Voilà une semaine que tu as réussi à sortir des griffes d’Alistair. Une semaine pile où tu as retrouvé un semblant de liberté. Cependant, tu as la sensation de reculer un peu plus à chaque fois dans ton mal-être. Ca a tout avoir avec la séance avec la psychologue que tu as eu. Comme la première, ça t’a mise un coup au crâne même si tu as eu le temps d’analyser ta position ces derniers jours. Tu es naturellement un caméléon qui s’adapte à tous. Tu n’es pas comme Jordan à avoir besoin d’un environnement stable et sûr. Mais cette fois, ça a quand même un goût différent. Cette salle de jeu est devenue votre chambre. Littéralement. Jordan a bougé ce qui n’était pas à vous, dans le garage comme le lui a stipulé Aurora. Les jouets que Sasha a oublié de ranger ou de ramener dans sa chambre lui ont été confiés. Vous avez gardé le canapé, la télévision qui aide à te bercer chaque soir et la console. Tu es rarement seule ; là où tu l’es le plus est la nuit. Tu te réveilles toujours et t’as pris cette sale habitude à vérifier dix fois que tout est bien fermé. Ça te rend dingue. T’as toujours l’impression qu’y a un passage quelque part qui n’est pas verrouillé. Et si on casse une vitre ? Et si la serrure est crochetée ? Et puis, quelqu’un a sûrement les doubles, non ? Autant d’appréhension qui font que tes journées, et tes nuits, sont longues et fatiguantes. Alors tu enchaines cigarette sur joint et joint sur cigarette. La nicotine apaise là où l’herbe foudroie. Mais que quelques heures et ce n’est pas suffisant. Ton esprit tourne trop, à cent à l’heure.

Alors tu regardes la prescription de ta psy. Evidemment qu’elle te fournit des antidépresseurs. Il faut que tu réussisses à dormir. Moins tu dors, plus t’es sensible. Plus ta paranoïa s'accroît car ton corps n’a pas le sommeil nécessaire pour se reposer et se mettre sur off. Ta colère commence aussi à pointer le bout de son nez. T’as l’impression que ça peut vriller à tout moment, que ce soit avec ton fiancé ou ta soeur, à la moindre parole. Tu regardes l’ordonnance avec un air dépité. Tu n’as jamais aimé les médicaments, personne ne sera surpris. T’es réfractaire à l’idée mais… Tu ne peux pas vivre comme ça non plus. Tu n’arrives même pas à créer ou à faire de simples croquis parce que ton cerveau est trop surchargé. Tu repenses à Alistair, à ses mains sur toi, sa bouche sur la tienne, à ce jeu qui te dégoûte de toi-même car t’as été obligé d'entrer dans le sien pour avoir ton ticket de sortie. Tu l’as dit à ta psych que tu te dégoûtais toi-même. Que t’étais en colère aussi. Et que t’en avais marre de cette boule de déprime au fond de toi.

“J’ai pas envie de prendre ces trucs.” Tu ronchonnes auprès de Jordan alors que vous êtes dans la voiture, sur le trajet du retour. “Pourquoi c’est toujours la solution que l’on donne à la moindre contrariété ?” A la moindre contrariété ? Quand même. Regarde les bénéfices que ça a sur Jordan ; certes, ça ne guérit pas tout mais ton fiancé dort avec toi plusieurs heures d'affilée à un rythme bien plus sain. Puis le téléphone de Jordan sonne et tu le prends comme si c’était le tien. “C’est l’inspecteur.” Tu l’avais oublié, celui-là. Peut-être qu’ils ont enfin trouvé une piste. En tout cas, tu décroches en mettant le haut parleur. “Bonjour inspecteur Lucas.” Ce dernier te reconnait ; tu lui expliques brièvement que Jordan conduit mais il n’y a pas de soucis pour l’inspecteur puisqu’il voulait aussi lui parler. Ton fiancé est concentré sur la route alors que la personne de loi est en train de vous dire qu’il n’y a aucune piste retrouvé pour le moment - quelle surprise, tu penses - avant de te demander si tu pouvais passer par le commissariat en début de semaine prochaine afin de récolter des informations de ta part. Tu regardes brièvement Jordan avant de déglutir. “Bien sûr.” Tu réponds en détournant la tête vers la fenêtre. Tu doutes très fort qu’ils vont le retrouver. Ils n’ont rien. Absolument rien. Quand tu raccroches, tu soupires en reposant le téléphone. “Je vois pas ce que je peux leur dire de plus. Ils ont pas besoin de savoir les détails, si ? J’ai été kidnappée chez moi, il m’a foutu dans une maison et je m’en suis sortie parce qu’eux, justemenet, ne sont que des putain d’incompétents.” Tu dis avec mauvaise humeur, ton coude contre la portière et ta main contre ta joue. T’es très agacée de devoir parler aux flics car vraiment, à quoi bon ? Qu’ils assument d’être nuls et que ça finira en cold case. “Quand il reviendra me prendre, j’essaierai de penser à avaler une puce gps la prochaine fois.” T’ajoute en détournant la tête vers la fenêtre. “En plus, le gars est déjà fiché chez eux mais non, laissons le en liberté, hein!” T’es vraiment énervée et tu es en plein droit, à vrai dire. See ? T’es à cran. Même pour des raisons justes.

