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Tag 37 sur 30 YEARS STILL YOUNG - Page 2 YV4dgvCSujet: (Amelyn #37) ► WHERE I END AND YOU BEGIN
Amos Taylor

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Rechercher dans: mémoire du passé   Tag 37 sur 30 YEARS STILL YOUNG - Page 2 EmptySujet: (Amelyn #37) ► WHERE I END AND YOU BEGIN    Tag 37 sur 30 YEARS STILL YOUNG - Page 2 EmptyDim 22 Nov 2020 - 2:58



WHERE I END AND YOU BEGIN  


Tous ces marivaudages dont le but assumé est de faire grimper la température, ils ne sont plaisants que si j’y participe pleinement, pas quand je fuis pour une double nécessité. Alors je ne joue plus. Je clos la partie sur sa victoire ou un match nul : peu m’importe. Je n’ai recueilli  les quelques détails sur sa journée et discuté de ce cliché aussi vide d’informations sur le choix du bout de chair qu’elle a photographié que le compte-rendu de mon après-midi, ce n’est que conjecture. Si je m’étais écouté, si elle ne m’avait pas nargué mon talon à peine posé sur le pont, je l’aurais guidée jusqu’à la chambre, nos cours et nos lèvres soudées l’un à l’autre. Or, j’ai versé dans le raisonnable parce que je me suis ennuyé d’elle tout du long et que je n’aime ce qui serait susceptible d’en découler. Ne serait-ce pas tentant de la maintenir en dehors de ses activités d’hier ? D’antan, je respirais moins bien à cause du danger que représente son milieu pour son intégrité, pour sa vie, pour ma jalousie. Certaines nuits, moi-même occupé à escroquer Mitchell - l’argent gagné sur son dos a servi à mes conspirations - je me surprendais à surveiller les allées et venues dans la salle de jeu et à soupirer de soulagement lorsqu’elle montrait enfin sa frimousse. Elle était indemne, toujours à moi et mes nerfs se dénouaient. D’autres soirs, quand elle m’invitait à l’accompagner, j’étais moins tendu, conscient d’être l’homme le plus à même de veiller à sa sécurité. Je ne la quittais jamais des yeux. Rien n’aurait pu me distraire de ma tâche. Suis-je prêt à revivre ces inquiétudes ? J’ai statué la veille : je refuse de risquer qu’elle ne sombre dans une forme de routine de laquelle naître forcément du désamour. Je l’ai vécu ce sentiment d’inutilité. Il est dévastateur. Ses pièges sont redoutables. Je ne les ai déjoués que grâce au concours de mon entourage. Aujourd’hui, je suis le sien. C’est mon rôle d’agir et je l’ai fait. J’ai œuvré pour son avenir en priant qu’elle rebondira pour le long terme et que ça nous profite finalement. J’aspire à ce que mon geste nourrira de plus de miel sur cette période bénie qui suit notre réconciliation. Elle a ses avantages : nous nous consumons d’amour et de désir pour une oeillade banale, une bagatelle, un éclat de rire sincère, d’un maillot de bain à l’allure de symbole ou d’une provocation dirigée. Celle de ce soir, c’est se vêtir d’un pull et, bien entendu, je l’en empêche d’un mouvement leste qui la ramène contre moi. «Parce que j’ai pensé à toi dans ce maillot et à moi qui te l’enlève toute la journée. » ai-je murmuré à son oreille. J’en mordille le lobe et ma bouche ne cesse de la louanger de baisers. Elle ne respecte aucun itinéraire sur sa peau. Elle est, à l’instar de mes mains qui la soulève, déroutante d’insolence et frustrante également. Elle oublie ses lèvres un instant : elle cède aux caprices de mes pupilles gourmandes qui s’ancrent au sienne quand je la dépose sur le matelas : je la dévore des yeux. Je contemple sa fébrilité, semblable à la mienne et, si elle frisonne, ce n’est pas d’avoir froid, mais parce que je conclus du tac au tac que moi : « Moi, j’ai envie de toi, vraiment très envie de toi...» Je lui emprunte ses mots. J’écris un pastiche illustré par mon habileté à l’effeuiller du lycra de sa tenue de bain et son empressement. à déboucler ma ceinture. J’ai fait sauté mes chaussures, je l’ai aidée à me débarrasser de mon jeans, j’ai jeté mon t-shirt à la travers la pièce et, dès lors qu’elle m’a confirmé deux évidences - ma convoitise est réciproque et nous jouons plus - j’ai accédé à sa supplique sans plus attendre : je n’ai pas pris mon temps, pas de suite. Lui, je l’ai honoré près de trois heures plus tard, après la pizza et le vin, après une séance de sages câlins et de nouvelles confidences dans le divan, après avoir ri ensemble après que le salon soit devenu témoin de notre amour grandissant.

∞∞∞∞∞

Dix jours. Dix jours consacrés à peaufiner mon projet pour Raelyn, dix jours à contrebattre ses plans pour que je crache le morceau, c’est long. C’est long et épuisant tant elle est tenace et inventive, ma complice. J'ai failli lâcher prise  quand elle m’a proposé un intermède “sans-vêtements.” La simple idée qu’elle se promène complètement nue pendant quarante huit heures m’a remué les tripes. J’ai tenu bon cependant. Je me suis accroché à mon besoin de bien faire. Je ne veux pas qu’elle s'inquiète à tort par la faute des Strange sur ces compétences et sur ce qu’elle soit prête ou non. Moi, je le sens. Je le sais. J’en nourris l’intuition de plus en plus souvent. Je suis aussi convaincu que la pression, le jour J, alors que je la prendrai au dépourvu, la rendra plus efficace ensemble. Aussi, ne l’ai-je pas préparée la veille. Le moment venu, je lui ai présenté cette sortie comme un rencard, un tête à tête pour nous deux, une bouffée d’air, une occasion de voir du monde au lieu d’en fréquenter. Nul besoin de préciser qu’une fois au loft, oppressé par les souvenirs qui tapissent les murs de sa chambre et anxieux à cause de cette sensation que nous y sommes en danger, j’ai trépigné. Rien ne m’assure que Mitch ne nous cueillera pas au loft pour réclamer à son ex-associée des explications quant à ce rendez-vous. Rien ne présage que, le cas échéant, il ne sera pas entouré de deux ou trois gros bras pour me casser la gueule (lui seul n’y parviendrait pas.) Que lui ferait-il à celle que sa lâcheté accuse d’être une trainée ou une traître ?  Certes, je n’ai pas à disposition des indices qui me suggeraient qu’il a déjà retourné les lieux, mais je ne suis pas à l’aise pour autant. Aussi, l’ai-je houspillée ma complice en sous-vêtement, qu’elle se dépêche, qu’elle prenne la première robe qui lui tombera sous la main - elle est parfait dans tout mais je hoche vigoureusement la tête au profit de la seconde : la précédente est trop dénudée pour mes ma possessivité - que nous puissions quitter ces lieux maudits. « Rien n’est impossible» l’ai-je même flattée, fort de ce qu’elle est capable de retourner toute situation à son avantage. C’est la force des têtus. Je n’ai rien à lui envier si ce n’est son éloquence.

Déjà, elle me coupe le sifflet et je bougonne. « Tu vois, c’est précisément à cause de ça que parfois je te charge sur mon épaule.» Cette manière de tout discuter qui, sur l’instant, rehausse mes lèvres d’un sourire. Je suis transi, pas fâché. Je peux encore me permettre de plaisanter. « Et je t’ai donné des infos sur le restau. » Celles utiles, les autres auraient compromis mon projet : elle l’aurait deviné. C’est le dernier endroit où ce fournisseur l’a emmené dîner au grand regret de mes nerfs. « Et, note que je ne te laisse plus que deux minutes où va être en retard. Ou, je vais nous mettre en retard, si tu préfères. » l’ai-je taquinée, néanmoins lucide sur ce que je n’arriverais plus à l’aimer physiquement dans cette pièce. J’ai compris ses motivations à s’ébrouer avec ses amants post-révélations. En revanche, mon esprit se remplit à nouveau d'images et c’est un supplice que de les chasser. « La robe, parfaite. » Je ne mens ni ne triche : je suis subjugué, si bien que mon cœur m’a réclamé trente secondes pour lui tendre la main, une demi-minute de plus pour assimiler sa question. « Tu ne te trompes pas. Mais, on en parlera dans la voiture puisque tu es prête.» Ses doigts ont saisi les miens et, quoique je l’ai désiré, je ne l’ai embrassé qu’une fois dans la voiture, là où je nous ai estimés à l’abri. « Je n’aime pas pour pleins de raisons, mais une en particulier : cette soirée. » Notre destination n’est pas bien loin, à quelques kilomètres du quartier luxueux où elle vivait avant… le regrette-t-elle ? Est-il bon de m’interroger ?

