Elizabeth a besoin de s’aérer. Elle a besoin de se défouler, de sortir de la colocation, du loft. Elle a beau s’y sentir bien, elle n’ignore pas qu’un appel extérieur lui crie d’aller voir ailleurs. C’est la première fois qu’elle reste aussi longtemps à Brisbane, la première fois qu’elle arpente toujours les mêmes rues tous les matins pour aller au théâtre de la Northlight. Presqu’un an qu’elle se tape les mêmes sourires, les mêmes « bonjour ça va » sans saveur, sans qu’on ne veuille vraiment savoir comment ça va. Parce qu’elle ne va pas bien, Lizzie. Elle en a sa claque de passer son temps à habiller des comédiens, de n’être qu’un coup de vent dans leurs ambitions si prometteuses. Elle les voit évoluer depuis le début de l’année et elle se dit qu’elle aurait pu être loin, très loin d’ici si elle avait fait de meilleurs choix. Si elle ne s’était pas laissée abattre. Lâche et infidèle, voilà ce qu’elle est. Elle ne s’attache pas, pas de la façon dont certains le veuillent. Elle ne s’éprend pas, elle fuit, elle se barre, elle plaque tout pour aller le plus loin possible. Et là, c’est exactement ce qu’elle veut faire avec Brisbane. Lâcher de nouveau sa ville natale, son berceau, là où elle a tous ses repères. Mais justement, c’est bien là le souci. La routine l’ennuie, ça l’agace, ça la déprime. Même s’il fait du soleil 360 jours dans l’année, elle préfèrerait venir les cinq autres jours de mauvais temps si ça peut lui donner l’opportunité de partir le reste du temps. Mais Lizzie doit s’occuper de sa mère. Une contrainte, une corde autour de son cou et des appels à ne plus en finir. Sa mère reste sa mère, toujours aussi protectrice (control freak) et méfiante (manipulatrice). La maladie ne l’abat pas, bien au contraire. Elle semble même un peu trop appréciée que sa fille soit contrainte de revenir poser ses valises un peu plus longtemps à Brisbane pour elle. Demain, on pourrait annoncer à Lizzie que tout ceci n’était qu’une mascarade qu’elle ne serait même pas surprise. Pas venant de sa génitrice.

Alors ce soir, Lizzie a décrété qu’elle allait sortir. Seule, comme une grande, cassant un peu les codes de sa routine instaurée qu’elle n’a jamais demandé. Chaque expérience est une aventure en soit et qui sait, elle va peut-être faire des rencontres intéressantes. Ce qu’elle ne manque de pas faire. Parce que quand elle boit, Elizabeth, elle est une autre personne. Elle est extravertie, elle est folle, elle est drôle, elle a dépassé de toute contrainte socio culturelle, de toute barrière qui peut la freiner d’habitude. Elle est plus avenante et fait les yeux doux à tout le monde. Elle s’est donc trouvée un groupe d’amis sur place et elle a fini par se taper l’incruste. En plus, les consommations sont offertes – elle a du flair pour les bonnes affaires.
Enfin, jusqu’à ce que le groupe l’abandonne en plein milieu de la nuit pour aller on-ne-sait-où. Plus de place dans la voiture apparemment. Et hors de question que Lizzie se foute dans le coffre. Alors elle a regardé ses nouveaux amis qu’elle ne reverra sûrement jamais avec peine, une moue profondément atteinte par la tristesse marquée au visage. Elizabeth ne sait même plus comment elle a atterri ici. A Bayside. Elle tâte dans ses poches et en sort les clés de sa voiture (ah, donc c’est comme ça qu’elle est arrivée) et de son téléphone. Deux messages en attente – sa colocataire qui lui demande de pas rentrer ce soir. Great. Quand on a le cerveau qui ne peut même plus savoir s’il fait nuit ou jour, c’est une information qui finit par la faire asseoir sur le bord de la route. Lizzie ne veut pas quémander de l’aide, elle peut se débrouiller seule, merci bien. Et pourtant, quand son doigt fait défiler sa liste de contact, elle bute un moment sur un nom. HH. Elle est vraiment au bout du rouleau parce qu’elle finit par l’appeler. Pas qu’elle ne l’aime pas, HH. Au contraire, elle est plutôt sympa. Mais Lizzie n’aime pas la concurrence. Et Heather vient de débarquer sur des plates-bandes sur son terrain. Franchement, ça lui plait bof. Mais elle semble s’en foutre royal – ou alors c’est avec un plaisir non dissimulé – d’appeler son amie anglaise à trois du matin bien tassées. Avec le décalage horaire américain, il doit bien être encore le jour, nan ? Whatever. « Heeeeeeey, Disneeeey ! Je t’ai *hic* réveillé ? (yes ? good) Shit, sorryyyyyy!! Suis pas bien là, pas bien du tout, au bord de la mort même (plus c’est gros et mieux ça passe parait-il) donc tu veux pas venir aider une bonne copine à rentrer chez elle ? Ste plait ? » Et elle fait même une petite moue suppliante. Même si Heather ne peut pas la voir – quelle gourde. « J’crois que j’dois être quelque part à Bayside. Si tu vois un corps en décomposition sur le bord de la route, c’est mooooooi !! » Parce que Lizzie compte bien s’allonger le temps que son amie arrive. Parce qu’elle arrivera. Elle ne va pas la laisser tomber, hein ? « Je te revaudrai *hic* ça. Sauf un rôle. Ça, c’est pour ma gueule et ma gueule à moi. » Il faut bien mettre les choses au clair dès le début, n’est-ce pas ? « Thaaaaanks, HH, t’es la meilleure !! »

