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Sujet: All the things we could have been (Amelyn UA Chapter #9) | Raelyn Blackwell
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| Rechercher dans: mémoire du passé Sujet: All the things we could have been (Amelyn UA Chapter #9) Dim 31 Juil - 14:04 | All the things we could have been - Chapter #9 Raelyn Blackwell & @Amos Taylor - Univers alternatif - 2007, 20 ans
« Ce n’est pas la même chose, Raelyn. » Debout face à lui, bien loin de ses bras à présent, je ferme les yeux et je secoue la tête. Je me convaincs que j’ai été idiote quand, quelques minutes à peine m’avoir retrouvée, il me confie qu’il a envie de moi. Est-ce tout ce que je représente ? Notre brève liaison s’est-elle résumée au sexe ? Ne réalise-t-il pas que je suis à des kilomètres d’avoir envie d’initier le moindre corps à corps ? « C’était creux. C’était… » - « Et donc, c’est pour ça que t’es là ? » Parce qu’avec elle, il n’est plus capable de prendre son pied ? Je ne sais pas à quoi je m’attendais : je suis une idiote hypocrite d’être blessée alors que je savais où je mettais les pieds lorsque j’ai entamé un jeu de séduction entre nous. Je dois ressembler à un chaton sauvage, avec mon visage défait, mes cheveux en pagaille, mon regard revêche et la douleur au fond de mes yeux. « Je n’ai pas envie que tu te méprennes. » Il ne prévoyait certainement pas non plus que je me ferais des idées. Il n’a rien promis Amos. Ce qu’il a évoqué juste avant le retour de Sarah, c’est que je devienne sa maîtresse, rien de plus.
Mais moi, quoique consciente de mon hypocrisie, je m’en moque et j’ai besoin de temps pour panser mes plaies. C’est à moi que j’en veux le plus, parce que j’ai été ridicule et naïve, parce que je m’étais convaincue que cela ne me ferait rien de le voir avec elle. Parce que je me disais que c’était un jeu, que c’était d’autant plus excitant parce qu’il était pris et donc impossible à avoir totalement pour moi-même. Parce que, comme souvent, j’ai agi sans me soucier des conséquences. J’ai été insouciante et imprudente, j’ai surestimé les murs qui, je le pensais, entouraient mon cœur. « Non, s’il te plait, laisse-moi rester près de toi. » Il se redresse, et moi j’enroule mes mains autour de mon corps, visiblement sur la défensive. « Je ne te toucherai plus, plus jamais sans ton autorisation. » C’est elle, que je rêve secrètement qu’il ne touche plus. Bien sûr, je ne suis pas en position de lui demander ce genre de chose, encore moins de l’exiger de lui. Il fait un pas dans ma direction et, si je ne recule pas, je reste immobile, comme paralysée, le regard rempli de colère et de détresse. « Je ne te dirai plus rien non plus. Je veux juste être là, près de toi. » Moi aussi, je le veux près de moi, et je me déteste puisque ce fait prend des allures d’évidence, puisque je n’ai même pas besoin de réfléchir pour savoir que je regrette de ne plus être dans ses bras. Mais alors, que faire et que dire, puisque j’ai la certitude que m’abandonner à lui, c’est avoir mal au cœur encore et encore ? « Je peux me mettre là, dans un coin, sans moufter jusqu'à ce que tu sois prête… A déménager, je veux dire. » Une larme roule sur ma joue et je la chasse rapidement, honteuse de pleurer devant lui. « Je veux pas y retourner. » Dans cette maison où nous nous sommes embrassés, touchés, caressés et dans laquelle il vit avec sa famille en apparence parfaite. « Je veux pas y retourner maintenant. » Ni demain, ni cette semaine : je n’ai de toute façon pas grand chose à aller chercher, bien qu’ayant emporté des affaires un peu au hasard lorsque j’ai mis les voiles. « J’ai pris mes affaires de toute façon. Pas tout, mais je dois pas avoir besoin du reste. » La robe que Sarah m’a faite acheter dans sa tentative de me pousser dans les bras du frère d’Amos peut aussi bien être utilisée pour allumer le feu, je m’en moque. Dans le sac que j’ai fait, il doit bien y avoir assez de vêtements et sous-vêtements : je ne possède de toute façon pas grand chose. Sa main tendue vers moi je la vois parfaitement, je l’observe, mais j’ai le vertige rien que de penser à la saisir. Cette nuit, cette même main caressait la peau de Sarah et j’ai besoin de temps pour digérer. J’ai besoin d’ériger de solides murailles autour de mon cœur, j’ai besoin de prendre assez de recul pour être au moins capable de prétendre que la situation me convient et qu’elle ne me fait pas mal au cœur. J’y arriverai. J’ai campé des rôles plus difficiles. Alors, si je fais un pas dans sa direction, mes bras restent résolument croisés contre ma poitrine. « On peut aller voir Bill ? Tu lui diras que vous avez besoin de vous retrouver, Sarah et toi, et je sourirai, je ferai semblant que tout va bien. » Au demeurant, vivre sous le toit des parents d’Amos n’aura rien d’une expérience désagréable : depuis que je suis ici, j’ai appris à apprécier leur compagnie ainsi que le travail manuel. Ce qui sera une torture en revanche, c’est d’être aussi loin de lui. « J’ai toujours pas envie que ça s’arrête. » Nous, quoi que cela soit. « Mais j’arrive pas à gérer ce qu’il se passe là-dedans. » De mon poing fermé, je tapote mon cœur. « J’ai besoin de temps. »
| Sujet: All the things we could have been (Amelyn UA Chapter #9) | Amos Taylor
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| Rechercher dans: mémoire du passé Sujet: All the things we could have been (Amelyn UA Chapter #9) Dim 31 Juil - 13:10 | All the things we could have been - Chapter #9 @Raelyn Blackwell & Amos Taylor - Univers alternatif - 2007, 20 ans
Aucun des mots de Raelyn ne me rassure. Notre avenir, il m’apparaît peu glorieux et l’adjectif résonne en moi comme une désolante et douloureuse fatalité. Ma protégée, elle a bien envisagé de s’enfuir en train ou en bus vers un retour à la case départ. Au-delà de cette avance - maigre à mon sens - qu’elle se prétend, je saisis surtout qu’elle se serait cachée aux moindres bruits de sorte que nul ne puisse me la ramener. J’entends également que si Brisbane n’aura pas été sa destination, elle se veut loin de moi, plus précisément chez mes parents, là où je ne pourrai lui parler qu’autour d’une tasse de café avec mon père dans le rôle du chaperon. Toutes ces révélations - interprétations ? - me serrent le coeur et me nouent l’estomac. J’ai une soudaine envie de vomir mon malaise, de régurgiter la bile que ma peur de la perdre fabrique dans mon foie. Dès lors, comment ne pas l'enlacer quand elle me réclame à ses côtés dans ce divan étroit ? Comment ne pas courir sa nuque et son épaule de baiser ? Comment résister à mon envie d’elle ? Comment la taire ? Par quel moyen radicale endiguer ma convoîtise pour ce corps qui aura été mien alors que j’ai la sensation que la faire mienne, dans la seconde, me soignera de mes craintes et la débarrassera de sa peine ? Je l’ignore. J’ai essayé de me contenir. Je me suis mordu la lèvre avant ma déclaration afin de profiter du cadeau offert - la tenir dans mes bras - sans céder à la gourmandise. Or, l’échec est cuisant et, déjà, je m’en veux. Elle quitte le fauteuil d’un bond, se défait de mon étreinte brusquement, et je me déteste. Sa remarque cinglante me hache menu et dans mon torse palpite mon coeur lacéré faute à cette maladresse de ma part, à cause de cette audace désespérée qu’elle compare - j’en suis convaincu - à un manque notable et