J’ai stationné mon véhicule, j’en suis descendu, elle m’a suivi et, mon bras enroulé autour de son poignet, j’ai continué mes explications nécessaires : je ne la jette pas dans la gueule de loup. J’ai opéré pour sa sérénité, parce que j’ai confiance en elle et il est bon qu’elle le sache. Il est important qu’elle l’entende de ma bouche et, dans le hall, j’ai attrapé ses deux mains dans les miennes et j'ai levé le voile sur mes mystères. « Tu vois, tu as choisi la robe parfaite. Tu es parfaite pour ce que TU attends de toi ce soir parce que je ne reste pas. Tu manges avec le type là-bas, à 22H, troisième table. Tu l’as reconnu, je suppose et, tu n’es pas en retard. C’est lui qui est à l’avance parce qu’il devait être pressé de faire des affaires avec toi, avec toi pour toi et non pas pour Mitchell. Il n’y a rien que tu doives savoir à tout prix avant d’aller. Je n’ai répondu à aucune de ses questions. Je ne suis qu’un modeste messager de sa majesté. Allez, fonce… avant qu’un autre ne prenne ta place.» Un ou une mais qui, de toute évidence, ne la mériterait pas. « Hey..» l’ai-je finalement interpelée quand après avoir déposé mes lèvres sur son front, histoire de l’encourager, elle s’est jetée dans l'arène peut-être un peu trop fébrile à mon goût. « Je m’en vais parce que j’ai confiance en toi, Rae. Tu n’as besoin de personne pour être ce que tu veux être.» Dans un film, j’aurais soufflé dans sa direction un baiser et je l’aurais observée s’éloigner de sa démarche chaloupée. Dans ma réalité, j’allie le geste à la parole : la foi prévaut que je puisse tourner les talons sans m’assurer qu’elle marchera vers son destin.
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Amos Taylor

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Rechercher dans: mémoire du passé   Tag 37 sur 30 YEARS STILL YOUNG - Page 2 EmptySujet: (Amelyn #37) ► WHERE I END AND YOU BEGIN    Tag 37 sur 30 YEARS STILL YOUNG - Page 2 EmptySam 21 Nov 2020 - 19:02



WHERE I END AND YOU BEGIN


Bien sûr, avant de m’éclipser, j’ai précisé que mon rendez-vous était un “il”, tout ce qu’il y a plus de hétéro et que la taille de ma barbe lui importe peu. Inutile d’instiller de nouveau doute dans son esprit. Elle en a déjà trop traité durant cette dernière semaine et je sais, d’expérience, comment ils peuvent abîmer. Je sais également que je me fous d’avoir l’air d’un jeune premier tant qu’elle me dévorera des yeux. Dès lors, je nous garde donc d’éventuels problèmes, par précaution, quoique je l’embrasse brièvement, bien qu’il me soit pénible de m’en aller sans avoir pu profiter des plaisirs de nos petits jeux coquins. Y ai-je pensé tout au long de ces courses sur lesquelles je n’ai rien confié ? Evidemment ! M’a-t-elle obsédé au point que je n’ai pu résister à lui adresser un texto ? Assurément. J’ai lutté pour ne pas l’importuner, qu’elle profite de cette solitude pour courir, se baigner, aller se promener, faire du shopping ou que sais-je encore. Je ne voudrais pas qu’elle se figure que l’attention est le fruit de ma méfiance ou de mes angoisses quand je les ai domptées. Je ne suis pas effrayé à l’idée qu’elle se poudre le nez. J’ai assimilé récemment que, tout comme moi, elle ne supporterait pas me décevoir. C’est donc avec au cœur cette même appréhension que j’ai abordé, plus tôt dans la journée, son plus gros fournisseur. D’une certaine manière, je n’ai pas seulement eu à le convaincre de rencontrer ma complice. J’ai été forcé de le séduire malgré mes explications sibyllines au sujet de son absence. Quand il s’en est inquiété, j’ai prétexté que, non seulement je suis écarté du secret des dieux, mais qu’en plus, elle est seule maître de son emploi du temps. Lorsqu’il a feint d’être vexé qu’elle ne soit pas déplacée elle-même, je lui ai rappelé que les femmes de pouvoir, celles qui jouissent d’influence, aiment avoir à leur servir des émissaires. Aujourd’hui, c'est moi. Demain, ce sera probablement un autre. “N’aurait-il pas agi à l’identique, lui ?” l’ai-je flatté, passant outre mon aversion. Je ne l’aime pas, ce gars. Je n’apprécie pas l’intensité de cette flamme qui luit au fond de ses yeux quand ils se posent sur Raelyn. Il la désire. Bien bâti, plus jeune que moi, en quête perpétuelle de pouvoir, il rêve d’asseoir son autorité sur cette femme petite par la taille, mais grande par son charisme. Il adorerait lui apprendre lequel des deux portent la culotte dans cette association de malfaiteurs. Nul doute qu’au terme de leur premier entretien, celui que j’organise sur l’heure, je garderai un œil attentif sur lui. En attendant, en quittant l’entrepôt où il m’a fixé rendez-vous, je fais fi de mon antipathie pour ce type et je crâne un peu, tout seul, fier de mon sacrifice. Elle en vaut la peine, Raelyn. Elle ne mérite pas d’être affadie du rôle de femme au foyer qui ne lui sied pas au teint. Elle en sera malheureuse, s’éteindra et moi, je regretterai de ne pas avoir endigué le phénomène avant qu’il ne soit trop tard. Je m’en voudrais de ne pas avoir agi en sa faveur par possessivité. Je me détesterais d’être égoïste au point de me complaire dans cette situation parce qu’elle est rassurante. Ma partenaire, je n’en suis pas tombé amoureux parce qu’elle est conforme aux portraits des femmes dites dans la norme. C’est son indépendance, sa démarche chaloupée et son menton toujours levé bien haut, comme si elle surplombait le monde, comme s’il était à ses pieds.

Nos échanges par téléphone m’ont arraché quelques sourires et moues boudeuses. Je ne la reçois pas, ma photo. J’insiste, je fais du chantage et quand elle tombe enfin, c’est un piège. J’ai souri, doublement, autant parce que je sors d’un magasin spécialisé avec un paquet pour elle - un qui restera dissimulé dans le coffre de ma voiture jusqu’à nouvel ordre - et un autre parce que sa malice m’ensorcèle. A terme, je n’ai plus tarder à rentrer avec le dîner - je meurs de faim - et cette incessante envie d’elle. Une oeillade pour sa silhouette flattée par son maillot de bain a suffi à bouter un nouveau feu dans mes entrailles. Je la garde auprès de moi d’ailleurs, aussi près que possible et bien fermement, tout contre mon torse. Je couvre sa peau nue à portée de ma bouche de baisers et mes mains se baladent déjà le long de ses flancs pour s’arrêter sur ses hanches. Je lui promets également de déguster deux ou trois verres de vin pendant le repas, histoire de nous aider à patienter encore un peu, juste avant qu’enfin, nous nous libérions ensemble de nos frustrations. J’ai hâte : je ne le cacherai pas. Il me tarde tant que de retour dans la cabine - j’aurais adoré ne jamais avoir à la lâcher - j’ai planqué son kimono avec les plaids, qu’elle ne se rhabille pas, que je puisse moi aussi profiter du spectacle lorsque d’autres s’en seront peut-être donné à coeur joie. Je l’ai aussitôt hélée en coupant la pizza avec cette maudite roulette qui fonctionne une fois sur deux. C’est agaçant. A une époque, j’aurais perdu mon sang-froid et envoyé valser l’outil à la poubelle en grognant, en maugréant dans ma barbe des insultes. Ce soir, rien n’effacera ce sourire qui s’étire lorsqu’elle approche, qu’elle cherche son vêtement, en vain. Bredouille, elle s’effare. Moi, je réprime un éclat de rire de justesse en tirant deux verres du bar. Je l’observe également du coin de l’oeil et, tandis qu’elle s’insurge, je m’esclaffe, incapable de feindre l’innocence plus d’une minute. « Tu n’as pas voulu chercher tout à l’heure. Juste une photo. Une vrai. C’est tout ce que je demandais. C’est pas de la triche, c’est de bonne guerre et si, ta journée m’intéresse. Tu es sortie un peu ? » Est-elle passée par le loft ? A-t-elle récupéré quelques affaires ? A-t-elle pris part à des emplettes ? Est-ce pas ennui qu’elle la tait ? «Et, c’est vrai. Je ne dirais rien. » ai-je répliqué en saisissant son poignet. Il est hors de question qu’elle me file entre les doigts pour enfiler un pull. Si elle se retire dans la chambre, ce ne sera pas sans moi. « Tu devrais, mais tu ne le feras pas.» lui ai-je soufflé à l’oreille alors qu’une fois de plus, je la maintiens d’une main dans la cambrure de ses reins contre mon corps. « J’ai une autre solution à te proposer si tu as froid.» Alliant gestes et paroles, je l’ai soulevée, mes mains sous ses cuisses. D’instinct, ses jambes ont encerclé ma taille et je l’ai guidée dans notre chambre, là où elle trouverait de quoi se couvrir, là où je ferai tomber les bretelles de son maillot de bain. « Et maintenant ?» Oui ? non ? « On joue ? » A des jeux de paume ? Des jeux coquins ? Des jeux qui m’ont obsédé toute la journée.

