No reason to be mad

   @Sergio Gutiérrez ;   @Diego Gutiérrez ;  @Cesar Gutiérrez ;   @Sara Gutiérrez ;  @"Alma Gutiérrez"   ft. Maritza Gutiérrez

La tête lui tournait alors que Maritza se maintenait debout comme elle le pouvait. Ses yeux étaient voilés par les larmes qu'elle maintenait en place, refusant de pleurer une nouvelle fois pour Sergio ou plutôt à cause de Sergio. Elle venait de balancer la bombe qui lui bousillait l'estomac et le cœur depuis des semaines désormais. Elle s'était dit qu'elle ne dirait rien, qu'elle laisserait à Logan la possibilité de faire son annonce, de gérer cette révélation comme il l'entendait mais elle n'avait pu s'y résoudre. Faire semblant avec Sergio était quelque chose qu'elle n'avait jamais réussi à faire et cela n'allait pas commencer maintenant. Elle n'entendait plus rien autour d'elle si ce n'était un bourdonnement dans ses oreilles. La mexicaine qui se trouvait à quelques pas de son ancien mari n'avait pas détourné le regard, refusant de se montrer faible. Elle voulait voir sa réaction au plus près, elle voulait voir avec quel culot il allait encore leur mentir à tous.

Pour le moment le père de famille restait muet, il semblait encaisser le choc. De l'autre côté du salon, la matriarche entendait ses enfants s'agiter sur le canapé. Cesar était si choqué par la nouvelle qu'il n'avait de cesse d’enchaîner les questions sans même laisser à Sergio le temps d'en placer une. De toutes manières, à quoi bon ? Rien de ce qu'il pourrait leur dire n'effacerait ou n'expliquerait ce que Mari venait de leur annoncer. Un rire amer glissa hors de ses lèvres lorsqu'elle entendit Cesar s'égosiller : « Et après tu viens nous parler de confiance, mais c’est quoi ton problème ? T'as pas honte ? » La confiance... Comment avait-elle pu être assez stupide pour croire qu'il disait vrai lorsqu'il lui laissait entendre qu'il n'y avait qu'elle dans sa vie ? Elle était si amoureuse, si stupidement amoureuse qu'elle avait une nouvelle fois fermé les yeux, choisissant de penser qu'ils allaient pouvoir se relancer dans une belle histoire d'amour saine. Quelle idiote ! Les derniers mots de Cesar rebondirent une nouvelle fois dans sa tête : Non bien sûr que non il n'avait pas honte. Sergio Gutiérrez n'avait jamais honte de rien.

Les secondes s'écoulèrent avant que l'homme d'affaires ne balbutie quelques mots et se pinçant l'arrête du nez. Mari eut un mouvement de recul, presque dégoûtée de le voir agir ainsi. Il cherchait une excuse à leur servir sur un plateau d'argent. Il ne s'était pas attendu à ce qu'elle soit au courant et voilà que désormais il était au pied du mur. « T’as perdu la tête, Mari ? Logan ? » Le regard de la mexicaine devint – si c'était encore possible – plus sombre qu'il ne l'était auparavant. Qu'il ose la faire passer pour une folle, qu'il ose ! Elle l'écouta déblatérer le reste de ses mensonges, levant les yeux au ciel lorsqu'il tenta de la faire passer pour une idiote. « Je pense que je le saurais si j’avais un gamin illégitime qui en plus travaillait avec moi. » Cette fois c'était trop. Elle ne pouvait plus le supporter. Sa présence à ses côtés, le son de sa voix, ses manières, ses pirouettes, son souffle, son visage, son parfum, tout la débectait. C'était bien simple, si elle restait une minute de plus dans cette pièce, elle allait le tuer. Retrouvant l'usage de ses jambes, elle passa à ses côtés tout en lui balançant au visage : « D'où je sors ça ? C'est lui qui me l'a dit. Sur la tombe de Maria. » Les mots avaient été balancés avec froideur alors qu'au fond d'elle Maritza sentait son cœur s'effriter. Elle traversa le salon, et alors qu'elle sortait, elle lui dit sans même le regarder : « Je veux plus te voir. Je veux plus entendre parler de toi. »

La seconde d'après, Maritza claqua la porte de sa chambre et se laissa tomber sur son lit. Les larmes qu'elle retenait depuis de longues minutes s'échappèrent enfin alors qu'elle vivait une nouvelle fois le deuil de leur relation. Sergio et elle, c'était bel et bien terminé. On ne l'y reprendrait plus.

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