pendable de respect à son égard. «Ce n’est pas la même chose, Raelyn.» Ce qui s’est produit la veille avec Sarah relève du devoir conjugal. «C’était creux. C’était…» Vide d'émotions, mais est-ce avouable ? «Je n’ai pas envie que tu te méprennes.» Je me redresse soudainement tandis qu’elle m’enjoint à partir et j’ai la mort dans la mort dans l’âme. «Non, s’il te plait, laisse-moi rester près de toi.» Je la supplie avec cette même détresse qui m’a dévisagée plus tôt. «Je ne te toucherai plus, plus jamais sans ton autorisation.» lui jurais-je en levant la main droite d’un geste machinal. Je tente aussi un pas dans sa direction ,mais je souffre d’un inédit vertige : le sol se dérobe sous mes pieds. «Je ne te dirai plus rien non plus.» Je ne piperai mot que si elle m’y invite puisqu’à présent, je panique sous l’éventualité d’être de trop dans sa vie. Je balise à l’idée qu’elle s’en aille pour de bon, qu’elle me renvoie dans mes buts si je soumettais ce moment comme idéal pour déménager ses affaires dans la chambre qui lui conviendra dans la demeure de mes parents. J’ai à révéler, pourtant. Si j’osais, je lui lancerais au visage qu’elle compte pour moi, que je serais prêt, pour ses beaux yeux, à remettre en question toute mon existence. J’ajouterais volontiers que je l’ai attendue longtemps, mais quelle serait, à ses yeux, la limite entre le baratin d’un beau parleur et la déclaration enflammée d’un homme épris ? Aussi jeune soit-elle, elle aura certainement avertie que l’Homme est lâche par nature et qu’il préfère être quitté plutôt que l’inverse. Elle le sait autant que moi. Dès lors, je me musèle de crainte que les mots ne dépassent les limites de ce dont je suis capable. Pas de promesse en l’air. C’était mon serment au moment où je lui ai cédé. En revanche, je souffre de lui obéir et de m’enfuir. «Je veux juste être là, près de toi.» Et ce, qu’importe quelle place elle allouera au “connard égoïste” qui a abusé de sa naïveté en lui donnait ce qu'elle voulait sans l’avertir des risques encourus et qu’il soupçonnait. «Je peux me mettre là, dans un coin, sans moufter jusqu'à ce que tu sois prête… à déménager, je veux dire.» Et, de nouveau, je lui montre la paume ouverte de ma main droite avant de la tendre dans sa direction.
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| Rechercher dans: mémoire du passé Sujet: All the things we could have been (Amelyn UA Chapter #9) Ven 22 Juil - 12:37 | All the things we could have been - Chapter #9 Raelyn Blackwell & @Amos Taylor - Univers alternatif - 2007, 20 ans
J’ai mal dormi. Dévorée par la peine et repliée sur moi-même sur un canapé trop petit et élimé par le temps, je me suis tournée et retournée en espérant que le sommeil viendrait. Je l’ai rêvé salvateur et me délivrant de ma détresse. Si j’ai somnolé, c’est de manière entrecoupée et sans réellement me reposer. N’importe quel bruit me réveillait et, lorsqu’il m’a rejointe, je l’ai entendu dès qu’il a posé son premier pied sur le barreau de l’échelle menant à la mezzanine de fortune.
Alors que mes yeux se posent sur lui, je suis tiraillée entre le soulagement de le voir et la colère puisque je me souviens encore du son des gémissements de Sarah. Il est marié et je me demande ce à quoi je m’attendais : certainement pas à ce qu’il lui saute dessus si rapidement, comme si elle lui avait manqué et s’il était heureux de l’accueillir. Ai-je été conne ? Était-ce sa culpabilité qui s’exprimait ? Un moyen pour lui de tenter de cacher sa faute ? Est-ce qu’il regrette de s’être roulé avec moi dans la luxure maintenant qu’il a retrouvé ses bras, qu’il s’est rappelé quelle odeur avait sa peau et quel goût avaient ses lèvres ? « Dès que j’ai entendu la porte claquer. J’ai roulé jusqu’à la gare, je me suis arrêté à tous les arrêts de bus. J’ai attendu avec la peur au ventre qu’on se soit croisés, et donc ratés. » J’ai songé à partir et je le lui avoue. « J’ai envisagé d’aller à la gare routière. » De toute évidence, j’ai rebroussé chemin ou abandonné l’idée : je ne serais pas là sinon. Je ne rajoute rien : mon silence dit tout de mon incapacité à partir. « Tu m’aurais pas trouvée. J’avais de l’avance sur toi. » Et pour cause : il était occupé. Entendre qu’il a retourné la ville fait plaisir à mon coeur piétinné, mais je n’ai pas envie de l’admettre. Pas alors que je lui en veut de l’avoir touchée. Je n’en ai pas le droit : j’en suis consciente mais je ne peux m’en empêcher. « J’ai cherché une bonne partie de la nuit. Elle dormait. Je suis rentré pour ne pas éveiller les soupçons et je suis reparti dès qu’elle s’est mise en route. » Elle, elle. Je n’en peux plus d’entendre ce pronom et, en signe de douleur, je clos doucement mes paupières. « Et je ne sais pas. De quoi ne pas éveiller les soupçons, comme je l’ai dit plus tôt, comme tout ce que j’ai fait depuis qu’elle est rentrée. » Pour sa fille, pour sa famille, je sais toutes ces choses. Je les connaissais même avant d’entamer un jeu dangereux. J’ai plongé tête la première en sachant que l’eau était peu profonde et que je risquais de me rompre le cou.
« C’est vrai que tu rentrerais pas dans me le dire ? » - « Je crois que oui. » Je n’en ai pas envie en tout cas. Et j’ai l’impression de trop lui devoir de choses pour prendre la fuite sans l’en informer au préalable. J’ai beau avoir mal à coeur de le savoir avec Sarah, j’ai tout aussi mal à l’idée de m’éloigner de lui. « J’ai pas envie de rentrer. » Pour lui autant que parce que l’idée de mettre à nouveau les pieds à Brisbane me terrifie. « Tu sais, je peux essayer de nous trouver des solutions, pour qu’on soit ensemble, mais sans que tu aies mal. Je ne veux pas ça pour toi… Pour nous non plus d’ailleurs. » Croit-il que c’est possible ? Avant cette semaine, je lui faisais une cour éhontée, inconsciente des risques que je prenais pour mon coeur. Je m’amusais, parce que c’est de mon âge, tout en me moquant bien de le savoir engagé auprès d’une autre. Maintenant, j’aperçois le revers de la médaille : ce n’est pas drôle du tout, ce n’est pas exitant que de s’amouracher d’un homme marié. « Tu reviendras ? Chez moi ? Je veux dire, plus près de moi ? » - « Je… Je sais pas Amos. » Je déglutis difficilement et, alors qu’il enroule ses bras autour de moi, j’entoure à mon tour mes bras autour de mon buste et je caresse ses avant-bras. « Je peux pas te donner de réponse maintenant. » Parce que je parlerais sur le coup de la colère et de la peine et que cela ne nous rendrait pas service. Ses lèvres qui déposent des baisers au creu de ma nuque et sur mon crâne me font autant de bien qu’elles me font souffrir. Et que faire de cet aveu qui me déchire le cœur ? « J’ai toujours envie de toi, tu sais. » Percutée de plein fouet par ce que j’interprète comme une expression de ses envies les plus triviales quand, dans le même temps, je suis blessée, je déroule mes bras et m’échappe à son étreinte. Trop jeune, trop fragile peut-être, je ne suis pas en mesure d’entendre ce genre de chose maintenant. « Elle t’a pas suffit ? » Je l’observe avec effarement et le visage déformé par la détresse. « Pas maintenant. » Il n’aurait pas dû dire ça. J’entends à nouveau les gémissements de sa femme, la légitime. « Je voudrais que tu me laisses seule. » Je voudrais qu’il me laisse panser mes plaies avant de me rappeler pourquoi il est là, et que nous ne pourrons jamais rien avoir d’autre.