Lizzie raccroche et s’allonge comme promis.
En priant qu’elle ne fasse pas kidnapper ou manger par une bête nocturne.
Au pire elle a un spray dans son sac. On est jamais trop prudent.

Spoiler:

Heather blablate dans une oreille qui l’écoute qu’à moitié. Parce que Lizzie a juste envie de dormir, là, malgré la fougue qu’elle met dans l’appareil téléphonique. Alors quand princesse Disney râle de l’autre côté du combiné, qu’elle lui détruit de le tympan en un temps record et la bombarde de questions dont Lizzie ne répondra jamais de toute façon, cette dernière finit par écarter le cellulaire de son oreille. Ouais, je te réveille pour que tu viennes me chercher. Tu es drôlement bien fichue pour un Uber. Et ma coloc me fait bien plus flipper que toi si je l’appelle à cette heure-ci. Lizzie grommelle quand Heather lui demande de lui envoyer la géaloa- géolica- Merde, fuck, shit, le truc, là. Et la saloperie lui glisse gentiment un petit ‘‘avant de parler de rôle il faudrait que tu sois déjà capable d’en trouver un pour toi’’ juste avant que Lizzie déconnecte la conversation. « Toi-même ! » que l’ivre Potter crie à son téléphone sans personne à l’autre bout pour répondre, le bip incessant d’une conversation interrompue résonnant dans l’endroit quasiment désertique. Pourquoi il a fallu qu’elle aille aussi loin, aussi ?

Bon, elle n’a plus qu’à attendre. Le dos allongé sur le trottoir, les yeux plongés dans la nuit étoilée mais un brin nuageux de Brisbane, Lizzie laisse son esprit divagué. C’est fou comme le ciel reste à la fois unique et différent selon le pays. Qu’importe où ses pieds l’entrainent, la terre reste la terre et la voie lactée reste la voie lactée. C’est une phrase pleine de sens et en même temps, qui n’a presque ni queue ni tête. Mais elle est bourrée donc elle aime croire qu’elle fait plein de philosophie dans cet état-là. Ses yeux bruns suivent un petit éclat ; une météorite ? Une étoile filante ? Une paillette jetée dans l’immensité de l’univers ? Tout est fascinant quand ça se passe dans l’espace. Mais le temps est long. Heather compte arriver avec un âne ou quoi ?
Alors Lizzie s’amuse à compter les étoiles, en les pointant du doigt et en bougeant les lèvres à voix haute. Elle a l’air conne mais les barrières ont sauté à ce stade-là. Elle n’est qu’un ramassis de chair qui n’a même pas la capacité de se relever sans avoir envie de recracher ses boyaux. Et marcher lui semble juste une épreuve bien trop grande pour qu’elle veuille essayer. Alors elle se contente de s’embrouiller avec les chiffres (« un, deux, six, huit, cinq, dix, euh… ») avant qu’un éclat – beaucoup plus virolant, vachement plus limpide et proche – lui tape aux oreilles et remonte jusqu’à sa tête. « Mon dieu mais qu’est-ce que tu fous là sérieusement ? Donne-moi une raison de ne pas te jeter à l’eau. »

Lizzie se plaque les mains contre les oreilles en grimaçant. « Chhhhhhut, tu vas réveiller le monstre de ma tête avec ta voix perchée. » C’est un démon qu’elle ne maitrise pas, qu’elle ne connait pas vraiment parce qu’elle ne boit pas tant que ça, Potter. Juste occasionnellement, comme la plupart des gens. Alors là, qu’Heather arrive en augmentant les octaves, la jeune femme sent que ses oreilles en bourdonnent sauvagement. En même temps, quelle idée d’appeler Harris dans ce genre de situation ? A cette heure-ci ? Elles ne sont pas proches, elles ne se sont jamais tripotées, elles se tiennent juste compagnie quand leurs humeurs le veulent bien et qu’il n’y a pas un rôle ou leur carrière en jeu. Mais Lizzie a sûrement eu envie de la faire chier pour l’appeler à cette heure-ci. Pas qu’elle soit une chieuse de nature mais elle a ses moments. La brune lève les yeux vers Heather tout en se redressant tant bien que mal. « Je fous ici ce que je pourrai foutre ailleurs. » Voilà une nouvelle phrase pleine de bon sens et de cohérence, n’est-ce pas, Heather, te voilà bien renseigner, fais avec, ma grande. Parce que Lizzie n’a pas à se justifier, elle est une grande fille, elle fait ce qu’elle veut quand elle veut et où elle veut. « Tu me jettes à l’eau, je me noierai juste pour que tu m’aies sur ta conscience. » Elle rigole à peine quand elle dit ça. D’ailleurs, c’est un franc sourire tout pimpant et qui prend la moitié de son visage qui se lève sur Heather. « Déjà encore faudrait-il que t’arrives à me porter vers un point d’eau parce que- yolo- Je tiens pas trop. Je suis une masse morte, là, Disney, tu peux pas compatir un peu ? Et puis, t’es venue, ça veut dire que je compte un peu à tes yeux ? » Lizzie cligne des yeux plusieurs fois, pensant que la technique du Chat Botté pourrait faire son affaire et adoucir l’air furibond d’Heather. Mais c’est sûrement une peine perdue, non ?

