anywhere I would have followed you (savannah)

Invité Invité

anywhere I would have followed you

Savames

« Say something, I'm giving up on you, I'm sorry that I couldn't get to you, anywhere I would have followed you »

Ses doigts tapent sur le bois du banc nerveusement, un nouveau regard vers sa montre. Il est en avance, comme souvent, comme toujours mais maintenant l’idée de la fuite le prend. Pourquoi lui a-t-il fixé ce rendez-vous ? Pourquoi revenir sur ses mots ? Il avait été clair en lui demandant de rester éloignée. Il avait peut-être même réussi. Du moins c’est ce qu’il avait cru, mais à tort. Savannah était toujours en ville. Elle rodait par ici comme une âme en peine et à chacun de ses pas James prenait le risque de tomber à nouveau sur elle. Il avait alors pris les devants, Pris le temps aussi de réfléchir aux mots de la blonde. Le pardon il était très loin de le donner, tout comme sa confiance. Mais quelques mots échangés avec son avocate lui avait aussi vite fait comprendre qu’en prenant un avocat, Savannah risquait d’envenimer sérieusement les choses et que la colère de James risquait de se retourner contre lui. Se levant d’un coup James avait fait quelques pas comme pour rebrousser chemin, revenant aussi vite près du banc qui avait vu naitre leur premier baiser. Cet endroit était plein de souvenirs - heureux pour la plupart - c’était ici même que Savannah lui avait annoncé sa grossesse, ici qu’ils s’étaient tant de fois retrouvées pour des moments de partage et de tendresse. C’était leur endroit… Ça l’avait été du moins. Et quelque part James avait l’impression de le salir en lui demandant de le rejoindre ici. Alors qu’aujourd’hui la tendresse et l’amour avaient disparu entre eux pour laisser place au froid et à la haine. Son pied tapant maintenant machinalement sur le sol alors qu’il offre un vague sourire à la vieille femme qui vient de prendre place à côté de lui sur le banc. « Vous attendez une amie ? » Sa nervosité est palpable alors qu’une légère grimace vient déformer son visage. « Pas tout à fait non… » Ne souhaitant pas être impolie il se lève une fois de plus pour prendre un peu plus de distance, apercevant la silhouette de la blonde non loin de la. Son coeur se serrant et l’angoisse lui prenant la gorge alors qu’il fait quelques pas vers elle, s’arrêtant à une distance plus que sécuritaire d’elle. « Bonjour Savannah. » Le ton est froid, presque professionnel, comme s’il s’adressait à une inconnue. « Merci d’être venue. » Il l’a prévenu au dernier moment, mais ne veut pas repousser encore cette discussion. « Marchons un peu. » Il tente de détendre un peu l’atmosphère mais aussi de se soustraire du regard curieux de la vieille femme qui l’a abordé peu de temps avant. Il faut aussi qu’il quitte cet endroit qui regorge de souvenirs - le dernier étant cette demande en mariage qu’elle avait acceptée avant de quitter sa vie pour de bon. « Je… J’ai eu le temps pour réfléchir à notre discussion. » Si l’on peut parler de leur altercation de la fois précédente en ces termes. « Je ne te fais pas confiance Savannah. » C’est claire, et sans doute par la meilleure façon de commencer une conversation qui se veut cordiale. « Et si ça ne dépendait que de moi, jamais tu ne poserais ton regard sur Mathis. » Il ne va pas revenir sur ses propos. « Mais tu es sa mère biologique. » Ce qui rend les choses bien plus compliquées pour lui et offre à Savannah - au grand dam de James - quelques avantages. « Avant tout, j’ai besoin que tu répondes à une question. » Et s'il n’est pas sûr de croire la réponse, il doit tout de même en avoir le coeur net. « Tu es revenue pour de bon ? » Ou ce n’était qu’une lubie de plus avant de disparaitre à nouveau dans la nature. « Tu es sûre d’être prête pour ça . Parce que tu n’auras pas d’autres chances, si je te laisse rentrer dans la vie de Mathis ça sera ton seul essaie. Alors tu devrais peut-être y réfléchir. » Ce qui lui laissera un peu plus de temps pour mettre cette histoire au claire.

(c) DΛNDELION

anywhere I would have followed you

Savames

« Say something, I'm giving up on you, I'm sorry that I couldn't get to you, anywhere I would have followed you »

Je soupire en reposant le téléphone sur le plan de travail. Mes mains viennent resserrer le rebord de ce dernier alors que je me mordille la lèvre, le regard perdu dans un recoin de la pièce. Je devrais être rassurée, James s'est employé à utiliser mon numéro, et pourtant, j'ai de nouveau cette boule qui noue la gorge et qui m'empêcherait presque de respirer. Je sais que notre dernière confrontation a été un vrai terrain de guerre, seulement, je parvenais à l'en excuser, parce qu'il avait été pris de court, et que ma présence soudaine dans cette ville devait l’apeurer, mais je sais que là les choses risquent d'être différente. Tout ne sera plus question d'impulsion, il aura prit le temps d'y songer, de prendre du recule, de se montrer un brin plus objectif, et ce qu'il me dira, non seulement il le pensera, mais j'ai bien peur qu'il clôture à tout jamais un épisode de ma vie. Et même si je suis de nature optimiste, l'idée qu'il me répète que je ne ferais jamais partie de la vie de notre fils me tétanise au plus au point. Je n'ai pourtant pas perdu de temps à accepter ce rendez-vous, aussi destructeur il pourrait être. Je suis dans ma voiture à observer le parc au loin. Mes mains se resserrent sur le volant alors qu'il est temps pour moi d'en sortir. Je m'aventure dans ce dernier, sachant pertinemment où il se trouve, c'est une torture d'autant plus forte pour moi, elle me rappelle ce que j'ai perdu, que je l'ai perdu lui. Je le vois au loin et m'en approche d'un pas qui pourrait sembler déterminé mais qui est surtout très incertain. J'ai toutes ses répliques cinglantes à mon sujet qui refont surface, m'empêchant de profiter du chant des oiseaux et du vent qui vient balayer doucement les branches. Il fait savoir à travers son regard que je dois m'arrêter dans ma marche, afin de garder cette même distance entre nous que l'autre fois, comme si j'étais devenue dangeureuse. « Bonjour Savannah. »Ma voix tremblante me fait défaut malgré un visage quelque peu stoïque. "Salut". Je me devais de rendre ça un peu moins conventionnel. Peut être étais-je devenue une inconnue à ses yeux, il n'empêche qu'il avait été l'homme de ma vie durant un temps et que je me refusais à faire comme si nous n'avions pas un passif. « Merci d’être venue. » Je hoche doucement de la tête, même si c'est plutôt à moi de le remercier de m'avoir contacter finalement. « Marchons un peu. »Je replace une mèche de cheveux balayée par le vent derrière mon oreille. "Oui..." Ca serait probablement plus facile j'imagine. Il n'aurait pas à supporter mon regard.« Je… J’ai eu le temps pour réfléchir à notre discussion. » Je reste silencieuse, me risquant à tourner le visage vers lui de temps à autre. J'imagine que j'attends qu'il donne le ton de la discussion à suivre pour pouvoir lui accorder à mon tour ma confiance. Je ne vais pas me mettre à nouveau à genoux pour qu'il me brise à nouveau. « Je ne te fais pas confiance Savannah. » Je soupire malgré moi. Pas pour râler, mais parce que ca devient difficile pour moi de l'entendre me rabaisser une fois de plus. Je vais donc devoir une fois de plus supporter tout ça? Ca n'en finira jamais? « Et si ça ne dépendait que de moi, jamais tu ne poserais ton regard sur Mathis. » Ma gorge est nouée, et mon regard embué se perd plus loin afin qu'il ne le décèle pas. Je ne veux pas qu'il me voit ainsi, c'est déjà assez dénigrant. Pendant l'ombre d'un instant, je songe à l'idée de l'arrêter pour m'éviter un autre moment douloureux. « Mais tu es sa mère biologique. » Cette phrase parvient cependant à m'arrêter, bien que je trouve ça relativement étrange qu'il précise de façon régulière le simple lien sanguin qui m'unis à Mathis. Liviana est t-elle considéré comme la maman de substitution? Je ôte cette idée de mon esprit, préférant me concentrer sur ce qu'il veut me dire.« Avant tout, j’ai besoin que tu répondes à une question. »Mon regard se pose à nouveau vers lui, comme si je pouvais déceler une pensée à travers ses gestes, ses expressions faciales que je connaissais si bien autrefois. « Tu es revenue pour de bon ? » J'attends qu'il daigne planter à son tour son regard dans le sien pour lui répondre, comme pour exprimer à travers cet échange ma sincérité. « Tu es sûre d’être prête pour ça . Parce que tu n’auras pas d’autres chances, si je te laisse rentrer dans la vie de Mathis ça sera ton seul essaie. Alors tu devrais peut-être y réfléchir. » Je réponds avec une certaine véracité "J'ai eu des années pour y réfléchir moi, je sais ce que je veux, je sais absolument dans quoi je m'engage. Si je ne suis pas revenue à l'époque c'est parce que je n'étais pas sûr de l'être, mais là je le suis." affirmais-je. Je soupire un instant en arrêtant de marcher. "Écoute je ne te demande pas la garde partagée, loin de là. Tu es son point de repère depuis le début, j'en suis bien consciente, et je me réjouis chaque jour passé que tu sois venu le rechercher chez mes parents, mais les choses ont changé pour moi. J'ai changé...Alors tu n'auras peut être plus jamais confiance en moi mais j'ai besoin de savoir que lui pourra un jour m'accorder la sienne. J'ai besoin de le connaître et d'apprendre à l'aimer pour de bon sans me demander si je parviendrais un jour à être une mère assez bien pour lui..." Je m'étais souvent posé la question suite à ce qui s'était passé et qui avait provoqué mon départ, mais à l'heure d'aujourd'hui, je ne souhaitais plus me poser la question, je voulais simplement être une mère, probablement imparfaite, mais infiniment dévoué à son fils.

