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13 résultats trouvés pour 76 | Auteur | Message |
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Sujet: (Amelyn #76) ► Broken beer bottles that are starting to fly | Amos Taylor
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| Rechercher dans: mémoire du passé Sujet: (Amelyn #76) ► Broken beer bottles that are starting to fly Mer 14 Déc 2022 - 11:21 |
BROKEN BEER BOTTLES THAT ARE STARTING TO FLY Ce n’est pas de cette manière que j’imaginais la suite de notre ébat. Compte tenu de son déclencheur, j’ai cru que l’addiction me rattraperait après l’amenuisement des effets de la jouissance. Or, la douceur a suffi à me garder des symptômes physiques et ceux qui jouent sur mon moral. L’un et l’autre m’ont tenu à distance de l’alcool alors que la conversation entamée m’a crispé. Je n’ai pas envie de parler de ma mère, de causer de cette maison à l’écart de la ville qui a généré entre nous les prémices d’une querelle, de me défendre pour des comportements qui ne sont pas les miens, mais ceux de mes proches. Je refuse d’être confronté à une quelconque frustration, là, sur l’heure, de crainte d’ouvrir une brèche dans laquelle l’alcool s’infiltrerait. Dans un premier temps, je grommelle dans mes dents. Dans le second, je rassemble des trésors de détermination et de volonté pour être constructif et plus fort que la peur elle-même. Je me bats avec pour alliée l’esquisse d’un malentendu. Je le souligne. Je m’explique. Je puise dans mes souvenirs et je me rappelle, à présent. Je me rappelle ce qui a valu à mon épouse une remarque malheureusement équivoque. Étant donné le désaccord sur la piste de danse, elle aura estimé que je la tançais en conséquence. En réalité, j’ai davantage été froissé par ce qu’elle m’ait réduit au silence devant ses détracteurs. Je compte a minima deux raisons. Primo, l'attitude répand en manque de confiance envers et autour de moi. N’étions-nous pas tombés d’accord quant au rôle que tiendra Maggie dans la vie de Micah ? N’ai-je pas démontré, en appelant cette dernière moi-même pour reporter la date qu’elle nous imposait ? Ne méritais-je pas mieux que d’être épinglé tel un sous-homme devant ma famille ? Deuzio, en agissant exactement de la façon dont l’espère ma mère, elle l’invite à asseoir ses convictions stupides au sujet du genre de femme qu’est Raelyn. Or, elle ne la connaît pas. Elle ignore tout de l’énergie qu’elle dépense pour notre amour, pour sa fille, pour que notre couple tienne droit. Sans doute s’imagine-t-elle que je suis le seul à lutter, et en particulier contre moi-même, parce que j’aurais été envoûté par les formes parfait de la blonde platine - vulgaire à son sens - tatouée sur des parties visibles de son corps - païenne selon ses préceptes - et c’est tellement faux ! Elle se trompe et, moi, attendu que je déteste que la bave du crapaud effleure ma dulcinée, je refuse que l’image renvoyée corresponde aux accusations infondées de la juge Taylor. «Non ! Je veux que tu sois toi, mais sans me castrer. Sans lui donner ce qu’elle espère parce que tu me ferais taire devant elle quand ce n’est pas nécessaire. Non seulement, tu me donnes l’impression que j’ai raison de penser que tu me vois comme un gars qui confond ses valeurs et ses désirs avec ceux de ses parents.» Pire, qu’ils sont calqués sur ce qu’on attendait de moi il y a des années. «Et, en plus, tu lui donnes l’occasion de jubiler, d’afficher son petit sourire narquois et de me juger, moi aussi, en plus de le faire avec toi. ça me met hors de moi et je n’ai pas envie de me disputer avec mes parents.» Pour Micah. A la mémoire de Sofia qui leur a été arrachée trop tôt. Pour empêcher - retarder - des conflits stériles, des dialogues de sourd qui ne mène nulle part et à cause desquels je perdrais une énergie précieuse. Cette force, je ne peux me permettre de la gaspiller. J’en ai besoin pour gagner mon combat contre mon addiction. «Mais, j’aurais pu m’y prendre autrement, je te l’accorde.» ai-je lancé timidement, pressant le corps de mon épouse contre moi.
J’ai embrassé son épaule, j’ai joué avec ses cheveux, d’une main, j’ai dessiné du bout des doigts des cercles, des carrés, des formes aux hasards sur ses avant-bras. Je profite d’un moment d’apaisement pour lester les mots d’un soupçon d’humour et ça fonctionne. C’est tant et si bien efficace que je suis séduis par le rire de mon épouse. La tête penché vers elle, je lui retourne le sourire. «Et avec un chien… pour faire bonne mesure.» Elle ne les aime pas beaucoup, les bêtes à poil, ma complice. «Et, c’est vrai, quand on s’est rencontré, je n’avais qu’un objectif qui ne pouvait pas bien finir pour moi.» Après avoir reconstitué l’itinéraire de Sofia, je me serais jeté dans la tanière des loups pour entraîner le mâle alpha avec moi dans la tombe. Et, pour cause, je n’aurais plus de bonnes raisons de vivre, une fois ma vengeance assouvie. Mon existence aurait été vidée de toute substance. La mort m’aurait allé, m’aurait convenu : je serais parti avec le sentiment du travail accompli. Le ranch, je n’en ai jamais voulu : il ne m’aurait pas ramené à la raison. « Disons que c’était écrit sur les deux nôtres.» En rencontrant Raelyn, Bill a été confronté à une citadine : il a perdu tout espoir que je rentre afin que son affaire persiste dans le temps. «Et que je ne savais pas que je pouvais en être un avant ça. Peut-être parce qu’on ne m’a pas laissé le temps de m’exprimer.» ai-je avoué en haussant les épaules. J’ai néanmoins soupiré d’aise et de soulagement. Pour la première fois depuis l’ouverture du casino, je jette un œil derrière moi et je ressens une bouffée de fierté inédite qui vaut à mon épouse un baiser passionné et un “je t’aime”, car oui ! Oui, je ne veux qu’elle. Je ne suis qu’à elle. J’aspire à ne plus être à l’alcool, jamais et, tant pis si je dois compenser à l’aide de pulsion triviale. Tant pis si je m’étais promis que je m’éviterais cette bassesse. Tant pis, puisque c’est trop tard désormais. Nos lèvres se rencontrent de nouveau et, étonnamment, mon corps réagit. Ma respiration s’emballe et j’en profite, maintenant que je suis certain que la machine ne déraille pas, pour rendre à ma conjointe les délices offerts plus tôt.