∞∞∞∞∞

Dix jours se sont écoulés depuis le départ de mon secret et, si elle a de temps à autre essayé de m’arracher les vers du nez, j’ai tenu bon. Je n’ai rien dévoilé, pas même un indice qui la mettrait sur la piste. Le jour même, je lui ai simplement annoncé le matin même que nous sortions, dans un restaurant qu’elle affectionne, l’un de ceux où elle ne pourra se contenter d’enfiler un jeans et un t-shirt. Je l’ai conduite au loft pour qu’elle en choisisse une, une qui lui convienne pour l’occcasion. Je n’ai jamais jugé bon les ramener au loft et, légèrement paranoïaque d’être sur le terrain de Mitchell - a-t-il appris que je m’étais manifesté auprès d’un revendeur de drogue qui, auparavant, ne travaillait qu’avec le Club - je suis resté sur mes gardes tandis que ma dulcinée, les bras croisés, s’échine à trouver qu’elle adoptera pour la nuit. « Faut que tu sois à l’aise, mais magnifique… enfin, encore plus que d’habitude, si c’est possible.» lui ai-je conseillé en soulevant les rideaux bien trop souvent. « Mais, pas trop non plus… si ça aussi c’est possible. » Endimanché sans raison, je m’impatiente. Nous ne sommes pas en retard pourtant. Toutefois, je la presse d’un : « Et si tu pouvais te décider dans les cinq minutes, ce serait parfait.» Elle est coiffée, maquillée, nous n’avons aucune raison de nous attarder dans le coin. Aucune. En plus d’être dangereux, le loft, il réveille en moi des souvenirs détestables.

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Amos Taylor

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Rechercher dans: mémoire du passé   Tag 37 sur 30 YEARS STILL YOUNG - Page 2 EmptySujet: (Amelyn #37) ► WHERE I END AND YOU BEGIN    Tag 37 sur 30 YEARS STILL YOUNG - Page 2 EmptySam 21 Nov 2020 - 3:57



WHERE I END AND YOU BEGIN  


Tout, dans son comportement, indique qu’elle brûle de la même flamme que moi. Nos corps se répondent d’ailleurs et, si j’en crois la précaution précédente - elle était fatiguée, ce qui est faux - elle ne me tient pas rigueur pour le matin dernier. Alors, pourquoi ? Pourquoi me présenter un bonbon pour me le reprendre aussitôt ? Pourquoi vibrer sous mes mains quand je frémis sous ses caresses et ses baisers ? Pourquoi chauffer à blanc la lame de ma convoîtise, me l’enfoncer dans l’abdomen et, ensuite, se dérober ? Pourquoi suggérer que la douche accueillera volontiers notre étreinte si elle s’y retranche seule ? Pourquoi ? La réponse est évidente : elle a envie de jouer. Elle veut que dure le plaisir pour que le suivant nous renverse. Elle veut tantôt être pantin tantôt marionnettiste. Elle rêve de garder le contrôle sur mon appétit sous prétexte que la faim rend le pain tendre et, la soif, l’eau savoureuse. Dans ces conditions, deux options s’imposent : supporter sans geindre jusqu’à ce que mon tour vienne ou prendre la fuite. D’instinct, je choisis la seconde parce qu’elle m’arrange bien et, surtout, parce que je nous connais.Cette partie-là, elle la remportera haut-la-main. Elle en ressortira fière comme un coq tant je serai intenable tout au long de l'après-midi. Montrée sur ressort, ma frustration rebondira sur toutes occasions de palper ses formes, de provoquer en elle assez de lassitude pour son divertissement jusqu’à ce qu’elle modifie les règles. Je vais la manger des yeux des heures durant en rongeant mon frein et en luttant pour ne pas la soulever de terre et la posséder sans préavis sur le parquet ciré du catamaran. Et, je pourrais ! Rien ne m’empêche de piocher dans les plats du buffet de la luxure sans craindre de l’offusquer. Elle n’a pas froid aux yeux, moi non plus. Toutefois, je suis persuadé que, meurtrie pendant des jours, elle a davantage besoin que d’être maître en la demeure que serait l’ébat. Elle s’est inquiétée, Raelyn. De l’absence de mon esprit - j’étais présent de corps - est né du doute et de l’insécurité à chaque fois qu’elle s’est imaginée que je lui échappais, probablement au profit de Sarah, supposant que l’audience m’aurait secoué au point de ne plus souhaiter divorcer. Bien sûr, elle était loin de la vérité : je ne l’ai pas trompée dans mes songes. Néanmoins, n’est-il pas légitime qu’elle aspire à ce que je sois plus à elle que le contraire ? Le sexe ne balise pas notre relation : le temps l’a annobli d’enviables sentiments. Ceci étant, il est par excellence le langage avec lequel nous communiquons le mieux. Il est dénué de toute pudeur orgueilleuse quand les mots sont encore alourdit d’un poids trop lourds pour notre vanité. Mais, qu’à cela ne tienne : ils nous ébranlent moins que ces danses lascives où nos corps s’épousent et s’assemblent. Notre fièvre est plus éloquente que les longs discours téléphonés des séries télés romantiques à blémis. Dès lors, à défaut d’être en mesure de me discipliner, j’inverse les deux pôles à l’aide de mon projet : je joue moi-aussi. C’est mon vice, le jeu. Je ne suis jamais en reste.

Je ne l’ai pas suivie sur le pont. Je ne tends pas non plus mes doigts vers elle qui, juchée sur son lavabo, doit s’attendre à ce que je l’invite à me rejoindre sous l’eau plus froide qu’à l’habitude. Je ne répare pas cette bévue en la câlinant avant de me brosser les dents. Je m’apprête, sobrement cette fois, en éludant ses questions. « Oui, tu peux savoir... » ai-je répliqué en défalquant les détails. Elle ne les a pas demandés - pas encore - et quoique je ne sois pétri d’aucune mauvaise intention, je coule sur sa bouille boudeuse un regard voilé de malice. « Et, tu sauras… mais pas maintenant… Je suis pas sûr d’avoir envie. » L'œillade qui suit, plus brève qu’une fulgurance, est le parfait miroir de son expression. Elle reflète la connivence et la frivolité tandis que je taille ma barde. « Tu crois que je devrais me raser ? Genre, tout ? Peut-être que je gagnerais dix ans ? Tu en penses quoi ?  » En toute honnêteté, je m’en fous ! J’organise une diversion puisque je pressens une manigance qui débouchera sur de l’hésitation. Elle n’entend pas me laisser partir. Quant à moi, un rien m’aurait convaincu d’organiser nos agendas, à l’avenir, de sorte d’optimiser nos temps libres, qu’ils nous soient automatiquement alloués, même si nous en avons presque trop finalement. Peut-être que ça nous fera du bien de nous séparer pour quelques heures. Je ne me jetterais pas au feu pour le prouver, mais je ne l’exclus pas. Alors, afin de ne pas renoncer à ma petite entreprise au profit d’un bain de soleil - voire plus - en meilleure compagnie que celle supposée de son fournisseur, je la salue d’un baiser léger avant de prendre congé malgré son air ébahi. Lui tournant le dos, je n’ai pu réprimer un sourire satisfait. Arrivé sur le trottoir, j’ai été tenté d’opérer une marche-arrière. Sauf que je suis conforté d’une réalité : c’est nécessaire de lui remettre le pied à l’étrier. En équitation, on prétend qu’il faut remonter en selle aussi tôt que possible après une chute de cheval et j’ai joué de chance aujourd'hui. Citer le prénom de ma douce par message m’a valu un rendez-vous l’après-midi même avec l’intéressé.

