À la fin de sa permission, Mills enchaîne sur un congé paternité afin de prendre soin de son fils. Secrètement, l'agent redoute le moment ou il devra repartir sur le terrain, conscient de trainer des traumas et des casseroles risquant de le rendre ingérable en mission ...
15 JANVIER 2024 ∆
Naissance d'Mzee. Le bébé pleure, Jackson retrouve l'usage de la parole. Il aura fallu une charge émotionnelle aussi forte que celle vécue en Arabie Saoudite pour rendre à l'agent sa voix après 2 mois et demi de mutisme.
2023:
DÉCEMBRE 2023 ∆
Jax profite de l'ouragan pour rester enfermé chez lui avec Marley. Face aux craintes et aux incertitudes de la métisse à l'approche de la naissance, il lui suggère d'emménager chez sous le même toi.
NOVEMBRE 2023 ∆
Mills revient victorieux de sa mission avec le PSI ... mais à quel prix ? Les crimes de guerre perpétré par l'agent afin de se sauver, ainsi que son collègue Pyro, d'un guet apens mortel le laisse sans voix. Littéralement. Jax rentre au pays avec les honneurs, la prime de risque mais amputé de sa capacité à parler. Le choc psychologique le plonge dans le silence ...
OCTOBRE 2023 ∆
Jackson meuble sa nouvelle maison, conscient d'avoir peu de temps avant sa prochaine mission. Le constat l'empêche de dormir : il ne sait toujours pas s'il doit prévoir une ... ou deux chambres pour bébé(s).
À la fin du mois, coincé par les enjeux d'un départ sans en avoir eu le coeur net, il demande à Marley un test de paternité avant de s'envoler avec l'ASIO pour l'Arabie Saoudite. Les agents du PSI se lancent dans l'un des plus gros coup de la décennie contre le terrorisme international. Dans l'avion le menant vers Riyadh, il reçoit la confirmation du test : l'enfant que porte Lynch est bien le sien.
SEPTEMBRE 2023 ∆
Retour en Australie après presque 2 mois d'absence. Mills retrouve Marley et apprend qu'elle est enceinte. Le lendemain, Mickey soulève l'hypotèse que Jax n'est peut-être pas le père ... Douche froide. Jackson se met à ruminer et perd tout désir sexuel.
À la fin du mois, il accompagne Gabrielle à L.A. ou se tient le procès des malfrats ayant tanté d'assassiner l'avocate deux années plus tôt, sur les marches du tribunal. Une boucle se boucle.
AOUT 2023 ∆
Jax réalise son rêve en posant pour la première fois le pied sur la terre de ses encêtres. Il y apprend l'histoire locale, celle que les manuelles d'Histoire rédigé par les colons ne raconte pas et part à la découverte des tribus dans le désert du Kalahari au fin fond duquel il creuse un puis.
JUILLET 2023 ∆
Quelque heures avant de prendre l'avion pour un pélerinage de deux mois au Botswana, terre de ses ancêtres, Jackson accompagne Louisa pour l'échographie de révélation du sexe du bébé : c'est une fille !
JUIN 2023 ∆
RFJ participe à la Pride de Brisbane. Une grande vente aux enchères est organisée pour soulever des fonds. Le succèes est au rendez-vous.
Jax revient vers Mickey avec les photos de plusieurs suspects récemment relâchés de prison. Reeves identifie l'un d'entre eux comme étant le fameux " Dom " auquel il doit de l'argent. Mills apprend que les hommes du mafieu deviennent de plus en plus préssants et que des menaces ont été proférées à l'encontre de la famille de Mickey. C'est ce détail qui le pousse à agir en dépit des scrupules de son cousin : Jax décide de s'occuper lui même de supprimer la menace et n'en dit rien à Mickey ... Nouveau dérapage pour notre agent à l'éthique de plus en plus vacillante.
Vient alors le mariage de Louisa. Marley est invitée à la cérémonie. Tout le monde semble vouloir mettre de l'eau dans son vin en ce jour d'amour et de foie. L'occasion pour Jax et Lynch de jouer carte sur table. Ils décident de se laisser une dernière chance. Mills qui s'apprête à devenir père ne veut plus de ces ascenseurs émotionnels insaissant.
MAI 2023 ∆
Un détenu carcéral hospitalisé au St-Vincent s'échappe des urgences. L'hopital est sous quarantaine. Jackson se retrouve a gérer la situation de crise en compagnie de Sofia à laquelle il apprend qu'il va être papa.
Niant la dépression dans laquelle il s'enfonce depuis la rupture totale de contact avec Marley, Jackson s'isole une fois de plus dans le travail. Il s'applique énormément dans la surveillance de Spencer et redouble d'investissement dans Run For Judy. En parallèle, il tente d'être un bon père en passant voir Louisa tous les soirs, discutant avec Yasmine des enjeux de la maternité et échangeant avec Edge sur l'angoisse des futurs papas.
Les tracas le rattrapent lorsque le bras de Swenson est découvert dans la baie. L'information fait la une du journal du soir, provoquant l'arrivée de Marley à son domicile. La métisse fait le rapprochement entre la disparition de son agresseur et le comportement de Jackson. Ce dernier n'a d'autres choix que d'avouer son crime. Il en profite pour aussi informer Marley de la grossesse de Louisa. Cette nuit forte en émotions se termine sous les draps. Les limites deviennent de plus en plus flou entre l'amour, la haine et la complicité au regard de la loi. Au petit matin, ils se quittent sans savoir si ce qu'ils viennent de faire était une bonne idée ...
Jax n'a de toute façon pas le temps d'y songer qu'une autre problématique se pose à lui : Mickey a été repéré par les fédéraux en train de participer à des courses de voitures illégales. Mills intercepte le dossier grâce à la complaisance de l'une de ses collègues et se rend au bar de son cousin pour lui recadrer les idées. Ce qu'il y apprend le contrarie : Reeves a des ennuis d'argent. Son créancier, un détenu fraichement sorti de prison, le menace de s'en prendre à lui s'il ne revoit pas la couleur de son cash. Mills ordonne à Mickey de se tenir tranquil pendant qu'il enquête sur cette affaire ...
AVRIL 2023 ∆
Louisa débarque chez Jackson avec un pack de bière sans alcool : la pilote est enceinte ! Mills hurle de joie. Ça y est, il va être papa ! Malgré son excitation, il décide de garder l'information secrète jusqu'à avoir en sa possession la première échographie.
Le lendemain, Jackson récupère Brody au beau milieu de sa rue, en pleine nuit. L'occasion pour les anciens voisins de découvrir que l'Irlandaise est somnambule.
En parallèle, les entraînements avec Marley continuent. Jax et Lynch trouvent un surprenant terrain d'entente lors de ces séances. Plus de cris, plus de larmes, plus de coups bas ou de mesquineries ... l'agression a redistribué les cartes. Marley sait que Jackson, en dépit de sa rancœur, reste présent pour elle tout comme l'agent apprécie les efforts que met la maquilleuse dans le fait de reprendre le dessus sur sa vie, de ne plus vouloir vivre dans la peur.
À la fin du mois, les choses toutefois dérapent : Jax provoque Marley sur le ring, décide de la pousser dans ses retranchements afin de voir ce qu'elle a retenu de ses leçons mais aussi - et surtout - afin de lui donner l'occasion de se prouver à elle même qu'elle est désormais capable de se défendre face à un homme plus grand et plus fort qu'elle. Mills s'y prend comme un âne, évidemment, et traite Lynch avec la même rudesse qu'il réserve aux agents qu'il a l'habitude de former au MOSC. La situation dégénère, Marley sort complétement de ses gonds et se met à le tabasser tandis qu'il est à terre. Jackson refuse de répliquer, de l'arrêter alors qu'elle extériorise enfin toute la colère qu'elle a refoulé suite à l'agression. Le constat est sans appel, après la bataille Lynch lui fait part de ses conclusions : ils se font trop de mal et doivent mettre un terme à leur histoire. Jackson vacille. Ces 3 semaines d'entraînement intensif l'on fait retomber dans la dépendance affective et réaliser à quel point Marley compte à ses yeux. La métisse lui dit qu'ils ne pourront recommencer sur de nouvelles bases que s'il arrive une bonne fois pour toute à la pardonner pour ses actions passées. L'agent ne s'en sent malheureusement pas capable ... il la laisse partir et court se réfugier chez son cousin Mickey.
MARS 2023 ∆
Le 5 du mois, Jax et Louisa prennent l'avion pour la Nouvelle-Zélande. Objectif du week-end ? Planter la graine ! Le 10, Marley se fait agresser en pleine nuit à la sortie d'un bar. Jackson, à qui elle envoie un message de détresse, finit par faire le déplacement, rattrapé par sa conscience professionnelle qui l'empêche d'ignorer un S.O.S. Ce qu'il découvre dans la ruelle lui glace le sang. L'agent n'était pas prêt à affronter ce genre de réalité, pas prêt à revivre le drame de voir une femme qu'il aime dans une si grande détresse. Il repense à sa mère dont l'agresseur n'a jamais été retrouvé et décide que ça ne sera pas le cas avec Lynch. Une semaine plus tard, Jax assassine Mitch Swenson de sang froid mais ne le dit à personne, pas même à Marley lorsque cette dernière vient lui demander des cours d'auto-défense qu'il accepte de lui donner en dépit de tout bon sens et de tout esprit de sauvegarde personnelle ...
Malik lui donne rdv sur le terrain de basket, Jax le provoque, rancunier, mais les deux hommes convienne d'un statu quo tacite pour les besoins de la situations. Jax espère devenir père, Malik est le frère de Louisa. Ils ne pourront pas se faire la guerre éternellement et aucun d'entre eux ne veut que ce bébé éventuel naisse dans une famille déchirée.
FEVRIER 2023 ∆
Jax et Louisa fêtent à la fois l'enterrement de vie de jeune fille de la pilote et l'anniversaire de l'agent qui profite de cette occasion pour lui dire qu'il accepte d'être le donneur. La soirée aurait pu se finir en beauté au strip club s'ils n'avaient pas eu la mauvaise surprise de voir Marley débarquer en guise de danseuse pour le show privé qu'avait réservé Mills. Une dispute éclate entre les trois protagoniste et se termine dans un couloir de service ou Jackson poursuit Marley afin de remettre les pendules à l'heure. La métisse est saoule, elle fait n'importe quoi. Mais Lynch refuse de l'écouter et le gifle, trop exaspéré d'apprendre qu'il va devenir père ... sans elle.
Parallèlement aux déboires de sa vie sentimentale, Jax décide de contacter Isla avec laquelle il entreprend un suivi psychologique officieux. Pas de traces, pas de hiérarchie, juste elle et lui pour ensemble essayer d'exorciser la paranoïa de Jackson ainsi que ses réflexes de bête sauvage lorsque le stress post-traumatique le prend par surprise.
