Tu avais besoin d’un endroit plutôt calme pour faire tes essais. Tu avais aussi besoin d’un endroit avec une forte présence spirituelle. Tu ne maîtrises pas encore pleinement tes capacités psychiques, celles que tu as hérité de ta mère qui parcourt le monde avec ton père sous couvert d’être une voyante alors qu’elle a un don véritable. Tu l’as découvert il n’y a pas si longtemps et tu t’es mise en quête d’aller tester ta capacité, tes compétences directement sur le terrain. Aurora n’a pas aimé l’idée mais tant pis ; t’es grande, tu fais ce que tu veux. C’est donc camouflée sous une cape couleur sang que tu as décoré de multiples babioles et de runes dorées ici et là que tu déambules dans les rues de la ville. T’es pieds nus, comme toujours, tes pas sont légers et silencieux comme la brume qui recouvre le ciel mais qui alourdit pourtant l’atmosphère. Les histoires des esprits n’ont jamais été étrangers à tes yeux, tu as toujours eu une fascination pour ce voile vers un autre univers, celui caché. Déjà, quand t’étais petite, t’avais une sensibilité avec le monde qui t’entourait. T’es certaine d’avoir vu des spectres, des esprits se balader. Certains même t’ont parlé. Parfois des mots, parfois des hurlements. Tu appréhendais le moment du coucher pour cela et tu demandais toujours à ce qu’une bougie reste allumée le temps que tu t’endormes. Tu apprécies ces âmes invisibles mais selon tes termes ; tu n’as pas envie qu’elles viennent hors de ta volonté. La lumière les tenait éloignées.

Puis est venue l’obscurité totale.

Heureusement que tes capacités se sont débloquées quelques mois auparavant. Tu essaies d’apprendre à vivre avec ces voix, ces cris, ces esprits. Tu ressens aussi encore plus les choses. Ta sensibilité s’est accrue. Alors t’as besoin d'entraînement. Ton baluchon transporte tes pierres, tes bougies, tes craies et tes livres. Au milieu de d’autres babioles qui seront toujours utiles. Tu peux allumer les bougies d’un signe de la main, c’est incroyable. Et c’est quand tu commences ta séance que tu perçois une agitation. Du mouvement, de l’action, des esprits dérangés par quelqu’un qui les bouscule. T’es totalement interrompue quand t’entends une porte claquée. Tu rouvres les yeux pour voir tes bougies éteintes et l’air qui s’engouffre par la fenêtre cassée. Tu finis par entendre les pas précipités. Tu passes la tête à travers la porte avant de voir une forme courir dans ta direction. Il y a danger ou non ? Tu ne sais pas. Mais en tout cas, tu réussis à prendre son poignet pour l’attraper vers toi afin de planquer la personne dans la pièce où t’es. “Shht.” Tu préfères t’assurer qu’il y ait rien.

@adèle shephard

 « must be the season of the witch»    birdie cadburry & adèle shephard.