@jordan fisher

Jordan essaie de te donner du soutien ou de l’apaisement à mettre sa main sur sa cuisse à chaque feu rouge mais ce n’est pas sûr que ce soit une réussite. Ça ne l’est même pas du tout parce que t’es profondément agacée. Déjà par ta séance qui a été bien éprouvante puis ce coup de fil. Ce n’est qu’une perte de temps, ils font mine de rien mais ils ne trouveront rien. Si ça se trouve, Alistair a déjà eu le temps de faire de la chirurgie et de changer son visage. Oui, ça peut être absurde mais le gars est riche et il a emporté un sacré pactole avec lui. S’ils ne l’ont pas retrouvé quand ils ont fouillé la maison, c’est qu’il a évidemment réussi à s’enfuir. Tu ne te sens pas en sécurité, t’es fatiguée, t’as les yeux encore rouges, t’en peux plus et t’es encore en train de te demander s’il te guette quelque part, à suivre tes moindres faits et gestes. « Je viendrais avec toi si tu veux. » Tu frottes ton oeil tout en frottant sa main.“Evidemment.” La question ne se pose pas.

T’as juste envie de rentrer chez ta soeur et de te foutre sous la couette en boule pour oublier tout ça. Même si tu sais que c’est une mauvaise idée car c’est là que tout reviendra de nouveau en force. « On va faire un tour à Mr Toys ? » Mais Jordan a d’autres plans alors qu’il entre dans le parking du centre commercial. Décidément, ça va être votre nouvelle destination préférée. « On va s’acheter des trucs ? » Tu agites ton ordonnance avec une aigreur visible sur ton visage. “Genre ça ?” Tu es très ironique quand tu parles, évidemment. « On peut aussi aller acheter un punching ball pour te défouler. » Tu suis son regard. “C’est pas une mauvaise idée.” Si la créativité ne fonctionne pas, peut-être que le sport peut aider. “Jeremy travaille à Mr Toys, nan ? Il est là ?” Tu demandes alors que tu sors de la voiture. T’as mis le papier dans le petit sac en bandoulière que t’as avant de clopiner sur ta jambe avec tes béquilles. T’en as marre de ça aussi. “J’espère qu’il n’y a pas trop de monde car je suis pas sûre de pouvoir le supporter.” Tu sais que tu vas paniquer un moment donné ou un autre car tu ne pourras pas veiller comme il faut à vos arrières. T’es vraiment dans une mauvaise humeur profonde là.

Ton timbre est plus cassant mais ce n’est pas contre Jordan car il n’y est pour rien de tout ça. Mais c’est malheureusement ton interlocuteur régulier et constant, qui subit tous tes sauts d’humeur, ce qui inclus évidemment ta mauvaise humeur. Tu es tellement en colère sur tout, t’essaie vraiment de faire preuve de recul pour ne pas exploser en plein vol. « Ouais c’est la boutique où il bosse mais je sais pas s’il est là là. » Tu fais une petite moue. “Faudrait qu’on l’invite un jour.” Tu t’arrête brièvement avant d’ajouter dans la foulée ; “Tee aussi. Je suis sûre que ça dérangera pas Aurora.” Surtout si c’est la journée, pendant qu’elle et Sasha ne sont pas à la maison. Tu ne veux pas non plus couper Jordan de ses amis. Et puis, ça ne peut que te faire plaisir de voir des visages familiers. Tant qu’ils ne te regardent pas avec pitié ou gravité. Tu n’en as vraiment pas besoin.

