(c) taiturner

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@SWANN CRAINE & RORY

Ils avaient parcouru un long chemin sur la moto de Matt. Un chemin que Rory avait même été incapable d'estimer en kilomètres ou en heures, un peu plus concentré sur le paysage décharné qui défilait sous ses yeux et sur ces routes jonchées d'innocentes victimes dont la vision lui avait retourné le cœur. Ils avaient quitté la ville depuis maintenant un bout de temps, voilà tout ce qu'il savait, et c'était sans doute suffisant pour leur donner au moins l'impression d'être en sécurité quelques temps loin de ces ruelles étroites d'où pouvaient surgir ces créatures à tout moment. Le grand air de la campagne et ces champs à perte de vue offraient un cadre un peu moins inquiétant – c'était du moins l'image à laquelle il tâchait de se raccrocher. Ça, et la compagnie de Swann qui elle aussi aidait beaucoup à apaiser ses craintes et le sentiment d'impuissance qui le grignotait depuis des heures. Ils ne pouvaient rien faire pour aider leurs proches, de là où ils étaient, mais ils pouvaient au moins s'assurer de rester en vie pour espérer les retrouver.

C'est dans une espèce de ferme que les deux hommes s'étaient ainsi arrêtés lorsqu'ils étaient tombés presque à court de carburant, leur bon sens leur intimant de ne pas s'aventurer plus loin et de tenter leur chance dans cet endroit. Un endroit vierge de toute présence, humaine comme menaçante, du moins jusqu'ici. « On devrait être en sécurité quelques temps si on reste ici. » Ils n'avaient encore osé s'aventurer à l'intérieur que quelques minutes, simplement pour s'assurer qu'aucun zombie n'attendait tapi dans l'ombre de leur tomber dessus. Swann et lui hésitaient encore à prendre leurs marques dans cette propriété qui leur était totalement étrangère et où, ils le savaient, vivait sans doute toute une famille avant tout ça. « Ceux qui vivaient dans cet endroit en sont sûrement partis pour fuir eux aussi. Mais en attendant de trouver du carburant, c'est notre meilleure option. » Peut être que l'endroit n'était pas aussi sûr qu'ils l’espéraient, si ses propriétaires avaient fini par fuir. Ou peut être leur absence cachait-elle une explication bien plus terrible qu'il n'avait honnêtement aucune envie de considérer à ce stade.

Ses yeux se perdirent un instant dans ceux de Swann, à qui il était non seulement reconnaissant de l'avoir emmené avec lui mais dont il réalisait surtout que sa sécurité lui importait bien plus encore que la sienne. Il repensa à ses mots, Rory, et au fait que lui aussi tenait à ce qu'ils restent ensemble. Doucement, il ajouta. « Je me sens mal à l'aise à l'idée d'utiliser leurs affaires, mais je crois... » Observant tout autour d'eux, son cœur rata un battement lorsqu'il nota la présence d'un petit attrape-rêve accroché à la façade de la petite propriété, et dont les détails donnaient l'impression qu'il avait été confectionné à la main – peut être par un enfant, peut être par quelqu'un qui en avait fait cadeau à être un aimé. Y songer brisa quelque chose en lui, mais il tâcha de prendre sur lui devant Swann. Lui aussi, il le savait, devait se sentir mal à l'aise et coupable d'avoir trouvé refuge dans cet endroit. « Je crois que si quelqu'un avait nulle part où aller pour se mettre à l'abri, je lui en voudrais pas de s'installer chez moi. » Ils avaient fait un long chemin et probablement risqué leur vie plus d'une fois durant leur périple, ils avaient simplement besoin d'un endroit où reprendre des forces avant de reprendre la route. Ils avaient simplement besoin d'une bonne nuit de sommeil, pour commencer.