Être bourré n'est pas vraiment quelque chose qui lui arrive souvent. Être stone encore, ça devenait de plus en plus régulier avec le temps coincé ici. Mais picoler n'est pas quelque chose qu'elle fait tout le temps. Mais ce soir avait été une exception. Donc Lizzie a une dose anormalement élevée d'éthanol qui lui galope les veines, tout en étant paumée dans les rues de Brisbane City Exterior et en plus, sa colocataire la fout (presque) gentiment à la porte pour la nuit. Umph. Il y a une ligue contre elle, clairement. Quelqu'un doit lui en vouloir mais pourtant, elle ne voit pas qui. Tout le monde aime Lizzie Potter, même maman qui pourtant essaie de la détruire un peu plus tous les jours - avec amour, paraît-il. Non, le monde entier m'adore, on ne m'oublie pas, je suis encore là. Et en parlant d'être là, y a toujours Heather qui la regarde comme si elle va la bouffer - et sûrement pas dans le sens qu'elle aimerait. Lizzie fait la moue parce qu'Heather est fâchée et que ce n'est pas de sa faute si son téléphone a décidé de l'appeler elle et pas quelqu'un d'autre. « En m’appelant t’en as réveillé un autre alors tu assumes maintenant. » En réaction mature et en adéquation avec l'adulte qu'elle est, Lizzie lui tire la langue en guise de réponse. « T'es paaaaaas drôle Disney. J'pense à toi et voilà comment tu me remercies, pff, la bonté se perd cruellement dans ce bas monde. » Fais ta bonne action de la journée, ou de la nuit whatever. Je brille par mon absence de cohérence et toi, t'es toute fâchée. Lizzie se renfrogne un peu plus, le dos voûté alors que sa main repousse ses mèches sombres qui lui barrent le visage.

« Parce que tu penses que vu l’heure qu’il est je culpabiliserais ? Si ça me permettait de retrouver mon lit au lieu d’être ici en plein milieu de la nuit, crois moi je n’hésiterais pas. » Lizzie grogne. Genre vraiment, avec cette mine renfrognée qui s'accentue un peu plus. C'est presque le portrait d'un chaton prêt à vous bondir à la gorge mais elle préfère penser qu'elle ressemble à une lionne énervée. Et les chats, peut être les lions aussi ?, ça n'aime pas l'eau à ce qu'elle sache. Elle aime trop les chats pour ne pas connaître ce genre d'infos. « Ah bah nan, tu pourrais plus dormir. J'viendrai te haaaa*hic*nter que j'ai dit. » Lizzie parle en incohérence mais ça la fait quand même marrer. Elle est la seule à capter ses conneries et…  C'est presque triste qu'Heather ne voit pas à quel point c'est drôle. « Pi ça fait du bien d'sortir de temps en temps nan ? R'gardes, on voit grave bien les étoiles et pi la lune est touuuuuuute petite et y a genre *hic* quasi personne et il fait bon. T'as pas l'sens de la beauté des choses, pff. »