JANVIER 2023 ∆
Gabrielle contacte Jackson pour l'informer qu'ils sont appelés à témoigner dans le procès du tireur de la fusillade ayant lieu sur les marches du tribunal à Los Angeles, en 2020. Mills y voit une boucle qui se boucle et profite que l'avocate brise la glace pour s'excuser d'avoir été si virulent avec elle au printemps passé. Il commence 2023 en choisissant de pardonner et d'aider Strange, porté par ses bonnes résolutions qui malheureusement ne dureront pas longtemps …
En effet, en milieu de mois, le clip de Malik sort sur les écrans et vient faire voler en éclat la sérénité de Mills. Ce dernier, fou de rage et de jalousie en comprenant que Marley et lui ont couché ensemble décide d'aller régler ses comptes. Toute cette histoire finit très mal, Jax brise le nez de Malik, Louisa tente de s'interposer et se mange une droite involontaire au passage. L'agent a une fois de plus cédé à la violence et regrette tragiquement son geste en voyant le corps de sa meilleure amie étendu inanimé sur le sol de l'appartement. Plus tard dans la soirée, alors qu’il pensait être au bout de ses surprises et de ses émotions, Louisa lui fait part de son désir d’être mère et lui demande à demi-mots de devenir le donneur qu’elle et sa future femme ont besoin pour donner la vie.
À la fin du mois, Jackson décide de confronter Marley lors d’une soirée romantique à la fête foraine. Il en profite pour constater qu’elle n’hésite pas à lui mentir en le regardant droit dans les yeux et finit par lui avouer qu’il est au courant de ses coucheries avec Fleming. C’est la rupture, Jax ordonne à Lynch de le laisser tranquille et de se tenir loin de sa vie. Dans la foulée, il se saoule, refait la déco de son appartement et couche avec Gabrielle ou oublier la maquilleuse. Comme toujours lorsqu'il est malheureux, Mills noie sa peine dans le travail et passe à la vitesse supérieure dans son enquête concernant Ashley Spencer, une américaine, cadre chez Boeing, que l'ASIO soupçonne d'être un danger pour la sécurité du pays ...
2022:
DÉCENBRE 2022 ∆
En début de mois, Jackson confie à Sparrow les troubles et les angoisses qui le rongent. Cette dernière le conseille sur les pistes à explorer pour aller mieux. Mi décembre, l'aprés-midi de Noël de l'association RFJ réunit les patients, les bénévoles, les familles et le personnel soignant au pôle hospitalier pour des activités de fin d'année. Le 24 au soir, Marley téléphone à Jackson pour lui avouer les raisons de son retour. Jax passe la voir à son domicile. Ils arrivent à discuter autrement qu'en se hurlant dessus ou en se provoquant. Une semaine plus tard, pour le réveillon de nouvel an, Mills invite la métisse à le suivre jusqu'à Sydney ou il compte bien exorciser quelques uns de leurs fantômes respectifs ...
NOVEMBRE 2022 ∆
Les bénévoles de RUN FOR JUDY se réunissent au pôle hospitalier tous les week-end du mois afin de préparer le repas de Noël. Jax participe aux ateliers de décoration ou il retrouve Sofia à laquelle il n'a donné que trop peu de nouvelles ces derniers mois ... des explications s'imposent. En milieu de mois, après plusieurs semaines passées à ruminer sur la façon dont il foire tout ce qu'il fait, une crise de paranoïa incontrôlable le submerge. Il pense appeler Louisa au secours mais c'est le numéro de Marley qui figure encore dans le contact d'urgence de son téléphone. L'arrivée de la métisse en pleine nuit manque de dégénérer quand il pointe son arme sur elle, complétement délirant. La nuit finit par une épaule démise et quelques heures de sommeil partagées dans le même lit. Une trêve dans la tempête dont il se réveille seul, au petit matin. Jax commence à réaliser l'ampleur de ses troubles comportementaux et cherche à régler ce problème en se mettant à la méditation.
OCTOBRE 2022 ∆
Marley revient dans la vie de Jax sans prévenir. Ils se rencontrent à la laverie, juste au-dessus du QG du PSI. Lynch pense pouvoir le séduire en lui faisant des attouchements. Mills tente de l'arrêter, excédé par son comportement et le culot qu'elle se paye de revenir le chauffer 4 ans après avoir coupé les ponts par texto. À bout de nerfs, il finit par céder au harcèlement et se montrer violent. Un viol est évité de peu grâce à l'intervention de NEO, en charge de la vidéo-surveillance. Jackson quitte les lieux, horrifié de lui-même, et passe les jours suivant rongé par les remords, à culpabiliser ...
SEPTEMBRE 2022 ∆
Le PSI change de hiérarchie. L'AFP est destituée de sa direction au profit de l'ASIO, agence de renseignement gouvernementale. Les examens de réintégration de Jackson sont donc pris en charge par ce nouvel employeur dont les protocoles d'évaluation ne sont pas les mêmes : il se fait enlever et balancer dans une mise en situation surprise afin de tester ses réflexes et ses capacités d'adaptation. Un challenge qu'il réussit haut la main, bourré d'adrénaline et d'envie de retrouver son statut d'agent en fonction. La nouvelle tombe seulement quelques jours après ce grand chambardement organisationnel au sein du Projet Epsilon : Jax est réintégré et de nouvelles recrues rejoignent le groupe. Dans la foulée, on leur communique une information horrifiante : L'ASIO a déjoué un attentat terroriste lors du marathon. Le but du PSI est désormais d'enquêter sur cette cellule criminelle et d'en établir la composition ainsi que l'organisation.
AOUT 2022 ∆
Dernière ligne droite avant les tests de réintégration. Jackson met les bouchées double : il s'entraîne comme un diable, tant mentalement que physiquement, accompagné par ses collègues du PSI. Son plus grand challenge sera bien évidemment de cacher au jury psychologique la paranoïa qui le ronge et l'empêche de dormir sans une arme sous son oreiller. À la fin du mois, il s'accorde un break de quelques jours et part en trek survivaliste avec Louisa dans le désert australien.
JUILLET 2022 ∆
Jackson assure la garde rapprochée d'Andrew lors de la tournée promotionnelle du dernier film de l'acteur aux États-Unis et en Europe. Un mois de vadrouille durant lequel il profite de sa présence à Los Angeles pour faire un stop du côté de Santa Barbara ou Louisa est en formation militaire : surprise !
JUIN 2022 ∆
Après des mois de préparation, c'est enfin le grand jour : RUN FOR JUDY vit son lancement officiel à l'occasion du Marathon de Brisbane. Tous les bénévoles ont participé à l'organisation de la course dont les obstacles insolites font le buzz sur les réseaux sociaux. L'événement rapporte un grand nombre de nouvelles inscriptions en plus de permettre une levée de fond lors du gala de charité de clôture. Une belle réussite qui fait du bien au moral : l'asso à de beaux jours devant elle. Pour fêter ça, Jackson invite Sofia au bal de clôture. Ils passent une soirée romantique sous les lumières du jardin botanique.
MAI 2022 ∆
La page du procès se tourne pour Jackson qui décide d'investir tout le temps qu'il ne passe pas à s'entraîner dans l'association RUN FOR JUDY. Par le biais de cette dernière, il fait la connaissance d'Andrew Livingstone. Ses sessions de psychothérapie continuent dans l'optique de réussir l'examen de réhabilitation de l'AFP.
AVRIL 2022 ∆
Mois noir pour Jackson : Le procès commence, il passe ses soirées à regarder le journal télévisé en compagnie de ses collègues du PSI dans l'espoir de voir le colonel condamné. La pression monte, Jax s'isole, Louisa ne le supporte pas et fait ce qu'elle sait faire de mieux : foutre le bordel dans sa vie privée. C'est ainsi que l'anonymat de Swad s'effondre. Dégouté d'apprendre que son fantasme n'est autre que Deborah, Mills se renfrogne encore un peu plus jusqu'à se disputer avec Gabrielle, le jour du verdict, alors qu'il se prépare pour rendre justice lui-même. L'avocate le menace de le balancer s'il descend Hoover à la sortie du tribunal mais Jax n'écoute pas, la conversation finit dans les cris et les menaces. Quelques heures plus tard, le haut gradé est reconnu coupable et Jackson reçoit un appel de Judy au moment de choisir si oui ou non il doit presser la détente depuis le toit de la banque sur lequel il est campé, Hoover dans le viseur ...
MARS 2022 ∆
En réponse à la tentative de suicide de Judy, leur jeune protégée, Joy et Jax décident de créer l'association RUN FOR JUDY. S'investir dans ce projet permet à Mills de canaliser son énergie et d'occuper ses nuits plus agitées que jamais à l'approche du procès de Hoover.
FEVRIER 2022 ∆
Jax entreprend une discussion textuelle sur Tinder avec une inconnue surnommée Swad. Il est à milles lieux de s'imaginer qu'il s'agit de Deborah et que le hasard des applications de rencontres les fait se matcher l'un l'autre alors que l'animosité de leur dernière rencontre reste intacte. Parallèlement à cela, Mills apprend que Judy, l'adolescente qu'il entraînait avec Joy, a tenté de se suicider. L'information le dévaste, il se sent coupable de ne pas avoir été là et décide de réfléchir à des solutions pour que Judy se sentent moins seule.
JANVIER 2022 ∆
A son retour de vacances, Jax entreprend une physiothérapie avec Sofia Shaw pour soigner l'entorse qu'il s'est en patin à glace avant son retour de vacances. Il provoque également une rencontre avec Anwar pour tenter de recoller les pots cassés et découvre que, durant son absence, Widow a fait pression sur le policier pour s'assurer qu'il ne compromette pas la condamnation de Hoover en dénonçant les méthodes employées pour récolter l'information. Le retour à la réalité est violent : chacun peu sentir à quel point les enjeux autour de ce procès pèsent lourd dans la balance.
2021:
DECEMBRE 2021 ∆
L'affaire éclate en scandale d'État tandis que les membres du PSI se rangent derrière Sparrow et unissent leur voix pour demander à Jackson de prendre des vacances. Tous redoutent qu'il ne supporte pas la pression que ce procès gouvernemental viendra faire peser sur ses nerfs déjà beaucoup trop sollicités par une année entière d'enquête à contre courant. C'est pourquoi Mills décolle avec Louisa en direction de la Norvège. Passer les fêtes à Oslo lui permettra de prendre du recul et de recharger ses batteries car les premiers mois de 2022 s'annoncent chargés en rebondissements judiciaires ...
NOVEMBRE 2021 ∆
Les aveux de Hoover ont permis au PSI de manœuvrer en coulisses et de mettre les fédéraux sur la trace du lieutenant-colonel. Lorsque son masque tombe, c'est toute une ribambelle de complices qui se retrouvent entraînés dans sa chute. L'armée convoque une cour martial et tente d'étouffer l'affaire mai des fuites éveillent l'appétit de la presse.
OCTOBRE 2021 ∆
Jax perd le carnet dans lequel il a pour habitude d'écrire chaque bride de mémoire retrouvée. Deborah Brody, une civile trop curieuse, le retrouve et tente d'en savoir plus. Elle donne rendez-vous à Mills dans le café ou l'objet a été perdu / trouvé. A deux doigts d'atteindre son but (faire tomber Hoover) Jax se doit de faire preuve de self-control afin de récupérer l'objet. Dedans, des informations confidentielles mises entre de mauvaises mains pourraient tout compliquer.
