaissant envers Maria de ne pas faire de remarques déplacée sur le fait qu’elle sait déjà qui est Birdie. Qu’elles se sont croisées bien trop de fois déjà toutes les deux. L’impression que cette visite là est une remise à zéro pour tout le monde. Vous faites les choses bien cette fois ci. Et tu as réellement la sensation que leur amour commun pour noël va faire un vrai miracle. Tu es si formel dans ta façon de les présenter l’une à l’autre mais… tu sais pas comment faire autrement et tu es malgré tout ce que tu peux te dire, plutôt très nerveux·se. Mais au fur et à mesure que tu entends Maria parler directement à Birdie et avec un ton léger, tu te relaxes. Ta partenaire est bien collée à toi et tu ne comptes pas la lâcher.

“Votre maison est joliment décorée. J’adore.” Qu’elle annonce alors que vous entrez dans la maison. « Merci blondie. »  Et Maria qui commence à lui dire en détails les choses qu’elle a mis pour la première fois dans la maison cette année. Elle a l’air d’avoir saisi que Birdie serait une oreille attentive à ce genre de détail. Toi tu écoutes mais… meh. Tu n’interrompt pas car ça te met en joie de les voir échanger toutes les deux.

« Vous voulez quelque chose à boire? Un café? Un thé? »
« On va pas rester longtemps. »  

Tu ne dis pas non, au cas où Birdie serait ok pour. Tu ne dis pas oui non plus. Tu laisses les options ouvertes. « On va aller voir à la cave les décos. »  Maria qui hoche la tête alors qu’elle est quand même en direction de la cuisine. « Tu sais où ça se trouve. »  Tu sais que trop bien ayant été celui qui a organisé les rangements dans la cave. Tu entraines Birdie avec toi dans la cave, tu ouvres la porte vers les escaliers qui descendent. T’as un sourire bien stupide sur les lèvres car toujours bien sous le coup de l’émotion de l’échange juste un peu plus tôt entre elles deux. Tu allumes quelques lumières supplémentaires une fois en bas et Birdie aura tout le loisir de voir que c’est rangé de la même manière que dans ton garage. « Toutes les déco de Noël sont… » Tu t’interrompt parce que tu vois que tu l’as écrit sur les cartons et autres boîtes en plastiques ‘Décorations Noël’. Tu avais oublié que c’était si bien rangé ici bas. Merci qui. Tu es bien fier de toi. Et tu es aussi très fier d’avoir des boîtes de rangements vides empilés dans un coin. Tu vas en prendre quelques unes pour les approcher des décos qui se trouvent sur les étagères. « Fais ton marché. » Tu sais qu’elle va se faire un plaisir à plonger dans chacune des boites et cartons. Tu vas l’aider bien sûr. Tu vas rester avec elle.

« Merci blondie. » elle vient de m’appeler blondie ? Elle m’a donné un surnom ? Maria ? Je reste pantois face à ce fait. Et je reste encore plus éberluée quand elle enchaîne en me parlant décorations, de ses trouvailles, de ses nouveautés - alors que pour moi n’ayant jamais mis un doigt de pied ici, tout est nouveau. Elle a l’air encline à me parler des préparatifs de la maison pour Noël et, visiblement, elle est enchantée qu’il y ait un peu de cet esprit dans la maison de Jordan. J’ignore si Maria est officiellement au courant de mon emménagement chez mon partenaire mais je n’ose pas poser la question. De plus, je me dis que si j’ai réussi à faire rentrer un sapin et un milliard de lumières dans la maison du 5, Fortitude Valley, ce n’est pas juste pour y faire un saut. Elle doit être futée, Maria, après tout. Elle peut faire la connexion toute seule. De toute façon, je juge que ce n’est pas à moi de le lui dire en premier lieu. Même si Jordan n’a pas non plus besoin de son autorisation quoiqu’il arrive - et heureusement pour moi. Même si elle réussit à me faire sourire et hocher la tête ; j’ai beau resté globalement silencieuse (fait rare pour être noté), je suis heureuse de voir que je ne suis pas la seule à être éprise de cette fête - même si ça ne m’a jamais posé un problème en premier lieu. Néanmoins, comme c’est la belle-mère de mon partenaire, je reste sur la retenue, ma façon polie à moi de rester sage et de ne pas m’attirer les foudres de la mexicaine en un quart de seconde. Je ne veux ternir le moral de personne. Et certainement pas le mien.

« Vous voulez quelque chose à boire? Un café? Un thé? »
« On va pas rester longtemps. »
"Ça ira, merci. ”

Je secoue simplement la tête pour appuyer mes propos, en jolie potiche de mon compagnon que je me révèle être à ce moment précis et soyez-en sûrs que je me déteste pour être comme ça. Même si ça me prouve à quel point Jordan n’est pas anodin dans ma vie car je ne me serais jamais sentie sous pression autrement. Je nourris l’espoir de pouvoir donner une meilleure image de moi-même à Maria non pas par affection pour la bonne femme, car je ne la connaîs pas, mais parce qu’elle a de la valeur pour celui dont j’emprisonne sa main des deux miennes.

« On va aller voir à la cave les décos. » c’est une bonne idée, ça, but ultime de ce périple, raison même de mon courage de dernière minute trouvé dans un fond de bonbons au milieu du sucre et de la gourmandise. Je mange quand je suis nerveuse, j’y peux rien. « Tu sais où ça se trouve. » Jordan, passion rangement est sûrement passé par là et je finis par me détendre un peu quand on arrive en bas et qu’on se retrouve en tête à tête. « Toutes les déco de Noël sont… » je suis son regard et je glousse légèrement. "Ça pue le poisson par ici. ” je me moque allègrement - il faut bien faire redescendre la pression et malheureusement pour Jordan, il a une compagne qui se détend en se moquant des autres. Mais c’est avec affection que je dis ça, alors que je le vois aussi adorable à me ramener des boîtes. « Fais ton marché. » “Dans tout tout tout ? ” je demande en me mordant la lèvre comme une gosse qui se restreint le temps d’une seconde d’hésitation pour se jeter sur un étalage de bonbons (ça sent le vécu, oui, et je le fais encore) avant de fourrer mon nez dans les cartons.