La moto les a menés aussi loin que possible, et aussi rapidement que possible aussi. Ils devaient quitter cette ville et tous les dangers qu’elle représente désormais, avec l’espoir un peu fou que tout sera moins pire plus loin. « On devrait être en sécurité quelques temps si on reste ici. » Exténué par la route autant que par la journée qu’ils viennent de vivre, l’anglais hoche la tête, ne demandant qu’à trouver un peu de repos. L’endroit est trop paisible pour être encore habité, tout du moins c’est ce que Swann se répète pour tenter de faire de ce mensonge la réalité. « Je me sens mal à l'aise à l'idée d'utiliser leurs affaires, mais je crois... » Il suit son regard et s’attarde à son tour sur la présence de l’attrape-rêve. Ses lèvres se pincent alors que ce sont sans doute les mêmes sentiments que Rory qui sont en train de l’envahir. « Je crois que si quelqu'un avait nulle part où aller pour se mettre à l'abri, je lui en voudrais pas de s'installer chez moi. » - « Hey, t’en fais pas. » Le monde tourne bien assez mal pour qu’il n’ait pas à se rajouter une pression supplémentaire sur les épaules. S’il n’y a personne dans cette maison, alors ils ne dérangent personne, pas vrai ? Sa main s’enroule autour du poignet du brun, cette même main qui se tenait assez près de l’attrape-rêve pour qu’il puisse ressentir le besoin de l’attraper. Il espère que non.

« Je crois… Je crois que je vais juste dormir dans le canapé. » Il n’est pas non plus à l’aise à l’idée de vivre dans la maison d’inconnus, et c’est pour cette simple raison qu’il préfère ne pas aller jusque dans leurs chambres. « Les circonstances sont particulières, on dérange pas… mais je me dis qu’ils vont quand même rentrer un jour ou l’autre. » Il l’espère pour eux, du moins. Il l’espère sincèrement, parce que cela signifiera un retour à la normale, et c’est tout ce qu’il espère, alors même qu’ils viennent à peine de quitter la normalité. Il veut déjà y revenir, plus que tout au monde. « Je vais voir si on peut bloquer les entrées et les fenêtres. » Il ne force Rory à rien, souhaitant plus que jamais lui laisser le temps de faire les choses à son rythme et comme il les entend. « Ca va ? Tu me le dis si t’as besoin de quelque chose, hein ? » Il cherche son regard, souhaitant plus que jamais se sentir utile, surtout auprès de Rory.

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C'est un sourire un peu désarçonné qu'il étira en sentant la main de Swann s'enrouler autour de la sienne, bien plus troublé qu'il ne le devrait sans doute de sentir ses doigts contre sa peau. Au moins pouvait-il mettre ça sur le compte de toute cette situation : l'idée de s'imposer quelque part lui avait toujours fait horreur, ici pourtant les circonstances se voulaient différentes. L'idée de poursuivre leur route tout en sachant qu'ils manqueraient bientôt de carburant l'effrayait assez pour qu'il préfère rester. « Je crois… Je crois que je vais juste dormir dans le canapé. » Swann non plus ne semblait pas à l'aise à l'idée de trop s'aventurer dans cet endroit, ce que l'australien ne pouvait que comprendre. « J'ai vu qu'il y avait une sorte de hamac suspendu sous le porche. On peut sans doute le décrocher et l'installer à l'intérieur, ça me dérange pas de m'y poser si tu prends le canapé. » L'idée de lui proposer de dormir à deux sur le canapé lui avait probablement effleuré l'esprit rien qu'une seconde, avant qu'il ne l'ait rapidement chassée. « Si quelque chose parvient à entrer et qu'il fonce sur moi, tu m'entendras tomber et tu auras le temps de t'enfuir. » Ses lèvres s'étirèrent tout doucement, preuve qu'il essayait de détendre l'atmosphère avec un peu d'humour, faute de mieux.