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| Rechercher dans: mémoire du passé Sujet: All the things we could have been (Amelyn UA Chapter #9) Jeu 21 Juil - 19:57 | All the things we could have been - Chapter #9 @Raelyn Blackwell & Amos Taylor - Univers alternatif - 2007, 20 ans
J’ai eu envie d’elle depuis le retour de Sarah, mais ce n’est pas la raison qui m'a poussé dans ses bras. Je ne l’ai pas fait non plus parce que j’ai succombé aux charmes redécouverts de mon épouse. J’ai cédé pour sauver les apparences, pour ne pas réveiller sa méfiance envers Raelyn après qu’elle nous ait laissés seuls tous les deux. Mais, est-ce avouable ? Raelyn pourrait-elle entendre et comprendre tout ce qui justifie le terme malsain dont j’ai usé plus tôt ? Une petite voix me souffle que de telles confessions lui échapperont et, qu’en conclusion, elles n’adouciront pas sa peine. Une autre, criant plus fort, me scande qu’il est préférable de me taire. Une troisième s’échine à me répéter comme un péan que ma tentation personnifiée, aussi jeune soit-elle, mérite de ne pas rester dans le flou. Sans doute est le plus judicieux de tous les conseils, sauf que le moment n’a rien d’approprié, et ce, faute à cette requête qui serre mon cœur dans ma poitrine. Je ne veux pas d’elle chez mes parents, mais avec moi, chez moi. J’accepte, mais la mort dans l’âme et, surtout, la certitude qu’elle s’éloigne pour me fuir en douceur. Pour que cette idée ne m’obsède pas au point que je perde tout espoir de la retrouver auprès de moi, nue ou non, un jour venu, celui qu’elle désirera, j’entame le processus de transparence. «Dès que j’ai entendu la porte claquer. J’ai roulé jusqu’à la gare, je me suis arrêté à tous les arrêts de bus. J’ai attendu avec la peur au ventre qu’on se soit croisés, et donc ratés.» Peur. C’est le plus juste des mots. La peur, c’est ce que je ressens toujours actuellement. «J’ai cherché une bonne partie de la nuit. Elle dormait. Je suis rentré pour ne pas éveiller les soupçons et je suis reparti dès qu’elle s’est mise en route.» - “.…” En conclusion, Sarah n’est effectivement pas là pour le moment. Elle est loin de nous et je l’affirme d’un hochement de tête. «Et je ne sais pas. De quoi ne pas éveiller les soupçons, comme je l’ai dit plus tôt, comme tout ce que j’ai fait depuis qu’elle est rentrée.» Penaud, je dévisage Raelyn avec ce désir pressant qu’elle saisisse le sous-entendu. Je m’en serais contenté. Dès lors, comment décrire ma joie et mon soulagement qu’elle me réclame auprès d’elle, contre elle, allongés ensemble dans ce vieux canapé. Je ne me suis pas fait prier. J’ai investi l’espace qu’elle m’a réservé et je l’ai enlacée dans mes bras, mon torse épousant son dos. Par réflexe, j’ai embrassé sa nuque. Je l’ai tournée dans ma direction pour embrasser le bout de son nez, ses paupières… Ce n'est qu’à la faveur du respect que mes lèvres ont évité les siennes. «C’est vrai que tu rentrerais pas dans me le dire ?» ai-je raison de repousser au loin cette crainte ? «Tu sais, je peux essayer de nous trouver des solutions, pour qu’on soit ensemble, mais sans que tu aies mal. Je ne veux pas ça pour toi… pour nous non plus d’ailleurs.» ai-je proposé et avouer, histoire d’évaluer ce qu’elle est prête ou non à accepter dès lors que je crève du désir de lui faire l’amour dans ce divan vieilli posé sur la mezzanine d’une grange perdue sur les terres de mes parents. J’ai besoin d’être certain que tout n’est pas perdu entre nous, même si c’est peut-être égoïste et sans doute loin de la promesse que, tôt ou tard, j’attraperai mes responsabilités à pleines mains. «Tu reviendras ? Chez moi ? Je veux dire, plus près de moi ? » Si près que je pourrai à nouveau humer ton parfum dans toutes les pièces de la maison et ainsi t’aimer en secret ? T’aimer sans même que tu t’en doutes ? Sans que tu ne puisses t’imaginer la force de mes sentiments naissants tant que je n’aurai rien à t’offrir de concret ? Et si j’en avais le courage, voudrais-tu toujours de moi ? Silencieux, je me demande comment contenir toute cette convoîtise que je lui chuchote, un peu malgré moi - c’est certainement maladroit -, et en priant pour qu’elle ne se vexe pas : «J’ai toujours envie de toi, tu sais.» Hier et maintenant.
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| Rechercher dans: mémoire du passé Sujet: All the things we could have been (Amelyn UA Chapter #9) Ven 3 Juin - 8:14 | All the things we could have been - Chapter #9 Raelyn Blackwell & @Amos Taylor - Univers alternatif - 2007, 20 ans
Je me demande si, la veille, il a désiré ardemment Sarah. Je me demande même s’il l’a prise dans ses bras, embrasé et caressée dès le soir de son retour sans que je ne l’entende. J’ai besoin de connaître sa réponse - même si la question n’est pas très sainte - parce qu’elle m’aidera à savoir comment il se projette dans cette situation. Moi, je n’avais pas aucun souci à l’idée de faire la cour au mari d’une autre, mais rien ne m’avait préparé à la réalité de ce que c’était qu’une liaison. Nous ne rions pas comme des enfants dans le dos de Sarah qui se lamente parce qu’elle ne comprend pas pourquoi son mari s’éloigne. Non, dans les faits, je souffre, et c’était innatendu ou, en tout cas, je n’y étais pas préparée. « Non. J’ai eu envie de toi, ça oui. Et c’était malsain. Je sais que ça l’était… Je ne m’attendais pas à ce qu’elle… » Il a eu envie de moi. Alors il lui a fait l’amour à elle. Je crois que toute mon incompréhension est écrite sur mon visage puisque, déjà, il reprend. « Je sais que tu n’es pas obligée de me croire, mais c’est la vérité. » Il ne devrait pas avoir à se justifier puisque c’est moi, l’autre femme. Mais dans le faits, je n’en suis pas réellement une : je suis à peine plus qu’une adolescente, un peu moins qu’une jeune adulte et j’ai mis mon doigts dans un engrenage que je ne contrôle pas. « Tu avais envie de moi. » Va-t-il assouvir cette envie auprès d’elle à chaque fois qu’il ne pourra pas s’absenter pour me rejoindre et coucher avec moi ? Vais-je malgré moi raviver la flamme de leur amour ou, en tout cas, de leur appétit l’un pour l’autre ? Je ne suis pas idiote : je n’ai jamais ou ramement été témoin de signe de tendresse entre eux en plusieurs mois. Je sais que ce qu’il s’est passé cette nuit n’appartenait pas à leur routine.