AOUT 2021 ∆
Anwar et Jax infiltrent une soirée de gala privée se déroulant au casino. Sur place, ils empoisonnent Hoover et lui arrachent des aveux incriminants. La bonne nouvelle c'est que la couverture du PSI n'a pas été percée à jour, la mauvaise c'est que Zheri et Jackson se disputent après la mission, Zheri étant profondément contre la violence et le chantage immoral dont a usé Jackson pour terrifier leur cible.
JUILLET 2021 ∆
Ils l'ont trouvé. Cet enfoiré de Preston Hoover : lieutenant-colonel de l'armée Australienne, pourri jusqu'à la moelle et signataire de l'ordre d'exécuter l'agent Connor, flic brisbanais qui en savait trop. Mills fulmine, à la fois soulagé de découvrir qu'il avait raison depuis le début et dégouté de ne plus se souvenir des éléments lui ayant attiré l'ire de ce supérieur aux mains sales. En secret, Zehri, Mills et ses collègues du PSI organisent un guet-apens. Le but ? Coincer Hoover.
MAI 2021 ∆
L'enquête de terrain s'intensifie, Jackson jongle entre son rôle de garde du corps et ses investigations avec Anwar pour remonter les pistes dont il dispose. En parallèle, ses séances de psy continuent mais n'avancent pas. Sa paranoïa, nourrie par la découverte d'indices entérinant toujours plus ses suspicions, l'empêche de faire le travail de lâcher-prise. Sa colère rumine, profondément encrée dans sa chair, avide de vengeance.
AVRIL 2021 ∆
Elizabeth finit par accepter le deal de Jackson et vient le trouver chez lui pour poser les bases de leur collaboration. Entre temps, le PSI a découvert que la balle dont Jax a été victime venait d'une arme de service dont le numéro d'identification a été effacé des registres. Trop d'informations convergent vers une possibilité de trahison interne, il faut faire vite et retrouver le coupable. Afin de mener l'enquête au plus proche de l'action, Elizabteh fera passer Mills pour son garde du corps et lui donnera un laisser-passer au sein des studios de la chaîne ABC.
FEVRIER 2021 ∆
Alors qu'il s'entraîne au dojo, Jax reçoit la visite d'Elizabeth. A son contact, des flashs de mémoire l'envahissent, ce qui lui permet de comprendre que la brune et lui ont eu une aventure avant son accident. Warren quitte la conversation précipitamment, laissant l'agent dans un mélange de migraine et de désarrois.
Quelques jours plus tard, Jackson se rend aux studio ABC pour confronter Warren à ses récentes découvertes : quelqu'un dont les méthodes ressemble beaucoup à celles du gouvernement espionne la directrice de la programmation. Jax propose à Eli d'assurer sa sécurité en échange de son aide pour retrouver la mémoire.
Fin février, Jax tombe sur Joy Patterson au dojo. Cette dernière est en train d'initier Judy - une adolescente que tous deux connaissent par le biais de l’Hôpital - à la boxe. Mills s'introduit dans la conversation. Ensemble, les deux adultes parviennent à motiver la gamine. Satisfaits de leur réussite, ils s'accordent un brunch au cours duquel chacun se livre à l'autre autour d'un jeu pour faire connaissance. Jax ressort de cette matinée plus léger qu'il ne l'a été depuis son réveil post-accident.
JANVIER 2021 ∆
Jackson est de retour à Brisbane. La police fédérale lui impose un suivi psychologique avant de pouvoir reprendre du service. Il entame donc une psychothérapie en parallèle de ses recherches pour retrouver la mémoire et lever le mystère sur les raisons de la tentative de meurtre dont il a été victime.
Elizabeth Warren reconnait Jackson dans la file du Starbucks. Lui ne se souvient plus d'elle mais lui propose de le rejoindre un soir après son entraînement pour discuter de tout ça.
Lors du BBQ de l'Australian Day, Jax fait la connaissance de Lily Keegan. Si le courant ne semble pas passer d'entrée de jeu entre eux, la cuisson de ses steaks et les portions généreuses de salade de pomme de terre qu'il sert à la belle pour elle et son époux semblent mettre un peu d'eau dans le vin de l'infirmière. Au final, ils se quittent sur une note positive car, après tout, nul n'a envie de se disputer un jour de fête nationale !
Tandis qu'il court en pleine nuit pour fuir ses cauchemars, Jackson tombe sur deux types en train de harceler une jeune femme. N'écoutant que son instinct, il s'interpose et finit par se battre avec les agresseurs. La victime, Maighread Coster, accepte de porter plainte. Jax l'accompagne jusqu'au commissariat avant de la ramener chez elle. Sur la route, il s'encourage à ne pas se terrer dans la peur.
En toute discrétion et contre les ordres de ses supérieurs, Jackson retrouve Anwar Zehri pour discuter de leur dernière mission commune, celle à cause de laquelle il a bien failli y passer. Les deux hommes s'échangent l'information dont ils disposent et tentent de comprendre la trame de fond de l'histoire. Pour l'un comme pour l'autre, trouver l'identité du ou des responsable(s) est important car Anwar est toujours en fonction au sein de l'unité jadis infiltrée par Mills, ce qui l'expose, peut-être, à des représailles s'il s'avèrent que son lien de complicité avec Jackson a été découvert.
Jackson cherche à reprendre contact avec Louisa Flemming, son amie d'enfance. Cette dernière refuse de lui parler et l'envoie se faire voir lorsqu'il l'appel si bien qu'il se retrouve à l'attendre un soir après la fin de son service, à la caserne militaire. Il apprend alors, démuni, que son refus de le voir est dû à une coucherie entre Mills et l'ex-copine de Louisa. Jax, ne se souvenant pas de ce " détail ", révèle son amnésie à Louisa qui lui répond avoir besoin de temps pour réfléchir à tout cela. Mills se sent seul lorsqu'elle le plante sur le parking de la caserne.
2020:
NOVEMBRE 2020 ∆
Jax est touché à la tête et laissé pour mort sur un trottoir de Sydney. S'en suit plusieurs jours de coma, des semaines de convalescence et une amnésie rétrograde passagère qui lui vaut de ne plus se souvenir des 10 mois ayant précédé l'accident. Les neurologues lui assure que la mémoire finira par lui revenir mais ne peuvent garantir le temps que cela prendra ...
MAI 2020 ∆
Le PSI contacte Jackson pour l'avertir que sa mission prend un nouveau tournant, la taupe a pris la fuite en direction de Sydney. Il quitte Brisbane du jour au lendemain avec son équipe, sans prévenir personne, pas même ses parents.
FÉVRIER 2020 ∆
Jax est missionné par le PSI pour infiltrer la police de Brisbane. On soupçonne des actes de corruption dans une unité régionale. Son ordre de mission est clair : démasquer la taupe et la livrer aux fédéraux.
2019 - 2010:
AVRIL 2019 ∆
Mickey replonge. Jackson l'apprend dans la une des journaux. Son cousin est retombé dans la drogue et sa carrière vole en éclat en même temps que son couple. Mills fait de son mieux pour épauler aussi bien Mickey qu'Aliyah, son (ex)femme, entre deux enquêtes pour le compte du PSI.
JUIN 2018 ∆
Anniversaire de Marley. Ils ont prévu de se rejoindre au restaurant pour célébrer avec les amis de la belle mais la charge de travail le retient au bureau. Jax arrive en retard et passe une partie de la soirée pendu au téléphone avec le PSI. L'alcool et l'exaspération se chargent de faire exploser Marley dont l'attitude braque et déçoit Jackson au point d'en arriver à la dispute de trop, celle qui se termine par un '' si tu t'en vas, je ne serai plus là à ton retour ''. Il claque la porte. Elle disparait. Jackson noie son chagrin dans le travail ...
MAI 2018 ∆
Mills intègre EPSILON PROJECT (PSI), une unité secrète gouvernementale ayant pour but de lutter contre la corruption au sein des forces de l'ordre Australiennes.
14 FÉVRIER 2018 ∆
Mills revient d'une formation qu'il dispensait à New-York pour demander Marley en mariage le jour du 7 éme anniversaire de leur rencontre. La soirée ne se déroule pas comme prévu : au restaurant, leur voisin de table fait le coup de la demande à sa gonzesse. L'agent décide de reporter la sienne face à la réaction mitigée de Marley vis à vis du couple fraîchement fiancé. Ils passent toutefois une nuit parfaite qui conforte l'agent dans son choix : Malgré les hauts et les bas, c'est avec cette femme qu'il veut se passer la corde au cou.
MAI 2014 ∆
De nombreux succès sur le terrain et un talent indéniable pour le métier conférent à Jackson le titre d'intervenant formateur au MOSC. Plusieurs fois par an, il prend l'avion et part pour des sessions de formation à travers le monde, partageant son expérience et ses façons de faire avec les nouvelles recrues de tous horizons.
2013 ∆
Mickey devient champion du monde. Jackson est aux premières loges pour soutenir son cousin.
DÉCEMBRE 2012 ∆
Après des mois passés à se texter, s'appeler, s'envoyer des photos et se séduire sans vraiment se l'avouer, Marley débarque à Brisbane. Il n'en faut pas plus pour décider Jackson a tenter sa chance : il se rend à son hôtel et passe la nuit de Noël avec elle sous la couette. C'est le début d'une longue histoire d'amour et de haine ...
FEVRIER 2011 ∆
Alors qu'il est en stage de perfectionnement à Sydney, Mills profite d'une permission pour se rendre au strip club. Il y rencontre Marley. La prestation scénique de la danseuse l'ensorcèle autant que la discussion qui s'en suit au bar ou elle le rejoint après être sortie des coulisses. Le lendemain, il fait livrer des fleurs à son attention avec une carte contenant son numéro de téléphone.
JANVIER 2010 ∆
Après 5 ans de service, Jackson intègre le MOSC (Management of Serious Crime), un programme de perfectionnement des agents fédéraux. Il s'y spécialise en infiltration et effectue un premier stage en Irak, aux côtés des troupes américaines et des équipes de déminage.
2009-2000:
JANVIER 2005 ∆
Tout juste majeur, Jackson entre à l’école de police. Il a pour objectif de réussir tous ses concours et d’intégrer l'AFP (Australian Federal Police), haute autorité de l’état.
2004 ∆
Jackson introduit Mickey au dojo, espérant offrir à son cousin turbulent l'exutoire qu'il y a trouvé après l'agression de sa mère.
NOVEMBRE 2001 ∆
Rongé par la colère et la tristesse, Jackson file un mauvais coton. Il devient bagarreur et passe la plupart de son temps en retenue. C'est un peu par hasard qu'il pousse la porte du Dojo et commence à pratiquer la boxe. Le meilleur choix de sa vie à ce jour : il y trouve un cadre, la discipline nécessaire pour ne pas devenir le délinquant en puissance que ses profs le voyaient déjà être et, surtout, l'inspiration d'un nouveau choix de carrière : tant qu'à se battre, Jax décide de combattre le crime et de défendre les victimes. Il sera policier.
SEPTEMBRE 2001 ∆
La mère de Jackson, se fait agresser dans le bus la ramenant chez elle après le travail. La bête histoire d'un coup de couteau assené face au refus de se défaire de son sac à main. Gloria perd un rein et son bébé dans l'accident. Mills ne connaîtra jamais sa petite sœur.