(c) DΛNDELION

Feel like shit.

The world was on fire, no one could save me but you. It's strange what desire, will make foolish people do. I never dreamed that I'd meet somebody like you. I never dreamed that I'd lose somebody like you

Invité Invité

anywhere I would have followed you

Savames

« Say something, I'm giving up on you, I'm sorry that I couldn't get to you, anywhere I would have followed you »

Il se force à dire les mots - à ne pas se couper - faire demi-tour, rebrousser chemin et partir loin d’ici. Très loin, assez loin pour être sûr qu’elle ne les retrouvera jamais. Mais il ne peut pas faire ça et le sait bien - il ne peut pas être l’égoïste, même cette fois. Il doit aller contre ses propos instincts en lui posant la question la plus importante à cet instant précis. Il doit s’assurer qu’elle ne blessera jamais son fils comme elle a pu le blesser lui, lui ôtant un parti de ce qu’il était quand elle les a abandonné. « J'ai eu des années pour y réfléchir moi, je sais ce que je veux, je sais absolument dans quoi je m'engage. Si je ne suis pas revenue à l'époque c'est parce que je n'étais pas sûr de l'être, mais là je le suis. » Un rire dans un soupire alors que son regard fixe le sol. « Tu n’étais pas sûr de ce que tu voulais… » Il relève les mots avec une pointe d'ironie, n’en dit pas plus, mais n’en pense pas moins. Il voudrait lui cracher sa rancoeur au visage une fois de plus - mais tout son être n’est que retenu, une sensation étrange qui lui figerait presque les muscles en le clouant au sol. « Écoute-je ne te demande pas la garde partagée, loin de là. » Le simple mot de garde partagé lui hérisse le poil, un frisson de peur lui remontant l’échine dorsale. « Tu es son point de repère depuis le début, j'en suis bien consciente, et je me réjouis chaque jour passé que tu sois venu le rechercher chez mes parents, mais les choses ont changé pour moi. J'ai changé… » Il la regarde maintenant… C’est certain, elle à changé, mais il n’est pas sûr d’aimer cette nouvelle version d’elle. Il n’est pas sur de pouvoir un jour ressentir autre chose que de la rancoeur et de la haine pour elle. Et cette simple idée l’apeure, parce qu’il ne veut pas être cet homme aigri, il ne veut pas être ce père plein de haine, comme il a trop souvent vu le sien. « Alors tu n'auras peut-être plus jamais confiance en moi mais j'ai besoin de savoir que lui pourra un jour m'accorder la sienne. » Il fronce un peu les sourcils maintenant - n’aime pas cette impression qu’elle lui donne qu’il est le méchant qui l’empêche d’avoir la confiance de son fils. « La confiance ça se gagne… » Et ce n’est pas en revenant dans sa vie à l’aube de ses 3 ans qu’elle va y arriver. Quant à celle qu’il lui accordait un jour elle semble envolée pour toujours. « J'ai besoin de le connaître et d'apprendre à l'aimer pour de bon sans me demander si je parviendrais un jour à être une mère assez bien pour lui… » Un long soupire lui échappe à nouveau, fermant les yeux un instant pour ne pas répondre sans réfléchir aux mots - son intention n’étant cette fois pas de la blesser. « Tu vas continuer à te le demander, c’est ce qu’on fait tous. Si tu es en quête du jour où tu te trouveras assez bien il n’arrivera jamais… » Il faut qu’elle en soit consciente. « On ne se trouve jamais assez bien, on n'est jamais assez bon. Mais on fait avec… On ne prend pas la fuite. Parce qu’un parent qui fait de son mieux c’est toujours mieux que pas de parent du tout. » Et c’est bien ce que Mathis a failli avoir - ce qu’il aurait pu avoir si James ne l’avait pas retrouvé - s'il n’était pas venu le chercher. « Tu ne seras jamais réellement prête pour ça. » Les mots qui sonnent comme une attaque mais il reprend aussi vite. « Je ne l’étais pas non plus - je ne le suis pas encore aujourd’hui. »[/color] Mais ne pas être prêt n’est pas une excuse pour lui - et le simple fait qu’elle puisse l’évoquer comme tel l’agace un peu plus. Leurs pas les ayant mené au parc pour enfants, James s’arrête, fixant l’un des toboggans. « Je ne peux pas lui dire que tu es sa mère… Je n’en ai pas la force… » Et il n’est pas sûr non plus qu’il le comprenne à son âge. « Mais je peux te le présenter. » Son regard se pose dans celui de la jeune femme il le fait ensuite glisser vers l’un des petits garçons présent dans le parc. Le leur… Leurs fils, celui qu’ils auraient dû élever ensemble. L’enfant à qui Savannah a donné la vie. Mathis.