« Non ! Ils seront contents. Ils ont fini par t’apprécier, surtout que tu donnes un sacré coup de main à la ferme. » Je donnais principalement un coup de main pour être près de lui, j’ignore s’il en est conscient. Dans les faits, j’ai appris à apprécier le travail manuel puisqu’il m’empêche de réfléchir et, dans les premiers temps, il a été salutaire pour lutter contre mon addiction. Mais je ne suis pas une fille de ferme : combien de temps allons-nous continuer à prétendre le contraire ? « Personne ne l’aurait été. Je n’aurais pas voulu être à ta place. J’ai été fou de l’imaginer avec Zach, alors… » Malgré tout, je suis soulagée qu’il ne me trouve pas idiote et délirante. Je suis soulagée qu’il ne me jette pas au visage un ”à quoi tu t’attendais” qui m’aurait brisé le coeur puisqu’il m’aurait montré que je ne suis qu’un jouet à ses yeux. Hors, il m’a cherchée. J’ignore depuis quand et combien de temps, mais il est là alors que le soleil vient de se lever. « Tu es parti à ma recherche. Quand ? » En pleine nuit ? Ce matin en ne me voyant pas descendre au petit déjeuner ? Je ne suis pas une matinal, il n’aurait pas été alerté par mon absence si tôt. « Tu voudrais dormir où ? » Deux parts de moi entrent en lutte. La première, elle veut se sentir proche d’Amos. Elle veut dormir dans ses draps et enfiler ses t-shirt d’adolescent pour se tenir chaud la nuit. L’autre, elle craint de se faire happer la main puis le bras entier dans cet engrenage dangereux dans lequel j’ai pour l’instant mis le doigt. En clair : elle refuse de tomber de haut. « Je ne sais pas. Là où ta mère voudra bien me mettre. » Elle me mettra dans celle d’Amos, je le sais, puisque je suis son invitée à lui. Laisser le choix à Maggie, c’est laisser la première partie de moi gagner, la jeune femme qui a des papillons dans le ventre, pas celle qui réfléchit avec sa tête. « Tu préfères emballer tes affaires tant que nous ne sommes que tous les deux ? » - « Elle n’est plus là ? » C’est en effet peut-être mieux. Ou c’est peut-être pire : son absence temporaire risque de me faire repenser à la semaine que nous venons de passer. J’ai emporté des choses au hasard cette nuit, mais je suis loin d’avoir tout ce qu’il me faut dans une maison qui n’est plus habitée que par de vieilles personnes et un jeune homme. « Qu’est ce que tu vas lui dire ? Pour justifier mon départ ? » Elle sera certainement heureuse, soulagée, mais ne risque-t-elle pas d’être suspicieuse également ?
« Je serais venu. J’aurais retourné toute la ville pour te retrouver, mais j’aurais pris le bus suivant pour Brisbane. » ll serait venu. J’ai envie d’y croire de toutes mes forces, mais ce ne sont que des mots. « Je retournerai pas à Brisbane sans te prévenir. » J’ai envie de tenir cette promesse, mais je sais en la faisant que je ne contrôle déjà plus qu’à moitié mes émotions et les réactions qu’elles engendrent chez moi. « Je le ferais demain ou après-demain. Je le ferais, à moins que tu me dises droit dans les yeux que nous ne comptons pas. » Je le regarde droit dans les yeux à cet instant ci, mais je suis bien incapable de prétendre ce chose de chose. Je suis loin d’en avoir envie, aussi. Parce que ce n’était pas qu’un coup d’un ou quelques soirs. Ce n’était pas qu’une envie de satisfaire un besoin primaire, ce n’était pas lui uniquement parce qu’il était le seul présent et attentif à mes besoins. Cette semaine, elle ne voulait pas rien dire. « On peut y aller quand tu voudras… » - « Reste un peu avec moi, avant. » Personne ne nous voit ici, et j’ai besoin qu’il me prenne dans ses bras dans ce canapé bien trop petit pour que nous soyions à l’aise, allongés tous les deux l’un contre l’autre. « Prends moi dans tes bras et reste un peu. »
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| Rechercher dans: mémoire du passé Sujet: All the things we could have been (Amelyn UA Chapter #9) Jeu 2 Juin - 7:52 | All the things we could have been - Chapter #9 @Raelyn Blackwell & Amos Taylor - Univers alternatif - 2007, 20 ans
En la découvrant allongée sur ce vieux divan, recroquevillée sur elle-même et le dos tourné vers l’échelle, j’ai failli céder à la précipitation. J’ai manqué de grimper les derniers échelons à la hâte pour me jeter sur elle et la serrer dans mes bras, fort, aussi fort que mes angoisses depuis la veille, aussi vigoureusement que si mon bien-être dépendait du mien. Or, elle est malheureuse. C’est flagrant. J’ai donc approché à tâtons, par respect pour elle et ses choix éventuels. Parmi ceux-ci compte peut-être celui de me garder à distance, de s’en aller, non pas comme une voleuse, mais en organisation son départ. Une part de moi, la plus égoïste - elle me fait honte - prie tous les saints auxquels je n’ai foi pour que ses mots ne quittent pas le rempart de ses lèvres gercées d’avoir été humide de larmes. Je crois que je la supplierais à genoux de renoncer à ce projet si, d’aventures, elle m’abandonnait à mon sort et ce n’est pas juste. Il est mon sacrifice pour m’être montré imprudent il y a des années de cela. Rae, elle n’a pas signé pour devenir ma bouffée d’oxygène. Au vu de tout ce qu’elle a traversé, elle mérite, non pas meilleur que moi, mais mieux qu’un “moi” marié. Trouverais-je toutefois la force d’un jour couper la corde qui ceint mon cou ? Vais-je l’utiliser pour me pendre littérairement ? Las de songer à mes petits problèmes et à ma peur, je chasse mes tergiversations et reporte mon attention sur ma jeune amante. Amante, c’est plus joli que maîtresse, non ? Il a pour racine le mot aimer et, bien que je doive les garder pour moi, ils sont là. Ils sont tangibles. Il me suffirait de tendre la main pour les frôler, les attraper comme un courageux torero, les cornes d’un taureau. Je n’ai pas cette bravoure cependant. Je l’ai à peine pour entendre les vérités de ma protégée sans que mon cœur ne se brise en partie. Elle me les scande en écrouant ses yeux vert pâli dans les miens. Comment ne pas être heurté par la question ? Comment ne pas décidé qu’au nom de l’authenticité, il ne convient pas de penser la réponse. Je réplique du tac au tac un : «Non.» sonore qui gifle ma raison. est-ce bon de nourrir ses espoirs ? Est-ce la preuve que mon père a raison : je me mens chaque jour que Dieu fait. « J’ai eu envie de toi, ça oui. Et c’était malsain. Je sais que ça l’était… Je ne m’attendais pas à ce qu’elle…» s’exprime aussi bruyamment, ai-je pensé à voix basse, réprouvant cet aveu pour ne raviver chez Rae des souvenirs douloureux. «Je sais que tu n’es pas obligée de me croire, mais c’est la vérité. » J’ai risqué un geste en direction de sa main pour en caresser le dos avec tendresse. Le contact, quoique