¡ Quiero un castillo !

     @Sergio Gutiérrez     ft. Maritza Gutiérrez

Maritza choisit volontairement de rayer de son esprit ce baiser qui n'avait pas eu lieu et qui n'avait peut-être même jamais traversé l'esprit de Sergio. Sans doute s'était-elle fait des films. Elle se contentait de progresser aux côtés de son ancien mari, soulagée de savoir que lui aussi était content d'être avec elle. Elle ne doutait pas que le lieu et l'activité n'étaient pas ce dont l'agent rêvait mais était touchée par le fait qu'il fasse des efforts et qu'il ne lui reproche pas son idée merdique. Alors qu'ils avaient enfin près du cours d'eau, ils déposèrent feuilles et branches sur le sol. La matriarche proposa de nettoyer la zone pendant que Sergio lui indiquait qu'il allait chercher le reste des branches. Etrangement leur binôme fonctionnait plutôt bien. Trente ans en arrière, Maritza n'aurait jamais eu le moindre doute par rapport à cela mais entre temps les années étaient passées, leurs désaccords s'étaient accentués et l'amour avait laissé place aux reproches et à un manque de communication criant. Depuis que Sergio s'était installé chez elle – enfin chez lui – les deux adultes parvenaient à discuter un peu plus sereinement et les réflexes de leur relation passée et de leur entente semblaient revenir à grands pas. Maritza s'activa pour nettoyer ce qui les entourait mais constata amèrement que le terrain était sans doute trop en pente pour pouvoir véritablement s'installer dans le coin. Dépitée elle marmonna pour elle-même que cela ferait l'affaire. Ce fut à cet instant là que le drame se produisit. Elle entendit un bruit d'agitation derrière elle, se retourna vivement et découvrit Etna en train de jouer au milieu de ses feuilles, saccageant tout sur son passage. Trop c'était trop ! De rage la mexicaine cria : « Saco de pulgas ! ». Ce fut à cet instant-là que Sergio réapparut. Elle s'attendait à ce qu'il prenne la défense de la chienne, qu'il lui reproche de s'adresser de la sorte à l'animal mais contre toute attente il n'en fit rien. Sans doute que lui aussi commençait à en avoir marre de la situation. Rien n'était prêt, il n'y avait pas l'ombre d'un début de commencement et voilà que la chienne venait de ruiner le peu de réussite qu'ils avaient eu jusque là. Etna s'éloigna avec une branche et Mari ne put s'empêcher d'être soulagée en la voyant partir. Qu'elle parte et qu'elle ne revienne qu'à la tombée de la nuit. Voilà ce à quoi elle pensait. « Bon moyen de nous rappeler qu’on n’a même pas de quoi faire tenir les fondations. Il faudrait trouver des bouts de bois plus larges que ça… » La mère de famille baissa la tête, consciente que c'était une catastrophe et qu'elle avait clairement surestimé ses capacités. A quel moment avait-elle cru qu'elle pourrait survivre à une telle expérience ? Etait-elle naïve au point de penser qu'elle était capable de créer un abri en plein milieu d'une forêt ? Sergio la laissa sur place, seule avec ses pensées toutes plus négatives les unes que les autres lorsqu'elle finit par l'entendre : « Mari ? » Le sourire qu'il affichait piqua sa curiosité. La mexicaine s'approcha, et vit entre les doigts de son ancien époux une boîte d'allumettes. Ses yeux s'écarquillèrent tandis qu'elle murmurait : « Pitié... ». Sergio ouvrit la boîte et une unique allumette pointa le bout de son nez : « On n’aura pas intérêt à se planter. » Elle hocha la tête tout en commentant : « On peut pas toujours avoir la poisse... » Une grande partie de leurs espoirs reposait sur cet unique petit bout de bois. Elle releva la tête et un sourire radieux apparut : « Regarde. » elle pointa du doigt un coin qui était parfaitement plat, un peu à l'abri du vent. Finalement ils ne s'étaient peut-être pas trompés sur toute la ligne. Ils déménagèrent le peu de feuilles qu'ils avaient encore en leur possession et Mari commença à créer un foyer pour installer le feu. Elle avait bien suivi les instructions et cela ressemblait véritablement à quelque chose. Ce n'était d'ailleurs pas la première fois qu'elle en faisait un. Elle avait déjà tenté l'expérience avec Alma. A cette pensée elle baissa les yeux jusque dans le creux de sa main et constata que la coupure qu'elle s'était faite était encore visible bien qu'absolument plus douloureuse. Lorsque tout fut prêt elle regarda Sergio et demanda : « Tu veux essayer d'allumer le feu ? ». Il finit par lui tendre la boîte avec l'unique allumette.