« On est pas obligé d’y aller si tu le sens pas. » Tu frottes ton front. T’en sais rien mais clairement, t’appréhende un peu quand même. Un magasin de jouet, c’est beaucoup d’agitation, de bruit, d’enfants… Tu n’en peux plus. Les endroits blindés ne conviennent pas, les endroits vides non plus. Où est-ce que t’es censée te sentir bien du coup ? « On peut rentrer chez ta soeur et regarder l’océan pour nous faire du bien à l’âme, ça peut être le meilleur remède en vrai. » Et tu ne peux même pas aller marcher sur la plage parce que t’as un putain de plâtre qu’il faut que tu gardes encore de trop longues semaines. Au moins, tu as moins mal aux mains une semaine après que te l’ait mis. « On fait ça ? On rentre ? » Tu mords ta lèvre en regardant Jordan. “Je veux le punching ball.” Que tu dis avec ta petite voix de gosse maussade et ta moue quasiment suppliante. Mais comme c’est ton fiancé qui l’a proposé, il y a de fortes chances qu’il concède. “Doit y avoir moins de monde là-bas. Et puis, peut-être que ça ira mieux après le magasin de sports et que je pourrai aller dans celui de jouets. J’aimerai bien prendre un truc pour Sasha. Comme un remerciement pour Aurora de nous héberger.” Tu déclares, un peu dépitée car tu n’as pas envie de te laisser abattre mais tu ne sais rien non plus à quoi t’attendre. Tu es restée cloîtrée toute la semaine chez Aurora, tu as besoin de voir un peu l'extérieur. Même si ça te provoque une boule de stress. “J’en ai marre d’être comme ça.” Tu ronchonnes en tapant ta béquille par terre.

Ton cerveau est pleine agitation pour réfléchir et ne pas penser. Alors, songer à un cadeau pour Sasha te paraît non seulement être une bonne idée mais en plus une façon de faire une bonne action envers ta sœur qui a quand même la gentillesse de vous laisser habiter chez elle. Tu n’es pas quelqu’un d’ingrat, mais tu as tendance à ne pas être franchement très reconnaissante depuis que tu es revenue à la civilisation. Tu t’exprimes souvent par des pleurs et parfois par des phrases sèches voire avec une pointe de colère ; tu peux ne pas donner la sensation que tu es soulagée de voir qu’une alternative a pu être si rapidement trouvée.
Même si tu as des moments où ça va et tu donnes un coup de main dans la maison même si ce n’est pas ton activité favorite. Mais quitte à y traîner toute la journée, autant y faire des choses positives. Même si ça veut dire seulement vider le lave vaisselle. Ça te change de l’état comateux dans lequel tu es la plupart du temps. Comateuse mais soucieuse et vigilante de tes environs.

Jordan passe son bras autour de toi et tu te retrouves contre son torse parce que c’est le meilleur point de chute du monde. « J’en ai marre de tes béquilles. » Tu as une petite moue. “On est deux.” Tu marmonnes contre son vêtement. Même si ce plâtre est le résultat le plus visible de ta fuite. Ca aurait pu être une tombe à la place d’un plâtre si tu étais restée. Mais c’est contraignant quand même. Ça te gonfle et t’es presque ravie de voir que tu n’es pas la seule à en être soulée. « J’ai envie de te tenir contre moi quand on marche je suis frustré. » Tu sens la pression en toi qui resdescends un peu et ton coeur gonfle face à l’amour que Jordan te porte. Tu relèves la tête vers lui, ton nez contre sa mâchoire que tu caresses. “Moi aussi.” Vous êtes frustrés ensemble et ça a un côté positif. « Je jure je t’achète une petite trottinette dans le magasin. » Tu décales ton buste de quelques centimètres pour mieux le scruter. “Une trottinette ? En quoi ça résoudrait le problème ? Je peux pas faire de trottinette avec un plâtre.” Tu demandes, l’expression amusée. Tu vas embrasser sa mâchoire avant de te détacher totalement. “Je reste convaincue qu’on a été siamois dans une autre vie.” Ca te semble logique vu ce besoin visérale que vous avez à vouloir toujours être collés l’un à l’autre. Encore plus depuis une semaine où Jordan fait sa maman hyène en plus d’être ton chauffeur - ce qui ne te dérange pas pour l’instant, ça aussi prouvant que tu n’es pas dans ton état habituel. Tu prends la direction du magasin de sports. La tête relevée et le buste droit, comme un soldat s’apprêtant à entrer dans le champ de bataille. T’en as marre d’être une victime. Tu t’en es sortie toute seule, bordel! Tu ne vas pas vivre toute ta vie dans la peur, quand même.