Un marché gratuit et joli, je mets la main sur une tonne de trouvailles (au moins) en notant dans ma tête où ira chaque objet - sans compter les guirlandes, les boules, les lumières et les décorations murales. Je me penche un peu plus dans un carton pour en sortir une boule qui a l’air assez spéciale ; une photo à l’intérieur de trois gamines. Je soulève la boule du bout des doigts. “Je crois que Maria a oublié de mettre celle-là. ” je lève un peu plus la boule pour que Jordan puisse voir l’intérieur ; c’est forcément les trois filles de Maria - je savais qu’elle en avait (eu) deux, mais j’ignorais pour la troisième. Ou mon cerveau a zappé l’information. Je ne sais plus trop.

"Ça ira, merci. ” T’es content de voir que tu avais bien flairé que ça ne serait pas la tasse de thé de ton oiseau. Pour un premier contact officiel avec Maria tu es plutôt partisan de faire durer ça le moins longtemps possible. Surtout que ça se passe plutôt très bien de ce que tu peux voir même si Birdie est totalement timide et complètement adorable en même temps. Elle te tient de ses deux mains et vraiment pas une seule seconde te viendrait l’idée de la laisser seule.

Vous vous retrouvez bien rapidement à la cave… Birdie se marre avant de t’exposer.  « Ça pue le poisson par ici. ” Son expression te fait rire mais tu la pousses quand même de ton épaule contre la sienne alors que tu te permets de lâcher sa main maintenant que vous êtes seuls. “Dans tout tout tout ? ” Tu hoches la tête. « Ceux où y’a écrit Noël ouais. » Parce que la cave est assez grande et contient énormément de choses que Maria a accumulé au fil des années.

Tu jettes des coups d’oeil dans les cartons toi aussi mais ce que tu fais le plus c’est regarder Birdie qui est toute souriante de tomber sur des trouvailles ici et là. La plupart des choses dans ces cartons là sont des vieilleries mais ça va justement plaire à Birdie encore plus, tu le sais. “Je crois que Maria a oublié de mettre celle-là. ” Tu t’approches d’elle pour voir de quoi elle parle et tu prends la boule dans ta main. « On dirait ouais… Merci. »  Tu la gardes précieusement dans ta main un moment à regarder la photo. Tu tournes la tête vers Birdie ensuite. « Feels so weird that you are in here. »  Que tu dis alors que tu as très clairement la tête un peu ailleurs. « A good weird. A really good one. »  Tu ajoutes. Tu es en train de penser à voix haute en fait là. T’es chou Jordan. Tes mondes se rejoignent et c’est tout nouveau car elle est la première à avoir attraper ton coeur de la sorte. « Tu voudras voir ma chambre avant qu’on s’en aille? » Ca ne te laisse pas indifférent du tout que Birdie se trouve entre ces murs. T’as envie de partager un peu plus de toi au passage. Ta chambre est toujours ta chambre même si tu ne dors plus aussi souvent ici à présent. Même plus du tout depuis que blondie partage ton lit toutes les nuits. Ta chambre est aussi celle de Rosa. Etait. Oui. Etait. Beaucoup de souvenirs dans ces murs, des bons comme des moins bons, mais y’a tellement d’amour dans cette maison que ça a vaincu au final. Tu t’est toujours senti bien chez les Mendez et c’est un sentiment qui restera à tout jamais en toi. C’est chez toi ici, même si tu n’es lié à eux que part une alliance. Tu étais déjà chez toi sous ce toit avant ça, bien avant ça.

« Ceux où y’a écrit Noël ouais. » évidemment. Je ne comptais pas me mettre à fouiller dans le reste ; je ne suis pas sûre d’avoir cette curiosité de toute façon. Les femmes Mendez rôdent assez en esprit et en physique autour de moi comme cela, je n’ai pas franchement très envie d’aller fouiller dans leurs petites affaires. Et en plus, cela serait assez déplacé - voyez comme je réussis à faire preuve de bienséance malgré tout. Je ne suis là que pour Noël et les décorations, le reste ne m’intéresse pas.
Alors ces cartons là, j’y trifouille allègrement car malgré que j’ai ramené plusieurs de mes cartons chez Jordan - non, moi, je les aime tellement, mes décorations de Noël qu’elles sont dans des boîtes spéciales Noël. Toutes décorées, impossible de les louper, encore moins dans l’espace rangé du garage du Fisher. Ce qui me fait sourire en entrant ici est que ça se voit qu’il a traîné ses pattes par ici. J’espère vraiment que son amour pour le rangement ne va pas se développer plus que cela car si j’ai une Monica en guise de compagnon, ça risque de coincer.

« On dirait ouais… Merci. » je souris légèrement en lui laissant à ses bons soins ma trouvaille ; là non plus, il jouera les messagers car je n’ai nullement l’envie ni l’intention de souligner à Maria qu’elle a oublié de mettre ses filles dans son sapin. Ce n’est ni mon rôle ni ma place. Je me fais toute petite, à part avec Jordan car c’est Jordan justement et que même si j’ai un œil vers l’entrée de la cave, je me sens de nouveau un peu plus en confiance d’être seule avec lui. Stupide, je sais. « Feels so weird that you are in here. » je relève la tête de mon carton en même temps qu’un sourcil, okay ? « A good weird. A really good one. » oh, okay. Je fais un léger sourire mais je ne réponds rien ; moi aussi, ça me fait bizarre, et ce n’est ni bon ni mauvais. Je reste dans la maison de la belle famille de mon partenaire, celle où sa femme décédée a grandi et vécu, là où il a traîné ses pattes tout autant, pour moi aussi, c’est étrange. Tomber sur une boule des filles de sa belle mère - ex belle mère ? j’en sais rien, je sais pas comment ça fonctionne - c’est bizarre. Respirer l’air de la belle famille est étrange. Mais je finirai par m’y faire, si tenté que notre relation perdure et persiste.