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Les mains de la mexicaine tremblèrent quelque peu lorsqu'elle prit la responsabilité de frotter l'unique allumette contre la boîte. La surprise fut telle qu'elle n'en crut pas ses yeux. Une petite flamme ! Elle approcha le petit bout de bois près d'une liane et celle-ci s'embrasa avec une facilité déconcertante. Sous ses yeux un véritable feu prenait. Surexcitée, elle se tourna en direction de Sergio, lui demandant de l'aide. Heureusement pour eux, il se montra très réactif. Il commença à prendre les morceaux de branches et de bois et créa un petit monticule. Maritza préféra rester en retrait de peur de le gêner ou bien de faire une catastrophe. Son regard était fixé sur les flammes qui dansaient devant elle. Etait-ce un rêve ou avaient-ils enfin réussi quelque chose ? Lorsque Sergio eut tout mis en place, ils observèrent leur feu quelques instants avant que Sergio ne conclut : « Il faudra juste remettre des feuilles et du bois. Mais je pense qu’on peut enfin se concentrer sur la cabane. » Elle hocha la tête, un sourire radieux illuminant son visage. Savoir qu'ils ne dormiraient pas dans le froid la rassurait et lui donnait du baume au cœur. Cette réussite leur fit pousser des ailes puisque remotivé Sergio lui dit : « Allez. On repart chercher des branches et on la termine, cette fichue cabane. » Dans un élan d'enthousiasme, Mari se mit sur la pointe des pieds, déposa un baiser sur la joue de son ancien mari et répondit : « A vos ordres capitaine ! » avant de filer avec un petit rire en direction des bois. Méthodiquement elle observa autour d'elle et commença à ramasser des branches qui pourraient servir pour construire un toit. Ce qui était plus compliqué résidait dans la structure. Il fallait qu'ils trouvent des branches assez grandes et assez solides pour pouvoir soutenir tout le reste. Elle aperçut un arbre qui pourrait faire l'affaire et lança à Sergio : « Je crois que j'ai trouvé quelque chose d'intéressant ! ». Lorsqu'il fut à côté d'elle, elle lui lança un regard et expliqua son problème : « Je ne sais pas trop comment on va pouvoir ramener ça. » Il était évident que le bois qu'elle lui montrait serait parfait mais il fallait avant tout le couper. Elle n'était pas sûre que le petit couteau suisse qu'il avait amené ferait l'affaire. Les branches étaient assez basses, elle proposa donc : « Je vais m'asseoir dessus pour qu'elles ploient et dès qu'elles craqueront tu n'auras qu'à essayer de les couper avec ton couteau ? ». Cette stratégie paraissait bien bancale mais sur le moment, elle ne voyait pas d'autres solutions.

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Plantée devant l'arbre, Maritza analysait la situation. Elle était sûre d'elle : Ces branches étaient parfaites, ils avaient besoin de celles-ci et pas d'autres. Lorsqu'elle expliqua sa stratégie à Sergio ce dernier ne put s'empêcher de lui faire la remarque suivante : « Tu es sûre que tu veux encore escalader… ? » Elle lui tira la langue comprenant parfaitement à quoi il faisait référence et à l'échec que cela avait été pour elle de grimper dans un arbre quelques minutes plus tôt. Bien trop têtue et obstinée, la mexicaine décida de poursuivre son idée et grimpa sur les branches. Lorsqu'elle posa ses fesses dessus, la déception se lut sur son visage. Elle était bien trop légère pour pouvoir casser quoi que ce soit. Elle essaya d'appuyer de toutes ses forces dessus mais cela était parfaitement efficace. Elle n'avait d'autre choix que d'échanger les rôles avec Sergio. Lorsqu'il prit sa place, il ne put s'empêcher de rire. Son ancienne femme prit un air faussement boudeur qui disparut aussi vite qu'il était arrivé lorsqu'elle entendit les branches craquer. Ils n'avaient même pas eu besoin de se servir du couteau. « Heureusement que tu n’as pas fait cette activité avec l’une des filles. » Elle hocha affirmativement la tête et se retint de lui  raconter les péripéties qu'elle avait vécues avec Sara. Elles avaient toutes les deux eu besoin de branches et avaient mis un temps fou pour les obtenir, la jeune femme se plantant à plusieurs reprises des échardes dans les doigts. Elle s'approcha de Sergio tapota doucement son ventre et taquine lui dit : « Il va falloir te mettre au régime... » Lui qui avait du mal avec l'idée de vieillir et qui veillait à garder la forme n'avait en réalité aucun poids à perdre. Il était parfait ainsi mais Maritza se garderait bien de le lui dire.