Dans l’ensemble, et parce que je suis particulièrement doué pour jouer les imbéciles, l’entretien s’est déroulé sans accroc. Il a avalé mes couleuvres sans les discuter, sans poser la moindre question sur les activités qui ont retenu Raelyn loin de son business habituel. Sans doute est-ce la conséquence de mon statut : s’il est rappelé de moi, il m’a investi du rôle de garde du corps et, le cas échéant, ça me va. Je n’ai jamais couru après la reconnaissance et, a priori, je veux bien être le sien. Je le suis, d’une certaine façon. Nul ne pourrait l’approcher pour lui causer du tort sans tomber nez à nez avec la pire facette de ma personnalité. Un regard de biais me ferait sortir de mes gonds si je ne soignais pas mon excessivité et, si elle n’a jamais quitté mes pensées, je n’ai pu résister à lui adresser un message après avoir grimpé dans ma voiture. Que fait-elle pendant que je prends la route vers le centre ville ? Est-ce qu’elle se pavane dans son maillot de bain sur le pont pour le ravissement de mes voisins d’emplacement ? Est-ce qu’elle a choisi la coque arrière pour s’allonger sur les toiles et lézarder au soleil ? A-t-elle pensé à moi ? S’est-elle inquiétée de ce qui m’a occupé ? S’interroge-t-elle de l’heure à laquelle je prévois de rentrer ? Mon téléphone a vibré dans ma poche et, à l’arrêt au coeur de la circulation, j’ai ricané en lisant son texto. Je lui ai répondu par le chantage. Pas de cliché, pas de moi pendant deux tours d’horloge supplémentaires. J’étais été jusqu’à promettre une lasagne de son restaurant italien préféré, exception faite de celle d’Alec : elles sont proscrites à présent. En quittant d’un boutique spécialisée - c’est une autre surprise à destination de ma complice - j’ai repris la route vers chez moi et je suis rentré guilleret, fier de moi, aussi surexcité qu’un gamin le jour de son anniversaire et, par dessus-tout, heureux de la retrouver. « J’ai pris une bouteille de vin rouge aussi. Je pense qu’il y en a plus. Mais, ce n'est pas pour ce soir évidemment puisque j’arrive trop tard. » lui ai-je rétorqué en profitant de cette vue, justement. Elle ne l’a pas encore enfilé, son kimono, et poser les cartons sur la table basse n’est rien d’un hasard. Elle approche, effleure mes bras, ma nuque et avant même qu’elle n’envisage de fuguer, je l’ai happé par la taille. « Tu n’as pas idée, c’était parfait. Et, je t’ai dit, tu sauras… mais pas maintenant. » ai-je répliqué en embrassant son front, ses paupières, son nez, la ligne de sa mâchoire, son cou... « Si tout se passe bien, tu sauras dans quoi ? Moins de dix jours… En attendant, je meurs de faim.» Et, si c’est elle l’objet de mon allusion, je la libère, récupère les pizza, je m’évade dans la cuisine pour y ramasser de quoi dresser la table quand je suis tombé nez à nez avec ce kimomo. « Tu ne viens pas ? Tu ne vas pas raconter ce que tu as fait de la journée ? Ni même insister pour savoir ce que j’ai fais de la mienne ? » Et te vêtir de ton kimono qui a mystérieusement disparu dans l'armoire avec les plaids ?
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Rechercher dans: mémoire du passé   Tag 37 sur 30 YEARS STILL YOUNG - Page 2 EmptySujet: (Amelyn #37) ► WHERE I END AND YOU BEGIN    Tag 37 sur 30 YEARS STILL YOUNG - Page 2 EmptyVen 20 Nov 2020 - 23:16



WHERE I END AND YOU BEGIN  


L’égo des femmes est parfois comparable à une arme contondante dès lors qu’elles se sentent flouées dans leur besoin d’attention. Celui de Raelyn, il dépasse les cimes du mont Everest puisqu’elle le cumule à la nécessité d’être convoitée en tout temps et au-delà du raisonnable. A l’habitude, je la désire assez, sans me forcer, pour flatter son orgueil, père de tous ses péchés, sauf la veille. Je ne le clamerais pas haut et fort, mais j’étais psychologiquement trop fragile pour me rouler avec elle dans les draps de la luxure, bien trop pour ne pas la débouter au risque de la surprendre et de lui laisser dans l’arrière-gorge un goût amer d’inachevé et d’anormal surtout. Malgré sa bienveillance tandis que, d’une main rassurante, elle a bercé mon cœur en berne, je n’ose m’aventurer sur son territoire avec l’âme et l’allure d’un conquérant. J’avance à pas de loup, prudemment, tel un admirateur dissimulé derrière des buissons, qui quittera ses fourrés pour prendre en embuscade l’animal farouche et tenter de l’apprivoiser. Elle ne l’est pas en général. Elle me sourit et je m’interroge aussitôt : sont-elles bien utiles, toutes ces précautions ? Elle n’a pas l’air vexé. Au contraire, elle se singularise par une habile plaisanterie qui dessine un discret rictus sur mes lèvres. Toutefois, il ne s’épanouit pas avec splendeur. Si, d’aventures, elle nourrit la graine que j’ai plantée dans son esprit d’un engrais de vengeance, une vengeance espiègle qui m’étourdira, j’aurai beau la flatter de caresses licencieuses que je m’épuiserai pour rien. « Oui, mais depuis, tu t’es reposée.» ai-je spécifié, résolu, en espérant faire mouche. Je suis têtu, mais ne l’est-elle pas autant que moi ? Elle n’a par ailleurs pas son pareil pour me guider sur les sentiers pavés de frustrations néanmoins exaltantes que sont nos jeux et nos provocations. Et je les sens poindre, les règles qu’elle édictera bientôt. Elles siègent au bord de ses lèvres habillées de malice? L’espièglerie de Raelyn n’a d’égale que sa ruse. L’une sert les profits de l’autre et je ne suis pas à l'abri d’un virage à cent quatre vingt degrés, pas tant pour me punir, mais pour me rappeler que je ne suis pas le seul aux commandes. Elle ne dispose pas uniquement au gré de mes envies et je la soupçonne de préparer une piqûre de rappel. Evidemment, elle ondule déjà contre moi. M’amender pour mon échappée ne sera facile ni pour elle ni pour moi. Pour peu, elle soupirerait d’anticipation alors que ma bouche se balade sur sa peau et que je n’attends plus qu’un signe, un geste, un accord tacite d’un hochement de tête pour me désencombrer de son caraco. Ses paumes, dans mon dos, est-ce celui auquel j’aspire ? Puis-je prétendre m’en contenter ? Puis-je concéder à ce baiser l’aspect d’une conclusion ? Il est trop intense pour ne déclamer un “non”. Il est d’autant plus prometteur qu’elle l’acoquine de l’adverbe contraire et, tout à ma naïveté et à mon empressement je l’effeuile sans m’attarder sur son hésitation. Si je l’entends, je n’en fait aucun cas. Pour que faire ? Elle embrasse mon cou, m’effleure de ses mains froides qui m’arrachent aussitôt un frisson. Elle va jusqu’à me mâcher le travail  en se libérant de son short pour offrir à mes pupilles avides sa nudité en cadeau. Ne serais-je pas idiot d’être suspicieux ? Tous les voyants sont verts. Je n’ai qu’à me pencher pour étancher ma soif d’elle, de sa poitrine, de son abdomen, de tous ses trésors qui n’appartiennent qu’à moi.

