La vie est un peu chaotique en ce moment. Tu avais oublié ce que c’était quand il fallait déménager, forcée et contrainte alors que t’étais bien là où t’étais. La dernière fois que c’était arrivé, c’était quand Carter s’est volatilisé de Brisbane et que t’as dû plier bagages parce que l’appartement était un prêt, qu’il y avait des histoires louches et que tu n’avais en aucune façon envie d’être mêlée à tout ça. Tu avais trouvé une villa où t’échouer et là, rebelotte ; t’es de nouveau dans une villa grâce à Jeremy. Ton local tient debout pour l’instant et c’est là que tu continues à aller tous les jours (ou presque) même si t’es bien plus loin - Bayside, ce n’est pas la porte d’à côté.

Aujourd’hui est un jour important car les meubles arrivent. Le comptoir et les étagères, des vieux meubles que tu as chiné ici et là et que tu comptes retaper, repeindre et redécorer pour que ça aille avec l’ambiance que vous voulez donner à l’endroit. Tu demandes validation avec Will toutes les cinq secondes, ton esprit sautant d’idée en idée à chaque fois - heureusement que ton meilleur ami de mari te connait et a à peu près le même cerveau que toi pour te suivre. Tu en aurais épuisé plus d’un. La cloche fait du bruit mais t’es en pleine conversation avec un des livreurs qui a besoin de ta signature - t’es bien trop fière de lui dire le concept derrière tout ça. Ça prend forme, la peinture au plafond et aux murs est bien avancée, ça va être incroyable. « Ça a pas beaucoup avancé depuis la dernière fois. » Ton attention est attirée par une voix que tu connais très bien et tu penches la tête sur le côté. “Salut à toi aussi, mon autruche colorée.” Tu remercies le livreur qui te laisse en douce compagnie - lolzie, pas du tout, même lui doit sentir les ondes qui émanent de la Lewis. Ou alors tu la connais bien trop pour pouvoir sentir ce qu’elle dégage, tu sais pas. T’as un sixième sens il faut dire. « Rassure-moi l’autre bouffon n’est pas là ? » Tu roules des yeux. “Il est peut-être sous sa cape d’invisibilité, j’en sais rien.” Elle va te prendre la tête, t’en es sûre maintenant. « J’suis pas venue pour voir l’avancée des travaux, tu te doutes bien. » “Ton soutien me va droit au coeur.” Zoya est particulièrement de mauvaise humeur et le problème majeur est que tu n’as même pas une idée sur le pourquoi du comment. « T’as pas peur d’abîmer ta bague avec tout ça ? Ce serait dommage, elle a l’air si priceless. » Tu fronces des sourcils en regardant tes mains ; celle de gauche avec celle de Jordan et celle de droite, avec celle de Will. “Ma bague ? Pourquoi tu me parles de ma bague ?” Puis tu soupires car à peine arrivée qu’elle t’agace déjà. “Crache le morceau, Zolo. Pourquoi t’es là et pourquoi t’as l’air de vouloir m’embrouiller ?” Tu ne penses pas avoir fait quelque chose de mal mais bon, entre Will qui ne va pas forcément bien et Jordan qui déprime de sa maison inondée, tu t’attends à être la coupable toute désignée des maux de Zoya. T’aimerai juste savoir ce que t’as fait - ou pas fait.

« So funny. » Zoya est sarcastique et ça pue. J’ignore quelles noises elle vient me chercher aujourd’hui mais je suis déjà soulée d’avance de toute sa façon d’être. Je la connais assez pour savoir que le moment à venir ne va pas être d’amour et d’eau fraîche, oh non. Seulement, je considère que je n’ai rien à me reprocher. Mais tout comme moi, Zoya a des réactions parfois imprévisibles et disproportionnées alors je m’attends à tout de sa part. « Arrête de me prendre pour une conne. Ou toi de l’être ! » Je commence à être piquée à vif. J’ignore toujours la raison - je ne prends personne pour une conne, contrairement à ce qu’elle peut penser. Je ne comprends sincèrement rien du tout. Et le pire est que ça m’énerve encore plus de la voir tourner autour du pot. Alors je lui demande directement car sinon, on y sera encore demain. Je la vois qui croise ses bras contre sa poitrine, les traits se tirent et elle me juge carrément - comme si je pouvais lire son esprit et que c’était scandaleux que je ne lui dise pas amen tout de suite à ce qui la tracasse. Seulement, Zoya me connait aussi, je ne suis pas du genre à dire oui si je pense non. « Parce que tu me mens depuis des mois et que tu ne veux pas être honnête avec moi ! » “Quoi ?” Je lui mens ? Mais sur quoi ?