Sujet clôturé | Sujet: ≈ megan williams | Megan Williams
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| Rechercher dans: moodboards Sujet: ≈ megan williams Jeu 1 Déc 2022 - 8:28 | | Sujet: ≈ midas sterling | Midas Sterling
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| Rechercher dans: moodboards Sujet: ≈ midas sterling Jeu 1 Déc 2022 - 8:28 | | Sujet: ≈ raelyn blackwell | Raelyn Blackwell
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| Rechercher dans: moodboards Sujet: ≈ raelyn blackwell Jeu 1 Déc 2022 - 0:53 | | Sujet: (Amelyn #76) ► Broken beer bottles that are starting to fly | Amos Taylor
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| Rechercher dans: mémoire du passé Sujet: (Amelyn #76) ► Broken beer bottles that are starting to fly Lun 28 Nov 2022 - 21:09 |
BROKEN BEER BOTTLES THAT ARE STARTING TO FLY Après la passion survient la douceur. Rae et moi nous roulons dans la tendresse. Même Micah, autour de laquelle je tourne habituellement en orbite, n’a pas réussi à nous détourner nos coeurs battant à l’unisson. Mon épouse et moi nous sommes rangés derrière son âge avançant pour demeurer enlacés l’un contre l’autre, nous nourrissons mutuellement de la chaleur apaisante qui se dégage de nos corps nus, toujours en sueurs et épuisés par la trivialité d’une pulsion charnelle. Suis-je rassasié des formes de ma complice ? Pas tout à fait. Si je nous invite pas à un tour de manège supplémentaire, ce n’est que partie remise. Je serai à peine en état d’actionner la manivelle du carrousel que je damerai le pion à la mesure au profit. J’apporterai son lot d’équité à notre relation en échauffant ma compagne, moins pour la remercier d’avoir été patiente - c’est vrai, mais juste un peu - que par convoîtise. En attendant, je rends à l’humour ses lettres de noblesse. M’aurait-on averti qu’après mon épisode d’irritabilité, mes traits se fendraient dans un sourire que j’aurais ri avec amertume. Pourtant, nous y sommes, mon épouse et moi. Nous nous amusons à nous imaginer vivre en nudiste sous le couvert de notre appartement. «Qu’est-ce que tu crois ? J’ai déjà fait appel à un avocat et il est formel : j’ai de bonnes chances de gagner.» ai-je lancé, l’espièglerie dansant au fond de mes pupilles. Somme toute, il y a du vrai dans mon aveu de plaisantin : j’adorerais la trouver dans cet accoutrement au retour de l’un de ces moments douloureux pour mon âme meurtrie. A raviver de vieux souvenirs, je perds parfois le nord, non quant à mes objectifs, mais sur les causes et les conséquences de mon addiction. L'une de ces dernières est évidente à présent. Je compenserai sans tempérance puisque je détiens la preuve, aujourd’hui soir, que le sexe est un chasseur émérite. Il est doué puisque l’alcool ne m’appelle plus. Ce qui m’interpelle, en revanche, ce sont les mots mimés par la bouche de ma conjointe. Je les répète sans émettre davantage de bruits qu’elle et, plus tard, tandis que nous paraissons figés dans le temps et dans l’espace, je suis rattrapée par la voix légèrement éraillée de ma partenaire. A choisir, j’aurais préféré qu’elle s’inquiète de l'anicroche de Kilcoy à un autre moment. J’ai songé à l’arrêter d’un baiser, mais je me suis ravisé. Tout bien pesé, pourquoi ne pas balayer devant notre porte puisque nous sommes détendus ? Toute crispation a quitté mes muscles. Rae a l’air d’y tenir. Je me plie donc à l’exercice sans broncher. Je l’écoute avec l’attention d’une grenouille de bénitier devant un prêtre catholique et, dès lors qu’il convient de ne pas se précipiter, je m’accorde le droit de réfléchir avant de parler. J’aspire à être authentique et vrai autant avec elle qu’avec moi. Je ne désire rien de moins que nous mentir à tous les deux faute à des œillères que je refuserais d’enlever. Je m’y colle donc et je confesse de quelle manière j’ai été froissé par certaines de ses remarques. Je lui rends compte de la façon dont j’ai été heurté, raison pour laquelle je me suis enfermé, par réflexe, dans ces silences improductifs.
Au fur et à mesure de mes déclarations, je me sens comme débarrassé d’un lest que je portais sur mes épaules sans le réaliser vraiment. Alors, qu’importe les oppositions éventuelles de Raelyn, je me dis que “ça valait le coup”. ça valait la peine d’entendre et de me fier à la légèreté de l’ambiance pour ces quelques confidences sur l’oreiller. Elles sont tellement faciles lorsque j’écope, en guise d’encouragement, des mignotises sur mon avant-bras ou ma joue. Je les reçois les paupières closes, j’inspire profondément et, frappé par le caractère de notre querelle d’hier, je prends de nouveau la parole. « Tout ça, ça ressemble tellement à un malentendu.» Dans mon timbre traîne un “dommage”. Que de temps perdu à nous désoler sur des dissensions fabriquées de toutes pièces par nos insécurités personnelles. « Je te l’ai dit, je crois. Kilcoy ou ailleurs, ça n’a pas d’importance, tant qu’il y a de l’espace pour Micah. Je ne me suis pas reconnu non plus dans son simulacre de mariage. Si c’est ce que j’avais voulu, je t’en aurais parlé, on aurait trouvé des compromis. Que je sois attachée à ma famille ne veut pas dire que je suis toujours d’accord avec eux ou que je me sente obligé de leur ressembler.» J’ai appuyé mon propos en secouant la tête de gauche à droite. «Est-ce que…» ai-je hésité après une courte pause. « que je voulais que tu sois quelqu’un de différent depuis qu’on a la petite ? » Ai-je fait pression pour qu’elle abandonne le Club à qui en voudrait afin d’être certain que notre enfant soit en sécurité ? Ai-je envisagé de fermer le casino pour offrir à la petite une vie bien rangée ? Une existence où ses parents n’auraient pas des horaires décalés ? Certes, je n’étais pas emballé par l’idée d’engager une nounou, sauf qu’à aucun moment je ne l’ai réfutée en soufflant à l’oreille de la mère de famille que son rôle était de demeurer cloîtrée au loft pour s’occuper de notre enfant. « Parce que, si la vie de mes parents me tentaient, on ne serait pas exactement là où on est maintenant. On se serait beaucoup disputés par exemple. Tu sais que Maggie a arrêté de travailler pour s’occuper de nous ? » Le cas échéant, je jurerais que ce diktat archaïque l’a privée de tolérance et a aiguisé son sens critique sur la jalousie, sur l’envie de mener un autre destin que le sien. « Quand on s’est rencontré, si tu m’avais demandé où je me verrais vieillir, je t’aurais répondu en mer, pas à la campagne à me balancer sur un rocking chair en observant des chevaux depuis le patio. » Je suis fier de Bill et de ce qu’il a accompli. Je ne cracherai pas dans la soupe qui m’a nourri étant enfant. « Tu sais, mon père comptait sur moi pour reprendre l’affaire familiale. Il a été le seul à voir une aubaine à ma révocation de l’armée. Il s’est dit qu’il ne travaillait pas pour rien. Il a vite compris que ce n’était pas pour moi, surtout après notre rencontre… ou la vôtre.» J’ai affiché un sourire rempli de nostalgie et d’affection pour le patriarche. «Il a très vite compris ce dont moi j’étais certain : si tu me reposais la même question aujourd’hui, je te répondrais que je m’en fous, tant que je suis avec toi… et de préférence avec la petite, mais on ne fait pas nos enfants pour soi. » Quoique je rêve de l’enfermer dans une tour d’ivoire, c’est impossible. «Alors, fais-moi plaisir, sors-toi de la tête que je voulais d’une femme qui ressemblerait à ma mère.» J’ai déjà essayé et j’en suis revenu : j’étais malheureux comme la pierre. «Je t’ai voulue toi.» J’y ai dépensé de l’énergie pour obtenir d’abord son affection, puis un amour incommensurable. « J’aurais été prêt à beaucoup pour ça.» A tout, pour être tout à fait honnête. « Parce que je savais que c’était pour toujours et ça le sera.» Dans les histoires romantiques, j’aurais peut-être ajouté que seule la mort pourrait nous séparer. Le postulat me traverse l’esprit. Peut-être même qu’il résonne à travers moi et que mon âme soeur peut le distinguer. Ce n’est pas bien grave puisque, de toute évidence, je juge bon de ne plus palabrer à la faveur d’un baiser qui transpire la sagesse et, à force de serrer mon épouse contre moi, s’encanaille un rien, un rien trop, à moins que ça ne soit pas assez justement. | Sujet: (Amelyn #76) ► Broken beer bottles that are starting to fly | Amos Taylor
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| Rechercher dans: mémoire du passé Sujet: (Amelyn #76) ► Broken beer bottles that are starting to fly Lun 28 Nov 2022 - 12:50 |
BROKEN BEER BOTTLES THAT ARE STARTING TO FLY Je ressors de nos jeux de mains salaces le coeur battant, le corps tremblant, la tête comme sur un manège. Je suis pris d’une sérénité, que je devine fugace par expérience, dont j’avais oublié les bienfaits. Je me sens heureux et les conséquences de mon sevrage, jumelé à l’envie irrépressible de boire, ont été balayé par l’ouragan que notre amour a soufflé sur cette chambre. Comment ne pas serrer ma complice toujours plus fort malgré les forces fragiles qu’il me reste ? Comment ne pas ne pas brûler du désir de lui chuchoter à l’oreille que je l’aime ? Chaque jour davantage ? Que je regrette cette période de vache maigre que nous traversons ? Que je déplore les difficultés auxquelles elle est confrontée et dont je suis l’unique responsable ? Je m’abstiens de tomber dans le misérabilisme. Je me contente d’un aveu sur tout ce qu’elle m’a manquée et je fais bien. J’y gagne une réponse qui sous-entend que la réciproque existe et, ce que je craignais, se manifesta aussitôt en moi. Si le sexe nous a manqués, s’il parvient à me débarrasser des affres de mon assuétudes, puisque nous avons souvent communiqué par le biais de ce langage corporel duquel se dégage toute l’étendue de nos sentiments et l’entièreté de nos besoin d’être l’un avec l’autre, pourquoi me priverais-je de cette médications non chimique et si efficace ? Parce que ce serait insultant pour mon épouse ? Parce qu’il s’agirait de l’utiliser ? Ces deux questions me travaillent et je m’apprêtais à y chercher des réponses - ou de quoi les minimiser - lorsque Micah a babillé dans sa chambre. Sa voix nous revient plus mécanique depuis le babyphone et, une fois n’étant pas coutume, je décide d’attendre avant de me lever. J’opte pour le “lâcher-prise” et je le confie à ma complice qui s’en réjouit. «Je n’irai peut-être pas jusque là, mais aujourd’hui, elle ne pleure pas. Elle n’a pas vraiment besoin de nous.» Je hausse les épaules pour me déculpabiliser et j’embrasse la maman avec engouement, avec une avidité qui habite ma tête, mais dont mon corps nous garde au moins pour une heure.