(c) DΛNDELION

anywhere I would have followed you

Savames

« Say something, I'm giving up on you, I'm sorry that I couldn't get to you, anywhere I would have followed you »

La situation m'échappe, vraiment. Je savais que mon retour en ville ne serait pas facile, que je risquais de me confronter à un mur en voulant approcher mon fils, il n'empêche que la force qui m'animait jusqu'à présent s'efface face aux mots durs que peut avoir James à mon égard. Comme si le fait d'être l'un, face à l'autre, avec autant de distance n'était pas suffisant, il fallait que je subisse ce regard haineux, ce dégoût qu'il éprouve en ma compagnie. Il fût un temps où il m'aimait, mais j'ai beau tenter de m’imprégner de nos souvenirs passés, j'ai l'impression que ces moments ne nous appartiennent pas, qu'il s'agisse d'une autre vie. J'ai pourtant choisi de le confronter une fois de plus, espérant un peu plus de considération que lors de nos retrouvailles. Je n'attends pas qu'il me saute dans les bras, je veux simplement pouvoir parler librement et évoquer ce qui s'est passé sans avoir droit à ses commentaires offusquant. Je me bats une fois de plus, évoquant les raisons de mon retour avec prestance. Je ne suis pas hésitante, loin de là. « Tu n’étais pas sûr de ce que tu voulais… » Je soupire doucement, dans un souffle irrégulier. Je ne sais pas si cette rancœur évoquait Mathis, ou si pour une fois il voulait parler d'un "nous" qui me semblait bien lointain. « La confiance ça se gagne… » Je relève les sourcils avec assurance. "Je sais...et c'est bien pour ça que je suis là" répliquais-je sans plus attendre.« Tu vas continuer à te le demander, c’est ce qu’on fait tous. Si tu es en quête du jour où tu te trouveras assez bien il n’arrivera jamais… On ne se trouve jamais assez bien, on n'est jamais assez bon. Mais on fait avec… On ne prend pas la fuite. Parce qu’un parent qui fait de son mieux c’est toujours mieux que pas de parent du tout. » Mon regard se perd sur lui, écoutant consciencieusement ce discours. Il a probablement raison sur le coup, bien que la fin laisse un goût amer. Je mesure à quel point le chemin sera long pour trouver un jour un apaisement entre nous, si un jour cela arrive. Je ne veux pas que Mathis soit témoin de ces tentions qui resteront apparentes entre nous lorsque nous serons tous les deux à ses côtés. Parce que même si les choses ne se sont pas déroulées dans les meilleures circonstances, il n'en reste pas moins un enfant né d'une relation amoureuse forte et sincère.« Tu ne seras jamais réellement prête pour ça. » J'encaisse le coup, ma gorge se nouant une fois de plus face à cette attaque. Quel était le but de tout ça? Me briser, me pousser dans mes retranchements? Voulait t-il simplement me pousser à ce que j'abandonne?« Je ne l’étais pas non plus - je ne le suis pas encore aujourd’hui. » Une once d'espoir renaît enfin alors qu'il semble s'aventurer sur un terrain plus neutre. « Je ne peux pas lui dire que tu es sa mère… Je n’en ai pas la force… » Je me passe une main nerveusement dans les cheveux. "Je sais..."lâchais-je dans un souffle. Je pensais réellement au bien être de Mathis, et s'il fallait du temps pour que je parvienne à me faire une place dans sa vie, j'étais prête à attendre. Il stoppe la marche, m'incitant à faire la même chose alors que je suis suspendue à ses lèvres. « Mais je peux te le présenter. » Ma bouche s'entrouvre malgré moi alors que mon cœur manque un battement. ca me parait tellement irréel qu'il en vienne à songer à cela. Mon regard se balade à travers le sien, comme si j'avais besoin qu'il continue ainsi, dans ce flux de parole bien plus optimiste et positive. Il vient à me montrer une direction à l'aide ce dernier alors que mes yeux vacillent dans tous les sens. Et je le vois. Je ne sais pas si c'est parce que j'ai eu l'occasion de l'apercevoir au loin, mais son visage m'est soudainement si familier. Il ressemble surtout beaucoup à James, et je pense que j'aurai réussi à le reconnaitre sans mal parmi une vingtaine de bambin. L'instinct maternel peut être? Même si cela aurait été contredit par l'homme à mes côtés qui aurait à coup sûr avancer que je n'en avais pas. Je perds la notion du temps et de l'espace. Mes jambes me semblent soudainement plus lourdes. Mon regard vient à trouver celui de James, comme si j'avais besoin de m'assurer que j'avais son approbation pour ce que je m'apprêtais à faire. Ni une ni deux, mon corps s'avance vers l'aire de jeux alors que je tente de canaliser cette respiration comme je peux. J'ai l'impression d'y jouer ma vie. Je me retrouve près de lui alors que je me demande comment l'aborder en gardant quelque peu mes distances. La petite voiture qu'il tenait jusqu'à présent dans ses mains vient à tomber du toboggan. L'occasion parfaite pour moi qui m'empresse de la récupérer avant qu'il ne s'en charge. Je m’accroupis, me retrouvant à sa hauteur, alors qu'il s'avance vers moi, plus perturber par l'idée que je puisse la lui prendre. "Elle est à toi?" Demandais-je alors que mon regard vient enfin à trouver le sien. Un sourire immense s'installe sur mes lèvres malgré moi. Il semble si fragile, je n'ai qu'une envie, c'est de pouvoir le serrer contre moi pour la première fois, c'est un sentiment si fort qu'il me surprend par sa puissance. Il hoche doucement et timidement de la tête. "Elle est magnifique....J'en avais une pareille quand j'étais plus petite. Mais elle est vraiment plus jolie en rouge." avouais-je alors que je parviens à obtenir un semblant de sourire de sa part. Ca me perturbe mon être tout entier.

(c) DΛNDELION

Feel like shit.

The world was on fire, no one could save me but you. It's strange what desire, will make foolish people do. I never dreamed that I'd meet somebody like you. I never dreamed that I'd lose somebody like you

Invité Invité

anywhere I would have followed you

Savames

« Say something, I'm giving up on you, I'm sorry that I couldn't get to you, anywhere I would have followed you »

Il devrait se calmer, trouver le moyen de mettre la colère de côté, il le sait bien, il comprend l’enjeu mais en est pourtant encore incapable, la haine grondant trop profondément en lui. « Je sais...et c'est bien pour ça que je suis là » les mots de la blonde qui ne savent pas le rassurer. Avec un peu de recule il pourrait sans doute comprendre - voir la nécessité de lui donner une nouvelle chance, mais son mode de fonctionnement jusque-là a été de la considérer comme morte, comme évincé de leur vie pour toujours. Le plus simple étant encore de ne jamais parler d’elle - de ne jamais penser à elle. Pour être sur de ne pas avoir mal - pour être sûr qu’elle ne le blessera plus jamais. Alors la voir en face de lui c’est comme faire face à un fantôme, avec les bagages qui l’accompagnent et les vérités qu’il faut assumer aujourd’hui. Elle n’est pas mort - elle n’est pas loin d’eux pour toujours et prendre le risque de la laisser revenir c’est faire confiance. Là où il a déjà été trahi. Là où il a bien trop peur de s’aventurer à nouveau. Et pourtant ces pas le mènent dans ce parc, il mène Savannah à la chose la plus précieuse qu’il possède sans certitude qu’elle saura en prendre soin. Il sait qu’il se doit de le faire et pourtant arriver devant Mathis, la vérité lui semble bien trop crue, impossible à révéler à son si jeune fils Comment pourrait-il la présenter comme une mère alors qu’elle n’est encore rien pour lui ? « Je sais… » Les mots le rassurent - parce qu’il est inquiet qu’elle ne presse pas les choses parce qu’il a peur qu’elle gâche cette chance trop précieuse. Il manque de confiance une fois de plus et cela se ressent dans tous ces gestes vers elle - un peu brusque et qui manquent de tendresse. Une tendresse qui était pourtant le maitre mot de leurs relations. Des gestes qui lui manquent, même s'il ne l’avouera pas.