Mais Heather ne se laisse pas charmer, bordel, la plaie. Pourtant son joli minois ne lui a jamais fait défaut, on lui donnerait le bon dieu sans confession. Enfin, si on oublie l'air à côté de la plaque et les yeux, d'habitude si pétillants et doux, éjectent du sang par leurs vaisseaux palpitants. « Ne te flatte pas trop darling, la seule raison pour laquelle je suis venue c’est que si tu te fais violer ou assassiner, je serais la dernière personne avec qui tu aurais été en contact. J’ai déjà mauvaise presse en ce moment alors je vais faire en sorte de pas rajouter de l’huile sur le feu. » Lizzie a un frisson désagréable qui lui parcourt l'échine. « T'es pas une gay gaie toi on t'l'a déjà dit ? » Parler d'assassinat et de viol, franchement. « Tu peux te lever toi-même ou tu veux de l’aide ? » Dans une bonté d'âme que Lizzie note chaudement, Heather lui tend quand même la main. Ses neurones n'ont pas le temps de jauger la question que sa propre main attrape celle de son amie, qui reste quand même là, qu'elle le veuille ou non. « J'pourrai me l'ver toute seule mais t'es là, autant que ta mauvaise grâce sert à quelque chose quand même hein. » En vrai la jeune femme n’est pas très assurée sur ses cannes et elle a beau être torchée, elle a pleinement conscience de ce fait. Lizzie essaie donc de se relever, le cul étant bizarrement plus lourd que d’habitude. « J’ai ma coloc qui m’a f’tu à la porte en plus cette nuuuuuuuuit j’ai nul part - oooooooh » Elle réussit enfin à se mettre sur ses jambes et bordel que ça tangue. Le monde il tourne, mais pourquoi il tourne aussi vite? « J’suis à la rue, Disney. Donc aie un peu pitié d'moi, pov' âme en peine. », dit elle en faisant une moue triste. C’est ça, aie pitié de moi, il ne manque que cette case à cocher la liste des choses à faire.

"Oui je vois ça que tu penses à moi, d’ailleurs pour que je sois la personne que tu appelles dans ce genre de situation c’est que tu penses à moi plus que je ne le pensais… Tu n’aurais pas quelque chose à m’avouer peut-être ?" Lizzie sourit bêtement, complètement à côté de la plaque. Elle est drôle, Heather. "T'es mon num d'urgence parce que ji t'aime, ma princesse Disney préférée. Tiens, faut demander à Mickey de sortir une poupée à ton effigie comme ça j'pourrai m'en servir de doudou la nuit et te serrer forforfor contre moi." Elle a fini en chuchotant son idée, parce qu'on sait jamais, la souris a de grandes oreilles, faudrait pas quelqu'un d'autre vient à lui piquer l'idée. C'est moche, le vol. Puis elle se met à glousser comme une imbécile en imaginant une peluche de son amie, tout en mimant ses bras serrés contre elle, un véritable doudou (invisible si on n’a pas au moins 2g d’éthanol dans le sang) contre elle. Une vraie gamine qui ne voit même pas le téléphone braqué sur elle pendant deux secondes - c’est bien trop rapide, deux secondes, elle a à peine eu le temps de cligner des yeux. Et ça pique de cligner des yeux. “Mais chuuuut, faut pas lui dire que j’l’aime bien à ma princess Disney. Sinon, elle va prendre trop la confiance et elle va croire que j’l’apprécie.” Question cohérence, on passera son trajet.

"J’appellerais dans ce cas un exorciste pour te chasser de chez moi et je pourrais retourner ensuite dormir comme un bébé." Non non non non. Elizabeth secoue vigoureusement la tête, réfutant totalement l’idée totale de ce qu’elle lui raconte. “Pourquooooooooi je serai le fantôme hanté le plus ado*hic*rable au monde, pinky promiiiiiiise!” Et elle lui fait de nouveau un être suppliant pour déjà épargnée sa prochaine vie d’être volant et transparent. “Ma belle vu comment tu as l’air de tenir l’alcool après je ne sais pas combien de verres tu as bu, je pense que je dois sortir un peu plus souvent que toi.” A ça, Lizzie glousse de nouveau tout en se recroquevillant sur elle-même, une petite fille tout en plaisir d’entendre ça. “Tu m’trouves beeeeelleeee, ça vaut tous les verres du monde ça! Mais vui, *hic* j’peux être fun, t’as vu, t’as vu, t’as vuuuuuuu, Disney???” Dommage que demain, elle ne se rappellera sûrement pas qu’Heather a dit ça.

"Mon dieu mais tu as bu combien de verres ce soir ?" Lizzie hausse les épaules. Elle n'a pas compté, Disney, sérieusement, c'est stupide comme question. Qu'elle peut être vraiment blonde parfois, la princesse. Pas étonnant qu'elles ont l'air parfois nunuche si c'est pour sortir des bêtises comme ça. "P't'être un ou deux, multiplié par…. Trois ? Ou six ?" Potter essaie de compter avec ses doigts, difficilement parce que dans sa tête, dix est après quinze et que le calcul lui paraît bien laborieux dans ces conditions. Elle finit par faire la moue en abandonnant platement son effort. "J'sais plus compter, HH." Et ça, ça va remettre toute ta vie en question, n'est-ce pas, Lizzie ? Elle fout tout son poids sur sa sauveuse, elle n'est pas grosse de toute façon, elle est même carrément bien foutue, elle ne pèse que dalle.