« Tu voudras voir ma chambre avant qu’on s’en aille? » ah, là, ça éveille ma curiosité, par contre. Même si sa chambre devait sûrement être celle de Rosa - je ne suis pas complètement stupide - je tourne ma tête vers lui de nouveau en souriant légèrement. “Toujours dans le même état que tu l’as laissé ? C’est quand la dernière fois que t’as dormi ici ? T’es resté longtemps chez elles ?” elles car j’ai bien compris qu’il n’y a aucune figure masculine par ici. “Bien sûr que j’aimerai voir ça.” au cas où ça n’était pas clair à la lueur de mes yeux, ni même à mon léger sourire de coin. Je trouve une guirlande vraiment très grande. Je recule du carton tout en la sortant avant de l’enrouler autour de mon cou et de poser avec en riant de voir qu’elle m’arrive aux pieds. “C’est ce que j’appelle de la guirlande. Elle serait même trop grande pour te décorer toi.” que je glousse allègrement en retirant l’objet de moi pour la mettre dans mon carton à moi. "Ça sera nickel pour le couloir.” je visualise si rapidement où va aller quoi ; c’est ma touche personnelle chez Jordan, il faut croire.

Tu rectifies le tire assez rapidement quand tu vois le questionnement sur le visage de Birdie. Un sourire s’affiche ensuite et tu le lui rends. Y’a beaucoup trop de choses que tu aimes en même temps sous ce toit aujourd’hui là maintenant. Toi qui n’arrêtait pas de dire que tu ne présenteras pas Birdie à Maria… Voilà que c’est chose faite. Certainement un rapport avec le fait que tu aies rencontré Lila il y a pas longtemps également. Aussi quand tu as vu l’amour pour Noël et tous les efforts que Birdie met dans les décorations, tu as tout de suite su que ce serait le moment opportun et tu ne t’es pas trompé. Maria était si heureuse de pouvoir montrer sa maison à quelqu’un, qu’elle en a oublié d’être sarcastique en te soulignant qu’elle sait déjà qui est Birdie.

Sûrement pour ça que tu vas encore plus loin en voulant lui montrer ta chambre. Qu’elle entre un peu plus dans ton adolescence qui est partout entre ces murs. “Toujours dans le même état que tu l’as laissé ? C’est quand la dernière fois que t’as dormi ici ? T’es resté longtemps chez elles ?” Tu as un large sourire de l’entendre poser toutes ces questions. Elle est très intéressée. Elle a même arrêter de fouiller dans les cartons alors qu’il y en a encore quelques uns à parcourir. « Y’a plus de jouets car les neveux squattent là maintenant quand elle les garde. » Tu as toujours la boule dans tes mains que tu regardes un bref moment avant de reprendre la parole. « J’ai vécu chez elle de 2011 à 2017… Après j’ai emménagé dans ma maison. » Et tu as oublié qu’il y avait une autre question dans les lèvres de ton oiseau. “Bien sûr que j’aimerai voir ça.” T’es content qu’elle veuille voir. Tu te sens stupide. C’est la première fois que tu vas montrer ta chambre. T’as jamais fait venir personne. Tu es bien trop respectueux de la maison de Maria. Ce n’est pas la tienne, même si tu es ici chez toi.

Tu regardes ta partenaire enrouler une guirlande sur elle et ça te fait vraiment sourire très très grandement. Elle est dans son élément. “C’est ce que j’appelle de la guirlande. Elle serait même trop grande pour te décorer toi.” Et tu vois qu’elle la met de côté car ça lui plaît. "Ça sera nickel pour le couloir.” Tu aimes trop voir Birdie visionnaire de la sorte. Peut être que tu l’aimes trop pour être objectif mais tu as l’impression de te voir toi quand tu bosses la musique. Tu visualises avant de faire les choses et tu sais très vite dans quelle direction tu vas pour un projet. « Je vais déjà monter celui là. » Car le carton est déjà bien rempli et il y en a d’autres à disposition. Autant tu apprécies que tout le monde soit sous le même toit, autant tu as envie que le moment soit le plus bref possible, histoire que ça reste un bon souvenir positif pour tout le monde et pas trop gênant.

Quand tu redescends t’as quatre carrés de chocolats dans les mains que tu coupes en deux pour en tendre deux à Birdie. « C’est tombé dans mes mains par hasard. » Genre. Tu es allé les chercher dans la cuisine. Tu ne t’es pas caché pour autant, tu as bien vu Maria qui te suivait du coin de l’oeil avec un sourire aux lèvres. Tu mets tes deux carreaux dans la bouche alors que tu vas replacer certaines boîtes déjà fouillées à leurs places. Ca fait longtemps que tu n’étais pas venu dans cette cave et t’es heureux de voir que Maria la tient toujours aussi bien rangé. Y’a un carton avec écrit Rosa. Un autre Alejandra. Un autre Jordan. Un autre Noël. Oh. Il est pas à sa place. Tu le prends pour aller le caler avec les autres. C’est pas grand chose mais de voir que tu as toi aussi ton nom ici bas, c’est une preuve supplémentaire de ton appartenance à cette famille. C’est pas du vent. C’est réel. Y’a des souvenirs depuis des années avec toi au milieu. Tu seras éternellement reconnaissant pour la bonté de Maria et tous les Mendez. Tu retournes les yeux vers Birdie. Elle est si jolie avec son sourire, ses guirlandes ici et là sur les bras le temps qu’elle fasse son choix final quand elle tombe sur trop de choses à la fois. Tu sors ton téléphone pour prendre discrètement (ou pas?) une photo d’elle.

