« just a dinner »    amy castle & adèle shephard.

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Elle avait pu croiser par hasard Amy au parc dans la semaine, et finalement, elles en avaient conclu de se retrouver pour manger ensembles, où Adèle pourrait tout lui raconter sur ce qu’elle a vécu au Mexique, ses semaines intenses à aider ses familles qui ont tout perdu. Elle est toujours attristée quand elle part dans ce pays, parce qu’elle sait aussi que cela signifie que certains en pâtissent et on perdus ce qui était le plus important pour eux. Et bizarrement, aussi, elle est tout autant triste quand elle doit rentrer sur Brisbane. Elle aime pourtant son pays, elle aime pourtant être au contact de la mer et vendre des maisons, sa vie en elle-même, elle n’a pas d’quoi s’en plaindre. Et pourtant, elle se sent jamais autant vivante et en paix qu’au Mexique. Peut-être parce que là-bas, elle se rend réellement utile, et peut-être aussi parce qu’elle a tellement de choses à apprendre, à vivre, elle a l’impression que le temps défile si vite là-bas. Elle a beau ne pas avoir pu dire au revoir à son frère – trop occupée à sauver le monde, elle ne regrette pourtant pas d’être partie comme une voleuse, parce qu’elle en avait certainement besoin. Elle en arrivait à un point de non-retour, si bien que si elle avait espéré pointer le bout de son nez, et retrouver sa vie d’antan, elle est un peu déçue de certaines tournures, notamment sa relation avec son aîné Cody, ou celle avec son cousin Will. Ils ne s’adressent que peu la parole, et semblent tout deux ne plus avoir cette confiance inébranlable pour la petite de la famille. Ce n’est plus Ash le fautif désormais, c’est bel et bien elle, et elle n’en mesure évidemment pas encore le vrai problème, refusant d’accepter la mort de son jeune frère. Intérieurement, elle rumine, elle se repasse la scène en boucle, c’est ainsi, qu’elle avait accepté ce repas avec son amie, ex petite amie de son frère. Ensembles, ils ont eu une merveilleuse petite fille, que tante Addie compte bien gâtée et pourrir. Elle n’a pas besoin d’aller bien loin puisqu’elle vient de déménager en se trouvant un nouveau coloc et binôme de choc, Riley, est quelqu’un de discret, qui ne raconte pas réellement sa vie, mais elle fait la conversation pour deux, tout le monde connaît suffisamment la Shephard pour ne pas en douter. Et puis sa sœur est réellement adorable, si bien qu’on peut même dire qu’elle a un peu élu domicile chez eux. Finalement après quelques longues minutes, elle se retrouve bien vite dans la rue du restaurant. Elle habite elle-même à fortitude valley, ça l’arrangeait pas mal ce restaurant finalement. Elle n’serait pas loin si elle se décider à boire quelques coupes de champagne. « Hey you ! Comment tu vas ? » Qu’elle entend, en arrivant devant le restau. « Ca va bien depuis l’autre fois, et toi ? » Qu’elle demande à son tour en même temps de lui faire la bise, avant d’entendre Amy, « t'es prête à t'en mettre plein la panse ? » Ca la fait rire, « ah ouais t’es comme ça, toi… » Elle lui envoie un regard espiègle, de toute évidence elle aura ptètre besoin d’un verre ou deux tout en lui racontant chaque détail de ses aventures. « Tu veux bien qu’on rentre ? » Adèle pousse la porte, et celle-ci se referme derrière Amy, alors qu’on leur indique déjà où leurs places sont, « Et ton petit bout comment va t’il ? » Qu’elle s’empresse de demander.