Ils finirent par récupérer les différentes branches et par les ramener sur leur campement. Sergio eut besoin de faire un deuxième aller-retour tandis que la mère fixait Etna afin de s'assurer qu'elle ne ferait pas un nouveau carnage. Qu'elle s'avise de prendre que ne serait-ce un seul bout de bois et elle aurait affaire à la colère d'une mexicaine ! Lorsque tout fut ramené, Maritza se tint un peu à l'écart, observant ce que son ancien compagnon voulait faire. Elle n'avait de son côté aucune idée de la manière de faire. Après quelques minutes de réflexions, l'agent sembla avoir trouvé un plan. Il l'expliqua à Mari qui avait du mal à visualiser mais lorsqu'il prit des branches pour lui montrer, un sourire illumina son visage : « Ca me paraît être une bonne idée ! ». L'endroit serait petit mais s'il parvenait à le faire ils seraient au sec et à l'abri pour la nuit. C'était tout ce qui comptait. Maritza balaya du regard l'endroit à la recherche de grosses pierres. Lorsqu'elle vit que Sergio en avait trouvé une, elle s'approcha pour l'aider à la porter. Pas question qu'il se fasse un tour de reins. Elle n'eut pas le temps de se pencher qu'il avait déjà soulevé la pierre et qu'un serpent en surgit. Le cri de la mère succéda au : « Oh mierda ! » balancé par Sergio qui venait de sursauter et de se reculer. « Je crois pas qu’il soit dangereux. » Les yeux de la brune s'écarquillèrent tandis qu'effrayée elle balbutia : « Comment ça : tu ne crois pas ? » il n'y avait rien de rassurant dans ce qu'il venait de dire, d'autant plus que le reptile s'approchait d'eux. Sans quitter l'animal des yeux, Maritza recula jusqu'au feu qu'ils venaient de faire. Elle prit une branche qu'ils avaient ramené, la plongea entre les flammes et s'approcha, la torche à la main. « Ils font comme ça dans les films non ? » En réalité elle n'en avait pas la moindre idée. Elle ne savait absolument pas comment se débarrasser du serpent...



WIN : Maritza approcha doucement du reptile et secoua la branche enflammée non loin de sa gueule. Après un sifflement, l'animal fit demi-tour et s'enfonça dans les bois. Un soupir de soulagement glissa hors des lèvres de Mari qui marmonna : « J'espère que c'était le seul dans les parages. »

SO CLOSE :  Maritza approcha doucement du reptile et secoua la branche enflammée non loin de sa gueule. Après un sifflement, l'animal s'arrêta. Il ne partit pas pour autant mais au moins il n'avançait plus. La mexicaine murmura alors : « Je suis pas sûre que ça le tienne à distance longtemps, il va falloir trouver une autre solution, et vite. »

FAIL :  Maritza approcha doucement du reptile et secoua la branche enflammée non loin de sa gueule. Après un sifflement, l'animal s'approcha rapidement d'eux et se dressa sur sa queue, ses crocs sortis en direction de la Mexicaine qui, tétanisée n'osait plus bouger. Finalement le serpent se coucha et alors qu'elle pensait qu'il allait partir, se précipita jusqu'à elle et s'enroula autour de sa cheville. Pour le moment la prise n'était pas trop forte et sa gueule était fermée, mais pour combien de temps ? Paniquée elle supplia Sergio : « Je t'en prie... » Il fallait qu'il trouve une solution et vite ! Son cœur battait si vite et sa tête tournait tellement qu'à tout moment elle sentait qu'elle pouvait faire un malaise, à moins que le serpent ne la dévore avant.