Il doit rassembler toutes ses forces pour prononcer les prochains mots - pour sceller ce pacte avec une rencontre. Ces yeux craintifs qui observent un instant son fils. Puis Savannah, un peu pale, au bord de l’émotion, il la reconnaît comme ça, arrive presque - l’espace d’un instant - à ce souvenir qu’il l'a aimé. Si sincèrement, qu’il aurait tout fait pour elle - qu’il a voulu cet enfant avec elle - si fort - avant que tout ne parte en éclater. Mille fois il a refait la scène dans sa tête - celle où il arrive avant la naissance de Mathis, celle où il est là quand il vient au monde et qu’il arrive à la convaincre de rentrer, de prendre sa place dans cette famille qui est la sienne - aussi difficile soit-elle. Celle où il l’épaule et où la fin n’est pas cette boule de colère qui le consume. Mais la vérité est tout autre et le regard que Savannah pose sur lui maintenant le rappelle à l’ordre. « Tu peux y aller… » Il lui donne carte blanche son estomac qui se serre alors qu’elle s’approche de Mathis - de son fils… de leur fils. Il n’entend pas les propos de la blonde - dos à lui il ne peut même pas voir son visage. Celui de Mathis semble un instant soucieux, puis un sourire fin s’y dessine. Des yeux il cherche un regard plus connu - attrape celui de James qui lui accorde une confirmation silencieuse, un regard qui se veut bienveillant. Encore un peu ils les laissent seuls sans intervenir - va rejoindre la baby-sitter qui jetait un oeil sur Mathis jusque-là pour à libérer de ses fonctions. Il voit son fils sourire et un mélange d’émotions le prend - de tristesse et de soulagement pourtant. Il serre la mâchoire pour ne pas laisser l’émotion le surpasser. Sa sensibilité accrue prendre le dessus.

Quelques minutes passent sans qu’il n’intervienne - spectateur d’une scène qui lui semble tellement irréelle qu’il ose à peine s’approcher. Le regard pétillant de Mathis qui se pose sur lui quand il rentre dans son champ de vision. Il s’accroupit pour prendre le petit garçon dans ses bras - comme s'il pouvait encore un peu le protéger - comme s’il pouvait lui appartenir encore… « Tu as rencontré Savannah mon coeur . » Il recoiffe une moche folle sur son visage, la boule toujours coincé dans sa gorge. Le petit garçon qui hoche la tête. « Je vous offre une glace ? » Il relève le regard vers Savannah maintenant - seul signe de paix qu’il peut lui accorder pour l’instant. « OUIIII » les exclamations du petit garçon raisonnent dans le parc alors qu’il gigote d’impatience dans ses bras - assez pour que James finisse par le relâcher et le laisse courir un peu devant, toujours à porté de vu. « Ça va ? » Il ne sait pas pourquoi il s’en inquiète mais son regard se pose maintenant sur la jeune femme - comme s'il avait peur de sa réaction. Peut-être pour s’assurer qu’elle ne va pas fuir - du moins c’est ce qu’il veut laisser croire - parce qu'avouer qu’il se fait encore de soucis pourrait Savannah serait laisser penser qu’il tient encore à elle. Et il n’en a pas le droit - par après tout ce qu’ils ont vécu.

(c) DΛNDELION

anywhere I would have followed you

Savames

« Say something, I'm giving up on you, I'm sorry that I couldn't get to you, anywhere I would have followed you »

C'est compliqué pour moi ce retour ici, tout comme mon départ à pu l'être quelques années auparant. James a peut être souffert, mais il n'a pas idée de la désillusion que je me suis imposée à moi même, ayant l'impression de prendre la meilleure décision en décidant de m’éloigner de lui et de le priver de cette famille que nous aurions pu former. C'était un acte extrêmement égoïste que de lui enlever cet être qui se développer en moi, mais je ne pouvais pas rester, parce que je savais que si je le faisais, il parviendrait à trouver les mots, et que je vivrais éternellement avec cette sensation de ne pas être à la hauteur. Le revoir m'a rappelé tout ça. J'ai débarqué en ville plus décidée que jamais à retrouver mon fils, mais une fois seule, les doutes sont bien plus persistants que je ne l'aurais imaginé. J'ai peur de décevoir à nouveau, que peu importe ce que je fasse, ça ne soit jamais suffisant. Et je me rappelle combien mes parents ont eu un rôle primordiale dans ma vie, bien que je n'ai pas toujours apprécié leurs agissements. J'espère qu'il en sera ainsi pour Mathis. J'espère qu'il parviendra à oublier l'abandon que j'ai imposé à la famille que nous aurions pu former et qu'il se rappellera les moments heureux que nous aurions passé ensemble. Il est jeune, j'imagine que cela va m'aider grandement dans ce lien que je veux créer avec lui. Le pardon est cependant plus difficile à accorder pour James. Je m'en veux de lui imposer ça, parce qu'en voulant me rapprocher de Mathis, je dois malheureusement le forcer à renouer avec moi également, et j'imagine que je suis la dernière personne qu'il veut avoir à fréquenter. Il m'a cependant fait venir ici, dans ce parc, et j'espère de tout mon coeur que c'est pour quelque chose de plus positif, que ce n'est pas une embuscade pour me faire souffrir d'avantage. Notre dernière rencontre m'a laissé un goût amer, je n'ai pas l'impression que j'aurai la force de subir ça à nouveau, surtout si c'est pour mener à rien. Les débuts semblent tout aussi durs, je suis à ses côtés, encaissant ces coups mérités, certes, mais qui me font si mal. J'aimerais pendant un instant pouvoir lui parler avec légèreté, comme nous pouvions le faire auparavant. Mais chaque syllabe qu'il prononce se lâche amèrement dans deux mâchoires serrées, alimentées par la haine qu'il ressent envers moi. Ce regard méprisant ne parvient même pas à tenir dans le mien. Ce n'est lui, ce n'est pas James. Ce n'est pas cet homme dont je suis follement tombée amoureuse. Mais...J'imagine qu'il a du avoir la même sensation lorsqu'il est venu me convaincre de rentrer il y a deux ans et que j'ai refusé de m'y soumettre.

