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Tag 33 sur 30 YEARS STILL YOUNG - Page 2 YV4dgvCSujet: (Amelyn #33) ► DON'T LEAVE ME DRY
Amos Taylor

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Rechercher dans: mémoire du passé   Tag 33 sur 30 YEARS STILL YOUNG - Page 2 EmptySujet: (Amelyn #33) ► DON'T LEAVE ME DRY    Tag 33 sur 30 YEARS STILL YOUNG - Page 2 EmptyMer 28 Oct 2020 - 21:53




DON'T LEAVE ME DRY


A quel dessein le voue-t-elle cet argument qui prétend que sa réaction était prévisible ? Ai-je le droit de le réutiliser à mon profit ? A-t-elle plutôt cherché à me convaincre qu’elle a plié bagage à contre-coeur  ? Qu’elle n’a pas profité que je lui tende une perche pour la saisir et se libérer enfin de moi ? Et de quoi ? De ma personnalité ? De quel pan ? De ma présence, tout simplement ? De l’ascendant que j’ai parfois sur elle, non pas que je sois de nous deux le tempérament le plus fort, mais parce que je jouis de moyens dont j’use et j’abuse pour la soumettre à mon autorité ? Je n’ai pas le sentiment d’avoir tenté d’en asseoir ou d’écrouer dans une cage cet farouche oiseau durant ces septs mois. Que du contraire, il m’a semblé qu’aujourd’hui encore, la route menant à mes excès est pavée de bonnes intentions. Les exceptions, elles naissent surtout de ma peur de la perdre et de mon désir de la garder d’elle-même lorsqu’elle perd pied et n’est-ce pas mon rôle ? Que nous soyons couple uni ou séparé, n’est-ce pas à moi de prendre soin d’elle lorsqu’elle ne peut plus s’en charger seule ? N’est-ce pas justifiable par tout ce que je l’aime ? Mes sentiments, ils prennent toute la place, ils comblent tous les espaces en moi, sans quoi je n’aurais que faire de son bien-être. Je n’aurais pas accouru au premier appel, fort de la présomption que quelque chose clochait dans sa voix. Je n’aurais jamais pris la décision de veiller sur elle aussi étroitement, au risque de devenir l’ennemi, d’être déçu et de rompre le cou de nos chances de réconciliation. Mais, en a-t-elle déjà été consciente ? Sur l’heure, l’est-elle ? Me remettait-elle plutôt en cause de considérer que mes fourberies de l’avant-veille consacrent que je suis retors et malsain ? Arriverais-je à me défendre de ce postulat quand les tenants et les aboutissants de ma vengeance suggèrent que je suis bel et bien tout cela à la fois ? Puis-je espérer qu’elle se souvienne que s’il m’arrive d’assumer mes erreurs ou mes manigances un rien trop tard, je n’ai pas triché à propos de ce que je juge essentiel entre nous ? Je n’ai pas menti sur mon affection. Je ne l’ai pas flattée de douceurs et d’attentions par manipulation. Je ne me suis pas battu contre ses réflexes pour utiliser ses sentiments à mon égard afin d’armer le chien de l’arme qu’elle m’aurait alors confiée. Je n’ai pas goûte à ses charmes pour amputer Mitchell de son bras droit. A mon niveau, tout était authentique. De mon désir d’oeuvrer main dans la main à la chute du Club, en passant par cette multitude d’intenses émotions durant nos ébats, de ma sérénité lors de nos instants de partage les plus sages jusqu’à ce “je t’aime” échappé dans l’habitacle d’un taxi, tout était incroyablement sincère, bien plus que mon mariage, autant que ma dévotion envers Sofia. Je me suis fourvoyé en m’imposant un choix qui n’avait pas lieu d’être puisque ce n’était en rien comparable et, quoique je ne puisse pas faire machine arrière, bien que je craigne que tôt ou tard, mon entreprise nous rattrape, je confesse : « Et que voulais-tu que je fasse d’autres ? Je n’ai pas caché ce que j’étais. »  Ma duplicité ne concerne que mes activités, ai-je tu dès lors qu’elle me happe et m’invite à me noyer dans ses yeux en me rassurant de ses doigts dans ma nuque. Je ne peux que promettre désormais, promettre sans subir l’obligation d’obtenir un résultat. Promettre et réconforter à mon tour.

Le portrait brossé d’elle sur la toile de la véhémence à l’aide de pinceaux revanchards n’a été que prétexte à me soulager en lui rendant la monnaie de sa pièce. Oeil pour oeil, dent pour dent, ai-je songé en détournant les Saintes-Ecritures. Ma mère aurait condamné si elle avait été témoin de ma mesquinerie. Elle m’aurait dès lors invité à relire mes comportement à la lumière des valeurs de mon éducation religieuse. Elles sont universelles et, quoique j’aurais eu envie de lever les yeux au ciel, méprisant et empli de dédain, jamais ces versets m’ont appelé à la vengeance du peuple et, au vu des dégâts causés par mes accusations fallacieuses, je ne peux que laver mes affronts en exprimant mes regrets. C’était petit et, qui plus est, indigne de moi, de la noblesse d’âme et si j’en ai fait fi au nom de Sofia, j’aurais souhaité ne pas les jeter aux orties au détriment de Raelyn. A quel point m’aime-t-elle pour passer l’éponge aussi vite ? Aussi facilement ? Qui dois-je remercier ? Qui lui aura insufflé la foi de la mettre de côté, sa colère ? Je ne la ressens pas entre nous. Hormis ma honte, je ne la déchiffre pas non plus dans son regard vert de jade. S’ils me mangent, elle ne me dégustera pas avec les raisins de la rage en accompagnement. Le plat qu’elle mitonne paraît tout prêt à ravir mes papilles alléchées par le goût de sa peau sous mes lèvres. Je picore celle de son nez avec gourmandise dès lors qu’enfle mon appétit. Il grossit à mesure que nous progressons vers la fin de cette discussion. D’après moi, mes excuses sont la plus éloquentes des fermetures. Elles ne sont pas pas bien compliquées étant donné que sa confession a bâillonné mon orgueil : la réconciliation est notre cap, notre destination à tous les deux. Toutefois ai-je renchéris pour lui témoigner mon respect, ce doux euphémisme, le point d’orgue de mes sentiments, l'occasion de transfigurer mes mensonges, de les muer en réalité. C’est à mon sens le dernier point à traiter, le moins sensible d’entre tous et, quoique je ne sois pas surpris qu’elle ait mal vécu ma mascarade - sur ce point, j’ai été clair - je tombe des nues quant à ses hypothèses au sujet d’Olivia. Je suis déchiré entre l’horreur d’être accusé d’un semblant d’inceste et d’amusement tant l’association est improbable.

Liv et moi, c’est l’histoire d’un mentor et de sa pupille. C’est le récit d’un Homme qui a trouvé dans une femme l’admiration d’une soeur à jamais absente. Olivia et moi c’est une amitié tantôt saine tantôt l’inverse, mais jamais ambigüe. Elle s’est érigée sur le soutien mutuel, la compréhension, les silences de compassion et l’absence de jugement. Jamais je ne l’ai regardée comme une potentielle maîtresse. Mais, qu’en sait-elle, Raelyn ? Que sait-elle de cette relation si ce n’est l’abnégation d’une partie et la confiance effective de l’autre ? Je l’ai à peine évoquée autour d’une table de billard, n’est-elle pas légitime, son insécurité ? « Je n’ai et ne coucherai jamais avec Olivia, même si c’était la dernière femme sur cette Terre, nous ne pourrions pas. Mais, je lui confierais ma vie sans hésiter, c’est pour ça que c’est elle que j’ai appelée. Je savais que, peu importe ce que tu ferais ou dirais, elle ferait de toi sa priorité parce que je le lui ai demandé. » Et pour cause, tu es la mienne, recèle l’aveu en sous-entendu. « J’ai rencontré Olivia, elle avait 17 ans. Je l’ai pris sous mon aile parce qu’elle et moi, on se ressemble beaucoup et qu’elle en bavait à l’armée.» A cause de son âge, de son nom de famille, de ses blessures liées à ses relations conflictuelles avec ses parents. « Elle est comme une soeur pour moi.» ai-je déclaré avec la désagréable impression que la comparaison ne nous rend pas justice. « Non ! C’est ma soeur. J’ai été témoin à son mariage. Je suis le parrain de sa fille. Je ne la verrai jamais différemment et elle non plus. Mais, elle est là depuis toujours.» J’ai haussé les épaules devant la fatalité  : elles ne seront jamais amies, ces deux piliers de mon existence. Serais-je un jour amené à écarter ma vieille amie à la faveur de Raelyn ? « J’aurais aimé que vous puissiez vous entendre. A défaut, ça me plairait que vous vous tolériez. Si pas, j’apprendrai à faire avec, mais je n’attends rien de toi... à ce niveau-là.» ai-je achevé, mon visage un rien plus loin du sien, pour évaluer quelles seraient ses objections et sans attendre en retour de ses confessions un serment. « Si ce n’est que tu entendes qu’elle n’est pas ma maîtresse, que je n’en ai pas, et que je n’en veux pas d’ailleurs.» Ce à quoi j’aspire, c’est poser le pied sur les terres bénies de nos précédentes retrouvailles, que Fraser Island nous serve d’élan pour mieux plonger à pic dans le bain du renouveau, celui duquel nous ressortirons plus fort, au mieux, à l’identique.  
Confiant et convaincu d’avoir été transparent, je m’interroge sur la réaction de Raelyn : est-elle étonnée ? Réticente ? Hésitante ? Excitée ? Est-elle charmée par l’idée ou l'estime-t-elle prématurée ? D’instinct, je recule encore un peu, à contrecoeur, ayant à coeur de la lire et son sourire me ravit. J’y puise l’énergie pour dodeliner vigoureusement du chef quand je pressens qu’elle achète, ma dulcinée. Moi, je lui dérobe en conséquence un baiser, le dernier puisque ce restaurant n’est pas mon seul souvenir de cette ère chargée des ions du désir et des protons de la passion. Je n’étais qu’un éclopé et, malgré tout, nous avons exploité toutes les ressources de notre créativité. Autant dire qu’il est urgent que je m’éloigne de son corps avant de l’explorer à la hâte et avec fougue. « Si je ne me rappelais que de ça.» ai-je soufflé dans un soupir, contre sa bouche, mes mains se décrochetant de sa taille pour ramasser sur la table nos assiettes. « Dans ce cas, je prends une douche et on démarre...» Après que j’aie fait mine de débarrasser, après que j’aie avalé un verre également : je soupçonne que je ne suis pas fébrile que d’anticipation de nous inventer un corps à corps là, sur le champ, dans la cuisine, au salon, dans la salle de bain ou sous la douche. J’envisage même de laisser la porte entrouverte en guise d’invitation, mais ne serais-je pas déçu si d’aventures elle ne la poussait pas ? Et, alors qu’elle m’a suivi de près, qu’elle dépose nos tasses au milieu de l’évier, que mes yeux sont alpagués par sa beauté, ensorcelés par le balancier de ses hanches quand elle se déplace, j’envoie au Diable raison et tempérance. Je fais tomber ma couverture à terre sans essayer de la retenir, c’est elle que j’attrape par la taille pour la presser contre moi, pour la serrer au plus près de mon corps échauffé par la convoitise. C’est elle que je guide contre un meuble au hasard et que j’embrasse à pleine bouche. C’est elle qui, soumise à mon arrogance et mes audaces, est déshabillée sans préavis et en méprisant la délicatesse de l’effeuiller de son débardeur de soie pour annoncer mes intentions. C’est son short, mon ennemi. C’est lui l’entrave puisque j’ai l’intuition qu’elle ne me repoussera pas… que comme moi, elle en a besoin de ce rapprochement peut-être trop rapide, mais pour le moins inévitable.  
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Amos Taylor

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Rechercher dans: mémoire du passé   Tag 33 sur 30 YEARS STILL YOUNG - Page 2 EmptySujet: (Amelyn #33) ► DON'T LEAVE ME DRY    Tag 33 sur 30 YEARS STILL YOUNG - Page 2 EmptyMar 27 Oct 2020 - 13:51