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Adèle imagine que ce soit pas évident tous les jours pour Amy, elle s’imagine pas se retrouver à sa place, est-ce qu’elle serait suffisamment forte pour accepter la sentence ? Quand bien même ils étaient plus en couple, Ash et elle, ça garde des traces. Il n’y avait rien eu de méchant entre eux, peut-être qu’ils sont simplement allé trop vite, et Ash tête en l’air comme il était, il n’avait plus eu envie de cette relation. Une relation qui prend fin il en existe des tas, mais lorsqu’il y a des enfants entre eux, c’est toujours moins évident à supporter. Il était donc normal que Amy est un peu mal, que ce soit douloureux pour elle et Adèle aurait compris qu’elle mette un peu de distance. Mais elles étaient amies avant toute cette histoire, et ça l’aurait attristé, évidemment. Quelque chose les relie aujourd’hui. Quelque chose qu’elle ne peut pas expliquer, et qui la dépasse, comme si elle sentait la présence de son frère qui la poussait à garder contact, quand bien même elle le fait avec son naturel et sa bienveillance. «  J'ai toujours la pêche, merci. » Elle sourit Amy et Adèle y répond en arrivant vers elle. « Et ça fait plaisir à voir ! » Tout comme l’agente immobilière, Amy doit être assez facile à vivre – quand elle s’énerve pas après son père, mais ce temps-là est révolu. Désormais ils ont une bonne complicité entre eux. « Oui, on peut y aller. » Adèle hoche la tête, et retire sa veste en rentrant dans le restaurant. Elle observe de gauche à droite. Elle s’installe finalement sur une chaise, à la table que le serveur leur indique. « Bien. Elle n'a pas fait de bêtises dernièrement. » Addie fait une moue, « va vraiment falloir que je lui apprenne ! » Elle ne peut s’empêcher de rétorque, un sourire en coin alors qu’elle attend que son amie rouspète. « Y'a des fois, entre Rio et elle, je sais plus où donner de la tête. » Ca fait rire Adie, qui en voyant le serveur revenir vers elles, « un jus de fruit et toi, Amy ? » Elle relève la tête vers la jeune femme, qui commande à son tour. Le serveur dépose les menus, et repart. « Je sais pas lequel des deux fait le plus de bêtises. Mais quand ils s'y mettent ensemble ... » Elle voulait bien imaginer le pire. « Mais ça fait de la compagnie, tu t’ennuies pas au moins. » Bien que la jeune agent immobilière ne s’ennuie pas non plus, mais la présence d’un enfant apaise tout, selon elle. « Tu sais ce que tu as envie de manger ? » Elle demande, en jetant un coup d’œil sur le menu, elle est indécise Adèle.

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Adèle avait eu peur que son amitié avec Amy vole en éclat lorsqu’encore, Ash avait fait des siennes, et elle aurait parfaitement compris si ça avait été le cas. Mais, Amy n’a pas tout mélangé, et mieux encore : parce qu’elle a accepté la présence de Ash dans la vie de sa fille. Dans la vie de leur fille. Elle savait ce que représentait Abby pour son jeune frère, et elle se doit de poursuivre dans cette voie. Davantage quand l’appel de devenir maman est plus présente que jamais, quand bien même elle a mis l’idée dans un coin de sa tête, à contrecœur. Elle ne souhaite pas brûler les étapes, mais se demande quand, elle parviendra à ce désir. Elle est pourtant encore jeune Adèle, elle commencera sérieusement se demander ce qui cloche chez elle, dépassé la trentaine. Retrouver son amie est quelque chose qu’elle apprécie, et c’est en se retrouvant devant Amy, qu’elle réalise qu’elles y sont enfin parvenues. « Si tu me voyais le matin quand je me lève, tu dirais pas ça. » Adèle se met à rire de la réponse de son amie, Amy est comme tout le monde – elle, comprit. Et ce n’est pas pour rien que Adèle aime se pouponner, mais à la différence de son amie, c’est qu’elle peut dormir plus ou moins quand elle le décide. Elle n’a personne pour la réveiller en pleine nuit, qui lui réclame une tétine, ou un câlin à deux heures du matin, en plein sommeil. « Tu as une bonne raison de vouloir te reposer, meilleur que moi en tout cas, » qu’elle glisse, volontiers, en rigolant légèrement. Elle ne sait pas bien le manque de sommeil ce que ça peut procurer sur le long terme. D’autant plus qu’elle est une grosse dormeuse la Shephard. Mais un jour, elle espère y être confronté, car avec les anciennes séances de chimio, elle redoute le moment fatidique où on lui dira qu’elle