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Entre la disparition soudaine de Carl et la transformation de son frère qui est devenu presque sous ses yeux un vampire, Adèle a de quoi s'inquiéter à présent de son futur. Elle est arrivée à le fuir mais soyons honnête que c'est simplement parce qu'il a accepté de ne pas lui courir après, elle devine assez facilement que le jour où elle retombera de nouveau sur Cody, il n'y aura plus vraiment de compassion qui tiendra. Plus de lien familial et ça lui fend le coeur. Elle sera une proie comme une autre : sa proie. Et elle tente de refouler ce moment au maximum, elle n'a pas envie d'y penser. Encore moins d'avoir une quelconque peur. Mais ce n'est pas ce qui l'arrête et si elle n'a jamais réussi à tenir en place ce n'est pas demain que ça arrivera. Adèle a besoin de bouger, tout le temps, de telle façon qu'après sa visite dans le cimetière où elle est tombée sur un vampire et où elle a eu la chance de survivre, elle se rendit à présent dans l'enceinte de l'hôpital. Elle n'est jamais vraiment venue jusqu'à cet endroit et on raconte d'ailleurs qu'on en ressort jamais intact. Jamais vivant. C'est une certitude pour elle, mais elle doit avoir la certitude au moins de ne pas trouver Carl enfermé dans une pièce. On raconte même que dans ces lieux, certains font des tests et que de nombreuses créatures ont été créées de toute pièce. Ça lui donne froid dans le dos, d'ailleurs en sortant d'une salle vide, elle ressent une présence derrière elle. Adèle se retourne à plusieurs reprises mais ne voit rien et elle tente d'accélérer le pas comme ça suffirait si quelque chose apparaissait devant elle. Elle court presque dans le couloir et doit certainement faire plus de bruit que quiconque, mais sa respiration est forte et sans même entendre de bruit d'une petite pièce, son bras est tiré pour rentrer dans une pièce alors qu'elle n'a même pas le temps de voir la chose qui l'a tiré et obligé à être là. Elle tente de voir autour d'elle alors qu'il fait sombre, ses mains sur le sol, ses fesses aussi, elle recule en apercevant une ombre avec un long manteau ou une cap - elle saurait définir. « Shht » Elle avale avec dufficulté sa salive alors que la peur se lit sur son visage.  « Qu'est-ce que vous me voulez ? » Elle demande, les larmes aux yeux. Et surtout qu'allait-elle lui faire. Par réflexe, elle cherche à fuir, elle recule jusqu'à ce que le mur la retienne et qu'elle n'est plus d'échappatoire, observant de loin la femme qui est devant elle.  « Qui êtes-vous ? »

Tu l’as un peu trop bousculé et la gamine atterrit au sol sans que tu l'ait prémédité. Tu ne vois pas encore son visage, tu n’es même pas tournée vers elle ; tu veilles à ce qui pourrait être en train de la poursuivre pour que qui que ce soit - ou quoi que ce soit - ne vous trouve pas. Au pire, tu as des tours de passe-passe pour vous protéger et, surtout, pour pouvoir prendre la fuite. Tu n’es pas comme certains à pouvoir lancer des boules de feu ou geler tes adversaires malheureusement - ça serait pourtant utile parfois. Peut-être que les esprits pourraient t’aider ? Raison supplémentaire de s'entraîner. « Qu'est-ce que vous me voulez ? » Tu ne lui réponds pas alors que ton oreille est collée à la porte et que tu te concentres pour capter ce qu’il se passe de l’autre côté. « Qui êtes-vous ? » “Sssssht.” Que tu répètes, un peu agacée de ne pas être écoutée. Tu te diriges vers la fenêtre pour regarder ce qui semble être un calme inquiétant. Seule l’eau de la fontaine soutenue par des cariatides se fait entendre - et même ça, dans une atmosphère aussi lugubre, c’est inquiétant.

Finalement, il n’y a pas l’air d’y avoir quelque chose ou quelqu’un. Un frisson te parcourt l’échine malgré ta cape, tu blâmes le bout de fenêtre cassée de la pièce. Tu te retournes pour voir la jeune femme toujours au sol. “Adèle ?” Enfin son visage te rappelle quelqu’un. Enfin une tête familière. Tu ôtes la capuche de ta cape pour révéler tes propres traits. “C’est moi, Birdie. T’as rien à craindre avec moi.” Elle le sait, Adèle, elle te connait aussi. La cousine de ton meilleur ami qui a été tué il y a quelques mois à cause d’une maladie. Enfin, c’est ce qu’on t’a dit. Mais vu les circonstances, tu en doutes fort. “Qu’est-ce que tu fiches ici ?” Que tu lui demandes en époussetant ta cape. “T’es pas blessée ?” T’ajoute en te tournant vers elle et t’accroupir à sa hauteur pour tenter d’y déceler la moindre trace de blessure ou de sang perceptible.

 « must be the season of the witch»    birdie cadburry & adèle shephard.