« On a été une seule personne dans une autre vie. » T’as un petit sourire en frottant ton nez contre le sien. C’est fou à quelle rapidité Jordan a réussi à te faire redescendre la pression qui te bouillonnait depuis quelques intenses minutes. Il te connaît trop bien et sa théorie est aussi implacable que la tienne. “Peut y avoir eu les deux.” Après tout, pourquoi se cantonner à une seule vie ou deux quand on peut en avoir des milliers ?

« Je suis sûr qu’on peut faire un truc bien avec une trottinette au lieu des béquilles. » Tu penches la tête en essayant de visualiser ce qui pourrait se faire ; tu as beau avoir de l’imagination et de l’idée, tu ne vois pas quel truc bien pourrait être fait. A part s’il y a un petit siège et un moteur. « Je pousse la trottinette. Mais ouais chiant pour les escaliers tout ça.  » Tu lâches un ricanement. “Tu veux me pousser dans les escaliers, en faites. J’ai découvert ton plan machiavélique.” Comme si c’était réel. Jordan serait le dernier à te vouloir du mal - enfin, ça dépend du contexte. Ça dépend aussi de vos états respectifs. T’as bien compris avec le temps que s’il ne se connaissait pas aussi bien, tu aurais sûrement subi sa colère en pleine face. Littéralement.

« Tu t’assois dedans ? » Il te propose le caddie et tu hoches la tête en grimpant dessus pour t’y asseoir. T’es face à Jordan et ça te fait sourire légèrement. “Décidément, t’es mon chauffeur en toute circonstance.” Tu dis avec un petit air amusé. “Ca me fait quelque chose de te voir prendre les rênes.” T’avoue alors que ton sourire s’élargit. C’est vrai que Jordan fait de sacrés efforts pour te conduire - même si ça va, pour l’instant, tu n’as émis aucun souhait de vouloir bouger de la maison d’Aurora. Mais c’est lui qui prend littéralement tout en charge et heureusement qu’il est là car tu ne sais pas ce qu’il serait advenu de toi autrement.

« Vrai. » L’espace temps est assez grand et vaste pour que vous ayez plusieurs histoires passées et que vous continuerez à en écrire dans le futur. Cela aurait pu être plus rapide que prévu si tu ne t’en étais pas sortie indemne de ce que tu peux qualifier d’une mésaventure afin d’atténuer l’ampleur de ce que cette étape dans ta vie s’est. T’imaginer plusieurs vies avec Jordan est bien plus doux à ton esprit et ça apaise ton fort intérieur, te faisant même occulter cette ordonnance dans ton petit sac en bandoulière. Comme si tout le mal être et la vigilance, l’angoisse et la déprime peuvent être guéris à coup de cachetons. Tu auras sûrement une conversation sur le sujet avec Jordan ; ce dernier est bien placé pour en savoir les bienfaits après tout. Mais ta réticence à la médecine et aux produits que les pharamaceutiques créés te laissent sceptique. Ton herbe te paraît bien plus saine que ces merdiques cachetons. Cependant, il faut bien que tu acceptes le fait que t’as besoin de plus d’aide, plus de support, plus de béquille mentale. Ça aide d’être entourée, ça te change par rapport à ce que tu as vécu il y a des années ; mais ça te force quand même à voir cette réalité que tu veux ignorer parce que tes proches, eux, ne le peuvent pas.