Une heure ! Soixante minutes à se cajoler, à se repaître dans un lit de douceur, à se caresser sans malice et à échanger des baisers, le programme est délicieux. Cerise sur le gâteau, je m’enorgueillis des compliments que me souffle ma dulcinée à l’oreille. Je m’en galvanise jusqu’à saisir le but voilé derrière ces jolies déclarations. Rae fait référence à notre anicroche à propos de Kilcoy, de mon éducation, de l’achat éventuel d’un bien en campagne ou, selon ses désirs, au bord de l’océan. Elle entreprend de nettoyer l’ardoise salie d’une craie dont la poussière bave d’avoir tenté d’effacer les preuves avec un linge trop peu humide. «Je peux vivre sans vêtement si tu le fais aussi. D’ailleurs, j’avais dans le souvenir une promesse de trouver nue sous un tablier pendant que tu réchauffes une pizza, histoire de m’accueillir comme un prince après une réunion chez les AA. J’attends encore, tu sais.» ai-je lancé, surfant sur la vague de l’humour, mon corps nu allongé contre le flanc de mon âme soeur. «Tu sais, moi non plus, je ne changerais rien. Et, ce n’était pas tout à fait le problème, en réalité.» Vais-je trouver les mots pour expliciter ce qui m’a chiffonné ? Qui m’a heurté en tant qu’homme, non pas dans mon orgueil, mais dans mon statut ? « Mes parents ont fait ce qu’ils ont pu en matière d’éducation et je ne dirai pa qu’elle a été parfaite.» Au contraire, ma mère fait encore la démonstration de ses préférences quoiqu’elles soient moins frappantes. «Peut-être que mes frères et moi, on souffre tous d’un manque de confiance en nous qui est lié à ce que mes parents ont fait ou pas.» Peut-être en a-t-on trop exigé de nous au point que l’appel de la perfection est devenu un besoin, puis un poids pesant sur nos épaules, un poids qui s’alourdit au fur et à mesure des années. «Mais, ça ne veut pas dire que quand j’ai envie de quelque chose, ce n’est qu’une illusion liée à cette même éducation et c’est ce que tu as l’air de penser. Que je ne cherche pas à être un bon père, mais le père qu’on attend de moi. Que je veux une maison à la campagne, parce que j’y ai grandi et que ça ferait bonne mesure.» Avant de poursuivre, j’ai tendu l’oreille vers le babyphone et interrompu la caresse de mes doigts sur l’avant-bras de Raelyn : Micah s’est endormie. Dans ces conditions, je poursuis. Je crois que j’ai encore des choses à dire. «Quand tu fais ce genre de sous-entendu, je n’imagine pas que tu veux me changer, mais plutôt que tu n’as pas confiance en mon propre jugement sur qui me ferait plaisir. Mais, je ne me calque pas sur les désirs des autres ou même les opinions des autres pour m’en forger. Et l’idée que tu puisses le penser, ça m’a fait mal.» Du reste, au sujet de ce que je pourrais qualifier sans dramatiser d’abstinence sexuelle, je ne sais de quelle manière commenter. Serait-ce bien malin d’alléguer que j’ai tenté de la protéger d’un mauvais réflexe ? Plus longtemps je la garderai loin de cette hypothèse - elle pue la “réalité” et ressemble à un caillou dans ma chaussure - moins je prendrai le risque de nous abîmer, de la blesser, d’envoyer des signaux qui iront, certes, dans le sens de la théorie alors que cette dernière ne sera pas dépourvue d’une vérité : je n’ai jamais cessé de désirer mon épouse. Même dans les pires moments de notre histoire, j’ai aspiré à ce qu’elle soit à moi, tout le temps, pour l’éternité et avec une intensité qui brûlerait la rétine des voyeurs, des curieux ou des envieux. | Sujet: (Amelyn #76) ► Broken beer bottles that are starting to fly | Amos Taylor
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| Rechercher dans: mémoire du passé Sujet: (Amelyn #76) ► Broken beer bottles that are starting to fly Ven 25 Nov 2022 - 20:11 |
BROKEN BEER BOTTLES THAT ARE STARTING TO FLY J’ai tenté la provocation afin que Raelyn m’offre un prétexte pour fuir, pour acheter une bouteille et pour me réfugier sur le catamaran pour la siffler en paix. Mon épouse n’a pas réagi ou pas comme l’attendait le diablotin sur mon épaule. Elle n’a pas répliqué par l’ironie. Ses mots n’ont pas été caustiques ou acerbes. Ce que j’ai reçu, en témoignage de ses sentiments, c’est une défiance couplée d’une déclaration d’amour. Elle ébranle mon addiction qui, sous le choc, finit par se taire. Elle ne beugle plus ou pas assez fort tant vocifère ma passion pour ma complice. Je la désire tant que c’est douloureux et, n’est-ce pas une chance, finalement ? N’en est-ce pas une puisqu’elle anoblit notre relation, celle-là même qui musèle les cris de mon assuétude ? J’en nourris subitement l’espoir que tout s’arrêtera dès aujourd’hui, que les effets du manque disparaîtront sous peu, que je ne serai plus jamais aussi nerveux qu’aujourd’hui à cause de l’alcool. Je m’en persuade tant le contact de sa peau sous mes doigts m’échauffe et m’apaise à la fois. Je m’en convaincs tant j’ai l’impression de redécouvrir le goût sucré et savoureux de ses lèvres soit douces soit voraces. Une main effeuille donc et l’autre, coincée dans les creux des reins de ma dulcinée, la presse contre mon corps chaud. Quand de ma bouche je ne répète pas que je suis lucide sur ses sentiments, je m’use contre celle qui fait battre mon coeur dans mes tempes. Avançant vers le hasard, j’ai hâte de croiser une surface prête à accueillir l’ébat spontané à venir. Au plus je l’imagine - il emplit mon cerveau, je nous vois, nous devine, nous dessine - au moins je suis sage. Ma brusquerie n’a d’égal, au départ, que ma convoîtise et je glisse une prière à l’oreille de ma partenaire. Je l’invite à se souvenir de cette époque où j’étais incapable de réprimer mes appétits pour sa silhouette, pour ce qu’il se dégageait d’elle en aura magnétique. Je lui propose de se rappeler ô combien nous n’étions jamais rassasié du sexe exprimant, mois après mois, l’étendue de nos sentiments. Avait-elle remarqué que je buvais moi ? Qu’elle supplantait ma vieille dépendance ? Qu’elle était devenue la mienne ? Je plante mes pupilles dans les siennes et je sais. Je sais qu’elle est habitée par la fièvre et que sa mémoire fait grimper la température de plusieurs degrés supplémentaires. J’en perds mon t-shirt, mon jeans. Ils rejoignent le chemisier et le sous-vêtement de ma moitié qui gisent au milieu de la pièce. A-t-on songé que Micah était dans sa chambre ? Pas trop loin ? Pas moi. Je pense en égoïste.