DON'T LEAVE ME DRY


Croire. Comprendre. Ce ne sont pas là les verbes avec lesquels je me suis imaginé conclure ce pan de notre conversation. Si je l’ai souvent reportée, c’est de m’être convaincu que la réalité surpasserait mes certitudes en matière de souffrance. Au mieux, elles n’étaient à mes yeux qu’une entité unique qui ne serait plus réfutable par mon coeur bardé d’espoir, une vérité qui nous enterrerait pour de bons. Je me suis perdu en chemin malheureusement. J’ai avancé tel un cheval portant des oeillères opaque et monté par un cavalier trop têtu. Je suis borné : mon cerveau aux commandes, je ne réfléchis plus avec empathie. Je tiens pour acquis le fruit de mes tergiversation par instinct de préservation et, sur l’heure, j’en suis horrifié. Qu’ai-je fait de mon indulgence ? Où l’avais-je planquée durant tout ce temps ? Derrière quelle émotion néfaste l’ai-je cachée ? L’effroi, sans nul doute et je savoure aujourd’hui ma chance que Raelyn, malgré l’addiction et mes comportements frôlant l’irrespect en ait possédé pour neux. Au contraire, je ne m’en serais pas tiré aussi facilement. Déclarer au beau milieu de la nuit que je suis immaculé comme de la neige fraîchement tombée n’aurait pas suffi à ce qu’elle m’accepte à ses côtés, dans ses bras, et ce matin, qu’elle se débatte avec cette conversation fragilisante pour sa fierté. L’en ai-je privée ? Sont-ce plutôt ses sentiments qui l’entraînent sur la voie de l’intégrité quand je n’en mérite peut-être pas tant ? En communiquant davantage - j’étais averti, elle m’y a souvent invité - j’aurais pu nous éviter bien des tourments. J’aurais également réduit la charge de notre frustration, celle qui nous rend malheureux depuis le début de cette colocation, celle qui multiplie les doutes, celle qui porte cent masques pour cent questions : Où en sommes-nous ? Que voulons-nous ? Combien de temps encore serons-nous torturé par un désir qui nous est interdit ? Quand pourrons-nous y succomber sans être malappris ? Sans être assommé par la sensation d’avoir commis une grossière erreur ? Pouvons-nous la saisir, cette main qui tend vers son aimant ? Chaque fois que j’ai réprimé l’envie de la serrer contre moi ou d’embrasser sagement son visage, j’ai eu mal. J’ai souffert jusqu’à maudire tout et n’importe quoi : notre rencontre à tort, mon indéfectible amour, moi, Mitchell et Alec le plus régulièrement. Je les ai détestés d’avoir initié en mon sein ce besoin de vengeance que j’ai chéri comme s’il était la panacée, le vaccin contre le virus du deuil. Or, elle l’a remplacé par un autre tout aussi violent et s’il m’arrive de me demander si je suis coupable de désaveu vis-à-vis de Sofia, je me rappelle les mots rassurants d’Olivia : j’aimais mon enfant, elle le savait et, d’où elle est, elle me rêve heureux et ne trouvera la paix que lorsque je serai à nouveau motivé par la joie de vivre. Je me souviens aussi que mon bonheur évolue en fonction de ce couple que Rae et moi avons formé et que nous aspirons tous deux à reconstruire visiblement. Elle l’avoue, d’ailleurs, et tandis qu’elle transforme sa poigne en pince tenaille, je fonds au sens propre et au figuré.

Je fonds sur ses lèvres. Là, tout contre sa bouche, je me consume. Maa raison gaspille une énergie folle à discipliné mon coeur qui commande à mes doigts de se frayer un chemin sous ses vêtements, histoire que nos deux corps réunis dansent un tango prestissimo tant il me hurle d’entériner nos voeux affirmés sans embarras et avec l’autorité d’un bon père de famille. Et, je résiste. Péniblement certes, mais le discernement remporte de justesse une victoire tant il m’implore de ne pas tout gâcher par trop de hâte. Cette conversation, elle n’est pas terminée. Nous n’en sommes qu’aux balbutiements. Il nous reste à traiter des questions autour de Lou,, mes actes insultants et mes reproches destinés à la blesser autant que moi. Je n’y viens pas de suite. J’exprime au préalable ma joie et mes appréhensions pour l’avenir. A l’aide de quel matériau colmater les brèches de notre amour ? Lequel fera disparaître les lézardes pour que la cruche de notre relation allant à l’eau ne fuite pas ? Pour qu’elle ne paraisse pas neuve, mais qu’elle le soit ? J’ignore comment m’y prendre et je le confesse, sans farde, en quête d’un conseil. Sauf que Rae, elle est moins pragmatique qu’à l’accoutumée aujourd’hui. Elle est fébrile - je ne suis pas en reste - et elle se contrefiche de l’art et de la manière. Elle décide de se fier à son instinct et moi, je souris largement. La grimace ne s’éclipse que pour répondre à son nouveau baiser et combattre la tentation qu’est de m’y abandonner sans cérémonie. Il est si passionné qu’il aurait tôt fait de me renverser. Au lieu de ça, il me bouscule assez pour que je la décoiffe de mes doigts qui rend lâche sa queue de cheval. Quelques mèches rebelles lui encadrent le visage et sa beauté naturelle me gifle comme au premier jour. J’aimerais le lui dire. Aussi anodin le compliment soit-il, les mots se pressent au portillon, mais elle me coupe l’herbe sous le pied, ma dulcinée. Elle reste là, avec moi, là où une place lui est dévouée depuis ce jour où mon coeur lui a chanté des sérénades. Elle se moque d’où on ira et mille et une idée me traversent déjà l’esprit, une sur laquelle je m’accorde aisément. Il n’est aucune promesse que je ne souhaite pas tenir. Il n’est pas non plus d’efforts que je ne déploierais pas pour nous. Pas plus de réponses ou d’explications que j’abriterai sous le préau de mon orgueil.   « Tu ne m’as pas laissé le choix. Tu voulais partir. » ai-je dès lors admis, penaud comme un gosse qui réalise qu’on n’arrose pas les fleurs avec du vinaigre. « J’ai eu peur des conséquences... » Et pas uniquement celles qui ont trait à la drogue. J’étais tout autant effrayé - si pas plus - qu’elle est la mienne et que je m’en serais voulu si, d’aventures, j’avais signé la fin de notre histoire de façon irrémédiable. « Tu faisais tes valises... » Bagage qui a finit au fond du fleuve, mais cette erreur-là aussi, je la réparerai. « Et je vais essayer. Vraiment. » ai-je conclu, sur la réserve, retenant quelques commentaires qui pourraient la blesser.

Nul besoin d’ajouter : “A moins que la situation ne me l’impose.” Au fond, elle le sait, Rae. Elle sait que si je ne l’avais pas chargée sur mon épaule comme un ballot de paille après son overdose, elle serait morte à l’heure actuelle. Elle aurait offert son dernier soupir à la cocaïne en cadeau d’Adieu. De tous mes excès, c’est certainement le seul que je ne regrette pas. Entendre les autres rentre ma tête dans mes épaules. Furieux, je n’ai pas pesé mes mots. J’ai même oublié certaines de ces horreurs qu’elle me répète dans l’espoir que je les balaie. C’est facile évidemment. Je ne pense rien de toutes ces bassesses et, resserrant ma prise autour de sa taille et un baiser sur le bout de son nez plus tard, j’écarte mon front du sien pour accrocher ses pupilles tremblantes d’inquiétude. « Non, tu n’es pas égoïste. Et, tu n’aimes pas que toi non plus, même si tu t’aimes beaucoup. » Est-ce encore le cas ? Est-ce grave dès lors que ça a contribué à ma fascination ?   « Je l’ai dit parce que je sais que ça te touche et ça non plus, j’aurais pas dû le faire. J’étais en colère, blessé et mort de trouille, mais ça ne justifie pas tout. ça n’arrivera plus, d’accord ? » Je me ferai violence pour ne pas empoigner à pleine paumes ma rancune pour qu’elle ait mal autant que moi.   « Parce que je sais que tu étais plus tout à fait toi le soir où tu es sortie de l’hôpital. Et, je sais aussi que non, tu n’as pas voulu me blesser volontairement. Je l’ai cru et donc, je l’ai fait. » A quoi bon cacher la vérité ? Nous n’en gagnerons pas en confiance et, quoique quelque excuse ricoche en moi, je n’arrive pas à la sortir, ce misérable impératif qu’est un "pardonne-moi". Je préfère le sous-entendre et c’est idiot. C’est aussi ridicule que d’appliquer petitement la loi du Talion. « Mais, ce n’était pas juste. Si je t’avais écoutée, on aurait pu s’épargner et j’en suis désolé. » Evidemment, ce n’est pas aussi évocateur que la formule adéquate, mais l’idée y est et je prie pour qu’elle s’en contente alors que je respire amplement, près de son oreille, ma joue caressant désormais la sienne. J’ai besoin de sa peau tout contre la mienne. J’ai besoin de me débarrasser du manque. J’ai besoin d’elle, tout simplement.   « J’en ai encore pour toi. Du respect. J’ai jamais cessé d’en avoir. Pourquoi tu as cru le contraire ? »Pourquoi l’as-tu clamer haut et fort, les bras croisés sous ta poitrine et l’air revêche ?   « C’est à cause de ce que j’ai dit ? Au sujet de toi et à moi avant d’aller sur le bateau ? » A propos de Fraser Island ? De notre réconciliation ? Elle s’en souvient : nous l’avons déjà abordé ce mensonge.   « Si c’est ça, tu sais qu’il ne tient qu’à nous... Rien ne nous en empêche.» ai-je poncué en levant les épaules avant de renchérir d’un : « Je t’aurais bien fait la surprise dans les trois minutes, mais... » En a-t-elle envie ? N’est-ce pas précipité ? Serait-ce dépasser les limites alors que j’ai promis que je ne m’aventurerais plus à lui imposer mes choix, mes envies et mes désirs ? L’apprentissage sera long pour distinguer ce qui relève de la surprise bienveillante à la prise de pouvoir… N’en valons-nous pas la peine cependant ?

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Rechercher dans: mémoire du passé   Tag 33 sur 30 YEARS STILL YOUNG - Page 2 EmptySujet: (Amelyn #33) ► DON'T LEAVE ME DRY    Tag 33 sur 30 YEARS STILL YOUNG - Page 2 EmptyDim 25 Oct 2020 - 20:25




DON'T LEAVE ME DRY


Elles sont fatigantes, ses émotions variables qui, selon la question, accélèrent ou décélèrent les battement de mon coeur. Chacune d’entre elles s’accommode d’ailleurs d’un lot d’appréhension qui, par chance, va crescendo. J’ai eu tout le loisir de les penser, de réfléchir à leur formulation et de les classer en fonction de leur gravité. L’objet réel de sa quête, il comptait parmi les plus capitales et, bien entendu, je suis remué qu’elle ait tenté de m’évincer quand moi, j’y croyais encore. C’est comme un coup de poing dans l’estomac : c’est déplaisant et douloureux, mais je ne lui en tiens pas rigueur. N’ai-je pas souhaité l’oublier moi aussi ? En arrivant sur le catamaran, n’ai-je pas entrepris de nous creuser une tombe, dans la terre rendue sèche par nos sentiments et à mains nues ? N’ai-je pas , comme elle, abandonné devant la complexité de la tâche ? Elle est la quadrature du cercle : impossible. On n’apprend pas à un coeur épris par surprise à désaimer par la persuasion. Seuls les couples qui se sont construits sciemment et lentement grâce à la raison ou par la faute du dépit sortent grandis de cette apprentissage. Nous, nous n’avons jamais été de ceux-là. Ni Rae ni moi n’avons choisi de tomber amoureux sous prétexte que la solitude était devenue, par la force des choses, un précipice à combler urgemment de peur de glisser, d’y tomber et d’en mourir. Notre relation s’est érigée sur l’émotionnel. Je serais donc hypocrite, aujourd’hui, de blâmer ses tentatives maladroites de m’arracher à sa peau. Je le serais d’autant plus qu’elle s’est fixée des limites qui m’apaisent. Elle n’a pas renoué avec Tobias. De ce que je comprends de sa vitesse de réaction, elle n’y a pas songé quand il aurait volontiers battu de la queue si elle l’avait sifflé, le fils de Mars. Aurait-elle était poussée dans le dos par la vengeance, après m’avoir maudit de tout son coeur, qu’il est le chien galeux qu’elle aurait pris en adoption, fière d’elle, satisfaite et assez retorse pour que j’en sois informé. Or, elle l’a abandonné à la fourrière. Elle n’a pas détaché sa laisse du poteau des mis à l’écart : elle ne l’a pas approché. J’en suis convaincu et j’aime ça. J’aime imaginer que cette précaution aura été le fruit d’un espoir, de la prière d’être un jour capable de me pardonner - si tant est qu’il me faille l’être -, de comprendre mes motivations ou d’accepter que je n’ai pas agi contre elle, mais pour mon enfant. Sa mort n’a pas modifié l’ordre des mes  priorités. C’est une révolution que d’avoir réalisé, il y a peu, qu’il était temps que je procède à une révision de mon schéma de pensée en cessant de soupirer sur mon passé pour mieux me concentrer sur l’avenir. Ne m’ouvre-t-il pas grand les bras maintenant que Noah n’est plus suspecté d’être mon remplaçant ?