Là, quand elle vient attraper ma main gauche pour me la mettre sous le pif, je commence à comprendre. Je n’ai pas menti, j’ai omis. Peut-être. Oui, okay, totalement. S’il y a bien une personne vers qui je ne me suis pas précipitée pour lui annoncer, c’est bien Zoya. Même le jour où on a évoqué la bague au club, j’ai menti. Oui, j’ai menti car je savais que la brune allait péter un boulon. Exactement comme là. « Iel t’a demandé en mariage c’est ça ?! » Je la regarde toujours dans les prunelles sans ciller. Qu’elle se défoule avant que je puisse en placer une. « Pourquoi tu ne me l’as pas dit, hein ? Ça y est, parce que tu es en couple, tu m’oublies et je compte plus ? Je ne mérite pas de connaître la vérité à tes yeux ? » C’est un tas d’absurdités qu’elle est en train de proliférer. “Oh, ça suffit, Zoya! Tu ramènes vraiment toujours tout à toi, c’est incroyable!” Je retire brutalement ma main de la sienne. “Si j’ai rien dit, c’est uniquement parce que je savais que t’allais réagir comme ça. Comme une furie. Qu’est-ce que ça change que j’ai ça ou non ?” Je montre au créneau tout pareil car de toute façon, c’est notre langage. “J’ai pas de compte à te rendre et peut-être que je n’aurai pas peur de te dire les choses si je savais que tu pouvais l’entendre.” Alors que non, ce n’est pas le cas, clairement. “Et puis déjà, c’est pas Jordan qui a proposé mais moi!” Et ça. Ça peut potentiellement lui foutre un coup. Oopsie ?

« Arrêtes de faire celle qui ne comprend pas, Cadburry ! »
“Arrête de croire que je lis dans tes pensées!”

C’est quand même pas croyable. Dans quel monde Zoya peut toujours penser que le monde entier connaît ses petits soucis, ses attentes et ses problèmes en attendant que tous se règlent d’un coup de baguette magique ? Oui, tu aimerais croire que les lutins, les fées et les phénix existent. Mais malheureusement, le monde n’est pas un conte imaginaire, il n’y a pas de pouvoirs magiques et les pauvres mortels que vous êtes n’avez qu’à subir tout ce qui a de plus chiant avec l’Humain. « Evidemment ! Et je suis toujours le problème. » Oui, le problème est elle mais il est aussi de la pudeur que tu as à révéler cette information mélangée à la crainte de l’incompréhension d’autrui qui peut entraîner un sentiment amer quant à cette nouvelle qui est pourtant positive. Mais vu la réaction de Zoya, tout porte à croire que son attitude va être à mille lieux de la positivité. « Ça change tout parce que tu me mets à l’écart, Birdie ! » “N’importe quoi.” Tu roules des yeux alors que tu relèves tes cheveux avec un crayon. Tu n’es pas entièrement sincère en disant ça mais tu n’as pas entièrement tort non plus - tu sais comment tu as été avec les copains de Zoya, tu crains donc naturellement l’attitude de la brune avec tout ce qui peut concerner Jordan de près ou de loin.

« Entendre quoi ? Que tu es maqué officiellement désormais ? Toi qui prétendait ne pas être fait pour… tout ça. » “Officiellement ? Ca fait presque deux ans qu’on est ensemble, c’est officiel depuis longtemps!” Pas du début car même pour vous, c’était le flou artistique total. “Tu t’attendais à quoi ? Que l’un de nous deux jarte l’autre ? Visiblement, je suis plus douée en relation que toi.” Outch. Ca, ça fait mal. Tu le regretteras sûrement plus tard mais pas pour l’instant alors que tu deviens aussi frustrée et en colère que la brune - alors que ton antre transpirait la tranquillité avec en bruit de fond les voitures et Ariana Grande. Qui passe toujours mais qu’on entend moins maintenant que vos deux voix haussent les octaves de plus en plus.