Egoïste ! J’agis comme tel et je suis soudainement frappé par l’effroi. Qu’est-ce que je fous ? A quel moment est-ce intelligent de brusquer une partie de jambe en l’air parce que l’alcool ne m’est pas accessible ? Quel choix aurais-je fait si une bouteille avait traîné sous mes yeux ? Je ne sais pas. Je ne sais plus. Je baisse les yeux, la tête, je m’apprête à reculer d’un pas. Je ne sais quel sortilège vient de semer le doute dans mon esprit - je n’en ai qu’une vague idée - mais il est puissant, car je suis à deux doigts de renoncer, à un centimètre de demander pardon, de piquer dans la pharmacie deux ou trois somnifères et d’espérer m’endormir le plus rapidement possible, que le sommeil artificiel qu’apporte les cacheton me débarrasse de la somme de toutes mes peurs. L’impotence est l’une d’entre elle. Utiliser Rae, la manipuler, la presser comme un citron, l’épuiser jusqu’elle ne brille plus jamais autant qu’avant en sont beaucoup d’autres. Par laquelle suis-je le plus terrorisé ? C’est un mystère, mais qu’importe. Le résultat est là : je me dégonfle. Si ma respiration se saccade, c’est à cause de la crise d’angoisse qui survient dans le fond de mon estomac. Dans mon esprit, la promesse de retrouvailles qui nous auraient ressoudés n’existe déjà plus. Pour mon âme soeur, ce n’est ni fait ni à faire. Elle me rattrape avant que je n’approche du précipice. Elle me retient de son regard plongé dans le miens, de par sa voix qui invective, qui m’ordonne de rester là, de rentrer dans mon cadre, d’être à elle et non plus à l’effroi, à cette illusion insufflée par l’alcool, maîtresse vexée de n’être ma priorité. Car elle ne l’est pas, ne l’a jamais été. Elle aura été un substitut, une méthode lente et insidieuse menant au suicide lâche. Mais, ai-je envie de crever ? Est-ce que je détiens encore une seule bonne raison de persister à me lancer sur un mur de piques, de me blesser et d’y retourner tout de même ? Non ! Assurément. Alors, je me laisse porter par la vague.
Je m’abandonne aux caresses et aux baisers. Je dompte mes appréhensions et, si je gémis, ce n’est pas une complainte. Au contraire, je ne boude pas les délices des préliminaires. Je les bénis de remettre en marche la machine, de réactiver mon corps. Je suis plein de gratitude envers Raelyn qui n’a pas abandonné. Elle s’est accrochée au risque d’être repoussée et blessée dans son orgueil. Elle a savamment mélangé la douceur et la trivialité jusqu’à ce que je recouvre la pleine maîtrise de mes moyens. «Rien qu’à toi ? » ai-je vérifié tandis que la vapeur se renverse. Je l’interroge parce qu’un “oui”, prononçéalors que nous ne sommes plus qu’une seule entité entourée de plaisirs…. l’affirmation que c’est son souhait le plus cher maintenant que je goûte à sa cher et que nos gémissements ricochent contre les murs de la pièce, c’est m’autorisé à disposer d’elle, tantôt avec tantôt sans, non plus seulement lorsque j’en crève d’envie, mais surtout si je crève à cause d’un autre besoin. Acquiescer, c’est repousser mes scrupules à ce que mon amante devienne une poupée, un objet destiné aussi à couper le sifflet aux affres de mon addiction. C’est m’ensevelir sous le fardeau d’une mauvaise habitude pour en compenser une autre et je crains que ça soit dangereux. Je redoute que ça puisse nous impacter d’une façon ou d’autre. Sauf que nous approchons du point d’orgue de la jouissance et elle griffe, Rae. Elle griffe, elle mordille tandis que je serre l’une de ses cuisses avec vigueur. Nul doute qu’elle écopera d’un hématome, mais qu’est-ce que peuvent bien représenter ces quelques plaies si ce n’est l’intensité de notre amour ? Nous allongeant, alanguis, en sueur, les joues rougies et nos mains toujours entremêlées, que pouvons-nous réclamer de plus si ce n’est des baisers supplémentaires ? Des baisers plus sages sur le front de la complice, sur son épaule, sur le haut de son crâne. Je chuchote un “merci” - de ne pas avoir soupiré de lassitude - et j’ajoute : «Pourquoi ça m’avait manqué ? » Depuis combien de temps sommes-nous en période de vache maigre ? «Et….» Je n’ai pas le temps de finir ma phrase : la voix de Micah résonne dans le babyphone. Elle ne pleure pas, elle gazouille ou elle chouine. Somme toute, rien de grave et, d’une main ferme, je prive la maman du loisir de réagir. «Elle n’a rien. Elle a à peine couiner. Elle peut attendre un peu, non ? Le temps que je m’endorme, sauf si elle pleure, oui ?. » Et il y a, dans le fond de mes yeux, le désir d’exprimer la fin d’une dévotion sans limite à mon bébé : elle sera redistribuée, mais est-ce pour la bonne raison ? Est-ce le bon équilibre ? | Sujet: (Amelyn #76) ► Broken beer bottles that are starting to fly | Amos Taylor
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| Rechercher dans: mémoire du passé Sujet: (Amelyn #76) ► Broken beer bottles that are starting to fly Jeu 24 Nov 2022 - 13:57 |
BROKEN BEER BOTTLES THAT ARE STARTING TO FLY Une requête ! Le mot chatouille mes tympans et le Diable assis sur mon épaule se réjouit que Raelyn ait lancé la balle dans sa direction. Il considère qu’elle s’essaie à la mauvaise foi et, puisqu’il excelle en la matière, il me chuchote quelques mots à l’oreille que je répète à la manière d’un pantin : « Une requête induit à une formule de politesse. Un ordre, pas. En conclusion…» La suite est une défiance restée en suspens et j’attends. Un sourire narquois rehaussant mes traits, je détaille ma femme, près à recevoir un “tu avais raison” ou ce “tu joues sur les mots” qui sont à mes sens dérangés par l’abstinence des formes d’abdication valable.
La part rationnelle qui lutte vaillamment contre ma bêtise, elle aspire à ce que Rae ne se jette pas dans la bataille avec de l’ironie. Elle souhaite aussi que je me souvienne qu’il ne peut y avoir de perdants à cette joute verbale idiote puisque ma dulcinée n’est pas mon ennemie. Raelyn détient parmi ses rôles dans ma vie celui de l’amie, ce qui induit qu’elle ait promis - au sens propre et au figuré - de me soutenir, qu’importe s’il s’agit de me tirer par la main pour me ramener à la réalité ou pour m’instiller le courage utile à renverser le pouvoir du roi Whisky sur mon existence tout entière. Est-ce grâce à la détermination de mon bon sens à ne surtout pas être muselé que je ne bondis pas de joie d’entendre ce “s’il te plaît” que j’ai réclamé comme s’il était essentiel entre nous ? A-t-il usé ses dernières forces pour me conduire jusqu’au sofa, juste aux côtés de ma complice ? L’a-t-elle rechargé en invoquant l’homme cartésien qui sommeille en mon sein ? Je ne suis pas moins nerveux : mon pied bat sur le parquet au tempo d’un vieux rockabilly. La paranoïa hante les lieux si bien que je crains de sursauter si, d’aventures, ma partenaire tentait une caresse sur mon bras ou sur ma cuisse, une caresse vouée à me détendre. Elle ne s’y risque pas et, malgré mes doutes, je l’ai rêvée cette attention qui m’aurait réchauffé le cœur à défaut de me déroidir. Sur l’heure, il brûle pour cette maîtresse insidieuse qu’est la boisson et, mu par mes turpitudes (ma manifestation de basse autorité était indigne de mon couple) ou secoué par mon intuition (l’instant maudit où je tempêterai pour ensuite fuir les dégâts causés), j’obéis. Je grimpe à l’étage à la défaveur de mon honneur étonnamment silencieux. Seul mon orgueil, le pantin favori de mon addiction, se rebiffe en rappelant à lui les mensonges faciles des types comme moi, des gars malades. Je renâcle, je radote, je tourne encore et toujours en rond. Je soupire, crache des inepties et accuse pour la forme, mais sans fond. J’essaie d’appuyer sur les boutons qui répandent en Raelyn la douleur cuisante de l’injustice. Ce n’est pas que je veuille qu’elle souffre… non…. c’est que j’ai peur de souffrir seul. J’ai peur d’être confronté à son indifférence. J’en tremblerais rien que d’y penser, alors...
Alors…
Je la préfère hurlante, rouge de rage, ivre d’équité plutôt qu’assise dans la causeuse au coin de la pièce, ses regards oscillant entre l’horloge et moi. Je la préfère là, debout juste devant moi, sur la pointe des pieds, ses yeux accrochant les miens, les écrouant à ses pupilles arrondies par la résolution. Je lui préfère ce ton incisif qui contraste avec la beauté de ses déclarations que prostrée dans le silence de l’impuissant. Je la préfère elle à nul autre, à tout autre chose, même à l’ivresse qui ne sera jamais aussi grisante que cette femme qui m’affronte, celle qui me tient tête, celle qui se dresse en remparts entre sa rivale fermentée en tonneau et moi. Je la préfère “avec cette casquette vissée sur le crâne” aussi ai-je perdu les pédales de façon inattendue.