En fouillant dans mes impressions, je constate que, la vérité rétablie, je n’éprouve plus que de la désolation envers ma bêtise. Lui, frappant la porte quelques heures après que j’aie remonté son téléphone et que j’aie abandonné ses clés dans la serrure, c’était un quiproquo digne d’un Vaudeville écrit par un auteur débutant. La blague était de mauvais goût. La coïncidence, téléphonée. Elle aurait levé les yeux au ciel de tous les spectateurs et je me demande aussitôt quelle diablerie m’a rendu aveugle à la vulgarité de cette comédie. Elle était destinée aux ignorants, aux naïfs un peu fous qui ne lisent jamais entre les lignes. L’ai-je été à cause de la ma culpabilité ? Le cas échéant, dois-je comprendre qu’il est l’heure de m’en débarrasser ? De ne plus la traiter en amie ? De l’observer avec défiance comme s’il s’agissait d’une adversaire à prendre au sérieux ? D’une sirène qui, lorsqu’elle chante, endort le bon sens des bienséants navigateurs ? Peut-être. A voir. J’y réfléchirai. Je me pencherai sur l'hypothèse lorsque les doigts et les mots de Raelyn ne soulèveront plus en moi le poids léger du soulagement. Il se manifeste par un sourire engageant et un frisson le long de l’échine, car il est tendre, ce contact avec sa menotte timide qui s’est posée entre nous. Il chuchote à mes peurs des promesses rassurantes et je me détends. Je me décrispe assez pour confier le fond de ma pensée et la recevoir dans la mienne, cette main avec laquelle je jouais du bout des doigts. Elle l’est autant que l’absence de jugement dans son regard. Elle ne s’offusque pas de mes prédictions et, quoique je ne sois pas fier de mes excès, je les regrette moins. L’aurait-elle lu, le script du rôle qui m’aura été distribué pour donner corps à cette histoire ? Y aurait-elle alloué un soupçon d’énergie si je n’avais feint d’être infidèle ? J’en doute, mais je ne lui en veux pas. Moi-même j’ai parfois besoin d‘un électrochoc pour que j’observe les faits de plus loin que le bout de mon nez. Un autre m’est souvent nécessaire lorsque mes confidences ressemblent à des déclarations d’amour. C’est néanmoins une tâche plus aisée qu’à l’accoutumée que ma mise à nu. Elle n’a pas rechigné, Rae. Et, en outre, je n’ai rien à perdre, mais tout à gagner d’asseoir mes aveux du taxi. Ô, évidemment, je n’ai pas de “je t’aime” éloquent qui empeste le romantisme à lui lancer au visage. Je n’ai pas de pétales de roses à jeter à ses pieds pour certifier de mon authenticité. Toutefois, je ne cache pas que je suis habité par le désir fou de reprendre notre histoire où nous l’avons laissée. Pas trop vite afin d’éviter les pièges, mais paq trop tard non plus. Quand nous aurons digéré sera le mieux. Lorsqu’elle sera également assez forte pour être “elle” en toutes circonstances et non pas cette ombre menteuse contrôlée par l’addiction.

Comme je tremble à nouveau à l’idée qu’elle ne soit pas prête, je crains qu’elle ne déploie un éventail d’arguments qui jetterait mes espoirs dans la fosse aux lions, sans arme et sans armure. Je présume que ces derniers justifient l’émotion dans sa voix, celle-là même qui naîtrait de la peur de me blesser une fois de plus. Alors, comme elle, je m’accroche à cette poignée de main. Je presse la sienne aussi fort qu’elle finalement et j’implore mon coeur de ne surtout pas perdre pied, de ne pas vaciller pendant qu’il avancera à reculons pour sauver les restes de mon orgueil. Je suis transi d’inquiétude à mesure qu’elle ponctue de redites que ces gars-là, ces trois types aux allures de fantôme dans sa vie, ne représentaient rien. Pour peu, je la secouerais d’aller droit au but, d’arracher le pansement sans simagrées, dans l’éventualité où ses voeux pour le futur ne concorderaient pas avec les miens. Et, pourtant, tout ce qui sort de ma bouche est un « Oui » franc et massif, un « Oui, je te crois. » dénué de toute rancoeur, un « Oui et je crois même que je comprends.» soufflé avec conviction, qui n’admets aucun connecteur d’opposition, qui respire l’authenticité tandis que j’approche. Je me déplace sur la banquette pour réduire un peu de cette distance entre nous dont je ne veux plus. Ce geste, c’est une invitation à poursuivre et le témoignage de mon impatience. Il est plus évocateur que mes yeux qui la dévorent, qui lui adressent le message subtil de mettre un terme à cette torture et, enfin, elle s’exécute. Elle n’a pas traîné, en réalité. C’est moi qui me suis montré trop pressé. C’est moi qui ai brûlé de l’enlacer, d’embrasser son front, ses paupières, son nez et, finalement, ses lèvres. C’est moi qui en rêvait, de ces douceurs coutumières, pour sceller cet accord rédigé en ces termes : “Peu à peu nous marcherons l’un vers l’autre.” Et, c’est encore moi qui n’ai pas hésité à récolter mon dû sans réclamer d’autorisation particulière. De ma main libre entourant sa taille, je nous ai ramenés l’un à l’autre et, me rassassiant de ce baiser qui, comme la veille, débute sur une anacrouse - une mesure complète induit plus de fougue et de passion - je me sens plus proche de l’optimiste que je ne l’aurai été durant ces mois de doute, si proche que j’en balise. Et, si je gâchais tout ? Et, s’il convenait de discuter du cadre avant de pousser des “hourra” ? Que veut-elle, exactement ? Ou, pour être plus juste, comment s’imagine-t-elle reconstruire la tour de lego dans laquelle nous avons donné un grand coup de pied ? Soucieux de ne rien précipiter, j’ai conclu cette note avec en point d’orgue mon front gardé contre le sien. « J’espèrais que tu le dises. Et, j’espère aussi que tu es armée de patience parce que…. je ne sais pas comment m’y prendre. » ai-je toutefois avoué, pris à la gorge par l’émotion.

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Amos Taylor

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Rechercher dans: mémoire du passé   Tag 33 sur 30 YEARS STILL YOUNG - Page 2 EmptySujet: (Amelyn #33) ► DON'T LEAVE ME DRY    Tag 33 sur 30 YEARS STILL YOUNG - Page 2 EmptyVen 23 Oct 2020 - 2:08




DON'T LEAVE ME DRY


Sans exagération aucune, j’aurais vendu mon âme au Diable pour rester couché, auprès d’elle, pour que perdure cette accalmie, pour retarder l’heure des conversation graves et parce que je me sens moralement mieux, mais physiquement je suis en petite forme. Mes muscles sont douloureux d’ailleurs et pas seulement à cause de notre position somme toute peu naturelle durant cette nuit de prudes retrouvailles. Je suis patraque, mais elle a raison, Rae. Avec ou sans nous, le soleil se lève, le monde tourne et si nous sommes soumis à peu d'obligations, il en est quelques-unes impossibles à ignorer : la faim, la soif pour l’instinctif et l’honnêteté comme le courage d’aborder notre mise au point à l'image d’un dû. C’est notre dette du jour pour honorer cette trêve, mais pas de suite. Pas alors que mon estomac grogne - elle en rit d’ailleurs : à lui seul, il a ruiné mes arguments - et pas maintenant que je m’éveille à peine. Je ne suis pas un gars du “matin”. Elle l’a appris lorsque nous évoluions tel un couple, quand nous n’avions pas à nous demander si nous saluer d’un baiser était autorisé, si nous cajôler avant de poser pied à terre est inconvenant ou non. Elle l’a intégré par la force de l’habitude et je mettrais ma main à couer qu’elle ne l’a pas oublié. Si, dans la cuisine, assise sur mon plan de travail, elle s’avance sur ce terrain miné en jetant sur le séjour des regards circulaires qu’elle entrecoupe d'oeillades pour mes gestes machinaux, c’est sa façon de m’assurer qu’elle ne se dégonfle pas, que la veille, dans la salle de bain, elle n’a pas menti en assurant qu’elle nuancerait mes doutes en rétablissant en douceur la vérité. Elle a bel et bien l’intention d’user de la sincérité comme d’une arme redoutable contre mes hypothèses, mais n’est pas à double tranchant finalement . Me rassurera-telle, sa réalité ? Sera-t-elle plus moelleuse que de l’ouate ou plus rugueuse que du papier de verre ? Avec lequel enveloppera-t-elle mon coeur en cette fin de matinée ? Cette discussion rendra-t-elle notre rupture inéluctable ? Pourquoi ai-je la désagréable impression que notre réconciliation ne dépend pas seulement de ses aveux, mais également de la pertinence des questions que j’ai ressassées pendant son absence, triées, émondant les plus malsaines d’entre elles au profit de la poubelle des inutiles et en surlignant celles qui sont si capitales que nous ne pourrons pas les esquiver. J’ai peur tandis que j’enchaîne des préparations plus salées que sucrées. Je ne suis pas davantage à l’aise dès lors que nous transférons nos assiettes d’une pièce à l’autre.

Au dehors, la lumière est une agression pour ma rétine. Avaler deux cafés n’a pas suffit à me secouer les puces et à m’insuffler l’envie de passer un coup de chiffon sur l’ardoise chargée de notre histoire. Pourtant, je me lance dans l’arène après avoir avalé moins de trois fourchettes de mes oeufs. Mon appétit a été écrasé par ma crainte de cueillir dans ses explications des fruits plus gâtés que ceux de mon imagination. Je n’ai plus qu’une hâte : en finir au plus vite, arrêter un choix sur ce que j’envisage notre avenir sur une note positive ou sur une touche inverse. Je déballe donc mon paquet en hésitant peu, en pesant mes mots afin qu’ils soient à la fois univoque et dépourvus de reproches dans le timbre. Ma couverture sur mes épaules, ma tasse de café entre les mains - je la serre bien plus fort que je ne le devrais - je ne la quitte pas des yeux. Ils sont suspendus à ses lèvres, aux expressions de son visage, à l’intensité de son regard figé au mien. Que dit-il si ce n’est qu’elle est fébrile elle aussi ? Que je me prends trop la tête ? Qu’aucune de mes interrogations n’ont de sens ? Que je suis culotté puisqu’au vu de ce qu’elle considère comme une trahison, le nombre et les raisons ne me regardent plus ? Est-ce ce qu’il fallait comprendre dans ce “je ne te devais rien” ? Pour cette remarque-là aussi, je réclame des éclaircissements parce qu’elle contribue à ma douleur. Elle a mis en lumière que, de nous deux, j’étais bien plus attaché à notre relation qu’elle ne l’était elle-même étant donné la vitesse avec laquelle elle l’a balayée en se roulant dans la luxure avec… trois voleurs. Trois. Trois de trop, c’est évident, mais tellement moins par rapport au compte que j’ai tenu secrètement et qui grossissait d’heure en heure. Trois incartades de trop qu’elle justifie avec tant d’éloquence et de justesse oratoire qui me bouleverse. Je suis renversé par ses révélations parce qu’elle déshabille son coeur, Raelyn. Elle le dévêt de son armure. Il est nu, devant le mien et peu à peu, mon mal s’évapore. Bientôt, il n’en restera plus qu’un échantillon avec lequel je parviendrai à composer le temps d’avaler la pilule. J’en suis convaincu dès lorsqu’elle confesse un ressenti en diapason avec le mien. Je n’ai pas souffert seul de l’absence. Elle vivait un deuil, le deuil de nous, et la vie ne m’a-t-elle pas enseigné que chacun l’apprivoise à sa façon ? Que c’est libre de droit et de choix même si elle s’oppose à nos convictions ? N’est-ce pas le moment de tirer profit des leçons du destin pour une noble cause ?

Je pourrais fixer mon attention sur le chiffre et ne plus l’écouter que d’une oreille. Ce serait légitime du point de vue de mon orgueil étant donné qu’il digère mal qu’elle réprime ses sentiments dans des ébats charnels. Or, je n’entends que les termes “intolérables” penser à toi” et je réalise que ma possessivité m’a biaisé. elle a comblé les espaces laissés vacants par le déni. J’ai réfuté la plus sombre de mes peurs en nourrissant ma jalousie des images de ces délices sexuelles dont je n’étais pas l’instigateur. J’ai alimenté ma sensation d’être le parent pauvre de notre association amoureuse pour ne pas affronter en face le fond du problème : ma culpabilité. Je déteste tant lui faire du mal que je me suis bercé de l’illusion que c’était sa faute si nous n’étions plus : elle a manqué de confiance en moi. Et, peut-être ya-t-il toujours du vrai dans mon analyse. Sauf que ça n’a plus d’importance. Le primordial, c’est que j’ai scénarisé un drame dans lequel j’étais le héros crédule victime d’une punition injuste. Le principal, c’est que la vérité est plus belle que mes mensonges. Le capital, c’est c’est les battements accélérés de mon coeur qui donne la réplique à ces “je t’aime” qu’elle sème et dissimule ça et là derrière la sémantique de son monologue. Dès lors, comme elle, j’ai posé ma main sur la banquette, mes doigts frôlant les siens, timidement, pour ne pas perdre de vue notre objectif : arracher les chardons de l’allée du temple de notre amour. « Tu as revu Tobias ? Vous vous êtes défoncés ensemble ?» Est-il le premier nom sur ta liste, ce qui serait à mon sens impardonnable ? Si l’autre s’appelle Noah, quelle est l’identité du dernier ? Qui étaient-ils exactement ? Connaître leur identité changerait-il la donne ? Je m’équilibre sur un non : ils sont pour elles sans visage et sans nom. « Et Noah ? » Suis-je crédule de me fier aux indices délivrés par ton téléphone au détriment de mon intuition ? « Il était là par hasard ou...» me suis-je enquis, la voix brisée par un émoi dévastateur : l’effroi. « J’ai cru que… que c’était ton nouveau type, un de passage puisque j’en ai croisé un autre, mais un avec qui tu te réveillais le matin, qu’il te préparait ton petit-dej… Enfin, tu vois le genre. J’ai cru que vous partagiez une sorte de routine qui était à nous...» Et à nul autre si ce n’est Aaron. «Tu l’as fait ? Avec lui ou un autre ?» Mon timbre s’amenuise : il est plus proche du chuchotis de l’aparté faute à ma réserve. Qu’adviendrait-il si je ne m’étais pas trompé ? S’il m’avait effectivement remplacé pour lui permettre de m’oublier ? A-t-il été la dernière étape du processus de son processus de désamour ?   « C’est ça qui me fait le plus de mal. Le reste... » Ce qui m’a empêché d’épouser son corps offert quelques jours auparavant, c’est une conséquence, pas une cause. « Je peux faire avec.» Avant moi, elle a cumulé les amants. Jamais ça ne m’a freiné : qu’est-ce que trois de plus ? A peine un panneau “stop” sur la voie qui nous mènera à nouveau l’un vers l’autre si nous jouons de patience. « Parce que je veux pas que tu m’oublies, je veux pas t’oublier, je veux plus que tu essaies de m’exorciser. Je veux plus que tu me manques ou te manquer, ou en tout cas pas comme ça.» J’ai risqué un sourire alors que, cette fois, mes doigts s’entrelacent aux siens pour la tirer doucement vers moi. Elle est trop loin, bien trop loin de moi qui ai terriblement besoin d’elle. « Je l’ai jamais voulu et je regrette la façon dont j’ai amené les choses. J’aurais dû t’en parler plus tôt, mais j’avais peur. J’avais peur que la vérité nous achève... j'avais peur d'être le seul à avoir envie d'essayer de recoller les morceaux.» Et pour de bon, cette fois.
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Amos Taylor