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Elle ne réagit pas quand elle sent que quelque chose l’agrippe et l’attire de l’autre côté d’une porte. Elle ne réagit pas non plus quand elle tombe par terre, se rattrapant sur le sol, n’osant véritablement relever son visage pour y lire cette compréhension dans le regard de l’autre. Elle ne connaît pas l’identité de cette chose, mais ça ne semble pas être un humain. Trop de breloques pour ça, trop extravagante aussi. Les humains au contraire, se cache, certes se rallie pour se défendre à plusieurs, et faire des attaques surprises dans des logements déjà récupérés par des créatures, mais combien en meurent ? Est-ce que Carl aurait pu rejoindre ce genre de chose sans inviter à le rejoindre, la Shephard ? Elle ne veut pas le savoir, alors depuis elle erre dans ce monde sans but, ayant également été abandonné par son propre frère, devenu vampire et ne voulant pas qu’elle le rejoigne, il préfère se tenir éloigné d’elle. C’est une sensation horrible d’avoir tout perdu du jour au lendemain, et de ne plus être cette institutrice d’antan. « Sssssht. » La voix de la femme retentit de nouveau et alors qu’elle aurait tant de questions à lui poser, celle-ci disparaît pour se concentrer sur ce qui se passe à l’extérieur de la fenêtre, et du bâtiment. Elle pourrait s’enfuir, se lever rapidement et fuir. Prendre cette porte en courant le plus vite possible sans jamais se retourner, sans jamais accepter d’être retenue. Elle pourrait, mais au fond d’elle, elle a besoin de savoir qui est cette personne, elle a l’impression de la connaître Adèle. « Adèle ? » Elle relève le visage quand la femme revient vers elle et entend son prénom. Elle fronce les sourcils en restant d’abord muette – ce qui ne lui ressemble pas. « C’est moi, Birdie. T’as rien à craindre avec moi. » Qu’elle dit en enlevant sa capuche et laissant à la Shephard le soin de retrouver ses formes si familières. Adèle se relève pour se jeter dans les bras de l’amie de son cousin. « Birdie ? Mais si je m’attendais à te voir… » Aussi surprise l’une que l’autre, elle vient à lui demander ce qu’elle fait là, « qu’est-ce que tu fiches ici ? » Est-ce si surprenant ? Elle se cache là où elle peut, elle migre selon ses besoins et ses envies. Vivant désormais plus qu’au jour le jour. « Je recherche Carl. » Oui Birdie aurait toute les raisons du monde de lui demander qui est ce fameux Carl, qu’elle n’a probablement jamais entendu parler. Ou pas, qui sait. Ce monde est devenu sombre si soudainement, elle n’a eu guère le temps d’en profiter la Shephard bien longtemps. « Enfin, je recherche un homme. Et je sais pas si il serait pas blessé ici… » Elle veut écarter toute les pistes ne voulant surtout pas se dire qu’il est déjà plus de ce monde, tué par un vampire ou un loup-garou. « T’es pas blessée ? » Elle s’éloigne de deux ou trois pas en arrière et tente de se toucher le visage et rapidement le corps sans précaution, « non, je ne crois pas. » Elle se fige à présent, « j’ai entendu des choses dans le couloir, tu as vu quelque chose ? » Qu’elle demande à voix plus basse comme si on pourrait l’entendre, elle a toujours été méfiante Adèle, plus encore aujourd’hui avant de soupirer. « Birdie… » Qu’elle murmure avant de lui lâcher ce qu’elle a sur le cœur. « Cody est devenu un vampire, Birdie. » C’est douloureux, ça lui arrache la gorge, mais elle, qu’est-ce qu’elle est devenue ? C’est une sorcière ? Ses habits y ressemblent et son apparence aussi, elle n’a pourtant aucun nez fourchu ou de balais. « Il est pas mort de maladie hein ? » Elle n’y croit pas Adèle que son cousin puisse être plus de ce monde à cause d’une maladie. Dans d’autres circonstances peut-être que oui, mais pas quand on regarde les déchaînements qui se passent actuellement sur leur planète.