Quoique j’ai écouté chacun de ses mots, bien que certains m’aient tantôt émus tantôt agacés, mes lèvres ont fondu sur celle de mon “tout” le temps d’un baiser ravageur. ll n’aura été ni beau ni propre. Sa fougue m’a renversé, si bien que mes mains ont cherché à déshabiller, à toucher, à filer la chair de poule à mon épouse, à lui coller une envie oppressante de sexe sale, dénué de douceur, mais qui a le mérite de rappeler la passion, de nous rappeler également que nous sommes toujours en vie. «Tu m’aimes !» Ce n’est pas une question : j’en suis convaincu. Je le souligne le souffle déjà court tandis que je la conduis contre le mur, contre la porte ou contre un meuble. Je la guide vers ce qui arrêtera la course de mes pas, mais pas celle plus effrénée de la fièvre qui galope dans mes veines. Mon sang bouillonne. Il nourrit copieusement mes muscles et mes organes de sa chaleur. Il chasse un instinct trivial au profit d’un autre plus inconvenant si j’en crois les préceptes des AA. “On ne remplace par une addiction par une autre.”, disent-ils. En outre, je m’étais juré de ne pas utiliser Raelyn et mon appétit vorace pour son corps comme d’un médicament capable de réduire les effets du manque à son minimum. Sauf que je nage en plein brouillard et je ne suis plus en mesure de reculer à présent. Dès lors, si j’ai plus tôt rapidement retrouvé sa bouche, je la quitte à nouveau quelques secondes dont je profite pour sussurer des propositions salaces, des pistes licencieuses qui lui permettront de m’aider. Dans un langage politiquement correct, ça aurait pu ressembler à un “ne me laisse pas m’éteindre”. J’ai balayé cette prévenance. «Sois ma drogue. Comme avant. Tu te souviens ? » De cette époque où nous n'avions jamais à veiller un enfant dormant dans la pièce à côté ? Evidemment qu'elle se rappelle. Et, moi, je n’ai mélangé au ton de l’invitation que les ingrédients de la supplique, car je n’ai d’autres solutions à disposition pour que se taise le mal qui me ronge. Un geste approuvant ce programme déjà bien entamé - au diable sa blouse et la dentelle de son soutien-gorge - et je serai autant à elle que le contraire. Peut-être lui appartiendrais-je davantage si l’abstinence déposait un obstacle sur les rails de la locomotive en marche. Le cas échéant, ne serait-ce pas à ma femme de l’ôter de la voie afin de m’aider, de me soutenir, de nous tirer de ce mauvais pas - les conséquences d’une faiblesse impotente me jetterait dans un bain de whisky - afin que je demeure auprès d’elle, d’elles, en santé, bien dans ma peau et dans ma tête, serein et épanoui chaque joue que Dieu nous offrira ? Peut–être est-ce trop attendre d’elle… Peut-être. Je serai fixé bientôt et, au terme d’excuses qui lui seront dédiées, je m’en irai fouiller le trousseau à mille clés qui dissimule celle dont j’ai besoin pour ouvrir la porte de la guérison. | Sujet: (Amelyn #76) ► Broken beer bottles that are starting to fly | Amos Taylor
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| Rechercher dans: mémoire du passé Sujet: (Amelyn #76) ► Broken beer bottles that are starting to fly Lun 21 Nov 2022 - 23:18 |
BROKEN BEER BOTTLES THAT ARE STARTING TO FLY La rumeur d’internet raconte que pour lutter contre une envie de cigarette, si d’aventures on rêve d’arrêter de fumer, c’est de compenser par une activité plus saine. L’exemple parfait : le sport, grâce à la sécrétion d’une hormone dont j’ai oublié le nom. Je ne pense plus, je réagis au manque. Ma nervosité n’a d’égale que la ferveur avec laquelle mon addiction me réclame. Elle désire avidement que je perde les pédales, que je m’auréole de cette faiblesse qui me tétanise puisqu’elle est synonyme d’échec. Je cherche donc à m’occuper sans y parvenir réellement. Je réponds à peine à l’invitation de Raelyn à m’installer près d’elle. Je crois que je suis vexé, déjà, pour des pacotilles. Elle a monté la petite et, d’emblée, j’en ai déduis qu’elle l’éloignait de ma nervosité comme si elle n’était pas légitime, comme si elle relevait de l’indécence quand je n’ai pourtant ni dit ni posé de gestes désobligeants. Je n’ai pas claqué de portes, cassé de la vaisselle, déplacé quelque objet du salon avec brusquerie. J’ai tourné en rond. Certes, honnête, j’admettrais qu’une pression supplémentaire sur la pédale des affres de l’assuétude provoquerait ma chute dans les abysses d’ires ancestrales redoutées par les polythéïstes athéniens. Sauf qu’aveuglé par l’écran de fumée dissimule à mon regard l’horizon d’un “mieux-aller”, je ne le réalise pas. Je suis trop concentré sur l’immédiateté de mes difficultés, trop obnubilé sur le “comment les justifier” offert gracieusement par ma complice. «Si, ç’en est un ! Je n’ai pas entendu de “s’il te plait” ou une autre connerie du genre.» ai-je sifflé en déplaçant plus qu’en rangeant des babioles sur la table basse. Ce n’est pas plus efficace que la présence de Rae à mes côtés. Assis dans le divan, auprès d’elle, j’aurais mieux fait de m’accrocher à ses tentatives d’instiller de la douceur amoureuse dont découle de la confiance en moi. Au lieu de ça, je permets à une émotion familière de gronder en moi. J’active mes mécanismes de mauvaise foi - quoiqu’elle ait formulé un ordre, je n’en disconviens pas - et je me braque derechef. J’entends ses mots. Je les comprends. Il ne me percute qu’en partie. C’est coutumier finalement. J’intègrerai plus tard, après avoir explosé injustement sous prétexte que je suis convaincu par les réclamations de mon corps que tempêter est la seule solution à mon problème. «Je te l’ai demandé si c’est nécessaire. Y compris pour Micah et là, je n’ai rien fait.» me suis-je défendu avec aux lèvres ce trop-plein de sincérité. J’en profite tant qu’elle n’a pas été supplantée par mes vieux réflexes. «Tu ordonnes et tu me punis. Pourquoi ? Parce que je tourne en rond. Tu sais ce que c’est, pourtant, non ? » N’est-ce pas ce qu’elle me répète écart après écart ? Qu’elle a les idées claires sur les impacts d’un sevrage sur le moral ? Outre les réunions aux AA qui me crispent et le chant du stentor qu’est William Lawson, je souffre d’un sentiment d’inutilité que Raelyn me renvoie au visage dès qu’elle quitte l’appartement pour faire tourner la boutique. Certes, depuis mon retour, ce n’est pas encore arrivé. Mes émotions relèvent de l’anticipation et, me levant d’un bond du sofa, je fulmine à présent. «Qu’est-ce que je fais de mal ? Allez, dis-moi ? » Je la sollicite avec, dans le ton de la véhémence et dans le geste de mon bras qui bat l’air vicié de l’appartement, de la brusquerie. «Quelle leçon tu veux m’apprendre aujourd’hui ?» Ma référence concerne ces jugements perpétuels - j’exagère ? - envers mon éducation, envers mes désirs qu’elle soupçonne lié aux désirs de mes parents et non des miens. «Très bien. On va monter puisque je n’ai pas le choix.»Je m’en sens insulter puisque l’allusion est limpide à mon sens : je suis formaté. Mais, par qui ? Aujourd’hui, je m’interroge, vraiment et, bien que je me taise pour la suivre en grommelant, la rage s’étend et comble tout l’espace vide en moi et Dieu qu’il y en a. Je ne suis que vacuité et n’a-t-elle pas été une vieille complice, la colère ? N’en ai-je pas cultivé les raisins ? Il fermente encore et je crache désormais du vin à peine la porte de la chambre s’est-elle refermée. «Tu es contente ? Tu as ce que tu voulais, comme d’habitude ? » Etonnamment, je ne hausse plus le ton. Micah repose non loin d’un sommeil bien mérité. Or, ce calme apparent est presque plus dangereux que mes éclats de voix. Il signale que je me contiens et que rien, de ce qui franchira le rempart de ma bouche, ne sera bienveillant et complètement à propos ou impartial. «C’est bon ? Tu es contente ? Tu as eu ce que tu voulais ? Et, on fait quoi maintenant ? Qu’est-ce que je dois faire pour que tu sois complètement satisfaite ? J’aboie ? » Déjà dit, d’antan. La différence, c’est que mon corps ne tremblait pas lorsque je me suis comparé à un chien il y a des mois de cela. «Tu veux que je fasse le beau ? Ou que je déclame une ode à ton courage ? Toi qui t’es sorti de la merde à deux reprises en un temps record ? Toi qui réussis à assumer de front la grossesse, l’accouchement, maintenant la maternité, le Club, le casino et ton mari ? » Déjà vu, ou presque, je n’ai jamais été aussi loin auparavant. Nul doute que les nouveautés feront mal. Moi-même, elles me blessent. Mes regrets n’en seront que plus éloquents même si une part de moi m’estime trop docile et trop souvent désarçonné par rapport à l’offre et la demande. «Putain, mais qu’est-ce que tu fous encore là si j’ai même pas le droit de péter les plombs chez moi, quand j’en ai envie, tant que j’emmerde pas mon monde ? Qu’est-ce que tu fous là si je t’insupporte à ce point.» Déjà entendu, ça aussi. Sauf que je ne l’ai jamais autant pensé que ce soir. Ce n’est pas sa faute. Peut-être n’est-ce pas complètement la mienne non plus. Je lèverai ces mystères plus tard. Tout au rouge de ma douleur, entièrement préoccupé à maîtriser mes émotions et les soubresauts de mon corps - je refuse qu’elle utilise mes frémissements contre moi - je suis dépourvu de compassion, d’empathie et de gratitude. Même l’amour s’est dérobé dans un tiroir au profit de cette crise identitaire.