« Wow ! Ok ! » Tes épaules s’affaissent alors que t’as l’impression de t’être complètement dévoilée. Comme si c’était le plus gros secret de l’univers - non, c’est juste le tien. T’es pudique pour tout ça. Tu n’es pas à l’aise de montrer à quel point, justement, tu changes d’avis sur quelques sujets depuis le début de ta relation. Tu n’es pas non plus à l’aise d’étaler tes sentiments devant les yeux du monde. « Tu sais quoi ? Je vais te dire ce que j’en pense. Que tu sois amoureuse de ce Jordan, ça m’est égal en réalité. Bien sûr que ça m’emmerde de te voir en couple avec lui, parce qu’on ne peut plus rien partager toi et moi. Et que cette période me manque parce que tout était bien plus simple. » Parce qu’on ne peut plus rien partager toi et moi ? A ce que tu saches, vous pouvez encore tout partager, si ce n’est un lit, vos culs et vos salives. Ce n’est pas de ta faute si Zoya a un caractère qui fait que tu crains plus facilement de lui dire ce genre d’informations. « Mais ce qui me rend encore plus dingue dans l’histoire, c’est que tu ne m’inclus pas dans cette nouvelle vie qui est la tienne. Tous les quatre matins, j’apprends quelque chose de nouveau et quelque chose que tu ne t’es pas empressée de me dire, évidemment. Et ça, je pense que c’est le pire ! » Elle se fout de toi. Elle se prend pour le centre du monde. Parfois, c’est drôle, mais là, c’est loin de l’être. « Et ne parlons pas du fait que tu ne sembles plus avoir quoi que ce soit à faire de ce qui se passe dans ma vie ! » T’es scotchée. Ce n’est pas comme si tu ne lui avais pas envoyé des messages ici et là. Pourquoi ça serait de ta faute ? « Je ne pensais pas que ça aurait un jour raison de notre amitié. »

Tu sens le sang bouillonner et remonter jusqu’à tes tempes. “Dois-je te rappeler qu’une de nos dernières sorties était parce que je t’ai proposé ? Je t’en ai proposé d’autres mais tu m’as toujours refoulé car t’as visiblement des trucs plus importants à faire!” Tu es le genre de personnes qui n’oublient pas ses amis parce qu’elle est avec quelqu’un, non. Ses amis sont sa deuxième famille alors que Zoya ne ment pas ; tu as envoyé des messages et des propositions mais Madame Lewis avait mieux à faire ailleurs. Ce n’est pas de ton ressort. “Est-ce que tu peux aussi vivre à l’extérieur de ton petit nombril et comprendre que ce n’est pas que toi mais moi aussi ? Tu crois que je le crie sur tous les toits que j’ai demandé mon partenaire en union ? J’ai attendu des mois pour le dire autour de moi et certains sont toujours pas au courant parce que je suis pas à l’aise avec ça. Pourquoi d’après toi on a fait une cérémonie que tous les deux, hein ? Mais non, Zoya Lewis ne s’intéresse qu’à sa petite personne et ne voit pas plus loin que le bout de son nez!” Tu enchaines les mots en ne prenant même pas la peine de savoir s’ils sont cohérents, s’ils ont du sens ou s’ils peuvent énerver, atteindre, choquer, attendrir ou quoi. Non, tu es dans ta bulle de rage et tu pourrais même la secouer ou la frapper pour la réveiller car elle ne dit que de la merde et ça t’insupporte. “Tu pouvais pas être patiente deux minutes et attendre que je sois prête ? Ah non, c’est vrai que tu vas encore dire que t’es une impatiente née qui est une pauvre petite chose à qui on fait du mal et dont on ne se préoccupe pas!” Ton coeur bat si fort que tu l’entends jusque dans ton crâne. “Ma vie ne tourne pas autour de toi, Zoya! Si tu penses que ça peut avoir raison de nous,” tu lèves ta main gauche, “alors c’est que notre amitié est vraiment bidon!” Mais ça, tu n’y crois pas. Vous avez toujours su vous déchirer et vous séparer pour mieux vous retrouver après. Zoya ne pourrait jamais se débarrasser de toi et l’inverse est réciproque. Parce que vous êtes attachées l’une à l’autre malgré tout, pour le meilleur et pour le pire et ça, même sans bague, sans cérémonie, sans rien.