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Rechercher dans: mémoire du passé   Tag 33 sur 30 YEARS STILL YOUNG - Page 2 EmptySujet: (Amelyn #33) ► DON'T LEAVE ME DRY    Tag 33 sur 30 YEARS STILL YOUNG - Page 2 EmptyJeu 22 Oct 2020 - 16:22




DON'T LEAVE ME DRY


A la genèse de notre histoire, ne pas l’embrasser ressemblait à un défi duquel je me suis cru à l’abri des mois durant. Cette bravade, contre mes pulsions, elle était alors de synonyme de frustration ou de supplices selon la situation. Lorsqu’elle faisait mine de ne plus s’intéresser à moi au profit d’un client fortuné, plus jeune et plus beau que moi, je m’arrangeais pour souffler le chaud sur l’ambiance afin qu’elle se souvienne de mon existence quand son indifférence m’aurait normalement convenu. Ces autres fois où elle me tournait autour attirée comme un insecte par la lumière d’un réverbère, je jetais un froid entre nous en prétextant pour moi-même que je regrettais d’avoir happé son attention ou qu’il s’agissait là d’un machiavel stratagème servant les intérêts de ma vengeance. Tant de foutaises ! La vérité, c’est que j'étais Icare et elle, le rayon de soleil. Ma rancoeur n’a été sujette à nous rapprocher qu’une seule fois, le jour de notre rencontre. La suite est née d’une inclination pour ses sourires que l’aura motivée et, Dieu m’en soit témoin, prétendre choyer mon ego de ses attentions n’aura été qu’une excuse utile pour me nettoyer de ma honte, puisque mon inavouable désir était de devenir son obsession. Je rêvais de lui apparaître en songe dès lors qu’elle s’allongeait dans son lit et qu’elle s’en réveille en sueur, les joues rosies d’embarras et la tête pleines d’images qu’elle muerait en fantasmes, un à assouvir coûte que coûte et quel qu’en soit le prix, un à réaliser pour s’en défaire malgré les interdits, le danger, par amour du jeu, jusqu’à ce que cette tocade s'amplifie, se cristallise dans son coeur en sentiments nobles, inédits et étouffants. La question qui m’a hanté tandis qu’il s’opérait entre nous une révolution, c’est pourquoi ? Pourquoi risquer de me prendre les pieds dans le tapis ? Pourquoi nourrir de si malsains désirs à son égard puisqu’il était écrit que je ne me relèverais pas de cette chute sans dommage ? Que je serais l’arroseur arrosé ? L’homme appris pourtant pris ?

Aujourd’hui, la réponse à cette interrogation est évidente : nous avons été taillés l’un pour l’autre, Rae et moi. Sa nuque et ses seins ont été galbés pour mes paumes, son corps pour épouser le mien, sa bouche pour s’allier à la mienne. Au contraire, pourquoi nous dépouillons-nous d’orgueil pour admettre à mots cachés que nos voeux convergent dans la même direction ? Pourquoi nous en émouvoir ensemble au point que le noeud de nos jambes se resserrent et que nos doigts caressent ou pressent la peau de l’autre avec fébrilité ? « Je suis sûr qu’il savoure sa chance. » ai-je murmuré tandis que je range mes souvenirs, les paupières closes et le coeur bouffi d’espoir, les entrailles remuées par leur sincérité ou leur intensité. D’instinct, j’en partage un qui éclaire nos traits d’un sourire. Le suivant, celui qu’elle dépose entre nous, ce sont mes pensées les plus grivoises qu’il ranime. « Oui. Mais, il n’empêche que j’avais envie de toi. » Au même titre que toutes ces fois où mon corps a frôlé le sien, de la même manière que sur l’heure pendant que je lutte pour ne pas lui dérober un nouveau baiser, un baiser qui, comme le premier, nous abandonnera pantois, hagard, suffoquant et fiévreux parce qu’il sera cousu dans l’étoffe du tissu de la passion sans être achevé. Au même titre que j’en tremble à chaque fois que j'effleure ses lèvres des miennes en lui offrant des excuses pour qu’elle capitule et elle l’a fait… à moins que ça ne soit moi… je n’en suis plus certain. Je ne suis plus assez lucide maintenant que le moteur de la locomotive à vapeur tourne à plein régime : nous l’alimentons du charbon qu’est notre amour et mes mains se veulent déjà moins sages. Elles se baladent à l’envi le long de sa silhouette avec l’espoir que leur course ne sera pas interrompue par la raison. Je dois m’y fier, à cette trouble-fête. Et, tandis que Raelyn frémit sous mes doigts et que je me sens désespérément à l’étroit dans mon propre corps, je lance un SOS simultané à la bienveillance et à la prévenance, qu’elles me viennent en aide à la seconde. « On doit. » m’ont-elles permis de répondre au tac au tac à une Raelyn en ébullition. « Pas comme ça.» Cette remarque, je l’ajoute après cette ultime minute à profiter de la chaleur de ma convoitise. ” Pas comme ça, non. On ne se réconciliera pas sur des malentendus. On ne fera pas l’amour sur nos problèmes.” Nous nous endormirons plutôt serré l’un contre l’autre, le coeur battant tambour jusqu’à ce qu’il s’apaise, jusqu’à ce réveil presque trop brutal.  

∞∞∞∞∞∞∞

Je grimace comme un ado fatigué d’avoir veillé tard quand il y a pourtant à l’école : je n’ai pas envie de me lever. Sauf qu’elle gigote, Raelyn. Elle ajuste cette position alambiquée dans laquelle nous avons sombré, sans broncher du reste de la nuit. J’étais bien là. De mémoire d’homme, j’affirme ne plus avoir aussi bien dormi depuis des lustres, depuis notre rupture. Pendant cette séparation, j’ai été agité de cauchemars qui, ce soir, n’ont pas repris leur droit. Il m’ont offert une paix royale et, mon estomac grondant, soucieux de retenir le temps qui file, je fais mine de l’ignorer, de le cacher en basculant sur mon flanc pour être le plus près possible de Rae. « C’est long quelques heures. » ai-je bougonné en embrassant son front. J’ai respiré son parfum et j’aurais juré m’en être nourri.   « Et je n’ai pas faim, tu te fais des idées. » Je suis trahi par mon propre corps et, quoique je prenne le temps de m’étendre, j’abdique.   « C’est bon, tu as gagné, même si j’ai besoin de dormir au moins cent ans encore.» J’ai accumulé tant de fatigue que j’ai l’impression d’avoir pris dix ans en un mois, mais ce n’est pas le problème. Celui qui me tracasse, c’est qu’au réveil du soleil je ne sais plus comment me comporter. Puis-je l’enlacer pendant qu’elle s’avance dans la cuisine ? Ai-je le droit de lui prendre la main ? Est-il autorisé d’embrasser son cou ? Ses tempes ? Son nez ? Ses paupières ? Son menton ? Ses lèvres ? Difficile de statuer… je ne peux pas me décider pour un détail comme ses jambes pendant dans le vide alors qu’elle s’est assise sur mon plan de travail. L’esprit toujours brumeux, je nous fais couler deux cafés et sors une poele de mon armoire par réflexe. Je ne sais pas ce dont elle a envie. Je m’active derrière le fourneau pour ne pas trop penser que, bientôt, si ce n’est de son initiative, ce sera de la mienne d’ouvrir le dialogue et je balise, parce que je ne suis pas doué pour ce faire et définitivement mal préparé. Le serais-je seulement un jour cependant ? Mon coeur bute contre sa bonne volonté et j’en soupire. J’aimerais tant que nous puissions faire semblant de rien jusqu’à l’oubli. Toutes les vérités ne sont pas bonnes à avouer : l’histoire nous l’a prouvé à maintes reprises. Mais, celles-ci ne sont-elles pas primordiales ? Les ignorer n’est-il pas source d’interrogation ? D’angoisse ? De doute ? D’introspection ? Avant d’ouvrir la bouche, j’évalue grossièrement nos chances de survie si j’éludais son invitation. Le résultat est proche du nul, du zéro pointé. « Après manger ?» Ou pendant si elle est pressée… pas maintenant. Pas quand j’ouvre à peine les yeux. Aussi, ai-je terminé ces préparations que nous avons porté ensemble jusqu’au pont.

Dehors, les températures sont agréables : le printemps approche à grands pas. Pourtant, j’ai froid et, avant de me jeter à l’eau, je suis redescendu chercher un plaid et nous servir du café. Ce n’est qu’à mon retour, engoncé dans une couverture trop chaude pour la saison - est-ce bien normal d’ailleurs ? - que j’ai eu l’impression de jeter ma voiture contre le premier mur venu, ma cuillère mélangeant le sucre de mon café. « Je ne sais même pas par où commencer. » Ce qui me torture le plus ou, au contraire, ce qui m’inquiète le moins ? Dois-je envisager un long crescendo en lieu et place de son strict opposé ? Comment nous éviter de grimper à l’échelle de violence si les aveux nous déplaisent ? S’ils sont trop affligeants ou décevants ?   « Pourquoi et comment.. ça me semble être un bon début. » Pourquoi t’être offerte à des pourceaux… comment as-tu trouvé le courage… Ce n’est qu’un échauffement, bien sûr, et déjà j’enchaîne : « Qu’est-ce que tu cherchais ? Du plaisir facile ? Tu en as trouvé ? A quel point ? » Sous-entendu, ont-il été de bons amants ? M’auraient-ils supplanté si l’un d’entre avait trouvé entre tes cuisses les clés du portail de ton coeur ?   « Combien ? » Je l’ai observé gravement dès lors que je sais - et je suis certain qu’elle le devine - que l’une des questions à venir traitera de leur intimité. Elle sera d’une indiscrétion sans précédent. Elle sera également aussi assommante que deux coups de poings sur les tempes, mais j’ai besoin de l’entendre, cette réalité. J’en ai besoin pour évaluer ce qu’ils m’ont volé et qu’il me faudra reconquérir. En attendant, je me prépare au pire en vérifiant ce que les termes suivants dissimulent : « Qu’est-ce que ça veut dire, “je ne te devais plus rien” ? » Que tu avais cessé de m’aimer ? Que tu réapprends seulement parce que j’ai forcé les choses en t’enfermant sur le loft, puis sur le bateau ?  
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Amos Taylor

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Rechercher dans: mémoire du passé   Tag 33 sur 30 YEARS STILL YOUNG - Page 2 EmptySujet: (Amelyn #33) ► DON'T LEAVE ME DRY    Tag 33 sur 30 YEARS STILL YOUNG - Page 2 EmptyMer 21 Oct 2020 - 22:07




DON'T LEAVE ME DRY


Si j’ai désiré la blesser en me prêtant une future aventure, je ne m’en gausse pas, je regrette. Je regrette au point qu’il me soit compliqué de plonger mes yeux trop longtemps dans les siens. Je me noierai dans cet océan de tristesse et d’incompréhension. Cette dernière, elle étouffe furtivement la flamme d’espoir qui brillait dans ses yeux depuis l’aveu de ma fidélité, non pas envers notre couple, mais nos sentiments. Leur réciprocité n’aura jamais été aussi éloquente que ce soir et, quoique je le doive à la tourmente, j’y puise la sagesse de ne pas interpréter quel émoi la traverse. Je m’interdis de me demander si elle est déçue, fâchée ou si elle s’interroge sur le message que suggère mon comportement. Je proscris les justifications interminables qui soulèvent en général plus de doutes que de certitudes. J’affirme au contraire qu’elle fut douloureuse pour nous deux, cette dispute. Je n’en tire d’ailleurs aucune fierté. Quant à ma satisfaction, elle est aussi éphémère que fugace, sans quoi je ne changerai pas d’épaule le fusil de mes obsessions : je décrocherais la lune pour la débarrasser de son addiction. Si la clé de mon plan n’était pas trop engagée dans la gâche du verrou de ma vengeance, j’aurais renoncé sans hésiter pour la retrouver. Toutefois, je n’ai pas le droit d’en faire ma captive, d’autant que mes chausses sont pleines d’erreurs. J’y ai enfoui mon association avec Lou, le supposé retour sur investissement qui en dépend, ce courage éhonté d’aimer Raelyn tout en haïssant son monde, ma dévotion à ma cause à son détriment. Tout s’explique évidemment. J’ai été tantôt naïf de croire qu’il suffit d’aimer pout tout accepter, présomptueux de nous envisager comme deux essentiels l’un pour l’autre et tantôt égoïste d’avoir négligé son équilibre au profit de mes projets. Ceci étant, lui nuire directement n’était plus mon but. Il l’a été, c’est vrai, mais à ‘l'instant précis où j’ai déchiré en songe mon contrat de mariage dans ses draps et dans ses bras, j’ai oeuvré à la protéger de mes belligérances. C’est devenu l’appendice à mon leitmotiv initial que de laver l’honneur de ma fille et de préserver celui de Raelyn.