| Sujet: NaNoWriMo 2022 : 30Y edition | Raelyn Blackwell
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| Rechercher dans: les clubs Sujet: NaNoWriMo 2022 : 30Y edition Mar 1 Nov 2022 - 15:07 | | Sujet: (Amelyn #76) ► Broken beer bottles that are starting to fly | Amos Taylor
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| Rechercher dans: mémoire du passé Sujet: (Amelyn #76) ► Broken beer bottles that are starting to fly Jeu 20 Oct 2022 - 22:13 |
BROKEN BEER BOTTLES THAT ARE STARTING TO FLY Son corps allongé contre le mien durant les nuits suivants mon retour et sa présence continuelle au loft m’ont rasséréné comme une douche bien chaude ou un bain pleins de mousse. Quoique je tende à renoncer à son soutien, non pas par vanité, mais par ce que je suis convaincu d’être le gardien de la clé ouvrant la porte de ma rédemption, Raelyn est pourvue de cet amour et de cette empathie à mon égard qui sont seuls capables de me soulager. Certes, je n’ai pas sommeillé sereinement. J’ai été agité et j’ai oscillé entre cauchemar et épisodes insomniaques. Cela étant, les minutes durant lesquelles j’ai fermé les paupières, mes sens, titillés par son parfum et la chaleur qu’elle dégage auprès de moi, m’ont aidé à me reposer un tant soi peu, le minimum syndical pour que j’oublie, durant nos journées, que je suis en manque d’alcool. Il m’est arrivé, au cours de quelques soirées, d’être un soupçon plus nerveux puisque ça beugle fort dans mon corps et dans ma tête. J’ai néanmoins trouvé dans les bras de ma complice, dans le contact apaisant de nos deux mains entrelacées et des caresses sages ou impudiques de ses lèvres velours contre la mienne, je suis parvenu à me convaincre que mes maux physiques n’étaient qu’un leurre, un dol de mon cerveau, une duperie qu’aurait monté de toutes pièces la plus laide de mes habitudes. Malheureusement, ça n’a pas duré et, si j’avais à pointer du doigt un responsable, je choisirais ce rêve dans lequel j’étais suspendu par des chaînes au plafond dans un bunker insonorisé. J’hurlais, nul ne m’entendant, alors que la porte était bée en grand.
Ce n’était qu’une sieste, un moment de répit que j’ai volé tant ma bataille est fatigante. Ce n’était qu'une somme dans le divan du salon duquel j’ai bondi, mon t-shirt trempé, les mains moites et tremblantes, le front perlant des gouttes salées de ma sueur. Mon odeur m’a aussitôt dégoûtée pour ce qu’elle m’a ramené à ce que j’ai de plus animal. J’ai sondé la pièce d’un regard circulaire : personne. J’ai tendu l’oreille, j’ai distingué du bruit à l’étage et mon coeur a retrouvé sa cadence normale. Malheureusement, je bouillonne à l’intérieur. Je suis furieux à cause du sens que je prête à mon rêve. Comment raisonner à présent ? Comment ne pas laisser les souvenirs de ma dernière réunion derrière moi et l’estimer pour le prix qu’elle valait ? Je ne suis pas un gars obtus. Je suis vaniteux, bien que l’une de mes vanités affecte de ne pas l’être, mais à des lieues d’être fermé d’esprit. Sinon, je ne confierais pas les rênes du casino à ma partenaire durant mon absence. Je me ferai violence pour être à pied d'œuvre et je succomberais certainement à la tentation du bar avant d’avoir eu le temps de soupirer une contrariété. A l’inverse, je serais resté sur le catamaran, adjurant que Rae n’a pas à régler l'ardoise de mes dettes de jadis. Je n’aurais peut-être pas accepté de dissimuler ses activités et aurais même profité de sa faiblesse de l’époque pour lui intimer d’en changer au lieu de lui remettre le pied à l’étrier. Je n’ai pas supporté la remarque, pas plus que je ne souhaite m’écraser devant mon ex, vil femme adultère imprompte à assumer ses responsabilités, sous prétexte qu’elle aura dû vivre avec un alcoolique. Ce n’est pas moi qui ai foutu mon mariage en l’air. J’y ai contribué, mais je n’ai pas été le moteur de cette débandade. L’alcool non plus, par ailleurs, qui est-il, cet animateur, pour me dicter ma conduite ? De quel droit se considère-t-il en mesure de réécrire mon histoire ? La réponse est limpide : je suis un alcoolique, j’ai perdu toute crédibilité.
Une pensée en amenant une autre, j’ai ruminé, piaffé comme un cheval au milieu du salon. J’ai déplacé ma carcasse de l’étage - avec l’idée de me doucher - jusqu’à la cuisine pour ouvrir le frigo, analyser son contenu et le refermer bredouille. J’ai ouvert des placards au hasard, la mâchoire serrée, cherchant quelque chose, être conscient de son nom, sachant ma quête vaine. J’ai tiré une cigarette d’un paquet traînant sur la table basse : je ne l’ai pas allumée. Je ne me suis pas dirigé vers le patio ou le balcon. Je m’en suis plutôt retourné à la cuisine pour me servir un immense verre d’eau. Je l’ai avalé d’une traite, j’ai cru me noyer et, affaibli par cette agitation, je n’ai pas entendu le pas de mon épouse sur le parquet. Elle ne m’a pas non plus alourdi d’un regard inquisiteur - elle l’évite toujours - qui m’aurait forcé à m’éloigner d’elle pour m’enfermer dans ce bureau où s'entassent les talismans de Sofia. Je n’ai pas eu à les toucher, les tâter, les respirer jusqu’à me rendre fou. J’ai pu rester là, avec elle qui m'entraîne vers le divan, contrecarrant mes désirs : bouger, me remuer, me secouer pour penser à autre chose. «Il n’y a pas plutôt un meuble à monter ? » Non ! Evidemment. Nous ne sommes plus au stade de l’emménagement. Et si je nettoyais le loft ? Le loft dans son entièreté ? Je m’apprête à récupérer dans le placard le matériel utile, sauf que ma dulcinée m’arrête et me tire vers elle. J’obtempère sans autre réticence que la crispation de mon corps. Il est plus contracté que du béton et, malgré tout, je m'assois et je me concentre sur le regard de jade de ma conjointe. «Je le fais. Je te parle.» J’ai essayé avec toute mon énergie depuis que j’ai quitté le catamaran. Que n’aurais-je pas donné pour y abandonner derrière moi mon addiction ? Quelle ineptie. «Et non, je ne veux pas d’une cigarette.» Le ton monte doucement. Je n’arrive plus à gérer la douleur, l’abstinence, les grognements du loup qui se jette sur sa cage pour en sortir. Or, je ne veux pas. Je ne veux pas prendre mes jambes à mon cou pour me jeter dans un bar. Je ne veux pas me jeter sur le premier prétexte venu, celui que Rae me sert justement sur un plateau d’argent. «Comment ça, on monte ? Tu ne me donnes pas d’ordres.» ai-je objecté, le commentaire emprunté à l’une de nos précédentes anicroches. La cause ? Une crise d’alcool. Evidemment. C’est toujours - ou presque - à cause de l’alcool. «Toi, monte si tu veux. Moi, je reste là. Je dois m’occuper.» Je fais mine de me relever du sofa, mes os grincent, la tête me tourne, je feins d’avoir rêvé cette faiblesse. « Je vais bien. J’ai pas de raison de m’enfermer dans la chambre.» Dès lors, pourquoi suis-je réjouie que Micah ait quitté ma vue périphérique ? « Depuis quand toi, tu pourrais donner des ordres, quand moi je peux pas, même quand c’est pour te protéger, ou parce que…» Parce que je pête les plombs ? «Peu importe pourquoi. S’ils étaient passés quelque chose, si j’avais eu raison, j’aurais d’abord dû me battre avec toi pour pouvoir te protéger. Alors… tu sais quoi ? Arrête de boire, toi aussi. Pourquoi ne le ferais pas ? Qu’on soit égalité ? Que tu puisses les distribuer tes putains d’ordre. » ai-je proposé plus vénéneux que souhaité, mais sans hausser le ton pour autant.