« Y’a plus de jouets car les neveux squattent là maintenant quand elle les garde. » je me demande combien de générations de la famille a vu passer cette maison. Est-ce qu'y a eu autant de Mendez entre ses murs que de Cadburry dans ceux de la maison d’Elimbah ? A vrai dire, ce n’est qu’une curiosité sans intérêt ; il va de soi que j’ai plus envie de savoir où mon partenaire s’est échoué pendant des années, sans savoir exactement quand. Je n’ai qu’une vision abstraite des choses, j’ai juste compris que Maria l’a pris sous son aile et que ça a été plus un foyer pour lui que ce qu’il aurait pu connaître avant. Forcément, sinon, il m’en aurait parlé autant que je lui en parle. Je préfère ne pas aborder le sujet pour l’instant. D’autant que je n’oublie pas ma rencontre surprise et furtive avec son géniteur - je ne peux même pas dire que ce soit son père car pour ça, il faudrait déjà qu’il se souvienne qu’il a Jordan en tant que fils. J’observe mon ange blondinet avec adoration tout en me demandant ce qu’il peut encore me cacher. Mais se risquer à demander serait se manger une porte, un mur, voire la maison tout entière alors je préfère m’abstenir. Je ne suis en plus guère placée pour faire des réflexions ou des reproches sur ce genre de choses. « J’ai vécu chez elle de 2011 à 2017… Après j’ai emménagé dans ma maison. » ah, j’avais presque oublié ce que je lui ai demandé ; me voilà donc à réfléchir un peu et à réaliser que ça faisait un bon nombre d’années. “Donc depuis 2017… Pas de vrai Noël ?” c’est tout ce que je retiens, le sourire planqué au coin de mes lèvres alors que je penche ma tête. C’est en tout cas ce que j’en ai conclu, vu ce que Maria a dit. Je suis plus que ravie de ramener un peu de joie de cette fête dans sa maison. Et c’est aussi trop bon de sa part de me laisser envahir les lieux de la sorte alors que Maria n’a jamais réussi. Oui, c’est un détail qui me rend extrêmement fier. Il faut dire que coucher avec le propriétaire et posséder la clé de son coeur (ses mots à lui, c’est lui le niais, d’accord, hein), ça aide beaucoup pour convaincre. Et Jordan est tellement facile à vivre que c’est troublant - surtout après un Mason qui passait son temps à rouspiller sur tout ce que je faisais, disais, mettais, rajoutais. Je m’attends toujours à ce que mon compagnon me mette un hola car c’est trop pour lui.

Mais c’est pas encore venu.

« Je vais déjà monter celui là. » quoi, déjà ? Je jette un oeil dedans et j’ai un sourire pleine dents forcé mais adorable à souhait. “Oops. Je crois que je me laisse un peu trop débordée.” mais j’en suis pas désolée. On m’a dit de faire mon marché, alors je le fais. Et puis, c’est triste de laisser tout moisir ici alors que ça pourrait briller chez lui - chez nous. Jordan file donc je vais moi-même préparer le deuxième carton que je commence à prendre dans mes bras mais je me rends compte bien vite à quel point c’est stupide et pas très pratique. Je souris en attrapant un serre-tête avant de me retourner pour voir mon géant revenir vers moi. « C’est tombé dans mes mains par hasard. » avec du chocolat. Je le regarde d’un oeil sous-entendu. “Ouais, bien sûr. Les lapins de Pâques, c’est pas maintenant.” vous pouvez compter sur moi pour rester traditionnelle avec les fêtes de l’année. Je secoue la tête en souriant un peu plus en prenant le chocolat qu’il me tend et d’en mettre un carré dans la bouche avant de râler. “Oh non, Jordan, sérieux, tu peux pas prendre du vrai chocolat ? Je te l’ai déjà dit!” je rajoute même une grimace parce que je ne m’y attendais pas et que le lait ne passe vraiment - il a même le droit de récupérer l’autre carré car je ne le mangerai pas. “T’en as fait exprès pour avoir ma part, j’en suis sûre.” je mets dix ans à mâcher ce que j’ai dans la bouche car l’ascenseur émotionnel est équivalent à celui d’une gosse de cinq ans - et je l’assume totalement.

Après ce bref interlude, je retourne en exploration dans les cartons et je remets la main sur ce que j’observais avant qu’il arrive. Un serre-tête avec des oreilles de rennes. Je le mets sur ma tête en retrouvant le sourire et quand je me tourne, j’ai le droit à un téléphone bizarrement mis et à un Jordan qui semble concentré dessus. Tout ça vers moi. “Tu fais quoi, là ?” je plisse les yeux en posant les mains sur les hanches d’un air faussement fâché. “Où est le droit à l’image, hein ?” puis je fais un doigt d’honneur à l’encontre de la caméra. “Tiens, tu le connais bien celui-là, pas vrai ?” que je dis en tirant la langue au photographe improvisé. “Oh attends!” je vais fouiller dans le dernier carton et j’en ressors la première guirlande rouge - comme ma maison dont je suis extrêmement fière - pour l’enrouler autour de mon cou, tel un châle avec la posture digne d’une de ces meufs coincées d’en haut. “Mi-renne, mi-bourgeoise. Un renne bourgeois. Ca claque, nan ?” j’ai surtout l’air stupide mais je me fais rire et c’est le principal, non ?

