Novembre 1982 ≈ Cela fait des mois que tout le lycée ne parle plus que ça : le bal de promo. L'événement qui marque une scolarité, pour ne pas dire une vie. Après tout, combien de fois avez-vous entendu votre mère vous raconter la manière dont votre père l'avait embrassé pour la première fois sur la piste de danse ? Alors forcément, pour une soirée de cette ampleur, les rumeurs vont bon train afin de savoir qui sera le cavalier de qui. Nouveaux couples à venir, larmes à sécher, jalousie et envie de vengeance : le meilleur cocktail pour rendre cette soirée un peu plus croustillante. Oui, le Principal n'a pas cessé de scander que cette prom night serait mortelle. Mais il ne se doutait pas d'à quel point.

Le grand soir, tous les étudiants de la Brisbane State High School se réunissent pour fêter la fin d'année au long de longues heures de danse endiablée sur le nouveau Culture Club. "Eye of the Tiger" ou encore "Just an Illusion" viennent de sortir. C'est "The Thing" qui est diffusé à la séance de minuit du ciné parc. Les permanentes des filles sont fraîches du coiffeur, les garçons ont sorti leurs plus beaux pattes d'éléphant. Un nombre atomique d'élèves ont répondu présent. Avec toutes ces paillettes, il suffirait de les additionner pour former une boule à facettes. Quand certains en profitent pour flirter sans se soucier du regard indiscret des uns, les autres se ruent vers le buffet pour manger et boire à l'œil -et peut-être arranger le punch.

Sous les regards admiratifs, les mines renfrognées de jalousie, les applaudissements et les confettis, le Roi et la Reine du bal de promo sont couronnés. Et puisque personne n'a eu l'idée de faire une Carrie à l'heureuse élue, tout semblait réuni pour que cette fête soit une réussite de bout en bout. Jusqu'à ce qu'un cri d'effroi se fasse entendre dans les vestiaires du lycée ; l'une des cheerleaders est retrouvée dans une marre de sang par sa meilleure amie, un couteau planté dans le dos, le visage déformé par une peur viscérale, figée dans la mort. Le bal est fini.

Tandis que le gymnase est plongé dans la stupeur, les étudiants songent rapidement à quitter les lieux. Uniquement pour mieux découvrir que toutes les issues ont été bloquées. Lorsqu'un appel à l'aide résonna soudainement dans les couloirs et que le lycée fut immergé dans le noir, le scénario de la suite des événements se fit de plus en plus clair : quelqu'un s'est introduit dans l'établissement avec la ferme intention de vous éliminer un par un. La permission de minuit est abolie pour vous tous, car votre nuit de terreur ne fait que commencer... (source)

NUIT PERPÉTUELLE, OCTOBRE 1900 ≈ C'est un nouveau jour qui ne se lève pas à Brisbane -un nouveau jour de nuit. Voilà un mois que l'éclipse dure. Les rues sont englouties dans les ténèbres où siffle un vent froid et mélancolique porteur de brume ; les côtes donnent sur l’abysse et n’offrent qu’un sentiment de désolation ; le ciel constellé de nuages sombres couvre les toits d’un voile inquiétant. L'année est 1900, les prémices d’un nouveau siècle supposé apporter son lot d’espoirs et de progrès. Mais le soleil avait disparu, et avec lui, les rêves de jours meilleurs. La population avait assisté au début de ce phénomène astral sans précédent avec une curiosité mêlée d’inquiétude. Puis les heures sont passées sans que la Lune ne s’écarte, les jours ne sont écoulés sans une lueur dorée dans le ciel, et la ville comprit, enfin, qu’un maléfice s’était abattu sur elle. Ce ne fut que lorsque les premiers cadavres jonchèrent les pavés maculés de sang que la terreur s’empara définitivement des habitants.

La nuit interminable a apporté avec elle plus d’une menace, car sous le couvert des ténèbres éternelles, les créatures surnaturelles ont émergé. Des ombres, des silhouettes sinistres, des êtres des ténèbres qui ont trouvé la liberté dans l’obscurité, eux que l’on croyait n’être que des fantasmes issus des folklores et de l’imagination des romanciers. Eux qui, jadis contraints à une existence de parias, peuvent désormais déambuler en plein jour, leurs visages pâles et leurs regards luisants d’une soif de vengeance et de liberté. Les vampires, aux yeux luisants et aux crocs acérés, parcourent le dédale de rues comme des ombres affamées en quête de proies vulnérables. Les hurlements sinistres des loups-garous, qui ne sont plus soumis aux caprices de la pleine lune, résonnent dans l’air vicié d’une cité devenue terrain de chasse. Sortilèges et incantations tourmentent les esprits des mortels tandis que les sorciers.ères appellent les forces maléfiques en dansant sous les étoiles. Et ils apportent avec eux leurs guerres, leurs conflits ancestraux dont Brisbane est devenu le théâtre. Tuerie après tuerie, les humains pris entre deux feux, la ville se tache de carmin.

Les cris déchirent la nuit, les familles se barricadent dans leurs maisons, leurs prières étouffées par la peur. Face à l’horreur, la guilde des chasseurs, société jusqu’à présent secrète, s’est révélée à l’humanité. Leurs armes argentées étincellent dans l'obscurité alors qu'ils se lancent dans des batailles désespérées pour traquer et maîtriser les créatures. Ils sont le dernier rempart contre la marée des ténèbres, et peut-être les seuls en mesure de conjurer le sort dont Brisbane est victime. En attendant, les jours sombres s'écoulent en une agonie lente, l'humanité prise au piège dans un étau. Les lanternes à gaz tremblent, impuissantes à éclairer le chemin des mortels égarés. Personne ne sait pourquoi l'éclipse a frappé, ni quand elle se retirera pour restaurer la lumière du soleil. Certains parlent d’une malédiction, d’autres de damnation. Peu à peu, le bruit court que tout ceci serait l'œuvre d’un humain, un traître, et que le maléfice peut être défait par quiconque capable de se battre corps et âme pour son espèce, défendre sa cause. Ou bien cela n’est qu’une rumeur que les âmes en quête d’un peu d’espoir se murmurent avant de souffler leurs bougies et de fermer les yeux pour survivre à une éternelle nuit d’horreur. Serez-vous assez brave pour vous mettre en quête de la vérité ? (source)