| Sujet: (raelyn) never learned to raise my hand, was too busy raising hell | Raelyn Blackwell
Réponses: 14 Vues: 14797
| Rechercher dans: tisser des liens Sujet: (raelyn) never learned to raise my hand, was too busy raising hell Ven 29 Avr 2022 - 19:00 | | Sujet: (auden) ho un manuale d'istruzioni dove "distruzioni" è scritto attaccato | Auden Williams
Réponses: 27 Vues: 8048
| Rechercher dans: tisser des liens Sujet: (auden) ho un manuale d'istruzioni dove "distruzioni" è scritto attaccato Sam 20 Fév 2021 - 6:00 | Répertoire des sujets (2/2)décembre 2020 213. repas famille #2 ≈ ginny (#92), damon (#1), savannah (#5), anastasia (#5), cade (#3), saül (#14), elise (#5), giovanni (#1) 221. so i showed up at your party ≈ ezra #6 222. man on the moon ≈ chloe #2 224. kids falling in love ≈ ginny #98 226. another shade of us ≈ ginny #100 228. those days should last ≈ bennett #2 232. we always walked a very thin line ≈ damon #3 233. it's all about being good neighbors ≈ thomas #2
novembre 2020 212. i've read between the lines ≈ damon #2 214. a storm is threatening ≈ ginny #93 216. people should fall in love with their eyes closed ≈ chloe cohen 217. for what it's worth ≈ anastasia #6 218. the things we left unsaid ≈ helena #5 219. raging ≈ giovanni #2 220. ohana means family ≈ caterina medici
octobre 2020 203. l'heure du diable ≈ river shears 207. and there is yours, and there is mine ≈ ginny #88 210. the hurricanes & the earthquakes ≈ ginny #90
septembre 2020 197. these strangers ≈ matt (#7) & bailey (#13) 198. quand le chat n'est pas là ≈ dalina #2 199. l'enfer du décor ≈ dimitri horowitz 200. but with the beast inside, there's nowhere we can hide ≈ rudy gutiérrez 201. and the wind began to howl ≈ marius #3
août 2020 146. i've heard there was a secret chord ≈ ariane #8 148. misguided old mule ≈ simon #2 150. cosmic bites ≈ ginny (#70) & sage calhoun 151. you shake my nerves and you rattle my brain ≈ dalina mora 153. felt the healing in her fingertips ≈ matt #6 154. better than a spa session ≈ anastasia (#2) & ginny (#71) 155. no time to wallow in the mire ≈ théa gilbert 156. where's the truth in the written word if no one reads it ≈ brianna watkins 160. calling home ≈ margot dubois 161. there were voices down the corridor ≈ ellie epstein 162. hold back the river ≈ ginny (#73) & bailey (#8) 164. shortline ≈ ginny #74 174. kindly unspoken ≈ bailey #11 175. grosse frayeur ≈ jax collins 176. pourquoi je fais ça déjà ≈ ludmila rappaz 177. oops i did it again ≈ noa jacobs #2 178. acting like grown-ups ≈ elise #4 183. lost in translation ≈ ginny #80 184. all i see ≈ ginny (#81), bailey (#12) & jill (#11) 185. nightrain ≈ dylane #7 188. give and take ≈ anastasia #3 & saül #13 189. timey wimey stuff ≈ noa #3 193. an ocean of violets in bloom ≈ violet burton 195. i've a heart of gold in the smallest size ≈ novella bettinelli 196. lo sai che ci sono anch'io ≈ anastasia #4
juillet 2020 136. a miserable affair ≈ clyde wakefield 139. oh the vision i had could not compare ≈ ginny #64 141. panem et circenses ≈ ginny (#67), elise (#3), saül (#9), cosimo (#2), savannah (#5), cade (#2) & ana (#1)
juin 2020 134. family portrait ≈ jack (#2) & saül (#8)
mai 2020 96. the sweet escape ≈ jordan fisher 97. dancing on broken glass ≈ willow myers 98. when icarus fell ≈ noah d'aremberg 99. just like a moth drawn to a flame ≈ loris baumann 105. together we're alone ≈ heïana (#1) & ginny (#47) 106. don't bleed on my floor ≈ ezra #3 107. le parrainage vert [event] ≈ ginny #48 108. exposition wrighlin ≈ grace (#2), lola (#6) & ginny (#49) 109. smoke on the water ≈ may glitters #3 110. in the jungle you must wait ≈ ginny #50 111. 'til the dice read five or eight ≈ saül #6 112. drapeau blanc ≈ ginny (#51) & lola (#7) 113. i can poison the skies ≈ leo barton 116. silhouettes dancing till the curtains drop ≈ harley cole 118. an outspoken soliloquy of dreams ≈ ginny #53 120. if you need me i'll be in space ≈ mia mckullan 121. as you walk to the toll of the bell ≈ simon adams 122. poi sei arrivato tu e tutto si è fermato ≈ ginny #55 123. hand over hand ≈ saül (#7) & ariane (#7) 124. it wasn't me ≈ itziar #2 127. i'm not breaking down i'm breaking out ≈ ginny #58 128. we're running with blood on our knees ≈ ginny #59 129. reason to paint ≈ cosimo williams #1 130. le parrainage vert ≈ ginny (#60), helena (#2) & heïana (#2) 131. like chess moves, you the queen, i'm protectin' you ≈ helena #3
avril 2020 84. oh hi mark ≈ matt mcgrath #5 85. les jeux ≈ lola (#5), jill (#10), grace (#1) & ginny (#39) 86. like a living stone ≈ ginny mcgrath #41 87. damnatio memoriae ≈ ginny mcgrath #42 89. get it over ≈ halsey blackwell 91. blackbird singing in the dead of night ≈ ginny mcgrath #44 92. bitter are the wars between brothers ≈ saül williams #3 93. à trois mesures ≈ ginny (#45) & sebastian
mars 2020 62. hearts that break the night ≈ ginny (#19) & jill (#6) 64. time like this ≈ ginny mcgrath #21 65. rivers running ≈ ginny (#22) & yelahiah 66. joyeux anniversaire ginny ≈ ginny (#24), amis & famille mcgrath 67. fix things up ≈ ginny (#25), jill (#7) & bailey (#3) 68. oh lying in secret to myself ≈ léo (#9), ginny (#36) & yelahiah (#2) 70. i'll meet you in the underground ≈ ginny mcgrath #27 72. all the colors ≈ ginny (#28), jill (#8), lola (#4) 73. two worlds ≈ ginny (#30), jill (#9), bailey (#4) 74. see how deep the bullet lies ≈ ginny mcgrath #31 75. the hand that calls you forward ≈ ginny mcgrath #32 77. i'm fallin' again ≈ ginny (#34) & bailey (#5) 78. the planet of nerver-ending dreams ≈ elise williams 79. we live through scars this time ≈ bailey fitzgerald #6 80. i've got a thousand butterflies ≈ ginny mcgrath #35 82. make the rules up on my own ≈ ginny (#38), matt (#4) & lily 83. the world's a little blurry ≈ ginny mcgrath #40
février 2020 56. whellcome ≈ matt (#3), jill (#5), ginny (#16) & lola (#2) 57. as long as ≈ ginny (#17) & lola (#3) 59. in nomine patris et filliii ≈ daniel williams (#1) 60. mariage avec robin-hope ≈ robin-hope (#3), ginny (#17) 61. it's a quiet and starry place ≈ ginny mcgrath #18
janvier 2020 45. sarcasm isn't an attitude ≈ clément (#1) & ginny (#23) 47. golden fingers ≈ sinead ells 48. brotherhood ≈ saül williams #1 51. you tell me ≈ léo ivywreath #8 142. somewhere between the ceiling and the wall ≈ ginny #68 158. what we wrote ≈ ginny #72 179. born to run ≈ ginny #76