Adèle se jette dans les bras de celle qu’elle reconnaît et dont elle n’a pas de crainte à avoir. Autant dire que ce n’est pas un luxe dans un endroit pareil, aussi lugubre, mal famé, austère et glauque. Encore plus quand il est fait aussi sombre et obscur que ce soit, avec cette perpétuelle eclipse qui n’en finit jamais. Une nuitée qui n’en finit jamais, berçant les habitants de la plus inquiétante des lueurs des bougies. « Birdie ? Mais si je m’attendais à te voir… » Birdie la sert contre elle, la petite créature encore plus frêle qu’elle. La brume ne suffit pas à obscurcir la vision et c’est avec soulagement que l’on reconnaît les siens. Les proches, ceux qui sont importants, ceux que l’on espère revoir le lendemain. Même le bruit des hiboux ne suffit plus à donner un rythme dans le temps ; la nature est aussi perturbée que les humains de ce phénomène pesant. “Et moi donc!” formule-t-elle d’un air chantant mais le regard et l’attention attentifs au moindre bruit, au moindre mouvement. Le silence est de plomb mais elle est bien placée pour savoir qu’il suffit d’une demi-seconde d’inertie pour que la nuit les dévore entièrement. « Je recherche Carl. » Carl ? Est-ce qu’elle a eu vent de ce Carl ? Elle ignore qui est Carl. Quelqu’un d’important pour Adèle, suffisamment pour que cette dernière se mette dans un danger inconscient au beau milieu de l’ancien hôpital. « Enfin, je recherche un homme. Et je sais pas si il serait pas blessé ici… » Birdie a un petit sourire ; elle avait bien compris qu’il s’agissait d’un homme.

Mais les questions sur Carl attendront, la jeune Cadburn s’inquiétant davantage sur le bien-être de sa jeune amie. Si son meilleur ami avait été là, il aurait voulu qu’elle fasse attention à elle. Et puis, Birdie a toujours été bienveillante, ce n’est pas aujourd’hui que cela changera. « Non, je ne crois pas. » “C’est déjà ça.” De toute façon, si Adèle était blessée, ça se serait vu. Les créatures des ténèbres ne sont pas de petits chatons qui vous donnent des petites griffures que l’on remarque trois jours après. « J’ai entendu des choses dans le couloir, tu as vu quelque chose ? » Elle parle à voix basse et il faut tendre l’oreille pour l’entendre. “Je n’ai rien entendu mais j’ai senti quelque chose. J’ignore d’où ça vient.” Elle n’est pas encore une experte, loin de là. Elle tâtonne ses dons comme un aveugle tâtonne dans l’éternelle opacité. Un couvent ne serait pas une mauvaise idée mais Birdie n’a vraiment pas envie d’être sous le joug de pairs. « Birdie… » Oui ? « Cody est devenu un vampire, Birdie. » Le visage devient blême. “Quoi ?” Demande-t-elle, stupidement car elle a très bien entendu. « Il est pas mort de maladie hein ? » Le coeur devient gros car elle ne parle pas de Cody, là. Non, elle parle de Will. “Je sais pas, Addie. C’est ce qu’on nous a dit mais vu l’état du monde en ce moment… J’en doute fort.” Les bracelets à ses poignets font un certain bruit alors qu’elle retourne se poster près de la fenêtre. “Je… Je ne suis pas humaine non plus.” Elle commence à dire avant de se tourner vers Adèle. “Mais je ne suis pas une de ces créatures, non. Je suis une psychique. Je ressens les choses, les esprits notamment. Les émotions parfois.” Elle fronce du front en reportant son regard bleuté vers la fontaine à l’extérieur. “Le voile avec le monde des morts me parait si proche… Je pourrai peut-être voir Will un jour. Peut-être qu’on pourra avoir une réponse à notre question.” Même si ça ne changera pas grand chose puisque Will restera pour toujours enterré sous la terre. “A propos de ce Carl… Je ne promets pas une réussite à 100% car j’ai commencé mon entraînement il n’y a pas si longtemps mais peut-être que je peux t’aider.” Parce que Birdie a la main sur le coeur et est toujours prête à aider.