“Donc depuis 2017… Pas de vrai Noël ?” Tu lèves un sourcil, intrigué·e mais aussi amusé·e et surpris·e par cette question. « Si ma maison est pas décoré c’est pas un vrai Noël ? » Tu trouves quand même ça drôle et intéressant comment Birdie a l’air de mettre un point d’honneur à la décoration de la maison qui équivaut à fêter pour elle. Mais elle n’arrête pas de dire qu’une maison ce n’est que quatre murs et c’est les gens à l’intérieur qui comptent. Ce dont tu es d’accord même si ta maison et celle de Maria sont très importantes à tes yeux. Des refuges, des sanctuaires, des safe space. « Je fête Noël ici depuis… Depuis un peu avant 2011. »  Depuis que tu as rencontré Rosa. Tu étais souvent ici sans vivre ici officiellement comme ça l’a été ensuite. “Oops. Je crois que je me laisse un peu trop débordée.” Et t’es content·e qu’elle le fasse parce que Maria qui partage ses affaires avec Birdie et celle ci qui trouve son bonheur, c’est tout autant de bonheur pour toi. Car t’es plus que ravi·e de voir qu’elles arrivent à se trouver sur la même longueur d’ondes. « Fais toi plaisir. »  Tu n’as pas envie qu’elle se bride alors que le champ est totalement libre.

Et quand tu reviens avec du chocolat tu lui en donnes une partie. “Ouais, bien sûr. Les lapins de Pâques, c’est pas maintenant.” Alors ça tu sais que c’est en avril mais t’es pas un·e expert·e non plus. “Oh non, Jordan, sérieux, tu peux pas prendre du vrai chocolat ? Je te l’ai déjà dit!” Ah. Comment tu as pu oublier ce détail ? C’est une des raisons pour laquelle tout ton chocolat n’est que pour toi chez vous. Car elle ne l’aime pas, pas parce qu’elle t’aime trop pour ne pas te le manger car c’est le tiens… “T’en as fait exprès pour avoir ma part, j’en suis sûre.” Elle te rend ce qui lui reste dans la main. « I didn’t but I take it. »  Car tu ne vas pas le laisser là. Et tu ne sais pas si Maria a autre chose comme chocolat, tu as pris le premier qui t’es passé sous la main. Elle fait la moue alors qu’elle mange le bout qu’elle a croqué et tu la trouves beaucoup trop adorable. « Je saurais me faire pardonner. »  Car oui, tu veux lui faire plaisir avant tout et là c’est un loupé. Ou pas. Parce que cette moue est à tomber.

Et la voir s’enjailler dans les cartons avec des expressions de surprise ici et là quand elle tombe sur des trouvailles plus qu’à son goût c’est aussi à tomber. Tellement que tu es en train de la prendre en photo. “Tu fais quoi, là ?” Sans discrétion visiblement. « Quoi je fais quoi ?  »  Tu joues l’ignorant·e alors qu’elle fait genre elle est fâchée. Ca ne fait qu’agrandir ton sourire car damn. Fucking love her.  “Où est le droit à l’image, hein ?” Tu ris de ses mots et son doigt d’honneur. “Tiens, tu le connais bien celui-là, pas vrai ?” « You look like someone I know. »  Car c’est toi. Elle est en train de t’imiter là. Elle se moque de toi. And I love it. “Oh attends!” Tu ne sais pas ce qu’elle a en tête mais tu attends, tout en continuant de prendre des photos parce que tu peux. Elle commence à faire un petit show et tu passes ton téléphone de photo à vidéo. “Mi-renne, mi-bourgeoise. Un renne bourgeois. Ca claque, nan ?” Elle rit et tu souris tout autant. « Le renne bourgeois a l’air d’avoir des moves. »  Que tu dis en te mordant la lèvre car tu es peut être en train de regarder son corps et elle te fait de l’effet en toutes circonstances.

« You are sure you don’t want to stay for dinner or something? »  Maria qui parle un peu plus fort au travers de la porte, du haut des escaliers. « Yeah we’re sure. Thank you. We’re almost done. » Tu regardes Birdie en te mordant la lèvre pour ne pas trop sourire. Tu murmure. « Take your time. » Il n’empêche que tu ne cherches pas à presser Birdie dans son exploration car tu sais combien elle prend son pied là. C’est un peu comme si tu étais lâché·e dans la cave de quelqu’un avec des cartons remplis de vinyle. Tu tuerais plutôt que de partir de là avant d’avoir TOUT regardé. Bien sûr que tu as menti, tu ne sais pas si vous êtes almost done. Ca prendra le temps que ça prendra. Tu restes un petit con au fond. Tu as même les clés de la maison si jamais Maria doit partir, mais tu as préféré venir alors qu’elle est présente, car tu es poli·e et extrêmement respectueux·se de Maria. Et tu aurais aimé que ce soit fait de la même manière dans le sens inverse. « She likes you. »  Et ça, c’est vraiment un gigantesque Win. Tu es le·a plus heureux·se.

« Si ma maison est pas décoré c’est pas un vrai Noël ? » j’hausse les épaules distraitement. "Ça aide à mettre dans l’ambiance.” ce qui est la simple vérité. Quand j’étais gosse, j’en ai passé du temps à m’amuser à faire des guirlandes et des boules en papier puis en verre décorées pour la maison. Comme les biscuits, comme les bougies, comme le chocolat chaud… Certes, nous sommes en été mais pour le coup, la Société avec un grand S a bien réussi à influencer mon jugement ; je n’ai donc aucun scrupule à boire une boisson chaude au début de l’été, même quand l’air est humide ou beaucoup trop sec. Mais une maison vide de couleurs et de lumières pendant les fêtes est assez triste à mes yeux. « Je fête Noël ici depuis… Depuis un peu avant 2011. » donc ça fait un sacré paquet de temps. Je souris légèrement en hochant la tête. « Fais toi plaisir. » et ça, il n’y a pas à en douter ; je m’en donne à cœur joie. « I didn’t but I take it. » heureusement car il y aurait sinon eu un malheureux carré de chocolat mis à l’abandon et même moi, j’aurai eu à coeur de l’engloutir pour lui retirer sa peine dans sa petite forme carrée. « Je saurais me faire pardonner. » je papillonne des yeux en battant mes paupières dans un rythme rapide et une moue minaude placardée sur mon visage. “J’ai déjà hâte.” il est beaucoup trop bon avec moi - mais il avait à l’être après m’avoir ramené une telle offense entre les doigts. Une offense, oui, rien que ça.