Je tente par tous les moyens de le rassurer, lui faisant savoir que je ne suis pas son ennemie, et que je ne chercherais jamais à lui arracher Mathis. Je ne veux pas saisir la justice pour ça, je ne veux pas m'imposer soudainement dans ce rôle de mère, je veux y aller doucement, parce que lui, Mathis, moi....Nous avons tous besoin de temps pour parvenir à trouver un semblant d'équilibre dans ce trio naissant. Je reste suspendu à ses lèvres alors qu'il évoque ces mots qui me laissent entrevoir une ouverture. Le fait qu'il puisse envisager un jour de me le présenter éveille tous mes sens. Mon corps me semble soudainement si léger alors qu'il me fait savoir par un signe de tête sa présence, un peu loin, sur cette aire de jeu. Il me donne son accord, et ça me semble tellement irréel. Je repose mon regard un instant dans le sien, comme si j'avais besoin de m'assurer que je ne faisais pas de fausse idée, que j'avais son autorisation pour me lancer. Et je me lance. J'ai le cœur qui palpite si fort que les cris et les rires d'enfants me sont inaudibles. Je me concentre sur cette respiration imparfaite qui s'échappe de ma bouche, m'approchant avec ce pas déterminé vers ce petit bonhomme que je découvre réellement pour la première fois. C'est prenant, tellement que j'ai peur de m'emballer, de tout gâcher par un geste impulsif. Et pourtant. Je me surprends à engager la discussion de façon légère, parce que j'ai toujours pensé que c'était ce qu'il y avait de mieux à faire.Il suffira qu'il plonge ce regard vert émeraude dans le mien pour que j'en tombe immédiatement sous le charme. Je m'autorise après tout ce temps à le regarder réellement, sans retenu, sans avoir peur de l'aimer, sans avoir peur de le perdre. Et mes yeux pétillent à cet échange alors qu'il ne semble pas mesurer l'intensité du moment. J'ai juste envie de le serrer contre moi , de sentir son coeur battre contre le mien et lui rappelais que je serais toujours là maintenant. Mais je ne le fais pas, parce que je tiendrais ma parole, je ne précipiterais rien et accorderais le temps nécessaire à James et Mathis. "Tu me montres comment tu descends ce tobogan" demandais-je, sourire sur les lèvres. Il hoche de la tête, pas peu fier de pouvoir montrer ces exploits de 'grand', alors que je l'aide à atteindre le sommet de la structure en bois. Je me place face à lui, laissant échapper un rire face à enthousiasme qu'il met pour s'y atteler, savourant sa descente, et ce semblant de rire qu'il partage avec moi me fait tant de bien au coeur, c'est tout ce dont j'avais besoin pour l'instant. Il va cependant croiser le regard de James qui est venu nous rejoindre, et j'en avais presque oublié qu'il devait être là, à nous surveiller, s'assurer que je ne fasse rien de fou ou déplacé. Je me relève, observant cette scène qui me rappelle de façon accrue ce que j'ai décidé de perdre en quittant le pays. Mon sourire s'efface un instant, alors que cette culpabilité poignante m’inonde. Je m'efforce cependant de passer outre, ne voulant pas gâcher ce moment, je l'ai tellement attendue, je dois rester positive. Et puis, ce lien si fort me conforte dans l'idée que James a clairement réussi son rôle de père, je ne peux être que sereine qu'il se trouve en de si bonnes mains. « Tu as rencontré Savannah mon coeur . » Mon regard reste posé sur James alors que j'esquisse un sourire, restant cependant en retrait dans cet échange. « Je vous offre une glace ? » Ma bouche s'entrouvre doucement, sans vraiment savoir quoi répondre. Je ne veux pas me montrer intrusive, peut être est t-il préférable de les laisser tous les deux, d'autant que si les rapports avec Mathis restent à développer, ceux que j'ai avec James sont toujours particulièrement tendus. Je ne veux pas que Mathis ressente ce malaise entre les deux adultes que nous sommes. "Je sais pas si..." je n'ai pas le temps de finir que Mathis a décidé de faire savoir ce qu'il en était, montrant un état d'excitation si fort qu'il m'est difficile de m'imposer désormais. Je ne peux retenir un sourire alors que le bambin s'autorise même à croiser mon regard pour me faire savoir combien il est heureux. L'effet magique de la glace j'imagine. Je me retrouve aux côté de James alors que Mathis prend un peu d'avance pour pouvoir s'y rendre plus vite. Mes mains se frottent l'une contre l'autre, alors que je souffle discrètement, tentant de relâcher toute cette tension accumulée « Ça va ? » Je suis assez surprise par cette question qui me donne pourtant un sentiment de sécurité et de bienveillance. Ce n'est peut être pas uniquement une question pour s'assurer de mon état moral, mais j'ai besoin de le traduire ainsi. Je hoche doucement de la tête, ayant pourtant la gorge qui se noue par cette simple question. "Oui"dis-je dans un souffle imparfait, parvenant à esquisser un sourire qui se veut rassurant. Non je ne compte pas fuir en courant, mais evidemment que ca me perturbe tout mon être, comment peut il en être autrement? Je ne peux cependant pas partager ces émotions avec James, il pourrait penser que cela se résume à une folie passagère, et que je pourrais rapidement reprendre mes esprits, fuir, ou alors lui demander la garde. Ce n'est en rien ce qu'il en est. Je me pince les lèvres avant de détourner à nouveau mon regard sur lui "James?" Je cherche son attention alors qu'il suit Mathis du regard pour s'assurer qu'il reste à portée de main. "Merci". Je pèse mes mots et je soutiens son regard pour le lui faire savoir alors que je souris doucement. Il pouvait m'en vouloir plus que tout au monde, il venait de m'accorder sa confiance pendant quelques minutes, je pense que je ne pouvais mériter mieux, d'autant que cela avait du lui demander un tel effort...

(c) DΛNDELION

Feel like shit.

The world was on fire, no one could save me but you. It's strange what desire, will make foolish people do. I never dreamed that I'd meet somebody like you. I never dreamed that I'd lose somebody like you

Invité Invité

anywhere I would have followed you

Savames

« Say something, I'm giving up on you, I'm sorry that I couldn't get to you, anywhere I would have followed you »

Il lui semble que tout ce qu’il fait ou dit en sa présence est insensé, tout comme cette scène qu’il a regardé de loin. Il n’arrive pas à convaincre son esprit qu’elle a vraiment existé que Savannah est de retour et qu’il ne pourra sans doute jamais l’aimer à nouveau comme il la fait. Ça a quelque chose d’irréaliste de la détester si fort aujourd’hui - et pourtant le sentiment le ronge. Effaçant les années d’amour et de bonheur - effaçant la femme qu’il a aimée un jour. Il n’est plus vraiment lui - elle n’est plus vraiment elle… C’est douloureux est difficile à vraiment assimiler malgré tout. Il l’invite à se joindre à eux pour une glace - essayant de mettre de côté sa propre rancoeur. Parce que Mathis est sa priorité, parce que s’il accepte de la voir prendre une place dans sa vie - même infime - il ne peut pas lui envoyer des signaux contraires. Evidement tout son être doit être occupé à ne rien laisser paraître - mettre ce voile de normalité sur son visage. Mais il a déjà de l’expérience. Il a joué la comédie pendant si longtemps après la mort d'Ian - il a fait semblant de reprendre une vie alors qu’il se mourrait de l’intérieur. Il a donné le changer alors qu’il n’était qu’une coquille vide. Mentir il n’a jamais su le faire - mais feindre c’est sa spécialité. Parfois même il se prend à son propre jeu - sans doute ce qui lui arrive quand ils questionnent Savannah pour s’assurer qu’elle va bien. « Oui » la réponse le rassure, dans le cas contraire il n’aurait sans doute pas su comment réagir.