« T’es qu’une connasse, Birdie ! » Cette dernière aurait pris l’insulte comme une claque si elle avait été prononcée par une autre personne que Zoya. Mais venant de la brune, c’est presque la routine. Birdie n’en tient pas rigueur, tout comme elle ne tiendra pas rigueur de cette crise qui lui prend tout d’un coup parce que ce matin, elle l’avait décidé. Elle passe outre parce que c’est Zoya et que leur relation semble aussi intense que leurs caractères. Et puis, elle sait qu’elle a touché une corde sensible. Donc l’insulte n’est pas totalement infondée. Même Birdie peut le reconnaître. Mais pour ce que ça lui fait. « Et bien sûr que je n’ai jamais cru que votre histoire allait durer. Je te connais suffisamment pour savoir que tu te lasses bien vite de tout et de tout le monde. » Ce qui est vrai. Jamais Birdie ne s’est posée, jamais Birdie ne s’est jamais casée. Birdie papillonnait, elle butinait, elle s’attachait à ceux qui ne fallaient pas ou ceux qui étaient déjà pris. Mais l’entendre dire ça sous forme de reproche fait froncer les sourcils la jolie blonde en même temps que ses tempes sifflent. “C’est sympa de vouloir mon bonheur, vraiment.” Qu’elle formule avec sarcasme. Est-ce que Zoya est jalouse ? De ce qu’elle vit, comme Will ? Pourquoi est-ce que personne ne peut être content pour elle ? Pourquoi est-ce que Birdie a l’impression que d’être tombée amoureuse a été une erreur ? Ce n’est pas comme si c’était prémédité. « Dois-je te rappeler que lors de la dernière, nous n’étions pas QUE toutes les deux ? Et que j’ai passé ma soirée à te regarder te bécoter avec ton mec ? » Elle continue, Zoya, elle insiste et ça fait souffler un vent d’énervement chez la blonde. « C’est sûr qu’après ça, j’ai mieux à faire ! » Birdie est certaine que ce n’est pas ce qu’il s’est passé. Elle n’est pas restée cul et chemise avec Jordan, elle avait voulu profiter de son amie. Sinon, jamais elle ne l’aurait invité. Puis les paroles de Will lui reviennent en tête. Qu’il y avait Jordan maintenant, qu’il tenait la chandelle. Est-ce que Birdie ne s’est jamais rendue compte de ses actions avec son partenaire quand une tierce personne est là ?

En tout cas, elle est d’humeur généreuse car encore une fois, elle lui laisse le bénéfice du doute. « Arrête tes conneries, Cadburry ! Comme si ce n’était pas un truc que tu avais envie que tout le monde sache ! » Okay, là, si Birdie pouvait l’étranger, elle le ferait. Pour soi-disant quelqu’un qui la connait, au final, elle se trompe lourdement, la Lewis. Elle est à deux doigts de lui en foutre une parce qu’il y a des limites à ne pas dépasser. La faire passer pour une menteuse de ce calibre-là, de façon aussi injuste, en fait largement partie. « Tu n’es qu’une hypocrite parce qu’à ma place, tu aurais eu exactement la même réaction ! Puis pour qui tu te prends au juste, hein ? Oh, oui suis-je bête, toi et moi n’avons plus rien à voir, on ne joue plus dans la même cour et tu es devenu une "grande personne responsable, avec la tête sur les épaules", c’est vrai ! » Elle fulmine sévèrement. Si elle peut encaisser les insultes sans sourciller, Zoya est en train de faire mal. Birdie a une certaine patience la concernant - et vice versa parce que oui, elle aurait exactement la même réaction. Elle a eu la même réaction par le passé. Une crise qui est allée trop loin et qui a signé la fin de votre habitation commune. Mais elle insulte la personne qu’elle est et ça, ça blesse. Ça énerve aussi. « Tu as raison. Ce n’est pas cette bague qui va avoir raison de notre amitié. Mais toi et ton comportement, Cadburry. » Elle cligne des yeux plusieurs fois pour être sûre qu’elle a bien entendu - oui, ne cherchez pas la logique, il n'y en a pas. « Et notre amitié est devenue bidon à partir du moment où Jordan est rentré dans ta vie. Je ne te reconnais plus, Birdie. »