« Les circonstances sont particulières, on dérange pas… mais je me dis qu’ils vont quand même rentrer un jour ou l’autre. » C'est une idée à laquelle se raccrochait aussi Rory, simplement parce qu'il se refusait à envisager que les personnes qui avaient vécu ici aient pu rencontrer un destin tragique. « On a pas vu de trace de sang ni quoi que ce soit d'inquiétant en arrivant, c'est plutôt bon signe non ? » Il voulait croire qu'ils avaient simplement fui pour s'aventurer eux aussi loin de chez eux, pensant sans doute que les environs seraient plus sûrs. Ils pourraient le comprendre, après tout. « Je vais voir si on peut bloquer les entrées et les fenêtres. » - « Je peux t'aider, si tu veux. Je sais qu'on a d'autres vérifications à faire, mais je préfère pas te laisser fouiller cet endroit tout seul. » Il serait bien temps ensuite de vérifier si les placards étaient remplis – leurs provisions ne leur suffiraient que quelques jours – et en attendant, Rory se refusait à laisser Swann prendre le moindre risque. Ils n'avaient pas encore fouillé les lieux. « Ça va ? Tu me le dis si t’as besoin de quelque chose, hein ? » Secouant doucement la tête, son regard se perdant dans le sien une seconde de trop, il souffla. « Ça va, oui. C'est juste particulier de se retrouver ici, surtout après tout ce qu'on a vu sur la route. Mais je vais bien. » Ils avaient vu l'horreur, mais ici ils avaient une chance d'être en sécurité.

Finalement, c'est presque sans y réfléchir qu'il laissa ses doigts s'aventurer près du visage de Swann, glissant presque furtivement dans ses mèches de cheveux avant qu'il ne réalise que son geste, bien que porteur de bonnes intentions, pourrait embarrasser son ami. « Désolé. » Il souffla, un peu plus bas cette fois, sentant déjà le rouge lui monter aux joues. « Tu... tu avais quelques feuilles dans tes cheveux. » Difficile pourtant d'expliquer que ça lui ait subitement paru si naturel et irrépressible, comme geste, de glisser une main dans sa chevelure. Aussi gêné soit-il, ce ne fut pourtant pas pour faire diversion qu'il reprit. « Ce bruit... c'était quoi ? » Une porte qui claquait à l'arrière ? Ce n'était pas forcément alarmant, mais le moindre bruit les mettait en alerte.

Cet endroit n’est pas chez lui et même s’il est inhabité, Swann n’a pas à cœur de prendre trop ses aises dans ce lieu, raison pour laquelle il décrète assez rapidement préférer se contenter de dormir sur le canapé. « J'ai vu qu'il y avait une sorte de hamac suspendu sous le porche. On peut sans doute le décrocher et l'installer à l'intérieur, ça me dérange pas de m'y poser si tu prends le canapé. » Son regard se pose sur les murs et les meubles, sans arriver à trouver ce à quoi ils pourraient bien l’accrocher avec la certitude que Rory ne tombe pas pendant la nuit. « Si quelque chose parvient à entrer et qu'il fonce sur moi, tu m'entendras tomber et tu auras le temps de t'enfuir. » Bien qu’il ait compris la tentative d’humour de Rory, il a du mal à y répondre complètement à son tour, se contentant pour l’heure d’un maigre sourire qui lui demande pourtant beaucoup de ses forces. « Tu… Non, on peut sûrement déplier le canapé et dormir à deux dedans. » Parce que l’humour de Rory ne fait que raviver certaines de ses craintes et qu’il n’a aucune envie de faire de lui de la chair à canon. Ils peuvent aisément dormir à deux dans ce canapé.

Il hoche la tête quant à l’absence de tâches de sang, n’en ayant pas vu lui non plus. En réalité, il pense surtout qu’ils trouvent des indices là où ils le veulent bien: s’ils ont bel et bien eu le temps de quitter leur logement avant la catastrophe, rien ne leur indique qu’ils ne sont simplement pas décédés plus loin. « Je peux t'aider, si tu veux. Je sais qu'on a d'autres vérifications à faire, mais je préfère pas te laisser fouiller cet endroit tout seul. » Son aide n’est pas refusée et, avec le recul, Swann s’estime heureux de pouvoir compter sur lui. A deux, ils iront plus vite et pourront ensuite se focaliser sur une autre tâche à faire. « Bonne idée. » Il esquisse un sourire et hoche la tête, tentant ainsi de leur donner du courage et de la force à tous les deux, comme si ses mots et gestes pouvaient lui faire comprendre que tout ira bien alors qu’il comprend surtout derrière ses mots que Rory veut garder un œil sur lui. En retour, au moins, il est rassuré de pouvoir en faire autant.