 « must be the season of the witch»    birdie cadburry & adèle shephard.

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Adèle est surprise de voir celle qui est devenue son amie par procuration devant elle alors qu'elle ne parvient plus à croiser la route des gens qu'elle a autrefois cotoyé. Elle en a tellement perdu au passage et ne sait pas ce qu'ils sont devenus, Amy, Chelsea, Tessa entre autres. Et d'autres visages qu'elle a côtoyé le temps de quelques minutes par ci et là, et qu'elle connaissait beaucoup moins mais qui hante aujourd'hui son esprit alors qu'elle voudrait un retour à la normale et retrouver sa petite vie qu'elle affectionnait tant. Qu'est-ce qu'elle dirait à Carl si elle se retrouvait devant lui à présent ? Elle n'en sait rien et chasse cette demande de son esprit aussi vite qu'elle apparaît. Parce que c'est trop douloureux encore de repenser à lui, le temps fera sans aucun doute son affaire si elle parvient à rester suffisamment longtemps en vie - et par les temps qui courent ça se révèle être un miracle. Ça lui fait du bien d'être face à Birdie à cet instant et cette dernière a beau avoir un peu changé dans sa façon d'être, elle semble être reconnaissable sur dix. Elle chantonne en répondant à la jeune femme, « et moi donc!  »  Elle a toujours été cette femme dynamique, un peu délurée sur les bords mais hautement sensible à tout ce qui l'entoure. Si elle ne relève pas la remarque de ce fameux Carl - encore totalement inconnu pour Birdie, la Shephard sait combien son amie allait finir par lui en reparler, elle lui avait désormais mis la main sur une info bien trop important et s'empresserait pour sur d'en parler à son ancien meilleur ami le jour où elle tentera de discuter avec lui. C'est bien ça que font les sorcières non ? Jeter des mauvais sorts et parler aux défunts ? « C'est déjà ça, » Adèle ne semble pas mal, bien évidemment quelques égratignures ci et là mais rien qui puisse endommager sa marche pour ses recherches et encore moins cette volonté de fer de réussir. « Je n’ai rien entendu mais j’ai senti quelque chose. J’ignore d’où ça vient. »  Adèle qui chuchote comme si on pouvait l'entendre, et elle observe Birdie un instant, « J'ai couru aussi vite que j'ai pu. » Et parfois même elle se surpassait, jamais avant que le monde ne défaille, elle imaginait être si forte et si résistante à cette peur qui parfois à envie de l'envahir. « Quoi ? » Adèle repose son regard sur la sorcière qui lui fait face, fronçant les sourcils, presque honteuse de cette annonce. Aurait-elle dû prendre des formes ? Elles n'ont guère le temps pour ça et Birdie le sait tout autant. « Il venait de se transformer quand je suis tombé sur lui et depuis je ne peux plus le voir Birdie... » Cody a peur de se laisser dominer par cette nature qui le compose désormais et refuse de croiser sa route, mais parfois elle le sent pas loin d'elle. Et si elle est parvenue à rester aussi longtemps en vie, est-ce dû qu'à un hasard ou de la chance ? « Je sais pas, Addie. C’est ce qu’on nous a dit mais vu l’état du monde en ce moment… J’en doute fort. » Elle aussi en doute fort. Elle relève le regard sur son amie fronçant les sourcils, « je… Je ne suis pas humaine non plus. Mais je ne suis pas une de ces créatures, non. Je suis une psychique. Je ressens les choses, les esprits notamment. Les émotions parfois. » Un léger sourire s'arme sur ses traits et elle ne peut s'empêcher de sourire que très légèrement,« Ça te ressemble si bien... » Et c'est vrai. Will serait fière d'elle, Addie le sait. « Le voile avec le monde des morts me parait si proche… Je pourrai peut-être voir Will un jour. Peut-être qu’on pourra avoir une réponse à notre question. » Il ne reste plus beaucoup de temps à Adèle pour vivre, chaque jour est un combat toujours plus dense et compliqué. Un combat de chaque minute.  « A propos de ce Carl… Je ne promets pas une réussite à 100% car j’ai commencé mon entraînement il n’y a pas si longtemps mais peut-être que je peux t’aider. » Elle relève les yeux sur Birdie, elle a même un moment de recul. « Tu veux dire que tu voudrais rentrer en contact avec lui ? »  Mais faudrait qu'il soit mort non ? Et ça, elle ne veut pas Adèle. « Parce qu'on a encore beaucoup de salles à faire par ici... » Et surtout elle n'est pas certaine que son idée soit véritablement la bonne et qu'elle n'en soit pas déçue après ça. Et qu'elle ne perd pas son temps et son énergie pour rien, mais elle refuse d'attendre son retour les bras croisés.