Honnêteté est d’accepter que j’ai lamentablement échoué. Depuis, je répare comme je le peux. Je recolle les brisures du vase de notre couple avec la minutie d’un artisan. N’est-ce pas contradictoire que de l’enfermer dans la chambre ? De lui choisir comme babysitter une ennemie de par sa profession ? D’être un dictateur pour son indépendance et sa soif de liberté ? Un oiseau en cage est malheureux par essence. Aussi, suis-je surpris, non pas qu’elle se préfère avec moi plutôt que sans moi - je lui manque, elle l’a avoué du bout des lèvres il y a quelques heures - mais qu’elle ne saisisse pas l’occasion pour redéfinir les contours de sa convalescence. Comptent-ils parmi tous ces angles obtus que nous arrondirons demain ? Dois-je m’y préparer au matin ?   « Moi non plus.» ai-je consenti sans confier mes craintes liées à son départ. L’absence serait pénible, mais ma peur incoercible, c’est que la poudre lui souffle de me détester pour mes outrages et pour mes excès et qu’elle ne lutte pas pour la détromper. En outre, il est hors de question qu’elle s’imagine d’emblée qu’elle m’encombre. Elle serait loin de la vérité et, par chance, bien avant que j’ouvre la bouche pour dissiper un éventuel malentendu, elle me rassure en se lovant contre mon torse.

J’en profite évidemment. De la sentir ainsi blottie contre moi, je jouis du plaisir de réchauffer mon corps au sien, de vider mes poumons maintenant que ce geste autrefois normal dissipe mon angoisse et de glaner mon lot d’espoir entre ses bras. Je tremble également de la convoiter avec assez d’ardeur pour mélanger les mots et les invitations. Mon amusement est donc mi-figue mi-raisin. Ma déception est évidente quand prend fin cette accolade et lorsque sonne l’heure de sortir de la salle de bain. Pourtant, je la fuis et cette hâte, elle révèle qu’il s’agit en partie d’une échappatoire. Combien de temps serais-je demeuré sage à ses côtés quand l’envie de l’embrasser me surprend dès que je la respire, que sa poitrine se presse contre mon torse et que je me convaincs que les battements de son coeur sont rythmés par mon propre métronome ? Dans la cuisine, j’extirpe à la pince tous nos souvenirs épicés et les idées qui affluent dans mon cerveau pathologiquement accro à elle en lui préparant son assiette. Je convoque le sommeil après avoir rangé un peu et tandis qu’elle s’installe près de moi, tout près, si près que je m’enivre du contact de sa peau le long de mon bras remontant le long de son échine et qui repose contre sa nuque. Elle, elle n’est pas en reste : ses bras encerclent mon cou, elle noue nos jambes et appose en signature son front près de ma bouche.

Les effets de ce moratoire sont immédiats. Peu m’importe que cette paix soit provisoire. Je me sens déjà mieux, accompli malgré cette effrayante et habituelle évidence : je dépends d’elle. Il n’est pas question d’apaisement dans cette chambre, de soulagement ou de bonheur, mais de ma cohérence. Je fonctionne mal sans elle. je fais n’importe quoi quand je perds le contrôle et, qu’en conséquence, elle se méfie de moi comme si j’étais l’ennemi. dès lors, je retiens la nuit à l’aide d’une commémoration. Je ravive les couleurs de nos inattendus. J’hésite entre les deux qui m’ont ébranlé : un baiser dérobé et une nuit volée. Le premier était fougueux quand l’autre était chase, mais le conseil était identique. Il m’intimait à la prudence, m’invitait à limiter les échanges. Au lieu de ça, j’ai guetté ses gestes dans l’expectative d’une attention sans écouter les prescrits de la méfiance. Aujourd’hui, si je m’en embarrasse, c’est parce qu’elle badine, Raelyn. Elle marivaude de son humour narquois qui m’arrache un sourire et démultiplie mon désir. « Je t’ai déjà dit que ton mec n’avait pas de manière, mais tu t’obstines alors que je suis là, moi. » ai-je feint en dépit, néanmoins brûlé par l’aveu que ma place, mes privilèges et mes faveurs constituent le dessein le plus obsessionnel de mon existence. Il supplante ma vengeance et je n’en ai honte qu’au regard de ma peur d’être débouté et non plus celle de renoncer à Sofia.

J’y pense chaque jour, à ma fille. Elle me manque à chaque instant, mais j’ai compris. Elle ne sera jamais plus qu’un fantôme que je ressuscite en ranimant son sourire. Du reste, elle ne se relèvera pas en être fait de chair et d’os. Rae, en revanche, elle est bien vivante et tandis qu’elle encense de ses caresses mon cou, mes joues, mon front et ma bouche, j’ai le souffle coupé. Je suis incapable de parler : je ne touche plus terre. Je lévite à présent près d’un mètre au-dessus du sol puisque, comme elle, mon coeur pleure ses baisers. Comme elle, je m’en suis souvenu sur l’heure de mon incartade. Mais, n’est-ce pas pour m’éviter un impair que je ne l’ai pas épinglé, le “tout premier d’entre eux” ? « Je voulais surtout que tu n’arrêtes pas de le faire. Un peu comme maintenant. »  Ma conscience proteste dès lors que ma tête se penche vers elle et que mon nez taquine le sien. Il l’effleure, glisse sur la peau velours de ses lèvres. Qui de nous deux a craqué cette allumette ? Elle ? Moi ? Nous ? J’opte pour des torts partagés afin de réduire l’impact de ma culpabilité de chuchoter, audacieux, que :   « Moi aussi. » Moi aussi, notre passion exprimée dans sa plus simple expression me hante et saccade ma respiration.   « Et je suis pas certain d’avoir envie de résister pour être honnête.» Prétendre le contraire ne tiendrait pas debout : ce n’est plus mon nez qui frôle, mais mes lèvres à présent.   « C’est juste un baiser.» ai-je lancé sans y croire dans l’espoir de me dédouaner de ma faiblesse puisque je succombe malgré mes résolutions et le péril qui nous menace. Je cède en me jurant que ça n’ira pas plus loin pour une raison, une seule : elle mérite mieux que ça. Elle ne mérite pas que je démissionne devant ma frustration d’être plus à elle qu’elle n’est à moi.
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Amos Taylor

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Rechercher dans: mémoire du passé   Tag 33 sur 30 YEARS STILL YOUNG - Page 2 EmptySujet: (Amelyn #33) ► DON'T LEAVE ME DRY    Tag 33 sur 30 YEARS STILL YOUNG - Page 2 EmptyMar 20 Oct 2020 - 17:53




DON'T LEAVE ME DRY


En d’autres temps, et par réflexe, j’aurais longé de ma bouche l’estafilade de sa paume pour y déposer des baisers que l’imaginaire collectif décrit comme étant magique. J’aurais terminé cette course lente sur ses lèvres après avoir flatté l’intérieur de son bras. J’aurais également fait fi de cette faim qui la tenaille pour nous sustenter de la plus charnelle de toute, histoire que la vie reprenne enfin son cours tranquille et serein. Or, ce soir, je suis sage presque malgré moi. J'ai envie d’elle évidemment. Entre notre proximité, ses chuchotements, cette douceur dévouée à ce qu’elle ne grimace pas tandis que je la soigne et que j'applique un pansement sur sa plaie, je me fais violence pour dénicher de mon esprit ses idées licencieuses. Toute dispute digne de ce nom doit être soldée par une réconciliation en bonne et due forme et, qui plus est, propice aux confidences et aux repentirs sur l’oreille. Je me présume encore trop fragile cependant, fragile du coeur tant il est meurtri par ses aventures. Tant que nous ne plierons pas le linge lavé par une conversation grave pour le ranger dans un bagage émotionnel que nous traînerons longtemps derrière nous jusqu’à l’abandonner sur le bord de la route, je ne me risquerai pas à cette audace de peur qu’elle s’achève sur un nouvel affront. Je ne veux pas lui coller encore au corps cette impression que je la rejette, signe notoire de mon désamour åson sens. Je n’en suis pas là. Au contraire, je me rends malade de chagrin à l’aimer jusqu’à la déraison. « Dans ce cas-ci, l’un ne va pas sans l’autre.» ai-je donc répliqué, levant les yeux vers elle pour la première fois depuis qu’elle m’a interrogé. Je jauge de l’impact de cette formule bien que je la nuance déjà. « mais je n’aime toujours pas ça, te faire du mal. »   La bienséance perd tout attrait dès lors qu’elle m’échappe un peu. Si son regard s’égare dans la contemplation du vide, je lui prête toutes sortes d’émotions à la faveur de Noah - quoique peut-être plus maintenant que je détiens son téléphone et qu’il ne contient rien d’incriminant - des reproches tus qui me seraient destinés ou de la peine d’être ma prisonnière. J’ai été heurté par cette déclaration quand je me suis imposé au loft en colocataire. J’y songe souvent aujourd’hui, plus encore depuis la veille. L’écrouer dans sa chambre m’a laissé un goût amer dans l’arrière-gorge. En se comparant à Sofia, en arguant mon absence de respect, elle a amplifié mon trouble et ma culpabilité, aussi ai-je décidé que nous resterons à quai désormais. Jack l’a sous-entendu : je ne peux pas aider Rae en puisant dans mes forces si elle n’a pas envie de s’en sortir. Je lui offre donc le loisir du choix puisqu’il n’est plus question de voguer sur l’océan pour la préserver de son addiction.

Vais-je le regretter ? Je l’ignore. Souffrirais-je si elle me demandait de la ramener chez elle ? Assurément. Au delà de mes bonnes intentions, je ne suis pas convaincu que j’accéderais à sa requêtes sans combattre. Dès lors, dans le doute, je confesse que j’ai besoin d’elle. J’avoue sans pudeur que je la rêve entre mes bras la nuit durant. J’admets qu’elles sont ma préférence, d’autant sur l’instant, compte tenu de nos anicroches et de ce lest dont j’allège ses épaules. « On repartira pas en mer. On va rester à quai. Tu as le droit de décider de rester ou non.» Elle est libre, libre de retrouver ses habitudes, de me fuir, même si j’ai peur, même si j’aurais mal à me saouler chaque jour jusqu’à l’anesthésie, même si ça ne serait pas sans conséquence. En apparence, je disparaîtrai de sa vie. Je veillerai sur elle, mais de loin. En attendant, tant qu’elle est encore là, près de moi et disposée à me rassurer de réponses à mes questions au terme d’un sommeil réparateur, j’entends bien en profiter à souhait. J’entends me repaître de sa présence jusqu’à ce que notre aparté sous couvert de sa convalescence n’ait plus de raison d’être.

Si notre échange semble se clôturer sur un silence, je ne le brise pas : il n’est pas dérangeant. Il est à l’inverse logique au vu de nos propositions respectives. Elles, elle nous laissent tous deux songeurs. Je nous soupçonne soumis aux même exercice : trier les questions utiles à ne surtout pas négliger de celles bien plus anodines qui ne règleraient rien. Ni elle ni moi ne sommes pressés de mener cette entretien qui pèsera lourd sur l’ambiance tantôt nuageuse que le vent, tournant, égayé. Il a chassé le brouillard qui s’étendait entre elle et moi telle une purée de pois et cette éclaircie, ,je ne suis pas le seul à la bénir. Tout comme moi, elle ambitionne de lézarder au lit sous un soleil de tendresse, Raelyn. A l’inverse, elle ne m’enlacerait pas. elle ne nicherait pas son oreille à proximité de mon coeur conquis et haletant. A cette cette initiative, j’ai répondu en l’entourant de mes bras. Malgré l’équilibre instable de notre assise - il existe plus confortable qu’un rebord de baignoire - je la serre même un peu plus fort contre torse. Bien entendu, c’est risqué. Elle parle de douche, de me rejoindre et les mots se mélangent dans ma tête. L’espace d’un instant, je me suis imaginé que c’était moi qui étais supposé l’accompagner pendant qu’elle se laverait des restes de sa colère. Heureusement, je me reprends de justesse. Je ne souris que faiblement, amusé par cette méprise attestant qu’il est des habitudes qui ne meurent pas, qu’il ne suffit pas non plus d’espérer avancer lentement pour endormir le désir. C’est illusoire de me figurer assez brave pour résister à moyen terme à notre attraction, à ma passion inexpliquée et ineffable pour cette femme. Je me promets toutefois de mettre du coeur à l’ouvrage pour notre bien, pour le sien. « Mange avant. Je ne m’endormirai pas sans toi de toute façon.» ai-je déclaré sur le ton du serment dès lors que tinte l’alarme du micro-ondes. Je suis trop ébullition pour accepter les attentions de Morphée : je préfère celles provenant de Raelyn que j’abandonne derrière moi au profit de la cuisine. Je lui ai préparé son assiette pour repousser le moment où je m’allongerai sans elle. J'étais prêt à dégainer les armes pour qu’elle m'octroie un coin de son parapluie, j’ai gagné sans batailler : ma joie est presque extatique. Elle n’est devenue jubilatoire qu’au moment où, groggy d’anticiper cette nuit sage et réconfortante, j’ai pénétré la chambre. Mes vêtements gisant au sol m’ont charmé de leur message évocateur : sa jalousie est l’écho de la mienne puisqu’elle n’a pas supporté mieux que moi qu’une impudente ou un quidam, selon le cas,  s’immisce dans notre relation.