FEVRIER 1987 ∆
Naissance de Jackson a Brisbane où il passera la majeure partie de son enfance / adolescence.
« Il faut vraiment que tu lui en parles, Mia. Je compte sur toi. Il n’est pas plus bête qu’un autre, il comprendra. Tu sais, parfois, une petite attention particulière, ça ne suffit pas pour faire passer un message… ». J’acquiesce alors et je sais que je vais devoir le faire. Même si ce ne sera pas évident, surtout après la dispute que nous avons eu la veille. Mais je n’ai pas envie de le perdre, je n’ai pas envie qu’un fossé se creuse entre nous, et que celui-ci soit insurmontable. Alors, oui, mon père a raison, il faut vraiment que je lui en parle. C’est important.
J’interroge mon père, peut-être pour me rassurer, si lui aussi a déjà eu des doutes « Qui n’a jamais eu de doutes, au moins une fois ? J’ai eu des doutes tout au long de ma vie. J’ai eu des doutes quand j’ai commencé mes études. Est-ce que j’avais choisi la bonne voie ? J’ai eu des doutes quand j’ai appris qu’on allait t’avoir. Est-ce que j’allais faire un bon père ? Les doutes font partie de notre quotidien, ils nous forgent, Mia. Ils nous permettent d’avancer, de se questionner, et on en sort souvent plus grand ». J’aime la sincérité de mon père, qui ne cherchera jamais à me cacher la vérité, qui n’hésite pas à me faire part de son vécu à chaque fois. Et c’est ce que j’aime chez lui, ce que j’aime dans cette relation si fusionnelle que j’ai avec lui. Et au fond, tout ça, je le savais. « Et en ce qui concerne les regrets… J’aurai voulu prendre plus de temps avec vous. J’ai l’impression d’avoir passé la moitié de ma vie dans un cabinet médical ou un bloc opératoire. Je regrette parfois d’avoir loupé certains moments importants de ta vie parce que je devais rentrer tard. Mais les moments passés avec vous ont toujours permis de rattraper un peu le temps perdu. J’espère, en tout cas ». Et là, je comprends que mon père s’en veut et les rôles s’inversent alors. Je lui attrape les mains et plonge mon regard dans le sien « Papa, tu n’as strictement rien à regretter. Alors oui, tu as été souvent absent du fait de ton travail. Mais tout l’amour que tu as pu me donner, toutes les attentions, toutes les activités qu’on a pu faire dès que tu étais en weekend, ou ne serait-ce que les nombreuses histoires que tu as pu me lire avant d’aller dormir ont largement rattraper tout ça. Jamais je ne me suis sentie malheureuse ou en manque d’amour. Tu m’as donné tellement… Je t’admire et j’espère vraiment être capable de faire la même chose avec mes propres enfants ». C’était sincère, serrant davantage mes mains dans les siennes. L’émotion devient forte et surtout du fait des mots prononcés je finis par l’étreindre. Je pleure aussi, et fini par lui dire que je l’aime « Je t’aime aussi, Mia. Plus que tout au monde. Tu es la plus belle chose qui me soit arrivée. Et je veux que tu sois heureuse. Que ce soit avec Adam, avec les jumeaux, ou avec quelqu’un d’autre si c’est ce que tu souhaites. Vous êtes grands, je sais que vous saurez choisir ce qu’il y a de mieux pour vous. Et je sais que, comme moi, il ne cherche qu’à te rendre heureuse ». Il me dépose un baiser sur le front et je murmure alors « Je sais… Je sais que c’est le bon… ». Parce que cette conversation avec mon père m’a fait ouvrir les yeux et que je veux me battre pour mon couple… Pour Adam, pour les jumeaux. Pour moi aussi. Je veux arrêter de me prendre la tête, de me poser un milliard de questions quand il n’y en a pas à se poser.
Je me lève alors, invitant mon père à faire de même. Je prétends l’attendre depuis tout à l’heure « File donc, avant que je te jette à la flotte ! Je te suis ! ». Je lui tire la langue et attrape ma planche pour filer vers l’étendue d’eau. Un sourire renait sur mon visage, progressivement. Je m’arrête avant de rentrer dans l’eau, me rendant compte que mon père ne me suivait plus « Bon tu attends quoi ?! ». JE m’impatiente, l’hôpital qui se fou de la charité. Je finis par entrer dans l’eau sans l’attendre alors qu’il se dirige enfin vers moi. Nous allons enfin pouvoir tâter de la vague, comme il le disait si bien.
« Ce n’est pas ce que j’ai dit » Je n’apprécie pas cette façon qu’il a de me demander de l’écouter cette fois-ci. Comme si les fois précédentes, je n’avais jamais été attentive. Automatiquement, cela me renvoie surtout à cette confrontation au Mexique, où je l’avais accusé d’être louche parce qu’il nous suivait Lukas et moi. Ce même jour, il m’avait demandé de l’écouter parce qu’il avait voulu prendre la défense de mon père ou du moins, me faire entendre certains arguments notamment celui que j’allais regretter de rester sur mes positions un jour ou l’autre. C’est à ce moment là aussi, lorsque j’ai accepté de l’écouter, que notre lien s’est créé avec Geo. Ses paroles ont eu des répercussions sur moi. Parce que oui, depuis le retour de mon père, les paroles de Geo au Mexique ont raisonné en moi. Et c’est peut-être aussi pour ça que j’ai accepté de laisser une petite porte ouverte à mon père pour que, progressivement, il refasse partie de ma vie. Cependant voilà, je viens à clamer que je regrette cette rencontre, cinq ans plus tôt, que j’aurai préféré ne jamais croiser son chemin et donc le connaitre à ce point. Car oui, il fait partie d’une déception de plus dans ma liste déjà bien fournie. « Tu ne penses pas ce que tu dis ». Il a surement raison mais je ne le dirai pas, parce que la colère revient quand je le vois, que celle contre Alec revient aussi. « J’ai toujours aucune explication au fait que j’ai ressenti ce besoin de garder contact avec toi. J’en aurais sûrement jamais. Tu pourras dire ce que tu veux, je ne changerais ça pour rien au monde ». Mon regard est ancré dans le sien alors qu’il prononce ses paroles. Il peut y voir de la colère. Pourtant, ses paroles me touchent. Et là encore, si je ne réponds rien, c’est pour ne pas en arriver à dire des choses que je pourrais regretter… parce qu’évidemment je ne changerai ça pour rien au monde aussi. Pourtant, je suis déçue, il ancre son nom dans cette blessure que je ne parviendrai certainement plus à panser…
J’accepte donc de l’écouter, mais évidemment je fais déjà des suppositions sur ce qu’il va bien pouvoir me dire et lui balance en pleine face. J’ai eu cette conversation similaire avec Alec quelques jours plus tôt, c’est à son tour désormais. Je n’ai pas envie d’entendre les mêmes choses, les mêmes excuses que je n’accepterai pas. Il me connait, je me suis livrée à lui pendant cinq ans, sans artifices, sans prétention, sans semblant. Et pourtant, il m’a menti pendant tout ce temps… « Je pourrais te dire tout ça. Que j’ai voulu tout te dire des centaines de fois, pour éviter qu’on se foute dans une situation comme celle-ci. Pour t’épargner, pour que tu saches ce que je fais tous les jours. Pour que tu ne sois pas surprise de me voir disparaitre du jour au lendemain ». Et quand il dit ça, c’est comme un coup de poignard. Parce que finalement son affirmation peut avoir double sens : celui de la fuite qui expliquerait qu’il disparaisse soudainement ou l’autre sens, celui de la mort. Parce qu’évidemment, les activités qu’il mène sont dangereuses, et même si je n’en connais que les contours, qu’il ne me dira pas exactement en quoi consiste les activités du Club, je ne peux que m’en douter « Tu ne serais pas le premier, c’est peut-être pour ça que tu as décidé de ne rien dire, tu t’es dit elle est habituée ma petite après tout » Ma petite, j’utilise volontairement ce terme, peut-être pour lui faire du mal. Surnom qu’il m’a donné depuis son retour à Brisbane et qu’il utilise à tout va à mon encontre. Mon regard est toujours mauvais sur lui, limite méprisant. Mon ton est cinglant. « J’ai jamais réussi. Parce que s’il existe mille raisons pour lesquelles je devais tout te dire, il y en a mille autres pour lesquelles c’était impossible ». J’en ai assez de ses excuses qui n’ont pas de valeurs, qui n’arrangent rien à la situation « Dans ce cas, puisqu’il t’est impossible d’être honnête avec les gens qui comptent pour toi, abstiens-toi. Abstiens-toi d’avoir des personnes qui tiennent à toi si tu ne peux pas être honnête. Trace ta route tout seul ! ». J’élève le ton, faisant un pas de plus vers lui de colère. J’appuie, je le sais, j’appuie là où ça peut le blesser, comme pour lui rendre la pareille. Là encore, je repense à cette rencontre où j’avais lu dans ses yeux que c’était un homme indéfiniment seul et souffrant de cette solitude du fait de la carapace qu’il s’était forgée. Mais aussi, maintenant que je suis au courant, de la vie qu’il a décidé de mener. Je retrouve cet exact même expression dans ses yeux quand je lui balance ces derniers mots en pleine figure. « Je t’ai menti, beaucoup. Je ne vais pas répéter ce que tu sais déjà, on gagnera du temps ». Je roule des yeux, et recule d’un pas en soupirant. Il valait mieux, je n’avais pas envie d’entendre encore et toujours les mêmes excuses.
« Avant Brisbane, il y en a eu d’autres, beaucoup d’autres. Tu dois t’en douter, mais toutes ces cartes postales… mon tour du monde est différent du tien. J’ai toujours pris le temps pour toi, autant que nécessaire. Tu en as pris aussi pour moi. J’ai passé sous silence ce que je fais de ma vie, car j’en suis pas fier. Ce n’est pas quelque chose que l’on peut scander fièrement ». Il ne m’apprend rien de ce que je sais déjà, hormis le fait que tous ses précédents voyages étaient liés aussi à des activités illégales elles aussi. « J’ai toujours su que t’étais pas une gam… une jeune femme ordinaire. Une part de toi savait pour tout ça. Je le sais, car jamais tu n’as cherché à savoir, te contentant de réponses évasives. Et ça m’arrangeait, au fond. Car ce qu’on avait toi et moi, ça passait au-dessus de tout ça ». Un mélange d’émotions encore du fait de ses derniers mots, partagé entre le mal que ça fait de l’entendre utiliser le passé sur ce que nous avions et la colère qu’il pense qu’au fond de moi je le savais. « Qu’est-ce que je pouvais en savoir que tes silences cachaient en réalité des activités minables ? J’ai été encore trop naïve, voulant accorder ma confiance bien trop facilement. Si tu savais à quel point je le regrette ! Tu vaux vraiment pas mieux que mon père ! ». Je crache mon venin, encore et toujours, j’en tremble même. Parce qu’évidemment, j’ai mal, mal de me dire que je le perds lui aussi, que notre relation est désormais réduite à néant… « Et j’ai envie de croire que ce n’est pas perdu. Parce que… Tu es ma famille, Mia. Je te l’ai déjà dit, je découvre ce que c’est, d’avoir une famille. Je me battrai pour la garder ». Mon regard se pose à nouveau dans le sien, des larmes apparaissent, commençant à rouler sur mes joues alors que je l’observe silencieusement quelques secondes. Mon ton est monotone et ferme alors que je reprends la parole « Tu pourras te battre autant de temps que tu le veux Geo, mais je ne pourrais jamais accepter ce que tu es, la vie que tu as choisi. Alors, ne perds pas ton temps, ne me fait pas perdre le mien non plus, et va t-en. Oublie moi, oublie cette relation que nous avions tous les deux ». Ca me fait mal de prononcer de tels mots. Je soupire et avance d’un pas vers lui en ajoutant, la gorge serrée, mon ton devenant plus agressif « Tu étais comme un père pour moi Geo ! Pourquoi il a fallu que tu merdes toi aussi ?! ». Mes larmes s’échappent, roulent et s’écroulent même au sol sans ménagement, tout en gardant le courage d’ancrer encore et toujours mon regard dans le sien.