Mais il a pas l’air de vouloir se faire pardonner de suite car je me retourne pour le prendre sur le fait. Un fait qui me fait râler mais dans le fond, je n’ai aucun problème pour qu’on prenne en photo ma jolie petite trogne. Encore mieux si je peux tirer la langue. « Quoi je fais quoi ? » mais je continue à jouer celle qui veut pas, la difficile, la chieuse, car c’est facile, c’est ma routine, c’est ma zone de confort. C’est mon habitude, aussi. « You look like someone I know. » je ris car c’est exactement mon intention - “ah ouais, je me demande qui.” que je balance dans une fausse innocence malgré tout, sarcastique à souhait avant d’aller chercher une nouvelle babiole en plus du serre-tête sur ma tête pour poser devant lui. « Le renne bourgeois a l’air d’avoir des moves. » je balance mes cheveux derrière mon épaule d’un geste théatral avant de poser mes mains sur mes hanches. “Qu’est-ce que tu crois ? J’ai défilé pour une grande maison et j’ai participé au concours de Miss Queensland, mon coco. Je suis pas n’importe qui, voyez-vous.” je continue mon manège en jetant la guirlande par-dessus mon épaule tout en prenant une nouvelle pose, bien trop fière de moi - mon parcours est aussi éclectique que surprenant, c’est certain.

« You are sure you don’t want to stay for dinner or something? » la voix de Maria se porte à nous et je sursaute légèrement en arrêtant mon manège - je suis à l’aise devant Jordan, mais pas devant la matriarche. J’avais presque oublié qu’elle était là. Alors que pourtant, nous sommes chez elle - oui, je suis au courant. « Yeah we’re sure. Thank you. We’re almost done. » je le regarde pour lui transmettre le message clair “are you insane, I’m n o t done” car il doit bien me rester encore un ou deux cartons. Et que s’il me distrait comme ça, je vais pas avancer aussi vite que lui le voudrait. « Take your time. » qu’il finit par me chuchoter et ça me soulage un peu alors que je défais la guirlande de mon cou - mais je zappe totalement le serre-tête d’oreilles de rennes relevé sur le crâne. Je repose la guirlande dans sa boîte en reprenant ma fouille. « She likes you. » je relève mes yeux pour les poser sur lui, sourcils froncés. “You think ? That’s a plotwist.” j’exagère un peu et je devrai être reconnaissante qu’elle m’offre une deuxième chance de me rattraper - j’ai sûrement dû marquer des points en l’écoutant parler de sa maison et d’être aussi intéressée par ce qu’elle avait mis et accroché un peu partout. Ce qui est réel et sincère. Mais de là à dire qu’elle m’aime bien… J’y crois moyennement quand même.

"Ça aide à mettre dans l’ambiance.” Ton sourire est si large sur tes lèvres car tu aimes quand elle se contredit toute seule et qu’elle n’en démord pas. « Noël c’est pas des décorations dans une maison. Noël c’est les gens que j’aime. » Tu te sens tout fier, t’es un vrai petit con de souligner ça à voix haute. En tout cas tu la comprends mieux en mettant les choses sous cet angle là.Tu te dis naturellement qu’elle devrait comprendre également l’amour que tu portes pour ta maison qui est plus que quatre murs pour toi. C’est un endroit où tu es en sécurité et que personne ne pourra t’enlever. Où tu pourras te réfugier jusqu’à la fin de tes jours pour la paix de ton âme.

“J’ai déjà hâte.” Quelque chose te dit que tu vas devoir te faire pardonner de ton insubordination à propos de la maison et des décos aussi. Tu sauras faire tout ça. Yes. Car même quand tu n’as rien à te faire pardonner tu aimes rendre la vie de ta partenaire plus douce. Toutes les excuses sont bonnes pour lui mettre des sourires sur ses lèvres. Et puis si c’est pour la voir faire la petite pin up totalement adorable par dessus le marché, c’est toi le gagnant dans l’affaire. Elle continue de faire celle qui a une attitude quand tu la prends en photo et damn fuck pourquoi ça te fait battre le coeur aussi vite ? C’est rien. Vous faites juste les cons. Mais elle est juste si adorable et tu es juste tellement en amour avec elle, vraiment, tes sentiments sont plus grands tous les jours et tu comprends pas comment t’as autant de chance que ça fonctionne. “ah ouais, je me demande qui.” Et voilà qu’elle est debout à faire sa petite starlette. Oh my god… Car ça se voit sur ton visage que tu l’aimes plus que tout avec ton sourire et tes yeux. “Qu’est-ce que tu crois ? J’ai défilé pour une grande maison et j’ai participé au concours de Miss Queensland, mon coco. Je suis pas n’importe qui, voyez-vous.” Tu redescends un instant sur Terre. « Tu as été Miss Queensland ? » Ca ne t’étonne même pas. « Pourquoi j’ai encore jamais vu ta couronne ? » Quand la vraie question c’est : ‘pourquoi j’ai pas encore essayé ta couronne??’