Si je progresse lentement, c’est en rien la faute aux doutes ou à un trop-plein de vigilance. Moi, j’ai dans la tête un gong qui résonne, celui que j’ai empoché le jackpot sans avoir à tirer une seconde fois le levier d’une machine à sou. C’est plié, emballé, pesé… jusqu’à ce qu’elle ajoute un : “je ne sais pas”. Quoi ? Qu’est-ce qu’elle ignore ? Si on a le temps ? Si c’est une bonne idée puisqu’il est déjà tard et qu’on ne peut vivre indéfiniment d’amour et d’eau fraîche ? Si elle est prête à poser le pied sur l’île des plaisirs sensuels ? Assurément, oui ! Oui, à tout, pour tout. « Si toi, tu ne sais pas, lui, il sait. » Son corps parle pour elle. « Et elles aussi. » Ses lèvres me dévorent dès qu’elles approchent ma bouche. J’ai profité qu’elle ait recouvré son souffle pour la murmurer, cette assertion, sauf qu’à l’inverse de mon timbre assuré, je commence sérieusement à me demander s’il ne me serait pas plus avisé de ralentir avant d’être débouté et, par conséquent, intenable du reste de l’après-midi. Quelque chose ne colle pas entre ses propos et son comportement et je me souviens à présent. Je me rappelle qu’il y a cinq minutes à peine - Trois ? - j’ai flairé les indices que mes pantalonnades ne suffiront pas à la faire céder ? N’avais-je pas deviné que sa rancune serait tenace et douce à la fois ? Elle l’est parce qu’elle ne me dérange pas. Je sais, comme elle, que plus elle m’échauffe à moyen terme, plus nos étreintes sont savoureuses. Je le sais et j’adore ça. J’adore quand, de temps à autre - trop serait castrateur et insultant - elle passe une bride autour de mon cou. Dommage que cette journée ne soit pas de notre côté. J’ai des projets pour aujourd’hui, des projets qui se doivent d’aboutir rapidement. « Si si, tout de suite ! » ai-je insisté, qu’elles ne résistent pas aux blandices destinés à la séduire, à la convaincre que je suis mieux sous les draps, proche de la zone de réparation que sur le banc de touche. Sauf que, sans scrupule, elle bat pas des jambes. Elle me chasse des terres fertiles de son plaisir et j’enrage. Je rage sans véhémence qu’elle m’ôte le pain de la bouche : je suis frustré, pas fâché. Et, pour cause ? Alors que redressé au milieu du matelas, les bras tendus vers l’extérieur, les yeux écarquillés de stupeur et gémissant un : «C’est tout ? Mais, pourquoi ? » plaintif qu’elle grippe le moteur de mon désir, elle le redémarre. Elle nettoie la mécanique du sable dont elle l’a saupoudré par une promesse, de ses lèvres sur les miennes, que si la question doit se régler, ce sera sous la douche et pas ailleurs. Bien entendu, ça me convient. Ebaudi, je suis prêt à la suivre tel un pantin de bois animé par des ficelles, celles sur lesquelles elle aurait pu tirer si, d’un geste théâtral, elle n’avait pas refermé la porte derrière elle et, en l'occurrence, sur mon nez. « Une douche, sans moi… j’y crois pas !» ai-je bougonné derrière le rempart de bois, tenté d’ouvrir et de m’imposer pour me raviser et ourdir un plan.

Elle s’est amusée à mes dépens ? Très bien ! C’est à mon tour à présent et, quoique fouiner dans son téléphone et encoder dans le mien le numéro du détestable fournisseur qui lui fait un rentre-dedans éhonté - si je le hais, il lui sera plus utile que tout autre dans ce petit monde de la criminalité - je m’allonge, mains derrière la tête et j’attends. Je patiente durant les quelques minutes que dure sa douche. Je patiente jusqu’à ce qu’elle sorte de la salle de bain, enroulée dans une serviette trop courte qui tombe au sol au grand damne de ma boulimie. C’est l’enfer de demeurer sur mon bout de matelas quand elle est à portée de désir. Je tiens bon cependant. Je lui rends même ses sourires narquois. Les miens, plus madrés, s’élargissent parce que je la décline, son invitation et avec superbe de surcroît. « Pas maintenant. J’ai envie d’une douche et j’ai à faire en ville aujourd’hui. Mais, je t’y rejoindrai, fin de soirée à mon avis. S’il ne fait pas trop froid, j’aurai peut-être la chance de te voir encore dedans.» Dans ce maillot que je pointe du doigt en m’enfermant à mon tour dans la salle de bain, mes bras chargés de mes fringues. Si je la croise dans la salle de bain, je me contente d’un baiser. Si elle m’interroge sur ce qui m’occupera loin d’elle, je noie le poisson en sous-entendant qu’elle le saura bien assez tôt, qu’elle n’y est pas tout à fait étrangère, mais qu’il faut savoir garder ses secrets et ses énigmes pour qu’une surprise n’en soit que meilleure. J’ai pris la peine de la houspiller par chacune de ses affirmations avant de m’enfuir, chauffé à blanc, mais fier de moi !!! Tel est pris qui croyait prendre.  
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Amos Taylor

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Rechercher dans: mémoire du passé   Tag 37 sur 30 YEARS STILL YOUNG - Page 2 EmptySujet: (Amelyn #37) ► WHERE I END AND YOU BEGIN    Tag 37 sur 30 YEARS STILL YOUNG - Page 2 EmptyJeu 19 Nov 2020 - 14:41



WHERE I END AND YOU BEGIN  


Ce quinze novembre 2020, je l’ai appréhendé des jours durant, m’isolant dans le dédale de mes pensées, là où j’ai rencontré, à chaque carrefour, autant d’émotions désagréables que pénible à gérer. Je les ai ressassées jusqu’à paraître absent, à des lieues de mon couple et à deux doigts de me persuader que j’agissais pour le mieux étant donné que Sofia et Raelyn étaient destinées à s’opposer par ma faute. Or, grâce à la patience de ma partenaire, j’ai appris qu’en plus de patauger dans la fange de l’erreur, cet anniversaire n’est pas forcément synonyme de mal-être et de solitude. A force de délicatesse, d’attention, de dévouement en se prêtant au jeu du “confidences pour confidences", elle a transformé cette épreuve en moment charnière pour nous deux. Elle ne m’a pas seulement écouté quand j’ai traduit mon ressentiment envers les ignobles pratiques de Sarah. Elle ne s'est pas non plus contentée de tourner les pages de l'œuvre de ma gamine avec un intérêt feint. Elle m’a surtout rassuré, entendu, instruit sur Rachel-Lynn et son désir inexistant de porter le monde. Je m’en suis couché plus serein, quoique tracassé par une remarque aux allures de “ce n’est pas grave” qui m’a toutefois alerté. Alors que j’admirais sa force de caractère, elle ne s’est pas exaltée par émotion ou par ego. Elle a plutôt sous-entendu que, sa réussite, elle la devait moins à son talent ou à son tempérament de battante qu’à la pitié de Mitchell et j’ai sourcillé en silence. Certes, inutile de préciser qu’en d’autres circonstances et en meilleure forme, je me serais insurgé. J’aurais hissé haut le drapeau de mes certitudes pour lui rappeler qu’elle ne lui redevable en rien. Trop lâche pour assumer ses méfaits, il n’en a pas fait l’étalage auprès de ses fournisseurs afin qu’il baise les pieds et les mains de son associée. S’il est bête, jamais il n’aurait tendu à de potentiels détracteurs le bâton pour se faire battre. Tôt ou tard, l’information aurait filtré jusqu’aux oreilles de Raelyn et il aurait perdu au change. D’après moi, cet argument vaut mille compliment puisqu’il appuie la thèse que seuls son charme, ses atouts physiques - il compte, elle en a, je ne suis pas dupe même si ça m’agace - couplé à son bagou et à sa détermination, sont à l’origine de son ascension. Elle est la récompense d’un travail acharné, pas de la miséricorde d’une odeur. Pourtant, ce soir-là, je n’ai pas trouvé la force de me battre contre ses convictions. Je ne m’y suis pas essayé parce que j’aurais perdu sans panache. Concernant son bien-être, je ne choisis pas mes combats. Tous sont à mener. Ceci étant, je sais mes failles et ses forces. Leur complémentarité, je les respecte. Je les respecte tant et bien assez que pour troquer une conversation contre un acte plus évocateur. Je ne manque pas de poigne, mais de mots. Je ne manie pas l’art de la polémique, moi. Toutefois, je n’ai pas abdiqué. Fort d’un nouveau projet et de sa peau me réchauffant sagement à travers la soie de son pyjama de soie - un short et un débardeur, cela va de soi - je me suis endormi avec en tête une nouvelle obsession : lever ses doutes, aussi rapidement que possible, avant qu’il ne gangrène, qu’il ne la bride et qu’elle nourrisse à l’égard de ma vengeance une profonde amertume qui nous explosera au visage.