« C’est important d’en avoir parlé, au moins ». Il a raison mais cette conversation n’a pas abouti sur ce que je voulais. Je sais qu’Adam me soutiendra toujours dans mes choix, qu’il ne me mettra jamais de bâtons dans les roues. Mais hier soir, j’ai lu et vu de la peur dans ses yeux. La peur d’éventuellement me perdre parce que je doutais, parce que je remettais aussi en question notre vie de couple, notre vie de famille avec cette envie de partir à l’étranger car je ne savais pas comment on allait pouvoir concilier les deux « Est-ce que tu lui as dit clairement ce que tu ressentais pour lui ? J’veux dire, pas juste en lui préparant son plat préféré ou en lui offrant une nouvelle montre. Est-ce que tu t’es posée pour lui dire à quel point il comptait pour toi ? ». Je relève alors mon regard sur mon père. Et à vrai dire, je n’en sais rien « Je sais qu’on est bavards chez les McKullan, mais on est pas toujours très prolixe sur ce qu’on ressent pour notre entourage… ». Là encore,il marque un point, je reconnais que je sais me montrer tendre, par les gestes, attentionnée, soucieuse. Mais ensuite, dire réellement ce que je ressens… « Je ne sais pas… Je ne crois pas… Il y a des je t’aime échanger, des petits regards mais… non j’ai jamais fait ça. Mais je suppose que je devrais commencer par ça avant de lui balancer que je veux partir à l’étranger… » Je baisse alors mon regard. Pourtant, je pensais lui montrer suffisamment tous les jours que je l’aimais mais visiblement il fallait peut-être que je fasse plus d’efforts de ce côté-là. Une certaine carapace s’était forgée au fil des années après de nombreuses déceptions amoureuses. Du coup, je laissais plus facilement exploser ma colère que mon amour. Peut-être qu’il allait falloir que je change sur ce point. En attendant, je me trouve égoïste. Egoïste de ne penser qu’à moi, à ce dont j’ai envie alors que j’ai la chance d’avoir un homme qui m’aime et deux petits garçons que je considère comme les miens. Et que j’oublie dans l’histoire aussi. Mon père me donne alors une pichenette sur le bras ce qui me fait relever mon regard sur lui, portant ma main sur mon bras « Non mais je devrais t’enregistrer et te faire réécouter les âneries que tu me sors, parfois… Petit un, t’es la meilleure maman qui soit pour les jumeaux. Tu es épanouie avec eux, et c’est réciproque. Ils te réclament tout le temps. Petit deux, ce n’est absolument pas égoïste que de vouloir aussi t’épanouir professionnellement. Les mioches, c’est sympa cinq minutes, mais si tu te fais chier professionnellement, après… après tu te retrouves sur une plage à discuter avec tes gosses de leur avenir plutôt que de tâter de la vague ». Il parvient à me faire retrouver le sourire, surtout avec son dernier commentaire. Mais je sais aussi qu’il a raison, que je suis devenue malgré moi une maman mais que ce rôle me convient parfaitement. J’aime les jumeaux plus que tout au monde, tout autant que leur père. Et je ne voudrais échanger ma place pour rien au monde. Alors qu’il dépose un baiser sur mon front, je laisse échapper un « Désolé » et avant qu’il ne soit tenter de me refaire les gros yeux, j’ajoute « de t’empêcher de tâter de la vague ». Je glisse ma main dans la sienne « Tu as déjà eu des doutes papa ? Je veux dire, est-ce que tu as des regrets, des choses que tu aurais aimé faire mais que tu n’as pas faites du fait de ta vie de famille ? ». Comme si je cherchais à me rassurer d’avoir aussi cette part de doute en moi, dans l’espoir aussi de me dire que je n’étais pas la seule à pouvoir traverser ce genre d’étapes dans ma vie. J’explique alors à mon père que j’ai peur de tout perdre, que tout s’arrêter du jour au lendemain entre Adam et moi, du fait de mon passé. « Ce n’est pas à moi qu’il faut que tu dises tout ça, Mia. C’est à Adam. Ton Adam, celui avec qui tu courais dans le jardin, celui avec qui tu faisais du vélo tous les dimanches matins, celui avec qui tu faisais tes devoirs jusqu’à deux heures du matin. Je suis sincèrement convaincu que peu importe les aléas de la vie qui vous tomberont dessus, vous serez toujours là l’un pour l’autre. Vous resterez accrochés l’un à l’autre, comme une huitre le ferait à son rocher. Il est ton pilier, tout comme toi tu l’es pour lui. Vous avez une vie incroyable, tous les deux, et vous le méritez autant l’un que l’autre. Alors profite, Mia. Explique-lui tout ce qui serait absolument fantastique dans cette opportunité, explique-lui tes craintes. Je suis sûr qu’il comprendra ». Des larmes commencent à perler sur mes joues, non pas de tristesse. Non. Elles se versent une à une car mon père a raison, Adam est mon rocher, mon pilier. Et je ne peux pas laisser tomber tout ce qu’on a. Par ses mots, mon père me donne la conviction qu’en effet, lui et moi pouvons y arriver, pouvons trouver une solution à tout ça. « Et pour ta gouverne, quand je parlais d’huitre, j’imaginais pas n’importe quelle huitre, plutôt une huile perlière… Tu es ma princesse, Mia, et tu es très certainement la reine d’Adam… Fonce, ne te pose pas de questions, il finira toujours par te suivre par monts et par vaux… ». Mes bras viennent alors se nouer autour du cou de mon père, le serrant alors fortement dans mes bras. Mes larmes se sont glissés dans son cou, je me recule alors, venant essuyer celle-ci en souriant « Pardon, je suis entrain de t’inonder ». J’essuie mes larmes d’un revers de la main, redevenant sérieuse, sans lâcher mon père pour autant « Je t’aime papa. Je ne sais pas ce que je ferai sans toi ». Je me blottit à nouveau dans ses bras et tout en y restant, j’ajoute « J’aime Adam et je ne veux pas le perdre… ». Je me recule à nouveau, le lâchant enfin « Je te promets qu’on trouvera une solution lui et moi ». Parce que je sais que mon père tient aussi à ce couple que nous formons Adam et moi. Alors je lui en fait la promesse. La promesse que je vais me battre pour ce couple, parce que je sais que si je perds Adam, je le regretterai sûrement toute ma vie.
Je me lève d’un coup, retrouve un peu de contenance et tend ma main à mon père encore assis dans le sable « Bon, tu attends quoi pour te lever ? J’ai envie de surfer, je t’attends depuis tout à l’heure ». Un sourire malicieux s’affiche sur mon visage alors que j’attrape ma planche et court vers l’océan.
Quelle est-elle, cette raison ? Qu’est-ce qui peut justifier toute cette peine que j’ai semé derrière moi ? Celle dont j’ai entouré Raelyn par obstination ? Est-ce naïf d’imaginer qu’elle dépasse ma vengeance ? Je n’ai pas gagné grand chose de mon acoquinement avec Raelyn. Certes, elle m’a introduit dans son monde, mais jamais je ne l’ai questionnée sur les responsables de la mort de ma fille. Aujourd’hui encore, elle sait d’elle qu'elle est ma motivation à agir, mais elle ignore quelle était la couleur de ses cheveux, de ses yeux ou qu’elle était ses loisirs et ses plaisirs. Les seuls clichés qu’elle a observés lui ont caché son visage. Dès lors, si son rôle n’était pas de m’aiguiller pour que j’atteigne mes objectifs plus rapidement, est-ce naïf d’imaginer que son rôle n’est pas achevé ? Que l’heure n’est pas à tourner la page ? Que Cian a raison ? Qu’il peut me demeurer un brin d’espoir pour mon couple ? J’ai peur évidemment. J’ai peur d’y croire, de me bercer d’illusions et de me planter. J’ai peur de faire erreur et d’en souffrir plus que de raison. Alors, je me fie aux faits énoncés par mon hôte : Sofia n’est responsable de rien, car c’est vrai… elle fait partie de moi. C’est triste finalement. C’est la preuve que je suis incapable de la laisser reposer en paix, que je ne suis pas prêt à me défaire de son fantôme. Il est accroché à mes chevilles et je le chéris parce qu’il me fait du bien. Grâce à lui, elle est toujours un peu avec moi. Est-ce que cela signifie que Raelyn n’a pas une place importante dans mon coeur ? Elles sont deux entités indépendantes l’une de l’autre. Mais, j’y penserai plus tard. Je n’ai déjà que trop parler de moi et, profitant de l’interlude cuisine, je soupire sur mes tracas au profit des siens. Je les range dans une boîte et j’interroge Cian ce qui compose aujourd’hui sa vie. Je l’ai écouté en picorant, ma bière dans une main et l’autre pianotant nerveusement la table basse. Je n’ai pas perdu la moindre information en revanche. Je suis trop conscient qu’elles sont la clé pour m’aider à me concentrer sur autre chose que sur ma petite personne et ça fonctionne. Mon ami parvient à m’arracher un sourire sincère, un sourire affecté parce que je suis touché par son dévouement envers cet enfant. Aussi ai-je hoché vigoureusement de la tête à l’évocation des couches, du lait ou des biberons. Il peut en parler autant qu’il le souhaite. Il peut me garder éveillé la soirée et la nuit durant si ça lui chante. Les enfants sont si innocents que s’entretenir de leur progrès a la faculté de nous garder loin de ces responsabilités autres que celles qui nous incombent. « Non ! Ce n’est pas grave. Pas du tout même. Je comprendrais même que ça déborde parfois… Allez, raconte-moi tout ce qu’elle est capable d’accomplir.» Toutes ces choses devant lesquelles il s’émerveille au quotidien. Je l’y ai invité et il s’est exécuté sans que je n’aie à le brûler et, moi, je me suis gorgé de tous ces souvenirs de ma vie d’hier qui me rendent parfois nostalgiques.