Dans le silence leurs pas suivent ceux de Mathis quelques mètre devant eux. Il suit le petit garçon du regard, oubliant presque la présence de la blonde. « James? » Sorti de ses pensées par le son d’une voix qu’il reconnait encore bien trop facilement il se tourne vers le blonde. « Merci » Un hochement de tête, une nouvelle fois, incertain alors qu’il retrouve Mathis du regard, une façon comme une autre de fuir le regard bleu et perçant de la mère de son fils. « J’espère sincèrement ne pas me tromper… » Il soupire doucement baissant un instant le regard. « Il mérite le meilleur. » Il remonte son regard sur la jeune femme, un mince sourire se dessinant sur son visage. Il n’a pas peur pour lui - la souffrance a fait partie de sa vie pendant de si longues années, elle est presque devenue une alliée. Mais il ne veut pas ça pour son fils. Pour Mathis il ne voudrait que du bonheur, des sourires, des rires de l’amour à en étouffer. « Chocolat-pistache ? » Il questionne alors que le stand de glace se dessine devant eux. Un vestige de souvenir la concernant, mais Il n’est plus sur de rien avec Savannah aujourd’hui, plus sur de ces gouts, plus sur de connaitre grand-chose de la femme en face de lui. Comme si leurs années ensemble ne pouvaient se résumer qu’à un vague mensonge. « C’est drôle… C’est ce qu’il prend toujours lui aussi. » Chocolat pistache, les gouts préférés de son fils - un rappelle douloureux à Savannah à chaque fois qu’il passait sa commande.

Ils commandent tous leurs glaces, en quelques secondes Mathis se retrouve barbouillé de chocolat du menton au front arrachant un rire à ses deux parents. « Va donc te rincer la fontaine. » Lui reste quelques mètres derrière laissant son fils le faire seul - comme un grand garçon - une requête qui venait de plus en plus souvent. Le silence à nouveau entre les deux adultes, les bras de James croisé dans son dos - il brise finalement le calme, se permettant une question un peu dangereuse sans doute. « Tu étais où ? Ces deux dernières années ? » Il n’ose pas la regarder une fois de plus. Ne rajoute rien - même si il ne peut s’empêcher de se demander ce qui pouvait être mieux que sa famille. Ce qui la tenu si longtemps éloigné.

(c) DΛNDELION

anywhere I would have followed you

Savames

« Say something, I'm giving up on you, I'm sorry that I couldn't get to you, anywhere I would have followed you »

C'était tellement difficile que de faire face à James. Je pensais que les années auraient pansé les blessures, que je parviendrais à ressentir une forme d'indifférence, mais me retrouver à confronter son regard me rappelle simplement que je n'ai pas été à la hauteur, que j'ai tout gâché. Il était trop bien pour moi, il l'a certainement toujours été. Je n'ai rien à lui reprocher. Mon abandon soudain n'était en rien lié à ce qu'il était, ou encore l'amour qu'il m'offrait chaque jour, et c'est ce qui rend mon geste d'autant plus incompréhensible et impardonnable. Il parvient cependant à m'offrir la chance que j'ai toujours attendu, celle de partagé un moment avec Mathis. J'ai tellement rêvé de ce moment que je m'empresse de le rejoindre, ayant peur qu'il m'échappe, et que je me réveille, désemparée à l'idée que ce ne soit qu'un rêve une fois de plus. C'est inexplicable ce que je ressens. J'ai ce regard pétillant, ce manque de souffle alors que mon coeur vient à claquer contre ma poitrine, m'empêchant presque d'entendre l'environnement extérieur. Je l'observe avec grande attention, imprimant au plus profond de moi chaque caractéristique qui le défini, comme si j'avais besoin de m'en souvenir si ça venait à être le seul moment passé ensemble. Le regard qu'il m'accorde me soulève le cœur et me le brise à la fois, il a le même regard que James, celui qui parvenait à me troubler. Sauf que lui là tout de suite ne peut pas me juger, faute de connaître la situation. Il est plus innocent que jamais. Je reste à ses côtés, tâchant d'être la plus présente possible afin d'attirer son attention. J'ai besoin de l'avoir, j'ai besoin de sentir qu'il a confiance en moi, qu'il ne me rejette pas. James va finalement se joindre à nous, et je profite de cet échange entre les deux garçons pour me me mettre en retrait et reprendre mes esprits. Je peine à réaliser ce qui se passe sous mes yeux, mais cet échange entre James et notre fils est tout simplement fascinant, je ne parviens pas à m'en défaire tellement c'est fort. J'imagine que ce moment va s'arrêter là, qu'ils vont m'abandonner dans ce parc, me laissant un goût de trop peu. Mais l'invitation de James à poursuivre encore un peu les retrouvailles me prend de cours. Je sais combien cela peut être dur pour lui de supporter ma présence après ce que j'ai fais. J'imagine qu'il pense pourtant à Mathis, qui est sa priorité. Auparavant, il aurait pensé également à mon bien être, mais c'était avant que je ne l'abandonne lâchement, donnant l'impression d'ignorer le sien. Je finis cependant par accepter, espérant malgré tout ne pas faire d'erreur en acceptant cela. Je ne veux pas gâcher ce que je tente de reconstruire, je ne veux pas que James ne parvienne à retenir ses mots et que Mathis soit témoin d'une scène qu'il ne devrait pas voir, bien que j'imagine qu'il a assez de retenue pour ne pas lui infliger ça. Il me demande si je vais bien, voulant s'assurer que je tiens le coup mentalement. Je l'en convaincs au travers d'une réponse brève, qui témoigne surtout d'un état d'esprit. Je n'ai jamais ressenti une telle joie depuis si longtemps qu'il m'est impossible de la décrire. Elle est cependant tellement intense que j'ai peur qu'elle m’échappe, me faisant plonger dans un recoin bien plus sombre. Je marche à ses côtés, ayant l'impression de contrôler chacun de mes pas alors que mon corps peine à trouver sa place à côté du sien. Ca parait si étrange, si irréel. Il y a trois ans, nous marchions main dans la main dans ce même parc, et aujourd'hui, la présence de l'autre à nos côtés jette un malaise considérable, comme si nous étions incapable d'être en harmonie. Ce silence crée de nouveau un fossé entre nous, je vais cependant l'interrompre pour lui faire part de quelque chose qui me tient à coeur. Je tiens à le remercier pour ce qu'il fait. Je sais combien d'effort cela doit lui demander, et je ne peux pas être plus reconnaissante envers lui que maintenant. Mes mots ne suffiront jamais pour peser l'importance de cet acte, vraiment. J'y récolte un doute, une mise en garde .« J’espère sincèrement ne pas me tromper… » Mon regard suit les pas de Mathis alors que mes bras se posent contre ma poitrine, cherchant sûrement à me protéger. « Il mérite le meilleur. » Mon visage se tourne vers celui de James alors que je me surprends à y découvrir un mince sourire, assez que j'y réponde avec un sourire qui se veut rassurant, une pointe de tristesse à la fois, me rappelant que j'ai manqué à cela lorsque je suis partie et que je l'ai délibérément rejeté alors qu'il se trouvait à quelques mètres de moi, dans la maison de mes parents qui eux s'occupaient de lui. "Je sais". Je prends une grande inspiration discrètement, m'encourageant à chasser ces pensées négatives pour me concentrer sur l'instant présent, c'est vraiment nécessaire. D'autant que les agissements du petit garçon parvient à me soutirer un sourire malgré moi. Il semble tellement heureux malgré tout ce qu'il a du vivre par ma faute. Nous arrivons à hauteur du stand « Chocolat-pistache ? » Mon regard croise celui de James alors qu'un sourire se réfugie malgré moi sur mon visage. C'est assez agréable de voir qu'il ne retient pas que les choses néfastes me concernant. "Oui...Ca n'a pas changé" avouais-je. « C’est drôle… C’est ce qu’il prend toujours lui aussi. » Ce détail peut paraître insignifiant, mais il parvient à me procurer un tel plaisir. "Il a donc compris ce que c'était les vraies bonnes choses de la vie...Rien de tel qu'une bonne glace pistache-chocolat". C'était peut être léger, peut être que James n'aurait pas envie de rire, mais j'avais besoin de dédramatiser les choses moi aussi, de relâcher toute cette pression avant qu'elle ne me rattrape. Je déguste la glace, ne parvenant pas à défaire mon regard de notre fils, qui semble si grand, si autonome. La glace vient à se retrouver un peu partout sur mon visage alors que je partage un rire avec James, malgré nous je suppose. Mathis se dirige vers la fontaine, sous le regard bienveillant de James alors que je reste derrière lui, comme si je ne pouvais pas encore me permettre de m’imposer réellement dans ce rôle de mère récent. « Tu étais où ? Ces deux dernières années ? » Je m'interromps dans la dégustation de ma glace, redoutant cette question. Je sais qu'elle risque de relever bien des reproches, et je n'ai pas envie d'être jugé à nouveau. Je ne veux pas que ce moment, aussi simple soit t-il vient à être marqué par un énième règlement de compte. Et je me demande si cette question implique Mathis, ou si pour la première fois il demande ça également par rapport à lui, et au couple que nous formions avant que je ne m'évade. Mon regard autour de moi, cherchant un point fixe sur lequel je pourrais me poser pour répondre à cette question. "Un peu partout et nulle part à la fois. J'ai beaucoup voyagé.."dis-je alors que je délaisse le restant de ma glace pour me concentrer dans cette explication que je m'apprête à lui donner. "J'ai juste cherché un endroit qui me ferait sentir bien, qui me donnerait la sensation d'être chez moi. Et il m'a fallu deux ans pour comprendre que je ne le retrouverais jamais autre part qu'à Brisbane." Je me pince les lèvres, me retenant d'avouer que ce sentiment de maison et de sécurité se rapportait pourtant à Mathis, mais aussi à lui, aussi étrange que celui puisse être. Et je prends sur moi pour m’abstenir, pour ne pas libéré cette pensée qui veut s'échapper de ma bouche, mais que j'ai voulu lui dire tant de fois, en vain. " Mon départ n'est en rien lié à l'amour que j'avais pour toi, vraiment. Ne remets jamais en doute cela, je t'ai vraiment aimé, je suis tombée irrévocablement amoureuse de toi dès les premiers instants. Je ne te méritais juste pas. Et t'aurais fini toi aussi par t'en rendre compte" dis-je en concluant sur cette note. Il aura beau dire le contraire, je reste persuadé qu'il méritait bien mieux que moi. Je le pense toujours. Mon regard se repose sur Mathis, comme si je voulais empêcher James de rebondir là dessus, de lui donner la possibilité de contredire cet aveux.