Sa respiration s’arrête un instant lorsque Rory pose une main contre son visage et qu’il n’en comprend pas la raison, le regard naturellement noir de l’anglais tentant alors de se poser sur la main en question avant de plutôt décider d’observer Rory directement. « Désolé. » Le cœur du blond s’agite, une petite voix dans sa tête l’enjoint à entourer la main de Rory de la sienne pour qu’elle reste encore une seconde de plus à réchauffer sa peau. Terrifié, il n’en fait rien. « Tu... tu avais quelques feuilles dans tes cheveux. » - « Je… Merci. » Il ne lui en veut pas, bien sûr qu’il ne lui en veut pas. « Ce bruit... c'était quoi ? » Sans plus penser aux gestes sur lesquels ils ne posaient pas de mots, le regard de l’anglais se pose vivement sur la source du bruit ; un encadrement de porte duquel émerge rapidement une de ces choses. De surprise autant que de peur, il reste immobile un instant à observer son visage fait de chair pendante à la couleur grise. S’il n’était pas dans l’urgence, Swann aurait sûrement vomi face à une telle vue. Habitué au domaine médical, rien ne l’a jamais préparé à ça. « Le couteau dans le sac. Derrière toi. » Posté entre cette chose et Rory, c’est à ce dernier qu’il parle en désignant le sac du doigt, sa main tendue pour ne pas rater une seconde à partir du moment où il aura mis la main sur l’arme en question. Du regard, il cherche une arme similaire et à portée de main dans la cuisine, sans pour autant trouver son bonheur. Le mort-vivant approche plus rapidement qu’il ne l’aurait cru et, à défaut de trouver une arme, il utilise au moins le sac de duvet comme un bouclier de pacotille pour le tenir à distance et surtout prévenir de possibles morsures. « Rory… » Il supplie et presse, sa vie entre les mains de son ami.

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Il n'aurait jamais pensé s'installer dans une maison qui ne leur appartenait pas, tout comme il n'aurait jamais pensé que la question se poserait de savoir où Swann et lui pourraient bien dormir. Il leur faudrait pourtant reprendre des forces après leur périple. « Tu… Non, on peut sûrement déplier le canapé et dormir à deux dedans. » Son sourire gêné témoignait du fait que cette idée était loin de le laisser totalement indifférent, quand bien même il se ressaisissait en se disant que c'était simplement à des fins pratiques et par sécurité qu'il valait mieux qu'ils fassent « lit » commun. « D'accord, je... oui, on peut faire comme ça. » Et parce qu'il était bien décidé à laisser tomber les tentatives d'humour bancales, il ne comptait pas polémiquer. Tout ce qu'il voulait au départ, c'était éviter d'envahir l'espace de l'anglais, mais il va sans dire qu'il serait bien plus serein de pouvoir dormir près de lui. D'ici là, ils avaient encore des vérifications à faire pour s'assurer que l'endroit était sûr et propice à s'y installer quelques temps. « Bonne idée. » Il ne comptait pas laisser Swann prendre le moindre risque et savait qu'il pouvait compter sur l'anglais pour assurer ses arrières en retour.