Quand ma mère prête aux faits du hasard une intervention divine, certains parlent de la loi de l’attraction, d’autres de la convergence des énergies et, juste à côté, il y a moi, circonspect, tandis que Chad me hèle. Je suis étonné de sa présence parce que je pensais à lui, à son ancienne épouse, à son divorce. Et, pour cause, je compare nos situation. Sarah s’est distinguée plus tôt en menace, m’entraînant dans une impasse ou une pièce sombre, faite de quatre murs et d’une seule simple porte, une seule, une que je ne pourrai emprunter que si j’accepte ses conditions. Elle les a ruminées durant des moi et son plan est sans faille : soit je lui cède la moitié du bateau soit elle remuera la merde avec un bâton jusqu’à ce qu’elle éclabousse Raelyn. Autant dire que c’est malin, vil, intolérable pour mes sentiments à l’égard de ma nouvelle compagne. Aussi le respect s’est-il mué en mépris. Il s’est transfiguré au point que je m'interroge sur la séparation du couple Ward-Taylor. A-t-elle été revendicatrice, ma belle-soeur ? Alors qu’elle était consciente que son mari l’a bercée d'illusion, a-t-elle tenté de lui nuire d’une quelconque façon ? Est-ce que j’idéalise la noblesse de son âme en statuant sur un non ? Ai-je le droit de lui poser la question ? Et, si pas à elle, puis-je considérer que la visite inopinée de mon cadet est une invitation du destin à sustenter ma curiosité ? A vider mon sac ? A trouver auprès de lui les bribes d’une solution pour me tirer du guêpier dans lequel la mère de ma fille m’a piégé ? Serait-ce outrepasser les limites de l’acceptables alors que ma relation avec Chad n’est plus que l’ombre d’elle-même ? Certes, à l’hôpital, alors que je me retapais doucement des conséquences d’un accident de voiture, l’ambiance était légère, mais je ne suis pas dupe. Liam a largement contribué à la détendre. Du reste, je n’ai pas oublié qu’il y a près d’un an, j’ai été qualifié de requin par mon petit frère. Cette comparaison, je l’ai digérée difficilement, mais de l’eau n’a-t-elle pas coulé sous les ponts ? Aujourd’hui, je ne lui en tiens plus vraiment rigueur, mais je serais fou de m’estimer assez légitime pour en appeler à ses conseils si, ce faisant, je dois fouiller les méandres de son passé. Dès lors, quoique la stupeur se lise sur mes traits fatigués de me prendre la tête à cause de mon divorce, ils se sont tout de même fendus d’un large sourire. « C’est vrai. Je l’aime beaucoup. J’ai joué de chance pour l’acheter. Et j’ai eu un sacré coup de pouce, tu t’en doutes. » me suis-je justifié, mal à l’aise face à cet aveu d’une richesse pourtant inexistante. Sans un emprunt auprès de Maeve Fox, ce rêve m’aurait filé entre les doigts : aucun vétéran n’a les moyens de s’offrir un tel bijou de mécanique maritime. « Et je n’exclus pas que ça soit en effet ma crise de la quarantaine…ce qui n’exclut pas les crises existentielles, crois-moi. » J’en subis les conséquences plus souvent qu’a mon tour et Dieu seul sait comme je déteste ces introspections qui bousculent mes points de repère. Sans doute est-ce l’impact de mon bonheur récent avec Raelyn. Il m’oblige à rediscuter les termes de ma vengeance, celle que je cache à tous, celle qui m’a tenu en alerte pendant des années, celle que je m’obstine à décrire comme un besoin quand mon coeur prétend le contraire. « Mais, viens, reste pas là. J’allais me servir un verre justement. » lui ai-je proposé d’un signe de la main. « Et je ne vais pas te cacher que je pensais à toi. Mais, on en reparlera. » Plus tard, peut-être. Tout dépendra de l’échange puisque l’évidence suggère que le benjamin des Taylor n’est pas là par hasard. « Qu’est-ce que je te sers ? » Soft ? Alcool ? Fort ? Léger ? Dois-je sortir de quoi grignoter ? Je l’ai conduis vers la cuisine par réflexe, mais il s’arrête là. Autant je sais comment me comporter avec Liam autant je suis perdu face à Chad. Nous sommes aussi différents qu’un rond et un carré. La preuve étant, je parle plus qu’à l’accoutumée de crainte que mon visiteur s’imagine qu’il n’est pas le bienvenu. « Je peux te faire visiter aussi, si ça t’intéresse. C’est un peu le foutoir, mais tu ne regarderas pas. » Et, par ce terme, il faut entendre des indices que je ne vis pas seul sur le bateau. Si Raelyn est absente, c’est une nouveauté. Même jour, même heure, mais semaine précédente, il aurait eu tout le loisir de vérifier si le portrait brossé par la famille est une invention à des lieues de la réalité. « Je ne sais pas pourquoi tu es passé, Chad. Mais, ça me fait plaisir. » lui ai-je donc lancé, honnête, authentique et spontané. Pourquoi ? Je ne me l’explique pas avec certitude. Mon hypothèse, c’est que je vais mieux, bien assez pour me permettre d’exprimer à coeur ouvert des émotions tues par orgueil ou par égoïsme.
Je m’estime chanceuse. Chanceuse d’avoir un père aussi présent, qui n’a jamais failli devant moi. Cette relation fusionnelle avec lui je ne l’échangerai pour rien au monde. Je sais que je peux compter sur lui, qu’il aura toujours cette oreille attentive pour moi, qu’il sera l’épaule sur laquelle je peux me reposer quand ça ne va pas. C’est le cas aujourd’hui et il me le démontre encore. Il m’a demandé de le rejoindre pour une session de surf, il est impatient, me faisant remarquer mon retard. Et pourtant, quand je m’effondre, il est là pour me rattraper, m’enlaçant de ses bras pour me réconforter, pour me montrer qu’il était là. Alors, une fois que le plus gros est passé, je lui explique, assise dans le sable, le regard dans le vide, ce qui ne va pas. Une remise en question sur ma vie… autant personnelle que professionnelle, qui a entrainé une violente dispute entre Adam et moi la veille au soir… Une remise en question sur mes envies, sur ce que je souhaite pour mon futur. Parce que, pour le moment, même si je vis un conte de fée éveillé à ses côtés, il y a des parts d’ombre et des doutes qui subsistent… « Déjà sache que je suis très heureux pour toi que tes projets rencontrent autant de succès. C’est une super opportunité qu’on te propose, et je suis d’avis que ce genre de choses, ça ne se refuse pas. Je pense que les deux ne sont pas incompatibles, Mia. Tu n’es pas forcément obligée de choisir entre Adam et ta carrière. Et tu ne devrais pas avoir à le faire » Mes yeux encore embués se relèvent doucement sur mon père « Je sais » je souffle alors. Pourtant, c’est ce que je fais indirectement… « Adam n’a aucun moyen de te suivre ? Les jumeaux sont jeunes, ils s’habitueraient facilement ». Je soupire. En réalité, je n’en sais rien « Notre discussion hier soir a plus tourné sur nous, sur les doutes quant à notre avenir que sur nos solutions… Je ne veux pas qu’il doute à ce point de mes sentiments pour lui, ce n’est pas ça que je remets en question… ». Et pourtant, c’est ce qu’il pense et malgré tout ce que j’ai pu lui dire pour tenter de le rassurer, il n’a rien voulu entendre. Au point que le ton est monté, que des reproches ont fusées des deux côtés où Adam a fini par quitter la maison dans la soirée, pour ne revenir que tard dans la nuit, à dormir sur le canapé. Ce matin, aucune parole n’a été échangé, pas même un regard, encore moins une étreinte. C’est le cœur lourd que j’ai quitté la maison ce matin… « Et puis si vraiment ce guignol ne veut pas te suivre pour une raison qui m’échappe, il n’aura qu’à rester ici, on essaiera de l’aider à s’occuper des jumeaux, au besoin ». Un sourire s’affiche sur mon visage parce que mon père prendra toujours ma défense et surtout, il serait prêt à tout pour m’aider, et aider mon couple. Surtout celui que je forme avec Adam. Mes précédentes relations, il ne les a pas toujours aussi bien acceptés. Autant celle avec Adam, c’est différent, parce que ma mère et lui le connaissent depuis toujours et savent pertinemment qu’il est un homme qui est digne de confiance et qui me rend heureuse… « La seule question qu’il faut que tu te poses, c’est ce dont tu as envie, toi. Est-ce que tu te vois passer les neuf prochains mois de ta vie avec un ventre qui gonfle comme un ballon et, à terme, un marmot sur les bras ? Ou est-ce que tu préfères profiter encore un peu et aller vadrouiller ». Je fixe cette main qui est venue enlacer la mienne délicatement « Non… » Je murmure alors, relevant doucement mon regard « J’ai envie d’avoir des enfants, mais pas tout de suite. J’arrive à peine à être à la hauteur avec les jumeaux… ». Je soupire alors que mes yeux s’humidifient à nouveau « Je m’en veux de penser ça mais oui, je veux encore découvrir le monde, j’ai envie de saisir les opportunités qui me sont offertes avec mon travail. Mais j’ai l’impression d’être égoïste papa… » Mon regard montre à quel point je me sens perdue et à quel point je culpabilise. Alors qu’il me dépose un baiser sur le front, ma tête vient se reposer sur son épaule alors que je serre un peu plus sa main dans la mienne « Tu es jeune, Mia. Profite. Mais surtout, écoute-toi. Et si Adam n’est pas content, j’irai lui en toucher deux mots ». Je fixe l’horizon quelques instants, silencieuse « Je ne veux pas lui imposer mes choix, comme je ne veux pas qu’il m’impose les siens… » Je relève ma tête pour le regarder à nouveau « J’ai tellement été déçue par mes précédentes relations que je crois que l’engagement me fait peur aussi… Même si je sais qu’Adam est l’homme parfait dont j’ai toujours rêvé, qu’il était sous mes yeux durant toutes ces années et que je n’ai fait que perdre mon temps bêtement avec d’autres qui n’en valait pas la peine… J’ai peur que tout puisse soudainement s’arrêter, que je déchante très vite ou pire que je me rende compte que cette vie parfaite ne soit pas faite pour moi… ».