(c) DΛNDELION

Feel like shit.

The world was on fire, no one could save me but you. It's strange what desire, will make foolish people do. I never dreamed that I'd meet somebody like you. I never dreamed that I'd lose somebody like you

Invité Invité

anywhere I would have followed you

Savames

« Say something, I'm giving up on you, I'm sorry that I couldn't get to you, anywhere I would have followed you »

L’espace d’un instant il voudrait tout reprendre à zéro, ce retour dans sa vie. Cacher la colère pour comprendre ou du moins essayer. Il voudrait être capable de l’écouter sans ressentir un dégout profond pour son geste. Il voudrait être capable de prendre du recul, de redevenir l’homme dont elle est tombée amoureuse, celui qui aurait pu tout entendre venant d’elle - même le pire. Celui qui se serait soucié d’elle, de la comprendre de l’aimer, de lui redonner confiance là où elle en manque. Il voudrait la regarder et la trouver belle à nouveau, par juste parce qu’elle a ses traits fins et ses yeux brillants mais parce qu’il aimerait tout en elle. Evidement il n’y aura pas de retour en arrière, évidemment il n’est plus cet homme, il n’en est plus capable. Et pourtant il questionne, avec une certaine pudeur, sans oser non plus la regarder. Il n’est pas certain de vouloir la réponse, pas sûr non plus d’être prêt à l’entendre. Mais s'il ne l’est pas aujourd’hui il ne le sera peut-être jamais. « Un peu partout et nulle part à la fois. J'ai beaucoup voyagé… » Il reste silencieux, retient une réflexion, conscient qu’elle n’aidera pas la situation. Il fait un peu plus la part des choses aujourd’hui, tente de ne plus être cruel par pure vengeance. Parce qu’il ne se sent pas mieux après, il ne gagne rien. « J'ai juste cherché un endroit qui me ferait sentir bien, qui me donnerait la sensation d'être chez moi. Et il m'a fallu deux ans pour comprendre que je ne le retrouverais jamais autre part qu'à Brisbane. » Une fois de plus il hoche la tête. Il n’a pas grand-chose à redire cette fois. Si ce n’est que 2 ans c’est long… Qu’elle a manqué tant de choses en se cherchant. « Ça me fait penser à une vieille chanson française que notre père nous faisait écouter. Un homme qui rêve de trouver mieux que son lopin de terre et que son vieil arbre tordu. Qui fait le tour de la terre mais qui ne trouve pas mieux et se brule les yeux en revenant chez lui devant ce spectacle. » La chanson lui revient en tête comme les souvenirs de son enfance. Dans cette chanson il n’est pourtant pas question d’un enfant qu’on abandonne. « Je te la ferais écouter un jour si tu le veux. » Une promesse qui en dit sans doute bien plus qu’elle ne veut le faire - comme une promesse d’une prochaine fois.

Le silence à nouveau, un instant, un peu moins lourd que le précédent pourtant. « Mon départ n'est en rien lié à l'amour que j'avais pour toi, vraiment. » Une fois de plus il détourne le regard, il sait qu’elle va plus loin que ce qu’il lui a demandé. Qu’il n’est pas encore prêt à aborder ce sujet avec elle. « Ne remets jamais en doute cela, je t'ai vraiment aimé, je suis tombée irrévocablement amoureuse de toi dès les premiers instants. » Un soupire un peu cynique lui échappe. « Il faut croire que ce n’était pas suffisant. » Ça ne l’a pas empêché de partir, de les abandonner tous les deux. « Je ne te méritais juste pas. Et t'aurais fini toi aussi par t'en rendre compte. » Il perd totalement son sourire maintenant, ses bras qui se croisent sur son torse comme pour mettre de la distance entre eux. « On dirait que tu as trouvé le moyen le plus efficace pour m’ouvrir les yeux. » Il aurait pu accepter bien des choses, il aurait pardonné bien des écarts, mais la fuite, l’abandon… Non… Il ne peut plus. Comme s'il n’en valait pas la peine - comme si leur relation ne valait même pas la peine d’essayer. Il sait bien ce que c’est de ne pas se sentir à la hauteur, mais ce n’est pas une justification. « J’aurais tout fait pour toi Savannah… Je crois que tu n’as même pas idée… » Il fait un pas en avant cette fois pour rejoindre son fils, et faire les finitions de son nettoyage, préférant ne pas continuer cette conversation. Aujourd’hui c’est lui la priorité, c’est pour lui qu’il est prêt à tout - même à tracer Savannah une nouvelle fois de leur vie s'il le faut. « On va rentrer mon grand . » Il dépose un baiser sur sa joue propre en le serrant un instant, alors que son regard se perd furtivement vers Savannah, lointaine, spectatrice d’une relation qu’elle n’a jamais côtoyée auparavant. « Encore une glaaacce. » Ce sourire coquin sur son visage. « Non pas d'autre glace ! Liviana nous fait un bon souper, il faut qu’on ait encore un peu de place là dedans. » Il chatouille son petit ventre pour le faire rire. « Tu vas dire au revoir à Savannah. » Une fois de plus les mots lui écorchent la gorge, l’idée d’envoyer son fils vers elle lui glaçant le sang, l’angoisse toujours aussi présente.