Nous nous sommes réveillés tard, bien trop pour la plèbe, mais j’en avais besoin. J’avais besoin de renouer avec cette quiétude que m’offre sa présence au quotidien. Une nuit auprès d’elle, c’est la garantie de jouir d’un sommeil réparateur dénué et sans cauchemar. Quant à nos matins calins, voire plus si affinités - c’est majoritairement le cas - c’est l’assurance que ma journée sera presque parfaite : aucune contrariété n’aura les reins pour entâcher ma bonne humeur. Le preuve étant, j’ai constaté récemment qu’à défaut d’être plus matinal, je suis moins bougon au saut du lit. Je ne brille toujours pas par ma sympathie, mais je peux faire l’impasse sur mon deuxième café sans grogner. Aujourd’hui, c’est plus éloquent qu’à l’habitude d’ailleurs. Les yeux à peine ouverts, je taquine déjà, bien que maladroitement. « Pourquoi un pyjama ? » ai-je tenté, mes doigts jouant avec la couture de son haut et, étonnamment, un rien embarrassé. Je suis conscient du caractère inédit de ma dérobade de la veille. En près d’une année, ma passion pour son corps n’a jamais témoigné d’une quelconque faiblesse. Que du contraire, lorsqu’elle s'essouffle chez les autres, les mois passant, la nôtre s’est démultipliée. Je prétendais sans honte que s’il est du positif à tirer de notre rupture, il se décline par ce que nous vivons une période de lune de miel fort appréciable. Autant dire que, ce matin, j’ai peur de l’avoir gâchée. Je tâtonne quant à la manière adéquate dont il me faudra l’aborder pour atténuer la frustration de mon attitude destabilisante.

Si, d’aventures, elle est vexée, elle me renverra dans mes uts et, plus tard, elle me narguera en se pavanant dans son maillot blanc trop échancré pour ma santé mentale tout au long de l’après midi. Elle sera chat et je serai souris. Elle s’amusera avec moi de quelques coups de patte pour prolonger mon supplice. Moi, bien entendu, je me raisonnerai du péan qui suggérera qu’il est provisoire. Peut-être même - sans doute - qu’à terme, l’attente garnira l’assiette de notre ébat de délices créatifs et novateurs pour mon plus grand plaisir.  Sauf que je suis pressé par le temps aujourd’hui. Colmater les fissures de son estime de soit, celles dont Mitchell et moi sommes à responsables - lui plus que moi - à une échelle différente nécessite de la concentration et que je sorte sans me justifier de mes activités auprès de Raelyn. Pour ce faire, aucune ombre ne peut planer au-dessus de nos têtes. Alors, je me lance. Mes mains s’aventurent vers la chute de ses reins. Mes lèvres se fraie un chemin dans son cou, sur son épaule offerte et à la naissance de son décolleté. Précautionneux, j’ai levé dans sa direction un regard soupçonneux, un qui requiert son autorisation et qui jauge de son état d’esprit. J’ai dénoué nos jambes pour la basculer sur le dos et, s’il le faut, employer les grands moyens pour justifier que je parvienne à mes fins. « Maintenant ? » lui ai-je chuchoté au creux de l’oreille quand mes paumes mal apprises et hardies gagnent déjà du terrain. Elle sera déshabillée en un souffle si elle ne proteste pas. Pour peu, je ne lui en laisserais pas l’occasion si je n’envisageais pas de ce que sa frustration exige d’être panser autrement que moi, tenant les rênes et elle, bataillant pour les arracher des mains. « Oui ? Non ? Peut-être ? Peut-être pas ? Plus oui que non ?» Plus tard, je lui annoncerai que j’ai une course à faire, une particulièrement importants, une qui deviendra deux, deux surprises dont elle ne devinera pas le fond, mais dont elle pressentira la forme, faute à mes airs de conspirateur sans être pour autant préocuppant.
Tag 37 sur 30 YEARS STILL YOUNG - Page 2 YV4dgvCSujet: Let hope burn in your eyes | ezra
Ezra Beauregard