Je me souviens encore de ce moment où mon écran de téléphone s’est allumé pour laisser apparaitre son nom. Geo calling. J’ai soupiré, je n’étais pas prête. Pas prête à lui parler après avoir découvert qui il était lui aussi. Pas prête à argumenter de longues heures pour qu’au final, on sache comment ça se terminerait. J’étais las, fatiguée, épuisée de toutes ces déceptions en chaîne. J’en avais assez de cette vie qui semblait tourner en rond, cercle vicieux duquel je ne parvenais à me défaire. Une journée sans fin, ainsi serait le parfait titre pour définir ma vie. Alors dans cet état de fatigue, je n’ai pas pu. Je n’ai pas pu lui répondre, entendre le son de sa voix, même si j’aurai pu décrocher ne serait ce que pour lui dire qu’il aille se faire voir. Seul un soupir était sorti d’entre mes lèvres et j’avais machinalement retourné le téléphone, pour ne plus voir son nom…
Je n’ai pas eu le courage de retourner vers Geo. Tout comme j’ai été incapable de retourner vers Alec. Parce qu’ils m’ont déçu tous les deux et que je voulais les rayer définitivement de ma vie autant l’un que l’autre. Je leur avais dit, clairement, parce que ce que j’ai découvert était tout simplement pas quelque chose que je pourrais accepter. Découvrir leur appartenance à ce Club, organisation illégale qui était mêlée à des histoires de trafics de stupéfiants et surement d’autres choses que je préférais ignorer, avait été un coup dur, une déception immense. Mensonges sur mensonges, voilà à quoi se résumait ma relation avec eux. Les deux n’ont jamais été honnête, me cachant bien des choses sur qui ils pouvaient être vraiment…
Geo… Il a toujours été mystérieux, un peu renfermé sur lui, très peu démonstratif de ses sentiments. Pourtant, c’est ainsi que je l’ai connu cinq ans plus tôt et que je l’ai accepté aussi. Pour moi, c’était son histoire personnelle qui l’avait rendu ainsi…Une histoire personnelle dont il m’a très peu parlé. Mais finalement, il y avait bien plus que ça. Il n’a pas jugé bon de m’en parler quand moi, en retour, je me suis livrée à lui sans filtre. Une confiance que je lui ai accordée, peut-être trop rapidement, voyant en lui un père. Un père pour remplacer celui qui m’a abandonné dix ans plus tôt. Un rôle de père à distance qu’il a su tenir par rapport au mien, décrochant au moindre appel, attentif à tout ce que j’avais à lui dire, toujours de bons conseils, n’hésitant pas à me remuer, à me dire les choses quand cela était nécessaire. La déception est bien trop grande… Une déchirure, parce que, même si je ne lui ai jamais dit, je l’aimais comme un père…
Alors quand je rentre du bureau ce soir, déjà bien perdue dans mes pensées parce que je n’ai pas envie de rentrer dans cet appartement définitivement vide, et que j’entends « Bonsoir Mia », mon sang se glace et je me fige. Il se tient devant moi, il semblait m’attendre, sûrement pour discuter. Mais je ne suis pas prête à l’affronter… « Je sais que me parler est la dernière chose dont tu as envie. Mais laisse-moi une chance de t’expliquer ». Un regard méprisant apparait au moment où il devine très bien que je n’ai pas envie de lui parler. Deux solutions s’offrent à moi à ce moment même : soit je prends la direction de la porte de l’immeuble qui se trouve à quelques pas, qui répondrait clairement à sa question, coupant court à la discussion et il repartirait aussi vite qu’il était sûrement arrivé. Ou alors, je reste là devant lui et accepte de l’écouter sans grande conviction. Parce qu’au fond, je sais que je vais entendre le même discours que j’ai eu quelques jours plus tôt par Alec… Et cette dernière rencontre m’a suffisamment éreintée sans en rajouter une autre qui se finira mal, quoi qu’il en soit… C’est la dernière option que je choisis cependant, lui faisant face en soupirant. « Je ne te demande pas d’accepter et encore moins de me pardonner. J’ai simplement besoin que cette fois-ci, tu m’écoutes ». Mes bras se croisent sur ma poitrine, un sourcil s’arquant sur mon visage « Pour une fois ? Je t’ai déjà écouté un nombre incalculable de fois, surtout ce fameux jour au Mexique où j’ai fait ta connaissance… J’aurai dû m’abstenir ». Catégorique, voilà comment sort cette affirmation. Pas de peut-être, pas d’hésitation, elle annonce la couleur sur mon humeur et sur ma prédisposition à écouter. Et surtout sur les regrets que je peux avoir vis-à-vis de lui et surtout sur notre relation « Qu’est-ce que tu vas me dire Geo ? Que tu regrettes de ne pas avoir été honnête ? Oh non, attends j’ai eu mieux » Je reprends les mots prononcés par Alec « "Comment tu crois que j’aurais pu te le dire ?". Ou alors tu vas me sortir que c’était pour me protéger, comme tu me l’as dit dans cette ruelle ? ». Ton sarcastique, visage fermé. Voilà ce à quoi doit faire face Geo en voulant me parler ce soir.
Je suis en retard, je le sais, je sais que mon père déteste ça. Mais ce matin fait partie de ces matins difficiles. Je regrette même d’avoir accepté l’invitation de mon père, car je n’ai pas envie qu’il me voie comme ça. Adam et moi nous sommes disputés hier soir. Violemment. Cela fait presque un an que nous sommes ensemble et des doutes subsistent. De mon côté et il le sent. J’ai peur. Peur d’aller plus loin, peur d’avoir un enfant quand ma carrière professionnelle est entrain de prendre un envol que je n’aurai jamais cru possible. Quand je me rends compte que j’ai envie de voyager et saisir à fond cette opportunité qui m’est offerte. Mais quand je me rends compte aussi que j’aime Adam plus que tout au monde et qu’il est le seul qui pourra me rendre heureuse. Parce que j’ai connu trop de déceptions et qu’il est le prince charmant dont j’ai toujours rêvé. Il me rend heureuse, chaque jour qui passe. Notre petite vie avec les jumeaux est juste magique mais elle est aussi beaucoup plus remplie. Je les aime eux aussi mais parfois, j’ai du mal à gérer tout ça. Alors j’arrive sur cette plage, avec ma planche et ma combinaison enfilée à la hâte. « C’est pas trop tôt. J’espère que t’as une bonne excuse pour être en retard, tu sais aussi bien que moi qu’on ne fait pas attendre un McKullan ». J’acquiesce et murmure un « désolé » alors qu’il vient déposer un baiser sur mon front. La patience dans notre famille n’existe pas et il se précipite vers l’océan pour enfin glisser sur les vagues. Je ne bouge pas. Je reste figée. J’en suis incapable, je suis incapable d’oublier les images de la veille alors qu’Adam a eu cet air déçu dans les yeux. Que des mots ont été dit sous le coup de la colère, nous blessant autant l’un que l’autre. « Bon, t’es venue pour faire du tricot ou pour aller tâter de la vague, Mia ? ». Je craque. Je ne tiens plus face à mon père alors que je m’étais dit que ce serait peut-être le moyen de me changer les idées et revenir à la maison pour arranger les choses avec Adam. Je lâche la planche dans le sable alors que mon père fait demi-tour pour me rejoindre « Bon, j’imagine que les vagues pourront nous attendre ». Il me prend alors dans ses bras et je me laisse aller. Et comme à chaque fois, être dans ses bras a un effet apaisant sur moi. Quasi immédiat. Comme lorsque j’étais gamine. Je serre mon étreinte autour de lui, passant mes bras autour de sa taille et me laisse aller quelques minutes. Puis nous nous asseyons dans le sable « Allez, raconte tout à ton vieux père ? C’est Adam c’est ça ? Vous vous êtes encore disputés ? ». Mes yeux encore humides se posent aussitôt sur lui, un peu décontenancé qu’il ait compris. « Ne me dites pas que vous vous êtes séparés ? Si c’est le cas, ta mère et moi on se fera un malin plaisir à aller lui botter le cul ». Je fais non de la tête en tournant celle-ci de gauche à droite doucement « On s’est disputé hier soir… violemment ». Mon yeux fixe le sable, mes mains glissant dans celui-ci comme pour m’aider à m’apaiser. Je me force alors à regarder mon père « Je sais qu’il veut que notre famille s’agrandisse… Mais je ne sais pas si j’en ai envie papa… Je l’aime, j’aime les jumeaux comme s’ils étaient mes propre enfants… Mais parfois, j’ai l’impression de ne pas me retrouver dans cette vie-là… ». Je ne veux rien cacher à mon père et veut lui dire exactement ce que je ressens. J’ai besoin de son avis sur la question, et le plus objectif possible « Mon livre a rencontré un succès inattendu… Non seulement en Australie mais aussi aux Etats-Unis et en Angleterre… Et mon éditeur veut m’envoyer là-bas pour en faire la promotion… Pendant un an minimum… Je n’ai pas envie de passer à côté de cette occasion. J’en rêve depuis toujours ». Mes yeux fixent l’horizon « Et je n’ai pas envie d’abandonner Adam et les jumeaux pour autant… Je ne sais pas quoi faire. Je ne veux pas le perdre… ». Adam ne me mettait pas la pression pour avoir un enfant. Mais nous en avions parlé plusieurs fois, et je sais que cela fait partie d’un de ses projets avec moi… Comme nous marier. Mais j’ai toujours repoussé l’échéance. Au point qu’il doute de mes sentiments à son égard et c’est ce qui a mis les feux au poudre hier soir…
Il aurait compris, Cian. Hier, aujourd’hui, il aurait fait preuve d’assez d’empathie, non pour ressentir à ma place, mais avec moi. Il aurait entendu ma détresse, palpable, trop tangible pour ignorer. Et, Raelyn ? L’a-t-elle fait ? A-t-elle fait fi de mes émotions au profit de sa blessure ? Ai-je dès lors le droit de lui en vouloir quand elle sait pourtant ce que c’est que de perdre quelqu’un auquel on tient ? Est-ce bien le message à comprendre de l’assertion de Cian ? Ai-je envie de m’y fier ? De le penser ? De l’envisager égoïste ? Je détaille mon amie, perplexe, et je refuse aussitôt cette possibilité. J’ai besoin d’y croire encore. J’ai besoin que mon regard sur Raelyn ne change pas. C’est d’autant plus nécessaire que durant ces mois de relation, mon monde n’a pas seulement tourné autour de Sofia, mais aussi autour de Raelyn. « Merci.» ai-je néanmoins lancé parce que j’accepte que mon ex - je déteste la qualifier par ce préfixe - n’est pas forcée de me pardonner au nom de ma cause. Elle ne la concerne pas. Elle est libre d’avoir des ressentis différents et des réactions différentes que les miennes, que les nôtres, étant donné que mon frère d’armes avoue qu’il aurait soulevé des montagnes pour découvrir la vérité sur le décès de sa soeur. Dans ces conditions, on se moque bien du lien qui lient les vivants avec leur mort. Et, ne se situe-t-elle pas là la raison de mon différend avec ma partenaire ? Elle savait qui était le responsable direct de la perte d’Aaron. Elle a toujours su. Moi, je ne lui ai apporté que les pièces manquantes à son puzzle, celles qu’elle n’avait pas réalisé avoir perdues par ailleurs. « Et bien, tu viens de résumer ce que je ressens et pourquoi je le fais, même si je me salis au passage. » ai-je confessé, doutant sincèrement que je ressortirai de cette épreuve réparé. Les risques pour que je sois au contraire plus abîmé encore sont énormes, pharaoniques même. « Mais, j’aurais préféré ne blesser personne. J’aurais voulu que ça se passe autrement. » Est-ce utile de préciser cette évidence ? Elle se lit dans mon regard. Elle est trahie par la situation elle-même. Les mots, étonnamment, font cependant un bien fou. C’est comme si j’étais en train de demander pardon, quoique je ne les dépose pas au pied de la bonne personne. Sur l’heure, je suis loin d’imaginer que je me contenterai de celle-là, que j’oublierai qu’il aurait convenu de les déposer au pied de quelqu’un d’autre. En attendant, je m’accroche à deux mains au conseil de Cian. « Tu sais, je crois qu’elle a essayé.» ai-je défendu Raelyn à la lumière de sa remarque. « Je crois surtout qu’elle considère que Sofia sera toujours un obstacle entre nous. Et, je ne peux pas lui en vouloir pour ça. Elle est un obstacle. Elle est un obstacle à mon bonheur. Et, je crois que personne ne l’a…. au moins, tu me proposes quelque chose.» Un conseil nommé patience, une oreille et une bière de plus. « Et je ne dirai pas non à une de plus. Je suis à pied de toute façon. » me suis-je amusé tant la situation est grotesque : je suis venu à pied jusqu’ici. J’ai quitté une ruelle puis un taxi. « J’espère que j’y arriverai un jour oui. Et, s’il n’est pas question de perturber la gamine alors… ouais. Je vais rester une heure de plus… que tu me racontes comment tu vas… Si les nouvelles sont bonnes, ça ne me fera que du bien.» Et, j’ai souligné cette vérité d’un sourire étiré, un sourire sincère, bien qu’il soit affecté.