ne pourra jamais avoir d’enfant. « Non, non, non. Pas besoin de lui apprendre à faire plus de bêtises. Parce que je te la file en vacances et tu verras comment tu vas retrouver ton chez toi après. » La réflexion d’Amy la fait rire. « Tout de suite, des menaces ! » Adèle lui tire la langue avant de fondre dans un rire, alors que le serveur débarque. Elle commande son jus de fruit. Et Amy son verre, « un orangina pour moi. Merci. » Le serveur repart, et Adèle s’attarde un moment sur le menu, « non, c'est clair qu'avec mes deux monstres, j'ai pas le temps de m'ennuyer. » Elle imagine que son appartement ne doit pas avoir un seul moment de répit – à part quand ils dorment. Adèle se souvient que plus jeune, aussi, leur maison n’était jamais sans bruit. Entre Ash le casse-cou, et Adèle la pipelette, heureusement Cody arrivait à s’enfermer parfois dans sa chambre pour bosser, vu leur différence d’âge, lui allait déjà à l’école quand les deux plus jeunes apprenaient à marcher et à parler. « Non, pas encore ... Enfin, j'pense que ça finira avec la même chose. C'est à dire avec un bon burger. » Elle relève ses yeux en descendant que très légèrement le menu pour apercevoir Amy, les yeux brillants. Un bon burger, un bail qu’elle n’en avait pas mangé, elle faisait généralement très attention à ce qu’elle mangeait, déjà avant sa chimio et les choses se sont empirées après. Les rares gâteaux qu’elle se permet sont ceux qu’elle fait elle-même. « Un bon burger avec une tonne de frites ! » Elle s’emballe peut-être un peu trop, la Shephard, non ? « Pour en revenir à Rio et Abby, c'est pour ça que j'aimerais plutôt trouver une maison qu'un appartement. Parce que Rio risquerait de tourner en rond dans un appartement. A moins que je le laisse chez ma mère » Elle repose le menu quelques instants, avant de froncer les sourcils, « tu as des soucis de garde pour Rio ? Parce que si tu veux, je peux prendre le relais deux ou trois jours dans la semaine. Il peut venir avec moi, au refuge par exemple, ou quand je fais mes balades pour mon assoc. » Addie vient en aide aux sans-abris qui possèdent un animal, en donnant un peu de réconfort au propriétaire et de quoi tenir pour les jours suivants et en nourrissant leurs animaux. C’est parfois tout ce qui leur reste… « Mais bon, on est quand même là pour parler de toi. » Elle reporte son attention sur son amie, « c’était génial ! » Et devant le sourire insistant d’Amy, elle ajoute, « enfin c’est pas que ça que tu veux savoir hein… » Et ça fait rire Adèle, « non promis il n’y a pas de Mexicain caché chez moi… » Elle tire la langue à son amie, c’était sûrement là qu’elle voulait en venir. « Mais ce sera l’une de mes dernières fois. » Elle ne songe pas à retourner pendant un long moment, au vu de la réaction de Cody et de Will qui lui adressent à peine la parole depuis son tour, elle refuse d’avouer qu’elle est en tort.

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Le désir de devenir mère, Adèle le ressent plus que jamais, et si elle avait réellement cru pouvoir le vivre prochainement, cette petite étincelle s’éteint de plus en plus. Quand bien même elle a toujours eu ce brin d’optimisme et qu’elle est encore jeune, penserait certains. Avec les nouvelles technologies et l’avancée en matière de santé, elle sait qu’aujourd’hui il est possible d’avoir son premier enfant vers l’âge de trente-cinq voir quarante ans. Elle sait que, quand bien même ce serait des grossesses à risque, c’est tout à fait possible, mais elle ne veut pas en arriver là. Elle a cette impatience qui lui coule dans les veines, plus encore quand on connait son passif sur sa santé qui a été fragilisé par son cancer. On lui a dit que les chances seraient forcément plus limitées, alors en s’y prenant bien tôt, elle a l’impression de pouvoir soulever des montagnes, dont elle n’aura probablement pas la force dans une dizaine d’années. «  Pas de repos pour les mamans. Enfin, disons plutôt que j'le vole ce petit repos. » Ca fait rire Adèle, mais elle trouve ça normal, l’adaptation n’est pas toujours évidente. Elle ne s’imagine pas vraiment tout le boulot qu’avoir un enfant peut représenter. «  J'ose même pas imaginer dans quel état je serais si j'tombais malade et que j'devais, en plus, m'occuper d'Abby. » C’était pas quelque chose dont elle voulait s’imaginer Adèle. Sa maladie était tombée du jour au