Triste que l’apparition vocale de Maria stoppe Birdie dans son élan de Miss, mais ce que ta belle mère propose te fait vraiment du bien à l’âme. Tu es amusé de voir que ta blonde te reprend silencieusement sur les affaires qu’elle n’a pas fini de mener ici bas. Pourquoi tu veux la manger à ce point là dans toutes ses réactions et actions? Insane… Tu l’aimes beaucoup trop. Tu es presque 100% sûr·e de toi quand tu annonces que Maria apprécie Birdie. “You think ? That’s a plotwist.” Tu hoches la tête. « One true Christmas miracle. » Tu souris doucement car ça ne serait pas le premier que tu vis de miracle de Noël. Tu observes Birdie reprendre ses fouilles avant d’ajouter une chose. « She doesn’t have a choice anyway. I love you she has to love you too. » Tu fais ton malin là mais tu ne dirais jamais ça avec Maria à côté. Oh yeah I would. Ouais pour plaisanter. Mais tu sais aussi qu’elle te mettra une belle tape de faire autant le fifou. Et puis tu entends du bruit venant d’en haut des escaliers et tu fronces le nez. « Was I loud? » Tu as tes épaules voûtées comme si ça allait atténuer tes mots d’avant ou le volume de tes paroles.

« Noël c’est pas des décorations dans une maison. Noël c’est les gens que j’aime. » elle roule des yeux, l’ingénue, souriant légèrement parce que Jordan cherche à casser ses propres paroles et elle ignore le but de la manoeuvre mais - “pour ça que je dis que ‘ça aide’. j’ai pas dit que c’était une obligation.” même si dans son sens, c’est une obligation mais ça, c’est une question d’habitude. Les Cadburry ont toujours eu la passion et la ferveur des fêtes et n’ont jamais manqué les boites et les cartons de décoration cumulées des années et ressorties à chaque même période pour faire de la maison familiale un véritable refuge de Noël. Mini Birdie avait toujours peur que le père Noël ne voit pas assez la maison alors on s’est attaqué aux arbres à l’extérieur, on a multiplié les guirlandes lumineuses et- et oui, c’est pas très écolo, et oui, Lila a beaucoup pesté au fil des années mais les yeux de gamine émerveillées n’ont pas de prix, tout comme l’excitation des voisins qui venaient chaque année pour observer le spectacle. “Et puis, décorer une maison, c’est aussi être avec les gens qu’on aime. La preuve…” elle fait un signe du doigt entre sa silhouette et celle de son partenaire, jouant de ses sourcils en souriant légèrement. Jordan qui est porté malgré lui dans l’effervescence de sa moitié, qui prête main forte quand elle n’est pas assez grande et qu’elle peste d’impatience de fil de rouleau qui s’emmêle et qui se la joue difficile à dérouler. Il est là, il rôde, il aide, il se laisse faire et ça, c’est bien une preuve que la décoration unit aussi bien qu’un repas trop copieux. Elle monte même sur le bout de ses doigts de pied pour lui voler un baiser chocolaté, qui est bien meilleur quand s’ajoute la saveur de ses lèvres en coeur bien plus appétissantes que tout le cacao du monde.

La voilà qui se met à jouer, à s’amuser, à poser, à frimer devant un objectif amateur mais au regard brillant derrière, qui lui sourit tendrement en la voyant faire ; elle n’a pas de mal à être photographiée et il peut combler toute l’espace de son téléphone de son minois qu’elle n’en voit aucun problème. Un doux rappel épicé qu’il est sien autant qu’elle est sienne et merde, elle va lui pomper tout son stockage cellulaire, elle est certaine, c’est un bel objectif, non ? « Tu as été Miss Queensland ? » elle lâche un rire délicat. “C’est pas ce que j’ai dit.” décidément, Jordan a beau être charmant et extrêmement séduisant à ses yeux d’amoureuse éperdue, il n’empêche qu’elle a l’impression de parler de travers depuis dix minutes. « Pourquoi j’ai encore jamais vu ta couronne ? » mais le sourire est large, aussi amusé que malicieux alors qu’elle passe sa langue sur ses lèvres. “Parce que j’ai pas été Miss Queensland. Je suis arrivée dans les dix dernières je crois. Mais j’ai pas réussi à aller sur le podium final.” une main se secoue en l’air. “Pas assez grande, pas assez de poitrine, pas assez de jambes… Mais je me suis bien éclatée.” elle a fait vivre un petit enfer à la production, à l’équipe de maquillage, à celle de la coiffure et, plus encore, celle qui s’occupait des costumes. “J’ai gagné des cadeaux que j’ai pu revendre ainsi qu’un joli petit chèque qui était pas négligeable à l’époque.” elle venait tout juste d’abandonner ses études de lettres, elle s’ennuyait et elle avait aussi besoin d’argent - malheureusement, si la vie dans son van ne lui posait pas de soucis et que sa colocataire de l’époque n’était pas chiante, compensant avec des parties de jambes en l’air euphorisants, la drogue, elle, n’était pas gratuite, loin de là. Le taux d’inflation, la crise, tout ça tout ça. “La bonne époque.” l’époque où elle n’avait pas encore été souillée par le monde, par l’humanité, par l’homme. Elle soupire légèrement…