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Rechercher dans: mémoire du passé   Tag 37 sur 30 YEARS STILL YOUNG - Page 2 EmptySujet: Let hope burn in your eyes | ezra    Tag 37 sur 30 YEARS STILL YOUNG - Page 2 EmptyDim 22 Mar 2020 - 20:22
(mai 2009)
Si d’ordinaire, il adorait passer un temps monstre au volant d’une voiture sans savoir où il se rendait, la situation actuelle ne favorisait pas un tel comportement. Ezra s’était déjà lassé de conduire sans but final, de se laisser berner par un homme qui méritait qu’on lui refasse le portrait des deux côtés et pas seulement d’un seul. Mais les mains d’Ezra se devaient de rester sur le volant s’il ne voulait pas les amener tous les deux vers une mort plus que probable - quoi que l’idée lui avait traversé l’esprit plus d’une fois depuis qu’Auden lui avait donné, ou plutôt ordonné l’indication de monter à bord de l’engin. « On va à #37 de ‘arrête d’essayer d’écraser les passants on n’est pas dans un jeu vidéo’. » Auden n’eut même pas le temps de terminer sa phrase que déjà les yeux d’Ezra était à deux doigts d’être exorbités, tellement il les levait au ciel. Il aurait pu être docile et mignon et comprendre par ce message pas du tout subliminal que sa conduite ne plaisait pas à monsieur, mais il n’était pas d’humour aux concessions et fit d’autant moins attention à être délicat lors de ses changements de direction. S’il n’était pas content, il pouvait toujours descendre de la voiture - en cours de route, bien sûr. Ezra n’avait pas demandé non plus à conduire. D’ailleurs, s’il n’était pas content, il n’avait pas été forcé à venir le voir tout court, il était venu au garage de son plein gré. Le silence vint reprendre sa place de choix dans l’habitacle et un petit soupire s’échappa d’entre les lèvres d’Ezra à ce moment là. Il pouvait presque tolérer la présence d’Auden, mais l’entendre parler, surtout pour faire de telles remarques, c’était beaucoup lui demander pour aujourd’hui. Son coeur tenait à peine la course, ses nerfs étaient à deux doigts de définitivement lâcher, il n’avait pas besoin de cette nuisance sonore en permanence à son oreille. Il lui semblait qu’ils roulaient depuis une éternité cependant lorsque l’autre se mit de nouveau à parler sans y avoir été invité. « Bayside. Numéro 517. » Ou plutôt en y ayant été invité bien plus tôt dans le temps mais en ayant décidé de répondre à la question d’Ezra seulement maintenant. Et parce-qu’il avait fait exprès de faire trois fois le tour du même quartier pour lui montrer que son petit jeu de je connais la réponse et pas toi était ridicule. Après tout, s’il ne voulait pas lui dire où ils allaient à la base, il n’aurait pas du lui dire de monter dans la voiture. Ezra se résigna à obtempérer à prendre la bonne direction cette fois ci. L’adresse qu’Auden venait de gentiment partager avec lui ne lui donnait aucune indication sur le type d’endroit où ils se rendaient. Ezra savait où ça se trouvait, mais ne connaissait aucun commerce ou lieux public appartenant à cette adresse. Le coupe-gorge était donc la solution la plus probable. Ezra savait qu’il avait demandé pas plus tard qu’une demi-heure plus tôt à Auden de l’éliminer avec joie et bonheur, mais l’idée de finir dans une ruelle d’un quartier qu’aucun de ses proches ne côtoyait ne l’enchantait guère. A pourrir derrière une poubelle, on mettrait bien plus d’une semaine à s’apercevoir qu’il se trouvait là. Ce fut un mouvement de la part d’Auden dans sa direction, ou plutôt pour désigner quelque-chose qui se situait de son côté de la chaussée, qui sortit Ezra de ses pensées. Il vint alors arrêter la voiture sur le bas-côté dans un mouvement de frein à main maitrisé. Ce n’était pas un drift, mais les pneus de la voiture avaient vu un minimum rouge avec ce mouvement. C’était gratuit et bien fait pour lui, les réparations lui couteraient d’autant plus à la fin de cette journée pour la peine. Auden finit par descendre de la voiture, trousseau de clefs en main, sans piper mot. Ezra en fit de même, le suivant la patte qui traine à quelques mètres en arrière - distance de sécurité de survie oblige. Après quelques tours dans la serrure, l’autre vint finalement ouvrir une porte et daigna enfin reprendre la parole. « Aucune porte va se ferme subitement derrière toi et personne va enclencher de musique de suspens. » Cette fois ci, Ezra ne prit pas mal sa remarque, étant donné qu’il était toujours persuadé qu’il ne passerait pas la journée. Poussant le battant de bois, un léger clac se fit entendre alors que les yeux d’Ezra étaient déjà en train de s’attarder ailleurs, d’observer autre chose. Devant lui s’étendaient un nombre de tableaux et peintures en tous genres digne d’une galerie d’art. Plusieurs styles se faisaient voir mais pourtant la même signature se retrouvait, telle un fil rouge, de tableau en tableau. Certains à peine entamés, alors que d’autres montraient fièrement leurs couleurs terminées. Ezra était tellement absorbé par le contenu de ce que lui rapportaient ses yeux qu’il ne s’était pas aperçu qu’Auden avait quitté la pièce, s’éclipsant dans son dos, se dérobant aux escaliers - peut-être était-il parti chercher l’arme du crime, bien cachée dans un tiroir de sa penderie ? « C’était à elle. Ca l’est toujours. » Presque imperceptiblement, de façon involontaire surement, le ton employé par Auden avait changé. C’était fin, c’était presque rien, mais ça l’était quand même. Une heure plus tôt, il aurait joué de ses mots, usé de leur sens pour ruiner davantage ce qui restait dans la poitrine d’Ezra. Là, il montrait simplement, avançait une constatation. Lentement, la silhouette d’Ezra vint se mettre complètement dans le champ de vision du jeune Williams, ses pupilles s’accrochant un instant aux siennes. Un sourcil qui se fronçait en haut de son visage, marquant l’incompréhension qui prenait part de lui. Son regard finit par descendre sur ce que tient la main d’Auden - oh boy comment était-ce encore possible de ressentir ce genre d’émotions avec un coeur autant à l’arrêt sentimentalement. « J’en ferai rien. Prend le. » Ce fut tremblante et écorchée que sa main vint en contact avec le carnet de cuir. Le froid qui se répandit à travers ses doigts, à peine la couverture touchée. Avec peine, Ezra finit par saisir complètement l’objet. Il savait qu’il devait faire quelque-chose de ce qu’Auden venait de lui donner - le remercier n’était pas envisagé cependant. La moindre parole aurait été, elle aussi, la bienvenue, mais la seule chose qu’Ezra réussissait à peu près à faire correctement en ce moment même, c’était ne pas tomber dans les pommes. Il ne s’avait plus si son coeur pompait trop ou pas assez, si c’était les lueurs du matin ou du soir qu’on apercevait à travers les vitres du séjour, et cette odeur de peinture insoutenable qui l’empêchait en même temps de partir dans un tout autre monde. « Que… » Qu’était-ce ? Pourquoi ? Les questions défilaient sous ses yeux et pourtant sa bouche n’arrivait à formuler correctement rien de tout ça. Si Auden ne l’avait pas encore trouvé idiot depuis qu’il était apparu au garage, là c’était le moment. Lentement, il releva le carnet à niveau d’yeux, n’osant cependant pas l’ouvrir de suite. « C’est quoi ? » Sois pas idiot comme ça, Ezra, tu fais de la peine.
Tag 37 sur 30 YEARS STILL YOUNG - Page 2 YV4dgvCSujet: Let hope burn in your eyes | ezra
Auden Williams

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Rechercher dans: mémoire du passé   Tag 37 sur 30 YEARS STILL YOUNG - Page 2 EmptySujet: Let hope burn in your eyes | ezra    Tag 37 sur 30 YEARS STILL YOUNG - Page 2 EmptyJeu 19 Mar 2020 - 15:09
Après avoir voyagé avec Ezra je n’ai désormais plus le droit de dire que je n’ai jamais eu peur de mourir en étant dans une voiture. Ce n’est apparemment pas parce qu’on est mécanicien qu’on peut aussi prétendre être un bon conducteur - et non, je ne mettrai pas sa conduite sur le dos des récents minimes changements de sa vie, ce serait trop simple. Ce n’est pas parce qu’il vient de perdre la mère de son enfant et la supposée amour de sa vie que cela lui donne un quelconque capital sympathie ; surtout pas de ma part. Il reste en vie par simple miracle parce que j’estime qu’on a le droit à un jour de paix mais demain les hostilités reprendront de plus belles puisque je ne doute pas de notre capacité à s’en vouloir à mort même si Ginny ne fait plus partie de l’équation. « On va où, là ? » Le ton qu’il utilise avec moi semble être un très bon point de départ pour la chose, d’ailleurs, alors que je rêve à nouveau de le noyer dans la flaque d’eau la plus proche et lui faire ravaler son ego de merde. Il fait tout graviter autour de sa petite personne alors qu’il n’a jamais été question de lui, ce stupide imbécile qui n’a même pas su la garder auprès de lui, pas même quand elle lui offrait un enfant. "On va à #37 de ‘arrête d’essayer d’écraser les passants on n’est pas dans un jeu vidéo’." Je m’en veux déjà d’avoir eu cette idée et je m’en veux encore plus d’être borné au point d’aller jusqu’au bout et de le laisser faire un pas dans mon monde à moi. Je râle et crache et rage parce que c’est tout ce qu’il me reste, parce que c’est aussi la seule ligne de défense que j’ai alors que contrairement à lui l’option ‘m’apitoyer sur mon sort’ n’est en rien envisageable.

Mes yeux restent résolument fixés vers l’horizon, refusant tout coup d’oeil à son égard pour ne pas avoir à observer ni ses yeux rougis ni même ses lèvres encore tremblantes - et encore moins la main qu’il garde résolument accrochée au levier de vitesse. Il tient à elle, certes, mais apparemment pas assez pour la retenir. C’est tout ce qu’il y a à retenir de cette mascarade. C’est tout ce que je veux en retenir, aussi, quand il est bien plus simple de rejeter la faute sur lui plutôt que qui que ce soit d’autre. Surtout pas moi. "Bayside. Numéro 517." Je finis par annoncer une fois que la plaisanterie a assez duré et qu’on passe le même carrefour pour la troisième fois en cinq minutes, les deux gars louches qui ont les yeux rivés vers l’extérieur comme s’ils cherchaient une nouvelle proie à amener à l’arrière de leur voiture. Si je finis par emmener qui que ce soit à l’arrière de la voiture, ça sera le Beauregard, et ça sera pour le découper en petits morceaux quand il aura recommencé à m’insulter et dépassé toute sorte de frontière possible et inimaginable. Il a déjà eu le droit à Auden patience extra plus, maintenant c’est terminé.

Du bout du doigt je lui pointe où se garer alors que le rétro tape contre la carrosserie toutes les deux secondes, son récurrent qui m’aurait rendu fou il y a de ça quelques jours encore mais qui est désormais le cadet de mes soucis. Il n’a pas le droit à de plus amples informations alors je me contente de sortir les clés de la poche de mon pantalon, tentant de lui faire comprendre à ma manière que c’est chez moi que j’ai décidé de l’emmener. C’est d’autant plus évident une fois que j’ouvre la porte sans ne plus la refermer, quand la maison vide de décoration est habitée par des dizaines de tableaux en tout genre ayant comme seul point commun d’être inachevés. Malgré les fenêtres toujours ouvertes, l’odeur de peinture est omniprésente. Je ne la sens désormais plus mais je le sais, ça reste une évidence. "Aucune porte va se ferme subitement derrière toi et personne va enclencher de musique de suspens." Ca veut dire entre, fais comme chez toi dans le langage Williams qui a un ton acerbe mais qui ne prévoit toujours pas de découper aucun Beauregard en morceaux.