fragile - je ne veux pas l’oppresser - me rassure assez pour que je pousse un soupir tressé avec les mèches de mon désarroi, de ma frustration et de mon dépit d’être à l’origine de ses maux. Si j’en ai laissé échapper un quatrième, c’est faute à la proposition de la brunette qui l’avoue elle-même : elle n’est ni prête à quitter Kilcoy ni à vivre sous mon toit. «Non ! Ils seront contents. Ils ont fini par t’apprécier, surtout que tu donnes un sacré coup de main à la ferme.» lui ai-je promis, sincère, n’envisageant pas ma mère mettre la main devant l’idée. Elle est naïve par instant : elle n’a pas remarqué l’anguille remuant sous la roche. Evidemment, je suis désolé de l’imaginer à un pâté de maison de mon foyer, mais s’il s’agit de la solution pour la garder et chercher ensemble des solutions (de la bravoure pour déposer mes attributs sur une table et discuter à coeur ouvert avec Sarah de mon malheur dans ce mariage.), je prends. Je dodeline de la tête sans perdre du regard ma complice. «Personne ne l’aurait été. Je n’aurais pas voulu être à ta place. J’ai été fou de l’imaginer avec Zach, alors…» J’ai haussé les épaules pour lui signifier que je ne la juge pas. La réaction est normale et, admiratif, je la remercie ouvertement d’opter pour une des chambres vides de la demeure de mes parents. «Tu voudrais dormir où ?» L’interrogation est banale d’un point de vue extérieur. Elle serait presque déplacée. Pour moi, qui aspire à ce qu’elle réplique : “la tienne”, c’est important. C’est mon baromètre utile à évaluer dans quelle mesure je la perds. «Tu préfères emballer tes affaires tant que nous ne sommes que tous les deux ? » Autrement, en dehors du radar qu’est Sarah dont je n’ose prononcer le nom ? Je ne pipe plus mot d’ailleurs. J’attends qu’elle choisisse ce qui représentera le mieux, à défaut d’être tout à fait bien. Les seuls mots que je me suis autorisé ont été : «Je serais venu. J’aurais retourné toute la ville pour te retrouver, mais j’aurais pris le bus suivant pour Brisbane.» Sous-entendu, je me serais mis dans ta peau pour me figurer qu’elle aura été ton itinéraire. «Je le ferais demain ou après-demain. Je le ferais, à moins que tu me dises droit dans les yeux que nous ne comptons pas.» Pas nos actes. Pas cette semaine. Nous. Nous et ce que nous aurions pu être dans une autre temporalité. «On peut y aller quand tu voudras…» ai-je ponctué le timbre moins bas, mais beaucoup plus assuré.
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| Rechercher dans: mémoire du passé Sujet: All the things we could have been (Amelyn UA Chapter #9) Sam 28 Mai - 12:06 | All the things we could have been - Chapter #9 Raelyn Blackwell & @Amos Taylor - Univers alternatif - 2007, 20 ans
Dire que j’ai dormi serait exagéré. Toute la nuit, j’ai été assaillie tantôt du souvenir trop frais des gémissements de Sarah, tantôt de ceux de la semaine que nous avons passée tous les deux, Amos et moi. Ils me semblent à la fois trop récent pour ne pas être horriblement douloureux et trop lointains pour que je parvienne à me débarrasser de la peur qu’ils finissent par se fâner, qu’au petit matin en me réveillant je ne sois plus capable de me souvenir du goût de ses baisers ou de ce que j’ai ressenti à chaque fois qu’il caressait ma peau. Peut-être est-ce en partie pour ça, que je dors peu. Quelque part entre trois et quatre heures du matin, je me dis que tout serait peut-être plus simple si j’oubliais, mais je suis certaine d’une chose : je n’en ai pas envie. Je crève rien que de l’envisager. Je crève aussi de honte alors que les vannes sont grandes ouvertes et que je suis incapable d’arrêter de pleurer. Je le savais pourtant, non ? Je n’ai jamais envisagé qu’il tombe amoureux de moi et qu’il décide de quitter Sarah. J’ai agi en fonction de mon attraction sans réfléchir aux conséquences, sans voir plus loin que le bout de mon nez et de cette poignée d’instants qui appartiennent à présent au passé.
Je ne l’entends pas grimper à l'échelle au petit matin, ou plutôt je ne l’entends pas vraiment. Toujours prisonnière d’une étrange léthargie je repose en position foetale sur le canapé en cuir, mes bras enroulé autour de mes épaules. J’ai le regard ailleurs et je ne prends conscience de sa présence que lorsqu’il s’installe en tailleur par terre à côté du canapé. Je ne pleure plus, plus depuis quelques heures : j’ai l’impression d’être vidée de toute mes larmes, d’être asséchée, de ne plus être capable de le faire. « Je te demande pardon. » Sa voix me donne l’impression de me parvenir d’un autre univers. Doucement, je braque mes pupilles sur son visage fatigué, sur ses traits tirés. « Je ne voulais pas te faire de mal. Je ne veux pas que ça arrive. Mais, j’ai pas de solutions, là, tout de suite. » J’avale ma salive, avant de finalement briser le silence. « Tu en avais envie ? » Cette nuit, désirait-il sa femme ou bien a-t-il cédé face au poids du devoir conjugal ? S’est-il résigné ou a-t-il au contraire été l’initiateur de brûlantes retrouvailles ? J’ai besoin de savoir s’il est prisonnier ou s’il joue simplement sur deux tableaux parce que c’est de notoriété publique : les hommes, en vieillissant, se sentent flattés de l’attention de femmes plus jeunes et plus innocentes. « Qu’est-ce que je peux faire pour que tu ailles mieux ? » Il n’y a rien à faire : les règles du jeu ont beau de pas avoir été clamées à l’oral, nous les connaissions tous les deux. « Je crève de t’avoir blessée, tu sais. Je ne joue pas avec toi ou avec ce que tu ressens. » Mes yeux, toujours braqués dans le siens, lui reflètent toute ma douleur et je suis énervée d’être aussi transparente. « Tu crois que ça dérangerait tes parents que je m’installe ici ? » Je n’ai pas fait que m'apitoyer sur mon sort cette nuit : j’ai réfléchi. « A la ferme. Un temps au moins. » Pas ici, sur un canapé au-dessus de la grange et pas forcément pour toujours. « J’ai réfléchi à où aller qu’après avoir claqué la porte. » J’ai agi sous le coup de l’émotion, je n’ai rien prémédité ou anticipé. « J’aurais pu prendre un bus et rentrer à Brisbane. » Ma voix se brise, reflet de ce qu’a provoqué chez moi cette idée : une terreur sans nom. « Je suis pas prête. » A retourner dans le ventre de la bête. Là bas, je me perdrais. « Vous êtes trois à avoir quitté la ferme, y’a assez de place, non ? » Et même si sa mère a vu mon arrivée sous le toit d’un mauvais œil, j’ai l’impression qu’elle a appris à me tolérer depuis que j’aide à la ferme. « Je sais que tu voulais pas me faire de mal… » Ma gorge se serre et, honteuse, je détourne les yeux. « Mais c’était trop, trop tôt. Je peux plus dormir chez vous. » Chez lui et son épouse légitime.