J’ai rassemblé mes affaires par acquit de conscience avant de céder à l’appel des draps. Je m’y suis glissé après m’être brossé les dents en veillant à garder les yeux bien ouverts, si bien que j’ai perçu son pas du couloir à la cuisine et de cette pièce à la chambre. Mes tympans ont reconnu le bruit significatif de la soie de ses pyjamas lorsqu’elle caresse sa peau nue. La mienne a réagi au contact de ses mains et je me suis tourné pour lui faire face tandis que mes doigts, paradoxalement prudents et enhardis, s’aventurent sous le débardeur de son pyjama. Ils s’arrêtent à hauteur de sa nuque et je respire plus librement, assez pour m’autoriser à clore les paupières. « Tu te souviens de la première fois qu’on a dormi ensemble ? » ai-je soufflé, mon visage si près du sien que je pourrais deviner sans la regarder quelle grimace voile ses traits. « Pas volontairement, je veux dire. » Autrement dit : se rappelle-t-elle de cette nuit où j’ai décrété que je pourrais tout aussi bien rester là, aussi près d’elle que possible, sous prétexte qu’elle ne m’a pas jeté dehors ? Pourquoi n’en avoir jamais reparlé ? N’a-t-elle pas remarqué ma présence ? Dans les faits, ça n’a strictement aucune importance, mais j’aspire à étirer la nuit aussi longtemps que possible. Je chuchote pour le plaisir. Je nous garde de l’endormissement parce qu’une journée difficile nous attend bientôt, demain peut-être. « Tu étais habillée aussi… c’est devenu plus rare après. » ai-je ponctué, un sourire étirant mes lèvres inexorablement tentée par les siennes maintenant que j’ai ouvert un oeil.  
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Rechercher dans: mémoire du passé   Tag 33 sur 30 YEARS STILL YOUNG - Page 2 EmptySujet: (Amelyn #33) ► DON'T LEAVE ME DRY    Tag 33 sur 30 YEARS STILL YOUNG - Page 2 EmptyLun 19 Oct 2020 - 21:15




DON'T LEAVE ME DRY


Etait-ce une bonne idée de confesser ô combien ma jalousie est dévorante ? Cet aveu assumé, n’est-il pas assimilable à un “je t’aime encore, je t’aime si fort” ? Aurais-je moins bu que peut-être me serais-je abstenu, mais je n’en suis pas convaincu. Quelle différence cela fait-il de le sous-entendre aujourd’hui puisque je l’ai déjà admis ? Est-ce stupie de me rassurer sous prétexte qu’il ne s’agisse que d’une allusion ? N’ai-je pas le droit de m’enorgueillir que, cette fois, il n’est pas question d’un reproche, mais d’une confidence ? A elle-seule, elle justifie mon excès de colère, mes variation d'humeur, mon besoin d’être auprès d’elle à la nuit tombée et mes renoncements devant tout rapprochement. Elle explique également pourquoi je m'enferme parfois dans de longs silences durant lesquelles mon coeur geint, se plaint, s’éteint. Dès lors, tandis que je reforme de mes bras une enclave proche de cette bulle d’ouate dans laquelle nous nous retranchons souvent, je repousse la peur d’être éconduit au profit de Raelyn. Sa peine compte plus que la mienne désormais et je sui prêt à lever le voile sur tous mes secrets à condition qu’ils suffisent à atténuer l’impact de mon comportement. Je ferai fi de mon orgueil pour lui présenter d’humbles excuses si, d’aventures, elle me maudit d’avoir instillé en elle des doutes tenaces quant à mes sentiments ou à mes intentions. Je ne m'embarrasserai de la réserve qu’à la faveur de mes souhaites pour un “demain” pourtant loin, bien trop à mon goût. Du reste, je répondrai à ses questions au sujet de ma soirée, de mes choix, de mes déductions par rapport à Noah. Je table tout sur l’honnêteté pour damer le pion à cette tristesse qui la transfigure, ce chagrin palpable qui m’est insoutenable. Je voulais qu’elle me comprenne, pas qu’elle ait mal et, quoique cette conséquence soit prévisible, je regrette d’avoir manqué de délicatesse ou de courage pour traiter l’objet de cette querelle en gérant mes émotions comme un adulte et non pas comme un adolescent à fleur de peau. Sauf que, sur tout ce qui nous concerne, je suis irritable. Aussi, ai-je jugé bon de respecter les prescrits de mon coeur en réfutant par avance toute amorce de discussion. Nul ne converse les nerfs à vif avec l’espoir de réparer un tort causé. Seuls les fous ou les fourbes s’y risquent sans craindre ou avec la volonté d’attiser le feu de la discorde dans l’âtre de la dispute. Ne sommes-nous pas comparables à deux bonbonnes de gaz dans une cheminée ? A chaque seconde, alors que j’ai capté son regard et que je le soutiens, mon coeur m’a menacé de s’arrêter pour me couper le sifflet. Et, quand bien même, je rêve de mes bras autour de sa taille, de sa respiration qui se brise dans mon cou, de la chaleur de son corps contre le mien pendant des heures, de lutter contre l’envie, de brider mes mains qui explorerait de nouveau les terres conquises hier, mais que l’ennemi s’est approprié, de m’endormir paisiblement qu’aucun cauchemar ne perturbe mon sommeil, de me réveiller enivré par l’odeur naturellement fruitée de sa peau. C’est mon objectif à court terme et je n’en démords  : tous les moyens seront bons pour arriver à mes fins.

Il semblerait toutefois que paie la sincérité puisqu’elle se décrispe malgré la proximité. J’en aurais soupiré de soulagement si elle n’avait teinté d’un échantillon de sarcasme. il a retenu mon souffle jusqu’à ce que je le juge peu percutant et, par conséquent, tolérable. Je ne fais pas mieux lorsque j’ai mal. Preuve en est, au comble de l'hypocrisie, je l’ai targuée de n’être qu’une égoïste quand je chante ses louanges à qui vient les entendre. Je lui suis infiniment reconnaissant de m’avoir rendu le goût à la vie et, quoique je ne sois pas derrière elle pour me laver de ma gratitude, je n’oublie pas. Plus tard, je lui demanderai pardon aussi pour cet affront-là. En attendant, je rétablis la vérité : je n’ai rien fait de préjudiciables envers nos deux coeurs et je l’assume. Pour ce faire, j’ignore son quolibet. Je me contente de la réalité stricto sensu, de l’émotion dans la voix et de la douceur dans le regard à présent qu’elle accède à ma requête. Elle s’est tournée vers moi. Elle a combattu je ne sais quel émoi pour m’affronter et moi, conscient de la difficulté qu’est de braver les affres de notre querelle de la veille, je l’enveloppe de mon attachement sans faille. Il déborde de tout mon être, sue par chaque pore de ma peau quand je lui tends la main, qu’elle s’en saisisse et que je soigne l’impact de cette rage dont je suis responsable. « Je n’ai rien fait. » ai-je répliqué soucieux de la tranquiliser. Ses yeux vert me supplient de me répéter sans que cille mon regard. Il est aussi franc que je ne suis droit dans mes bottes. J’opine même du chef et esquisse un sourire ravi que ses doigts s’entrelacent aux miens. Puis-je arguer que le pire est derrière nous ? Est-il légitime cet espoir alors que rien n’a été discuté et réglé ? Est-ce au contraire cavalier de respirer librement au point que mon angoisse disparaisse ? Je ne souffre pas moins de l’imaginer danser un tango avec de parfaits inconnus. En revanche, je me sens compris pour la première fois depuis le jour où j’ai pressé le détonateur qui a fait imploser notre couple et c’est rassérénant, apaisant, si bien que je ne chemine pas de suite vers la salle de bain. « J’ai dévasté ta salle de bain. » Sans trouver le temps de réparer les dégâts, mais ça non plus, je ne l’oublie pas. C’est ranger dans un coin de ma tête : ce sera réglé avant qu’elle ne m’horrifie en souhaitant rentrer chez elle. Comment suis-je supposé apprendre à dormir sans elle ? A vivre sans elle au quotidien quand nous avons partagé le même lit durant des mois, sans distinction d’état, que nous soyons ensemble ou séparé. « Ne te tracasse pas avec ça. Viens plutôt. C’est une connerie qu’il faut désinfecter. J’en connais qui ont perdu la main pour moins que ça.» l’ai-je taquiné, dénanti de mon panache, mais j’aurai au moins essayé.

Concentré sur mes gestes - il convient d’être délicat - j’ai réprimé sans difficulté l’envie de souligner que comme moi, trop régulièrement pour mon bien, elle me bouffe des yeux. A quoi bon interrompre le fil de ses pensées ? Je suis persuadé qu’elle conflue vers des objectifs qui nous seraient communs : nous comprendre, profiter de notre amnistie et de ce qu’elle pourrait nous rapporter en bénéfice. Une réconciliation ? Une vraie ? Une détonante ? Une qui ferait la part belle à tous les adages qui prétendent qu’un plat réchauffé n’est jamais aussi bon à la dégustation que le jour de sa préparation ? Ne serais-je pas incrédule que je prierais en jetant le coton grâce auquel j’ai nettoyé la plaie. Elle n’est pas profonde. Nul besoin de courir jusqu’à l’hôpital. Mon coeur battrait la mesure d’un adagio calme et serein si elle ne m’avait questionné sur les intentions dissimulées derrière mon mensonge. « Je ne sais pas exactement.» ai-je avancé après m’être raclé la gorge. « Tu m’as blessé.Je me suis senti incompris aussi. Et c’est tout ce que j’ai trouvé sur le moment pour essayer d'avoir moins mal. » Est-ce une vengeance ? Je ne ressens aucune rancoeur envers Raelyn. Etait-ce une leçon ? Je ne suis ni moraliste ni critique, juste une pauvre type incapable de gérer ses émotions autrement que par l’alcool ou l’impulsivité. Quant à sa volonté de répondre à mes questions, je ne sais comment y faire face tandis que je désinfecte sa paume. La remercier ? Secouer la tête vivement parce que je ne suis pas prêt ? Admettre que je suis mort de trouille à l’idée d’être soumis à la vérité nue ?   «Non. Pas maintenant. J’en ai beaucoup, mais...» Je flippe comme un gosse ? C’est inavouable. Je me contente donc de fouiller dans la boîte à pharmacie pour en tirer un pansement : c’est mieux que de relever vers elle des pupilles affectées et trahir le semblant de vanité qu’il me reste. « Là, je vais finir ce pansement. Et puis, je voudrais dormir… vraiment… dans un lit confortable et avec toi de préférence…» n’ai-je pas chuchoté : j’ai affirmé. « Mais, on en parlera oui. Je suppose qu’on a pas vraiment le choix ou que ça dépend de ce qu’on veut.» J’ai tapoté sa cuisse de ma main libre, mais l’autre, elle a gardé la sienne au chaud. « Et j’y répondrai aussi si tu en as besoin, qu’importe le sujet. »  Qu’il s’agisse de Lou, de Sofia, des raisons de mes choix, de mes sentiments. Plus rien ne sera laissé au hasard parce qu’il nous abîme, lui. Il est moins précautionneux que l’authenticité, moins que moi qui ne moufte pas, qui reste assis sur le rebord et la baignoire dans l’expectative d’un signe qui admettra que dormir dans mes bras sera le bienvenu.
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Rechercher dans: mémoire du passé   Tag 33 sur 30 YEARS STILL YOUNG - Page 2 EmptySujet: (Amelyn #33) ► DON'T LEAVE ME DRY    Tag 33 sur 30 YEARS STILL YOUNG - Page 2 EmptyDim 18 Oct 2020 - 22:55