Et là, ça arrive sans prévenir. La gifle n’est pas puissante mais elle est faite, elle est posée. La main de la blonde contre la joue de la brune. La mâchoire serrée d’un oiseau qui encaisse sans rien dire avec la mayonnaise qui monte doucement mais sûrement. “Je ne sais pas ce que tu cherches, Zoya. Mais si tu veux vraiment bousiller notre amitié, t’es en train de réussir.” Même si dans le fond, c’est du flanc car vous vous reconcilier toujours. Mais à cet instant, elle croit dur ses paroles. “Pour quelqu’un qui me connait, ce n’est pas vraiment le cas. Pour quelqu’un qui prétend tenir à moi, tu as une drôle de façon de le montrer. J’en ai marre qu’on me reproche d’être amoureuse, d’avoir une relation, d’être avec quelqu’un qui m’aime et me soutient quoi qu’il arrive. Contrairement à toi qui passe ton temps à ne voir que son nombril. Je suis pas une adulte responsable, c’est toi qui est trop conne pour ne pas comprendre les choses. Pour les compliquer alors qu’il n’y a pas besoin.” Elle déglutit avant d’enchainer au cas où Zoya voudrait l’interrompre - elle ne lui en laisse pas la chance. “Ce n’est pas Jordan le problème, c’est toi. Toi et ta jalousie. Qu’est-ce que tu attends de moi ? Que je le quitte pour qu’on aille vivre des aventures ? J’ai toujours été là pour toi, pour te soutenir, mais toi, tu… Tu viens me dire de la merde qui me blesse juste pour justifier ta putain de jalousie.” Elle serre les poings en continuant. “Je ne vais pas être désolée d’avoir une vie en dehors de toi, Zoya. Et je ne vais pas non plus te demander ton aval à chaque fois que je fais quelque chose. Alors si ce que t’as à dire est tout aussi faux et blessant, tu ferais mieux de te barrer. J’ai pas besoin de tes mauvaises ondes dans mon local. Tu sais, un de mes trucs d’adulte.” Elle ironise sur les derniers mots. La routine avec la Lewis mais… Merde que ça fait mal.

« Va te faire foutre, Birdie. Tu viens de détruire à l’instant le peu d’amitié qu’il nous restait. » Si la gifle n’avait pas été suffisante, les mots continuaient à tempêter dans le local. Autant dire que Birdie commence à douter sur cette dispute, sur tout ce qu’il se dit, sur leur amitié. Si jusqu’à présent, elles ont survécu aux tornades qu’elles sont toutes les deux, est-ce que celle-là ne serait pas celle de trop ? Mais trêves de réflexion, ça serait pour la Birdie du futur d’analyser, décortiquer et de réfléchir à tout ce qui vient d’être dit avec des cris. Pour l’instant, c’est de Zoya que l’on parle et la blonde ne voit pas plus loin car elle est comme elle, voire plus ; tempétueuse, jalouse, violente. Dans les propos avant tout qui ne manqueront pas de rendre Birdie dévastée mais en colère quand les nerfs seront redescendus. « Tu es aveuglée à un point où tu refuses d’entendre ce que je ne semble pas être la seule à te reprocher ! » Si elle savait qui lui “reprochait” aussi ça - mais peut-être que la Cadburn fut tellement présente dans la vie de ses amis qu’elle en paie le prix maintenant. Ses amis les plus proches ne peuvent pas être contents pour elle ; non, ils déplorent son absence, son attention, son affection aussi sûrement dans le cas de Zoya. Birdie pourrait en être flattée mais pas comme ça. Ça lui brise le cœur et ça la rend furieuse de voir qu’on lui reproche d’être heureuse.

« Tu ignores la majorité des choses qui ont pu m’arriver ces derniers temps parce que c’est TOI, Birdie, qui ne voit pas plus loin que le bout de ton nez. » “C’est toi qui ne réponds pas à mes messages!” Birdie ne peut pas lui laisser dire des conneries pareilles ; elle a beaucoup de défauts mais elle a aussi de grandes qualités, incluant celle d’être au maximum là pour ses proches. De prendre soin d’eux, de veiller sur eux, de squatter chez eux aussi. Est-ce que ça n’aurait pas été une erreur et qu’elle en subit actuellement les conséquences ? « Je me casse ! Tu n’es qu’une hypocrite et une égoïste ! Et avec ce que tu viens de faire, crois-moi que, cette fois, notre amitié est réduite à néant et que jamais je ne te pardonnerai pour ce que tu viens de faire ! » Birdie se fait pousser et heureusement que Zoya tourne les talons car elle aurait été capable de lui sauter à la gorge. A la place, l’oiseau toute griffe dehors suit les pas de la brune. “Ca tombe bien, moi non plus!” Qu’elle crie à son amie avant de refermer la porte du local brutalement.

Serait-ce vraiment le point final de leur amitié ?