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| Rechercher dans: mémoire du passé Sujet: All the things we could have been (Amelyn UA Chapter #9) Jeu 26 Mai - 12:35 | All the things we could have been - Chapter #9 @Raelyn Blackwell & Amos Taylor - Univers alternatif - 2007, 20 ans
Durant ma quête - plus précisément pendant le chemin qui me conduit à la gare - je me convaincs qu’elle n’a rien entendu de cette étreinte à demi-partagée avec Sarah. Je m’imagine que Raelyn n’a tout simplement pas supporté que je ne la visite la nuit qui a suivi celle du retour de mon épouse. Je me persuade que l’insistance de Sofia à lui rapporter ses souvenirs de vacances chez mes beaux-parents l’ont gonflée parce que ma fillette n’est rien d’autre, à ses yeux, que les barreaux de ma prison. J’ai besoin dse me changer fadaises et vérité pour ne pas céder à la panique de ne plus jamais la revoir alors que le quai est vide, que l’agent de nuit n’a vendu aucun billet pour “ailleurs” depuis près de quatre heures. Il précise qu’il s’ennuie d’ailleurs. Moi, je ne l’écoute pas. Je tourne en rond, au sens propre, guettant l’entrée ou la sortie d’une petite brune dans l’établissement, au cas où je serais arrivé avant elle. J’y suis resté une heure, soixante minutes à épier le désert avant de statuer : Rae ne s’y pointera pas. C’est une bonne nouvelle : elle n’a pas acheté un aller simple loin de moi. C’est pourtant tout aussi inquiétant ? Où est-elle ? Que fait-elle ? Est-elle en danger ? En a-t-elle rencontré un qui lui aurait coûté la vie ? Est-il trop tard ? Me demandant si elle ne s’est pas réfugiée en centre ville dans l’espoir d’y trouver un pochon de cocaïne, je l’ai scruté, d’abord en voiture, ensuite à pieds, longtemps. J’ai erré jusqu’à ce que l’aube menace, jusqu’à l’heure où je prends “mes quartiers” au ranch de mon père. Je ne suis pas rentré prendre mon petit-déjeuner. J’ai négligé de le faire et d’embrasser ma gamine avant qu’elle ne grimpe dans le car de l’école. Je me suis retranché dans la cuisine de mes parents, tombant nez à nez avec mon cadet. Lui et moi n’avons jamais réglés notre différend précédent. Sans doute lui ai-je donc fait de la peine, car il m’a adressé la parole. Il a pris des nouvelles. Il m’a ouvertement questionné sur ce qui me valait mon teint de craie. Dans un premier temps suspicieux, puis entraîné par les liens du sang, je lui ai confié mon tourment. J’ai lu du jugement dans son regard, une accusation ou l’expression de la fatalité : je ne pourrais jurer de rien. Il a ponctué par la négative, d’un signe de la tête et m’a souhaité courage. Il ne m’a pas avoué que sa manœuvre de drague comprenait le partage de souvenirs partagés par la fratrie Taylor. Il n’a pas mentionné qu’il lui avait révélé les coordonnées de notre cabane dessus la grange. Il est simplement sorti, m’abandonnant à mon café trop sucré - les glucides m’aideront à tenir physiquement - et a rejoint Bill avec lequel il s’est entretenu gravement. Je les ai remarquées, leur mimique à travers la fenêtre de la cuisine. Elles m’ont hanté tout au long de cette matinée d’horreur au cours de laquelle je travaille en automate et non en homme. Qu’a-t-il dit, Zach ? A-t-il deviné mon adultère ? Oui ! Il n’est pas idiot. S’en est-il servi contre moi par vengeance ? Non ! Je refuse de l’envisager. Tout du moins, je me suis opposé avec force à cette option quand mon père m’a surpris tant par sa présence que par son commentaire. «C’était évident… Que vous vous feriez du mal, tous les deux.» Effaré, je ne cherche pas à savoir si son propos est le fruit de sa discussion avec mon racontars de frangin ou la parole d’un sage. «Tu sais où elle est ?» ai-je préféré demander en nourrissant la sensation que mon aîné est hermétique à ma supplique. «Normalement, j’aurais dû mettre ma main devant, pour tout le monde. C’est ce que j’aurais dû faire, mais…» Mais, quoi ? Il a constaté ce “petit quelque-chose” qui nous anime, ma protégée et moi, et qu’il a trouvé beau malgré l’éventualité certaine de la douleur en découlerait ? Je le supplierais bien à genoux de cesser de bavasser pour m’éclairer tant je crève d’anxiété et d’inquiétude. Je n’ai pourtant pas pipé mot : j’ai baissé la tête tel le gamin que je suis resté à ses yeux. «Je l’ai croisée cette nuit. Elle n’était pas très discrète.» Quand ? Où ? L’as-tu suivie ? «Si tu as peur d’être honnête avec toi-même, essaie de l’être avec elle, Amos. Elle ne triche pas.» a-t-il renchéri pour mieux me révéler où dénicher l’oiseau blessé.
∞∞∞∞∞ J’ai hésité avant de gravir le dernier échelon de l’échelle. J’ai craint de la trouver en piteux état, les yeux toujours baignés de larmes ou délavés faute à cette nuit gâchée par les affres d’un chagrin d’amour. J’ai toutefois attrapé mon courage à deux mains et j’ai cheminé vers la silhouette recroquevillée en position foetale sur le canapé de cuir élimé par le temps et par les jeux d’enfant de la fratrie. Je me suis assis par terre, à proximité et, précautionneux, j’ai chuchoté : «Je te demande pardon.» La sincérité est aussi palpable que ma détresse. « Je ne voulais pas te faire de mal. Je ne veux pas que ça arrive. Mais, j’ai pas de solutions, là, tout de suite.» Mon père a raison : je ne suis pas prêt à ne plus me mentir. Je n’en ai pas conscience sur l’instant. D’après moi, le message est sibyllin : je n’en ai retenu que cette requête : sois honnête. «Qu’est-ce que je peux faire pour que tu ailles mieux ? » Comment te venir en aide ? « Je crève de t’avoir blessée, tu sais. Je ne joue pas avec toi ou avec ce que tu ressens.» Au contraire, je me débats avec ce qui m’agite moi aussi, mais ai-je le droit de comparer nos situation alors que je suis le mieux nanti de nous deux ?