DON'T LEAVE ME DRY


Après ma première tentative d’obtenir audience auprès de sa “majesté”, j’ai entrepris de ranger la cabine qu’elle aura dévastée durant mon absence. Elle a cassé jusqu’à la vaissette et ne serais-je pas hypocrite de la blâmer ? J’ai détruit le miroir de sa salle de bain sous le joug de la peur et de la colère. J’ai retourné les tiroirs et les placards dans un élan de rage excessif et incontrôlable. Autant admettre que je jubile un peu de l’avoir glissée dans mes pompes au cours de cette nuit. Qu’elle ait succombé à de telles extrémités ne peut que sous-entendre que son coeur bat encore un peu pour moi, qu’il demeure en son sein des sentiments dont elle se garderait volontiers, mais contre lesquels elle est désoeuvrée. Comme moi, elle les subit, vacillant entre le désir de s’en défaire et celui de les nourrir encore parce qu’ils sont grands, beaux, éclatants, mais surtout insubmersible. A-t-elle parié sur l’identité de mon inexistante maîtresse ? A-t-elle, à mon imagine, deviné des pratiques précises ? S’est-elle pourri l’esprit à nous prêter des préliminaires audacieux et coquins ? Plus qu’avec elle ? Se figure-t-elle que j’ai soupiré ma jouissance avec, au corps, du soulagement ? Et, maintenant ? Que fait-elle ? A quoi pense-t-elle ?  Dort-elle ? Arrive-t-elle à se reposer si son cerveau est vicié par sa créativité ? Par le récit de cet ébat duquel je n’ai été ni acteur ni spectateur ? Cette partie-là de mon histoire, elle me ravit beaucoup moins. Que je sois blessé par ses frasques remarquable par leur mystère - j’ai intégré il y a quelques heures à peine la différence notoire entre réalité et hypothèse - je déteste toujours lui faire du mal. Je hais qu’elle s’en fasse par ma faute également. Attendu que Liv ait quitté le bateau indemne, le sang qu je distingue nettement sur le tranchant d’un assiette suggère par déduction que Rae s’est coupée en omettant de faire semblant. Ce ne sont pas quelques gouttelettes parsemées ça et là sur le parquet, mais bien une étendue sèche qui macule le sol de la cuisine, une qui m’a forcé à interrompre mon ouvrage pour retrouver ma place ingrate derrière sa porte. Je me suis aussitôt enquis d’une confirmation pour asseoir ma bienveillance autour d’elle : elle a néanmoins ignoré mon timbre coloré d’inquiétude. Elle n’a pas daigné montrer le bout de son nez après ma douche quand j’ai essayé d’appâter l’animal farouche d’une friandises près de deux heures plus tard. Elle n’a pas non plus remué dans ses draps ou derrière le seuil quand je lui ai soufflé des “je t’en prie” plaintif. Dès lors, lassé, blasé par son entêtement, je me suis avachi dans mon sofa, torse, les jambes couvertes d’une vieux survêtement pioché dans le panier à linges sales. Elle me prive l’accès à mes penderies et je refuse de commettre un affront en pénétrant dans  sa grotte sans invitation. Je prends donc la patience à parti en luttant contre le sommeil induit par ma consommation d’alcool.

Si je me suis finalement assoupi, je suis plus aux aguets qu’un chat. Je l’ai parfaitement entendue sortir à pas rapide pour se réfugier dans la salle de bain et rebrousser chemin pour un retour rapide à la case départ. J’ai même songé me précipiter derrière elle pour la retenir par la bras et la forcer au dialogue. Mauvaise idée cependant. Je l’ai déjà fait, pour de bonnes raisons. Ça a tourné au fiasco et si je ne jurerais pas que jamais plus on m’y reprendra, je pressens que je ne gagnerai pas sur l’heure en nous ramenant vers de si désagréables et si frais souvenirs. Aussi, n’ai-je pas moufeté : je ne fleure plus l’odeur de la sainteté, plus assez pour m’y risquer. Des fables narrent que tout vient à point à qui sait attendre. Alors, à nouveau, j’ai poireauté dans l’espoir d’une occasion plus chaleureuse, plus éloquente, une où je n’aurai pas à usé de ma persuasion pour gagner son attention. Elle s’est présentée à moi alors que j’ai feint d’être en tête à tête avec Morphée et, mu par ma légendaire discrétion, je me suis redressé, doucement, lentement, trop tôt pour mon coeur. Il a raté un premier battement lorsqu’elle a jeté mon présent sucré à la poubelle. Il en a manqué un second quand ses yeux se sont posés sur moi. Je n’aime pas la douleur dont il témoigne, celle qui contraste avec le propos. Elle choisit les mots pour qu’il respire le reproche une fois cousu les uns aux autres. En réalité, le ton, la lézarde de sa voix, les grimaces imperceptibles pour le quidam qui voilent ses traits, ils chahutent une certitude qui me colle à la peau : j’ai exagéré.

Pas en balançant sa valise à l’eau ou parce que je l’ai enfermée dans sa chambre de crainte qu’elle ne me fuie pour de bon… non, j’ai exagéré en veillant à fermer derrière moi toutes les portes du doute. J’ai fait en sorte qu’elle ne puisse s’agripper à aucun d’eux par rapport à mes intentions. L’aurait-elle souhaité qu’elle ne disposait d’aucun argument pour adhérer à la thèse que je blufflais. N’est-il pas temps de l’apaiser ? De lui révéler la vérité ? De laver son coeur de ses maux ? De le panser en plongeant mes yeux bleus dans son regard rougi par le manque de sommeil, l’absence de sérénité et certainement les quelques larmes de haine qu’elle aura versé au cours de cette nuit, à l’abri d’une Olivia démunie. Ne méritais-je pas des claques d’avoir répliqué d’instinct un : « Tout dépend de ce que tu appelles t’amuser.» Pour peu, un “et toi” supplémentaire m’aurait valu une gifle et la mort prématurée de ma vanité : je me serais confondu en excuses. Au lieu de ça, je me lève et, à pas de loup, je comble la distance qui nous sépare et, sans la toucher, je pose mes mains bien à plat sur le plan de travail, de part et d’autre de son corps. Il lui suffirait de se baisser pour se dérober puisque mon but n’est pas de l’emprisonner cette fois. En me penchant vers son oreille, je n’aspire qu’à lui rafler les mensonges qu’elle se raconte à l’aide de ma droiture. « Je n’ai rien fait, Rae. » ai-je lancé avec une franchise peu étonnante au regard de ce que je suis, mais presque trop froide. « Je n’ai jamais eu l’intention de faire quoi que ce soit.» Tout ce que je désirais c’est que l’espace d’une seconde, une seconde seulement, tu aies mal autant que moi. « Je n’ai pas imaginé que ça prendrait des proportions pareilles ou...» Et pour cause, j’ai remis en question ses sentiments dès lors qu’elle a ouvertement affirmé que nous ne nous devions plus de compte, d’exclusivité et moins encore de fidélité. « J’en suis juste pas capable.» Si, à la genèse de mes aveux, le volume de ma voix, quoique faiblard, tranchait avec le silence de cette soirée, elle n’est plus qu’un murmure à présent.

Je n’ai pas honte d’être un coeur épris et mal appris en matière d’adultère. Je chuchote parce qu’à choisir, j’aurais préféré que dure mon subterfuge, du moins assez longtemps pour qu’elle entende le faro que chante mon désespoir et ma souffrance qu’elle se soit partagée avec d’autres. « Et, c’est ça le problème. C’est… que je comprends pas comment toi tu as pu l’être.» ai-je confessé en l’invitant à me faire face d’une pression sur son épaule. Elle était légère, mais univoque : elle n’a pas eu le choix que de soutenir mes pupilles hurlant de détresse et de frustration presque autant que les siennes. « Ça me bouffe à chaque fois que j’y pense. Mais, je n'ai pas envie d'en parler. Pas maintenant. Je voudrais juste regarder à ça. » ai-je avancé en désignant sa main, ma paume tendue vers elle, qu'elle y dépose le dos de sa menotte. « Et que tu me crois. » Quand je dis que je n'ai rien fait, rien qui nous éloignerait loin de l’autre. Rien qui nous nuirait. Rien dont j’aurais honte. Rien, hormis boire, noyer mon chagrin, oublier, combattre pour digérer. Rien qui insinuerait que je n’ai effectivement plus de respect pour elle.
Tag 33 sur 30 YEARS STILL YOUNG - Page 2 YV4dgvCSujet: (Amelyn #33) ► DON'T LEAVE ME DRY
Amos Taylor

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Rechercher dans: mémoire du passé   Tag 33 sur 30 YEARS STILL YOUNG - Page 2 EmptySujet: (Amelyn #33) ► DON'T LEAVE ME DRY    Tag 33 sur 30 YEARS STILL YOUNG - Page 2 EmptySam 17 Oct 2020 - 16:30




DON'T LEAVE ME DRY

Certes, j’ai arrosé ma soirée d’alcool et de nicotine, mais comme convenu avec moi-même, je n’ai butiné aucune fleur. Je n’ai pas non plus battifolé avec la première venue pour me venger. D’aucunes ne m’auront fait envie et, quand bien même, quoique j’ai volontairement prétendu le contraire, je ne l’ai pas envisagé en quittant  le bateau. Je me suis enfui parce que la confrontation avec Raelyn a mal tourné et, pour être honnête, en grimpant dans ma voiture, je n’avais pas la moindre idée d’où j’irais et de quelle manière j’occuperais ma nuit. Ma seule certitude, c’est que je ne rentrerais pas. Du reste, les événements se sont enchaînés grâce à la malice du destin. Greg m’a appelé pour prendre de mes nouvelles, m’a proposé d’aller prendre et moi, j’ai béni le ciel. La solitude m’aurait blessé de secondes en minutes : j’aurais ressassé. En bonne compagnie, j’ai par moment été capable de chasser Rae de ma mémoire. Pas longtemps. Elle n’est jamais bien loin. Juste celui durant lequel je me suis concentré sur ma mise à jour quant aux frasques de mon ami. Il s’est converti à la fidélité visiblement et, si je m’en suis amusé, je lui ai souhaité d’être heureux. Je lui ai avoué même si j’ai détesté cette espèce de soirée destinée à des amateurs de vintage, ceux qui vivent dans la nostalgie d’une époque qu’ils n’ont pas connue, ceux qui n’ont aucun mal à endosser des costumes ridicules. Evidemment, quelque fois - et principalement à cause de l’endroit - je me suis perdu dans mes pensées. J’ai eu l’air absent à cause du souvenir de notre balade sur ce lieu-dit et éphémère de Brisbane. Or, Morton est tenace. Morton use sans scrupule de tous les subterfuges pour me ramener vers lui : il opte pour la provocation ou pour un verre supplémentaire.

Je ne me rappelle pas comment j’ai atterri dans son canapé, seul et en boxer. En revanche, j’ai les idées claires concernant l’intrusion de Noa. Elle m’a surpris au petit matin - trop tôt pour moi, pour une gueule de bois - et a écopé de ma mauvaise humeur. Elle, elle ne s’est pas démontée et, alors que les tourtereaux piaillaient leur compte, je suis parti sans demander mon reste, la tête pleine de remords, le coeur lourd de chagrin et de questions. Quand rentrer ? De suite ? Ne devrais-je pas manger avant ? Ne faudrait-il pas attendre que les magasins ouvrent, que je ne rentre pas les mains vides, que je remplisse au minimum le frigo ? Ne conviendrait-il pas de laver mon offense - j’ai balancé ses fringues à l’eau - en m’accordant une halte vers le loft, histoire de lui récupérer des vêtements propres, utilisables et de saison ? Soumis à pléthore de doutes, je me suis arrêté dans un salon de dégustation pour prendre un petit-déjeuner digne de ce nom. Je n’ai pas mangé la veille et le whisky a creusé un fossé dans mon estomac. Le whisky et mes tracas. A présent que la valise de ma frustration est vide, le brouillard de mon crâne s’est plus ou moins dissipé, si bien que je me souviens qu’elle m’a invité à récupérer dans son téléphone toutes ses photos, Rae. A l’époque, ça m’avait fait tiqué puisqu’il n’est plus en ma possession. Aujourd’hui, conscient de mes honteux excès, je me demande si je ne me suis pas mis seul martel en tête. Où est-il, ce cellulaire ? Où l’ai-je vu la dernière fois ? Terrible effort que de fouiller ma mémoire pour en excaver un embryon de réponse, d’autant qu’elle ne me sied guère : il était dans la poche intérieure de ma veste en cuir, celle qui traîne sans doute encore sur le montant d’une des chaises de la salle à manger du loft. Il lui était donc accessible, mais je ne l’ai pas trouvé à ses côtés dès lors qu’elle planait allongée dans son lit. Elle n’avait par ailleurs rien d’une débraillée faute à un ébat consommé à la hâte avant le retour de son geôlier. Se pourrait-il que, bouffé par ma possessivité, j’ai été aussi aveugle qu’elle ne l’est lorsqu’il s’agit d’accepter ma bonne foi ?  Se pourrait-il que j’ai fait emprunté un mauvais chemin qui nous aura esquinté pour de bon ?