La proposition, elle est sincère. Je suis conscient que je ne peux pas m’occuper de Raelyn et soutenir Jack dans un même temps. Je ne suis pas un super héros. Je n’ai pas don d’ubiquité, mais si je peux faire quoi que ce soit, je me couperai en quatre s’il le faut. Malheureusement, je suis incapable de lui offrir ce qu’il me réclame et je soupire, dépité, désoeuvré. « Tu es sûr que je ne peux vraiment rien faire de plus ? » Me rendre disponible par téléphone de jour comme de nuit ? Aucune idée ne me vient à l’esprit et je comprends mieux. Je saisis qu’en effet, si le temps ne l’aidera pas, il n’y a rien que je puisse faire pour me rendre utile. Je peux pas, au même titre que Raelyn, l’enfermer chez lui, le surveiller et attendre un miracle, espérer qu’il nourrisse, à mon égard, toute l’affection requise pour s’en tirer. Fort heureusement, nous ne partageons pas la même relation lui et moi et je ne sais que lui souhaiter pour l’avenir. De rencontrer quelqu’un qui lui insufflent assez de force pour courir vers le mieux ? Quelqu’un qui ne serait pas marié à l’un de ses amis ? Je n’ai pas envie de juger sa liaison avec Elise, mais est-elle bien faite pour lui ? Et, River ? Peut-elle seulement l’aider quand elle paraît être égoïste et pétrie d’une telle indifférence au monde qui l’entoure - s’il ne sert par ses intérêt - que je doute de leur efficacité à maintenir Jacob en équilibre… Toutefois, je ne pipe mot. Je garde pour moi toutes ces considérations. « Et si tu prenais un peu de vacances ? Si tu as besoin de temps, c’est la meilleure chose à faire. Sérieusement, pourquoi tu pars pas ? » Pas avec moi, bien sûr. Je n’ai pas la possibiité de nous emmener vers le Canada d’ici quelques mois : l’état de Raelyn ne sera sans doute pas assez stable le moment venu. « Je ne juge pas, Epstein. Je le fais jamais. » Je ne suis pas de ceux qui se considèrent mieux que les autres. J’ai mon lot de casseroles moi aussi. « Et tu appelles quand tu veux, Jack. Absolument quand tu veux. » ai-je conclu avant de m’enfoncer dans le silence. Nous flânons dans les allées. Nous nous allumons des cigarettes. Nous buvons des cafés sans ajouter un mot de plus. Que dire de toute façon ? Les mots ne valent pas mieux qu’une présence amie, familière, alliée.
Evidemment, j’hésite à accoucher de mes tracas. Toutes les vérités ne sont pas bonnes à dire, plus encore lorsque je deviens par excellence le méchant de l’histoire que la réputation de Raelyn en dépend. Je ne peux pas parler de son activité, mais sans elle, est-il possible de confier la nature de notre problème ? Est-ce la véritable question ? Est-ce exactement ce que je suis venu chercher auprès de Cian ? Non ! J’avais surtout besoin d’une oreille et elle est là. Il la tend dans ma direction. Il ne m’offre pas seulement une bière, il me propose aussi son épaule. Dès lors, je tranche : je bave. Je bave les détails autorisés, ceux qui instruiront Cian juste ce qu’il faut pour qu’il se fasse une idée sur les raisons de cette visite inopinée et sur ce qui m’agite au point que je siffle ma bière, au point que mon talon cogne le parquet, au point que je décline son invitation à rester pour la nuit, non pas que ça ne me ferait pas un bien fou que de m’éveiller dans un milieu sain, mais parce que je suis conscient de ne dégager aucune énergie profitable à sa gamine. Je ne décline pas sans me justifier néanmoins et, qu’importe qu’il juge ma délicatesse inutile. Je crois que j’ai besoin de ça, j’ai besoin de m’entendre dire que je ne suis pas le salaud dans cette histoire. Que j’en ai l’allure, que mon comportement pourrait même le laisser sous-entendre, mais que la vérité, dès lors qu’on gratte, est bien plus jolie qu’il n’y paraît. Mes sentiments, ils sont sincères et je ne m’en cache pas. Je ne le cache pas à mon frère d’armes puisque si je ne peux avoir en confiance en lui, si je ne m’édifie pas sur un soupçon de vérité - entière, elle ferait peur. Entière, elle me ferait honte. Entière, elle ne rendrait pas honneur à la femme exceptionnelle qu’est Raelyn - à qui puis-je me fier ? Mes frères ? Hors de question. Ma mère ? Je ne l’imagine pas un instant : elle la déteste. Mon père ? Lui, il pourrait comprendre. Ceci étant, quelles seraient les conséquences ? Seraient-elles aussi lourdes que ce qui me surprend là, au milieu de ce salon ? « Je ne lui en ai touché un mot. Je lui ai expliqué comment, je lui ai montré… quelques photos qu’elle prenne conscience de ce que je ressens, mais ça n’a pas fonctionné. Elle n’a pas d’enfants. Je ne sais pas si elle peut réaliser ce que ça fait de perdre quelqu’un qu’on aime plus que soi-même. » Cian, il le peut. Il se moque bien que sa fille ne soit pas de son sang. Il l’aime du plus profond de son coeur. Il sacrifierait sa vie pour elle. « Et j’aurais aimé. Qu’elle comprenne. Mais, elle ne peut pas. Et je comprends, tu sais. Tu aurais pu toi ? Avant tout ça ? » Avant que son appartement ressemble à une salle de jeu ou à une crèche ? « Et tu aurais fait quoi ? Tu aurais fait quoi à ma place ? Parce que tu sais, je ne suis pas fier de la manière moi non plus. » ai-je chuchoté, honteux, les yeux rivés sur mes pompes. « Et j’espère, oui. J’espère que c’est ça, qu’elle a juste besoin de temps.» Ce n’est pas la première fois que je l’entends, cette éventualité et je crois que j’ai envie d’y croire. « Et oui, j’en ai eu une grosse partir de réponse. Mais il me manque des infos, tu sais. Des infots qu’elle, elle détient et malgré tout, je les lui ai jamais demandées. Je l’ai toujours tenue à l’écart et j’aurais aimé qu’elle réalise ça au lieu de me dire que je ne l’ai pas manipulée. Je ne l’ai pas fait, je ne le ferai pas…. » Je pourrais le jurer sur la mémoire de Sofia.
Il ne feint pas, Cian. Lorsqu’il prétend qu’il ne m'assommera pas de questions malsaines ou indiscrètes, je sais qu’il est sincère. Je n’ai pas besoin de lever le regard en direction du sien pour y puiser un quelconque encouragement d’ailleurs. Dès lors, j’hésite. J’hésite à vider mon sac une bonne fois pour toute. J’hésite à le mettre dans la confidence de mon projet parce que ça me ferait du bien et que nous sommes tous les deux unis par un lien presque sacré dans le monde militaire. Il ne jugera pas. Au pire, il me remontera les bretelles à juste titre. Il me déclarera fou et me conseillera de me méfier. Aussi s’impose une question désormais : pourquoi ce silence ? Pourquoi est-ce que je me borne à me taire alors qu’il me tend une main amie ? Qu’il me prête également une oreille attentive ? D’autant qu’il est pertinent dans le propos. L’argument qui soutient la thèse que l’émotionnel lié à la trahison de ces supposés alliés justifient la hargne de Rae, il me plaît bien. Il me gorge de l’espoir que, peut-être, lorsqu’elle redescendra de sa colère et de sa frustration, elle m’appelera. Elle se souviendra de ma promesse, celle que je serai toujours là, à ses côtés, dans l’ombre ou dans la lumière. Il me plaît tant que, finalement, ma bière à la main, je me lance, mais avec précaution. Je ne révélerai rien sur les réelles activités de Raelyn. J’en suis bien trop amoureux - et je l’avoue sans peine cette fois - pour lui causer le moindre tort ou nuire à sa réputation. « Tu sais quand c’est mauvais de nourrir des sentiments pour une femme ? Quand on ne l’a pas rencontrée par hasard et que c’est ce qu’on a essayé de lui faire croire pendant des mois. Quand la vérité éclate, ça crée du doute et c’est précisément ce qu’elle vit là, actuellement. C’est précisément ce que j’ai fait, mais pas gratuitement, pour Sofia. » ai-je avancé, le coeur lourd, mais rasséréné par cette tape sur l’épaule que j’interprète comme un encouragement. « Les gars dont je t’ai parlé, ceux qui l’ont trahie, ils avaient des informations sur Sofia. J’ai cru qu’elle était la maîtresse de l’un d’entre eux et je l’ai approchée, histoire de découvrir ce qu’elle pouvait bien savoir. » Mal à l’aise, j’ai haussé les épaules avant de réaliser l'ambiguïté de mon aveu. Je n’ai pas “séduit” Rae pour obtenir des confidences et je me ravise. « Quand je dis que je l’ai approchée, je dis pas que je lui ai fait un faux-plan pour la serrer. » Forme plus délicatesse que tout autre dont abuse les jeunes et les salauds pour désigner un piège d'ordre sexuel. « Je voulais m’en faire une amie et j’ai été pris à mon propre piège. Ou plutôt, c’est elle qui s’est pris au sien parce qu’elle m’a fait un rentre-dedans, Cian, tu as pas idée. Et moi, je suis pas fait de bois.» D’autant qu’elle est radieuse, ma complice. Elle brille comme un diamant que l’on admire à la lumière d’un soleil au zénith. J’aurais volontiers mis au défi quiconque de lui résister si l’idée ne me hérissait pas le poil. « Forcément, les mensonges de ces amis plus les miens, disons que je suis le coupable idéal puisque c’est moi qui ai mis le coup de pied dans la fourmilière. » ai-je conclu, curieux à présent : sera-t-il toujours aussi optimiste, Cian ? Croit-il encore que j’ai une chance ? Tout à ma peine, j’ai avalé de grandes lampées de sa bière en considérant sa proposition avec sérieux. Je n’ai pas envie d’être seul, je l’admets. Ceci étant, il a une gamine en bas âge qui n’a pas besoin de subir les tensions de ses vieilles amis égarés par leur propre faute. « Et je te remercie, mais pour elle…. » J’ai désigné le couleur d’un coup de menton. « Ce serait pas sain… Elle a besoin de calme et regarde-moi… je suis monté sur ressort...»