| Sujet: All the things we could have been (Amelyn UA Chapter #9) | Raelyn Blackwell
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| Rechercher dans: mémoire du passé Sujet: All the things we could have been (Amelyn UA Chapter #9) Mar 24 Mai - 10:52 | All the things we could have been - Chapter #9 Raelyn Blackwell & @Amos Taylor - Univers alternatif - 2007, 20 ans
A choisir, j’aurais préféré que Sofia ne monte pas à l’étage pour venir me raconter sa semaine, juste après ma fuite. A choisir, j’aurais passé la soirée seule pour ne pas avoir à faire semblant que mon coeur souffrait. A choisir, je me serais enfuie pour ne pas avoir à assister au manège de Sarah, désireuse de soigner son couple et de les ramener tous les deux l’un vers l’autre. Le premier soir, c’est moi qu’il est venue prendre dans ses bras. Mais je ne doute pas qu’elle se servira de sa loyauté pour les réparer, je n’ai pas envie de croire que cette semaine pourra se transformer en autre chose qu’un joli souvenir et pour cause : il l’abhorre, cette étiquette de maîtresse, peut-être plus que moi. Il la déteste et s’il collera peut-être un temps sur son front celle de cocu, il finira par l’arracher faute de ne plus pouvoir se regarder dans le miroir. Je lui manquerai. J’ai envie d’y croire. Mais un beau jour, je ne serai plus qu’un souvenir aussi doux qu’amer dans l’esprit du militaire. Un jour, on attendra de moi que je quitte cette maison parce que ma présence n’apportera plus rien de bon. Moi, je me demande pourquoi je m’inflige de vivre sous le même toit que l’homme pour lequel j’en pince et son épouse. Je me couche le second soir dans mon lit en me demandant si, à nouveau, il s'échappera pour venir me prendre dans ses bras. Je n’espère rien de plus. Je sais qu’il ne fautera pas alors que la rousse est quelques pièces à côté seulement. J’ai mal de penser qu’elle dort dans le lit conjugal et que, moi, j’ai retrouvé mon chemin vers ma petite chambre. Bien sûr, je n’en ai pas vraiment le droit. C’est la sienne de chambre, et Amos est son mari.
Mais il ne vient pas. Je n’ai pas le droit de lui en vouloir puisqu’il ne m’a rien promis. Peut-être Sarah met-elle un peu plus de temps à rejoindre les bras de Morphée, ce soir ? Je n’en sais rien, mais je cogite et, quand les gémissements de la jeune femme parviennent jusqu’à ma porte, mon coeur se brise en répendant mes espoirs sur le sol. J’ai envie de croire que je me suis trompée. J’ai envie de me persuader que ce n’est pas ce que je pense mais les sons, plus audibles à présent, ne laissent que peu de place à l’imagination. Je crois même entendre Amos, et je me demande s’il prend autant de plaisir qu’avec moi. Elle, elle a l’air de prendre son pied et dans un premier temps je place mes deux mains sur mes deux oreilles, comme un gosse qui attend que l’orage passe. Cela ne fonctionne pas, cela ne parvient pas à calmer ma peine alors, sans réfléchir, je prends une décision. J’attrape mon sac à dos et je fourre à l’intérieur les quelques affaires qui me tombent sous la main. Je ne réfléchis pas vraiment ni ne cherche à emmener tout mon nécessaire. Passer par la salle de bain impliquerait de se rapprocher de leur chambre et je m’y refuse. J’attrape mes quelques vêtements, mon téléphone, et je charge mon sac sur mon dos avant de descendre l’escalier en courant. La porte d’entrée, je ne la claque pas par rage, mais à cause de la précipitation. J’ai l’impression d'étouffer à l’intérieur et, une fois dehors, je prends de grandes inspirations d’air, comme après une apnée trop longue. Je tente de me calmer mais mon cœur bat la chamade : courir m’aide, je crois. Je cours jusqu’à ce que mes poumons me brûlent, je cours jusqu’à la ferme et je la dépasse, avant de revenir sur mes pas. Je n’ai pas envie de frapper en pleine nuit : cela nécessiterait que je m’explique. J’envisage quelques secondes de m’effondrer sur un banc sous le porche, mais je pense à la mezzanine que les frères m’ont montrée une fois. Au-dessus des écuries, équipée d’un vieux canapé, elle était visiblement le théâtre de leurs secrets et escapade d’adolescents. J’ai les mains qui tremblent, mais j’arrive à gravir l’échelle en bois et à me hisser sur la plateforme. Elle n’est pas bien grande, mais l’escalier est là et après avoir lâché mon sac, je me laisse tomber sur le canapé. Dans son cuir, j’étouffe mes pleurs pour que personne ne m’entende et je m’endors là, à moitié, mal, le coeur en berne.
| Sujet: All the things we could have been (Amelyn UA Chapter #9) | Amos Taylor
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| Rechercher dans: mémoire du passé Sujet: All the things we could have been (Amelyn UA Chapter #9) Lun 23 Mai - 11:18 | All the things we could have been - Chapter #9 @Raelyn Blackwell & Amos Taylor - Univers alternatif - 2007, 20 ans
J’avais espéré que nous tombions d’accord sur notre avenir en un claquement de doigt. En m’asseyant sur le banc sous le proche aux côtés de ma protégée et maintenant sa main dans la mienne, je souhaitais que cette mise à nu allège nos coeurs meurtris par l’ignorance et d’être brusquement séparés par le bruit des graviers remués par les roues de la voiture de ma femme, par sa portière qui claque, par les cris de joie d’une enfant me sautant dans les bras. Sarah, je croise son regard, mais j’y suis presque indifférent. si j’ai mal, c’est que Raelyn se soit éclipsée et si j’ai peur, c’est à l’idée de blesser ma fille si mon secret était mal gardé, non pas que l’un des deux coupables - à leur manière - balancerait, mais parce que je me demande comment me protéger des conséquences de mes sentiments lorsque mon bébé se retire pour rejoindre celle pour laquelle vibre mon coeur. Ma femme me dévisageant, je n’ose détourner le regard en direction de la cuisine. Elle attend des excuses. J’estime ne rien lui devoir. Les retrouvailles sont aussi froides qu’un hiver au Canada. Elle le demeure tout au long de cette première nuit. Mon corps est allongé auprès de celui de la rousse, mais ma tête vogue vers la chambre d’à côté. Je guette le moindre changement dans la respiration de Sarah pour m’éclipser devant la porte de Raelyn. J’ai frappé, doucement. Je suis entré à pas de loup. J’ai concédé à ma folie le droit de m’asseoir sur le matelas, de ramener sa petitesse contre moi et de la serrer avec la force du désespoir, en silence. Que peut bien raconter un coeur en berne à un autre ?
La seconde nuit, mon épouse a amorcé une approche mielleuse, puis fielleuse tandis que je me refusais à elle en évoquant comme argument le manque de confiance. Elle, injuste, elle m’a attaqué vis-à-vis de ma protégée et, histoire de brouiller les pistes guidant vers la vérité, j’ai pris ma femme contre moi, que nous discutions de mes blessures calmement, sagement, comme des adultes. Je me souviens m’être fait la réflexion que je n’ai plus de quoi, désormais, déshonorer mes devoirs conjugaux et, à l’heure de nous coucher, mon âme s’est morcelée, tachée de mon mépris. quel monstre s’inquiète le jour de celle qui le secoue alors qu’une fois nuit tombée, il s’abandonne finalement à des plaisirs triviaux dan les bras d’un autre que son imagination déforme ? Durant cet ébat, c’est le parfum capiteux de Raelyn qui m’entête. C’est la douceur de sa peau que je crois caresser. C’est en souvenir de ce que nous avons été pendant une petite semaine que je gémis un soupir moins sonore que les gémissements de Sarah. Pour cause, elle n’a plus souvenir d’une telle passion entre nous depuis des lustres. C’est bon signe, dit-elle, on va mieux et moi, je me sens doublement dégueulasse. Une fois pour elle : si j’étais homme de bien, je lui avouerais qu’elle n’a pas motivé ma fougue. Une autre pour ma protégée qui, j’en suis convaincu, vient de claquer la porte d’entrée derrière elle. Peu de doute subsiste et c’est une torture de supporter Sarah, haletante et alanguie, alors que je n’ai qu’une envie : courir après ma protégée…. qu’une hâte, que ma voisine de couche ne s’endorme.