lendemain et elle avait mis du temps avant de l’accepter, de comprendre. Alors avec la présence d’un enfant, ça doit être bien plus compliqué. « Parle pas du pire… » Quand bien même Amy ne parlait que d’un rhume ou autre. C’était étonnant que malgré sa petite, qu’elle soit pas tombé dans les rhume d’ailleurs, « tu as des anticorps de nouvelle génération, » qu’elle ajoute en rigolant. «  oh, mais c'est pas des menaces miss Shephard. Tu te plaindras qu'une tornade est passée par là. Et tu pourras pas dire que j't'ai pas prévenue. » Adèle lève les yeux au ciel, acceptant le défi. «  Quand tu veux ! Tu me la déposes pour un week-end si tu veux, enfin quand j’aurai retrouvé un domicile fixe. » En panne de coloc, elle squattait une chambre d’hôtel à défaut de pas mieux trouver. Mais la solitude la pèse, elle passe donc le plus clair de son temps à l’extérieur. « Je te tiendrai au courant. » Qu’elle ajoute, posant son regard sur le menu, que le serveur venait de leur emmener. «  Ouais. Avec plein de frites. Plein de mayo aussi. Quoi que je crois qu'ils font aussi une petite sauce au poivre qu'on peut choisir. » Ses yeux glissent entre les lignes, «  avec un petit dessert au chocolat à la fin si j'ai encore de la place. » Et ça fait sourire la jeune Shephard. «  On devrait commencer par le dessert, parce que c’est quand même le plus important ! » Et tant pis pour la ligne. «  Une tarde chocolat avec plein de chantilly, non ? » Elle a déjà les yeux brillants par cette info. «  Ah c’est gentil, après, il a de quoi faire tant que j'ai pas encore déménagé. C'est le jour où j'aurais trouvé un coin où m'poser où là ... Ouais ... Ca va dépendre un peu. » Elle hausse les épaules, elle sait combien les déménagements c’est compliqué. Alors avec enfant et animaux. «  Tu me diras, je pense même pouvoir t’aider avec le déménagement si tu as besoin de bras. » Les siennes pèsent certes pas lourd mais elle a la volonté de bien faire et d’aider son amie.  «  Oh, t'as pas ramené de petit mexicain ? » Elle hausse les épaules avec une moue sur le visage. Elle la voyait déçue mais ça faisait rire la Shephard. « J’y ai même pas pensé figure toi ! » Elle y est sérieusement allé pour aider, pas pour se trouver un jules, mais la réflexion d’Amy n’est pas tombé dans l’oreille d’une sourde. «  En même temps, ça aurait pu être compliqué de le planquer dans ta valise pour le ramener. » Et c’est pas faux, « bon il y a bien eu une histoire ou deux, mais après on garde jamais contact. » Elle hausse les épaules. «  Tu ne retenteras pas l'expérience, même si tu préviens avant ? » Elle fait une moue. « Je sais pas. » Elle part toujours au pied levé Adèle. Elle dit que c’est pour aider les autres, mais c’est souvent pour fuir quelque chose ici, en réalité. Elle se garde bien de l’avouer. «  On verra bien, je pensais avec mon cancer ne jamais pouvoir repartir, et puis j’y suis arrivé quand même, alors qui sait… » Le serveur qui débarque pour les écouter.

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Retrouver Amy pour un petit dîner est la meilleure chose qui lui soit arrivé ses derniers temps, parce qu’elle a le cœur vide, Adèle. L’espoir que les choses aillent en s’améliorant est mince alors qu’elle peine à sortir la tête de l’eau. Mais ce duo réchauffe son cœur, davantage pour parler du Mexique et ainsi oublier un peu ses peines, parce que rien n’est de tout repos depuis son retour. Tout semble différent. « J'espère bien que j'ai de bons anticorps. » Ca fait sourire la Shephard, qui n’en doute pourtant pas. « Et je sais que c'est pas quelque chose à laquelle j'ai envie de penser. Mais avec le boulot que je fais, les appels que je prends et tout ça ... j'me dis qu'il faudrait que je songe sérieusement à un plan B dans le cas où il m'arrivait quelque chose. » Elle fronce les sourcils, même si elle comprend facilement ce qu’elle entend par là, elle ne peut s’empêcher de sentir son cœur qui se resserre devant ses paroles. « Je comprends ce que tu veux dire, même si avec Cody on sera là… » Elle n’avait nullement besoin de demander à son frangin ce qu’il en était, elle le connaissait suffisamment pour savoir que de toute évidence, la famille finit toujours par l’emporter dans son cœur. Quand bien même, avec Ash entre eux, ça a toujours été compliqué, en dent de scie, devant les conneries du plus petit, pour autant il serait le