"Ô pauvre âme en perdition qu'est ce que l'on va bien pouvoir faire de toi ? Tu veux venir passer la nuit à la maison ? Je te préviens si tu vomis dans la voiture ou dans un endroit autre que des toilettes tu deviens SDF immédiatement." Ô âme charitable à l’horizon! Heather a l’air agacé, elle a l’air embêté, ça lui arrache la tronche certainement mais Lizzie ne le voit pas alors qu’elle s’accroche à son bras, chancelant et trébuchant tous les trois pas. “Tu ferais ça pour de vrai dans la vérité véritable?” Elle lui attrape le bras entre les deux siens et colle son visage contre son épaule en guise de câlin sur le côté étrangement élaboré. “T’es trop bonne avec moi, Disney. Et tu sens bon en plus. Promis je vais pas vomir. Juré, craché et si j’mens, j’vais en enfer!” dit-elle en levant sa main gauche. C’est pas censé être le droit normalement? Elle s’en fout Lizzie. Et en plus, c’est une promesse à la con, ça, parce qu’elle en sait rien. “T’habites dans une tour, princesse? Tu ferais une jolie Raiponce. Enfin si t’enlèves un peu cet air grognon au visage. T’es fâchée, hein? T’es fatiguée, Heather? Tu me pardonneras, hein, dis dis dis?”

« Ne t’inquiète pas Lizzie ton secret est bien gardé. » Ah, c’est qu’elle peut être gentille quand elle veut, la princesse Disney. Alors Lizzie fait une moue satisfaite tout en rentrant la tête dans les épaules, rêvassant déjà au prochain courrier qu’elle va pouvoir envoyer à une souris aussi grande qu’elle. « T’as pas l’adresse de Mickey, dis ? Faut que j’lui envoie l’idée le plus vite possible sinon, on va y penser avant moi et je veux paaaaaaas qu’on y pense avant moi. » Et elle rajoute une mine triste à son visage, pensant que le smiley aurait été tout aussi adapté. Le joli smiley qui pleure toutes ses larmes parce que la gamine qu’elle est veut sa peluche Heather et qu’elle serait encore plus triste si elle ne l’a pas demain. Oui parce que Mickey, c’est un sorcier, il a un chaudron magique donc il peut lui faire ça pour demain. Elle n’est pas si exigeante que ça. « Adorable n’est pas le mot que j’utiliserais actuellement pour te qualifier… » Lizzie lui tire à nouveau la langue avant de lui tirer un cheveu. « On m’a toujours dit que j’étais ado*hic*rable, surtout quand j’ai buuuu. T’es vilaine, Disney, pas digne d’une princesse du tout ça. »

« Oui oui tu peux être fun mais la prochaine fois essaye de m’appeler avant de boire les verres pour que je puisse l’apprécier encore plus. » Elizabeth sort son téléphone d’un geste impatient. « Tu peux répéter ? J’ai cru entendre que tu vou*hic*lais que je t’invite la prochaine fois ??? » Enfin, elle pourra l’enregistrer quand elle aurait trouvé son code pin. « Shiiiiiiiiiit, mon code pin. » Et de nouveau le smiley tout triste, celui qui fait seulement la moue mais sans les larmes. Elle est contrariée Lizzie mais elle soupire et range son téléphone en haussant les épaules. « D’accord d’accord, j’vais ESSAYER de m’en rappeler toute seule comme une grande fille que je suis demain. » Promis juré, elle s’en rappellera. Pas vrai, n’est-ce pas, hein ? Puis elle s’agglutine de nouveau au bras d’Heather. Profites de mon haleine alcoolisée, ça sent bon ? « Je veux boooooooire des verres a*hic*vec toooooooi, Disneeeeeey ! J’suis sûre que tu serais moins grognon que là, maintenant, en face de moi que t’es. » Parce qu’Heather, elle est agacée et exaspérée mais le corps sous éthanol de Lizzie ne le prend qu’en considération sans s’en soucier plus que ça. Elle a besoin d’un chauffeur, après tout, elle ne veut pas finir dans le décor.

« Tu veux me faire plaisir ? Juste arrête de parler… 5 minutes donne-moi un peu de répit et les métaphores de princesse, j’étais une lycéenne, tu étais même dans la série. J’habite dans un loft à Spring Hill si ça te fait plaisir on dira que l’immeuble est une tour. » Plusieurs faire dans la tronche ne lui aurait pas fait de mal, vraiment. Lui faire plaisir, tout ce que tu veux, Heather. Mais Lizzie garde cette moue plaquée au visage, parce que l’alcool la rend totalement à côté de la plaque, encore plus mielleuse et vulnérable que d’habitude. D’accord, okay, elle se tait alors. Mais elle ne décoince pas sa tête de l’épaule d’Heather, pas plus que ses mains autour de son bras. Une question d’équilibre, il faut se dire. Rien d’autre. Distraite, les yeux rivés au sol pour prendre conscience que ses pieds bougent. Un pas devant l’autre, toute sa concentration est happée par ce geste anodin mais qui demande tant d’efforts, avant qu’Heather murmure. « Oh putain mais c’est une blague ? Qu’est-ce qu’il fout là ce con ? » « Mmh ?? » Qui est le con ? Lizzie aurait bien une liste à fournir, d’ailleurs. Y en a tellement. Elle relève la tête et suit le regard de son amie qui semble commencer à bouillonner. Pas à cause d’elle mais à cause du con. Le con qui leur crie quelque chose, qu’Heather répond et que le con rétorque. Ca va trop vite pour que le cerveau embrumé de Lizzie capte quoique ce soit mais elle comprend juste « S’il te plait Lizz empêche moi de faire une connerie… » Késako ?
« Oh, euh… Vas t’faire cuire un œuf chez les grecs, ils en font des très bons ! »