« Je… Merci. » Ce court moment suspendu dans le temps, durant lequel Rory s'était probablement laissé aller à des pensées qui n'avaient pourtant pas leur place à cet instant bien précis, fut pourtant interrompu par un brusque retour à la réalité. Lorsqu'un bruit inquiétant se fit entendre à hauteur de la cuisine, plaçant tous leurs sens en alerte – ils savaient l'un et l'autre que ça n'annonçait sûrement rien de bon. Des craintes bien vite confirmées lorsque la silhouette d'une de ces terrifiantes créatures surgit brusquement devant eux, s'avançait déjà dangereusement en direction de Swann. « Le couteau dans le sac. Derrière toi. » Pétrifié face à une telle vision, il fallut à Rory une seconde ou deux pour réagir. « Dans le sac ? Oui, je... je vais trouver ça... » Le temps pressait et la terreur qui l'envahissait se lisait jusque dans ses gestes empressés et maladroits, sa pire crainte étant de ne pas parvenir à mettre la main sur ce couteau à temps. Il en allait de la vie de Swann, et c'était bien là ce qui le paralysait autant. « Rory… » Sa supplique lui serra le cœur et c'est un Rory horrifié qui releva les yeux vers lui pour constater que la créature n'avait jamais été plus proche et plus menaçante, ses mains toujours occupées à fouiller l'intérieur du sac dont il finit par renverser le contenu sur le sol. « Swann ! » Il n'avait plus le temps désormais, et fort heureusement il finit justement par mettre la main sur le fameux couteau. Seulement Swann n'était plus vraiment en position de le réceptionner pour se défendre lui-même, tentant désespérément de repousser la créature qui se pressait contre lui, ce qui incita Rory à agir sans plus attendre. « Attention ! Baisse-toi ! » Il devait prendre les choses en main, peu importe à quel point il était terrifié à l'idée de se louper. Il le devait pour sauver Swann, et ça valait bien de prendre tous les risques possibles. Alors, sans plus attendre, il se précipita vers la créature et brandit son couteau pour la frapper d'un coup en pleine tête, déterminé à la mettre hors d'état de nuire mais aussi et surtout à sauver Swann.

Lorsque le corps de la créature s'écroula à même le sol, il fallut à Rory quelques secondes pour réaliser ce qu'il venait de se passer. « Je crois que je l'ai eu... » Il n'était sûr de rien il y a encore un bref instant, pas même d'être capable d'intervenir suffisamment tôt, mais à présent qu'il recouvrait ses esprits il comprenait que cette chose ne pourrait plus leur nuire. Loin pourtant de penser à sa propre sécurité, c'est de Swann et uniquement de lui qu'il se souciait, réduisant le peu de distance qui les séparait jusque là pour le serrer instinctivement dans ses bras. Un geste qu'il n'avait pas calculé mais qu'il avait surtout été bien incapable de réprimer. « Swann, ça va ? Tu n'as rien ? » Il avait besoin de s'assurer qu'il était indemne, que tout aurait pu bien mal se terminer mais qu'ils avaient éviter le pire. Alors, il le serra un peu plus fort contre lui. « J'ai eu tellement peur, j'ai cru... mon dieu, je sais pas ce que j'aurais fait s'il avait eu le temps de... » S'il avait eu le temps de le blesser, de le mordre ou dieu sait quoi encore. Ils avaient vu tellement de choses horribles dans les rues de Brisbane et le long de leur périple pour arriver jusqu'ici que la seule idée que Swann aurait pu faire partie de ces nombreuses victimes lui glaçait le sang. Se détachant légèrement, ses yeux plongeant dans les siens avec le besoin de s'assurer une nouvelle fois qu'il allait bien, c'est un sourire fébrile qu'il étira. « J'ai pas l'intention de te laisser me fausser compagnie aussi facilement. » Et ce qu'il ne disait pas, en vérité, c'est qu'il n'aurait pas voulu continuer à vivre lui-même s'il avait du le perdre. Et qu'il était même prêt à sacrifier sa propre vie pour le sauver si c'était nécessaire – il n'hésiterait pas, pas même un seul instant. « S'il a pu arriver jusqu'ici, d'autres sont peut être déjà en route. » Et cette pensée était terrifiante, plus encore après ce qu'il venait de se passer.