premier à se couper en deux pour arranger les choses pour la petite Abby et qu’elle ne se sente pas trop en difficulté. « Tu me diras oui. » Et ça fait sourire la Shephard, qui se considère chanceuse à présent, de ce jolie cadeau que Amy peut lui faire, « je prévoie déjà les manèges qu’on va faire, et le repas qu’on va se faire pour fêter ça, » rien de bien rassurant en terme de calories, mais vu le poids plume de la jeune femme, rien de problématique selon elle. « j’ai hâte, si je pouvais, je la récupérerai dès ce week-end ! » Elle peut s’en rassurer Amy, elle sera aux anges Adèle, plus qu’à attendrir ses prochains colocs ! « Le dessert en premier, ça serait bien, effectivement. Mais j'suis pas certaine que ça soit bien raisonnable. » Adèle hausse les épaules, qu’est-ce qui pourrait être autant rassurant qu’un dessert ? Rien selon elle. Qui plus est, ça lui donne toujours des idées elle-même pour les refaire. « C'est que c'était pas les bons. Sinon, il aurait décidé de te suivre à l'autre bout du monde. » Elle ne peut s’empêcher de grimacer. « Je ne sais pas, je ne suis pas certaine que ça arrive encore de nos jours ce genre de truc, » tout plaquer, tout quitter ce qu’on a construit pour un homme ou une femme inconnu, c’est pas quelque chose de fréquent, selon elle. Et en tout cas, avant que ça lui arrive, elle constatera d’autres peines pour son cœur, elle n’en doute pas, et n’a plus vraiment confiance en tout ça. Il lui restait plus qu’à s’inscrire sur un site de rencontre (et encore). « On sait jamais ce que demain nous réserve comme on dit. » Elle sourit légèrement devant le côté positif de son amie tout en haussant les épaules, « Tu en es où toi d’ailleurs ? » Elle fronce les yeux pour tenter d’y voir plus clair, d’un coup, avant que le serveur ne débarque… Sauvée par le ong ! « Alors, pour moi ça sera un burger. Bien cuit. Avec des frites et sauce au poivre. Merci. » Il se retourne naturellement devant Adèle, « un burger également, frite et sauce béarnaise. » Elle referme le menu, avant que Amy rajoute, « et si on peut avoir une carafe d'eau également. Merci. » Adèle hoche la tête. « J’espère qu’ils vont faire vite, j’ai une faim de loup ! » Habituellement, elle aurait opté pour une salade, mais un bon burger ne lui ferait aucun mal. « On en était où alors ? » Elle jette un regard espiègle avant de se souvenir ! « Ah oui, on parle de la chose la plus intéressante du monde : tu en es où de ton côté ? » Et elle reconnaissait l’intonation la plus fidèle de la Shephard quant au sujet : c’était pas pour parler de boulot ou de sortie entre amis.

 « just a dinner »    amy castle & adèle shephard.

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Ca lui fait du bien de retrouver son amie, même si c’est pour un court moment. « J'me doute que vous serez dans les parages. » Adèle lui sourit, jamais très loin, et elle pourra toujours compter sur la bienveillance de la Shephard, ce n’était pas qu’une promesse à Ash, mais un besoin aussi. Une évidence. « J'espère que tu as un porte-monnaie conséquent. Parce que Miss Abby adore les manèges. » Elle n’est même pas surprise, « c’est une princesse que veux-tu ! » Elle se souvient qu’à son âge aussi, Adèle arrivait à faire tourner la tête de ses parents pour ce genre de chose, ils se pliaient en quatre pour les rendre heureux. « Faudra t'armer de patience, aussi, quand tu voudras partir. Et être ferme. Sinon, elle va te mener par le bout du nez. » Elle prend note dans un coin de sa tête, « t’inquiète je vais gérer, » éternelle optimiste – trop, visiblement. « Puis si j’arrive à trouver une nouvelle coloc et que quelqu’un se dévoue avec moi, je refuserai pas. » Ca la fait rire, mais quand bien même personne ne se dévoue, ce sera pas vraiment un problème pour la Shephard. « Oh, si, j'suis sûre qu'il doit y avoir des coins dans l'monde où des amoureux font ça. Ou du moins, j'ai envie d'y croire. » Elle rigole Adèle devant la ferveur d’Amy. Eternelle optimiste comme elle quand il s’agit d’amour. Ce n’était pas pour rien qu’elles sont devenues amies. « Tu as raison, c’est important d’y croire. » Surtout quand il ne reste plus que ça. « Oui, bah, à mon avis, on va devoir quand même attendre une vingtaine de minutes. » Elle hausse les épaules, « tu voulais peut-être pas rentrer trop tard pour retrouver ta puce ? » Elle demande, un sourire qui se dessine