Bravo, Lizzie, totale maitrise de la situation. Un flash vient brûler sa rétine et elle pousse un léger cri de surprise en fermant les yeux et fourrant son visage dans l’épaule d’Heather. « Sois gentille, princesse, j’veux juste rentrer à la maisoooooon, t’occupes pas du vilain monsieur là-bas. » Le con il restera con et elles, elles iront voguer sur des chamallows vers la tour de princesse. Elle agrippe un peu plus le bras, elle prend même la main et elle tire la langue au con. Lizzie essaie de dériver Heather de la trajectoire du con, parce qu’il ne mérite pas leur attention, qu’elle a mal à la tête tout d’un coup et que son amie est vraiment fâchée. En colère même. « Sois pas en colère, Heatheeeeer, il le mérite pas. Oublie pas que c’est pas bien de frapper les gens, d’accord, Heather ? » Qui est l’adulte et qui est l’enfant, là, exactement ?

« Je n’ai pas l’adresse exacte mais je suis sûre que c’est en Floride, je te la donnerais demain à tête reposée. Comme ça tu lanceras l’idée et tu pourras serrer fooort contre toi une belle poupée. » Lizzie fait un sourire rayonnant, quoiqu'assez alcoolisé pour paraître plus idiote qu'heureuse. Ou alors, elle est une heureuse idiote. Voilà, c'est bien ça aussi. Elizabeth se satisfait grandement de la réponse de la blonde, dont elle ne voit pas le regard bourré non pas d'éthanol mais de malice. De toute façon, Lizzie ne voit rien, elle ne remarque rien et Heather peut effectivement l'amener vers la plage ou le prochain ravin pour la jeter à l'eau qu'elle s'en rendrait pas compte. Potter a un instinct de confiance innée parce que c'est Heather et que malgré tout, elle ne lui laissera rien de vilain arriver. En attendant, et à défaut de ne pas avoir de poupée de chiffon à serrer contre elle, c'est son bras qu'elle agrippe comme si sa vie en dépend. Mais non, juste son équilibre. Un pied qui s'emmêle avec l'autre et c'est le début de la route vers l'hôpital. Et Lizzie n'aime pas les hôpitaux. Personne aime les hôpitaux. Même les gens qui travaillent en hôpitaux doivent détester les hôpitaux. Question de principe élémentaire de base.

« Tant mieux car je n’en suis pas une ! Je sais pas avec qui tu traines par contre mais je ne pense pas qu’ils aient été très honnête avec toi quand ils ont dit que tu étais adorable. » Lizzie fait la moue, encore une fois. « J'ai que des a*hic*mis honnêtes jte signale. Et pi, j'ai pas b'soin qu'on m'dise, je saaaais que jle suis. » Parce que les chevilles ne sont pas assez gonflées et qu'on est jamais mieux servi que par soi-même. Alors si Heather veut faire la vilaine princesse, Lizzie sera sa propre bonne fée. Il y a quelque chose d'illogique mais franchement, elle n'est plus à ça près. « Y’a des chances que je sois moins grognon oui ! Surtout qu’on se retrouvera à une heure potable ! Et darling vu ton état il y’a 98% de chances que tu ne te souviennes de rien demain… Mais si tu te souviens, je t’offrirais toutes les boissons de cette sortie-là ! » Elizabeth secoue la tête, ses mèches de cheveux suivant avidement le mouvement. « Me souviendrai me souviendrai me s o u v i e n d r a i. » Elle se le répète comme pour être sûre de pouvoir le faire. De se rappeler. Mais ça, ma grande, ça ne dépend plus vraiment de toi. « Et j’veux qu’on sorte un jooooooour ça sra drôle, j’en suis sûûûûre. » Et tu pourrais mieux me supporter si t’es à mon niveau. Problem solved!