Combien de temps lui aura-t-il fallu ? Cinq minutes ? Dix ? Quinze ? Trop. Une éternité à mes yeux, une vie qui ne m’a pas soulagé. J’ai enfilé Tee-shirt et survêtement avec précipitation. J’ai poussé la porte avec le même empressement. Mais, une fois à l’extérieur, je suis frappé par la vérité : je n’ai aucune idée d’où aller, d’où chercher. A la ferme ? Sur le quai de gare ? L’éventualité m’a paru envisageable si bien que j’ai pris le risque d’alerter ma famille. L’angoisse est moins soutenable que d’assumer mon écart de conduite : je ne le rêve pas sporadique… alors qu’à l’anxiété ne tienne….
| Sujet: (raelyn) never learned to raise my hand, was too busy raising hell | Raelyn Blackwell
Réponses: 14 Vues: 14854
| Rechercher dans: tisser des liens Sujet: (raelyn) never learned to raise my hand, was too busy raising hell Ven 29 Avr - 13:00 | | Sujet: (Alexandra & Sofia) Let me show you how sadness can turn into happiness | Alexandra Anderson
Réponses: 29 Vues: 2077
| Rechercher dans: tisser des liens Sujet: (Alexandra & Sofia) Let me show you how sadness can turn into happiness Ven 15 Avr - 10:30 | RÉPERTOIRE DES SUJETS | Sujet: i guess i should'a known from the look on your face (evelyn) | Ruben Hartfield
Réponses: 15 Vues: 1214
| Rechercher dans: mémoire du passé Sujet: i guess i should'a known from the look on your face (evelyn) Ven 11 Fév - 20:13 | @evelyn pearson Venant soupirer un bon coup, Ruben finit par venir s’asperger le visage d’eau fraîche. Il avait les yeux rouges, les veines imbibées de caféine et l’esprit qui commençait à être comme plongé dans du coton. Cela devait faire des semaines, voire même des mois, qu’il n’avait pas eu une garde à assumer de la sorte. Il avait du enchaîner deux interventions en urgences, et heureusement pour lui que la relève n’avait pas mis bien longtemps avant d’arriver, sinon il aurait du enchaîner pour un troisième round. Refermant le robinet, il finit rapidement de se changer - il ne viendrait s’octroyer le plaisir d’une douche bien chaude qu’une fois qu’il serait rentré chez lui, qu’une fois qu’il aurait réellement terminé sa journée. Car, si celle en tant que docteur Hartfield avait été pliée au moment où il avait accroché sa blouse dans le service une poignée de minutes plus tôt, celle en tant que Ruben tout court venait juste de commencer. Et ce n’était pas la partie qu’il avait hâte d’accomplir - presque il en venait à regretter de ne pas avoir été enrôlé dans une nouvelle intervention. Il ne prit pas la peine de passer prévenir Nina qu’il ne rentrerait pas de suite, étant donné que leurs gardes ne tombaient pas en même temps ni les mêmes semaines souvent, elle était déjà présente au sein de l’hôpital pour faire sa journée de son côté; ils se croiseraient ce soir lorsqu’elle rentrerait pour dîner.
Non, à défaut de pousser son chemin jusque le loft qu’il occupait avec la demoiselle, Ruben dut faire un dernier arrêt sur sa route. C’était une de ces étapes dont il se serait bien passé, surtout après une nuit comme celle écoulée. Une de ces étapes qu’il ne voudrait jamais avoir à faire, d’ailleurs, mais à laquelle il ne pouvait échapper. S’il ne venait pas pointer le bout de son nez au #9, et que ce qu’il avait entendu été vrai, Ethel allait définitivement le tuer lorsque la situation remonterait jusque elle. Et, plus que la santé de Garett, Ruben était inquiet de savoir comment allait sa sœur - et cela passait par la présence dans ce monde de leur aîné. Venant se garer le long du trottoir en face de l’immeuble où se situait l’appartement de son frère, Ruben vint couper le moteur. Il n’était en rien ravi de la conversation qui allait s’en suivre, surtout à une telle heure de la journée, mais il n’aurait pas la foi de revenir une fois qu’il aurait fait sa nuit, il se connaissait assez bien sûr ça. Un nouveau soupire, et il claquait la portière de la voiture. Pour une fois, il se montra lâche et vint monter les étages avec l’ascenseur - ses jambes commençant à réclamer un peu de repos. Il ne lui fallut donc qu’une poignée de secondes pour arriver devant la porte de l’appartement de Rhett. Une seconde, et une deuxième, afin de venir mettre ses pensées en ordre. Puis, il vint appuyer sur la sonnette. « Ouvre la porte, Garett. » Ce n’était en rien une question, bien moins une suggestion, mais bien un ordre. Il y avait bien qu’avec son aîné qu’il agissait de la sorte, au sein de son cercle privé - ce qui se passait au boulot était un monde à part. D’ordinaire, Ruben était un jeune homme poli et courtois. Avec Rhett, tout semblait perdre sens… et cela ne venait pas s’améliorer avec ce qu’il avait entendu pendant la nuit.
Des bruits de couloir - voila comment ça avait commencé. Des satanés bruits de couloir, de ceux qu’il aimait détester, surtout lorsque cela venait le toucher personnellement. La première rumeur était arrivée jusque ses oreilles alors qu’il était monté boire un café avec ses collègues, peu avant qu’il soit appelé pour la première intervention. « Vous imaginez ? J’ai eu la chance de pouvoir soigner le numéro neuf. » Il avait failli recracher son café par le nez. Des phrases de la sorte, il pourrait en entendre mille et encore une qui y ressemblait, sans jamais prêter la moindre attention. Mais là, forcément que son oreille avait été curieuse et attirée par la tournure utilisée, par les mots choisis. Il n’avait pas osé avaient été les premières pensées du Hartfield - il n’avait cependant pas pu creuser plus, puisque bipé pour descendre au bloc. Ce fut peu avant d’attaquer la seconde intervention que l’un de ses collègues, croisé dans le vestiaire, vint en rajouter une couche. « Tiens Hartfield, j’ai croisé ton frère tout à l’heure en passant aux urgences. » - « T’as croisé qui ? » - « Ton frère, là, la star du rugby. Il était venu prendre sa dose supplémentaire, tu le fournis encore ? » Comme s’il lui restait plusieurs frères. Ruben vint serrer les mâchoires. « C’était toujours pas moi, mais merci pour l’info. » A partir de ce moment là, il n’avait pas eu besoin d’informations supplémentaires: il savait où il se rendrait en sortant de sa garde. Ce n’était pas pour autant que cela l’enchantait, et le ton qu’il commençait déjà à emprunter alors que la porte s’ouvrait à peine sur lui n’était en rien commode - il n’était vraiment pas d’humeur. « Je te jure Garett que si t’étais aux urgences pour une nouvelle overdose ratée, je vais te fournir de quoi faire en sorte que la troisième soit un succès… » Ses derniers mots vinrent être presque mangés entre ses lèvres, dans sa moustache d’une journée, alors que la porte venait s’ouvrir sur quelqu’un qui n’était absolument pas Rhett. | Sujet: ≈ auden williams | Auden Williams
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| Rechercher dans: moodboards Sujet: ≈ auden williams Jeu 23 Déc - 11:02 | | Sujet: ≈ lily beauregard | Lily Beauregard
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| Rechercher dans: moodboards Sujet: ≈ lily beauregard Jeu 23 Déc - 5:37 | | | |
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