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Lorsque Sergio lui ordonna : « Ne bouge pas ! » Maritza se retint de lui dire qu'elle n'en avait ni l'envie ni la capacité. La fréquence cardiaque de la mexicaine avait nettement augmenté tandis qu'elle sentait le serpent resserrer sa prise sur sa jambe. Des perles de sueur commencèrent à apparaître au coin de ses tempes tandis qu'elle tremblait comme une feuille. Les yeux fixés sur l'animal la matriarche avait l'impression qu'elle était en train de vivre ses derniers instants. Qu'elle avait été stupide de vouloir participer à ce stage ! Elle n'était pas une aventurière, ne l'avait jamais été et ne le deviendrait certainement pas. Elle se maudissait d'être si impulsive, de ne pas réfléchir davantage avant d'agir. Grimper dans un arbre sans s'assurer de pouvoir en redescendre ne semblait pas lui avoir servi de leçon puisqu'il avait fallu qu'elle agite une branche enflammée en direction du reptile. Elle n'eut pas le temps de s'auto-flageller qu'elle vit Etna débarquer à toute allure en aboyant de toutes ses forces. Elle sursauta, écarquilla les yeux et pria tous les cieux pour que ni le serpent ni la chienne ne lui croque la jambe. Lorsqu'elle vit Etna foncer sur le serpent, un hoquet de stupeur et de panique lui échappa. Elle ferma les yeux au moment où elle vit la gueule de l'animal à quatre pattes se refermer mais ouvrit un œil lorsqu'elle constata qu'aucun de ses crocs ne s'était planté dans sa chair. Sergio en profita alors pour se jeter sur le prédateur. Il lui assena plusieurs coups de couteau jusqu'au moment où Mari lâcha un : « Aïe ! » de douleur. Sa jambe fut libérée mais la douleur qu'elle ressentait était lancinante. « Bon sang. Je suis désolé. » La mine déconfite elle ne dit rien, bien trop choquée par ce qui venait de se passer. Elle se fichait bien d'avoir la peau entaillée, elle était bien trop soulagée de ne pas avoir terminé en casse-croûte pour le reptile. Lorsque son ancien compagnon lui demanda de s'asseoir, elle n'oppose aucune résistance. D'un pas quelque peu hasardeux elle se dirigea un peu plus loin et se laissa tomber sur le sol. L'adrénaline retombait peu à peu alors qu'elle avait de plus en plus de mal à cacher ses tressaillements. « Je ne pensais pas que la trousse de secours servirait autant. » Elle hocha distraitement la tête et alors que Sergio s'éloignait pour récupérer la trousse, Etna vint poser sa tête sur la cuisse libre de Maritza. Elle n'hésita pas une seule seconde avant de caresser la tête de la chienne et de pencher son visage pour lui murmurer à l'oreille : « Merci... ». Finalement, le molosse n'était peut-être pas qu'un poids. Elle lui grattouilla l'encolure qu'elle finit par lâcher lorsque Sergio revint et souleva son pantalon. Mari grimaça à la vue du sang mais fut rassurée de constater qu'il ne s'agissait que d'une blessure superficielle. Elle soupira longuement et marmonna : « A cette allure-là, je vais pas survivre au stage... ». L'atelier avec Sergio était le dernier de sa liste mais elle avait l'impression que c'était celui de trop pour son corps et sa santé mentale. Une fois que les soins furent terminés, elle jeta un coup d'oeil au cadavre et frissonna lorsque l'agent lui parla d'éventuels compagnons. Elle espérait sincèrement que d'autres rampants ne débarqueraient pas de la sorte. Elle se releva et après avoir pris une grande inspiration lança : « Allez, ces pierres ne vont pas venir comme par magie. » Ils reprirent leurs recherches se montrant cependant beaucoup plus précautionneux. Etna ne quittait pas la mexicaine d'une semelle et pour une fois la cinquantenaire en fut ravie. Au bout d'un certain temps, ils parvinrent à obtenir les pierres qui les aideraient à faire la structure de la cabane. « Comment on doit faire déjà ? ».



WIN : Elle se gratta légèrement la tête, ferma les yeux et refit mentalement le déroulé de ce que Sergio lui avait montré un peu plus tôt. Lorsque ses paupières se soulevèrent, le plan était parfaitement ancré dans son esprit. Elle plaça une à une les pierres et commença à mettre les morceaux de bois dessus. Cela ressemblait grandement à ce qu'avait imaginé Sergio. Elle lui offrit un sourire ravi et demanda : « C'est bon comme ça ? ». Pas question de se précipiter, elle préférait suivre les instructions de l'homme avant de se tuer pour de bon.

SO CLOSE :  Maritza réfléchit de longues secondes et lorsqu'elle se remémora enfin ce que Sergio lui avait dit, elle prit une première pierre qu'elle plaça au bon endroit. Elle continua méthodiquement et lorsqu'elles furent toutes installées, elle se recula pour observer le résultat. Elle fronça le nez et les sourcils et demanda quelque peu sceptique : « T'es sûr que ça va marcher ? Les pierres n'ont pas la même taille. ». Est-ce que cela allait poser problème ou Sergio trouverait-il une solution pour palier à ce soucis ?

FAIL :  Maritza n'attendit pas la réponse de Sergio et commença à prendre une pierre. Son dos était fatigué par les journées passées dans les bois et sa concentration avait quelque peu disparu depuis l'attaque surprise du serpent. Son attention était trop focalisée sur les alentours et sans vraiment s'en rendre compte, Maritza laissa échapper la pierre qui atterrit directement sur le pied de Sergio. Elle poussa un petit cri et inquiète demanda : « Puta ! Ca va Serg' ? ». Bon si elle survivait à ce stage, rien n'était moins sûr du côté de l'homme qui devait lutter contre la nature et... son ancienne épouse.

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