Curieux d’en avoir le coeur net, j’ai avalé mon café d’un trait, payé ma note et j’ai grimpé dans mon véhicule en direction du loft. Mon coeur, transi, incapable de statuer sur ce qu’il préfèrerait découvrir, s’est accéléré dès lors que j’ai pénétré dans son couloir. Je soupçonne également qu’il ait pressé le pas à cause de déplaisantes images, mais je les ai balayées. Je ne peux pas m’en encombrer maintenant. Je déserterais le catamaran d’autres heures durant en attendant que tombe les fleurs fanées de l’arbre de mes amours mortes. Je n’oserais plonger ma main dans mon manteau une fois à l’intérieur. Je me consacrerai à nourrir ma douleur parce qu’elle m’est devenue familière et, par extension, rassurante. Elle l’est bien plus que l’introspection. Je n’aime pas remettre en question des attitudes que je juge déjà affligeante et qui n’en sont que plus horribles dès lors que la vérité éclate. Dès lors, j’hésite. La main suspens au-dessus de mon vêtement d’hiver, je songe à reculer, à laisser les faits en l’état en me répétant qu’il adviendra ce qu’il devra. J’ai peur, mais me fiant finalement à ma soif d’équité, j’ai ag et mon coeur s’est effondré. C’est bien son téléphone que je serre entre mes doigts et j’en suis horrifié. Certes, amant il y a eu… bien entendu que vis-vis de ce que nous avons partagé en intensité, c’était oieux u’elle me remplace si promptement. Mais, j’ai été trop dur avec elle. Je me suis comporté comme un tyran au lieu de prendre le temps de discuter, de l’écouter. Pourtant, bien que je sois assuré de ma méprise, j’ai branché ma preuve à son chargeur pour vérifier que mes sentiments ne m’abusent pas à nouveau. Je l’ai alimenté d’électricité pendant que j’ai rassemblé quelques-uns de ses effets, pour elle, pour son confort, peut-être aussi pour me faire pardonner. Quand j’ai fouillé son historique, mes mains tremblaient encore et, si le journal d’appel a été en partie nettoyé, les jours m’intéressant achèvent d’ouvrir en grand les portes sur la réalité : elle n’a appelé personne à la rescousse. Noah s’est pressé à sa porte pour une autre raison que la luxure ou la débauche. Il ne s’est pas pointé pour lui déposer un échantillon de sa marchandise… Dois-je préciser que j’ai quitté l’appartement avec, au ventre, l’angoisse d’avoir gâché mes chances de nous réparer ? Qu’au contraire, j’ai bouleversé notre mécanique grippée ? En proie à la déception - elle est cependant dirigée contre moi - j’ai actionné celle destinée à m’aider à recoller les morceaux. Il n’y a pas mille options : me repentir, me confondre en excuses, expliquer sans humeur l’étendue de mon chagrin. Mais, que m’arrivera-t-il si ce n’était pas suffisant ?

Maladroit, j’ai optimisé mes chances en m’arrêtant dans un supermarché pour renflouer nos réserver. J’ai plié l’exercice en moins de trente minutes. Le reste, j’en ai usé pour un détour dans une pâtisserie. Je lui ai acheté quelques douceurs pour le palais aux glaçages couleur” pardon” et je me suis hâté de retrouver mon chemin vers le bateau. Je n’ai pas traîné et, bien que je regrette cette lâcheté rare qui, ces dernières semaines me caractérisent, j’ai débouchonné ma bouteille. Au moins n’ai-je pas titubé en tombant nez à nez avec la cabine dévastée et une Olivia éreintée par sa tâche. Au minimum ai-je pu m’entretenir avec elle sur ma situation et mes découvertes. Elle aura été de bons conseils évidemment et m’estimant en effet trop rude, j’ai frappé à la porte de sa chambre avec douceur, sans risquer de l’ouvrir pour ne pas la brusquer. « Je peux entrer ?» Pas de réponse. Aussi, l’ai-je hélé en vain.   « On peut pas rester sur des malentendus comme ça. Il faut au moins qu’on en discute.» N’est-ce pas l’évidence ? Tout couple, ensemble ou séparé, n’aurait-il pas commencé par là au lieu de ses déchirer ?   « J’ai ton téléphone. Je... » J’ai fait erreur ? Pas sur la globalité, juste un morceau choisi, j’ai donc changé mon fusil d’épaule.   « Je t’ai ramené des vêtements. Tu veux pas m’ouvrir ? Pour prendre le sac ? Voir ce que j’ai pris ? » N’es-tu pas curieuse ? N’est-ce pas le mot de passe pour que tu sortes de ta tanière ?   « Très bien. Je vais les laisser devant la porte. » ai-je conclu, conscient qu’elle ne m’exaucera. Elle ne m’a pas ravi de sa présence les heures à venir non plus et j’en ai perdu le compte. Ivre, j’ai fini par m’endormir sur mon ridicule. Plus le sable s’est écoulé dans le sablier, plus j’ai été grotesque à la supplier à grands renforts de “s’il te plait” pour qu’elle capitule… Grotesque et pathétique.

Tag 33 sur 30 YEARS STILL YOUNG - Page 2 YV4dgvCSujet: Caleb ≈ We're far from the shallow now
Caleb Anderson

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Rechercher dans: tisser des liens   Tag 33 sur 30 YEARS STILL YOUNG - Page 2 EmptySujet: Caleb ≈ We're far from the shallow now    Tag 33 sur 30 YEARS STILL YOUNG - Page 2 EmptyMer 1 Mai 2019 - 10:31


Répertoire des sujets



RP's terminés
Spoiler:





RP's en attente
∆ pseudo.




Évolution du personnage
1989 ∆ naissance-enfance-adolescence
Caleb est né le 20 Avril 1989 à Warwick en Australie. Pas grand-chose à dire sur les premières années de sa vie. Il a une petite sœur @"Primrose Anderson" qui a cinq ans de moins que lui, et deux autres petites sœurs (des jumelles) Candlynn et Bailee. Il avait des bonnes notes à l’école, il travaillait beaucoup et était toujours dans les premiers de la classe. Il a vécu dans la petite ferme familiale avec toute ma famille jusqu’à ses 18 ans

2007 ∆ 18 ans
Dès la majorité Caleb a choisi de prendre son indépendance et de quitter le domicile familial. Il a étudié la cuisine à Brisbane et avait un petit studio juste à côté de l’école.

2010 - 2011 ∆ 21-22 ans
En Janvier 2010 Caleb a rencontré une fille dont il est très vite tombé amoureux. @Alexandra Anderson. Très vite, ils ont formé un coupe très amoureux l'un de l'autre. Elle était son premier amour. Mais du jour au lendemain elle a disparu sans plus jamais lui donner de nouvelles. Cette rupture lui a complètement brisée le coeur. Tellement qu'il en a un peu perdu qui il était et pendant une période de quelques mois, il enchaînait les relations d'un soir. Dans l'espoir d'oublier cette fille qui lui avait fait atrocement mal.

2012 ∆ 23 ans
Besoin de prendre l’air et de quitter le sol Australien, il est parti un an en Europe pour deux stages de cuisine. Le premier en France. Huit mois à Paris. Là-bas, il y a rencontré une jeune française, Victoria, dont il est tombé amoureux. Et puis après il part quatre mois en Italie à Rome. Caleb est donc bilingue et parle couramment de français tout en ayant un excellent niveau en Italien (bien que son apprentissage de l’Italien a été plus que laborieux au début)

2013 ∆ 24 ans
Le retour à Brisbane. Victoria (la fille rencontrée en France) a accepté de tout abandonner pour venir vivre avec lui en Australie.

2014 ∆ 25 ans
Caleb rachète un restaurant en plein centre-ville de Brisbane. Après beaucoup, beaucoup de travail, d’argent investi et de nombreux mois de travaux il devient patron et chef cuisinier d’un restaurant de gastronomie française situé à Spring Hill : l'Interlude. Il a fallu encore plusieurs mois pour que le restaurant commence à bien marcher et à devenir rentable.

2017 ∆ 28 ans
Sa vie s'écroule cette année-là. Le restaurant marche très bien, il est maintenant fiancé à la femme qu'il aime. Mais un accident de voiture est venu tout bouleverser. C’est lui qui était au volant. Caleb s'est fait opérer d’urgence à cause d’un hémothorax ayant entraîné une hémorragie massive. Et Victoria est morte à l'hôpital quelques heures après l'accident.

2017-2019 ∆ 28-30 ans
De longs mois de rééducation étaient devant lui mais on ne peut pas dire que Caleb ait été le plus rigoureux quant à ses séances de kinésithérapie. Il a inquiété sa famille et ses proches ces années-là et pour cause : il n'arrivait pas à se remettre de la perte de Victoria et plonge dans une profonde dépression jusqu'à tenter de mettre fin à ses jours courant 2017. Une hospitalisation de plusieurs semaines dans un service de psychiatrie et il finit par ressortir avec un antidépresseur et un anxiolytique qu'il prendra pendant à peu près un an et demi. La guérison a été longue mais Caleb a fini par retrouver l'envie d'avancer tout en laissant son passé derrière lui. En ressortant de son hospitalisation, il maintient un suivi par un psychiatre et une psychologue durant des années-là.

Avril 2019 ∆ 30 ans
Retrouvailles avec Alex dans un bar. Elle refuse de lui expliquer les raisons de son départ : elle était enceinte et ayant peur de la réaction de Caleb, elle a préféré fuir et ne jamais rien lui dire. Elle a accouché d'un petit garçon qui a presque onze ans ans : Nathan.

Août 2019 ∆ 30 ans
Après avoir repassé une nuit avec Alex, Caleb recommence rapidement à avoir de nouveau des sentiments pour elle avant qu'elle ne lui explique les raisons de son départ si soudain huit ans plus tôt.

Octobre 2019 ∆ 30 ans
Il finit par pardonner à Alex et se remettent enfin ensemble.

Mars 2020 ∆ 30 ans
Alex lui annonce qu'elle est enceinte.

Avril 2020 ∆ 31 ans
Fausse couche partielle, Alex attendait des triplés et ils auront donc des jumeaux dans quelques mois.

Mai 2020 ∆ 31 ans
Caleb retourne voir une psychologue pour redémarrer une nouvelle thérapie.

Juillet 2020 ∆ 31 ans
Caleb apprend de la part de Birdie que Victoria était enceinte de lui alors qu'elle a perdu la vie.

Octobre 2020 ∆ 31 ans
Alex accouche de deux petites filles en parfaite santé : Lucy et Lena. Caleb lui demande en mariage le même jour et elle accepte. Ils sont donc maintenant fiancés.

Octobre 2021 ∆ 32 ans
Caleb et Alex se marient le 23 Octobre sur la plage sur laquelle ils ont vécu tous les deux beaucoup de moments importants dans leur couple.

Décembre 2021-Janvier 2022 ∆ 32 ans
Le jeune couple part un mois en Europe en compagnie de leurs filles et des parents de Caleb, parcourant ainsi plusieurs pays différents.

Février 2022 ∆ 32 ans
Alex tombe de nouveau enceinte. Ce même mois, Caleb et Alex apprennent que le petit garçon qu'ils ont eu il y a dix ans est atteint d'une leucémie et qu'il a besoin de toute urgence d'une greffe de moelle osseuse.

Mars 2022 ∆ 32 ans
Caleb est compatible, il fait un don de moelle osseuse à Nathan.

Avril 2022 ∆ 33 ans
Caleb rencontre pour la première fois Nathan.

Juin 2022 ∆ 33 ans
Caleb entame des démarches pour une reconnaissance de paternité afin de récupérer tous ses droits sur Nathan et que celui-ci puisse venir vivre chez eux.

Septembre 2022 ∆ 33 ans
Naissance de Mael, le petit dernier de la famille.

Tag 33 sur 30 YEARS STILL YOUNG - Page 2 YV4dgvCSujet: ∆ trouver un toit (logements)
LE DESTIN

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Rechercher dans: nouer des contacts   Tag 33 sur 30 YEARS STILL YOUNG - Page 2 EmptySujet: ∆ trouver un toit (logements)    Tag 33 sur 30 YEARS STILL YOUNG - Page 2 EmptyDim 3 Juil 2016 - 13:31


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#25 (maison) ≈ @hassan jaafari
#32 (maison) ≈ @chad taylor
#40 (maison) ≈ @james weatherton & son épouse

third avenue (51-200)
#77 (maison) ≈ @laoise mcloughlin
#142 (villa) ≈ @jameson winters
#159 (maison) ≈ @ezra beauregard & @lily beauregard
#166 (loft) ≈ @cassie edwards & @ambrose constantine

princess street (201-500)
#350 (maison) ≈ @amy castle

daisy hill road (501+)
#503 (maison) ≈ @olivia welch et ses enfants lizzie et lenny
#517 (maison) ≈ @sunny goldsmith et sa tante marnie
#721 (loft) ≈ @amos taylor & @raelyn blackwell
#767 (maison) ≈ @jordan fisher & @birdie cadburry

bayside

pine street (01-50)
#23 (villa) ≈ @tessa mulligan & @lincoln mulligan
#30 (appartement) ≈ @dorian kean
#47 (appartement) ≈ @abel reyes & althea reyes

agnes street (51-200)
#72 (maison) ≈ @eve daxson, ella daxson & @eoin o'hara
#84 (villa) ≈ @rory craine & @swann craine
#86 (maison) ≈  @cameron Lewis, @zoya Lewis & leurs filles
#88 (maison) ≈ @anna constantine, et son compagnon, oscar (fils d'anna)
#146 (maison) ≈ @vittorio giovinazzo & @gaïa salvatori

beachcrest road (201-500)
#210 (villa) ≈ @vivian irish
#216 (villa) ≈ @channing walker
#222 (villa) ≈ @milena grimes
#259 (duplex) ≈ @anwar zehri & sa fille alma
#339 (maison) ≈ @pénélope danbury & sa soeur
#340 (domaine) ≈ @midas sterling
#404 (loft) ≈ @lena edwards
#414 (maison) ≈ @evelyn pearson & @rhett hartfield
#472 (appartement) ≈ @colin ferguson

wellington street (501+)
#517 (villa) ≈ @auden williams
#522 (appartement) ≈ @kai luz
#527 (villa) ≈ @emery dawson & @mason bradford
#535 (villa) ≈ @caleb anderson &  @alexandra anderson
#602 (villa) ≈ @carmine cavendish et connor cavendish
#604 (maison) ≈ @nicholas hurley
#763 (villa) ≈ @sawyer syhwartz
#802 (Villa) ≈ @hector hargreeves


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