« Tu as découvert mon secret. » Cependant, Jordan, merlin blesses him, a cette capacité à pouvoir détourner ton attention ailleurs. A rendre ta vie bien plus douce et sans lui, ça aurait été sûrement plus compliqué. Oh, il y aurait toujours eu tes proches pour veiller sur toi mais tu doutes que Zoya ou même Aurora auraient fait preuve d’autant de patience et de diplomatie que ton fiancé possède. Il réussit l’exploit de te faire sourire et même rire. Comme si rien ne s’était passé ; tu ne peux pas supporter d’être éternellement triste. Certes, l’éclat manque dans tes prunelles et sur ton visage voire même dans ton comportement tout entier mais tu restes Birdie Cadburry, une version plus forte et plus énervée que celle d’avant. Tu ressens cette boule de peine en toi mais tu veux passer au-dessus. Seulement, au dessus, y’a la colère et ce n’est pas non plus mieux. Tu gères comme tu peux mais au moins, ça te réveille un peu plus.

« Are you wet ? » Tu écarquilles les yeux mais ton sourire est présent. “Dis donc, vous. Ce n’est guère une façon de parler à une princesse. Même si elle est faite de pacotilles et de pâte à modeler. ” Tu répliques en secouant la tête, amusée et surtout, oh surtout, rassurée de voir ce ton si familier. Si vous vous taquinez, c’est que tout va bien. En apparence. A ce moment-là. Et ça fait du bien. « Wow y’a des jolis gants de boxe. » Tu suis son regard avant de les ouvrir de nouveau tout en tendant le bras pour les prendre. “Oh wow! Si j’avais su qu’il en existait de si jolis, je m’y serai mise avant!” Tu les essaies pour voir si elles te vont et tu fais mine de te battre avec tes poings dans l’air devant toi. “Alors, ça me va ?” Tu demandes à Jordan alors que tu tiens tes poings camouflés comme un vrai boxeur - ou ce que tu penses être un vrai boxeur. “Si ça me plait, je pourrai même aller voir Cody pour qu’il me donne des cours.” Tu dis en regardant de nouveau les gants. Franchement, tu aimes cette perspective. Tu te défoulerai. Et t’apprendrai à avoir un vrai crochet gauche. Tu pourrais te défendre. C’est vraiment tout bénéfique.

« Ça te va vraiment très bien. » Tu penses aussi. Les gants sont vraiment très beaux. Et puis, surtout, le pouvoir que ça te donne… Tu te sens bien avec ces gants. Comme si tu réalises à quel point ça ne te ferait pas de mal. Bien au contraire, justement, ça ne peut qu’être bénéfique pour toi. Tu n’as jamais connu cette sensation et tu ressens que t’en as besoin. De te sentir en confiance de nouveau, dégagée de toute crainte. Oh, tu as conscience que ça ne sera pas pour demain car tu as encore du chemin à traverser. Cependant, ça, ça ne peut que t’aider, non ? Tu ne captes même pas le regard de Jordan sur toi tellement que t’es absorbée dans ta contemplation et tes réflexions. I can have my power back. Même si pour le moment, t’es loin de l’avoir retrouvé.

« Bonne ouais. » Ton attention se redresse vers ton fiancé, le visage à l’expression un peu interloquée car tu n’es pas sûre de comprendre sa phrase. “Il manque un mot, non ?” Tu ne réalises pas le lapsus, t’es juste candide et ailleurs dans tes pensées duquel tu t’extrais pour revenir à la réalité de la terre. « You’re really hot with these you know. » Ah. Tu hausse les sourcils avant de zieuter de nouveau tes gants - oui parce que ce sont les tiens maintenant, tu les as essayé, elles te font, elles sont à toi - et de relever ton visage souriant. « Voyons les punching ball. » Jordan est adorable comme pas possible. Serviable, gentil, à l’écoute, généreux, empathique, tu l’aime tellement. “Tu sais que je t’aime, toi ?” Tu lui sors comme ça, sans préavis. Si cette épreuve t’a bien rappelé est qu’il n’est jamais trop de dire à ses proches combien on les aime et on tient à eux. “Je veux un punching ball clair. Genre un blanc. Je veux pas les noirs là.” Evidemment. Tu ne t’appelerai pas Birdie Cadburry sinon. “Tu prends pas de gants pour toi ?” Tu réalises tout d’un coup. “J’aimerai bien te voir en faire aussi. Voir ces abdos en action.” Même si tu les as déjà vu en action mille et une fois mais une supplémentaire n’est jamais de trop. Il faut profiter. C’est dingue comme tu as l’air de bonne humeur. L’un n’empêche pas l’autre. Tu ne peux pas passer ta vie à te morfondre et à te planquer chez ta soeur. I need my power back.