« J'ai couru aussi vite que j'ai pu. » Tu secoues la tête ; la peur peut engendrer des réactions aussi fortes qu’incroyables. Tu n’es pas sans savoir qu’Adèle a une force interne incroyable. Même si ça fait longtemps que vous ne vous êtes pas croisées car chacune a sa vie de son côté et plus rien ne les lie vraiment depuis le décès brutal de Will. Et maintenant. A cet instant. Voilà que vos trajets se retrouvent, pas dans les conditions les plus idéales. « Il venait de se transformer quand je suis tombé sur lui et depuis je ne peux plus le voir Birdie... » Vos vies vacillent vite, vos véracités volent. Tu as du mal à le croire. Cody est devenu un vampire ? Tu ne demanderas pas comment est-ce possible car tout cet univers n’aurait pas été envisageable il y a encore quelques semaines. Tu ne souhaites pas non plus donner des visions désastreuses à Adèle, qui doit en être assez choquée comme ça.

« Ça te ressemble si bien... » Enfin, même si elle réussit à décrocher un sourire, la petite, ce qui te fait l’imiter. Son visage a l'air de s'éclairer. La lueur lève lentement la lumière lunaire. Mais non, ce n’est pas possible. L’éclipse est totale. Même les étoiles sont à peine perceptibles et de toute façon insuffisantes pour éclairer quoi que ce soit. “Tant que ça ? Heureusement que je souffre pas de musophobie, ça serait compliqué vu les lieux que je fréquente.” Tu t’amuses à dire avec un timbre un peu rieur mais qui est loin des grands étalages dont tu as eu l’habitude avant que tout ceci ne tombe. « Tu veux dire que tu voudrais rentrer en contact avec lui ? » Tu secoues la tête. “Je ne pense pas. Mais je peux essayer de le localiser.” Tu fais un signe de la main. “Je promets rien, j’ai encore beaucoup à apprendre.” Tu t’excuserai presque alors qu’il n’y a pas de raison pour cela. « Parce qu'on a encore beaucoup de salles à faire par ici... » “Justement, je-” pourrais savoir s’il est là mais tu n’as pas le temps de finir.

Une voix à peine perceptible semblable à un sifflement. Une ombre. Tu te mets devant Adèle dans le simple but de la protéger. Tu sors ton pendentif, celui qui aide à canaliser ta magie. Tu sens que ça ne va pas, que quelque chose cloche. “Okay.” Tu n’auras pas aider la jeune femme dans sa quête mais tu peux au moins faire ce que tu n’as pas réussi à faire avec Will - si ce dernier a été véritablement infecté par une morsure ou une plaie. “Je vais essayer de retenir ce… Qu’importe ce que c’est.” C’est juste une chose mauvaise, c’est la certitude que tu possèdes. “Quand je te dis de partir, tu pars, okay ? Tu te retournes pas et tu fonces.” La porte s’ouvre et tu sers fort ton bijou dans ta main. “Sombres sortilèges sacrés soufflant sous silence solennel.” Que tu commences à formuler. Tu continues ta tirade et au bout de deux minutes, alors que la créature se dévoile, tu fais signe à Adèle. “Go go go!” Tu retiendras la créature autant que tu peux. Il faut juste qu’Adèle soit en sécurité.