Mais il y a déjà un autre problème, et c’est la caméra pointée sur elle et surtout, surtout Heather qui bouillonne. Pas besoin d’être spécialiste dans le comportement humain pour le deviner. Alors forcément que ça la panique, Lizzie, parce que les papz et Heather, c’est pas le grand amour du tout du tout. « Oui tu as raison Liz' mais ils m’ont tellement gâché la vie, ils mériteraient tous d’y passer ! Si j’allais vers lui je suis certaine qu’il se mettrait à pleurer comme un bébé ! » Elle pourrait la laisser faire car ça serait drôle de le voir se mettre à chialer, le ducon. Mais en faites, non, parce que Lizzie n’aime pas la violence, encore moins que les paparazzis qui emmerdent leur monde. « Evidemment que j'ai rai*hic*son! T’es justemeeeeent trop bien pour accorder ton importance à un ducon pareil, ‘kay? Alleeeez, gar*hic*de tes poings. » Et finalement, la blonde l’écoute car elle lui ouvre la portière. Le ducon a l’air clinquant de fierté mais Lizzie est trop à la ramasse pour y prêter plus d’attention. Comme si elle l’a déjà zappé en vrai. (Même si son flash lui éblouit de nouveau la rétine et que ça pique sévère.) « En route princesse, prochaine destination l’appartement ! N’oublie pas si tu as envie de vomir ouvre la fenêtre. » « Oooooh, chui la princesse? Nananananan, chui une putain d’reine, moi. Totalement ♪ libérééééée délivréééééé ♪ » se mit-elle à chanter (hurler) dans la voiture, les bras grands ouverts. Si ce trajet ne se finit par dans le meurtre suivi d’un suicide, ça serait presque un miracle en soi.

« Mouais si ça te fait plaisir de le penser, je te laisse rêver ! » C’est exactement dans l’état qu’est Lizzie de toute façon. Dans les vapes, les pieds au sol mais la tête dans les étoiles. (Ou plutôt, la tête au bord de toucher le sol aussi s’il n’y avait pas Heather en tant que canne vivante pour diriger.) Elle rêvera sûrement à Mickey, à des princesses et aux petits lutins en bout de piste des arc-en-ciels. Et puis elle s’amusera sûrement à grimper des licornes, à brosser des petits poneys et de rire dans un univers complètement psychédélique qu’elle seule peut comprendre et capter les nuances. Et dans son monde, elle est a d o r a b l e, quoiqu’en dise ou pense la princesse Disney au tempérament ronchon. De toute façon, Lizzie sait qu’Heather l’aime bien quand même. Comme elle, elle l’aime bien aussi. Mais chuuut, ça, il ne faut pas le dire trop fort sinon, la (fausse) blonde risque de l’entendre. Et Lizzie ne veut pas qu’elle l’entende. Même si elle se presse contre son bras comme une gamine, alors qu’elle essaie juste de tenir sur ses jambes. Oui, voilà, elle tente juste de garder son équilibre. Elle sourit bêtement en le faisant mais l’idée est là. « On verra ça demain ! Mais on sortira ensemble un jour et je t’apprendrais à boire correctement. » Les yeux bruns de la brune pétillent parce que heeeey, Heather veut sortir un jour avec elle et ça, c’est plutôt cool, nan ? Au moins, elle ne lui demandera pas de se foutre dans le coffre, elle. A part si l’envie de la massacrer devient trop grande mais jamais elle ne fera suivre le geste à la parole, Heather, non, elle n’est pas comme ça. Heather a des armes bien plus discrètes mais tout aussi meurtrières.

Elles finissent par atterrir dans la voiture, sans dent ou mâchoire brisé. Une nouvelle victoire ! Lizzie tapote la tête d’Heather qui s’installe côté conducteur. « C’est bien, princesse, t’as pas tapé personne. Suis fière d’toi, là. » Mais visiblement, ça ne va pas durer puisque Potter commence à chanter la fameuse chanson qui casse les oreilles de tout le monde depuis des années. Non seulement c’est atrocement faux mais la jeune femme bug tous les deux mots, incertaine des paroles. « Oh pitié pas cette chanson ! Je l’ai trop entendu, si tu dois me casser les oreilles soit originales un petit peu. » « Tks tsk, m’en fous d’être originale ou paaaaaas. *hic* ♪ Les étoiles me tendent les bras !!!!!! ♪ » Et le trajet se poursuit tant et si bien jusqu’à ce qu’Heather arrête la voiture. « Au moins, j’ai pas vomi. » (yet) dit-elle fièrement alors qu’on vient la déloger de sa place pour la trainer jusqu’à un ascenseur. Lizzie se tient fermement à la rambarde, le visage vachement moins chanteur que quelques minutes auparavant. Et puis vient la tour de la princesse, qu’Heather lui présente furtivement. « Bienvenue dans ma demeure ! En face de toi dans le salon tu trouveras le canapé ! » « D’accord et mon lit, où qu’il est, mon lit ? J’veux voir le lit d’une princesse, HH, ste plaaaaaaaaaait. » Lizzie rentre doucement dans l’appartement, à la fois peu assurée d’elle-même et aussi parce que c’est comme un terrain hostile et totalement inconnu. Elle regarde autour, des murs qui tiennent debout mais qui tanguent un peu – ça ne doit pas être très normal ça – et puis ses fesses qui atterrissent quand même sur le canapé, son corps réclament visiblement un repos. « J’ai soooooif. Et j’ai… » Elle tâte son ventre alors qu’elle s’avachit sur le canapé. « …Faim, yup. C’est normal qu’ta mai*hic*son bouge comme ça, princesse ? Nan parce que suis sûre que les architectes ont dû mal faire construire le truc là sinon. » Lizzie regarde le mur en face d’elle et elle penche la tête tout en essayant de trouver une cohérence à ce problème d’horizontalité – ou de verticalité, elle ne sait plus trop. Elle tient la main, ferme un œil, fout un pouce devant mais nope, ça ne règle pas plus la question. Okay, très bien, elle soupire d’une grande confusion. « J’capte pas. T’habites seule ? La chaaaaaance. J’ai jamais habité seule moi. » Et non, toujours chez quelqu’un d’autre mais jamais chez elle. La triste vérité est qu’elle n’a pas de maison à proprement parlé et franchement, ça lui ferait presque bobo au cœur. Si elle n’avait pas le cœur déjà au bord du gouffre et préoccuper à se tenir à carreaux dans sa cage, cela dit.