Je fuis à l’étage sans un mot de plus, reviens une dizaine de seconde plus tard à peine puisque je n’ai pas eu à chercher ce que je voulais lui donner. C’était posé sur mon lit, comme si j’attendais une bonne raison pour l’ouvrir de nouveau, comme si j’attendais que par l’opération divine du Saint-Esprit ou n’importe quelle autre merde ça pourrait la faire revenir. C’était stupide et ça n’aurait jamais rien changé de toute façon. Elle est partie et cela ne me regarde pas. C’est sa vie, leur vie, pas la mienne. "C’était à elle. Ca l’est toujours." Mes yeux cherchent ceux du mécanicien alors que mon expression reste de marbre. Dans la main gauche que je lui tends, le carnet de Ginny. Le sien autant que le mien, à vrai dire, quand toutes les pages sont gondolées de l’encre de ses dessins mais que les coins sont marqués par l’insolence des miens. "J’en ferai rien. Prend le." Je ne veux de toute façon plus le voir et c’est mieux comme ça.
Tag 37 sur 30 YEARS STILL YOUNG - Page 2 YV4dgvCSujet: Caleb ≈ We're far from the shallow now
Caleb Anderson

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Rechercher dans: tisser des liens   Tag 37 sur 30 YEARS STILL YOUNG - Page 2 EmptySujet: Caleb ≈ We're far from the shallow now    Tag 37 sur 30 YEARS STILL YOUNG - Page 2 EmptyMer 1 Mai 2019 - 10:31


Répertoire des sujets



RP's terminés
Spoiler:





RP's en attente
∆ pseudo.




Évolution du personnage
1989 ∆ naissance-enfance-adolescence
Caleb est né le 20 Avril 1989 à Warwick en Australie. Pas grand-chose à dire sur les premières années de sa vie. Il a une petite sœur @"Primrose Anderson" qui a cinq ans de moins que lui, et deux autres petites sœurs (des jumelles) Candlynn et Bailee. Il avait des bonnes notes à l’école, il travaillait beaucoup et était toujours dans les premiers de la classe. Il a vécu dans la petite ferme familiale avec toute ma famille jusqu’à ses 18 ans

2007 ∆ 18 ans
Dès la majorité Caleb a choisi de prendre son indépendance et de quitter le domicile familial. Il a étudié la cuisine à Brisbane et avait un petit studio juste à côté de l’école.

2010 - 2011 ∆ 21-22 ans
En Janvier 2010 Caleb a rencontré une fille dont il est très vite tombé amoureux. @Alexandra Anderson. Très vite, ils ont formé un coupe très amoureux l'un de l'autre. Elle était son premier amour. Mais du jour au lendemain elle a disparu sans plus jamais lui donner de nouvelles. Cette rupture lui a complètement brisée le coeur. Tellement qu'il en a un peu perdu qui il était et pendant une période de quelques mois, il enchaînait les relations d'un soir. Dans l'espoir d'oublier cette fille qui lui avait fait atrocement mal.

2012 ∆ 23 ans
Besoin de prendre l’air et de quitter le sol Australien, il est parti un an en Europe pour deux stages de cuisine. Le premier en France. Huit mois à Paris. Là-bas, il y a rencontré une jeune française, Victoria, dont il est tombé amoureux. Et puis après il part quatre mois en Italie à Rome. Caleb est donc bilingue et parle couramment de français tout en ayant un excellent niveau en Italien (bien que son apprentissage de l’Italien a été plus que laborieux au début)

2013 ∆ 24 ans
Le retour à Brisbane. Victoria (la fille rencontrée en France) a accepté de tout abandonner pour venir vivre avec lui en Australie.

2014 ∆ 25 ans
Caleb rachète un restaurant en plein centre-ville de Brisbane. Après beaucoup, beaucoup de travail, d’argent investi et de nombreux mois de travaux il devient patron et chef cuisinier d’un restaurant de gastronomie française situé à Spring Hill : l'Interlude. Il a fallu encore plusieurs mois pour que le restaurant commence à bien marcher et à devenir rentable.

2017 ∆ 28 ans
Sa vie s'écroule cette année-là. Le restaurant marche très bien, il est maintenant fiancé à la femme qu'il aime. Mais un accident de voiture est venu tout bouleverser. C’est lui qui était au volant. Caleb s'est fait opérer d’urgence à cause d’un hémothorax ayant entraîné une hémorragie massive. Et Victoria est morte à l'hôpital quelques heures après l'accident.

2017-2019 ∆ 28-30 ans
De longs mois de rééducation étaient devant lui mais on ne peut pas dire que Caleb ait été le plus rigoureux quant à ses séances de kinésithérapie. Il a inquiété sa famille et ses proches ces années-là et pour cause : il n'arrivait pas à se remettre de la perte de Victoria et plonge dans une profonde dépression jusqu'à tenter de mettre fin à ses jours courant 2017. Une hospitalisation de plusieurs semaines dans un service de psychiatrie et il finit par ressortir avec un antidépresseur et un anxiolytique qu'il prendra pendant à peu près un an et demi. La guérison a été longue mais Caleb a fini par retrouver l'envie d'avancer tout en laissant son passé derrière lui. En ressortant de son hospitalisation, il maintient un suivi par un psychiatre et une psychologue durant des années-là.

Avril 2019 ∆ 30 ans
Retrouvailles avec Alex dans un bar. Elle refuse de lui expliquer les raisons de son départ : elle était enceinte et ayant peur de la réaction de Caleb, elle a préféré fuir et ne jamais rien lui dire. Elle a accouché d'un petit garçon qui a presque onze ans ans : Nathan.

Août 2019 ∆ 30 ans
Après avoir repassé une nuit avec Alex, Caleb recommence rapidement à avoir de nouveau des sentiments pour elle avant qu'elle ne lui explique les raisons de son départ si soudain huit ans plus tôt.

Octobre 2019 ∆ 30 ans
Il finit par pardonner à Alex et se remettent enfin ensemble.

Mars 2020 ∆ 30 ans
Alex lui annonce qu'elle est enceinte.

Avril 2020 ∆ 31 ans
Fausse couche partielle, Alex attendait des triplés et ils auront donc des jumeaux dans quelques mois.

Mai 2020 ∆ 31 ans
Caleb retourne voir une psychologue pour redémarrer une nouvelle thérapie.

Juillet 2020 ∆ 31 ans
Caleb apprend de la part de Birdie que Victoria était enceinte de lui alors qu'elle a perdu la vie.

Octobre 2020 ∆ 31 ans
Alex accouche de deux petites filles en parfaite santé : Lucy et Lena. Caleb lui demande en mariage le même jour et elle accepte. Ils sont donc maintenant fiancés.

Octobre 2021 ∆ 32 ans
Caleb et Alex se marient le 23 Octobre sur la plage sur laquelle ils ont vécu tous les deux beaucoup de moments importants dans leur couple.

Décembre 2021-Janvier 2022 ∆ 32 ans
Le jeune couple part un mois en Europe en compagnie de leurs filles et des parents de Caleb, parcourant ainsi plusieurs pays différents.

Février 2022 ∆ 32 ans
Alex tombe de nouveau enceinte. Ce même mois, Caleb et Alex apprennent que le petit garçon qu'ils ont eu il y a dix ans est atteint d'une leucémie et qu'il a besoin de toute urgence d'une greffe de moelle osseuse.

Mars 2022 ∆ 32 ans
Caleb est compatible, il fait un don de moelle osseuse à Nathan.

Avril 2022 ∆ 33 ans
Caleb rencontre pour la première fois Nathan.

Juin 2022 ∆ 33 ans
Caleb entame des démarches pour une reconnaissance de paternité afin de récupérer tous ses droits sur Nathan et que celui-ci puisse venir vivre chez eux.

Septembre 2022 ∆ 33 ans
Naissance de Mael, le petit dernier de la famille.

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