sur ses lèvres. « Nul part. J'ai pas le temps. J'me concentre sur Abby. » Et ça fait sourire la Shephard, quelque part elle l’enviait d’une certaine façon. Ca pouvait pourtant être un frein, Adèle en avait conscience. Pas tout le monde pourrait réellement accepter de sortir avec quelqu’un avec déjà un enfant qui n’est pas le sien. Elle en avait fait les frais d’une certaine façon avec l’Italien. Katherine avait pris trop de place, et elle s’était souvent retrouvé seule, parce qu’il avait choisi sa fille et la mère de sa fille, quand bien même il tentait de la rassurer qu’il n’éprouvait plus rien pour la blonde. Adèle n’arrivait pas à avoir une totale confiance et le mariage arrangé avait été une goutte de trop, mais désormais, elle avait envie d’avancer, de croire à l’impossible : et de redonner une chance à un autre garçon. Elle ne le connaissait probablement pas, mais elle aimait tout particulière cet espoir d’un renouveau possible. « Et puis, j'aimerais trouver quelque chose de sérieux. Pas qu'une amourette. Et avec un enfant sur les bras, j'pense pas que ça va être des plus facile. » Adèle ne pouvait que la comprendre, depuis Nino, elle s’était enfermé dans son travail, et n’acceptait pas vraiment de voir d’autres opportunités. « Je comprends, j’espère que tu trouveras… » Parce qu’elle le méritait plus que quiconque, « on dit que ça arrive quand on s’y attends le moins. » Elle n’était pas vraiment certaine que ce soit vrai, pour Adèle fallait provoquer la chance. Quand bien même ça ne peut pas toujours tout faire.

 « just a dinner »    amy castle & adèle shephard.

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Amy a grandit vite, trop vite et elle n'a pas eu d'autres choix que faire face à des responsabilités qui lui sont tombées dessus sans qu'elle n'ait totalement le choix. Adèle s'en rend rapidement compte en regardant un instant son amie. Elle l'envie d'une certaine façon, et de l'autre, elle se pose tellement de questions. Comment aurait-elle réagit à sa place ? Et surtout, aurait-elle été à la hauteur devant cette vie qui n'est pas toujours tout rose. Il est certain que Adèle ne se rend pas compte de cette charge que inconsciemment Ash lui a fait un cadeau, n'en n'est pas toujours un. « Une princesse pourrie gâtée, » se contente d'ajouter la blonde alors qu'Addie sourit légèrement. « Elle doit l'être aussi avec le papi. » Elle ne connait pas bien Elie, mais suffisamment pour le deviner avec aisance. « Mais j'aime pas trop qu'elle le soit. Faut apprendre à dire non à ces petites bêtes. Sinon, tu leur donnes la main et elles t'arrachent le bras. » Adèle rigole volontiers avant d'ajouter. « C'est le principe non ?! » L'agente immobilière comprend parfaitement ce que veut dire Amy pour autant ça ne l'a surprend pas vraiment, « Croire c'est gratuit. Et ça fait toujours rêver. » Adèle hausse les épaules, elle n'ira jamais contredire sur ce point son amie, parce qu'évidemment, elle espère aussi pouvoir vivre une grande histoire, celle qui puisse tout changer à son monde devenue à ses yeux monotone. « T'as déjà pensé à t'inscrire sur des sites de rencontre ? » Est ce que désormais ce sera sa seule chance de plaire ? Elle n'a jamais voulu faire ça mais elle se dit que ce serait peut-être une opportunité, quand son monde est vide de toute rencontre. « Non, ça va aller. Elle est avec ma mère. Donc je sais qu'elle craint rien. Et puis, faut bien qu'elle comprenne que maman ne sera pas toujours là. » Ça fait sourire Adèle, la complicité avec sa maman l'a fait rêver, elle qui n'a plus de parents depuis assez longtemps pour ne plus se souvenir de tout ça. Elle garde quelques souvenirs de sa maman, parce qu'elle était un vrai rayon de soleil dans sa vie, et qu'elle cherchait toujours à apaiser les tensions entre les deux garçons de la famille. Un rôle qui a longtemps tenu à coeur Adèle. « J'espère aussi. J'avance petit à petit. Et on verra ce que ça donne. » Et elle le mérite amplement. « Ouais, il paraît effectivement. »Elle s'arrête sur une note positive, sans savoir si c'est ainsi que la vie a décidé de s'arrêter ou pas. « Je sais pas si c'est bien vrai, » elle hausse les épaules avant de porter son jus de fruit à ses lèvres.  « Et vis à vis de ton boulot, il n'y a jamais eu d'anecdotes croustillantes ? »  Ça fait rire Adèle, mais elle doute qu'elle n'est pas un petit truc à raconter.