« T’es sérieuse là ? Refait plus ça ! » Note à elle-même : le refaire le plus rapidement possible. Parce que ça emmerde la princesse Disney visiblement et ça, ça vaut toutes les excuses du monde. Lizzie rigole parce que c’est marrant, même de voir Heather a deux doigts de l’étrangler ou de lui faire bouffer sa main. Voire les deux certainement. Ne jamais sous-estimer ce qu’il se passe sous cette chevelure faussement blonde mais véritablement cruelle quand elle le veut. Même si ça ne fait pas vraiment peur à Lizzie Potter qui se trouve être bien téméraire une fois bouffée par l’éthanol. Attends un peu que ça redescende, ma grande, tu ne vas pas être déçue. En attendant, elle rigole (glousse serait le terme plus exact) tout en fredonnant avec ses lèvres et ses pieds et ses mains et ses bras aussi. « Je suis fière de toi continue sur cette lancée quand tu seras chez moi. » Et c’est ce qu’elle fait.

Elizabeth retient tout contre vents et marées. Son estomac tient bon le trajet, la voiture et l’ascenseur. Elle se dit résistante à l’alcool, arrivant à le maintenir dans sa bouche et dans son ventre le temps que tout ça se calme. Et quand elle s’affale sur le canapé, Potter a l’impression d’avoir fait le pire marathon du monde. On dirait une petite vieille qui est déjà au bout de sa vie. Elle dira sûrement ‘c’est fini, je sors plus’ mais elle recommencera sûrement dans une semaine car c’est fun et c’est drôle, au final. Un jour, ça se passera mal et elle le regrettera mais pour l’instant, ce jour n’est pas arrivé et elle se sent très bien (façon de parler) dans sa situation. « Ton lit ? Mais tu es assise dessus ma belle. » La belle en question la regarde en clignant des yeux, l’impression de voir subitement un fantôme. « Quoi ? Nonnononon, HH, veux pas dormir là-dessous, moi, j’ai besoin d’un vrai lit, un peu ferme mais pas trop avec une p’tite couverture mais trop chaude et un oreiller tout moelleux mais pas trop non plus. » Exigeante, la gamine ? Rien qu’un peu.

« Je pense que le mieux c’est que tu te couches là sur le canapé, tu fermes les yeux et tu verras quand tu les rouvriras ça ne tournera plus. » Lizzie prend le verre qui vient sous son nez sans attendre et le boit cul sec dans un soupir satisfait. « C’est bien et bon, quand même, l’eau, hein. Quelle invention géniale. » qu’elle dit, se sentant philosophe tout en posant le verre sur la table basse. Après tout, ça peut toujours servir de nouveau. Faut pas gâcher un verre, une autre invention géniale, hein. La jeune femme regarde avec une moue pleine de tristesse Heather alors que cette dernière finit par s’asseoir à côté d’elle. « Pourquoi tu n’as jamais pris d’appartement si tu as envie de vivre seule ? » Lizzie finit par docilement s’allonger, ôtant ses chaussures d’un coup de talons surprenant avant de poser ses pieds sur Heather. Qui est à l’autre bout du canapé et qui lui a demandé de s’allonger donc, qu’elle ne vienne pas râler de nouveau. Puis Potter hausse les épaules en regardant le plafond. « J’ai plus les moyens. Et pi, j’aime bien ma coloc quand même. Elle est complètement tarée mais elle est cool. » Lizzie finit par bailler devant cette petite confession qui n’a aucun sens ni intérêt pour personne. Ce n’est pas avec son salaire à la Northlight qu’elle allait pouvoir se payer un loft à Spring Hill, après tout.
Elle finit par se tourner sur le côté tout en ramenant bras et jambes contre elle. « Merci princesse. » dit-elle en fermant les yeux. De pas m’avoir foutu à l’œil, de ne pas m’avoir laissé crever sur le trottoir et d’avoir résisté à mille et une envies meurtrières qui a dû te passer par la tête.