…avant que Maria apparaisse, ou se fasse entendre, et qu’elle se fasse petite. Parait que Maria l’aime bien. Elle a dû mal à y croire mais si ça peut faire plaisir à Jordan de le penser - faut dire qu’elle a été gentille avec la matriarche, elle a même été hyper excité d’entendre comment elle accroche autant de trucs sur ses murs, où elle a acheté quoi, quelles couleurs vont bien ensemble, les must in, et les faux pas. Jordan a eu le flair, il a dû sentir que c’était maintenant ou jamais pour les introduire toutes les deux si officiellement que Birdie en frémit encore le long de sa colonne vertébrale. Si protocolaire, elle n’a pas l’habitude. « One true Christmas miracle. » mmh, okay, celle-là, elle veut bien y croire, l’oiseau. « She doesn’t have a choice anyway. I love you she has to love you too. » oh, le petit fourbe qui sait quoi dire pour réchauffer son joli petit coeur de peste ambulante pas si peste que ça, encore moins là alors que les yeux se font minaudant sur sa forme et que, shit, elle aussi l’aime cet amour dégoulinant qui l’a faite vomir pendant des années. Mais c’est pas pareil de le voir et de le vivre, il faut croire. Car là, n’importe qui pourrait venir et cracher à quel point vous êtes dégoûtants de bons sentiments se prendrait une claque de la part de la petite blondinette. Clairement, les cartes sont rejouées. “You’re cute.” qu’elle dit en passant ses doigts dans les mèches de son compagnon. “Et tu assumes ça juste parce qu’elle nous a proposé de rester manger ?” ça doit sûrement être une marque de sympathie, ça - ou de politesse, lui souffle sa mauvaise langue. La preuve est que Jordan a dit non malgré tout donc peut-être que c’est juste lui qui essaie de se convaincre que sa belle-mère aime bien sa nouvelle girl. Hypothèse du néant, car jamais elle n’osera le dire à voix haute. « Was I loud? » deux paires d’yeux qui se lèvent vers l’escalier et elle hausse les épaules. “I don’t know. Does it matter ?” elle n’est pas certaine de ce qu’elle a entendu et ses yeux ne voient rien donc ce ne sont que des mystères en plus qui s’accumulent. Puis, dans un chuchotement camouflé contre le bras de son amoureux, voilà qu’elle souffle un simple “i love you too”, comme un rappel qu’elle aussi, elle a ce coeur tout cuisant d’affection pour lui. Au cas où Jordan n’était pas encore sûr.

“pour ça que je dis que ‘ça aide’. j’ai pas dit que c’était une obligation.” Tu essaies vraiment fort de ne pas trop sourire de la voir rouler des yeux mais tu n’arrives pas. Tu aimes la voir être saoulé par tes conneries. Vous ne parlez pas le même langage pour certaines choses et celle ci en est une. “Et puis, décorer une maison, c’est aussi être avec les gens qu’on aime. La preuve…”  Tu vas pas aller plus loin dans ton argumentation. Tu sais très bien que vous avez tous les deux raisons, vous avez tous les deux vos façons de voir les choses avec vos exceptions. Ton but là ce n’est pas de faire en sorte qu’elle soit en colère contre toi, juste taquiné dans la bonne humeur. Y’a quand même des chances qu’elle ne t’en veuilles pas longtemps vu toutes les déco à disposition et l’après midi décoration à venir certainement chez toi. Tu transposes toujours avec toi et une boutique de vinyle que tu aurais tout le loisir de jouer chez toi après avoir fait des découvertes de vraies pépites. Tu gagnes même un doux baiser et vraiment tu l’aimes beaucoup trop. Tu le lui dis dans tous les pores de ta peau. Tu embrasses ses lèvres une fois de plus à la suite.

“C’est pas ce que j’ai dit.” Tu entends vraiment ce que tu veux. Tu voulais qu’elle ait une couronne beaucoup trop fort. Tu as déjà la tête pleine d’images interdites aux moins de 18 ans.  “Parce que j’ai pas été Miss Queensland. Je suis arrivée dans les dix dernières je crois. Mais j’ai pas réussi à aller sur le podium final.” Oh… “Pas assez grande, pas assez de poitrine, pas assez de jambes… Mais je me suis bien éclatée.” Tu apprécies de voir qu’elle s’est bien amusé et que ça reste un bon souvenir pour elle. “J’ai gagné des cadeaux que j’ai pu revendre ainsi qu’un joli petit chèque qui était pas négligeable à l’époque.” Ca te rappelle ton propre chèque qui n’a pas été négligeable aussi. Vous avez pas mal de points commun dans vos histoires c’est assez fou quand tu mets les points côte à côte. “La bonne époque.” Tu t’es automatiquement rapproché d’elle pour aller poser une main sur un de ses seins et embrasser l’autre. « They don’t have taste. » Elle est réellement parfaite pour toi. Tu sonnes quand même comme si tu étais en train de rassurer sa poitrine plus que Birdie. Both.

L’intervention de Maria en haut des escaliers te fait te décoller de la poitrine Birdie malgré tout. Pas trop envie qu’elle pense que tu as des envies de fornications sous son propre toit et avec quelqu’un d’autre que sa fille. Il n’empêche que ce moment que vous vivez est réellement un miracle de Noël à ton avis. “You’re cute.” Ta moitié reste malgré tout proche de toi mais dans un comportement bien plus correct. “Et tu assumes ça juste parce qu’elle nous a proposé de rester manger ?” Tu hoches la tête en signe positif. Tu n’oses pas dire un mot de plus. Les murs ont peut être des oreilles. “I don’t know. Does it matter ?” Ton visage qui a un air plutôt vague ce qui sous entend que oui ça importe un petit peu pour toi. Elle se colle un peu plus à toi et tu apprécies de la sentir si proche. “i love you too” Ton petit coeur qui fond de l’entendre et tu glisses un bras bien mieux autour d’elle. « It is sure that she is proud that some of her things will be in my house. Like she’s decorating through you. »  Oh Jordan. Tu vois loin arrête. Maybe. But I am right. Tu la connais et tu mettrais ta tête à couper. « Tu crois qu’il tiendrait si on plante le sapin dans le jardin après Noël ? »  Une pensée comme ça que tu as. Tu n’oublies pas que le jardin est son territoire à elle mais tu n’as pas envie de jeter le sapin qui aura été le premier dans ta maison. Tu n’as pas envie de le virer comme un mal propre. Comme si vous l’envoyiez à la mort après avoir été utile quelques semaines seulement. C'est fou comme ça te travaille ces histoires de sapins Jordan. I know. Shut up.