décembre 2019 37. how much of you is real (...) ≈ ginny (#11) & léo (#7) 38. we'll get nostalgic for disaster ≈ rosalie lovegood #2 40. bending dreams ≈ léo ivywreath #6 42. and then there were none ≈ bailey (#2), jillian (#4) & ginny (#12) 43. blew in from the storm you lost your way ≈ ginny (#13) & isaac (#4) 44. christmapocalypse ≈ everyone 46. not on my watch, old man ≈ clément (#2) & allan (#3) 49. every night is like a daze ≈ ginny mcgrath #14 50. l'éléphant dans la pièce ≈ lola wright #1 58. and if i had to crawl ≈ savannah williams (#3)
novembre 2019 25. put on your war paint ≈ allan winchester #2 30. mariés au premier regard (casting) ≈ may glitters #1 31. and then it went all black ≈ jack (#1), isaac (#3), léo (#5) 32. on trees and birds and fire ≈ ginny (#8), isaac (#2) & robin-hope (#2) 35. breaking not so bad ≈ andy rivera #2 54. i went to hell last night ≈ jeremiah & ariane (#6)
octobre 2019 24. happy moment ≈ savannah williams #1 26. can't help thinkin' that i love it still ≈ léo ivywreath #3 29. young as the morning, old as the sea ≈ jillian mcgrath (#3), ariane parker (#5), bailey fitzgerald (#1), ginny mcgrath (#7), isaac jensen (#1), matt mcgrath (#1), allie oakheart (#1), levi mcgrath (#3) 34. got nothing left (...) ≈ ginny mcgrath #10 - novembre 2019. 157. no time for losers ≈ noa jacobs #1
septembre 2019 18. everytime the sun comes up ≈ jillian (#2), ariane (#3) & levi (#2) 19. maybe i just want to bother you ≈ archibald ford 20. la plus belle femme de brisbane ≈ allan winchester 21. are you drinking tonight ≈ asher (#1), kane (#1) & ariane (#4)
août 2019 17. le passé (...) ≈ lukà (#2), jillian (#1), ariane (#2) & levi (#1)
juillet 2019 12. how cold the tear can feel (...) ≈ terrence oliver & ginny mcgrath (#5) 14. sans toi (...) ≈ thomas owens-beauregard 15. i flew up to your arms ≈ léo ivywreath #2 16. the artist ... or almost ≈ lukà petterson (#1) & ginny mcgrath (#4)
juin 2019 1. calls for an alarm ≈ ginny mcgrath #1 4. n'étudiez le beau qu'à genoux ≈ léo ivywreath #1 5. comme dirait JFK, faut pas se laisser abattre ≈ sid bauer 6. new beginning ≈ itziar cortes de aguilar #1 8. go to heaven for the climate and hell for the company ≈ harvey hartwell 9. pizza !! pizza ? pas pizza ≈ joseph keegan & raelyn blackwell (#3) 10. even when (...) ≈ ginny mcgrath (#2) & raelyn blackwell (#4) 11. papa-paparazzi ≈ andy rivera & itziar cortes de aguilar (#2)
décembre 2018 182. ho preso appunti per tutte le volte ≈ ginny #79 187. wasted acres ≈ ginny #83
2018 209. it's just a light ≈ ginny (#89), olivia (#1) & jacob (#2) 215. night in bloom ≈ ginny #94 223. forget the dream away ≈ ginny #97
mars 2018 3. darklands ≈ ariane parker #1
2017 33. i heard she was asking (...) ≈ ginny mcgrath #9
2016 7. rebels and mutineers running wild and running free ≈ raelyn blackwell #2 55. ukiyo ≈ ginny mcgrath #15 125. our lives get painted in scars ≈ ginny #56 190. keep me in a daydream ≈ jesse gibson #1 227. speed of dark ≈ ginny #101 & bennett 235. things were all good yesterday ≈ ginny #103 330. the mists had all solemnly risen now ≈ cristina weatherton
2015 22. we have nothing to lose (...) ≈ rosalie lovegood #1 173. non believer ≈ bailey #9 186. pretend the world has ended ≈ ginny #82
2013 117. les histoires d'amour finissent mal ≈ helena horowitz
2012 145. when the evening falls ≈ helena #4 240. far-close ≈ bennett #3
2010 28. i'm sure i'll find it ≈ ginny mcgrath #6 114. you shot and leavin' me raw ≈ alec strange 137. built on glass ≈ ginny #63 138. nothing nowhere ≈ ginny #65 143. between the lines ≈ ginny (#69), jill (#11) & pete 147. use your hands and my spare time ≈ bailey #7 173. stay awake with me ≈ bailey #10
2009 53. let hop burn in your eyes ≈ ezra beauregard #1 70. quiet and alone ≈ ginny (#26) & jillian (#8)
2008 41. it's darkest hour before dawn ≈ matt mcgrath #2 88. watching from afar ≈ ginny mcgrath #43 95. i've seen the world, done it all ≈ marius #2 115. locking up the sun ≈ ginny #52 119. they hear the beat but they don't know the words ≈ ginny #54 135. come down from the clouds ≈ ginny #62 140. i will try to fix you ≈ ginny #66 149. kiss and not tell ≈ ginny (#69), jill (#12) & liam (#2)
2007 71. ocean eyes ≈ ginny (#29) & saül (#4) 76. apri la porta e raccogli il mio cuore ≈ ginny mcgrath #33 100. needle and the thread ≈ ginny #46 165. paint it red ≈ ginny (#75) & raphael 181. ci saranno lividi di cui andare fiero ≈ ginny #78 211. flying to the moon ≈ ginny #91 225. my mind filled in the blanks ≈ ginny #99
2006 63. above these troubled waters ≈ ginny mcgrath #20 81. here comes the fall ≈ ginny mcgrath #37 126. don't stop me ≈ ginny (#57) & liam taylor 133. while you are young ≈ ginny #61
2005 2. draw me like one of your french girls ≈ raelyn blackwell #1 36. i'm not afraid of burning bridges ≈ marius warren #1 192. hope and expectations ≈ elizabeth warren
2003 104. marche ou rêve ≈ jacob copeland
2000 23. i don't give a damn about my bad reputation ≈ robin-hope berry 101. i let my guard down and then you pulled the rug ≈ elise #2
1999 271. young and innocent ≈ eliana ferragni #1
1998 52. i bet my life ≈ saül williams #2 103. high as a kite ≈ saül #5 144. take me to church ≈ saül #10 180. il cuore consumato ≈ ginny #77
1997 102. paradise syndrome ≈ bella williams
1989 163. freakin' out the interstate ≈ saül #12
autres dimensions 90. what comes after ≈ raelyn blackwell #4 - zombies 166. warzone ≈ dylane bradford #1 - zombies 167. die die you zombie bastard ≈ dylane bradford #2 - zombies 168. aboard the mission ≈ dylane bradford #3 - zombies 169. youngblood ≈ dylane bradford #4 - zombies 172. in that latticework ≈ jamie keynes - fantômes 191. zombieee ≈ dylane #8 - zombies 202. première plaie d'égypte ≈ ginny #84 - momie 204. seconde plaie d'égypte ≈ ginny #85 - momie 205. troisième plaie d'égypte ≈ ginny #86 - momie 206. cinquième plaie d'égypte ≈ ginny (#87), saül (#14) & ariane (#9) - momie 264. shadow specters ≈ james #2 - slasher 267. i don't like your little games ≈ damon #8
univers alternatifs 13. won't let you go ≈ ginny mcgrath #3 - juillet 2019. 27. i'd give up a hundred thousand loves (...) ≈ léo ivywreath #4 - 2023 94. hit me baby one more time ≈ ezra (#2) &co - 2009 152. heaven is a place on earth with you ≈ ezra #4 159. what we had ≈ saül #11 170. you're yesterday's child to me ≈ dylane #5 171. le léopard te va si bien ≈ dylane #6 192. stalkage ≈ dylane #9 194. la solitude fait des ravages ≈ noa #4 208. souviens toi que je t'aime ≈ ezra #5 292. scooby-doo bidou, where are you ? ≈ ezra #11 302. vivian #2 (bunyip) 334. olive (gothique) 335. siham (gothique) 336. james #14 (gothique) 337. ruben (slasher) 338. ruben #2 (slasher) 354. james #19 (fantômes) | | |
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