 « must be the season of the witch»    birdie cadburry & adèle shephard.

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Adèle se retrouve face à Birdie et elle réalise la chance qu'elle a. Elle aurait pu se retrouver devant un vampire ou possiblement devant un loup garou en quête de proie. Assez étrangement, elle n'en a pas rencontré tant que ça, et ainsi elle se retrouve encore en vie, à errer sur cette terre sans but précis. « Tant que ça ? Heureusement que je souffre pas de musophobie, ça serait compliqué vu les lieux que je fréquente.  » Elle hausse les épaules. Une partie d'elle se demande pourquoi Birdie est devenue une sorcière et de l'autre, ça semble guère la surprendre. Elle a toujours été un peu le genre qu'on n'arrive pas à mettre dans une case. Se laissant souvent dominer par ce qu'elle ressent plus que le reste, et parfois elle a pu avoir un comportement étrange, qui laisserait perplexe n'importe qui d'autre. Alors peut-être que c'est sa destinée d'être sorcière surtout si elle aide les autres - ou si ça part d'une bonne intention. Adèle relève son visage quand Birdie lui reparle de Carl. Fronçant les sourcils, depuis plusieurs semaines elle a perdu sa trace, au début elle restait à l'appartement comme il le lui avait demandé, mais les jours passèrent, les heures. Puis la semaine a vite été atteinte et elle n'a eu guère le choix, la peur que quelqu'un rentre chez elle quand elle y était aussi. « Je ne pense pas. Mais je peux essayer de le localiser. » Elle lui en serait déjà très reconnaissante. « Je promets rien, j’ai encore beaucoup à apprendre. » Elle hoche la tête de toute évidence c'est déjà beaucoup pour la jeune femme qui n'a pas de signe positif depuis un petit moment maintenant. « Tu as besoin de quoi ? Quelque chose qui lui appartenait ? » Elle doit bien avoir un petit truc dans ses poches, Carl aimait être un collectionneur. « Justement, je- okay... » Adèle l'a fixe avec désespoir retenant son souffle, elle aimerait évidemment que son amie y arrive mais n'est-ce pas un peu bête d'y croire à ce stade ? Cependant quelque chose éveille la curiosité de Birdie et Addie voit bien qu'elle change totalement de discours et de comportement. Un vampire ? Un loup garou ? Un chasseur ? Instinctivement Birdie se met entre la porte et Adèle. Et Adèle reste figée sur place comme si elle n'était plus maître de son corps mais que tout se déroule sous ses yeux impuissants. « vais essayer de retenir ce… Qu’importe ce que c’est. » Elle regarde la porte puis Birdie. « Quand je te dis de partir, tu pars, okay ? Tu te retournes pas et tu fonces. » Elle est triste Adèle mais c'est désormais dans ce monde-là qu'elle vit. Elle ne doit plus s'attacher aux gens, les perdre les uns après les autres lui est trop douloureux. « Birdie... » Elle chuchote et ne parvient pas à protester que la porte s'ouvre déjà dans un fracas, le coeur de la Shephard s'accélère alors qu'elle ose un regard par dessus l'épaule de son amie pour constater la bête. « Go go go! » Elle se retrouve à regarder cette porte qui semble bien trop loin mais a t'elle le choix ? Elle espère tellement que son amie parviendra à anéantir la chose. Elle ferme les yeux et finalement les rouvre pour s'enfuir de la pièce. Et se retrouver dans le couloir avant de sortir du bâtiment, le coeur lourd.« Merci Birdie, je suis désolée. » A t'elle glissé discrètement dans l'oreille de la sorcière avant de s'éloigner d'elle.

FIN