(c) DΛNDELION

anywhere I would have followed you

Savames

« Say something, I'm giving up on you, I'm sorry that I couldn't get to you, anywhere I would have followed you »

Ce moment est tellement déstabilisant. Mon regard se perd sur James, et malgré ce physique qui semble inchangé, ce n'est plus lui, ce n'est pas l'homme que j'ai pu côtoyer par le passé et dont je suis tombée littéralement amoureuse. Je suis probablement responsable de tout ça. Et j'espère que l'être froid et aigri qu'il est désormais n'est qu'un personnage qu'il joue qu'en ma présence. Il parvient pourtant à faire un effort, m'offrant un moment de répit dans cette guerre alors que je viens de vivre le moment le plus fou de ma vie, le plus intense qu'il soit. J'ai besoin de récupérer, mais je ne veux surtout pas être jugée, c'est déjà assez bien difficile pour moi. Et il ne me brusque pas, me demandant même comment je vais alors que j'ai encore le coeur qui palpite dans ma poitrine face à cette rencontre surprenante. Je ne parviens pas trop à réaliser, malgré le flot d'émotions que cela provoque au plus profond de moi. J'ai pourtant bien rencontré mon fils, et c'est lui qui piétine devant moi, sans se soucier un instant de l'importance de cette rencontre. Cette glace a un goût du passé, et je suis incapable de dire si je savoure ce moment, c'est assez étrange que de me trouver à nouveau à côté de James. Heureusement, l'innocence et la maladresse de Mathis permettent de détendre l'atmosphère, me soutirant même un regard plein d'amour envers ce petit être. L'instant d'après va cependant va cependant me replonger dans quelque chose de bien plus sombre et dangereux. Je ne sais pas si il veut vraiment savoir ce qu'il en est, ou si il cherche simplement à se faire du mal en écoutant la raison qui m'a tenu si longtemps éloigné de lui et Mathis, mais quoiqu'il en soit, j'estime qu'il est en droit de savoir. Je l'ai lâchement abandonné alors qu'il était venu me retrouver chez mes parents, n'ayant pas le cran d'avoir une discussion sincère et responsable entre deux adultes, et j'avais été si longtemps absente de la circulation....J'imagine bien qu'il avait du se poser cette question souvent après son retour ici, comme moi j'avais pu me demander si j'avais fais le bon choix en décidant de fuir. « Ça me fait penser à une vieille chanson française que notre père nous faisait écouter. Un homme qui rêve de trouver mieux que son lopin de terre et que son vieil arbre tordu. Qui fait le tour de la terre mais qui ne trouve pas mieux et se brule les yeux en revenant chez lui devant ce spectacle. » Je l'écoute, ne sachant pas trop où il veut en venir en évoquant celle-ci. Est ce un message caché pour lui reprocher un instant cet explication? Ou parvient t-il à réaliser le courage que ca lui demande d'oser se livrer et qu'il agite finalement le drapeau blanc. Je reste suspendu à ses lèvres, incapable de trancher. Je ne sais pas ce que je dois en retirer, je ne sais pas comment réagir.« Je te la ferais écouter un jour si tu le veux. » Mes yeux ne peuvent s'empêcher de s'arrondir face à ses mots. Il a été tellement froid qu'il m'est difficile d'assimiler qu'à l'heure d'aujourd'hui il est prêt à partager un moment comme celui-ci avec moi, ca me laisse un peu perplexe, bien que je m'empresse de hocher de la tête. Évidemment que je serais pour un moment comme celui-ci. Comment pourrait t-il en être autrement? Comment ne pas vouloir saisir la chance de repartir sur quelque chose de nouveau? Quelque chose qui ne nous lancera pas dans une guerre froide. Et je me risque à aller plus loin dans cet explication. Si jusqu'à présent, Mathis était le principal concerné dans nos échanges, je me dois d'évoquer quelque chose d'aussi fort. ma relation avec James. Je sais que je risque de me brûler, je sais que ca ne servira strictement à rien, mais j'ai pourtant besoin qu'il entende tout ça. Parce qu'avec un peu de chance, il parviendra peut être à comprendre que mon départ n'avait rien avoir avec lui, ou nous, mais bien moi, et ce manque de confiance soudain qui s'était déclaré après avoir fait face à la mère de ce jeune homme, dont j'ai accidentellement ôter la vie. Il n'affronte pas mon regard, me donnant ainsi le courage de poursuivre, je ne sais pas si je serais parvenue à poursuivre en affrontant un regard d'indifférence ou de haine. « On dirait que tu as trouvé le moyen le plus efficace pour m’ouvrir les yeux. » Je déglutis, lui donnant raison sur ce point. « J’aurais tout fait pour toi Savannah… Je crois que tu n’as même pas idée… » Je baisse un instant le regard, honteuse. Et je ne parviens pas à le retenir alors qu'il se rapproche de Mathis, me laissant en arrière plan de la scène. Aucun mot ne veut sortir de ma bouche. Que pourrais-je dire? Comment parviendrais-je à apaiser à nouveau les choses?« On va rentrer mon grand . » Je ressens une telle déception. J'avais anticipé ce départ auparavant, mais maintenant qu'il m'avait permis de le prolonger avec cette balade et cette glace, il m'était difficile de me résoudre. Et la façon dont cela se déroule ne me donne pas un sentiment de sécurité, bien au contraire. J'ai un mauvais pressentiment, comme si il m'échappait. Je parviens à entendre leur échange, et j'aurais preferé que ce ne soit pas le cas. « Non pas d'autre glace ! Liviana nous fait un bon souper, il faut qu’on ait encore un peu de place là dedans. » Je baisse le visage, la déception laissant place à une sorte de mépris inconditionnel. J'imagine que c'est exactement ce qu'il désirait, me faire savoir que cette place que je désirais occupé auprès de Mathis était prise, et que je ne l'aurais jamais. Je dois cependant changer la donne alors que Mathis arrive avec un sourire timide et taquin à la fois. Je ne peux m'empêcher de sourire- avec un brin de tristesse. "Au revoir petit bonhomme. On se revoit très vite"dis-je alors que je réceptionne ses lèvres humides sur ma joue. Ma main caresse à peine ses cheveux qu'il gambade à nouveau vers son père,me forçant à me relever. James ne m'accorde qu'un bref regard avant de s'éloigner. Et je me retrouve à nouveau seule, spectatrice d'une scène qui ne m'appartient pas, incapable de me réjouir de ce moment qui avait pourtant prit une bonne tournure, le temps de quelques minutes...

(c) DΛNDELION

Feel like shit.

The world was on fire, no one could save me but you. It's strange what desire, will make foolish people do. I never dreamed that I'd meet somebody like you. I never dreamed that I'd lose somebody like you

Contenu sponsorisé